Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Chapitre 16 – Partie 4

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Chapitre 16 : Le comté de Yamano

Partie 4

Mitsuha mangeait seule, car les serviteurs ne pouvaient pas manger aux côtés de leur chef. Et bien qu’ils se trouvaient dans une zone balnéaire, il y avait beaucoup de viande rouge sur la table.

Probablement les goûts du seigneur précédent, pensa Mitsuha.

Louant la nourriture, elle mangea tout ce qu’on lui présentait. Il était normal que les nobles reçoivent suffisamment de restes, elle avait donc manifestement exagéré cette fois.

Après avoir pris un bain, elle s’était enfermée dans sa nouvelle chambre et sauta dans sa maison sur Terre. Elle sauta alors à nouveau, apportant une petite boîte en carton qu’elle avait préparée au préalable. Ensuite, elle déverrouilla la porte et fit le tour de sa résidence. Elle regarda les domestiques travailler, les encourageant ici et là, puis elle retourna dans sa chambre. Agenouillée devant le carton — qui était nettement plus vide qu’auparavant — elle sortit divers équipements de sécurité et les disposa autour de la porte et des fenêtres. Une fois qu’elle en eu fini, elle s’était endormie.

Bip.

Mitsuha avait été réveillée par un bruit électronique. Il s’agissait d’une alarme qui se déclenchait lorsque quelque chose passait devant le laser de sécurité à sa porte. Saisissant le Walther sous ses draps, elle s’était retournée et vit la femme de chambre qui l’avait accueillie à la porte hier.

« Bonjour. Vous êtes déjà réveillée ? », demanda la bonne.

« Bonjour ! J’ai si bien dormi ici. Le petit déjeuner est-il prêt ? »

Mitsuha lâcha son arme et sourit.

Après le petit-déjeuner, elle fit une autre promenade dans la résidence. Une fois de retour dans sa chambre, elle plaça un chiffon sur la poignée de la porte pour couvrir le trou de la serrure et sortit un tas d’appareils électroniques. Il s’agissait de très petits enregistreurs vocaux qu’elle avait achetés à Akihabara. Ils commençaient automatiquement à enregistrer lorsqu’ils captaient un son, puis s’arrêtaient après un certain silence. Elle les avait installés un peu partout la nuit dernière.

« Écoutons donc ce que vous avez tous capté. »

Elle fit alors un sourire malicieux.

◇ ◇ ◇

Mitsuha était un seigneur de bonne humeur et douce. Elle souriait toujours, veillait sur ses serviteurs et se promenait dans les villages de pêcheurs, de montagne et d’agriculteurs de sa région pour saluer les habitants. Mais beaucoup pensaient qu’elle était en mauvaise santé, car elle se retirait souvent dans sa chambre à midi.

Pensant savoir quel genre de personne était Mitsuha, certains serviteurs recommencèrent à diluer les dépenses ou à faire des affaires secrètes avec des marchands. Ils s’étaient abstenus de faire ces activités jusqu’à ce qu’ils sachent à quel seigneur ils avaient à faire, mais maintenant que cela était fait, ils les faisaient presque effrontément. Il y avait aussi des préposés qui s’enfuyaient pendant les heures de travail après avoir laissé leur travail à d’autres, des majordomes qui s’approchaient agressivement des filles du village, des servantes qui sortaient en douce des marchandises de la résidence, etc.

Le majordome en chef avait remarqué le danger et exprimé ses inquiétudes, mais Mitsuha continua à sourire comme si de rien n’était. Son serviteur diligent et fidèle était désemparé. Si ces ingrats étaient autorisés à continuer, notre comté sera en plein désarroi. Il fallait faire quelque chose.

Les jours passèrent, et la mauvaise conduite ne montra aucun signe d’arrêt.

« Il est temps », dit Mitsuha. Il est temps de sévir.

« Très bien. Vous êtes tous les six renvoyés pour conduite indigne d’un domestique », déclara Mitsuha tout en regardant les coupables.

Ce fut si brusque que les serviteurs accusés explosèrent d’indignation.

« Quelle est cette idiotie ? Pourquoi moi !? »

« Est-ce une sorte de plaisanterie ? Vicomtesse ou pas, vous ne pouvez pas renvoyer quelqu’un sans raison légitime ! »

Mitsuha les regarda avec une expression glaciale.

