Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 2 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Ayase Ayatsuji

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Chapitre 3 : Ayase Ayatsuji

Partie 1

Le matin avant la bataille face à Ikki, vers 9 heures, Ayase Ayatsuji s’était réveillée paresseusement.

Cette nuit, elle avait dormi dans sa propre chambre après s’être séparée d’Ikki. Elle était fatiguée à cause de toutes les préparations qu’elle avait faites pour le match et également à cause des négociations avec Ikki.

Après avoir rampé hors du lit bien arrangé, elle avait vu une lettre de sa colocataire sur le dessus de la table.

« Je ne viendrai pas voir le match. Hier, on m’a dit de ne pas le faire. Cependant, je veux que vous me consultiez s’il y a quelque chose qui vous trouble. Je suis très inquiète chaque fois que je vous vois parce que vous êtes devenues plus sombres de nos jours, » lui avait déclaré sa colocataire.

« ... Vraiment, quelle femme sans valeur que je suis devenue, » murmura Ayase.

Trahir un bienfaiteur et troubler sa colocataire

« Tout ceci, pour ramener ce quelque chose. Même si vous le repreniez, pourriez-vous être fier de vous-même ? Pouvez-vous fièrement vous vanter d’avoir obtenu des récompenses après ces actes !? » s’était ce qu’Ikki lui avait dit.

« ... Ku, » murmura-t-elle.

La question, qui lui avait été lancée d’un ton affligé, faisait encore écho dans ses oreilles. Ce n’était pas une très bonne condition, surtout qu’il y avait un match qu’elle ne pouvait pas perdre aujourd’hui.

Ceci devait immédiatement être corrigé. Elle devait changer l’ambiance et s’alléger. Après avoir pensé à cela, Ayase avait décidé d’utiliser le temps restant de sa matinée pour aller à un certain endroit.

***

Partie 2

Après avoir effectué un trajet d’environ quinze minutes en train depuis la gare la plus proche de l’Académie Hagun, Ayase était arrivée à l’installation prévue : un grand bâtiment blanc s’envolant dans le ciel d’été sans nuages. Il s’agissait de l’hôpital général Shishido. C’était le plus grand hôpital le plus proche de l’Académie de Hagun. La chambre 515 était la destination d’Ayase.

Elle se dirigea dedans comme si elle était très familière des lieux. Elle arriva à sa destination sans incident et ouvrit la porte coulissante. À l’intérieur de la chambre individuelle se trouvait un lit solitaire. Et à côté du lit, il y avait une belle femme d’âge moyen assise sur une chaise. La femme d’âge moyen émit un petit cri de surprise en regardant Ayase qui venait d’ouvrir la porte.

« Oh, mon Dieu, n’est-ce pas Ayase-chan ! » s’exclama la femme.

« Bonjour, tante Suzuka, » répondit Ayase.

« Salut ! Qu’est-ce qui se passe à cette heure de la journée ? Qu’est-il arrivé à l’école ? » demanda Suzuka.

« Aujourd’hui, je suis libre de décider si je dois y assister, » expliqua Ayase. « Les étudiants qui ont des matchs de sélection pour être l’un des représentants sont exemptés de suivre des cours le jour de leur match. C’est pour cela que j’ai pris le temps de venir ici. »

« Je vois, » répondit Suzuka. « Que ce soit les matchs de sélection, ou la chose avec les colocataires. La nouvelle directrice fait des choses intéressantes ! »

Quand on lui avait expliqué la nouvelle politique de Kurono, sa tante avait donné son consentement.

Sa tante se leva de la chaise, se dirigea vers le lit, et...

« Grand frère, ta jolie fille est venue te voir..., » déclara Suzuka.

... parla à l’homme allongé sur le lit.

Les joues qui étaient creusées et défigurées alternaient la forme de pommettes. La peau avait des fissures comme celles de la terre desséchée et ses mains étaient minces comme des brindilles en hiver. Cet homme, qui avait flétri comme une momie, était le père d’Ayase. Il était Kaito Ayatsuji.

« Bonjour, Père, » dit Ayase.

Après sa tante, Ayase, elle aussi, lui parla. Mais Kaito n’avait nullement retourné de salutation. Sans aucune réponse, il avait simplement continué à dormir.

C’était juste... qu’il dormait en permanence depuis deux ans.

« Eh bien, ce serait mauvais si un étranger dérange le père et la fille. Je serai au café. Jusqu’à quelle heure vas-tu être ici, Ayase-chan ? » demanda Suzuka.

« J’ai le match dans l’après-midi, donc je pars à midi, » répondit Ayase.

« D’accord ~ alors, je reviendrai quelque part autour de ce moment. À plus tard~, » répondit Suzuka.

Sa tante quitta la pièce en faisant un signe de main.

Elle était si gaie quand Ayase la voyait. Ayase souhaitait qu’elle partageât un peu de cette vivacité avec son frère.

... Non, même père était...

À ce moment-là...

« ... r... on, » murmura Kaito.

Kaito, qui était sur le lit, déplaça légèrement ses lèvres flétries, provoquant un faible tremblement.

« Père..., » murmura Ayase.

C’était la chose habituelle. Il murmurait les mêmes paroles habituelles. Elle n’entendait pas sa voix. Ce n’était pas une voix qui pouvait être entendue. Cependant, Ayase se souvenait des mouvements de ces lèvres.

 

(Pardon.)

 

« ... Tss ! » (Ayase)

Krrr. Les dents d’Ayase se resserrent. Ayase avait en elle des sentiments de tristesse et de chagrin, ce qui était presque suffisant pour la faire pleurer. Depuis ce jour, Kaito avait toujours continué de s’excuser auprès d’Ayase. Vis-à-vis du fait qu’il ne pouvait pas la protéger ! Qu’il ne pouvait pas lui parler ! Tout seul, se trouvant éternellement dans cette saison des pluies.

***

« Écoute bien, Ayase. Ne perds jamais ta fierté quoiqu’il arrive. Notre épée a le pouvoir de tuer les personnes. Tes dons représentent le pouvoir de surpasser les autres. C’est pourquoi tu ne peux pas perdre ta fierté. Si tu la perds, tes actions se transformeront simplement en une violence à l’état brute. Sois toujours polie, aide les faibles et déteste les méchants. Ne soit jamais enivré par ta propre puissance, et peu importe quel est le type d’adversaire face à toi, il faut toujours faire face à eux de manière équitable et carrée. Deviens un chevalier qui ne sera pas une honte pour les autres, ou pour toi-même. »

Il s’agissait des paroles que le père d’Ayase, le « Dernier Samouraï » Ayatsuji Kaito, lui avait toujours répétées. La responsabilité de ceux qui avaient le pouvoir. Kaito l’avait si bien compris qu’il avait pu donner l’Épée et ses mœurs à Ayase qui était née en tant que Blazer. S’assurer qu’elle ne deviendrait pas un être humain bon marché et arrogant ivre de sa propre puissance.

La formation de Kaito, même si elle l’avait dit avec flatterie, n’était nullement douce. Difficile. On pourrait très bien dire que c’était dur. Mais, même alors... Ayase aimait la force dont Kaito parlait. Elle aimait le dos si galant de son père quand il frappait avec son épée. Elle aimait les grosses et rugueuses mains de Kaito qui lui caressaient la tête à chaque fois qu’elle manifestait une progression.

Un petit dojo, une dizaine de disciples, son père et elle-même. Ce n’était pas un style de vie luxueux, mais il y avait de la chaleur à cette époque.

C’était un temps rempli de bonheur. Ayase voulait du fond de son cœur qu’une telle époque continuerait ainsi pour toujours.

Mais, son désir avait été cruellement écrasé. Ce jour pluvieux, il y a deux ans... par un seul homme qui avait fait irruption dans sa vie quotidienne.

***

Ceci faisait deux mois qu’Ayase s’était inscrite à l’Académie de Hagun. La saison des pluies venait d’arriver. Une saison où le ciel était couvert par de lourds nuages de pluie et où même le vent semblait dense et humide.

Après la fin de son cours, sans même retourner au dortoir, Ayase se dirigeait vers le dojo de sa maison tout en tenant un parapluie dans ses mains. Évidemment, son but était d’aller apprendre l’art de l’épée qu’elle, quoiqu’il arrive, ne serait tout simplement pas capable d’apprendre à l’école.

Alors qu’Ayase était en première année du collège, Kaito avait été diagnostiqué comme ayant une maladie cardiaque qui était impossible à guérir, et cela même avec un traitement médical de pointe. Actuellement, il était à peine capable de frapper avec une épée. La dernière fois que Kaito avait tenu l’épée se trouvait être quand l’admission d’Ayase dans Hagun avait été décidée. Il s’agissait du jour ou il avait décidé de lui confier la technique secrète qu’il avait lui-même développée au fil des années. Ainsi émoussé, son corps n’était plus en état de frapper correctement avec une épée. Mais, dans le dojo, il y avait toujours des disciples qui avaient appris le style Ayatsuji à lame unique directement de Kaito. Même s’ils étaient peu nombreux, ils étaient quand même des guerriers non sans rappeler Ayase, qui depuis leur plus jeune âge avait appris l’Épée sous l’enseignement du Dernier Samouraï.

Parmi eux, Sugawara qui se trouvait être à l’université, et encore bien loin de Kaito. Cependant, il était beaucoup plus fort qu’Ayase. C’est pourquoi, pour permettre à Ayase de recevoir une formation de sa part, elle s’était rendue chez elle trois fois par semaine. Parce qu’elle voulait devenir assez forte, et cela assez vite, pour pouvoir utiliser la technique secrète que son père lui avait confiée.

Ainsi, ce genre de déplacements étaient devenus plus ou moins une routine pour elle.

Mais, ce jour-là, après avoir traversé la porte laissée ouverte pour les autres disciples, elle avait rencontré une variation qui n’était pas supposée exister dans sa vie quotidienne.

« Hein !? » s’exclama-t-elle.

Celui qu’elle rencontra ce jour-là fut un jeune homme d’assez grande taille qui tenait un parapluie. Ses cheveux étaient teints dans une couleur claire et il y avait une cigarette dans sa bouche. Son regard était aiguisé comme celui d’un loup affamé et un tatouage d’un crâne pouvait être vu à l’intérieur de l’uniforme désordonné de l’Académie de Donrou. Un jeune avec une apparence atroce et brutale qui était probablement en dehors du monde rigide des dojos ou des arts martiaux.

Ayase, qui n’était normalement pas bonne face au sexe opposé, recula sans penser à analyser l’apparence arrogante de l’adolescent.

« ... Hihi, » ria-t-il.

Le garçon, Kuraudo Kurashiki, se mit à rire comme pour la taquiner.

« À plus, » dit-il.

Et ainsi, il avait disparu dans la ville grise couverte de nuages.

« Qui était cette personne... ? » demanda-t-elle.

Pourquoi quelqu’un avec une apparence si suspecte était-il sorti de chez elle ? Et en plus, quelqu’un qui portait l’uniforme de l’Académie Donrou. En d’autres termes, il s’agissait à coup sûr d’un Blazer. Il ne devrait pas avoir à faire avec un dojo d’épéistes. S’était-il arrêté afin d’obtenir une direction ou quelques autres informations ? Tout en pensant cela, Ayase avait commencé à marcher vers le dojo se trouvant à l’intérieur de sa maison.

Heu...

« Merde ! Je ne pardonnerai jamais à ce salaud ! » cria Sugawara.

La voix de Sugawara, qu’on pourrait parfaitement considérer comme étant l’ami d’enfance d’Ayase, retentissait dans le dojo. Se demandant ce qui s’était passé, Ayase entra rapidement dans le dojo après avoir fait glisser la porte d’entrée.

À l’intérieur du dojo, on ne pouvait pas entendre les sons énergiques des épées. À la place, y compris Sugawara, environ sept disciples étaient immobiles, faisant de leur mieux pour retenir leur rage et le choc de ce qui s’était déroulé avant. Leur instructeur, Kaito, était à genoux. Il gardait ses yeux fermés avec une expression complexe sur son visage.

« Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que quelque chose s’est passé ? » demanda Ayase à Sugawara.

« Tout à l’heure, un étrange punk s’est introduit soudainement chez nous et a demandé un match avec le titre de ce dojo en jeu, » répondit Sugawara.

« Un défi de dojo, n’est-ce pas ? » demanda Ayase.

« Tout à fait, » répondit-il. « Mais le corps de Sensei est usé, et pour couronner le tout, le style Ayatsuji à lame unique interdit des matchs avec de tels enjeux. »

Ayase le savait également. L’Épée d’Ayatsuji existait afin de protéger les autres. Kaito en avait toujours parlé ainsi. Il s’agissait d’une Épée destinée à ne pas provoquer de bagarres inutiles, ou à démontrer simplement sa force. Avec ce précepte comme fondement de cette Épée, le style à lame unique d’Ayatsuji avait toujours interdit tous les combats sauf lors de matchs officiels.

« C’est pourquoi, l’instructeur avait refusé le match, mais..., » continua Sugawara.

