Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 3 – Chapitre 4

Bannière de Rakudai Kishi no Cavalry ***

Chapitre 4 : Une frappe

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Chapitre 4 : Une frappe

Partie 1

« Oui, je vais bien. Je suis en bonne santé... Oui. Le match de demain est le dernier que je ferais à l’école. Hein ? De l’aide arrive à Tokyo ? F-Faire une bannière !? Il est trop tôt pour le faire ! De toute façon, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée se tient à Osaka cette année... Oui, c’est vrai. Quoi qu’il en soit, que ce soit pour gagner ou perdre, une fois les batailles de sélection terminées, j’irai faire une courte visite. Oui. À la prochaine fois. Merci pour les légumes. Remercie aussi tout le monde de ma part. Et maman, prends soin de ton corps, d’accord ? ... Bye bye. »

Après avoir échangé des mots d’au revoir, Touka avait éteint la fonction téléphone de son terminal portatif d’étudiant. L’écran à cristaux liquides avait de l’humidité qui s’y accrochait. C’était la preuve que la conversation téléphonique avait duré cinquante minutes. Cela semblait avoir été une très longue conversation téléphonique.

« La directrice était-elle en bonne santé ? »

Alors qu’il était assis sur le canapé de la salle du Conseil des Étudiants et mordait dans une énorme tomate rouge, Utakata avait posé des questions sur la personne avec qui elle s’était entretenue au téléphone. Il parlait de la discussion qu’elle avait eue avec la directrice de la Maison Wakaba, l’orphelinat dans lequel les deux élèves avaient reçu les faveurs.

« J’avais l’impression qu’elle était plus pleine d’énergie que jamais, » répondit Touka.

La directrice — la femme âgée que Touka avait appelée « Mère » — avait souffert d’une crise cardiaque l’année dernière. À cette époque, Touka avait passé toute une nuit à pleurer, et même Utakata qui sifflotait tout le temps habituellement, il avait eu un visage pâle, mais après avoir entendu la voix au téléphone aujourd’hui, il semblerait que son état de santé s’était amélioré et que son énergie était revenue. Trop, en vérité.

En tout cas — .

« Ils ont déjà fait une bannière, est-ce bien ce qu’elle disait ? » demanda Utakata.

C’était bien ça. Même si la victoire dans les batailles de sélection n’avait pas été décidée et qu’aucune décision concernant les représentants n’avait été prise, il semblerait que la directrice et les enfants de l’établissement avaient déjà fait une bannière pour elle pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Comme prévu, même Touka en avait perdu ses mots face à cette nouvelle.

« Parce que tout le monde est pressé... oui, ils le sont vraiment, » déclara Touka.

« C’est la seule chose que tout le monde espère, tu sais. Pour les enfants de la Maison Wakaba, c’est leur souhait quant à leur héros, Raikiri, » tout en disant cela, Utakata avait remis à Touka une photo prise de l’intérieur de la boîte en carton remplie de légumes livrés par la Maison Wakaba.

Sur cette photo se trouvaient les visages souriants et couverts de boue des enfants qui récoltaient les légumes et, au fond de la boîte, il y avait des lettres d’encouragement écrites avec des lettres qu’ils avaient mémorisées avec beaucoup d’efforts.

En effet, il ne faisait aucun doute que pour les enfants de la Maison Wakaba, Touka était un héros. Elle était une orpheline comme eux, diplômée du même établissement, se battant avec brio à l’avant-garde du monde. Se battre, et continuer à gagner. Voilà ce que les enfants de la Maison Wakaba admiraient tant chez elle.

Un jour, Utakata voulait aussi briller comme cette fille. Avec ce rêve, le courage de faire face à ce rêve lui était continuellement donné par Touka.

Et encore une fois, Touka elle-même était consciente qu’elle était cette existence pour les autres. Par conséquent, elle ne pouvait pas perdre. Pour préserver ce genre d’attente, elle ne pouvait pas laisser sa force se plier face à la pression. Dans une certaine mesure, c’était la partie la plus forte de Touka Toudou, Raikiri.

Ceci, je le lirai tranquillement plus tard, pensa-t-elle.

Tenant la photo contre sa poitrine avec douceur pendant un moment, Touka l’avait mise dans son sac. Puis elle s’était tournée vers la boîte pleine de légumes. Tomates, aubergines et concombres — il s’agissait d’un assortiment de légumes d’été récoltés dans le potager de l’établissement. Chacun d’entre eux était irrégulier, donnant un sentiment de chaleur qu’il était impossible de traduire en mots.

« Wôw, regarde Uta-kun. Cette aubergine, elle est si grosse et splendide. Si on faisait du curry d’aubergines ou quelque chose comme ça, ça pourrait être délicieux, non ? » déclara Touka.

« Ouais, c’est si foncé, si gros et splendide, hein ? » demanda Utakata.

« B-Bon sang ! Tu me sors les réponses d’un vieil homme ! » s’écria Touka.

« Hahahaha. Mais comme ça va mal se terminer si cela reste ici, il faudrait qu’on les emmène à la cafétéria de l’école demain, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.

Soudain, en réaction aux mots qu’Utakata avait prononcés, le visage de Touka s’était légèrement assombri, car cela lui avait fait penser à quelque chose de vraiment très désagréable.

« ... Demain, hein ? » murmura Touka.

Il y a quelque temps, un message était venu pour elle. Il venait de Kurono Shinguuji. Son contenu — concernait un changement quant à son adversaire pour demain. Et en outre, parce que cet opposant était Le Pire, le sujet d’un tumulte médiatique en ce moment — cela donnait inévitablement l’impression qu’il avait commis un crime grave.

Touka s’était renseignée quant à tout ça, et Kurono ne l’avait pas non plus dissimulé. L’adversité dans laquelle se trouvait Ikki, qu’elle avait entendu de la part Kurono, était sans aucun doute indescriptible. La méchanceté et la malice qui l’entouraient l’avaient acculé dans les pires conditions possible. Pour couronner le tout, il avait été décidé de l’envoyer elle en tant que son assassin afin de le briser définitivement et écrasé tous ses rêves.

Cependant, il va sans dire que Touka n’était pas disposée à le devenir.

« Touka, iras-tu à ce duel ? » Demanda Utakata.

Même Utakata comprenait parfaitement ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. C’est pourquoi, face à une Touka dont l’expression s’était assombrie, il avait demandé ça d’un ton de voix inquiet.

En réponse, Touka baissa les yeux. « Je n’ai pas le droit de décider. Madame la directrice l’a aussi dit. Mais pour moi, c’est le match de sélection finale. »

En effet, c’était un duel qui déciderait de son destin pour Ikki, mais pour Touka, c’était une bataille de sélection qu’elle ne pouvait pas refuser. Il ne s’agissait que de changer l’adversaire, et elle ne pouvait rien risquer quant à ce résultat. Et même s’il n’y avait pas eu d’altérations aussi soudaines, les situations changeantes étaient nombreuses jusqu’à présent. Par conséquent, même Touka ne pouvait pas protester avec force. Cependant —

« Mais penses-tu que ça ne devrait pas arriver ? » demanda Touka.

« Ouais..., » répondit Utakata.

À cause de ça, il n’y avait aucun moyen de faire disparaître ce sentiment désagréable de choc. Et c’était d’autant plus vrai quand il s’agissait d’une fille aussi gentille que Touka.

... Par conséquent, elle avait pris une mesure.

 

*Toc toc*

 

Juste à temps, un visiteur avait frappé à la porte de la salle du Conseil des Étudiants.

« Qui serait-ce à cette heure ? » demanda Utakata.

« Je l’ai appelée. Entrez, s’il vous plaît, » déclara Touka.

« Pardonnez mon intrusion, » déclara la voix d’une femme.

La personne qui avait ouvert la porte et était entrée était une jeune fille de petite taille qui ressemblait à une poupée en porcelaine. C’était elle qui s’était battue avec Touka de toutes ses forces, Shizuku Kurogane, la Lorelei.

***

Partie 2

« C’est une invitée inattendue, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.

« ... Je ne pensais pas non plus être appelée ici si tard dans la nuit par la même personne qui m’a donné une telle marque noire sur mon dossier, » déclara froidement Shizuku.

« Hahaha. C’est tout à fait naturel. Oh, c’est vrai, voulez-vous une tomate ? C’est très sucré et délicieux, vous savez, » demanda Utakata.

« ... Je me suis déjà brossé les dents. Donc non merci. D’ailleurs, je n’ai probablement pas été appelée jusqu’ici pour simplement manger des tomates. — Alors, Présidente des étudiants, qu’attendez-vous de moi ? » Shizuku avait exhorté Touka avec froideur à se diriger vers le sujet principal.

... Elle agissait d’une manière enfantine et Shizuku elle-même le pensait. Mais le fait de rencontrer et parler avec la personne qui avait détruit son rêve, et son but de se diriger devant tout le pays avec son frère, la mettait après tout mal à l’aise.

Touka avait exactement le même sentiment. C’est pourquoi elle était allée droit au but et avait expliqué pourquoi elle avait appelé Shizuku ici. « La vérité est que Madame la Directrice a envoyé un message il y a quelque temps... et parce que vous n’êtes pas sans lien de parenté, Shizuku-san, je voulais vous le transmettre... »

Ce que Touka disait, c’était que l’horaire des compétitions de demain avait été soudainement modifié. Et qu’Ikki parierait tout son avenir dans ce combat, et qu’il devrait relever un défi. Peu à peu, à mesure que Shizuku écoutait la réalité si méprisable, son expression devenait pleine de colère. Et peu de temps après, elle avait fini d’entendre tout ça,

« ... Salopard... ! » Avec des yeux verts qui brillaient d’une fureur, elle avait craché une malédiction sur quelqu’un qui n’était pas là. Et après ça, elle avait demandé à Touka. « ... Présidente, allez-vous vraiment vous battre ? Alors même qu’Onii-sama est dans une condition physique qui est fortement altérée ? »

« La présidente du Conseil des Étudiants n’est rien de plus qu’un étudiant ordinaire. Même si je soulève des objections, je n’ai pas le pouvoir de changer contre qui je suis confrontée, » répondit Touka.

Même si c’était Touka, qui hésitait à se battre, elle ne pouvait rien faire pour ça. Cependant — même si cela n’avait rien changé et qu’elle n’avait pas réussi à convaincre Shizuku, Touka avait quand même appelé Shizuku ici.

« Par conséquent, Shizuku-san, j’ai une demande pour vous, la famille de Kurogane-kun, » déclara Touka.

« Pour moi... ? » demanda Shizuku.

« Oui... Shizuku-san, pouvez-vous conseiller à Kurogane-kun de ne pas le faire ? » demanda Touka.

« ... Hein ? » s’exclama Shizuku.

« La condition physique de Kurogane-kun semble être très mauvaise, » déclara Touka. « Au mieux, il a une pneumonie... j’ai même entendu dire que ça pourrait être encore pire que ça. En clair, il ne peut pas se battre avec son corps dans un tel état… Cependant, je n’ai eu que quelques jours d’interaction avec lui, mais j’ai vu le genre de chevalier qu’est Ikki Kurogane. En parlant de cette impression, je pense qu’il se traînerait jusqu’au combat, même avec tout son corps couvert de blessures et à moitié mort. Et il ne le fera pas en désespoir de cause, mais pour me combattre sérieusement. Il aura certainement des perspectives de victoire et une résolution en lui. »

Et — .

« Et moi aussi, je suis une fille qui ne laissera pas l’adversaire que j’affronte s’échapper. S’il vient au combat, je l’affronterai de toute mon âme. Par conséquent, même si un accident désastreux se produisait…, » déclara Touka.

À cet instant, un frisson avait traversé tout le corps de Shizuku.

Cette personne... est sérieuse, pensa Shizuku.

Derrière les lunettes, elle voyait clairement la lueur dans les yeux de Touka, et Shizuku était convaincue. Touka n’exagérait pas. En effet, elle pensait même à la possibilité de tuer Ikki. Et voyant le pire avenir possible, elle avait appelé Shizuku ici.

« Je vous en supplie. S’il vous plaît, arrêtez Kurogane-kun. Je pense que la seule personne qui pourrait le faire, c’est vous qui êtes sa famille, » déclara Touka.

Shizuku n’avait pas réagi immédiatement.

Qu’est-ce qu’elle devrait faire ? Quelle serait la bonne chose ? Sans savoir que...

« ... Un soir, donnez-moi une nuit pour y réfléchir…, » le mieux qu’elle pouvait faire, c’était de laisser sortir ces mots.

***

Partie 3

Après que Shizuku ait quitté la pièce, Touka avait murmuré quelques mots liés à son malaise intérieur. « Même si Kurogane-kun s’abstient de se battre demain, même si je me bats et gagne — puis-je être fière de me présenter devant tout le pays après un tel combat ? »

Elle se souvenait en ce moment des sourires sur la photo qui accompagnait les légumes et les messages de soutien. Serait-elle capable d’avoir un combat digne de leurs espoirs et de leur admiration ?

Il s’agissait d’une anxiété inéluctable qu’elle ressentait en ce moment.

« Touka, » soudain, la main de cette Touka mal à l’aise avait été enveloppée par une petite chaleur.

Il s’agissait de la main d’Utakata. Il avait saisi la main de Touka, et la regarda de sa position toujours plus basse avant de lui déclarer. « Certes, diverses choses ont été rendues ridicules par des adultes qui cherchent à obtenir des circonstances appropriées pour leur propre convenance, mais même ainsi, tu es toi. Tu devrais mener la bataille dont tu seras toi-même fière. On t’aime parce que tu es ainsi. Et Kouhai-kun espère probablement aussi cela. »

Naturellement, il avait dit à Touka une vérité qui avait été portée par sa conviction. Ce que les autres pensaient n’avait pas d’importance. Si Touka avait fait ce qu’elle pensait être juste, c’était suffisant.

En entendant ces mots... Touka avait peu à peu souri. Elle pourrait le faire.

« Ouais. Merci, Uta-kun, » déclara Touka.

C’est exact. Depuis le début, c’est tout ce que je pouvais faire, pensa Touka.

Elle devrait faire de son mieux.

« D’accord ! » Touka avait crié, puis elle avait frappé ses mains ensemble. La douleur aiguë qu’elle avait ressentie à ce moment-là avait fait disparaître son hésitation et sa confusion — elle n’hésitait plus.