« Idiotie ? Et qui est l’idiot ici ? »

« Qu… Quoi ? »

« Je demande, qui est l’idiot ici ? ! »

Les cris de ce qu’ils croyaient être une vicomtesse faible et molle ébranlèrent leur bravoure.

« Hans. J’ai toujours loué ta cuisine, n’est-ce pas ? », dit-elle en se tournant vers un homme en particulier.

« Hein ? Euh, oui… »

Han — le chef cuisinier — était déconcerté.

« Oui, j’ai toujours dit que ta nourriture était bonne, mais pour une raison inconnue, le goût n’a fait qu’empirer. Les éloges ne devraient pas normalement te motiver à faire un travail encore meilleur ? »

Le chef s’était tu.

« Pourquoi cela n’est-il pas arrivé ? Connais-tu la raison ? »

À chaque mot qu’elle prononçait, il devenait plus pâle.

« C’est parce que tu pensais qu’un enfant comme moi ne remarquerait pas la baisse de goût et tu as donc choisi des ingrédients de mauvaise qualité. Ils sont devenus de moins en moins chers, mais pour une raison inconnue, nos dépenses de cuisine sont restées les mêmes. N’est-ce pas étrange, Hans ? »

Hans était maintenant blanc comme un linge.

Mitsuha était ensuite passée à l’homme à ses côtés.

« Hé, Gunther, il n’y a pas un problème avec les quantités de blé ? »

« Pardon ? »

« La quantité de blé que nous avons gagnée en taxe auprès des villages et la quantité que nous avons vendues aux marchands sont légèrement différentes, n’est-ce pas ? Quelqu’un écrit les mauvais chiffres. Et qui ferait ça, hein ? Personne n’a remarqué ? Qui est responsable de ça, déjà ? »

« Euh… »

« Tilde, avant-hier, tu as confié ton travail aux femmes de ménage et tu es allée quelque part, n’est-ce pas ? Tu as aussi pris beaucoup de nos épices. Tu as encore rendu visite à ce tailleur ? Celui qui a une femme et des enfants ? »

La femme de chambre s’était effondrée sur sa chaise.

« Et le reste ? Voulez-vous entendre ce que j’ai à dire sur vous ? »

C’était une question intense de la part du seigneur qu’ils avaient trouvé douce, bien élevée et gentille.

Aucun des trois autres ne savait comment y répondre.

« Savez-vous pourquoi je suis vicomtesse ? Ce n’est pas parce que j’ai eu un père vicomte qui est mort prématurément. J’ai obtenu ce titre moi-même. Je suis la première, la seule, vicomtesse Yamano ! Ne me sous-estimez pas ! »

Le regard de Mitsuha étouffa l’air de la pièce.

« Encore une fois, vous êtes tous renvoyés à cause de votre mauvaise conduite. Il vous sera probablement difficile de trouver du travail maintenant. Vous avez une heure pour faire vos valises et partir. Si vous êtes encore là après cette heure, je vous considérerai comme des intrus dans la propriété du vicomte, après quoi je vous capturerai et vous exécuterai. Dégagez ! »

Six corps s’étaient précipités hors de la pièce. Mitsuha les ignora et parla au vieux majordome à ses côtés.

« Désolé si je t’ai inquiété, Anton. Je ne vais plus inspecter les documents la nuit. Je dormirai bien, donc je n’irai également pas me coucher à midi. »

Elle lui avait remis des documents présents dans sa poche.

« Ces marchands acceptent des pots-de-vin. Arrête tout commerce avec eux. Et nous avons des gens ordinaires qui se mêlent des affaires des autres. Observe-les et traite-les en conséquence. »

« Ma parole… Dame Mitsuha… »

Les yeux d’Anton débordaient de larmes.

« Aussi, la nouvelle femme de chambre est Kathe. Qu’elle me rende fier. »

Mitsuha retint un bâillement.

« Anton, tu sais ce que j’ai dit sur le fait de ne pas dormir pendant la journée ? J’ai menti ! Je vais faire une sieste. Oh, et à partir de demain, je vais m’occuper sérieusement de l’aménagement de mon territoire. On sera tous occupés à partir de maintenant. Bonne journée à tous, tout le monde. Rompez ! »

Sur ce, Mitsuha quitta la pièce.