« Ce bâtard a insulté l’instructeur en l’appelant un lâche, un fiasco, un échec et puis il a même craché sur son visage ! » finissait l’un des autres disciples.

« Même s’il est juste un punk ! Il agit d’une manière si hautaine et se pense fort juste parce qu’il peut utiliser une certaine capacité... pfff, » déclara un autre disciple.

L’un après l’autre, les disciples commencèrent à hausser leurs voix de colère. Depuis le début de leur enfance, ils fréquentaient souvent ce dojo et ils respectaient Kaito comme s’il était leur propre père. C’est pourquoi ils ne pouvaient probablement pas pardonner que Kaito ait été insulté.

Ayase partageait également ce sentiment. Quelqu’un avait craché sur le visage de son père. Juste en entendant cela, la température de son corps avait augmenté.

« Malheureusement, ses empreintes sont toujours là, » déclara Nitta, l’un des disciples. « Franchement, imaginer qu’il oserait venir dans un dojo sacré avec ses souliers... pfff. Si le corps du Maître avait été en parfait état, ce gamin aurait eu le cul botté... » 

« Nitta, ceci est faux, » Kaito répondit d’une voix vive en réponse aux paroles que l’un de ses élèves déclarait. « Je n’aurais pas pu accepter même si mon corps avait été en parfait état. Et cela parce que l’Épée de l’Ayatsuji existe pour protéger les personnes. Ce n’est pas une Épée qui devrait être utilisée pour d’inutiles bagarres. Ce n’est peut-être plus une époque où on peut protéger les personnes à l’aide d’une épée, mais ce but originel ne devrait jamais être abandonné ou oublié. »

« C’est vrai ! Je suis désolé ! » répondit Nitta. « Je vais pleinement méditer sur tout cela. »

Nitta s’inclina devant la réprimande, qui était remplie d’un ton paisible, mais tranchant, de Kaito.

« Bon. Les autres également, vous avez tous arrêté votre entraînement. Donc en tant que punition, frappe mille fois de suite ! » annonça Kaito.

Après avoir expliqué la philosophie de l’Épée d’Ayatsuji, Kaito avait rapidement fait changer l’atmosphère de l’endroit. Les disciples répondirent par un « Oui ! » Et ils suivirent immédiatement les instructions. Après cela, la vivacité habituelle était revenue à l’intérieur du dojo.

« Eh bien ! Ayase-chan, dépêche-toi d’aller te changer avec les vêtements appropriés pour un dojo..., » déclara Kaito. « Après tout, je ne peux pas te laisser te transformer en un Blazer comme celui-là qui était totalement ivre par sa propre puissance. »

« Oui, s’il te plaît, prends soin de moi ! » répondit-elle.

Ayase s’était enfin détendue après avoir vu que le dojo avait repris son énergie et elle se précipita vers le vestiaire.

Mais, sur son chemin... elle avait senti un parfum qu’elle n’avait jamais senti auparavant dans le dojo. Il s’agissait de l’odeur du tabac laissé par cette personne. Ce parfum persistait toujours. Il s’était alors enroulé en permanence autour de la vie bien-aimée quotidienne d’Ayase telle un serpent faisant sortir sa langue pleine de menaces.

Et le pire dans tout cela était que cette prémonition était parfaitement justifiée.

***

Partie 3

Le jour suivant. Tout comme hier, Ayase était venue au dojo sous une agaçante pluie.

« Bonjour ~... Hein ? » déclara Ayase.

Après avoir salué et ouvert la porte du dojo, elle avait trouvé Kaito, qui était assis sur un coussin.

« C’est vous, père ? Il est rare que les autres soient plus tard que moi, » déclara Ayase.

« C’est vrai ! C’est une première qu’ils arrivent en même temps tous en retard, » déclara Kaito.

Kaito inclina la tête, perplexe. Bien que tous ne soient jamais en retard ensemble, il y avait des moments où un ou deux arrivaient en retard. C’était probablement une coïncidence que tous soient en retard ensemble.

« Eh bien, ils vont venir tôt ou tard, » dit-il. « Maintenant, puisque nous sommes finalement seuls après un si long moment, je vais personnellement voir ta pratique de l’épée. »

« Je suis heureuse que tu le fasses, mais... tu n’as pas le droit de frapper avec l’épée, n’est-ce pas ? » déclara Ayase. « Puisque papa, tu es malade, tu ne dois pas le faire. »

« Ayase. Tu es tellement inquiète à propos de ça, » dit-il. « Mais ne t’inquiète pas. Je vais juste te regarder. Mon corps n’est pas en bon état à cause de la pluie continue de ces derniers jours. »

En attendant les autres disciples, Ayase avait décidé de montrer à Kaito les positions avant d’essayer la technique secrète qu’elle avait apprise de lui quand elle s’était inscrite à l’Académie de Hagun.

Ayase pointa son épée en bois et ouvrit un instant sa position. Elle baissa un peu sa taille et libéra la force de ses épaules. Elle traça les mouvements de Kaito de ce jour-là qu’elle avait dans sa mémoire. Elle fait cela avec soins.

Mais...

« Non, » Kaito l’avait immédiatement réprimandé. « Ne relâche pas ta main lorsque tu relâches la force de tes épaules. Et resserre plus tes poignets, mais ne mets quand même pas trop de force là-dedans. Tu dois garder ta position à l’esprit. »

« C-C’est difficile, » répondit-elle.

« Si tu ne peux pas le faire, alors tu ne seras pas capable de maîtriser la technique secrète, » dit-il. « Je vais te montrer une fois de plus comment il faut faire. »

Après avoir dit ça, Kaito avait pris l’épée en bois qui était installée sur le mur, mais...

*Regard*

« ... »

*Regard... *

« ... J’ai compris, j’ai compris. Je ne vais pas faire de mouvement, d’accord, » dit-il.

Kaito se rendit en soulevant ses deux mains vers Ayase, qui le regardait par-derrière avec un regard de reproche dans les yeux.

« Pour l'amour de Dieu, tu ressembles vraiment à ta défunte mère, » dit-il. « Ta mère me reprochait en envoyant des regards comme ceux-là plutôt que de le dire de sa propre bouche. »

« C’est tout naturel, » dit-elle. « Parce que maman m’a appris que si mon père essayait de faire quelque chose de stupide, je pouvais l’arrêter en faisant cela. »

« Ce n’est pas drôle d’être dominé par deux générations de mère et de fille, » dit-il.

Kaito soupira une fois de plus et se dirigea vers le dos d’Ayase. Il l’étreignit par-derrière et s’accrocha à ses mains, qui serraient l’épée de bois.

« Écoute-moi bien, » dit-il. « Garde tes poignets sous cet angle. Le point essentiel derrière cette technique secrète est de ne pas perturber la position en introduisant trop de puissance. »

Tout en expliquant le point essentiel de la technique secrète qu’il lui avait confiée quand elle allait aller à Hagun, Kaito aidait Ayase avec sa posture. La sensation de la paume rugueuse et raide qui avait été enveloppée autour de ses mains...

... Elles sont grandes, les mains de Père, pensa-t-elle.

Ayase aimait cette sensation qui ne pouvait pas être qualifiée de douce.

Maintenant que je pense à ça... Ça fait longtemps que je n’ai pas appris de cette façon, pensa-t-elle.

« ... Fufu. » Quand elle eut conscience de ça, pour quelque raison, elle devint extrêmement heureuse. Ayase fit un sourire.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Rire dans un tel moment, » réprimanda Kaito.

« Ce n’est rien, j’ai juste pensé que ça faisait longtemps que mon père ne m’avait pas appris de cette façon, » déclara Ayase.

Ayase se pencha soudain sur la poitrine épaisse de Kaito et rapprocha son visage.

* Ba-bump Ba-bump * en écoutant le battement de cœur de son père bien-aimé...

« ... Ce serait bien si un temps aussi doux continuait à tout jamais, » elle se murmura ça à elle-même.

« ... » Les mots de Kaito ne suivaient pas.

Bien sûr, parce que Kaito savait que ce désir ne pouvait pas se réaliser. Bien sûr, Ayase aussi le savait. Kaito n’avait plus très longtemps à vivre. Le moment où ces battements de cœur, qu’elle écoutait en ce moment, s’arrêteraient approchait sans cesse. C’est pourquoi Kaito avait enseigné à l’immature Ayase la technique secrète qu’elle ne pouvait pas maîtriser en ce moment.

Pour combien d’années Père serait-il capable de vivre ?

Elle avait déjà pris sa résolution de se séparer de lui. Mais c’est pourquoi Ayase voulait que ces derniers jours soient aussi tendres que le moment qu’elle vivait là.

... Et ce désir avait été trahi de la manière la plus cruelle.

***

En ce moment, la porte coulissante du dojo s’ouvrit brusquement. Ayase et Kaito tournèrent leurs yeux vers l’entrée, pensant que finalement les disciples étaient venus. Certes, il y avait l’un des disciples là-bas. Il s’agissait de Sugawara.

Cependant...

« Su-Sugawara-san... ! » déclara Ayase.

Le visage d’Ayase avait pâli à cet instant. C’était parce que Sugawara était là dans une forme qui était douloureuse à regarder avec des bandages sur tout son corps et son visage.

« Ces blessures ! Que s’est-il passé  ? » demanda Kaito.

Kaito, qui était également choqué, se précipita à côté de Sugawara.

En voyant son instructeur courir vers lui, Sugawara avait presque éclaté en larmes et...

« Instructeur... J-Je suis désolé ! » déclara Sugawara.

Alors, il se prosternait, presque comme si sa tête allait frapper le plancher du dojo. Bien que son visage ne pouvait être vu, sa voix sanglante pouvait être entendue.

Kaito comprit immédiatement que ce n’était pas quelque chose de banal.

« Levez la tête. Ces blessures... il semble que vous ne les avez pas eus en étant tombées ou quelque chose du genre. Que s’est-il passé ? » demanda Kaito.

« C-C’est-à-dire, nous avons été frappés par l’homme qui est venu hier..., » répondit Sugawara.

« Quoi... !? » s’écria Kaito.

« Hier soir, quand nous étions de retour du dojo, il attendait pour nous attaquer en embuscade tous les sept..., » expliqua Sugawara. « Puis, tout à coup, il nous a attaqués avec un bâton ! Ce type est fou ! Sans hésitation, il essaya de briser les têtes des autres. Il est fou, fou je vous le dis... C’est pourquoi, sans autre issue, nous avons tous combattu, mais... »

Sugawara sanglota énormément une fois à ce point et...

« Nous étions impuissants ! » continua-t-il. « Nous tous, tous les sept, nous n’étions même pas capables de le toucher même s’il n’utilisait pas sa capacité ni même ne couvrait son corps de mana. »

« ... ! »

Ayase déglutit. Elle était choquée en entendant ces paroles. Y compris Sugawara, les autres disciples aussi, tout comme Ayase, avaient appris l’épée d’Ayatsuji depuis leur enfance... et pour eux d’être impuissant contre quelqu’un.

Ce mec, il était si fort...

« Même si nous avons été formés par l’Instructeur pendant tant d’années... » déclara Sugawara. « Nous avons été joués par ce délinquant ! Je suis vraiment désolé ! »

« Vous n’avez pas à vous excuser ! » déclara Kaito. « Plus importants encore, est-ce que les autres vont bien !? »

« ... Nitta a été roué de coups. C’est la raison pourquoi il a dû été traité avec une capsule, mais tous les autres ont été hospitalisés, » expliqua Sugawara.

Les capsules ne pouvaient être utilisées qu’à la suite de la souscription d’une assurance maladie. Sinon elle serait très coûteuse. Par conséquent, il semblait que pour ces sept personnes, Sugawara et Nitta étaient déjà dehors. Les cinq autres étaient encore confinés dans un lit. Ceux qui avaient de graves blessures avaient été diagnostiqués avec des blessures telles que leurs bras ne reviendraient jamais à la normale.

Après avoir avoué tout cela, Sugawara leva finalement la tête.

« Sensei... nous avons pu venir jusqu’ici parce que nous vous admirions, » déclara Sugawara. « Nous voulions devenir des hommes fiers comme Sensei, mais... Je ne veux vraiment pas le dire, mais, ce que nous faisions depuis tant d’années... !? »

Il avait dit ça à Kaito tout en pleurant.

« ... »

En voyant le visage misérable de son aîné, Ayase était en perte de mots. L’entraîneur-chef, Sugawara qui avait enseigné à Ayase l’épée, ne pouvait être plus vu nulle part. Ces yeux étaient tachés de peur et de désespoir. Son cœur avait été tellement tordu qu’il ne pourra plus revenir à son habitude. Faux. Ce n’était pas seulement cela, Sugawara...

« Je suis désolé. Nous ne toucherons plus l’épée dès maintenant..., » déclara Sugawara.

Tout en pleurant, Sugawara avait sorti de sa poche des lettres de résiliation pour sept personnes. Oui, tout comme Sugawara ici, les six autres, qui n’étaient pas présents, avaient également eu le cœur brisé.