Demain, s’il se traîne au combat pour me faire face, je n’aurai aucune pitié, pensa Touka.

Sans pitié, elle l’accompagnerait au combat de toutes ses forces de chevalier. Et elle gagnerait. Elle gagnerait sans faute !

Je gagnerai — et j’irai fièrement au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! pensa Touka.

 

C’était ainsi que c’était déroulé la veille de la bataille décisive qui s’était poursuivie tardivement — et l’Académie Hagun avait accueilli ce matin, les dernières batailles de sélection des représentants pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

***

Partie 4

« Eh bien. Même si on ne se trouve qu’au début de l’été. Il semblerait que cette année s’annonce aussi très chaude. »

Nous nous trouvions le matin du dernier jour des batailles de sélection. Le lieu, la station la plus proche de l’Académie Hagun. En ce lieu, le chef de gare venait d’essuyer la sueur de son front alors qu’il balayait les lieux.

Le ciel était dégagé du moindre nuage. Il s’agissait d’une chaleur qui se répandait depuis ce matin avec la lumière ininterrompue du soleil. Dans ce genre de saison, l’uniforme bleu marine était quelque peu incommodant pour lui.

Soudain, il avait entendu le bruit d’un train électrique qui s’approchait de sa station et il leva le visage. Le train qui s’arrêtait à chaque gare arrivait finalement à celle-ci. Il avait ralenti jusqu’à s’arrêter devant la station, et l’une des portes s’était alors ouverte. Le chef de gare n’avait donc pas eu d’autre choix que de reculer de trois pas devant le visiteur descendant de là.

Et bien, normalement, il n’y a personne qui viendrait ici à cette heure-ci, alors..., pensa-t-il.

En tout cas, l’Académie Hagun était la destination la plus raisonnable pour se décider à sortir à cette station. Mis à part les étudiants qui partaient pour aller s’amuser pendant leurs jours de congé, sur des créneaux horaires pour les jours de la semaine, il n’y avait personne qui s’arrêtait à la gare près de l’Académie Hagun, vu qu’il y avait un système de dortoirs résidentiels. C’était ce à quoi il s’attendait, cependant ―.

Hmm ?

Depuis la porte maintenant ouverte du train, un homme était lentement sorti. Son dos était fortement arqué. C’était sans aucun doute un vieil homme.

Hmm, quelqu’un est venu un jour de semaine. Comme c’est inhabituel ! pensa le chef de station.

Quel genre de personne était-ce ? Poussé par une telle curiosité, le chef de gare avait tourné les yeux vers le vieillard qui était descendu sur le quai.

Et à ce moment-là, il était devenu sans voix face à ce qu’il venait de voir.

Ce n’était nullement un vieil homme qui était descendu de là. Il s’agissait d’un homme ― non, d’un adolescent. Un tel garçon devrait être au sommet de sa santé, mais en ce moment, il sortait du train électrique avec le dos courbé comme celui d’une personne âgée.

Mais si le chef de gare était devenu muet en raison du choc, ce n’était pas à cause de l’âge du garçon. La surprise était uniquement due à la condition physique de cette personne, ― celle d’Ikki Kurogane.

« Haa... haa... »

Des respirations rauques s’échappaient violemment de cette personne, et son visage était d’un blanc pâle. Les yeux visibles de derrière les paupières gonflées étaient ternes et aucune vitalité n’était perceptible. Et plus que toute autre chose ― ce qui exsudait le plus dans cette scène, c’était clairement la transpiration qui coulait de son menton d’une manière vraiment inhabituelle. Même avec la chaleur féroce régnant en ce moment, le train électrique possédait un climatiseur à l’intérieur. Une personne en bonne santé n’aurait jamais une telle transpiration débordante dans de telles conditions.

« A-Allez-vous bien ? » demanda le chef de gare.

« Qu... oh, oui, je vais... bien, » répondit Ikki.

« Non, vous n’avez pas l’air du tout d’aller bien ! J’appelle immédiatement une ambulance... ! » déclara le chef de gare.

À ce moment-là, le chef de gare avait regardé le visage d’Ikki avec une surprise plus grande qui éclata en lui. Bien qu’Ikki soit devant ses yeux depuis le début de la scène, ce n’était que maintenant qu’il avait reconnu le garçon décrit dans les journaux comme ayant joué avec la princesse de Vermillion. Et dès ce moment-là, l’expression du chef de gare afficha un dégoût évident. Ikki n’avait pas manqué de remarquer sa réaction.

« Merci de... vous inquiéter pour moi. Eh bien... je suis désolé... mais je suis très pressé, » déclara Ikki.

Puis, face au chef de gare, Ikki inclina rapidement la tête puis il passa à côté. Et ainsi, il avait quitté la station.

« Ah... »

Ce dos s’était ainsi de plus en plus éloigné alors que la personne en elle-même avançait avec des pas instables et difficiles. Voyant cela, le chef de gare s’était remémoré avec stupéfaction de certaines choses qu’il avait lu sur l’affaire. Ikki était l’enfant dont les médias prétendaient qu’il était notoirement difficile à garder dans le droit chemin alors qu’il vivait chez ses parents.

Mais d’une façon ou d’une autre... n’était-il pas extrêmement poli ? pensa-t-il.

Après avoir rencontré la personne en face à face, le chef de gare avait pensé qu’il s’agissait d’une manière vraiment très peu semblable à l’individu qui était décrit dans les journaux.

***

Partie 5

Ikki avait rapidement quitté la station, et après ça, il avait commencé à suivre le chemin le faisant grimper difficilement sur la colline où se situait l’Académie Hagun. La route en elle-même ne faisait qu’environ un kilomètre et il s’agissait d’une partie du trajet qu’il avait toujours effectué en courant avec Stella chaque matin. En temps normal, c’était une pente qui ne gênerait nullement Ikki lorsqu’il était en pleine forme, mais en vue de son état physique et mental actuel, c’était devenu pour lui une distance extraordinairement longue à franchir.

En ne pouvant que respirer superficiellement alors que ses poumons étaient endommagés et douloureux, ils n’arrivaient pas à apporter avec efficacité de l’oxygène à son corps.

Ça fait mal..., pensa Ikki.

Mais dans tous les cas, il voulait respirer afin de capter cet oxygène dont il manquait. Il avait alors ouvert sa bouche pour capter cet oxygène, quand — .

« ... Arg, *toux* ! *Toux* ! »

Face à la douleur aiguë que ses poumons irrités lui causèrent à ce moment-là, tout l’oxygène qu’il avait obtenu difficilement avant ça avait été expulsé de force hors de son corps. Ainsi, l’oxygène dans son sang était devenu extrêmement faible, et ses lèvres avaient par la même occasion changé de couleur pour devenir d’un bleu sombre. Puis, devenant étourdie à cause de la fièvre et du manque d’oxygène, la conscience d’Ikki était déjà pratiquement inexistante. Et à la place de l’ego d’un Ikki affaibli, il n’y avait que des pensées de faiblesse dues aux hallucinations induites par les drogues et les poisons qu’on lui avait forcés à prendre.

... Puis-je défier Raikiri dans ce genre de situation... ? Se demanda Ikki.

Ce genre de chose était tout simplement impossible et c’était tout simplement du suicide.

Je ne peux pas la vaincre..., pensa Ikki.

C’était déjà une évidence pour Ikki. Dès le départ, l’épée creuse d’une personne vide comme lui ne serait jamais capable de vaincre l’épée de cette fille emplie de tellement de choses.

C’est assez. Je veux juste dormir..., pensa Ikki.

Des protestations flottaient dans l’esprit d’Ikki qui grimpait la colline déserte sous le soleil de cette vague de chaleur annuelle et le son des cigales. En ce moment, il avait presque perdu conscience. Pour Ikki, c’était une tentation irrésistiblement douce qui l’assaillait.

À ce moment-là...

« Ah... »

Son pied avait frappé un petit caillou se trouvant là, et tout le corps d’Ikki s’était écrasé sur l’asphalte surchauffé sans offrir la moindre résistance.

Ce n’est... vraiment pas bon, pensa-t-il.

S’il ne se levait pas...

S’il ne le faisait pas, il n’arriverait jamais au match à temps...

Et s’il n’arrivait pas au match à temps, il perdrait...

Et s’il perdait...

Oh ! En vérité, qu’est-ce que ça fait comme différence ? Se demanda-t-il.

Il avait senti son cerveau s’engouffrer dans un chaos. Avec ses pensées altérées par la drogue et par les effets de la fièvre que subissait son corps, que faisait Ikki en ce moment même ? Il n’arrivait même pas à comprendre quel était son but en agissant ainsi.

Et au milieu de sa conscience fragmentée, Ikki avait aperçu quelque chose au bord de son champ de vision.

... Ah !

Il s’agissait de la neige. Avant même qu’il ne s’en aperçoive, le ciel était devenu sombre et de gros flocons de neige tombaient tout autour de lui.

Au milieu de l’été ? Impossible. Mais quand bien même, c’était certainement le cas en ce moment selon Ikki ―

Il fait... froid..., pensa-t-il.

Alors que ses dents se claquaient entre elles, son corps s’était figé. Ce frisson... Ikki s’en souvenait parfaitement.

... Cela me fait penser à ce jour, c’était également un jour de neige, n’est-ce pas ? Se demanda Ikki, délirant.

Il s’agissait du jour où les parents s’étaient réunis pour célébrer la nouvelle année. Le jour où il avait fui la maison, ne pouvant pas supporter plus longtemps d’être ignoré et bafoué par tous. Personne n’était venu le sauver malgré ses appels répétés. Personne ne se souciait de lui. Finalement, il s’était recroquevillé dans la neige en étant tout seul dans cette étendue de neige immaculée.

Comparé à ce jour-là, je... n’ai pas du tout changé et rien n’a changé pour moi, pensa Ikki.

Franchement, qu’est-ce qu’il faisait en ce moment ? Sans une seule attente quant à lui, sans une seule réalisation faite par lui, il réalisait qu’il n’avait pas été capable de changer la moindre chose. Dans le passé et dans le présent, il se recroquevillait dans cette neige sans fin. Même s’il avait dit tout cela dans le passé, qu’essayait-il de faire alors que tout ce que cela avait fait était qu’il était devenu aussi brisé qu’il l’était là ?

Il ne savait pas. Il ne se souvenait de rien. C’était tout simplement qu’il ne pouvait pas empêcher en ce moment son corps de devenir engourdi, alors que ses paupières devenaient lourdes ―.

Et ainsi, la conscience d’Ikki s’était finalement enfoncée dans les profondeurs de cette froide obscurité.

***

Partie 6

Nous nous trouvions un peu avant les matches finaux des batailles de sélection. Le nombre de matches d’aujourd’hui était inférieur à la normale. Concernant les matches qui allaient avoir lieu aujourd’hui, il n’y avait que les douze combattants qui étaient restés invaincus jusqu’à présent. Ce n’était donc pas nécessaire de dire qu’il y avait beaucoup plus de spectateurs que les autres jours en cumulant le fait qu’il s’agissait de la finale. En particulier, le nombre de personnes qui étaient venues à la première arène de pratique où la confrontation entre Raikiri et Le Pire était vraiment monstrueuse.

Ici et là, des élèves qui étaient venus pour regarder ce match avaient haussé la voix en raison de l’étonnement.

« Wôw ! Il y a tant de personnes ici, hein ? »

« Bien sûr qu’il y en a beaucoup. Après tout, tout le monde est là afin d’assister à l’affrontement entre Raikiri et Le Pire. »

« À ce propos, n’est-ce pas des caméras que je vois à l’intérieur de l’arène ? »

« Tout à fait. C’est sûrement à cause des journalistes. Tu sais, avec cette histoire... »

« C’est vrai, le scandale du Pire et de la Princesse Écarlate. Mais les journalistes ne sont-ils pas interdits à l’intérieur de l’école ? »

« La Ligue a été extrêmement influente dans toute cette affaire, alors peut-être qu’ils ont fait une exception pour aujourd’hui et ce match en particulier ? »

« Hé... les gars, croyez-vous vraiment à toute cette histoire ? »

« Il n’y a aucun doute qu’ils étaient ensemble. Ni l’un ni l’autre ne l’a nié, et après tout, ils s’entendaient incroyablement bien. »

« Tout à fait. Et après le match contre Le Chasseur, c’est quand même la Princesse Écarlate qui s’est confessée de tout son cœur dans l’arène. »

« Ce n’est pas vrai ! Écoutez ! N’est-ce pas la famille du Pire qui a apporté les preuves ? Je parle du fait que Le Pire était un impénitent quand il était jeune et qu’il a été notoirement abusif dans le passé à de nombreuses reprises. De plus, ils ont aussi apporté les preuves qu’il jouait encore avec de nombreuses filles encore aujourd’hui ? »

« Oh, tu parles de ça ? »

« ... Je n’y crois pas une seconde. »

« La vérité est que moi non plus je n’y crois pas. Mon dispositif est une épée japonaise. Est-ce que vous saviez que j’avais appris à la balancer et à faire le jeu de pieds de ce type pendant les pauses déjeuner ? »

« Oh, je l’ai vu faire ça. Je crois qu’il effectuait ses leçons dans la cour. Il a même commencé à le faire avec des camarades de classe qui le harcelaient avant que cela ne se propage à tous ceux qui le voulaient. »

« C’est vrai, c’est vrai. J’ai vu cette personne là-bas, alors je n’arrive pas à croire que ce que les journaux ont écrit est vrai. Après tout, pendant cette importante saison de bataille de sélection, il a été si courtois tout en enseignant aux autres, même s’il n’en a tiré aucun avantage. Comment quelqu’un comme ça pourrait-il essayer de tromper la Princesse Écarlate ? »

« Mais les preuves viennent de sa propre famille. Dans ce cas, n’est-ce pas logique que tout ça soit vrai ? Car de toute manière pour quelle raison auraient-ils intérêt à mentir ? Après tout, ce sont ses propres parents. Ils pourraient certainement mentir pour le protéger, mais il n’y a aucune raison d’inventer des mensonges pour lui faire du mal, n’est-ce pas ? »

« Ouais, c’est dur d’imaginer ça. »

 

Ce qui se mêlait en ce moment à l’activité de la foule bruyante, c’était des questions et des soupçons au sujet d’Ikki qui étaient échangés un peu partout. Nene Saikyou — la petite femme vêtue d’un kimono qui regardait l’arène — avait parlé avec admiration à Kurono Shinguuji qui se tenait à proximité.