Les douze serviteurs laissés derrière restèrent juste là complètement ébahis. Ils avaient été bien sûr surpris par son changement soudain, mais ils avaient ressenti autre chose. Était-ce de l’étonnement ? De l’amusement ? Des frissons ? De la curiosité ? De l’excitation ?

Cela devait être de l’excitation pure. Ils savaient que quelque chose d’intéressant les attendait. Quelque chose d’amusant allait bientôt se produire. Au moins, il était clair que demain serait plus agréable qu’aujourd’hui.

L’un d’eux remarqua un autre serviteur qui souriait.

« Lorena, pourquoi souris-tu ? »

« Hé, tu souris aussi ! »

Le premier serviteur ne s’en était même pas rendu compte.

◇ ◇ ◇

Alors que Mitsuha jouait la gentille fille aux manières douces, elle avait eu de nombreuses occasions de sauter entre les mondes. Elle sautait sur l’occasion chaque fois qu’elle le pouvait, que ce soit en s’enfermant dans sa chambre ou en se promenant sur son territoire pour recueillir des informations.

Une fois, elle avait annoncé qu’elle allait faire une brève excursion pour en savoir plus sur son comté. Partant sans être accompagnée, elle s’était rendue au Japon pour discuter avec des fournisseurs d’équipements électriques de la modernisation de sa vie dans la résidence du comté de Yamano. C’était la deuxième fois qu’elle le faisait, et elle parla avec les mêmes vendeurs qu’auparavant, si bien que toute l’épreuve s’était déroulée sans problème.

Il était alors temps de vérifier son courrier électronique et sa boîte aux lettres. Voyons voir… Oh, Micchan revient de l’université pour les vacances. C’est bien ! Et la dame aux robes folles me demande si je dois faire une robe pour une jolie jeune fille. Non, pas encore. Peut-être que je devrais demander une robe pour Sabine ? Mais elle sera payée en pièces d’or. Mais elle aimerait sûrement ça encore plus que les yen.

Peu de temps après, en naviguant sur Internet, elle était tombée sur une nouvelle de dernière minute.

Hein ? « Le dragon enfin découvert » ? Quel genre « de pièges à clics » est-ce ? Attendez, est-ce bien ce que je crois que c’est ? !

En un instant, Mitsuha s’était rendue au quartier général des mercenaires.

◇ ◇ ◇

Les membres de Wolfgang avaient été payés quelques jours après l’invasion. Comme le roi et les nobles avaient payé plus que prévu, leur compensation avait fini par atteindre 60 000 pièces d’or. Bien sûr, Mitsuha avait pris une part, ce qui la poussait plus près de son but. Ses « poches profondes » se remplissaient lentement.

Comme Mitsuha le découvrit bientôt, les mercenaires étaient tellement excités par leur victoire qu’ils voulaient être connus comme « Tueurs de Dragons » et montrer leur trophée au monde entier. Ils lui avaient assuré qu’ils garderaient son identité secrète à tout prix, de sorte qu’elle n’avait rien à craindre de ce dont ils voulaient se vanter. Ils pouvaient faire passer n’importe quel détail de leur histoire de guerre sauvage sans l’inclure.

À ce stade, les mercenaires étaient convaincus qu’elle était une princesse de l’autre monde qui avait le pouvoir magique de voyager entre la Terre et l’endroit où elle se trouvait. Ils croyaient qu’elle était venue dans leur monde pour apprendre et absorber tout le savoir qu’elle pouvait. Sa capacité à parler dans n’importe quelle langue devait être une sorte de magie de traduction, par conséquent elle pouvait utiliser la magie, par conséquent elle venait d’un autre monde. Ils pensaient également qu’elle avait quelques siècles de plus qu’elle n’en avait l’air, mais ils étaient allés un peu trop loin.

Mitsuha pensait qu’ils ne s’étaient vantés du dragon qu’auprès d’autres groupes de mercenaires, mais cela allait bien au-delà. Selon le capitaine, ils n’avaient plus la dépouille. Elle avait été emmenée dans un laboratoire universitaire. Un savant s’était intéressé aux lapins à cornes et leur avait laissé ses coordonnées. Quand les mercenaires l’avaient appelé, il avait immédiatement pris l’avion. En voyant les restes du vrai dragon, il avait été emporté dans un élan d’excitation. Il avait appelé ses contacts dans le monde entier, et la base des mercenaires ne tarda pas à grouiller de scientifiques.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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