« Cruel... » déclara Kaito.

Pourquoi avait-il fait quelque chose comme ça ? Comment quelqu’un pouvait-il faire quelque chose comme ça ? Même si tout le monde donnait le meilleur depuis l’enfance et marchait tout droit sur le chemin de l’épée. Comment pouvait-on jouer avec les cœurs des gens et les briser ? Ayase ne pouvait pas le comprendre.

Et l’homme qui avait fait des choses si incompréhensibles...

 

« Haha ! Je suis venu à un moment intéressant, » déclara Kuraudo.

 

« « !? » »

Il était apparu dans le dojo comme s’il visait à arriver à un tel moment.

« Penser que tout le monde ait décidé de quitter le Dojo. Peut-être que je les ai un peu trop intimidés, » déclara Kuraudo.

« Bonjour... haaaa ! » Au moment où Sugawara avait vu cette silhouette, il avait crié comme une fille battant ses quatre membres pour se déplacer loin à l’intérieur du dojo.

« Hé, hé ! Ne fuis pas comme ça, tu feras mal à mon petit cœur, » déclara Kuraudo.

Kuraudo entra dans le dojo en riant d’une manière vulgaire.

« N-Ne venez pas, s’il vous plaît n’entrez pas, hi-hiiiiii ! » cria Sugawara.

« S-Stop, il a peur ! » déclara Ayase.

N’étant pas capable de voir la silhouette pathétique de son camarade qui avait toujours parcouru le chemin de l’épée avec elle, Ayase s’avança afin de protéger Sugawara.

Mais son épaule fut saisie par une main rugueuse. Il s’agissait de Kaito.

« Quelles affaires avez-vous à faire ici ? » demanda Kaito.

« Les mêmes affaires qu’hier, » répondit Kuraudo.

« Je croyais avoir refusé, » répondit Kaito.

« J’avais pensé que si je venais aujourd’hui, je vais obtenir une réponse différente. Hahaha ! » déclara Kuraudo.

« Je vois, pour me forcer, vous avez fait de telles choses à mes disciples ? » dit Kaito.

« Mais hier, je n’ai pas pu mettre la main sur cette femme là, » déclara Kuraudo.

« ... Pourquoi ? » demanda Kaito.

« Hein ? » s’exclama Kuraudo.

« Pourquoi faites-vous de telles choses ? » demanda Kaito. « N’êtes-vous pas un Blazer ? Que ce soit à l’école ou dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, vous ne devriez pas manquer d’adversaires pour vous défouler. Malgré cela, pourquoi est-ce que je vous obsède tant ? »

« Ne me demandez plus rien de bizarre, vieil homme, » déclara Kuraudo. « Le bord du cœur d’un guerrier est-il si terne quand il se retire ? »

« ... ! » À ces mots, Kaito avait légèrement élargi ses yeux.

« Haha... Eh bien, c’est tout bon, » déclara Kuraudo. « La raison est simple, c’est parce que je veux montrer ma force, ma puissance. Peu importe qu’ils soient Blazer ou des gens normaux. Je veux le montrer à tous ceux qui captent mon intérêt ! »

Ayase brûla de colère face au motif de Kuraudo qu’il venait de parler comme s’il grondait à Kaito.

« Pour quelque chose de si inutile... vous avez fait des choses si cruelles ! » déclara Ayase.

« Sans valeur ? Ha ! Quoi ? » s’écria Kuraudo. « Je veux juste le faire avec quelqu’un de fort, je veux écraser les personnes fortes. N’est-il pas naturel d’avoir des sentiments comme ceux-là ? »

« Ne jouez pas avec moi ! » déclara Ayase.

Elle ne serait pas restée là à laisser ce gars faire ce qu’il voulait.

« Peu importe combien de fois vous venez, la réponse sera toujours non ! » déclara Ayase. « Ce n’est pas un endroit où quelqu’un comme vous peut juste faire irruption. Parce que nous n’utilisons pas nos épées afin de juste montrer notre force ! Père, appelons immédiatement la police ! »

Mais, Kaito chuchota. « Non, je ne peux pas laisser aller comme ça. Le dojo du style Ayatsuji à une lame accepte votre défi. Celui qui gagne lors des deux premières frappes gagne le match. Nous n’utiliserons que des épées en bois. Les véritables épées ne sont pas autorisées, d’accord ? »

De toutes choses possibles, Ayatsuji Kaito était allé de l’avant et avait accepté le défi de Kuraudo.

« Qu-Quoi, Père !!! » cria Ayase.

« Se-Sensei ! » cria Sugawara.

Au moment où ils avaient entendu le fait qu’il acceptait, le défi de Kuraudo, les deux disciples, dont les visages étaient devenus bleus, avait essayé d’arrêter Kaito.

« Arrêtez cela, instructeur ! ... Vous ne devriez pas vous battre avec quelqu’un comme ça ! ... Surtout avec, votre cœur... ! » déclara Sugawara.

« C’est vrai, Père ! » déclara Ayase. « Vous ne pourrez pas vous battre avec ce genre de corps ! Si vous voulez le faire, alors je vais me battre à votre place ! »

La fille de Kaito, Ayase et même Sugawara, qui s’était recroquevillé dut à sa peur de Kuraudo, essayèrent désespérément d’arrêter Kaito. Mais Kaito avait légèrement souri face à ça.

« Merci, à vous deux, » déclara Kaito. « Je suis fière de votre gentillesse qui s’inquiète à propos de moi, mais c’est précisément la raison pourquoi... »

Les paroles prononcées auparavant avaient été gravées dans l’esprit de Kaito.

{Ce que nous faisions depuis tant d’années... !?}

 

« Il n’y a aucune chance que je puisse pardonner à ce type qui vous a tous blessés ! » déclara Kaito.

 

Il ne pouvait pas laisser cela à d’autres. Il devait vaincre cet homme de ses deux mains. Kaito regardait Kuraudo tel un ogre et dans ses yeux résidait la résolution et la détermination.

En voyant cette expression, Ayase perdit la parole. Elle avait déjà compris qu’il ne serait pas arrêté avec ses paroles.

« ... Je comprends, je n’arrêterai pas mon père s’il est prêt à aller aussi loin. Moi aussi, je veux voir cela en tant que le juge, » déclara Ayase.

« Oui, je vais vous laisser vous occuper de ça, » déclara Sugawara. 

« Père... il faut que tu gagnes à tout prix, » une voix violente fut émise par Ayase, qui voulait également faire une prière pour lui.

« Hé, si vous avez fini de parler, alors commençons. Je me lasse d’attendre, » déclara Kuraudo.

« ... Je sais, » répondit Kaito. 

Ayase fronça les sourcils à la voix qu’elle ne voulait pas entendre, puis frappa le sol avec son talon et jeta une épée de bois à la demande de Kuraudo.

« Haha, quelle femme violente, » dit Kuraudo.

« Les règles sont, comme l’a dit mon Père, le premier à obtenir deux frappes sur son adversaire gagne, » déclara Ayase. « Les armes de ce match sont des épées en bois. L’utilisation du mana est interdite. Est-ce clair ? »

« Ouais, ça n’aurait aucun sens si ce n’est pas un match sur des bases égales, » déclara Kuraudo.

Les canines de Kuraudo luisaient comme des crocs quand il souriait. Ses yeux ne regardaient plus que Kaito.

D’autre part, Kaito se concentrait-il ? Il était juste debout là avec l’épée en bois dans sa main droite et avec ses yeux fermés.

Il semble que les deux combattants avaient terminé leurs préparatifs. C’est pourquoi, Ayase en tant que juge...

« Alors, vous deux qui vous tenez l’un en face de l’autre. Commencez ! » déclara Ayase.

Le match entre ces deux combattants avait ainsi commencé.

***

Partie 4

« Haha ! Maintenant, je viens ! » déclara Kuraudo.

Au moment où le « Commencez » avait été crié, Kuraudo avait couru vers Kaito, couvert par les vents. Il avait réduit la distance entre eux par la force pure de ses jambes et avait frappé avec son épée vers le bas en direction de la tête de Kaito. Il n’y avait même pas une trace de technique dans ce coup unique, qui avait déchiré l’atmosphère en deux. Il n’avait pas transmis la puissance de ses jambes ni même utilisé ces muscles en fermant ses aisselles. Il ne faisait rien de tout cela.

C’était une frappe sauvage avec juste la puissance de son bras derrière elle. Évidemment, c’était un jeu d’épée appartenant à un amateur.

Rapide ! pensa Kaito.

Même aux yeux de Kaito, qui était un maître, cette oscillation semblait anormale. Il avait conclu d’avance qu’il serait dangereux de le recevoir de front. Kaito s’était rapidement retiré de la trajectoire de cette frappe en glissant ses pieds sur le côté.

À ce moment-là, l’épée de bois de Kuraudo avait effleuré la pointe du nez de Kaito avant d’aller diviser en deux une planche du plancher du dojo.

« Quelle monstrueuse force... ! » Ayase, la juge, avait haussé la voix, se sentant effrayée devant ça.

Il ne pouvait en être autrement parce qu’une frappe, qui était capable de diviser le plancher, avait effleuré le visage de son père.

Mais, Kaito était différent. Il avait délibérément laissé cette attaque l’effleurer. Ajuster la distance en glissant vos pieds était une compétence de base de tout épéiste. Il avait fait ça parce que c’était pour garder la distance entre eux le plus court possible pour ainsi pouvoir lui permettre un contre. Une frappe suffisante pour diviser le plancher. Dans un tel cas, son adversaire ne serait pas en mesure de prendre une position défensive assez rapidement pour pouvoir bloquer un contre effectué si rapidement. Ce moment unique devenant ainsi le facteur décisif dans un match avec un maître en tant qu’opposant !

Et les contre-attaques étaient la force du style Ayatsuji à lame unique.

Au moment où la pointe de l’épée de Kuraudo s’était plantée dans le plancher, Kaito fit glisser son pied en avant, raccourcissant ainsi la distance entre eux d’un demi-pas. Il s’agissait de la portée d’attaque de Kaito.

« ― ! » Kaito poussa un petit soupir et, cette fois, c’était lui qui attaquait. Visant la même zone corporelle que Kuraudo, la tête, il fit tomber son épée. Mais la frappe de Kaito était magnifique, incomparable avec la frappe barbare de Kuraudo et bien plus rapide. Cette vitesse était la même que la lumière. Même s’il était malade, il était quand même connu dans le passé sous le nom du Dernier Samouraï. Un extraordinaire génie.

L’idée même de comparer son jeu d’épée avec celle d’un amateur était stupide. Kuraudo, qui avait raté sa première attaque, ne pouvait échapper au destin d’être touché par cette frappe.

Où alors ceci était censé l’être !

« Hahaha ! » ria Kuraudo.

*Crack*

Les mains de Kaito étaient devenues engourdies après avoir reçu le recul de sa propre attaque. Ce n’était pas la tête de Kuraudo qu’il avait senti avoir frappée. C’était l’épée de bois de Kuraudo qui avait été placée face à l’attaque de Kaito. Il l’avait repoussé avec sa propre épée. L’os de Kaito avait même craqué à cause de cet impact.

« Vous semblez être surpris, vieil homme. Pensez-vous que je pourrais le bloquer comme ça ? » demanda Kuraudo.

« ... Oui, pour vous dire la vérité, je ne pensais pas que vous la repoussiez, » déclara Kaito.

Il s’agissait vraiment d’une surprise. On pourrait dire que c’était tout à fait inattendu. Mais Kaito n’était pas un épéiste inexpérimenté à être choqué par chaque mouvement de son adversaire.

Il possède un instinct en lui, pensa Kaito.

Il semblerait qu’il avait prédit la contre-attaque de Kaito. Cette vitesse de réaction ne pouvait pas être expliquée autrement. C’était au-delà de la vitesse des humains.

Cependant, cela n’était pas un problème, et cela même s’il avait arrêté un mouvement. Kaito avait encore des tours dans ses manches.

« Ici, je vous rendrai votre faveur ! » déclara Kuraudo.

Encore une fois, il avait frappé avec son épée comme avant sans aucune beauté, à la même vitesse et au même endroit.

Évidemment, ce pouvoir était vraiment affreux. Il ne faisait aucun doute que son épée de bois serait écrasée s’il le recevait de face.

Mais même ainsi, Kaito l’avait reçu avec son épée en bois. N’avait-il pas pu l’esquiver ? Non, c’était le plan de Kaito. Si ses ripostes ne pouvaient pas fonctionner, alors il n’avait nullement besoin d’esquiver les attaques.

Au moment où les deux épées de bois s’étaient affrontées, avant que son sabre de bois ne puisse se briser, Kaito avait déplacé son poignet et avait changé l’angle de la lame de bois avec laquelle il avait reçu l’attaque et avait laissé l’impact de l’attaque partir au loin

À cause de cet acte, l’épée de bois de Kuraudo avait glissé au loin et Kuraudo lui-même avait perdu sa posture.