« Hm ~ pff. On dirait que les autres enfants ne gobent pas tout le contenu des journaux, » déclara Nene.

« En effet. Les individus ayant eu une expérience de première main avec Kurogane semblent les plus susceptibles de ne pas le faire, » répondit Kurono.

« On voit bien que ce gamin est inoffensif du premier coup d’œil, » répondit Nene.

« Mais la vérité est déjà devenu sans importance, » tout en affichant une expression aigre, Kurono avait parlé de la manière dont la situation avait évolué pour devenir la vérité.

En effet, la chaîne des événements entourant Ikki, le vrai et le faux ou le bon et le mauvais, était déjà entièrement confiée à sa victoire dans ce duel. Par conséquent, peu importe le nombre de fois où Ikki essayerait de clamer la vérité, et peut important le fait que le groupe d’Akaza avait tort, la seule méthode pour qu’Ikki puisse vérifier sa droiture était déjà limitée à la victoire.

« Franchement, ils l’ont vraiment fait, tu sais. Ces salauds, » marmonna Kurono.

Même Kurono n’avait pas prévu que les choses se dérouleraient de cette façon. Il aurait dû endurer toutes les choses ignobles qu’il subissait jusqu’à ce que le père de Stella vienne ? Kurono avait gémi face à sa propre naïveté. Et alors...

« Hehehehe. Laissez-moi accepter vos compliments avec joie, » une voix délibérément ravie et étouffante avait été entendue à côté de ces deux personnes.

Les deux femmes se tournèrent vers cette voix, et là, un homme ressemblant à un tonneau se tenait debout et il essuyait le flot de sueur de son front avec un mouchoir.

« Bon après-midi. Mon Dieu, aujourd’hui, ne fait-il pas extrêmement chaud ~ ? » demanda l’homme.

« Le président du comité, Akaza..., » déclara Kurono.

Lors de l’apparition d’Akaza, les beaux visages de Kurono et de Saikyou s’étaient en même temps déformés en une grimace. C’était tout à fait naturel, puisque ce n’était pas quelqu’un qu’elles pouvaient accueillir dans la joie.

« Que voulez-vous de nous, espèce de tanuki rouge [1] ? » demanda Nene.

Nene l’avait demandé sans ménagement avec un ton acéré, et Akaza avait ri comme s’il disait « Attendez, attendez, s’il vous plaît, ne mettez pas vos crocs à nu. »

« Non, non. Je n’ai rien que je veux de vous, mais ayant rencontré Sensei par un pur hasard, je voulais tout simplement le conduire jusqu’ici pour que vous puissiez parler. Comprenez-vous ? Ahh, par ici, Sensei, » déclara Akaza.

Un petit vieil homme vêtu d’un kimono décoré d’un écusson de famille s’était déplacé jusqu’à arriver à coter des deux femmes.

« Ah, nous vous avons enfin trouvé. Dans un endroit aussi spacieux, je ne saurais pas où vous étiez ou ce que vous faisiez, Hmm, » déclara le vieil homme.

« Geh, le vieux ! » Saikyou avait été la première à réagir à la présence de cette personne. Et c’était justifié.

Le nom du vieil homme était Torajirou Nangou, le Dieu de la Guerre. Il s’agissait d’un Chevalier-Mage de 92 ans qui était également le plus vieux chevalier du Japon et l’homme qui était le professeur de Saikyou.

« Hohohohohoho. La bouche de mon adorable élève est aussi tranchante que jamais. N’est-ce pas ce que je trouve tellement mignon chez toi ? » demanda Nangou.

« M-Mig... ne dis pas des choses si dégoûtantes ! » s’écria Nene.

« Ton visage est rouge, Nene. Et si tu acceptais en toute honnêteté cette remarque ? » demanda Kurono.

« Vieux schnock ! Le fait d’entendre ce genre de choses de ta part ne me rend vraiment pas heureuse ! » Alors que Nene disait ça, sa timidité ne pouvait pas être cachée par ses mots.

Bon sang, cette fille ne peut pas être honnête, pensa Kurono.

Même si l’on savait déjà que ce vieil homme était celui que Nene connaissait depuis vraiment très longtemps, et qu’il était celui qu’elle respectait le plus dans le monde.

« Kurono-kun, ça fait assez longtemps depuis qu’on s’est vu, n’est-ce pas ? Nous ne nous sommes pas rencontrés depuis que ton ventre était devenu gros, mais est-ce que ton accouchement s’est terminé sans problème ? » demanda Nangou.

« Oui, heureusement, » répondit Kurono.

« C’est bien, oui, vraiment très bien. Cependant, Hmm ~, après l’accouchement, tu es devenue beaucoup plus voluptueuse, Kurono ~... Surtout au niveau des hanches―, » déclara Nangou.

« Bon sang ! Es-tu venu ici juste pour reluquer mon amie !? Je vais te tuer ! » cria Nene.

« Ho ho ho ho ho ho. Nene, tu t’entends tellement bien depuis des années. Mais au lieu de faire un tel bruit strident, tu devrais suivre l’exemple de Kurono et acquérir une certaine connaissance des attraits des adultes. Si tu ne le fais pas rapidement, tu perdras tes seules chances de te marier, » déclara Nangou.

« Nangou-sensei, même si vous vous inquiétez de ça, je pense que cette fille a sûrement perdu cette chance il y a longtemps, » déclara Kurono.

« J-JJe peux encore me marier ! Je m’amuse de toutes mes forces en tant que femme célibataire ! » répliqua Nene. « C’est juste que ce serait stupide d’être lié qu’à un seul homme ! Et à ce propos, pourquoi Kuu-chan est-elle de son côté !? »

Parce que Nene est mignonne quand Nangou-sensei est là, pensa Kurono.

Kurono avait voulu taquiner Nene face à son jugement. Habituellement, il y avait eu trop de moments où Nene n’était vraiment pas mignonne. Mais elle n’allait pas le dire à la personne elle-même.

« Quoi qu’il en soit, Nangou-sensei, pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui ? » demanda Kurono.

Ignorant totalement l’indignation de Nene, « Ne m’ignore pas ! », Kurono avait demandé ça à Nangou. C’était juste par politesse, car Kurono pouvait déjà deviner les grandes lignes de la raison pour laquelle il était venu ici.

« Je suis bien sûr venu ici pour voir la grande performance de Touka. Cependant, ce serait tout à fait correct d’attendre le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée pour cela, mais j’ai dû me présenter aujourd’hui puisque son adversaire est un Kurogane, non ? » demanda Nangou.

Comme je le pensais, pensa Kurono.

En effet, Nangou était le professeur de Touka en même temps qu’il était celui de Nene. Il avait vu la vivacité d’esprit de Touka qui avait suivi un ancien style, et lui avait ensuite enseigné son propre style d’épée. La signature actuelle de Touka, Raikiri, était aussi un arrangement de la technique du vieil homme, Otogiri [2], pour son usage. Et la raison encore plus importante que ça était ―.

« Hehehe. C’est bien parce que c’est le rival de toute une vie de l’honorable Nangou-sensei né à la même époque, le grand héros Ryouma Kurogane, n’est-ce pas ? Il serait naturel de s’y intéresser, » déclara Akaza.

Nangou avait quatre-vingt-douze ans. C’était quelqu’un qui avait combattu aux côtés du grand héros Ryouma Kurogane pendant la Seconde Guerre mondiale, et en même temps, ils étaient rivaux. Normalement, le programme des batailles de sélection dans l’école n’était pas exposé à l’extérieur, mais cette fois-ci, le combat était présenté comme une nouvelle partout dans le Japon. S’il savait que son élève préféré et le parent de sang de son rival se battaient l’un contre l’autre, il serait naturel que Nangou se présente pour voir le résultat de ses propres yeux.

Cependant ―.

« ... Mais attendez, Nangou-sensei. Il y a une chance que le match d’aujourd’hui n’ait pas lieu. » Soudain, Akaza avait affiché un sourire répugnant sur son visage, et il avait déclaré cela.

« Quoi ? » Les sourcils de Kurono bougeaient soudainement à ces mots alors qu’elle demanda ça.

Elle avait réagi ainsi, car elle ressentait une mauvaise volonté qui ne correspondait pas au ton de sa voix. Et presque en même temps ―

 

{Voici une petite annonce pour toutes les personnes présentes. Bien que le temps soit venu pour le match entre la concurrente Touka Toudou et le concurrent Ikki Kurogane, le concurrent Ikki Kurogane n’est toujours pas arrivé dans la salle d’attente. Conformément au règlement des batailles de sélection, si le concurrent Kurogane n’arrive pas dans dix minutes, il se verra infliger une défaite par défaut pour cause d’absence, alors veuillez faire preuve de compréhension.}

 

Cette annonce s’était répercutée à l’intérieur de la salle.

« ... Si je me souviens bien, Kurogane était amené ici par le président du comité Akaza dans la même voiture, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’aller le chercher. N’était-ce pas ce que vous m’avez promis ? » demanda Kurono.

Certes, Akaza l’avait dit hier à Kurono, et il l’avait empêchée de venir chercher Ikki au siège du comité. Mais en dépit de cette conversation ―.

« Hehehehehe. Eh bien non. Je suis vraiment désolé. Je l’ai complètement oublié. Je le regrette sincèrement. Cependant, la distance entre la branche de la Ligue et ici n’est pas si loin. Une personne toute seule peut très certainement utiliser le train électrique pour venir ici, n’est-ce pas ? ... À ce propos, son état physique semblait extrêmement mauvais, alors j’espère qu’il ne s’est pas effondré raide mort en cours de route ? Hehehehehe, » déclara Akaza.

Fils de pute..., pensa Kurono.

Alors qu’un malaise bouillonnant à l’intérieur de son corps, Kurono serra ses poings congestionnés par le sang.

Une petite main avait alors pris ce poing tremblant. Il s’agissait de la main de Nene. En ce moment, elle regardait Kurono avec ses sourcils plissés, et elle disait à Kurono d’une petite voix alors que ses lèvres étaient toujours cachées derrière son éventail pliable. « Ne te fâche pas, Kuu-chan. »

Kurono était silencieuse.

« Les détails n’ont pas d’importance, puisque Kuro-bou a accepté le duel. Ce qui se passe ici n’est pas important. Les choses qui devraient être faites, elles viennent toutes après, » déclara Nene.

Nene était tout aussi énervée. Sachant cela, Kurono desserra lentement son poing.

« Ouais, c’est vrai, hein ? » murmura Kurono.

Et c’est ainsi qu’elles s’étaient toutes les deux résolues sur une chose sans même avoir besoin d’une parole. Cette bataille, qu’Ikki gagne ou perdre cette bataille n’avait pas d’importance concernant cette chose. Et cette chose était qu’elles ne laisseraient jamais ce tanuki rouge partir d’ici vivant.

Alors que ce tanuki rouge, Akaza, agissait comme s’il ne ressentait pas l’intention meurtrière des deux femmes, il regardait avec joie le ring où le match ne commençait pas. Jusque-là, tout allait bien. Le bannissement d’Ikki par la Ligue arrivait à grands pas. Si Akaza produisait le résultat qu’Itsuki désirait, alors Akaza aurait ce qu’il voulait depuis si longtemps. Itsuki avait fait une promesse ferme de promouvoir Akaza du poste de président du Comité d’Éthique au poste de président des relations publiques si Itsuki obtenait ce qu’il voulait depuis longtemps. Akaza ne serait ainsi plus jamais dans les niveaux souterrains de la branche. Il serait désormais à la surface brillante et bien visible de l’organisation. Et si cela arrivait...

Ainsi, je dirai aujourd’hui adieu à mon rôle de méchant..., pensa Akaza à ce moment-là.

Le Comité d’Éthique qui avait été fortement critiqué en tant que police secrète était un département qui avait acquis de la gloire à l’époque ou la police militaire était nécessaire. Mais les temps avaient changé et à l’heure actuelle, il n’accomplissait que de sombres besognes. Les individus décents ne voudraient jamais se languir dans l’obscurité de ce genre de poste. Akaza était également ainsi, donc...

C’est regrettable, mais je vais définitivement écraser Ikki-kun, pensa Akaza.

Pour ce résultat, tout irait bien même si Ikki mourait. Selon lui, ce n’était pas même comme si c’était sa responsabilité si cela arrivait.

Notes

  • 1 Tanuki : Le bake danuki (化け狸), plus connu en Occident sous le nom de tanuki (タヌキ ou ) est, dans la mythologie japonaise, un des yōkai (esprits) de la forêt, inspiré du chien viverrin, une sous-espèce de canidés ressemblant au raton laveur et également parfois confondu avec le blaireau, auquel les Japonais attribuent des pouvoirs magiques. Maître des déguisements, il est réputé pouvoir changer de forme à volonté. Les tanuki sont souvent représentés portant un chapeau de paille et une gourde de saké, avec un ventre rebondi qu’ils utilisent comme un tambour et des testicules de grande taille, ce qui donna naissance à des dessins et des légendes humoristiques.
  • 2 Otogiri : 音切 « Son tranchant »

***

Partie 7

La conscience d’Ikki était en plein dans un blizzard. Dans cette neige incessante, tout en se recroquevillant, il se souvenait de ses débuts. Ce jour-là, exactement de la même manière, c’était quand il était gelé jusqu’aux os. C’était là où l’Ikki Kurogane qui existait actuellement avait commencé sa vie.

En rencontrant Ryouma Kurogane, il était né du fait qu’on lui avait dit pour la première fois que c’était une bonne chose de croire en lui-même et d’en être heureux et fier. Plusieurs mois plus tard, Ryouma était mort de vieillesse, mais les mots qu’il avait laissés derrière lui étaient restés vivants à l’intérieur d’Ikki. Et Ikki avait décidé qu’un jour, il deviendrait également une personne qui transmettrait ces mots à quelqu’un comme lui qui se recroquevillait et restait immobile devant le mur du talent, et à partir de ce jour-là, il avait sans arrêt lutté contre ses propres limites.

S’il n’avait pas eu cette réunion, il n’existerait pas aujourd’hui. La rencontre avec Ryouma était quelque chose dont Ikki était fier. Cependant ―.

 

« Cette rencontre était-elle justifiée ? » Une voix identique à la sienne lui murmura quelque chose à l’oreille.

 

Cela avait continué. « Cette rencontre t’a-t-elle apporté autre chose d’autre qu’une agonie et la solitude ? »

Peu à peu, des scènes du passé étaient apparues dans l’esprit empli de confusion d’Ikki.

― Pendant l’école primaire. Il se voyait lui-même alors qu’il était un enfant, balançant continuellement Intetsu tout en saignant des mains alors que sa peau était à vif. À cette époque, est-ce qu’il avait fait ce qu’il fallait faire ? Et il ne savait même pas s’il était vraiment devenu fort. À cette époque où il ne savait rien, il avait appris à manier l’épée à partir des illustrations des livres de référence qu’il avait pu récupérer à droite et à gauche. Peu importe à quel point il avait atteint ses limites, il n’y avait personne pour l’instruire ou le conseiller. C’est pourquoi il avait souvent jeté un coup d’œil furtif sur les enfants de clan depuis un buisson à la limite du terrain. Et après ça, il les avait continuellement imités. C’était... empli de solitude, et cela, il s’en souvenait parfaitement. La douceur et la rigueur affichées aux autres enfants par les instructeurs à l’épée qui étaient venues à la maison Kurogane, il ne l’avait lui-même jamais ressenti à son égard, et il avait ressenti cette douleur quant à ça qu’il le veuille ou non.

― Ce qui était ensuite arrivé dans son esprit, c’était une scène qui se déroulait dans un dojo. Ikki, qui était au collège, s’était rendu dans un dojo afin d’acquérir de nouvelles techniques. Finalement, il y avait eu un affrontement. Un combat en tête-à-tête. Même si cela devait être fait selon certains accords, à l’instant où le signal de départ du match avait été donné, d’autres disciples s’étaient jetés sur lui puis ils l’avaient tous frappé en même temps, et il avait été longuement tabassé alors qu’il se tenait sur le sol de ce lieu en boule.

« Prends ça comme une leçon de notre part. Nous nous assurerons que tu ne viennes plus jamais te moquer ainsi d’un dojo en agissant de la sorte ! »

Et en disant cela, le président du club du collège qui était l’adversaire d’Ikki avait pris la main d’Ikki et avait brisé le petit doigt en utilisant toutes ses forces. Tout en gloussant, il avait fait la même chose avec les autres doigts d’Ikki. Il n’y avait jamais eu personne pour aider Ikki. Pendant que tout le monde riait en s’amusant de sa douleur, chaque doigt avait été brisé. La douleur et la peur d’être maltraité à ce moment-là avaient été gravées dans sa mémoire même encore aujourd’hui.

― La dernière scène qui était apparue dans son esprit s’était... déroulée il y a un an.

« Hey hey. Tu sais, le fait de ne pas résister ne prouvera nullement ta force aux autres. T’en rends-tu bien compte ? Moi, Le Chasseur, j’ai dit que je serais personnellement ton adversaire afin de t’aider. Ainsi, tu devrais contre-attaquer dès maintenant ! »

Lui, qui avait été couvert de blessures par les attaques de Kirihara, était actuellement dévisagé par les yeux froids des enseignants et par les moqueries de toutes les personnes présentes. Personne ne l’avait aidé ce jour-là.

Et ―.

« Désolé, Kurogane-kun. Je ne peux plus rester ami avec toi. »

Il s’agissait des paroles de son seul ami qui s’était finalement éloigné de lui ce jour-là...

― La voix qui ressemblait à sa propre voix lui murmura alors quelque chose.

« Et maintenant, tu es sur le sol dans ce genre d’endroit. Et tout cela n’est arrivé que parce que tu voulais prouver les paroles irresponsables de Ryouma Kurogane. Tu es exactement comme Père le disait. Si une personne vit selon ses moyens, ce genre de chose n’arriverait jamais. Tu ne te traînerais jamais sur ce chemin avec ce corps mourant en essayant de griffer le sol jusqu’à arriver à l’endroit où tu te battras jusqu’à obtenir une mort certaine. Un désir au-delà de tes moyens ne peut que te rendre malheureux. Pour les individus, il existe des domaines qui correspondent parfaitement à chacun d’entre eux. Pour ceux qui en veulent plus, il n’y a que douleur et solitude. Alors ? En as-tu eu assez ? Alors, sois raisonnable et repose-toi. L’absurdité d’un défunt n’a pas à te contraindre pour toujours. Si tu te laisses simplement t’endormir ici, tout sera réglé. Les paroles de Ryouma Kurogane ne te tourmenteront plus jamais. Alors ― »

 

Repose-toi, c’est tout.

 

Oui, c’est vrai. Il devrait tout simplement se reposer. S’il continuait ainsi, il n’y aurait que de l’amertume dans sa vie. S’il fermait les yeux, il serait désormais heureux. Il serait sûrement heureux et il l’avait parfaitement compris.

Il avait... compris... tout ça... mais... ―.

« Ahhhh AAAHHHHHH ! »

 

Un rugissement avait d’un coup jailli hors de sa gorge, et Ikki avait relevé son corps loin de la surface de l’asphalte. Et pas à pas, il avait avancé. À chaque pas, il avait intensifié sa foulée, et il avait continué à travers le blizzard en remontant la pente.

« Arrête-toi, c’est tout. Pourquoi continues-tu à te faire du mal ? » La voix lui avait posé cette question.

La réponse à cela, Ikki lui-même ne la connaissait pas. Avec son esprit confus et ses souvenirs, il ne pouvait pas conserver clairement une seule pensée ou un souvenir.

Mais ― depuis un certain temps, quelque chose se reflétait continuellement dans sa conscience.

 

Des flammes... rouges.

 

Cela se balançait doucement, répandant à chaque mouvement de l’incandescence. Il s’agissait de cheveux roux ayant la forme des flammes.

À qui appartenaient ces cheveux ? À qui était ce dos ? Pour l’instant, Ikki ne s’en souvenait même pas.

Mais chaque fois qu’il apercevait une image fugace de cette scène, son cœur ne pouvait s’empêcher d’être remué. Même s’il ne savait pas qui c’était, par le simple fait que ses cheveux se balançaient devant lui, la chaleur présente dans son corps gelé surgissait en lui, et son corps qui avait utilisé toute son énergie avait été stimulé au-delà de ses limites.

« Repose-toi. Quelqu’un d’aussi désespéré que toi sera automatiquement vaincu par cette Raikiri et tu mourras. Alors, pour quelle raison veux-tu aller là-bas alors que tu perdras automatiquement ? Que peux-tu donc bien faire alors que tu es dans un tel état ? »

Ikki lui-même ne savait pas quoi répondre à ça. En ce moment, Ikki ne savait pas ce qu’il essayait de faire, ni même où il allait.

Cependant ―

Ahh, cependant ―, pensa Ikki.

Il y avait une chaleur qui brûlait dans sa poitrine. En ressentant cela, Ikki ne se souvenait que d’une unique chose.

J’ai fait une promesse, pensa Ikki.

 

« Pour... allez... aussi haut... chevalier... »

 

Bien qu’il ne se souvenait pas tout à fait du contenu, il savait parfaitement qu’il s’agissait d’un vœu auquel il tenait fermement, et qu’il avait été fait à une personne chère à son cœur.

Ce n’était pas tout. Il pouvait entendre une voix. Ce qu’elle disait, il ne pouvait pas le dire. Mais cette voix familière produisait en lui une grande agitation qui le poussait à aller de l’avant, peu importe les difficultés.

Alors, ― je dois y aller..., pensa-t-il.

Il s’agissait de la réponse d’Ikki. Et face à cette réponse, la chose qui lui avait lancé des railleries lui avait déclaré une phrase emplie de dégoût.

« C’est comme ça ? Jusqu’au bout, je vois que tu vas continuer à souffrir, » sur un visage noirci, il affichait un sourire tordu. « Cependant, tout ce que tu fais est futile. »

Et à ce moment-là

Ah...

Au moment exact où il avait atteint la porte principale de l’Académie Hagun, les genoux d’Ikki avaient cédé, et son corps était tombé en l’avant vers le sol. Quelle que soit la détermination d’Ikki, son corps avait déjà atteint depuis longtemps ses limites. Il ne pouvait pas aller plus loin ainsi. Il ne pouvait plus se lever. Il s’agissait là de la limite de la personne nommée Ikki Kurogane.

« Tu es fini ! T’en rends-tu compte ? » déclara la voix qui le reliait.

Le corps d’Ikki tombait en ce moment comme une marionnette dont les cordes avaient été coupées d’un coup, et ce corps allait s’écraser durement sur le sol. Et cette fois-ci, ce serait un sol contre lequel il ne pourrait plus s’arracher une seconde fois.

― C’est ce qui allait arriver...

Cependant, au moment où il était tombé.

Avec un *bruit sourd*.

Des bras emplis d’une chaleur et de force, mais agissants avec une douceur avaient attrapé son corps en pleine chute.

Et en plus de ces bras forts, une voix tamisée et tremblante avait déclaré quelque chose. « ... Bienvenue, Onii-sama. »

Cette douce voix sonnant comme le son d’une clochette lui fit surgir dans son esprit le souvenir d’une personne bien particulière en provenance des souvenirs qui s’émiettaient lentement en lui. Il s’agissait du souvenir de la seule petite sœur qu’Ikki chérissait. Et son nom était ―.

« Shizu... ku... »

***

Partie 8

Shizuku, qui avait attrapé dans ses bras le corps d’Ikki alors qu’il était en train de s’effondrer, lui parla d’une voix enrouée. « ... Hier soir, j’ai entendu ce que Touka-san a dit, et ces mots ont été présents dans ma tête pendant tout ce temps. »

Elle parlait du fait de savoir si elle devait arrêter ou non son frère.

En parlant des sentiments honnêtes de Shizuku, elle pensait qu’elle voulait l’arrêter. Ce qui s’était passé était déjà bien assez de son point de vue superficiel. Son frère s’était déjà battu plus qu’il n’en fallait. Elle ne voulait plus que son frère soit blessé. Elle ne voulait plus que son frère subisse des expériences aussi amères. Elle pensait qu’il devait arrêter d’essayer de devenir chevalier, et qu’il devrait simplement rentrer à la maison Kurogane avec elle. Pour son frère, cela pourrait être une prison, mais elle serait là pour son frère. Elle-même pouvait donner de l’amour à son frère en tant que mère, sœur, amie et amoureuse. Elle pouvait donner à son frère ce qu’il voulait. Par conséquent... elle devrait laisser son frère se reposer.

« ... Mais même si je pense cela, je ne peux m’empêcher d’hésiter à t’arrêter, Onii-sama. Parce que, Onii-sama, quand tu es dans cette école, tu ris comme si tu étais vraiment heureux, » déclara Shizuku.

Au cours de toute la période de temps qu’il avait passé dans la maison familiale, cela aurait été quelque chose d’inimaginable. Oui, il avait bel et bien souri à la jeune et immature Shizuku à cette époque, mais il n’avait jamais souri, et cela même pas une seule fois, pour lui-même. Le visage souriant que son frère avait obtenu peu à peu pour lui-même n’avait obtenu qu’ici. Et quand elle pensait à ça, elle s’était dit qu’elle ne pouvait pas le faire, elle ne pouvait pas lui retirer ça et cela, quelle qu’en soit la raison.

 

« Alors je vais faire un pari. Onii-sama, maintenant que tu es venu ici par ta propre volonté — je t’enverrai le battre avec les plus grands encouragements que je puisse t’offrir, » déclara Shizuku.

En même temps que les mots de Shizuku se firent entendre — une vague d’agitation avait surgi depuis derrière elle.

 

« C’est vrai, Senpai ! Si c’est vous, alors vous gagnerez ! »

« Le match n’a pas encore commencé ! Alors, dépêchez-vous ! »

« Kurogane-kun ! Il ne vous reste plus que quelques pas jusqu’à l’arène ! Alors, faites de votre mieux ! »

« Ikkki-kuuuuun ! Bats-toi — !! »

« Juste une dernière fois ! Montrez-nous ce que vous valez ! »

 

Il s’agissait des acclamations que Shizuku avait rassemblées afin d’aider son frère. Amis, camarades de classe, élèves, anciens adversaires — beaucoup d’étudiants attendaient l’arrivée d’Ikki à la porte principale.

Et face à Ikki, qui avait affiché un visage indiquant clairement qu’il ne pouvait pas croire ce qu’il voyait, Shizuku avait parlé. « Onii-sama. Dans ce groupe, personne n’a rien demandé. Parce que pour nous tous, nous pouvons facilement imaginer ce qui s’est passé pour te pousser à être dans une telle situation. Mais ne l’oublie pas. Onii-sama, tu n’es certainement... pas tout seul. Au début, tu étais peut-être seul. Ce temps aurait pu être très... oui, vraiment très long. Mais en ce moment, toutes ces personnes te soutiennent. Même si Stella-san et Alice ne sont pas là à cause de leurs propres matchs, ils te soutiennent et ils prient pour ta victoire. Toi, Le Pire, tu es le héros de chacun de nous. »

Alors...

« S’il te plaît, bats-toi et s’il te plaît, gagne ! »

***

Partie 9

Les acclamations de Shizuku et des autres... elles... avaient certainement atteint la conscience d’Ikki qui était seul dans le blizzard. Ikki, encore avec sa vision floue, l’avait confirmé avec assurance.

« S’il te plaît, bats-toi, et s’il te plaît, gagne ! » Sa petite sœur aux cheveux argentés était là.

« Senpai, je vais publier un article spécial sur toi dans le prochain bulletin de presse, donc tu ne peux absolument pas perdre ! S’il te plaît, gagne ! » Son adorable camarade de classe à lunettes était là.

« Kurogane-kun. C’est un moment critique, vous savez ! » Il y avait là une grande et belle étudiante plus âgée.

« Sensei a foi en vous. Vous n’êtes pas un garçon qui perdrait dans ce genre d’endroit, » déclara Oreki.