L’esquive et la réception étaient juste une partie des mécanismes de défense primitive. Les arts martiaux existaient à un niveau supérieur. Ceci créait des techniques défensives révolutionnaires. En d’autres termes, c’était une déviation. Ceci impliquait de recevoir l’attaque de l’adversaire et ensuite d’utiliser la puissance de cette même attaque pour l’arrêter. Avec lui, l’adversaire se mettait à flotter. Il perdait son équilibre et une ouverture décisive était forcément créée. Et cette fois-ci, il était certain que Kaito saisirait cette faille.

« Ha... ha... » murmura Ayase.

Au moment où la juge, Ayase, confirma l’état des choses...,

Ce sentiment...,

Après avoir ressenti une résistance face à sa frappe, Kaito sentit son cœur palpiter.

... Quelle est cette sensation ? pensa-t-il.

« Comme attendu de l’Instructeur ! Vos mouvements ne semblaient pas être ceux d’une personne malade ! » déclara Sugawara.

« Père... incroyable... Comme prévu, mon père est incroyable ! » s’exclama Ayase.

Les disciples avaient haussé leurs voix dans la joie après l’avoir vu marquer le premier point. Face à cela, Kaito leur avait souri en dissimulant l’inexplicable malaise qui jaillissait dans son cœur. Puis il replaça son regard vers l’ennemi.

Kuraudo se tenait debout en se tenant le côté.

« Hahaha... Comme on pouvait s’y attendre du Dernier Samouraï. C’est la première fois que je reçois un tel coup sévère. Cependant... est-ce tout ce que vous avez ? ... Si c’est le cas, alors vous allez mourir, vieil homme, » déclara Kuraudo.

Même après avoir reçu la première frappe, Kuraudo n’avait toujours pas perdu son esprit combatif. La lumière dans ses yeux, toujours brûlante et affamée, transperça Kaito.

« Comme si c’était le cas. Cela commence maintenant, gamin, » déclara Kaito.

« Bon... alors, moi aussi, je vais y aller sérieusement face à vous ! » s’exclama Kuraudo.

Tout en souriant comme une brute, Kuraudo avait de nouveau réduit la distance en chargeant avec la force pure de ses jambes et pour la troisième fois, avait balancé son épée vers le bas.

Il n’apprend rien... ! Un tel mouvement amateur, pensa Kaito.

Il avait certainement prédit et paré la contre-attaque. Ces mouvements étaient quelque chose. Mais, il frappait simplement avec des attaques emplies de ces émotions et sa force brute. Ce genre de jeu d’épée, avec juste de la puissance pour le soutenir, ne représentait aucune menace pour un excellent épéiste.

Je vais finir avec ça... ! pensa Kaito.

Kaito, une fois de plus, prit la position pour une déflexion en utilisant son épée sur son côté gauche. Il aurait détourné l’attaque et aurait ainsi terminé. Kaito et Ayase qui regardait de côté et Sugawara, également, croyaient cela.

À ce moment, l’épée de bois de Kuraudo disparut comme si elle était devenue de la brume.

Quoi... !? pensa Kaito.

En cet instant, le son des côtes de Kaito se fit entendre à l’intérieur du dojo.

***

Partie 5

Kaito était tombé après avoir été touché au torse par l’épée en bois de Kuraudo. Il avait violemment convulsé. Mais Kuraudo avait obtenu un point correct selon les règles. Il s’agissait d’un point qui ne pouvait pas être contesté par la moindre personne.

Cependant, Ayase n’avait pas eu assez de sang-froid pour annoncer tranquillement ce point. Car, en ce moment, sur le plancher, Kaito souffrait d’hémorragie pulmonaire tout en tenant l’un des côtés de son torse. La quantité de sang perdue était excessive. Il était évident d’un regard que ses organes internes avaient rompu. Réalisant cela, Ayase courut vers Kaito avec un visage pâle.

« Père, allez-vous bien ? » demanda Ayase.

« Ne viens pas ici ! » Mais, Kaito, tout en crachant du sang, arrêta Ayase qui s’approchait de lui d’une voix forte et claire.

« Le match n’est pas encore fini... Si tu ne peux pas juger équitablement, alors retire-toi de là ! » déclara Kaito.

« Ce n’est pas le moment de dire ces choses ! » cria Ayase.

« AYASE ! » Kaito, qui crachait toujours du sang, cria sur Ayase qui venait toujours vers lui après qu’elle ait ignoré ses paroles.

Ayase avait déjà été grondée et criée dessus à plusieurs reprises dans le passé, mais cette fois-ci, c’était tout à fait différent. Elle avait ressenti de la crainte, comme si son cœur avait été directement attaqué. Son cri était comme le rugissement d’animal sauvage.

« C’est ma bataille, alors ne t’en mêle pas ! » cria Kaito.

« A... a... Pe... re !? » balbutia Ayase.

Ayase perdit sa position face au cri empli de sérieux de Kaito qu’elle n’avait jamais entendu auparavant.

« Ne t’inquiète pas pour ça ! ... Car je vais certainement gagner contre lui ! » annonça Kaito.

Kaito se leva tout ayant du sang qui sortait de sa bouche. Ses yeux rouges étaient fixés sur un seul point, en plein dans la direction de Kuraudo. Son esprit combatif bouillonnait d’un intense feu.

« Maintenant, j’arrive ! Gaminnnnnn !!! » rugit Kaito.

Kaito espérait ça.

« Haha ! Le résultat sera le même, et cela, peu importe combien de fois vous essayez, vers moi, » répliqua Kuraudo.

Kuraudo attrapa sa tête avec l’une de ses mains.

Puis, pour la troisième fois, leurs épées se heurtèrent. Cependant, cette fois-ci, ce fut un combat unilatéral. Kaito avait déjà subi une blessure mortelle. Il était évident en vue de ses capacités offensive et défensive qu’il avait démontrées en ce moment qu’il était devenu rouillé parce qu’il n’avait pas tenu une épée depuis plusieurs années.

Il avait alors été repoussé. Il était repoussé sans pitié par des frappes aléatoires, qui ne contenaient même pas une once de beauté ou de technique. Ces attaques furent simplement effectuées avec une force brutale. Et maintenant, Kaito ne pouvait même plus attaquer. Il arrivait à peine à parer les attaques aléatoires qui arrivaient sur lui.

Et, afin de délivrer le coup final à Kaito dont tout le corps était couvert de blessures, Kuraudo avait à nouveau effectué la même attaque qui lui avait permis d’obtenir un point juste avant face à Kaito. Il frappa directement le torse.

Face à ça, Kaito avait rapidement pris une position défensive. Il s’agissait d’une position visant à recevoir l’attaque. Cependant, juste avant d’entrer en collision avec l’épée de bois de Kaito, l’épée de bois de Kuraudo avait à nouveau disparu comme si elle se transformait en une brume et avait frappé le corps de Kaito.

Cette fois-ci, l’attaque avait touché le crâne.

C’était totalement incompréhensible. Comment une épée, visant le torse, pouvait-elle subitement se retrouver en dessus la tête. Cette action avait probablement dépassé les capacités des humains. Était-ce une astuce qui permettait de faire ça ? Personne ne pouvait comprendre cela. Personne ne pouvait dire ce que c’était qui avait permis de faire ça.

Cependant, l’épée de bois, qui avait dès lors été le bas, existait certainement au-dessus de la tête de Kaito et elle avait écrasé son crâne sans montrer la moindre pitié. Ou du moins, c’était ce qui aurait dû arriver.

« Quoi !? » s’exclama Ayase.

Cette frappe qui était censée être le coup décisif ne frappa pas le crâne de Kaito, mais toucha finalement sa nuque. Cette attaque lui cassa certainement la clavicule. Kaito avait à peine réussi à éviter cette attaque de sorte que l’attaque ne pouvait pas être comptée comme un point valide.

« Kuh ... Tu ne peux pas appeler cela un point... gamin ! » s’exclama Kaito.

« Haha ! Vous êtes simplement quelqu’un qui a échoué, et cela même face à la mort ! Mais ne luttez plus maintenant ! » répondit Kuraudo.

Après ça, il frappa Kaito à l’estomac, puis il augmenta la distance entre eux. Après ça, Kuraudo avait repris une fois de plus son barrage de violentes attaques. Même si une attaque sur la clavicule ne comptait pas comme un point, ceci n’avait certainement pas changé le fait qu’elle avait drainé l’endurance de Kaito. Les mouvements de Kaito étaient maintenant ternes au point où ils étaient incomparables à avant. Ils manquaient de leur éclat habituel. Ainsi d’innombrables coups furent ainsi portés sur le corps de Kaito.

Les attaques brusques de l’épée de bois lui brisaient les os. Elles lui coupaient la peau et éclaboussaient son sang dans tout le dojo. Mais même ainsi... Kaito parvint à ne jamais lui laisser frapper un endroit qui lui aurait donné le point final. Alors même que tout son corps était couvert de sang, il se tenait encore sur ses deux jambes et il continuait à se battre.

... Pourquoi !?

Ayase ne pouvait pas comprendre les actions de Kaito. Il était évident quant au résultat de ce match. Mais dans ce cas, pourquoi n’avaient-ils pas cessé de se battre ? Pourquoi ne s’était-il pas rendu ?

« Arrêtez... arrêtez !! » cria Ayase.

Les sons de la chair écrasés retentirent. Et chaque fois qu’ils se faisaient entendre, l’épée de bois teint en rouge de Kuraudo éclaboussait du sang.

« Hahahahahahahahahahahaha ! » Kuraudo, qui était couvert de sang, riait. Son rire retentissait dans le dojo.

Actuellement, Kaito était simplement en train d’être touché un peu partout sur son corps. Il ne s’agissait plus de victoire ou de défaite, il ne s’agissait plus d’un match. Ayase se mit à pleurer et elle ne pouvait pas voir quel genre d’expression Kaito faisait, ou s’il était même encore conscient de tout cela.

Si elle n’empêchait pas cela.

Si elle n’empêchait pas cela.

Si elle n’empêchait pas cela, son père serait très certainement tué !

Ayase comprenait parfaitement cela. Mais même en le sachant, elle ne pouvait pas bouger. Même quand le sang de Kaito souillait ses vêtements et même quand les dents de Kaito se cassèrent et se collèrent à sa joue, elle fut incapable de rassembler la moindre force dans ses jambes à cause du rugissement que Kaito avait fait avant.

« Arrêtez, s’il vous plaît arrêtez ! Je n’ai pas besoin de ce dojo ! Alors, s’il vous plaît, arrêtez de frapper mon Père ! » supplia Ayase.

Ayase ne pouvait que crier. Mais, le cri d’Ayase... n’atteignit nullement les deux combattants qui étaient sur le point de mourir. Kaito ne se rendit pas et Kuraudo n’arrêta pas les frappes de son épée.

« ... »

En un instant, Kaito, dont tout le corps avait été couvert de sang, avait alors déclenché une attaque finale. Il dirigea son épée de bois vers les yeux de Kuraudo et chargea.

« Ooooooooooooooooo !!! » cria Kaito.

« Hein !? » s’exclama Kuraudo.

Avait-il senti quelque chose en provenance de la proie mourante qui ne pouvait que se défendre face aux attaques du chasseur ? L’expression de Kuraudo se raidit. Mais Kuraudo ne recula pas. Il frappa simplement avec son épée de bois en utilisant toutes ses forces. Il visait la tête de Kaito qui avançait vers lui.

Même si les épées de bois se rapprochèrent comme si elles déchiraient l’air, Kaito n’arrêta pas sa charge. Non, il ne bougeait même pas son épée de bois qu’il pointait vers les yeux et il ne prit même pas de temps pour bloquer la frappe qui descendait de tout en haut.

Il s’agissait d’une attaque suicidaire. Le sens de cette conduite apparemment imprudente...

Cette position était très certainement... !

Ayase le comprit à l’instant où elle vit ça. Il s’agissait du résultat de la vie entière du Dernier Samurai Ayatsuji Kaito, la technique secrète de l’épée d’Ayatsuji. La seule technique cachée capable de briser une telle situation.

Mais... il n’y avait aucune chance que Kaito, qui était devenu faible en raison de la maladie et d’avoir été tant blessé dans la bataille, puisse être en mesure de l’utiliser pleinement.

« Arrrrrreeeetttezzzzzzz !!! » cria Ayase.

 

L’attaque impitoyable de Kuraudo brisa le crâne Kaito, le faisant tomber inconscient.

 

« Ah... » gémit Kaito.

Le deuxième point avait été acquis. Au moment où le combat prit fin, le corps de Kaito était déjà tombé sur le sol.

« Aaaaaaaa !!! » cria Ayase.

Ayase courut vers Kaito, à moitié folle. Elle l’appela à plusieurs reprises, mais Kaito ne répondit jamais. La bouche de Kaito ne faisait que répandre du sang frais.

« Non, nooooon ! » cria Ayase.

« ... Hmm, comme c’est ennuyeux. Cela s’est achevé assez rapidement, » déclara Kuraudo.