« La présidente du Conseil des Étudiants est ridiculement forte, mais tu as gagné contre moi. Alors, montre ta force ! »

« Oui, tout comme elle l’a dit. »

« Ikki-kun ! Nous croyons sincèrement que vous allez gagner ! »

Les autres élèves à qui il avait enseigné l’art de l’épée, ainsi que ses camarades de classe supérieure qui l’avaient aidé étaient là. Il y avait aussi ses camarades de classe avec qui il avait étudié. L’enseignante qui l’avait laissé entrer dans l’académie se tenait également sur le devant. Et il y a également les dignes opposants contre lesquels il avait concouru pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Beaucoup de gens criaient en ce moment le nom d’Ikki et face à ce spectacle, une conviction bien spécifique était née à l’intérieur d’Ikki.

Ah ! Enfin, je comprends, pensa Ikki.

La chose soutenant son corps qui avait déjà été poussé au-delà de ses limites, il avait enfin compris ce que c’était. C’était leur voix et leurs espoirs.

Cela provenant des personnes qui l’aimaient, des personnes qui l’admiraient, mais cela venait également — des personnes dont il avait dérobé les rêves. Par rapport à toutes les personnes qui étaient rassemblées ici en ce moment, chacune d’entre elles confiait une certaine forme d’espoir à Ikki. C’est pour cela qu’elles appelaient toutes Ikki. Et ces voix et ces espoirs poussaient Ikki à aller de l’avant.

Depuis qu’Utakata lui avait dit qu’« Entre vous deux, le poids de la responsabilité que vous portez est différent », il pensait qu’il n’avait rien de présent sur ses épaules et dans son épée, mais c’était clairement une erreur d’avoir pensé ça. Actuellement, ses propres limites avaient été dépassées, et Ikki était à peine conscient de sa propre existence, mais les choses qui reposaient maintenant sur ses épaules étaient les désirs qui lui étaient confiés.

 

À un moment donné, je suis devenu ce genre de personne..., pensa Ikki.

 

Dès qu’il avait acquis cette conviction, Ikki avait ressenti le feu qui brûlait dans son cœur. *Babump, babump*, le sang qui circulait à l’intérieur de son corps s’était réchauffé et ses forces lui étaient revenues. Ses pensées brisées et ses souvenirs s’étaient rassemblés pour revenir à leur forme originale, et sa conscience s’était éclaircie d’un coup.

― Il se battrait. Bien sûr qu’il le ferait. Si des espoirs lui étaient confiés, il ne pourrait jamais abandonner de son propre gré.

Et plus que tout, il avait quelque chose qu’il avait fait avec cette fille aux cheveux en forme de flamme qui n’était pas là ― une promesse faite à Stella.

« Allons-y ensemble, tous les deux, aussi haut que les chevaliers peuvent aller. »

En cet instant, il pouvait s’en souvenir clairement, de ce précieux vœu. Pour y parvenir, il ne pouvait pas laisser les choses s’arrêter ici !

« ... Merci, Shizuku. Kusakabe-san. Ayatsuji-san. Tomaru-san. Saijou-san. Oreki-sensei. Et vous tous ici, » déclara Ikki.

― À un moment donné, le blizzard avait pris fin.

En remerciement, Ikki s’était séparé de Shizuku et avait continué à marcher avec ses propres pieds. Avant maintenant avec la tête haute obtenue grâce à la force que tout le monde lui avait apportée, il s’était avancé vers le lieu de sa bataille décisive.

Son cœur n’était plus inquiet.

« Quelqu’un d’aussi désespéré que toi sera simplement vaincu par cette Raikiri. » Face aux mots que son être faible à l’intérieur d’Ikki avait prononcés, il pourrait maintenant répondre très clairement.

― Être vaincu ?

Ils étaient chargés du même poids, et ils étaient des chevaliers de statut égal. Il ne savait pas s’il pouvait gagner. En vérité, il s’agissait d’une ennemie redoutable. Était-elle un adversaire qu’il pouvait vaincre avec cette condition physique ?

Plus il y pensait, plus il pouvait voir des désavantages, et il y avait seulement cela de son côté. Mais il ferait la seule chose qu’il pourrait faire, parce que pour le bien de tous ceux qui lui avaient donné la force d’avancer pas à pas, il avait le devoir de le faire.

« Eh bien, j’y vais..., » déclara Ikki.

À ce moment-là — .

 

« Ikki !! »

 

Une voix résonna alors haut et fort dans l’air d’été. Elle était très forte, et magnifique — une voix plus belle que les notes de n’importe quelle musique.

***

Partie 10

« Stella ! » cria Ikki.

« Dieu merci... Je suis arrivée à temps... ! » après qu’elle ait crié tout en se précipitant pour se placer devant lui, la fille aux cheveux ardents avait toussé alors qu’elle respirait bruyamment.

En réaction à cette arrivée, Shizuku avait fait entendre sa voix emplie de surprise alors qu’elle se tenait derrière Ikki. « Quoi — S-Stella-san ! En ce moment, tu devrais être au milieu de ton match... ! »

Oui, telle était la raison de la surprise de Shizuku. Stella était également candidate pour être représentante au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, car elle avait été invaincue jusqu’à son dernier match. Elle était dans la même situation qu’Arisuin qui n’était pas venu jusqu’à cet endroit, et donc elle était quelqu’un qui devrait être en train de mener un match en ce moment. Mais malgré ça, que faisait-elle ici ?

Stella n’avait pas répondu par des mots.

Au lieu de le faire, elle l’avait démontré par l’action.

 

 

Elle avait pris quelque chose et l’avait placé devant les yeux d’Ikki en le poussant pour qu’il le voie bien. Puis, seulement après avoir fait ça, elle lui avait dit ceci. « Ikki, comme je te l’avais promis, je suis maintenant une représentante pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! »

La chose que Stella avait fait apparaître devant les yeux d’Ikki était une médaille qui prouvait qu’elle était une représentante de l’Académie Hagun.

C’est vrai, elle avait déjà fini son match. Elle avait fait ça en réalisant le record du match fini le plus rapidement des batailles de sélection avec un KO à trois secondes après le coup de sifflet, et cela contre un adversaire qui était tout aussi invaincu qu’elle. Tout cela avait été fait... pour être à temps pour ce moment précis.

Elle y avait pensé pendant tout ce temps. Elle réfléchissait à ce qu’elle devrait faire. Elle voulait trouver ce qu’elle pouvait faire pour le bien d’Ikki qui se battait seul. Et la réponse qu’elle avait élaborée avait été de protéger le vœu qu’ils avaient fait. Elle devait le protéger et sortir afin de l’accueillir. Il savait que cela deviendrait certainement du courage pour lui qui le soutiendrait. Alors...

« Alors Ikki, tu gagnes aussi ! Et allons-y ensemble après ça ! Allons aussi haut que les chevaliers peuvent aller ! »

En entendant ces mots, Ikki avait senti les coins de ses yeux se réchauffer. Bon sang, sa bien-aimée est... une fille vraiment merveilleuse. En encourageant celui qui avait déjà utilisé toute son énergie, et en lui permettant non seulement d’aller jusqu’ici, elle était venue et elle lui avait également apporté une chose ayant une valeur encore plus grande en cet instant. Elle avait réalisé pour lui quelque chose de vraiment puissant.

Je suis amoureux d’elle. Et je sais que c’est quelque chose dont je suis fier, pensa Ikki.

Dans ce cas, il devait prouver de toutes ses forces qu’il la méritait. Il devait faire ça pour ne pas être comparé défavorablement par rapport à cette fille forte, et pour pouvoir devenir fier de lui-même.

— Pour faire ce qu’il était le seul à pouvoir faire.

Cet esprit faible qui avait été présent en lui jusqu’à maintenant, elle l’avait dispersé de lui en quelques mots. C’est pourquoi il avait alors changé les mots qu’il avait laissés à toutes les personnes qui étaient rassemblées autour de lui.

Il n’allait plus jamais dire : « Alors, je vais y aller. »

Mais à la place, c’était devenu : « Je vais gagner ! »

***

Partie 11

« D’accord, je vois. Je comprends. Merci de m’avoir informé. »

Après avoir effectué des remerciements envers son correspondant, Utakata avait retiré le terminal étudiant de son oreille. Et il avait annoncé à Touka qui était assise sur une chaise dans la salle d’attente, les yeux fermés et sa concentration renforcée.

« Un message de Renren... Kouhai-kun est venu, » déclara Utakata.

« ... Je vois, » Touka répondit brièvement et elle pencha la tête.

Parce que ses cheveux pendants cachaient ses yeux, Utakata ne pouvait pas deviner ses sentiments. Ikki était venu jusqu’ici. Face à cela, même si Touka avait voulu l’éviter, qu’est-ce qu’elle allait — .

« ... Ha ha ha. »

À cet instant, Utakata avait senti les poils de tout son corps se dresser sur tous son corps. Les lèvres de Touka s’étaient tordues de joie. Et avec des crépitements, l’excitation de Touka avait électrifié l’atmosphère, donnant naissance à la foudre. Face à cette vue, Utakata avait dégluti.

... Son commutateur a été totalement inversé, pensa-t-il.

Il n’avait plus vu Touka comme ça depuis le combat avec Moroboshi lors du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée l’an dernier.

Oui, l’inciter à ne pas se battre était la douceur de Touka lors qu’elle s’inquiétait du corps de ses camarades de classe. Mais... dans ce monde de bataille, on ne pouvait pas atteindre les sommets des quatre meilleurs du pays avec douceur. La brutalité et la férocité qui submergeait l’ennemi dans une mer de sang étaient également l’un des côtés de cette fille.

En général, elle ne montrait que rarement ce côté-là..., pensa-t-il.

Mais hélas, Ikki avait fait ressortir le sérieux de Touka. La dignité du garçon nommé Ikki Kurogane avait fait que Touka le reconnaisse comme un ennemi redoutable. Touka telle qu’elle était maintenant n’aurait probablement jamais été indulgente avec lui. Elle se précipiterait sans doute vers Le Pire à moitié mort. Ikki n’avait déjà pas une chance sur dix mille de gagner.

« Concurrente Touka Toudou. Le match va bientôt commencer, alors veuillez vous rendre à l’entrée. »

« ... J’y vais, Uta-kun. »

Se levant lentement de la chaise, Touka passa par la porte qui reliait à la porte d’entrée. Utakata, qui avait vu son dos rempli à ras bord de volonté, avait ressenti de la sympathie pour l’adversaire au bord de la mort qui n’avait d’autre choix que de la combattre à son maximum alors qu’elle était pleinement excitée par l’envie de se battre.

C’est pitoyable, mais essayez de le considérer comme le chagrin apporté par la malchance — Le Pire, pensa-t-il.

***

Partie 12

{Bon, bon ~ pour toutes les personnes présentes. Désolée de vous avoir fait attendre un moment. Mais maintenant — le dernier match pour les représentants du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée va commencer ! De la porte rouge, nous pouvons voir Raikiri qui est restée invaincue dix-neuf fois sur les dix-neuf matchs dans lesquels elle a concouru ! Notre présidente du Conseil des Étudiants nous a démontré une force écrasante qui lui a permis de gagner sans même subir une égratignure. Dans les annales de l’Académie Hagun, il s’agit du jamais vu. Voilà à quel point nous pouvons l’acclamer quant à sa performance toujours aussi brillante ? Elle est la fierté de Hagun ! Notre étoile brillante ! Pour que cette belle étoile continue sur la route de la gloire vers son dernier Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, elle est venue sur ce champ de bataille ! Il s’agit de la candidate de troisième année Touka Toudou, la Raikiri ! En ce moment, avec l’anticipation de tout le monde sur ses épaules, elle est sur le ring pour cette bataille !}

Touka se tenait sur le ring. Avec sa tête droite et fière, sa silhouette debout regardant la porte bleue était assurément majestueuse.

« Une concentration vraiment incroyable, n’est-ce pas ? Rien que depuis là, je sens des décharges se répandre sur ma peau, » déclara Stella.

Même pour Stella qui regardait de loin, la puissance issue de cette volonté lui avait été pleinement transmise.

Cependant, Shizuku, qui avait été auparavant en présence de la force de Raikiri, n’avait pas seulement ressenti cela alors qu’elle était sur le siège à côté de la princesse. Au moment où Touka était apparue sur le ring, un frisson de terreur avait traversé tout son corps. Elle ressentait une peur qui lui donnait envie de détourner les yeux.

Cependant — Shizuku n’avait nullement détourné les yeux. En étreignant ses épaules frissonnantes, elle avait enduré l’envie de fuir et avait regardé le terrain.

« Shizuku, vas-tu bien ? » demanda Stella.

« ... Sincèrement, je ne vais pas bien, mais comme Onii-sama se bat, il n’y a aucune chance que je quitte cet endroit. Je verrai ce match, jusqu’à la fin et cela, peu importe le résultat, » répondit Shizuku.

 

{Et de la porte bleue, une autre personne qui est également invaincue en dix-neuf batailles arrive maintenant. Mais c’est inattendu pour lui de marcher sur le même chemin que Raikiri ! Sans avoir pris personne comme partenaire, sans avoir obtenu la reconnaissance de qui que ce soit — il est le loup solitaire qui a été abandonné dans les profondeurs de la terre. Mais... il a rampé malgré tout ! Contre la Princesse Écarlate ! Contre Le Chasseur ! Contre le Grande Coureuse ! Soufflant faces aux plus célèbres chevaliers de Hagun l’un après l’autre ! Il n’y a pas une seule personne dans tout Hagun qui ne connaît pas son nom ! Le plus fort Rang F qui fait la fierté de Hagun ! Le candidat de première année Ikki Kurogane, Le Pire ! Avec ses crocs pointés vers le ciel, il est maintenant sur cette scène de bataille pour dévorer une étoile !}

 

Et après cela, Ikki était devenu visible après qu’il ait franchi la porte bleue. Faisant face au champ de bataille avec des pas solides sans même paraître à moitié mort, Ikki maintenant son dos droit et digne alors qu’il affrontait Touka.

Cependant — .