Avec un *Clack*, Kuraudo jeta l’épée de bois qu’il utilisait juste devant Ayase. Il était teint du sombre sang qui s’était répandu dessus. Et il y avait quelques fissures ici et là en raison d’avoir rompu tant d’os. En voyant l’état de l’épée en bois, l’esprit d’Ayase fut revêtu d’un voile rouge en raison de la quantité d’intention meurtrière qu’elle émettait. Cette épée en bois dur avait continué à frapper son père jusqu’à ce qu’il devienne ainsi.

« Vous, Démonnnnn !!! » cria Ayase.

Après avoir perdu toute raison, Ayase chargea vers Kuraudo après avoir matérialisé son dispositif, Hizume.

Mais le bras qui était sur le point de frapper avec Hizume fut attrapé par Kuraudo et il souleva facilement le corps d’Ayase.

« Ne perds pas ton sang froid ainsi, je n’ai aucun intérêt pour les faibles, » déclara Kuraudo.

« Laissez-moi partir, laissez-moi partir ! » rugit Ayase.

« Tout d’abord, ce n’est pas le moment pour toi d’aller te retenir devant moi, n’est-ce pas ? » demanda Kuraudo.

Après avoir dit cela, Kuraudo jeta Ayase sur le dessus du corps de Kaito.

« Tch ! » lâcha Ayase.

À ce moment-là, elle se souvint également qu’elle avait besoin de donner la priorité à autre chose et donc, elle se mit à agir.

« Sugawara-san ! Ambulance ! Appelez vite une ambulance ! Dépêchez-vous ! » cria Ayase.

« O-Okay ! » répondit Sugawara.

Ayase donna ainsi des ordres à Sugawara qui se tenait dans un coin du dojo. Pendant ce temps, Ayase essaya frénétiquement de réveiller Kaito en l’appelant.

Après avoir regardé ces deux personnes avec un regard froid et empli d’ennuis, Kuraudo quitta l’endroit, laissant quelques mots derrière en partant. « Emballez tous vos bagages et partez d’ici. Cet endroit ne vous appartient plus. »

Ayase serra les dents en raison de son amertume. À ce moment, Kaito laissa échapper de sa poitrine un son semblable à un gémissement. « P. a. r. d. o.n... »

« Père ! » cria Ayase.

Elle regarda Kaito. Mais il était encore inconscient. Il disait juste des paroles d’excuses comme s’il s’agissait de faibles soupirs.

***

Partie 6

Il y a deux ans, ce jour-là, Ayase avait tout perdu. La plaque de son dojo, ses terres et tout le reste avait été volée par Kuraudo... et depuis, elle n’avait plus jamais rencontré les autres disciples.

Et Kaito, lui aussi, ayant été cruellement battu était tombé dans un profond coma. Il ne s’était pas encore réveillé. Kaito était encore à l’intérieur de ce jour de cauchemar et... il continuait à s’excuser jusqu’à ce jour.

Pardon, pardon.

Pour ses disciples qu’il n’avait pas su protéger. Pour Ayase, parce qu’il avait laissé tout le style Ayatsuji à lame unique se faire voler.

... Mon Père pourrait ne pas tenir jusqu’à cet hiver.

Il s’agissait du diagnostic que son médecin avait annoncé il y a peu. Elle avait déjà pris sa résolution quand sa maladie avait été diagnostiquée. Elle le comprenait déjà.

Mais elle ne pouvait pas se permettre de laisser son père dans ce cauchemar pour l’éternité. Il s’agissait de quelque chose qu’elle ne pourrait jamais permettre. C’était pourquoi, ces deux dernières années, Ayase avait défié à mainte reprise Kuraudo, qui était devenu le nouveau maître du dojo. Elle faisait ça afin de récupérer le dojo où son père avait risqué sa vie pour le protéger.

Cependant, il n’y avait aucune chance qu’Ayase puisse être en mesure de gagner contre Kuraudo. Car après tout, même Kaito n’avait pas pu le battre. Ayase avait été rejetée à plusieurs reprises par Kuraudo qui l’avait traitée comme un chaton qui essayait de jouer avec un lion.

Au début, il s’amusait à montrer à ses camarades la vue d’une femme pitoyable qui essayait désespérément de le vaincre. Mais peut-être qu’il s’ennuyait, car récemment, elle avait été refusée sans avoir eu la chance de lui faire face. Maintenant, la seule façon de le combattre était qu’elle apparaisse dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et qu’elle arrive à vaincre Kuraudo qui apparaîtrait là aussi.

Ayase et Kuraudo étaient tous les deux des troisièmes années. La limite de la vie de Kaito s’approchait. Le prochain Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée serait donc sa dernière chance. Si elle perdait, l’âme de son père serait toujours prise dans l’obscurité du désespoir. Elle ne pouvait pas pardonner cela.

Alors, le seul choix laissé était d’utiliser tous les moyens nécessaires pour gagner. Pour obtenir des résultats, elle donnerait la priorité à tout cela. Le moyen n’avait pas d’importance. Elle ne pensait pas que c’était la bonne chose à faire, mais en aucun cas elle ne pensait qu’elle avait tort. Si le faible voulait gagner contre le fort, alors il ou elle n’avait pas le luxe de choisir ses manières. C’était la dure réalité de la vie.

« Je réclamerai à tout prix le dojo. Même si pour cela, Kurogane-kun ne me pardonnera jamais, » déclara Ayase.

... Et finalement, elle pourrait dire à son père, qui errait profondément dans le désespoir, que c’était correct maintenant et qu’il n’avait plus à s’excuser.

Une fois de plus, Ayase s’était rappelé tout cela et avait repris le contrôle de ses sentiments. Elle ne fléchirait plus. Elle n’hésiterait plus. Même si elle ne pouvait se vanter face à personne.

Elle gagnerait à tout prix et récupérerait le dojo, parce que c’était tout ce qui comptait pour Ayase Ayatsuji.

***

Partie 7

« Désolé pour l’attente ! Il est l’heure. Donc nous allons commencer le premier match dans la sixième arène d’entraînement ! Moi, Isogai du Club de Radiodiffusion, ainsi qu’Oreki Yuuri, un professeur principal de première année, seront vos commentatrices pour ce match ! Oreki-sensei, vous semblez être en bonne condition physique aujourd’hui ! » déclara Isogai.

« C’est simplement parce que c’est mon premier match du jour ~ je vais devenir la même Yuuri que tout le monde aime quand nous arrivons au troisième match ~ ♪. Mais, cela restera toujours bien même ainsi, car j’ai environ un litre de sang dans ma réserve personnelle ~, » déclara Yuuri.

« Je vois ! Il semble qu’il y aura à nouveau une pluie de sang dans la zone de diffusion ! Eh bien ! Tout le monde, nous allons mener à bien les présentations tant attendues des participants ! » déclara Isogai.

L’étudiante du Club de Radiodiffusion avait alors commencé à présenter le premier concurrent.

« D’abord, dans le coin bleu, avec des scores parfaits, il a remporté ses dix matches. Il est celui qui est maintenant le centre de l’attention de tous, le chevalier de Rang F, Ikki Kurogane ! » déclara Isogai.

Le public s’était alors mis à l’acclamer au moment où Ikki était apparu dans le stade. Les fans qui venaient encourager le Chevalier Raté étaient principalement des étudiantes.

« Le stade s’est rempli de cris au moment où il est apparu ! Il possède une incroyable popularité ! » déclara Yuuri.

« Kurogane-kun a beaucoup de fans du côté de la gent féminine―, » déclara Isogai.

« Même s’il est si fort malgré son Rang F, on se sent comme s’il n’est pas justement récompensé ! » déclara Yuuri.

« Est-ce que Sensei comprend ce sentiment ? » demanda Isogai.

« Avant ces matches, personne ne s’était aperçu de ce qu’il était réellement, » déclara Yuuri. « Pour tous, il n’était qu’une personne qui avait redoublé la même année. Mais après les changements effectués dans le système d’Hagun, il s’est démarqué après avoir démontré sa capacité lors de réel combat et il a démontré à tous sa maîtrise de l’épée. Maintenant, le Chevalier Raté est considéré comme un candidat possible pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! Quel genre de combat nous montrera-t-il aujourd’hui ? Et, aujourd’hui, celle qui lui fait face vient d’apparaître dans le coin rouge ! Avec le même splendide score de dix victoires lors de ses dix matches et souhaitant également obtenir la même chose pour son onzième combat, le chevalier de troisième année de Rang D, Ayase Ayatsuji ! »

Après qu’Ikki soit apparu, ce fut Ayase qui arriva, ses cheveux noirs flottant derrière elle.

« Pour d’étranges raisons, elle provient également d’une maison qui pratique l’art de l’épée, ce qui est très rare ces jours-ci, tout comme le concurrent Kurogane. Ils ont gagné tous leurs matches avec des techniques d’épée. D’après les informations fournies par Mademoiselle Kagami du Club de Journalisme, il semble qu’elle soit en fait une disciple du concurrent Kurogane qui lui a donné des cours ! En d’autres termes, le match d’aujourd’hui se trouve être entre le maître et son disciple ! Le disciple pourra-t-il vaincre son puissant maître ? » demanda Isogai.

« *Toux*. Ce sera un moment critique pour Ayatsuji-san, » répondit Yuuri.

« Oui. Contrairement au concurrent Kurogane qui a combattu de puissants concurrents tels que Le Chasseur et la Grande Coureuse, la concurrente Ayatsuji n’a gagné que contre des chevaliers inférieurs de Rang E. Pour être franc, elle a été extrêmement chanceuse d’avoir pu gagner ses dix matches, » déclara Isogai.

« Quel genre de Blazer est-elle ~ ? » demanda Yuuri.

« Nous n’avons que peu ou pas d’informations concernant la candidate Ayatsuji. Nous n’avons pas de données, car elle n’a même pas participé une seule fois aux matches de l’année dernière. Et comme je l’ai déjà dit, cette année, elle a remporté ses matches avec des techniques d’épée. C’est pourquoi nous ne savons pas quel genre de capacité elle cache dans sa manche ! L’existence de la carte surprise que la concurrente Ayatsuji a cachée augmentera l’excitation présente lors de ce match ! Eh bien, les deux concurrents sont maintenant sur la ligne de départ ! » déclara Isogai.

Les deux blazers s’étaient placés pour se faire face à une distance de vingt mètres. Ils étaient au milieu de l’arène qui était d’environ une centaine de mètres de diamètre. Comme on l’avait annoncé tout à l’heure, les deux étaient des camarades qui avaient pratiqué l’épée et avaient passé du temps ensemble. Mais, à l’heure actuelle, il n’y avait plus une telle relation entre eux.

... Un tel visage effrayant. Pensa Ayase en regardant l’expression d’Ikki. Elle n’avait jamais vu une expression aussi stricte et sinistre présente sur le visage d’Ikki. Il était furieux. Et c’était envers Ayase, qui s’était associée à une conduite qu’on appelait une attitude impitoyable qu’un artiste martial ne devrait jamais faire.

Mais Ayase ne se sentait pas désolée. Car elle avait déjà décidé de marcher sur ce sombre chemin.

Et même dans ce cas... c’est devenu bien plus commode pour elle.

La magie d’Ikki n’avait pas complètement récupéré à cause des préparations effectuées d’Ayase. Il ne devrait plus être en mesure d’utiliser Ittou Shura. En plus de ce fait, Ikki était clairement enragé. Cela n’était pas visible dans sa présente posture, mais elle pouvait facilement le voir.

La colère avait volé son sang-froid et le manque de sang-froid était toujours lié au déclin du potentiel. Puisque la différence entre eux était évidente, elle devrait faire réduire tout ce qui était lié à la puissance de combat d’Ikki. C’est pourquoi on pourrait dire que c’était un effet secondaire agréable vis-à-vis des actions qu’elle avait entreprises.

En outre... Ayase avait un piège qui pourrait très bien être appelé sa carte maîtresse. Elle l’avait déjà préparée à l’aube avant de faire face à Ikki.

Maintenant qu’il avait perdu son sang-froid, il pourrait tout simplement sauter directement dans ce piège.

 

« Maintenant, tout le monde, s’il vous plaît encouragez-les ! QUE LE MATCH COMMENCE ! » cria Isogai.

***

Partie 8

À l’instant où le gong annonçant le début du match fut frappé...

« ... ! »

Avec la vitesse de réaction d’un sprinter, l’épéiste maniant un katana noir se précipita sur Ayase. Pliant son corps afin de s’appuyer encore plus sur le sol, il effectua une course en utilisant tous les ressorts de tout son corps pour le faire avancer et non pas seulement la force de ses jambes. Il s’agissait d’une attaque-surprise à pleine puissance, faisant lever les rideaux sur ce match.

Ayase, qui n’avait pas encore pris une bonne prise sur l’épée japonaise rouge Hizume, ne pourrait pas le contrer.

Mais, tout cela resterait ainsi que s’ils n’étaient que des épéistes. Mais ils étaient tous deux des Blazers !