« Qu’est-ce que c’est ? ... L’ambiance n’est-elle pas différente des autres fois ? »

« Oui... même si son visage est le même que d’habitude. »

« En le regardant, j’ai un sentiment terrifiant... »

Face à la silhouette d’Ikki qui devrait être la même que d’habitude, le stade était en plein émoi. Même si les mots ne sortaient pas de leur bouche, chacun ressentait quelque chose de différent dans sa posture debout. Et parmi eux, il y avait quelques personnes qui avaient parfaitement identifié ce que c’était.

« Oh ho ? Est-ce l’adversaire de Touka ? Je vois... n’est-il pas fort ? » demanda Nangou.

« Nangou-sensei, voyez-vous cela ? » demanda Kurono.

« Très certainement. Il présente une expression extrêmement tendue. Ce jeune homme est même parfaitement prêt à mourir ici, n’est-ce pas ce que vous ressentez également ? Même le public est submergé par sa détermination. Je ne savais pas qu’un homme comme ça existait chez les Kurogane, mais... selon moi, ça devient un match plutôt intéressant, » répondit Nangou.

« Est-ce que c’est si ~ ? Ce n’est peut-être pas sur son visage, mais les traces occasionnées par la fatigue sont très profondes. Kuu-chan, avec son état de santé, a-t-il une chance de défier Touka et de gagner ? » demanda Nene.

« Hehehehe. Qu’il y en ait ou non, il n’a pas d’autre choix que de la défier, vous savez ? Quelle qu’en soit la raison, c’est un duel, » s’immisça Akaza.

Ne tenant pas compte de la perturbation d’Akaza sur le côté, Kurono se couvrit le visage et répondit. « ... En toute honnêteté, sa situation est très mauvaise. Il peut probablement frapper correctement avec son épée une ou deux fois... Mais c’est pourquoi Kurogane agira avec prudence. Je pense qu’il connaît probablement déjà la façon dont Raikiri veut l’abattre. »

« Hmm ? Même des choses comme la façon dont Raikiri va l’abattre ? » demanda Akaza en ricanant.

Elle songeait à l’ignorer à nouveau pendant une seconde, mais le fait d’avoir ce tas de questions de l’homme huileux donnait aussi un mauvais pressentiment. Parce qu’elle le pensait, Kurono l’expliqua à Akaza qui se tenait de l’autre côté du chemin.

« ... Raikiri est une technique d’épée rapide. Il s’agit d’une technique qui ne peut pas attaquer si l’épée n’est pas dans son fourreau. En entrant et sortant par de fins mouvements répétitifs dans la portée d’attaques de son utilisateur, cela peut rendre inutile le Raikiri de Toudou ou d’autres Arts Nobles. Et dans le cas où elle dégaine son épée, si dans cet instant Raikiri ne peut pas être activée, alors cette technique est rendue inutile. La seule chance pour que Kurogane puisse gagner serait de le faire à ce moment-là... Cependant, afin de créer cette chance, il doit contrôler la situation dans une bataille d’attrition alors que son corps est dans un tel état, » déclara Kurono.

Ce fut une bataille désavantageuse. Mais d’un autre côté, s’il cherchait la victoire avec impatience, les chances de succès étaient vraiment nulles. Son adversaire était quand même Raikiri, qui se vantait d’être invincible au corps à corps. S’il plongeait franchement dans la bataille, il ne faisait aucun doute qu’il serait la proie de l’atout de Raikiri. Et parce que l’Ittou Shura d’Ikki qui regroupait de nombreuses années de renforcement corporel, n’était toujours pas suffisant pour percer le Raikiri, il ne pouvait pas l’utiliser. Pour cette raison, il n’y avait qu’une bataille d’attrition qui soit à sa portée. Il s’agissait de la même opinion que celle qu’avait en ce moment Nene.

Mais — il y avait un chevalier avec un point de vue différent présent à côté d’eux.

« Hohoho, je vois. Kurono-kun, tu vois ce match sur une bataille d’attrition ? » demanda la voix d’un homme âgé.

Il s’agissait de Nangou. Les yeux aiguisés de faucon à l’intérieur de ses paupières ridées brillaient d’un regard aiguisé, alors qu’il parlait. « Pour ma part, je vois clairement que cette bataille sera décidée d’une seule frappe. »

 

Dans les tribunes extérieures, les spectateurs devenaient bruyants devant les deux personnes présentes sur la scène.

Face à ce bouleversement, à l’intérieur du ring, Touka avait laissé sortir quelques mots face à Ikki. « Kurogane-kun. Je dois m’excuser auprès de vous. »

« ... Vous excuser ? » demanda Ikki.

« J’ai pensé tout ce temps que vous ne devriez pas venir ici aujourd’hui, » déclara Touka, « En pensant cela, j’ai supplié votre sœur de faire en sorte que vous ne veniez pas. Mais... même si j’ai fait une telle chose hypocrite, la fille que je suis... quand je vous vois devant mes yeux en ce moment, je ne peux m’empêcher de désirer ce combat... ! »

Ikki était resté silencieux.

« Kurogane-kun, je sais que vous êtes couvert de blessures en ce moment, » continua Touka. « Je vois à quel point vous êtes fatigué. Mais je ne peux pas m’empêcher d’être excitée. Depuis le moment où je vous ai rencontré, j’ai toujours pensé que — je voudrais me battre contre vous ! »

Alors que ce petit bavardage continuait, un sourire avait grandi sur son visage, puis elle avait pris position. Un éclair avait traversé l’air, et cet éclair avait recouvert la main de Touka, prenant la forme de Narukami. Elle avait un visage qui disait qu’elle ne pouvait plus attendre que le match commence.

Face à cela, Ikki Kurogane avait répondu — . « — À propos de ça, je pense la même chose. »

En annonçant cela, il avait lui aussi invoqué son épée japonaise noire bien-aimée dans la main droite. En effet. Il pensait aussi depuis qu’il l’avait rencontrée à propos d’une certaine chose. Lequel d’entre eux était le plus fort ? Il savait qu’il devrait probablement un jour se battre contre cette personne. S’en inquiétant parfois, il avait même parfois été pris dans un brouillard intangible. Mais pour l’instant, il avait vu qu’elle était très directe quant à ses désirs.

« En tant que chevaliers présents en ce lieu, ni vous, ni moi, ni les individus qui nous poussent en avant ne voudrions voir une seule épée se balancer dans la honte. Alors je vous promets ceci » en disant cela, Ikki avait levé l’épée qu’il tenait dans une main et avait placée sa pointe vers la direction de Touka.

 

« Avec ma grande faiblesse, je briserai votre invincibilité... ! »

 

Il avait juré qu’il gagnerait contre elle avec certitude. Bien sûr qu’il le ferait, car après tout, il s’agissait de la raison pour laquelle il était venu ici.

{Les deux grands rivaux ont échangé quelques mots, et ont fait apparaître leurs Dispositifs qui sont désormais fermement dans leur main. La fille qui se dirige vers le sommet, et le garçon qui rampe d’en bas. Qui est vraiment le plus fort ? Avec le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée en jeu, le dernier combat va commencer ! Tout le monde, s’il vous plaît, applaudissez-les ! COMMENÇONS LE COMBAT !!}

***

Partie 13

Le signal qui annonçait le lever du rideau venait à l’instant de retentir. À cet instant précis, tout le monde présent dans l’arène avait vu quelque chose qu’ils ne pouvaient nullement croire. Au même moment où la sonnerie annonça le début du match, Ikki avait fait surgir une lumière bleue hors de son corps, puis sans perdre un instant, et il avait couru vers Touka à pleine vitesse.

« Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu’est-ce qui se passe !? Le concurrent Kurogane a soudainement utilisé sa carte maîtresse, Ittou Shura ! » cria la présentatrice dans son micro.

L’intérieur de l’arène avait été agité par ce fait. Ikki avait employé Ittou Shura dès le début du match, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant.

C’était tout à fait naturel. Cette technique possédait une limite stricte quant à son utilisation d’une unique minute. Une telle technique pourrait ainsi très facilement être neutralisée en s’enfuyant tout simplement. Pour cette raison, Ikki ne l’avait jamais utilisé sans d’abord comprendre de manière exhaustive l’étendue des pouvoirs de ses adversaires.

Mais maintenant, Ikki avait abandonné cette attitude prudente. Il n’avait plus assez d’endurance pour comprendre peu à peu les capacités de son adversaire. Était-il trop pressé de décider du match à cause de cette fatigue ?

Dans tous les cas ―.

Cette décision est imprudente, Kurogane... ! pensa Kurono.

Kurono avait grincé des dents à la vue de ce qui se déroulait devant ses yeux. Selon elle, c’était un choix bien trop stupide. Tant que son corps avait encore de l’endurance, la victoire dans ce match était encore possible. La quantité du risque pourrait être réduite. Et si la situation lui devenait favorable, alors une telle tactique pourrait être envisagée, mais...

Est-ce que vous comprenez ? Votre adversaire est Raikiri ! cria Kurono à l’intérieur d’elle.

Elle était après tout l’un des quatre meilleurs du pays. Il était impossible de la battre avec une attaque suicidaire effectuée en désespoir de cause. Serait-il abattu par Raikiri, ou s’échapperait-elle avec sa vitesse fulgurante avant de le regarder s’effondrer devant sa propre stupidité ? Quoi qu’il en soit, elle ne voyait pas Ikki gagner avec ce choix. À ce moment-là, Kurono et Saikyou, qui regardaient le match en même temps, affichaient des expressions sombres. Il en était de même des étudiants influents comme Shizuku et Arisuin qui regardaient ça. C’était trop irréfléchi. Leurs expressions s’étaient toutes tordues en raison du chagrin. Mais parmi eux... la Princesse Écarlate, Stella Vermillion ―.

« Bon sang. Même avec ta vie de chevalier en jeu, n’es-tu pas une personne impossible, Ikki ? » murmura Stella.

Et elle avait légèrement souri, car elle avait tout compris de son côté.

Pourquoi Ikki avait-il choisi d’agir ainsi ? Raikiri allait certainement le couper avec son épée. Mais pour éviter une telle conclusion, il devait donc l’attaquer pendant l’instant que prenait le dégainage même de l’arme. C’est simplement après ça que Raikiri pouvait tuer et pas avant ça.

Si moi je le sais, alors Ikki a dû s’en rendre compte, pensa Stella.

Mais Ikki n’avait pas choisi le combat par attrition. Pourquoi ? Était-ce, car il avait jugé que son endurance ne permettrait pas cette tactique ?

Non. Ce n’était pas aussi intelligent que ça.

Stella l’avait compris, et elle avait raison. Ikki avait ―.

 

Je l’ai décidé depuis le début...

 

C’était quelque chose qu’il avait décidé depuis qu’il avait rencontré Touka. Pour le moment où il devrait la vaincre, il avait élaboré sa stratégie. Bien sûr, cela prenait en compte la capacité de dégainer son épée grâce à l’électromagnétisme, Raikiri, qui était la technique de Touka en tant que chevalier. Et lorsqu’il la défierait, comment pourrait-il gagner sans être vaincu par elle ?

En vérité, son corps avait déjà atteint depuis longtemps ses limites. Bien qu’il avait eu assez de pouvoir magique pour que le renforcement du corps avec Ittou Shura ne soit pas un problème, il ne pouvait plus utiliser plus longtemps son endurance. Il savait parfaitement qu’actuellement, il était probablement limité à une seule et unique frappe avec son épée avant d’avoir épuisé le peu de force qui lui restait.

Mais c’était bien ainsi, car c’était suffisant selon lui. S’il la frappait de toutes ses forces, alors une seule attaque suffisait pour décrocher la victoire. Il ne ferait pas semblant et il ne dépenserait pas inutilement son endurance. Il devrait tout simplement courir en ligne droite sur la distance la plus courte possible, puis il placerait tout ce qu’il avait encore maintenant en lui dans sa lame et il l’avancerait sur son adversaire ! Et ainsi, il pourrait vaincre ce qui était la fierté de Touka Toudou, son Raikiri !

Et face à Touka, qui s’était élevée au-dessus de ce lieu tourbillonnant d’intrigues, la plus grande sincérité qu’il pouvait montrer lui sera ainsi envoyée ―

Il s’agit d’un défi pour moi et vis-à-vis de moi ― !! pensa Ikki.

Quelles que soient les conditions défavorables, ce serait un match qui ne laissait pas de regrets. Il n’agirait pas en laissant sortir ses regrets vers son adversaire. Avec cet esprit placé en son cœur, rassemblant la lueur de sa vie dans son acte, Ikki avait couru vers l’avant avec le vent qui s’enroulait autour de lui.

Voyant cela ― Touka Toudou avait clairement perçu ses sentiments.

« Avec ma grande faiblesse, je briserai votre invincibilité ! »

Les paroles qu’il avait prononcées avant le match étaient vraiment sérieuses et elle s’en rendait compte.

Elle n’avait pas besoin de sa Vision Inversée pour lire les signaux en provenance du corps d’Ikki. L’âme qui s’approchait d’elle lui avait informé avec éloquence de ses intentions. Ikki Kurogane ferait une unique frappe au cours de ce match, pour ainsi décider du vainqueur. Son but était d’intercepter Raikiri avant qu’elle puisse le libérer.

Dans ce cas, la rencontre est facilement gagnée par moi, pensa Touka pendant une fraction de seconde.

Elle pourrait feindre l’utilisation de Raikiri puis se retirer en retrait pendant une minute. Ainsi, inévitablement, Ikki viendrait à manquer de force. Et si elle harcelait un Ikki épuisé en se tenant hors de sa portée, il ne pourrait rien faire. Le match serait sa victoire complète ―, mais ce genre de chose...

Ne plaisante pas avec moi ! pensa Touka face à sa dernière pensée.

Touka n’avait même pas jeté un coup d’œil sur ce plan. Sa technique favorite, Raikiri, n’avait jamais été vaincue à bout portant, et elle avait toujours dominé ce territoire. Si un ennemi l’envahissait, quel seigneur féodal s’enfuirait sans vergogne de son propre territoire ? La zone au corps à corps était la distance la plus forte pour Touka. Si elle s’enfuyait de là, d’où devrait-elle se battre après ça ? Et plus que toute autre chose ― contre quelqu’un qui poussait son corps lourdement blessé tout en utilisant toutes ses forces, si elle refusait de mettre en jeu son invincibilité face au défi d’un tel chevalier si fier, comment pourrait-elle se vanter d’une telle victoire et comment pourrait-elle même continuer à être un chevalier ?

Ahh, c’est vrai, pensa-t-elle. Je ne veux pas être le plus fort chevalier de l’Académie Hagun ! En ce moment, je veux vaincre ce fier chevalier et devenir un roi de l’épée des sept étoiles digne de ce nom !

Dans ce cas ―.

 

Je vais vous affronter avec rien de moins que mon invincible Raikiri ― !! cria-t-elle en elle.

Elle écarta ses pieds pour prendre sa position préférée, tout en projetant un éclair dans le fourreau qui tenait Narukami. Elle avait préparé sa carte maîtresse pour pouvoir ainsi déclencher la frappe qui avait sans exception fait tomber tous les adversaires. Avec cette posture de préparation à dégainer son épée prête, Touka intercepta Ikki qui s’approchait avec un vent s’enroulant autour de lui. Elle agissait de la même manière que son adversaire, risquant tout sur une seule frappe !

Mutuellement et réciproquement, en se comportant avec fierté, en se battant loyalement et sans détour. C’était ainsi le véritable chemin que devaient emprunter les chevaliers !

 

Et — en ce moment, deux chevaliers s’affrontaient sur ce chemin.

 

Ikki avait exécuté la plus rapide de ses sept techniques propres. La septième épée secrète, Raikou. Avec une vitesse qui ne permettait même pas de voir l’art de l’épée de son utilisateur, il serait juste de le voir comme une épée invisible. Cette vitesse était identique à la foudre qui avait percuté la terre en un clin d’œil.

Mais même ainsi, le nom de la technique que Raikou rencontrait était par coïncidence Raikiri. Une technique à l’épée habile qui fendait même les éclairs descendants.

Les vitesses des deux protagonistes étaient celles de superhumains même parmi les Blazers. Dans ce cas, la décision de celui qui était supérieur était confiée au poids des espoirs que chaque épée portait en elle. Les prières des autres personnes qui avaient intercédé de tout leur cœur pour leur victoire et des espoirs des deux combattants qui voulaient gagner contre l’ennemi se trouvant sous leurs yeux. Tout cela avait été confié à l’épée produite par leur âme.

 

« AHHHHHHHHHHHHH !! »

« YAHHHHHHHHHHHH !! »

 

Les deux chevaliers y avaient mis tout ce qui était présent dans leur corps, et avaient effectué leur frappe ! Le flash de la foudre provenant de l’attaque déclenchée par l’acier face à la frappe qui avait franchi la distance la plus courte — mais dans un tel contexte, Raikiri était légèrement plus rapide !

— Ce n’est pas bon !

Ikki le savait parfaitement.

— Ce n’est pas assez !

Devant ses yeux qui ne pouvaient déjà plus percevoir la couleur, une lame de plasma brillant s’approchait rapidement de lui. Et face à cette vitesse et cette puissance — .

— Il savait qu’il ne pouvait pas l’égaler !

Il serait immanquablement vaincu. La Raikiri qui se présentait devant lui et qui allait le frapper ne montrerait ni hésitation ni pitié. Un coup parfait qui tuerait sans remords sa cible. Une si belle, si jolie maîtrise de l’épée.

Touka Toudou, Raikiri... cette fille est vraiment forte !

— Mais alors quoi !?

Il le savait déjà. Il savait parfaitement qu’elle était bien plus forte et qu’il était inférieur à la plupart des autres personnes. Cependant, Ikki avait-il détourné son regard de cette sombre réalité ?

Non !

Il avait continué à se battre. Il n’avait pas reculé d’un pas par rapport à cette réalité insupportable. C’était pour ça qu’il le savait parfaitement. Et comme Ikki était ainsi, il savait ce qu’il devait faire en ce moment pour obtenir ce qu’il désirait.

S’il était inférieur, alors il devrait rassembler ses forces. S’il était imparfait, il devrait mettre son pouvoir à rude épreuve.

Une minute, c’était bien trop long. Pour l’instant, il n’avait besoin que d’une seconde..., que d’une attaque !

 

— Ainsi soit-il..., Ikki aiguisa son âme jusqu’à l’extrême limite.

 

La vision, le goût, l’ouïe, le toucher, et l’odorat — pour l’instant, il n’en avait aucune utilité. À cet instant, il n’avait même pas besoin de respirer ou de faire battre son cœur. Abandonnant toutes ces choses, il avait concentré ses forces restantes.

Toute sa chair. Tout son cerveau. Tout son sang. Toutes ses cellules, tout ce qui provenant de chacun de ses éléments était rassemblé.

Sa propre vitalité, son endurance, son pouvoir magique, son potentiel, il avait rassemblé tout ce qu’il avait —

 

 

— Et pendant un instant, il avait franchi ses limites.

Le flash lumineux de l’acier qui entrait en collision se fit voir subitement. Et l’air environnant avait été soufflé au loin. Cette collision avait donné naissance à un éclair et à un bruit de tonnerre suivit par un souffle de vent que l’on pouvait voir à plusieurs kilomètres de distance, emportant toute la couleur et le son — .

 

*crack*

 

Et dans le long silence qui avait suivi, le son strident de l’acier qui se brisait résonna dans tout le stade.

Et puis... le son de quelqu’un qui tombait se fit entendre très clairement.

Les spectateurs, qui avaient dû fermer les yeux devant l’éclat éblouissant, ouvrirent tous timidement les yeux et ils regardèrent en direction du ring.

La chose qui avait été brisée était — Narukami.

Et celle qui était tombée à mi-chemin sur le véritable chemin des chevaliers était Touka Toudou, la Raikiri.

***

Partie 14

« Cela s’est brisé !! Comment ça peut-il être possible !? Avec une seule collision entre leurs lames, avec un seul choc ! À cet instant, le Narukami de Touka Toudou a été brisé! Son Raikiri a été vaincu ! Ils ont tous deux été brisés !! La concurrente Toudou est tombée sur le ring et elle ne semble plus du tout bouger ! En ce moment même, l’arbitre se précipite à ses côtés ! Peut-elle encore continuer le duel ? Si ce n’est pas le cas —, » déclara la présentatrice.

 

Le public retenait leur souffle alors qu’il regardait l’arbitre s’approcher en courant de Touka. L’arbitre s’était penché sur elle et l’avait examinée pendant une courte période. Puis, peu de temps après ça, il s’était levé et il avait croisé ses deux mains.

 

« L’arbitre juge qu’elle ne peut pas continuer ! Le match est maintenant terminé ! Quelle fin de combat ! Quelle conclusion ! Les frappes ne se sont croisées que de quelques millimètres, mais avec ces millimètres, le chevalier le plus fort de l’Académie Hagun est tombé ! Celui qui est encore debout sur le ring est le concurrent de première année, Le Pire, Ikki Kurogane !! »

 

Au moment où le nom du gagnant avait été prononcé, les applaudissements avaient éclaté et avaient ébranlé toute la tribune. L’immense public avait élevé leur voix avec étonnement.

« Ça… Ça ne peut pas être... »

« I-Il a vraiment gagné ! Il l’a vraiment fait ! Contre Raikiri ! »

« Je n’arrive pas à y croire ! La présidente du Conseil des Étudiants a perdu au corps à corps...  ! »

« C’est la première fois que je vois un Dispositif se briser... La présidente est-elle toujours en vie ? »

« Eeeeeeek ! Ikki-kun, tu es le meilleur — ! »

La salle s’était transformée en une explosion d’excitations. Au milieu des acclamations incessantes, Ikki avait traîné son corps hors du ring. Voyant cela, Stella s’était immédiatement mise à courir. L’endroit où elle allait était la porte bleue vers où allait Ikki. Elle allait probablement rencontrer Ikki.

« Shizuku-chan, tu n’y vas pas ? » Kagami qui regardait aussi le match avec la fille aux cheveux argentés avait demandé cela soudainement à Shizuku. Mais Shizuku secoua un peu la tête face à la question.

« Se pourrait-il que tu te retiennes pour Stella-chan ? Je pense que c’est mieux si tu allais avec elle aujourd’hui, » continua Kagami.

« Ce n’est pas... c’est…, » balbutia Shizuku.

« Shizuku-chan ? » demanda Kagami.

*Toux*. Shizuku s’était affalée sur son siège, sans force. Voyant cela, Kagami avait finalement réalisé la vérité. Ce n’est pas que Shizuku ne voulait pas y aller, c’était qu’elle était incapable de bouger à cause du choc.

Son frère bien-aimé avait traîné son corps au bord de la mort afin d’apparaître dans ce combat. L’ennemi avait frappé son frère avec toute sa force, sans hésitation ni pitié. Bien que le résultat ait été la victoire d’Ikki, il s’agissait de quelque chose de vraiment dangereux. Si une seule chose s’était mal passée, la tête d’Ikki aurait volé à cet instant. Cette tension, et le soulagement qui avait été relâché avaient probablement aspiré toute l’énergie de Shizuku.

En ce moment même — .

« ... C’est génial... qu’il soit sain et sauf... C’est génial ! » déclara Kagami.

En ressentant elle aussi ce soulagement, Shizuku était tombée encore plus sur son siège, et elle s’était maintenant mise à pleurer. Eh bien, c’était compréhensible, parce que Shizuku était tendue depuis hier soir.

Cependant, en parlant d’un match risqué,― la vérité était tout autre.

 

***

 

« As-tu vu ça, Nene ? » demanda Kurono.

« Bien sûr que je l’ai vu. Bon sang, quel homme scandaleux qu’est ce Kuro-bou ! » s’exclama Nene.

Les deux Chevaliers-Mages qui regardaient le ring depuis le dernier étage des sièges des spectateurs l’avaient clairement remarqué. Elles l’avaient vu de leurs propres yeux.

Raikou et Raikiri. Le tonnerre de deux épées d’acier qui entraient en collision, et le moment où cela s’était produit.

— Ikki avait encore plus accéléré.

« Ittou Shura, qui permet de tout dépensé en une minute, n’aurait jamais gagné contre Raikiri. Kurogane lui-même l’avait parfaitement compris. Alors ce jeune a tout dépensé ce qui était lui en un unique coup d’épée au lieu de le consommer une minute ! Et avec une concentration étonnante, cela a condensé sa “minute la plus forte”, et cela a magnifié sa force physique d’une manière vertigineuse, en permettant ainsi d’ajouter de la vitesse et de la puissance à cette unique frappe...  ! » déclara Nene.

Comparé à brûler son endurance en utilisant l’habituel Ittou Shura pour courir vers l’avant, Ikki avait utilisé son endurance pour courir d’une centaine de mètres pour l’affecter à un unique pas. Cela dépassait tout à fait le domaine des humains. Ce n’était pas plus le royaume d’un homme et cela tombait dans le royaume du Shura (démon). Cela dépassait les limites au-delà des limites. Un... démon qui avait dépassé l’humanité. S’il avait besoin d’un nom — .

 

Ittou Rasetsu [1]...

 

« Mais tout ceci n’est qu’un mécanisme ordinaire. Vous savez, le résultat de la bataille a été décidé par quelque chose d’autre, » déclara Nangou.

« Nangou-sensei..., » déclara Kurono.

« Vieux schnock, qu’est-ce que tu dis ? » demanda Nene.

« La technique de Raikiri que Touka a déchaînée est une frappe avec la résolution de tuer ce jeune Kurogane. Ce que j’ai vu était la plus puissante, la plus belle frappe à l’épée sans la moindre hésitation. Et cela, ne vous y trompez pas, était plus rapide que l’épée longue du jeune homme. Mais... ce jeune homme, il s’est amélioré dans l’instant où il a atteint sa limite afin de la franchir au dernier moment. Et tout cela afin de battre une Touka qui était plus forte que lui... Peut-être que ce jeune est venu ici en voulant faire ça depuis le début, mais je dirais que c’était même déjà le cas bien avant ça. N’ayant rien reçu à sa naissance, alors qu’il était constamment assiégé de toute part, il a continué à croire en son propre potentiel, et cela même dans une lutte où la mort pouvait survenir s’il échouait. Il a continuellement franchi ses limites afin de se perfectionner. Plus vite que lui-même pendant une minute. Plus fort que lui en une seconde. Au cours de cet étroit laps de temps, il a créé la différence. Touka a sans doute puisé ses forces jusqu’à ses limites. Mais ce jeune homme, dans cette bataille, a littéralement dépassé ses propres limites. Son esprit de vouloir continuellement changer son propre potentiel sans se relâcher lui a permis de faire naître cette victoire, » déclara Nangou.

Tout en disant cela, Nangou plissa la peau ridée autour de ses yeux rétrécis, puis il déclara — « ... Oui, ce garçon lui ressemble. »

Il regardait vers l’avant avec un regard qui semblait voir une vieille connaissance alors qu’il observait le dos d’Ikki qui quittait le ring.

Mais, sur le côté,

« Im-Impossible ! Comment quelque chose d’aussi stupide peut-il vraiment arriver ? Ce gamin était à moitié mort, je m’en suis assuré ! Pour que cela se produise même à ce moment-là, il doit y avoir un problème ! Ahh, bien sûr, quelque chose ne va pas ! C’est tout simplement une erreur ! Qui pourrait accepter ce genre de résultat ? » Seul Akaza ne pouvait pas accepter la situation se trouvant devant ses yeux, et il était parti en courant en poussant des hurlements.

Nene avait demandé à celle qui se tenait à côté d’elle en produisant un bruit avec son poing. « Kuu-chan. Est-ce acceptable de ne pas le poursuivre et d’y mettre fin ? Finalement, ce n’est pas très satisfaisant... »

Ce ne serait pas satisfaisant. Kurono était du même avis. Mais...

« ... Franchement, j’ai pensé à faire diverses choses pour lui faire rembourser ses actes. Mais le fait de voir le combat de Kurogane m’a fait me rendre compte que c’était quelque peu ridicule. C’est probablement bien de le laisser partir. Dans tout cas, cet homme ne peut plus rien faire maintenant. S’il essaye de faire quoi que ce soit, maintenant c’est déjà de toute façon trop tard. Les choses lui ont déjà échappé. Un champion au niveau de tout le pays est désormais apparu. Ses liens avec sa famille, les attaques scandaleuses, les duels absurdes. Ikki Kurogane a pris tout cela de front — et les a coupés d’une unique frappe, » déclara Kurono.