« Vous vous êtes fait avoir ! » Après avoir dit ça, le Dispositif d’Ayase, Hizume, avait créé une lueur rouge, ressemblant à du sang frais, tout le long de la lame de son épée.

 

... Des jets de sang apparurent en provenance du corps d’Ikki.

 

« Guhh, ahhhhh ! » cria Ikki alors qu’il tomba à genou.

Après avoir un peu plus observé la situation, il semblerait qu’un peu partout sur le corps d’Ikki se trouvait des plaies faites par de longues coupures.

« Qu-Quo-Quo-Quo-Quo-Quo-Quoi ?? Que vient-il de se produire !? » cria Isogai, l’une des deux Présentatrices de cette diffusion.

« Le corps du concurrent Kurogane a soudainement été tailladé de toute part ! Qu’est-ce qui s’est passé !? » demanda Yuuri.

« Oui, qu’est-ce qui s’est passé !? Il y a du sang qui coule un peu partout sur le corps du Chevalier Raté ! » déclara Isogai.

Le public était devenu agité devant la soudaine tournure des événements qui se déroulaient devant eux. Personne ne comprenait ce qui venait de se passer.

Cependant, seul un Blazer pouvait faire quelque chose comme de trancher en dés un adversaire qui était loin. Il s’agissait là de la capacité de l’Hizume d’Ayase Ayatsuji.

Sa capacité était de pouvoir ouvrir les blessures touchées par la lame de Hizume.

En manipulant à volonté les blessures faites par son épée, sa capacité lui permettait de faire de n’importe quelle sorte de petite blessure une blessure mortelle. En d’autres termes, il s’agissait d’une capacité qui permettait d’approfondir les blessures.

Cependant, cela n’était ainsi que lorsqu’elle était utilisée sur les humains. Sa capacité pouvait également être utilisée sur l’atmosphère elle-même. En manipulant les points précis de l’atmosphère qui avaient été coupées par la lame de Hizume, elle pourrait instantanément, ou après un certain temps, créer quelque chose qui était équivalent à des lames de vide.

Il s’agissait de son Art Noble, la Marque dans le Vent.

Avant l’aube, avant d’aller à son match contre Ikki, Ayase était venue dans la sixième arène d’entraînement qui deviendrait la scène de cette rencontre et elle avait déposé l’équivalent de mines terrestres en frappant toute l’arène avec Hizume.

J’ai posé plus d’une centaine de ces marques dans l’arène. Pensa Ayase. Même si Kurogane-kun est un maître quand il s’agit de voir à travers les choses, il n’y a aucune chance qu’il puisse même se défendre contre les attaques qui ne peuvent pas être vues ! En réalité, il est facilement tombé dans un de mes pièges.

Bien sûr, il s’agissait d’une entorse aux règles. Cet acte ne serait pas un problème si elle avait frappé ainsi au cours du match lui-même, mais c’était complètement contre les règles de mettre en place des pièges sur la scène avant que le match n’ait même commencée.

Mais, parce que le kamaitachi ne pouvait pas être vu, il était difficile de remarquer sa tricherie. Elle était inquiète qu’Oreki, qui était un Chevalier-Mage vétéran, puisse être capable de voir à travers cette technique. Mais Oreki n’avait toujours pas annulé le match pour cause de tricherie. Alors...

Je peux le faire ! pensa-t-elle.

Elle avait réussi à tromper Oreki.

Les lames de vide créées par La Marque dans le Vent étaient un sous-produit de la magie conceptuelle. Pour être franc, ceci n’avait pas la puissance pour tuer l’adversaire et donc cela n’était pas un geste décisif. Mais une attaque directe d’Hizume était une histoire totalement différente.

Avec la capacité d’Ayase, le match serait décidé si Ikki recevait la moindre égratignure causée par la lame d’Hizume. Car dès cet instant, elle pouvait faire de n’importe quelle petite coupure une blessure mortelle en l’ouvrant et déchirant la chair jusqu’à ce que l’os soit touché, ce qui serait bien entendu fatal pour sa cible.

En d’autres termes, le but d’Ayase était de bloquer Ikki avec La Marque dans le Vent et de le tuer en utilisant son dispositif.

Si je peux le faire, alors je serai en mesure de gagner, pensa-t-elle.

Le problème était de savoir quand elle pourrait foncer sur lui afin de lui infliger cette blessure.

Car après tout, Ikki n’était pas un épéiste dans la moyenne. Ayase l’avait parfaitement compris par le simple fait qu’elle avait effectué des cours sous sa supervision. À la place, si elle faisait un mauvais mouvement, elle serait certainement vaincue. Elle lui avait provoqué des dégâts avec cette attaque-surprise, mais cela ne le ferait pas tomber. Le seul effet avait été de l’obliger à cesser sa charge. Il était encore sur ses gardes ce qui faisait qu’il était au moins capable de repousser les attaques même quand il était blessé.

... C’est pourquoi c’est encore trop tôt, pensa-t-elle. On ne peut rien y faire pour le moment et ses actions ne signifieraient qu’une chose si Kurogane-kun ne me charge plus dès lors.

Sa charge avait été arrêtée et en retour, il avait fini cette action en recevant plusieurs blessures assez handicapantes.

« Oh ! Le concurrent Kurogane a fait quelques pas en arrière ! A-t-il décidé de reculer et d’essayer de comprendre ce qu’est cette attaque inconnue !? » déclara Isogai.

Je vais en profiter de ça ! pensa-t-elle.

« Gahhhh !? » cria Ikki.

« Ahh !? Comment cela pourrait-il être ? Le concurrent Kurogane vient cette fois-ci de se faire couper depuis derrière lui ! Qu’est-ce qui se passe sur ce ring !? » demanda Isogai.

Ayase avait créé une prison à partir de toutes les frappes qu’elle avait effectuées cette nuit. Il n’y avait nulle part où fuir. Ikki était finalement tombé à genoux après avoir soudainement été coupé par-derrière.

Il avait complètement baissé sa garde et c’était pourquoi Ayase... prit cette chance unique dans sa vie !!!

Je vais maintenant en finir. Tout en pensant ça, Ayase se précipita vers Ikki.

« La concurrente Ayatsuji vient en ce moment de passer à l’offensive à l’instant même où le concurrent Kurogane est tombé à genoux ! C’est vraiment mauvais ! Il ne pourra pas démontrer sa précieuse technique d’épée dans une telle position ! » déclara Isogai.

Ayase avait eu le choix de faire traîner la bataille depuis qu’elle avait créé la prison de frappes, mais elle ressentait en ce moment de la peur.

Car il ne faut pas oublier qu’Ikki avait même pu battre Le Chasseur.

Et il ne l’avait pas seulement battu. La chose importante à retenir dans ce combat avait été le fait qu’il avait réussi à battre Le Chasseur après avoir reçu un grand nombre de blessures et avait même cassé cette fameuse Zone Invisible.

Dans cette lutte, Ikki n’avait pas été en mesure de voir Le Chasseur et cela jusqu’à la fin. Malgré cela, Le Pire avait quand même attrapé Le Chasseur et l’avait vaincu. Ikki possédait une vision vraiment effrayante. Avec cette vision, il ne serait pas étrange pour lui de retracer les pensées d’Ayase et de voir à travers les endroits où avaient été placés les Marques dans le Vent.

Elle ne penserait pas cela s’il était quelqu’un d’ordinaire, mais Ikki Kurogane pourrait le faire. Même si elle l’avait entraîné hors du match et avait réussi à ébrécher son endurance petit à petit, cela serait mauvais pour elle si pendant ce temps, il réussissait à récupérer mentalement.

La partie effrayante au sujet du Pire n’était pas sa force physique, mais sa capacité mentale qui était soutenue par sa perspicacité.

Voilà pourquoi... Je vais maintenant charger ! Ce serait parfait si j’arrivais à le blesser, même légèrement ! Le match serait décidé avec cette unique attaque ! pensa-t-elle.

« Haaaaaaa !!! » cria Ayase.

« Et maintenant, la concurrente Ayatsuji attaque avec force ! Elle charge, charge, chaaaaarge ! Elle est en train de faire pleuvoir sur le concurrent Kurogane un déluge d’attaques avec sa lame écarlate, qui est actuellement à genoux ! Est-ce que le blocage de telles attaques dans une position si instable peut-il être réalisé par le candidat Kurogane !? Ne sera-t-il pas découpé en rondelle sous cette pluie d’attaques !? ... Non !? Qu-Quelle est cette chose ! Le concurrent Kurogane se défend totalement avec la lame d’Intetsu face à cette pluie de frappes rouges malgré le fait d’être désavantagé par le simple fait d’être dans une position instable ! Il ne laisse pas même passer la moindre attaque de la lame qui continue à tomber sur lui depuis le haut ! » déclara Isogai.

« ... Kuh... ! »

Elle ne pouvait pas l’atteindre. Même si tout ce qu’elle avait besoin de faire était de l’égratigner, ce petit peu semblait si loin devant elle. Ayase avait été étonnée par Ikki qui, en dépit d’être dans une position défavorisée, avait bloqué toutes ses attaques en employant des techniques qui utilisaient seulement les poignets.

Comme prévu... du chevalier qui avait même été par certains surnommé le Roi de l’Épée sans Couronne. Il ne la laisserait pas gagner facilement. En outre, Ikki s’était levé tout en bloquant la pluie de frappes.

« Haa ! » cria Ikki.

« Le concurrent Kurogane, tout en bloquant les frappes d’épée de son adversaire dans cette position, vient de se lever et il a finalement effectué une contre-attaque contre son adversaire ! » déclara Isogai.

Il lui lança une large et grande frappe en visant la tête.

Ce n’était pas le style d’Ikki de frapper avec seulement sa force, mais c’était une partie de son plan.

― Ce n’était pas du tout une contre-attaque comme l’avait dit le commentateur.

Même s’il était capable de faire un retour dans le match, le rythme qu’il avait perdu, car il avait reçu tant d’attaques dans cette position désavantageuse ne reviendrait pas si simplement. Ikki voulait simplement créer une certaine distance entre eux, et donc, il avait fait une large attaque. Si son adversaire esquivait, ceci aurait évidemment augmenté la distance entre eux et même si l’adversaire avait reçu l’attaque, il serait encore affecté à cause de la puissance de la frappe et la distance serait quand même créée entre eux.

Cela serait avantageux pour Ikki, peu importe laquelle des deux situations serait choisie par elle. Il s’agissait d’une attaque effectuée avec un plan en tête. Cependant, Ayase avait lu le plan derrière cette attaque !

Maintenant ! pensa-t-elle.

Elle lisait ses mouvements et comprit que c’était une occasion unique de gagner. Le style Ayatsuji à lame unique d’Ayatsu était une école qui se spécialisait dans la contre-attaque par déviation.

Il est donc normalement impossible pour quelqu’un de mon niveau de réellement contrer une frappe d’un Kurogane-kun sérieux, pensa-t-elle.

La maîtrise à l’épée d’Ikki était trop élevée. Si elle avait témérairement essayé de faire un geste, elle serait celle qui se brûlerait les ailes.

Mais l’attaque qu’il venait de faire était une tout autre chose.

Cette attaque intimidante était juste là afin gagner une certaine distance contre un adversaire trop proche. Bien qu’elle fût violente et brutale, elle n’avait pas cette agilité et cette précision qui caractérisait toutes les attaques d’Ikki.

Si c’est face à cette attaque, alors même moi je peux la contrer, pensa-t-elle.

En un instant, elle avait décidé d’agir. Ayase prépara Hizume et plaça sa lame vers l’extérieur afin de pouvoir procéder à son attaque. En même temps qu’elle faisait ça, Ayase avait mis de la force dans ses jambes et avait déplacé son corps vers l’avant, visant à effectuer une contre-attaque. Elle passa devant Ikki dont le haut du corps était à son niveau et elle frappa avec Hizume en visant le torse non protégé d’Ikki.

Je l’ai eu ! pensa-t-elle.

Ayase avait acquis une confiance certaine dans ce jugement.

Mais..., plutôt que d’avoir la sensation de couper la chair abdominale, ce qu’elle ressentit à ce moment-là fut une résistance comme si elle avait frappé quelque chose de dur.

Il a pu bloquer mon attaque ! Comment !? pensa-t-elle.

Même si elle avait glissé sa lame sur le côté, comment avait-il été en mesure de se protéger dans ce moment-là ?

Et la réponse était dans la main d’Ikki.

Il avait bloqué la contre-attaque d’Ayase en utilisant la poignée d’Intetsu.

« Oooooooo ! Au moment où nous pensions qu’il était contré, le concurrent Kurogane a bloqué la contre-attaque avec la poignée de son épée ! Quelle parade incroyable ! » s’exclama Isogai.

« Kurogane-kun a utilisé la même défense dans sa bataille simulée contre Stella-chan. Le blocage d’attaques qui ne pouvait pas être réalisé avec la lame est fait avec la poignée de l’épée. Une défense qui utilise à la fois la lame et la poignée. Comme toujours, il est toujours aussi inexpugnable lorsqu’il se bat au corps à corps, » déclara Yuuri.

... Merde ! Maintenant que j’y pense, Kurogane-kun peut également bloquer de cette manière si étrange... ! pensa Ayase.

Face à l’explication d’Oreki, Ayase fit claquer sa langue. Quel étonnant pouvoir de concentration ! Mais pourquoi était-il capable de maintenir une telle concentration alors même qu’il avait perdu son sang-froid... ?

« Hein !? » s’exclama Ayase.

En y réfléchissant, Ayase, qui venait de tourner sa tête afin de voir l’expression d’Ikki, fut stupéfaite.

Son expression ne contenait même pas un atome de colère ou d’impatience qu’il affichait au début du combat. Ikki avait totalement repris son sang-froid. Il regardait Ayase avec des yeux si tranquille qu’il rappelait une fontaine qui ne créait pas la moindre ride.

Ceci ne peut pas être... Ai-je été attiré dans... !? pensa Ayase.

Ayase réagissait immédiatement face aux frissons qui venaient d’apparaître dans le dos. Elle avait comme décollé du sol afin de gagner une distance considérable par rapport à la zone d’attaque d’Ikki. Elle se plaça ensuite sur ses gardes en pensant qu’une attaque de sa part suivrait. Mais Ikki ne l’avait nullement poursuivi. Ayase se tenait debout à cet endroit, mais aucune attaque n’arriva. Elle pensait qu’elle avait compris de travers ou peut-être qu’elle était excessivement prudente.

Quoi qu’il en soit, on était de retour à la case départ, pensa-t-elle.

Il lui restait encore beaucoup de pièges. Elle ne souhaitait pas une bataille prolongée, mais cela n’aurait pas de sens si elle allait dans une bataille décisive pour seulement se faire mordre par lui.

Comme elle l’avait pensé, elle devait être plus prudente pour le prochain ―.

« ... Je suis content, » déclara Ikki.

En ce moment, le samouraï maniant un katana noir, et qui était son adversaire, soupira comme s’il était soulagé de quelque chose.

« Hein !? » s’exclama Ayase.

Content de quoi ? À propos de quoi ? Alors qu’elle avait augmenté la distance entre eux ? Ayase essayait de réfléchir à la signification de ces paroles.

« Comme je m’y attendais. Ayatsuji-san, vous êtes une personne juste telle que je le pensais, » déclara Ikki.

Ses pensées se figèrent face au sourire d’Ikki qui était rempli de bonheur.

***

Partie 9

Il y avait une femme qui affichait un doux sourire en entendant les paroles d’Ikki. Elle était sa professeur principale et elle était aussi l’une des commentatrices et superviseuses de ce match. Il s’agissait d’Oreki Yuuri.

Ce matin, elle écoutait Ikki en tant que professeur principale alors qu’il donnait les raisons derrière le fait qu’il avait endommagé la propriété de l’école.

« Sensei, lors du match que vous superviserez aujourd’hui, mon adversaire va sans aucun doute tricher, » déclara Ikki.

« Mais... !! » s’exclama Oreki.

Oreki avait renversé son café et son nez avait commencé à saigner face à cette soudaine révélation.

« Quoi !? Hein !? Je vais maintenant faire arrêter mon saignement de nez. En attendant, s’il vous plaît, expliquez-vous ! » déclara Oreki.

À ce moment-là, Oreki avait pu entendre la totalité de ce qui concernait l’incident qui s’était déroulé entre Ayase et Ikki et de ce qui s’était déroulé la nuit dernière. Il y avait également le fait qu’Ayase avait appelé Ikki. Et après l’avoir appelé, le fait qu’elle avait sauté du toit afin de réduire la force d’Ikki. Et il avait aussi paré de la façon dont il avait brisé le bâtiment de l’école en utilisant sa capacité pour la sauver.

« Un... une telle chose est-elle vraiment arrivée... ? » demanda Oreki.

Si cette histoire était vraie alors ce serait un carton rouge automatique. Une expulsion de l’école serait un peu exagérée, mais cet acte la disqualifierait certainement des matchs de qualification.

« Mais comment savez-vous qu’elle va tricher au cours de ce match ? » demanda Oreki.

« ... Quand elle a coupé la clôture, elle ne faisait rien. Mais à ce moment-là, je suis certain d’avoir entendu le son d’une longue épée. Ainsi, en déduisant de ce que j’ai pu voir là-bas, et même si je ne connais pas le mécanisme exact derrière, je pense que la capacité d’Ayatsuji-san est de positionner les frappes à divers endroits. Ces frappes peuvent être déclenchées à l’instant choisi. Si elle possède ce genre de capacité, alors cela ne sera pas une erreur de supposer qu’elle va probablement aller placer des pièges dans toute l’arène du sixième terrain d’entraînement où le match va avoir lieu aujourd’hui. Après tout, elle a essayé de simuler un suicide pour tuer mon atout. Et je suis sûr qu’elle utilisera tous les moyens nécessaires pour me vaincre au cours de ce match, » déclara Ikki.

« Bien sûr, pour quelqu’un qui a déjà fait une telle chose, je ne pense pas qu’elle utilisera le fair-play dans un match si essentiel... Mu mu mu ~, mais une tentative de suicide et d’obstruction... en fait, tout cela est déjà de grands problèmes que vous avez face à vous, » déclara Oreki.

« Mais avec mon seul témoignage, ça ne compte pas comme une preuve, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Tout à fait. Mais Sensei fait confiance à Kurogane-kun. Mais en raison de ma position, je ne pourrai pas agir avec juste ce témoignage. Mais, j’ai pu obtenir une vue d’ensemble. Sensei sera donc à l’affût. Si je trouve des signes de tricherie, je vais immédiatement arrêter le match. Alors, vous pouvez vous détendre maintenant, Kurogane-kun, » déclara Oreki.

« Non, s’il vous plaît, n’annulez pas le match pour jeu déloyal, » demanda Ikki.

Le sang avait alors jailli du nez d’Oreki. Oreki, tout en étant anémique et extrêmement étourdie, avait bloqué son nez avec des mouchoirs avant de demander à Ikki. « Hein !? Quoi ? Que voulez-vous dire par là ? Je ne comprends absolument pas ce que vous dites !? Mais dans ce cas, pourquoi m’en avez-vous parlé, ici et maintenant ? »

 

 

« Si vous m’interrogez sur la raison pour laquelle j’ai cassé la propriété de l’école, je n’aurais pas eu d’autre choix que de vous le dire, » déclara Ikki. « De plus, même si vous n’entendiez pas cela de moi, vous auriez probablement remarqué la tricherie d’Ayatsuji-san et quand vous l’auriez fait, vous auriez immédiatement arrêté le match. Mais... je ne veux pas que vous arrêtiez le match. »

« Pourquoi !? S’il y a vraiment une faute, Kurogane-kun, vous gagnerez par défaut en raison du forfait d’Ayatsuji-san. Vous comprenez parfaitement combien il est important de gagner tous les matchs dans ces matchs de sélection représentatifs, n’est-ce pas ? » demanda Oreki.

« Oui. Si je ne reste pas invaincu, je ne serai probablement pas choisi en tant que l’un des représentants, » déclara Ikki.

« Oui, pour être franche, avec votre situation, si vous n’obtenez pas une victoire complète, vous ne serez pas choisi comme représentant. Vous comprenez cela et pourtant vous voulez que je n’annule pas le match pour cette tricherie ! » déclara Oreki.

« Oui, s’il vous plaît, Sensei, » répondit Ikki.

Oreki ne pouvait pas le comprendre, parce qu’Ikki devrait avoir plus que quiconque envie d’obtenir la victoire. Oreki connaissait Ikki à partir du moment où il avait passé son examen d’entrée, puisqu’elle avait été la responsable de son examen d’entrée. Elle n’avait jamais vu un étudiant avec une détermination aussi forte et envie d’atteindre son but plus forte que celui d’Ikki.

Oreki était très attristée parce que quelqu’un comme lui avait gaspillé une année entière à cause de l’irrationalité du monde des adultes. Puis, le système scolaire avait changé et il avait finalement obtenu cette année une chance égale. Il devrait vouloir gagner même s’il devait utiliser des méthodes sournoises. Malgré cela, pourquoi avait-il baissé la tête pour quelqu’un qui contre lui avait brisé le tabou ultime en tant que chevalier ?

« ... pourriez-vous me donner votre raison ? » demanda Oreki.

« Parce que je veux croire, » répondit Ikki.

« ... Vous voulez croire ? » demanda Oreki.

« Oui... J’ai beaucoup réfléchi à cela à partir du moment où je l’ai rencontrée au cours de cette nuit, » répondit Ikki. « Comme un ami me l’a dit, si je coupe mes liens avec elle ici et maintenant, je vais certainement gagner le match en raison de son jeu déloyal. Mais serait-ce vraiment la bonne chose à faire ? J’y ai réfléchi sans arrêt, mais je n’ai pas pu trouver une réponse... mais j’ai clairement compris une chose. »

« Et qu’est-ce que c’est ? » demanda Oreki.

« Mes sentiments sont que je ne veux pas couper les liens avec elle... C’est pourquoi je veux croire jusqu’à la fin qu’Ayatsuji-san a été acculée par quelque chose et à cause de cela, elle s’est elle-même perdue de vue, » déclara Ikki.

Ikki le savait déjà. Chaque fois qu’elle se rapprochait de l’épée de son père même si c’était d’un millimètre, elle se mettait à agir joyeusement comme une petite enfant. Ikki connaissait le sourire d’Ayase. Les paroles d’Ayase disant qu’elle aimait ses mains qui étaient devenues rugueuses en brandissant un shinai. Il ne pouvait pas croire que tout cela soit un mensonge.

« C’est pour ça que j’ai décidé cela. Je croirais à l’Ayatsuji-san habituelle et non pas à celle que j’ai vue hier soir, » déclara Ikki.

Quand les gens étaient désespérés, ils deviennent aveugles vis-à-vis de ce qu’ils pensent, au point où ils se perdent eux-mêmes de vue. Ikki le savait parce qu’il l’avait lui-même expérimenté dans le passé. Et la seule chose qui pouvait sauver des personnes comme ça était les paroles de quelqu’un qui tenait à eux.

C’est pourquoi, si Ayase était comme lui, qui à l’époque ne pouvait entendre les cris de son propre cœur parce qu’il était trop désespéré, alors...

« Je veux l’aider. C’est pourquoi, Sensei, permettez-moi d’avoir cette dernière chance afin de confirmer ses véritables intentions, » déclara Ikki.

... Bon sang !, il n’y a pas un chevalier qui pourrait refuser après avoir entendu quelque chose comme ça.

Soyez toujours du côté de la justice. Soyez honnête même contre votre ennemi. Le moi idéal que tout le monde visait en voulant être le chevalier de leurs rêves.

Oreki était également ainsi, c’est pourquoi elle avait accepté la demande d’Ikki. Bien sûr, elle avait vu à travers la tricherie d’Ayase au premier coup d’œil, mais elle n’avait pas annulé le match, parce qu’elle avait décidé de laisser le match et le cœur de la fille entre les mains de son jeune élève.

Elle n’interviendrait pas. Oreki surveillait Ikki en restant silencieuse.

Aidez-la, votre précieuse amitié...

***

Partie 10

Pour être franc, tout était dans la paume de la main d’Ikki dès le début. Il savait déjà qu’il y avait des pièges se trouvant un peu partout dans l’arène. Il avait déjà vu ceci par le simple fait qu’elle ne voulait pas faire prolonger ce duel. Il s’agissait de la raison pour laquelle Ikki avait sauté en accord avec sa propre volonté vers ces frappes placées à l’avance afin de la faire passer à l’offensive, visant ainsi à faire avancer ce duel vers une bataille décisive.

Tout cela... c’était pour pouvoir parler avec Ayase par l’intermédiaire de leurs épées et non pas de paroles.

J’aurais dû le faire dès le départ, pensa-t-il.

Ikki sourit amèrement face à sa propre sottise.

Eh oui ! C’était vrai ! Il n’y avait aucune chance qu’un homme comme lui, qui ne pouvait même pas reconnaître les sentiments de la personne la plus proche de lui, sa petite-amie, pendant tout un mois, puisse comprendre Ayase avec seulement des paroles. En fin de compte, il n’avait que l’épée comme recours. Il ne pouvait comprendre les véritables sentiments des autres que par l’épée.

Mais maintenant, et cela avec une certitude, Ikki voyait les vrais sentiments d’Ayase.

« Je suis heureux... Comme je m’y attendais, Ayatsuji-san, vous êtes comme je vous avais imaginé, » déclara Ikki.

« ... Que voulez-vous dire par là ? » demanda Ayase.

« Je vais vous le dire ! Vous n’êtes pas quelqu’un qui pourrait agir comme si rien ne s’était passé après avoir fait quelque chose de mal, » déclara Ikki.