Il ne restait plus personne pour s’opposer à cette conclusion. Et cette situation avait été captée par des caméras de presse et ne pouvait donc pas être ignorée. Au moment où Raikiri, parmi les quatre meilleurs du pays, avait été battue par Le Pire, il avait échappé à leurs machinations et à leur mainmise.

« Donc, peu importe à quel point le Clan Kurogane essayerait de persécuter Ikki Kurogane, c’est déjà hors de propos. La société ne peut plus le frapper. Parce qu’avec ce combat, Le Pire — non, le Roi de l’Épée Sans Couronne verra sa renommée se répandre dans le monde entier, » déclara Kurono avec conviction.

Notes

  • 1 Ittou Rasetsu : 羅刹 : Lame unique Rakshasa. Un rakshasa est un être démoniaque que l’on trouve dans l’hindouisme et le bouddhisme, connus pour leur férocité bestiale et leur cannibalisme. Selon la mythologie, le rakshasa est considéré comme identique au Shura, ou un type spécifique de Shura.

***

Partie 15

Les acclamations sont... vraiment lointaines, pensa Ikki.

En ce moment, Ikki avait l’impression que ces acclamations n’étaient que le bruit de la pluie à l’extérieur d’une fenêtre. Sa conscience était complètement séparée de son corps. S’il ne concentrait pas totalement le peu de lucidité qu’il avait encore, il tomberait immédiatement au sol pour ne plus se relever.

Non, c’était déjà acceptable de se laisser aller dès maintenant. Après tout, le match avait été décidé, et Ikki avait gagné le fait de continuer selon ses désirs. Mais même ainsi, Ikki s’empressait encore d’aller de l’avant vers sa prochaine étape.

― Car il y avait un endroit où il voulait absolument aller avant de pouvoir prendre un peu de repos. Il y avait quelqu’un qu’il voulait rencontrer avant que les ténèbres n’arrivent.

En ce moment... il y a quelque chose que je veux absolument lui transmettre..., pensa Ikki.

Ainsi, il avait marché vers sa destination. Avec les acclamations dans le dos, il passa par la porte bleue.

« Ikki... ! »

Et la personne qu’il voulait rencontrer était également venue à sa rencontre.

... Je lui en suis reconnaissant..., pensa Ikki.

Parce qu’en toute honnêteté, le fait de marcher jusqu’aux sièges des spectateurs serait gênant pour lui dans cet état. Stella avait accueilli Ikki avec les bras écartés alors qu’elle lui sautait presque dessus.

Ikki s’était effondré contre sa bien-aimée. De son côté, Stella avait étreint Ikki en le plaquant contre sa poitrine voluptueuse, et — .

« Bien joué... Ikki... ! » Elle avait déclaré ses paroles qui s’étaient entrecoupées comme si elle avait eu le hoquet. Sur son visage, des larmes ruisselaient.

« Étais-tu si... inquiète ? » lui demanda Ikki.

« Je l’étais ! Bien sûr que je l’étais ! *larmes*. Tu m’as été enlevé et tu n’es pas revenu pendant des semaines ! Et quand tu es revenu, tu es arrivé à moitié mort ! Et malgré ça, tu as fait quelque chose d’absurde en allant défier Raikiri lors d’un affrontement en face à face... quel genre d’idiot es-tu ! Incroyable ! Stupide, oui, tu es un idiot, idiot, idiot ! » répondit Stella.

Ha ha ha... tout a été exposé, pensa Ikki.

« Mais... moi aussi, je suis une idiote, » continua Stella.

Hmm ? pensa Ikki.

« Parce qu’Ikki, celui qui continue à défier les autres de cette manière, est celui que j’aime, » en disant cela, Stella avait étreint Ikki avec plus de force. Et à travers la peau qui le serrait fermement, Ikki pouvait sentir la chaleur de Stella.

Ahh, cette chaleur, pensa Ikki.

Cette chaleur avait donné énormément de force à son corps gelé. Cette fois-là, quand il était tombé au milieu du blizzard, il pensait que c’était vraiment sans espoir. Il pensait qu’il ne restait plus aucune force dans son corps. Cependant, cette chaleur lui avait donné la force de continuer. Et même s’il ne se souvenait pas de son nom, son corps désespéré s’était quand même relevé.

... Merci, pensa-t-il.

Si Stella n’avait pas été là, il n’aurait jamais pu venir jusqu’ici. Alors qu’il avait été rejeté de façon décisive par son père, sombrant ainsi dans le désespoir, il aurait été enseveli sous le blizzard pour ne jamais plus refaire surface. Mais si cette fille était là... il pourrait encore se lever. Si cette fille était là, il pourrait continuer à se battre.

Et ainsi, afin de lui dire tout ça, il avait décidé d’aller de l’avant. Il avait ainsi décodé que quand le combat aura pris fin, s’il gagnait, il dirait quelque chose de crucial à Stella.

« ... Stella. »

Ikki avait pris une profonde respiration puis il avait serré Stella dans ses bras avec toute la force qu’il lui restait.

 

 

Et après ça, il lui avait déclaré ce qu’il avait décidé. « Je veux que nous soyons une famille. »

Ce n’était que quelques mots. Mais l’affection qu’il ressentait avait été transportée sur eux et lui avait été clairement transmise. Il s’agissait des paroles décisives qu’il n’avait jamais prononcées auparavant. C’était des mots qui indiquaient noir sur blanc que la relation entre eux n’était déjà plus celle d’amoureux ordinaires.

En un instant, le corps de Stella qui le serrait dans ses bras trembla légèrement.

Mais cela n’avait duré qu’un instant.

Immédiatement après ça, Stella avait serré le corps d’Ikki encore plus fortement, avant de lui répondre — .

« Oui. Ikki, je veux que tu fasses de moi ton épouse. »

Avec une voix qui résonnait comme si elle allait fondre en larmes, mais avec une timidité vraiment remplie de délicatesse, elle lui donna sa réponse. Dès qu’il avait entendu ces mots, le cœur d’Ikki avait été enveloppé de soulagement — et il avait finalement lâché prise, sombrant instantanément dans les ténèbres.

« Ikki... ? Non, Ikki ! Ressaisis-toi ! » cria Stella.

Perdant toute sa force, le corps d’Ikki s’appuyait maintenant langoureusement contre elle. Même s’il respirait... c’était terriblement faible. D’un seul coup d’œil, elle pouvait dire qu’il était dans un état de santé très critique.

Et Stella avait remarqué quelque chose. Tout le corps d’Ikki saignait sous ses vêtements. Le corps qu’il avait amplifié plusieurs centaines de fois avait été endommagé. C’était déjà au-delà des limites qu’un corps humain pouvait supporter.

Si je ne l’emmène pas rapidement à l’infirmerie..., pensa Stella.

« Stooooop ! »

Mais devant Stella qui essayait de transporter Ikki à l’infirmerie, il y avait un homme qui ressemblait à un tonneau qui s’était mis dans son chemin. Avec des yeux injectés de sang, et une sueur huileuse qui ruisselait sur tout son visage, il s’avançait vers eux. Il s’agissait de Mamoru Akaza.

Ces yeux ne contenaient plus rien indiquant qu’il avait autrefois été sain d’esprit. Il avait échoué. Par conséquent, il devrait assumer la responsabilité de cet échec. Et si c’était le cas, il n’y avait aucune chance qu’il soit promu. Il était même évident qu’il perdrait son poste actuel et sa position au sein du clan.

À moins qu’il n’agisse drastiquement afin de gommer ça.

Cette impatience avait ainsi enlevé tout bon sens à cet homme d’âge mûr. Akaza avait fait surgir son Dispositif en forme de hache puis il s’était approché d’Ikki qui était inconscient.

« Hehehehe ! Attendez un peu, Princesse ! Laissez-moi m’occuper de ce morveux ! » déclara Akaza. « Je dois tout de suite me battre en duel avec lui ~ ! En vérité, celui qui devait être son adversaire n’était pas Touka Toudou, mais moi ! Il s’agissait d’une promesse entre hommes que nous avons faite ! Alors, donnez-moi tout de suite ce gamin, hein ? »

À ce moment-là, Stella avait disparu de devant Akaza. Non, pas disparu — ce n’était pas qu’il l’avait perdue de vue, mais que Stella avait agi entre les intervalles de sa prise de conscience.

Le jeu de jambes en provenance des arts martiaux anciens, le Pas sans Trace. Pour quelqu’un de l’envergure de Stella, tant qu’elle comprenait le principe, il ne s’agissait pas d’une technique difficile à reproduire. Stella avait porté Ikki bien au-delà de la position d’Akaza sans qu’il s’en rende compte.

— Et alors qu’elle passait à côté d’Akaza, elle avait donné un coup de revers qui avait fait voler ce corps pitoyable.

« Buhyaaaaaaaaaaaaaaa !? »

Le corps d’Akaza avait été soufflé comme s’il avait été heurté par un camion, et après s’être écrasé contre la porte bleue, il avait rebondi encore et encore comme une balle en caoutchouc pour finalement s’arrêter au centre du ring.

« Wôw ! Ce vieil homme a vraiment volé ! »

« Qu’est-ce qu’il a, ce vieil homme ? Je crois que je l’ai déjà vu quelque part. »

« Que devrais-je dire ? On dirait que son dos est plié dans un angle extravagant, n’est-ce pas ? »

« Et c’est un sacré mouvement qu’il vient de nous faire. Je me sens mal rien que d’y penser. »

« Est-il encore en vie ? »

L’extérieur devenait légèrement bruyant, mais Stella s’en fichait. Afin de faire qu’Ikki puisse immédiatement être examiné par un médecin, elle s’était dirigée à toute vitesse vers l’infirmerie. Et quant au visage de la personne qu’elle venait d’envoyer voler, il n’avait pas la moindre trace dans son esprit.

***

Partie 16

Une heure après la fin du match, la conscience de Touka, qui avait été pulvérisée par la rupture de son Dispositif Narukami, était progressivement revenue.

« Ah, tu t’es réveillée, Touka ? »

« Comment te sens-tu ? Est-ce que ça fait mal quelque part ? »

Elle était allongée sur un lit. Utakata et Kanata étaient actuellement à son chevet. En voyant cela, Touka l’avait immédiatement su.

« Je vois... J’ai perdu, n’est-ce pas ? » demanda Touka.

Ses souvenirs s’étaient interrompus après avoir déclenché Raikiri, alors Touka ne se souvenait pas de l’instant où elle avait été vaincue. Mais si elle regardait les expressions sur le visage de ses amis, ce n’était pas difficile à le deviner.

« ... Même si je pensais que ma technique de Raikiri était suprême, hein ? » demanda Touka.

« Nangou-sensei l’a également dit, » répondit Utakata.

« Le maître l’a dit ? Était-il là ? » demanda Touka.

« Oui. N’est-ce pas, Kanata ? » répondit Utakata.

« Tout à fait. Parce que le match d’aujourd’hui était ouvert au public, il semblerait qu’il soit venu pour assister à ton match, » répondit Kanata.

« Il a fait l’éloge du fait que ton Raikiri ait été le plus merveilleux à ce jour. »

... est-ce que c’est le cas ?

« Je suppose que si même le Maître l’a vu de cette manière, alors ça ne peut pas être faux, » déclara Touka.

Elle avait utilisé toute sa puissance, et il n’y avait pas d’erreur qu’elle avait dépassée Ikki Kurogane. Cependant ―.

À cet instant, Kurogane-kun est devenu encore plus rapide, pensa Touka.

À cet instant, il avait repoussé ses propres limites afin de n’obtenir rien de moins que sa propre victoire.

Elle avait aussi poursuivi son propre but sans cesse, mais par rapport à Ikki, elle avait toujours été complaisante. Le Pire avait toujours eu, et pas seulement aujourd’hui, ce genre de combat sans espoir. Et à chaque fois, il s’était toujours constamment remis en question afin de progresser au-delà de ses limites.

... Quelle personne vraiment incroyable ! pensa Touka.

Le fait qu’elle ait été vaincue, d’une certaine façon, était probablement inévitable.

Mais — ce n’est vrai que pour l’instant, pensa Touka.

Dans les mains de Touka, il y avait une réponse satisfaisante qui lui avait été fournie par son Raikiri brisé. Et cette réponse lui avait appris ceci. Raikiri pourrait encore devenir plus fort. Ce qui l’avait entravé pourrait être surmonté un jour tout comme l’avait fait Le Pire. Non, elle lui montrerait qu’elle pouvait le surmonter. Et elle devait absolument le faire avant leur prochain affrontement.

Dès lors, elle lui courait après avec toute sa puissance — parce que la prochaine fois, elle serait la challenger.

« ... Dans tous les cas, Touka, » déclara Utakata.

« Oui ? » demanda Touka.

Soudain, Utakata avait parlé avec une expression embarrassée pour une raison inconnue. Qu’est-ce qu’il avait en tête ? Touka le pressa de parler.

« Devrais-je moi-même entrer en contact avec tout le monde dans la Maison Wakaba ? » demanda Utakata.

... Oh, c’est vrai, pensa Touka.

Maintenant qu’elle y avait pensé, elle se souvenait qu’ils lui avaient dit qu’ils avaient déjà réalisé la bannière de félicitations. Elle devait donc les informer correctement qu’elle avait perdu. Et même si les batailles de sélection s’étaient terminées ainsi, elle devait aller le leur dire.

Utakata lui disait que si le fait de le leur dire elle-même était trop difficile, il les informerait à sa place.

« Merci d’avoir tenu compte de mes sentiments, mais ça va. Je vais le leur dire correctement, » déclara Touka.

« C’est bien de ne pas te forcer, tu sais ? » déclara Utakata.

Mais Touka secoua calmement la tête. Elle ne se forçait pas. Elle s’était battue avec Ikki de toutes ses forces. Touka avait affronté cette adversaire avec tout ce qu’elle avait en elle actuellement. Raikiri avait même eu la résolution de tuer Ikki, et elle avait réalisé une frappe parfaite dont personne ne serait gêné. Elle n’avait pas à avoir honte de tout ça.

« Alors je rentrerai chez moi avec fierté, » déclara Touka.

Et elle leur disait.

Qu’elle s’était battue contre un chevalier extraordinaire !

***

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