« ... Je me demandais bien ce que vous me diriez... Hahaha. Après avoir été battu à plate couture, vous devez certainement avoir perdu votre bon sens pour pouvoir dire ces sottises. N’est-ce pas un peu trop là ? Quoi qu’il arrive, n’êtes-vous pas trop gentil ? » demanda Ayase.

Ayase regarda droit dans les yeux d’Ikki. Elle parlait avec son ton méprisant de la même manière qu’elle l’avait fait sur le toit la nuit dernière. Mais...

« Ce n’est pas des sottises, » déclara Ikki.

Ikki ne serait plus trompé par cette fausse expression, parce que les épées ne mentaient jamais.

« Votre jeu d’épée, votre positionnement, votre rythme, votre respiration, chacune de ses choses sont gâchés en vous, » déclara Ikki. « Vous avez oublié ce que je vous ai enseigné. Mais en plus, vous n’êtes même plus capable d’exécuter ce que vous saviez déjà avant. Même l’exécution de la contre-attaque, qui est normalement votre spécialité, était devenue fragile. C’est pourquoi elle a été parée avec une telle facilité. Vous ne pouvez pas tromper votre âme, et cela, peu importe combien vous essayez de vous faire passer pour une méchante dans votre tête. La maîtrise de l’épée est composée du cœur, de la technique et du corps. Il n’y aura pas de réelle puissance dans une épée si votre cœur hésite... Ayatsuji-san, vous êtes une personne fière, plus que vous ne le pensez vous-même. »

« Il n’y a rien de tel ! » cria Ayase.

Face aux déductions d’Ikki, Ayase augmenta soudainement le volume dans sa voix.

« Je n’hésite pas ! Je l’ai expérimenté il y a deux ans ! Peu importe la fierté avec laquelle vous vous battez, » déclara Ayase. « Si vous perdez, alors tout sera fini ! Il n’y a aucun sens dans de simples mots qui n’apporteront aucun résultat ! Parce que vous ne pouvez pas protéger si vous ne gagnez pas ! C’est pourquoi je vais utiliser tous les moyens nécessaires afin de gagner ! Peu importe les méthodes que je dois utiliser, je vais gagner et tout reprendre ! »

Plutôt que d’être une réfutation contre Ikki, c’était des mots destinés à elle-même se persuader. Ikki l’avait compris. En devenant désespérée, elle fermait ses oreilles face aux cris de son cœur. Tout comme ce qui s’était déroulé dans son passé.

« ... Alors, il ne me reste pour moi qu’une chose à faire, » déclara Ikki.

C’était de lui permettre d’entendre le cri de son propre cœur. C’était maintenant la seule chose à faire. C’est pourquoi Ikki avait pointé la pointe d’Intetsu vers Ayase.

 

« Avec ma plus grande faiblesse, je vais vous faire retrouver votre fierté. » Ainsi, avait-il déclaré ces mots dans l’arène.

***

Partie 11

« Ho ! Le concurrent Kurogane vient d’abaisser le haut de son corps ! Tout comme au début, il s’agit d’une position d’attaque ! Même après avoir reçu ces mystérieuses attaques, il n’y a aucun signe de nervosité présente sur son visage ! Le Pire planifie d’attaquer ! Ceci veut-il dire qu’il a déjà vu à travers ces mystérieuses attaques ? » déclara Isogai.

Ayase avait immédiatement réagi face à cette action. Elle recula pour ainsi se retrouver plus loin de lui. Sa réaction était calme, mais son esprit était grandement décomposé.

Je suis dans le tort !? Le cri de mon cœur !? pensa-t-elle. Quel genre de jacassement est-ce ? Il n’y a aucun moyen qu’une telle chose soit possible. Peu importe ce que je dois faire, je dois juste reprendre le dojo pour pouvoir ainsi soulager mon Père !

Elle ne chancelait pas. Elle ne cherchait nullement à se tromper. Ikki essayait juste de l’égarer. Ayase s’était persuadée de force à l’aide de ces mots et avait essayé d’éviter d’y penser trop profondément.

... Si vous parlez autant, alors très bien. Je vais terminer ce match avec la même erreur dont vous venez de parler ! pensa-t-elle.

La distance qu’elle avait créée par sa marche arrière était de trente mètres. Et entre les deux combattants se trouvait le champ de mines de frappes invisibles. Au début, elle avait entièrement mémorisé la vitesse de charge d’Ikki. La prochaine fois, elle sera capable d’activer la Marque dans le Vent avec un minutage encore plus létal !

« Alors, Ayatsuji-san, j’arrive, » déclara Ikki.

À ce moment exact, Ikki leva le haut du corps et courut en avant à pleine puissance !

Maintenant ! pensa-t-elle.

Face à cet acte, Ayase avait libéré les coupures de la Marque dans le Vent qui se trouvait en face d’Ikki. L’espace dans cette zone s’était soudainement ouvert comme si elle était un grand nombre de guillotines du vide qui coupait tout ce qu’elle touchait.

Il ne sortirait pas avec une simple égratignure si cela le touchait. Mais...

« Quoi... !? » s’exclama Ayase.

Le corps d’Ikki Kurogane s’était précipité vers elle telle une balle. C’était incomparable vis-à-vis de la vitesse qu’il eût affiché au début du combat et il avait esquivé la lame d’Ayase avant même que le vide ne s’ouvre... Cette super-vitesse était la même qu’Ittou Shura !

« Quelle vitesse ! Le concurrent Kurogane utilise finalement son atout, Ittou Shura ! » déclara Isogai.

Co-Comment !? Sa carte maîtresse aurait dû être scellée... ! pensa-t-elle.

La voix d’Oreki atteignit une Ayase déconcertée.

« Eh bien ! Ce n’est pas Ittou Shura..., » déclara Oreki.

« Hein ? Est-ce vrai, Madame Oreki ? » demanda Isogai.

« Il agit en ce moment avec le même pouvoir que tout le monde possède. Il accélère uniquement en émettant son mana dans son corps, » déclara Oreki.

Émission de mana ! pensa-t-elle.

Ayase réalisa son erreur en entendant ces mots.

L’émission de mana était la libération de son mana afin d’accélérer et s’améliorer soi-même. Il s’agissait d’une technique d’amélioration que beaucoup d’autres Blazers utilisaient inconsciemment. Bien sûr, Ayase l’avait également utilisée.

« À la différence des autres étudiants, Kurogane-kun n’a pas beaucoup de mana, » déclara Oreki. « Donc, s’il l’utilise comme ça, il manquera de mana après l’avoir utilisée plus d’une ou deux fois. C’est pourquoi normalement, il ne l’utilise jamais. Mais, “ne pas l’utiliser” est différent de “ne pas être en mesure de l’utiliser”. Il ne peut probablement pas, pour une raison inconnue, utiliser Ittou Shura cette fois-ci. C’est pourquoi je pense qu’il utilise cela en tant que remplacement. »

Comme l’avait dit Oreki, « ne pas l’utiliser » était différent de « ne pas être en mesure de l’utiliser ». Normalement, Ikki « ne l’utilise pas » parce qu’il n’avait pas beaucoup de mana. Mais, maintenant que la quantité de mana requise pour utiliser Ittou Shura ne sera pas récupérée à temps, il n’avait pas de raison de ne pas utiliser l’émission de mana afin de se renforcer. C’était pourquoi il l’avait maintenant utilisée. En libérant tout son mana présent en lui, bien qu’il le faisait pour un unique usage, il était capable de produire une vitesse qui n’était pas inférieure de beaucoup vis-à-vis de celle produite par Ittou Shura !

J’étais trop préoccupée par Ittou Shura ! pensa-t-elle.

Quelle erreur fatale ! Ikki était déjà arrivé à une distance où son épée pouvait la couper en utilisant un seul pas super-rapide.

La Marque dans le Vent n’arriverait pas à le faire à temps.

Elle était totalement déjouée mentalement.

Cependant, ce n’était certainement pas la fin !

Il avait brisé son périmètre de défense. Elle ne pouvait pas éviter l’affrontement des épées. Mais seulement pour une unique passe d’armes, elle devrait résister lors de cet affrontement avec tout ce qu’elle avait et ainsi pouvoir augmenter la distance entre eux ! Ainsi, le mana d’Ikki serait épuisé. Il ne serait plus capable d’effectuer un démarrage comme celui d’une balle comme il venait de faire.

Ma chance de gagner existe encore maintenant ! Je dois à tout prix résister lors de cet affrontement ! pensa-t-elle.

Ayase avait frappé avec Hizume tout en criant intensément et elle avait frappé Ikki qui était devant ses yeux...

 

Cette lame passa à travers l’air vide se trouvant devant elle.

 

« ―Hein... !? » s’exclama-t-elle.

Ikki était, bien sûr, devant ses yeux...

Le coup d’Ayase, frappé de toute sa force, avait seulement effleuré la pointe du nez d’Ikki, alors qu’il courait vers elle. Elle ne l’atteignit pas. Avait-elle mal calculé la distance entre eux ? Non. Ikki était certainement à portée de son épée.

Ayase était étourdie. Elle ne comprenait plus ce qui se passait. Mais cette confusion n’était pas sans signification. Il s’agissait de l’une des techniques originales qu’Ikki Kurogane possédait, une technique rivalisant avec la septième épée secrète, Raikou. Avec un jeu de jambes bien spécifique, il créait une image rémanente juste devant lui tout en se déplaçant pour ainsi rendre confuse la distance entre lui et son adversaire.

 

« Quatrième épée secrète — Shinkirou [1], » déclara Ikki.

 

À ce moment, la lame d’Intetsu frappa avec toutes ses forces pour trancher à travers l’air et Ayase.

Notes

  • 1 Shinkirou, 蜃気狼 : « Le Mirage du Loup »

***

Partie 12

« C’est fini ! L’attaque de l’attaquant Kurogane a été couronnée de succès ! » déclara Isogai.

En entendant cette voix qui se détacha clairement de la scène, le public, aussi, s’était levé avec vigueur.

« La concurrente Ayase est tombée à terre ! Mais elle ne saigne pas... ! Que se passe-t-il... ? » demanda Isogai.

« *Toux, toux*... Oui, c’est parce qu’il a changé son Dispositif pour prendre sa Forme Illusoire à l’instant juste avant le moment où il allait la frapper, » expliqua Oreki.

« Alors, est-ce que cela signifie qu’elle n’a été qu’un peu plus épuisée et qu’elle n’a pas nécessairement reçu un coup fatal ? » demanda Isogai.

« Oui, c’est exact, » répondit Oreki.

« Mais pourquoi a-t-il fait une telle chose ? Cela signifie-t-il qu’il ne veut pas blesser les femmes ? » demanda Isogai.

« Ce n’est nullement le cas. Dans le passé, j’ai déjà été frappé par lui. Il est plus probable que dès le début, il cherchait simplement à la fatiguer... parce que cette fois-ci, la victoire n’est pas le seul but de Kurogane-kun. » Oreki murmura cela tout en regardant l’arène.

L’Ayase déchue tentait de se lever en mettant plus de force dans ses membres. Ayase, tout en tremblant, leva la tête et jeta un regard furieux vers Ikki qui se tenait devant elle.

« ... Qu’est-ce que vous... essayez de faire ici... ? » demanda Ayase.

« À propos de quoi ? » demanda Ikki.

« Ne jouez pas à l’idiot... ! Pourquoi ne m’avez vous pas tranché... !? » demanda Ayase.

« Car je ne suis nullement obligé de le faire. Ayatsuji-san, vous ne pouvez déjà plus vous battre, » répondit Ikki.

Il se moque de moi... ! pensa-t-elle.

Il avait été compatissant envers elle. En pensant à cette action comme une insulte, Ayase se mit à fléchir ses membres. On ne recevait aucun dommage physique si l’on était coupée par un Dispositif sous sa Forme Illusoire. Seule son endurance serait épuisée. Ayase avait confiance quant à son endurance, au point où elle pouvait facilement suivre Ikki et Stella lors de leurs courses matinales. Une fatigue de ce niveau ne signifiait rien pour elle.

« ... Hein !? » s’exclama-t-elle.

C’était ainsi que cela aurait dû être... mais elle ne pouvait sentir aucune force dans son corps.

« ... Pourquoi... ? » demanda-t-elle à elle-même.

Elle devait se lever. Elle devait gagner ce combat, ou bien tout cela serait fini. Elle ne pourrait plus jamais sauver son père... Pourquoi pourquoi ?

Mon cœur... était-il si froid ? se demanda-t-elle.

Son cœur ne bougeait plus. Elle ne pouvait sentir son esprit combatif s’élever en elle, une fois de plus, pour ainsi pouvoir rassembler le reste de sa force.

Ayase le réalisa en constatant ce fait. Que même son âme rejetait une telle lutte qui ne s’enorgueillissait pas d’elle.

Je vois... C’est donc ça le cri de mon cœur... pensa-t-elle.

Lorsque les personnes étaient acculées, elles ne pouvaient que se relever parce qu’elles avaient de l’orgueil dans leur cœur. C’est pourquoi elles pouvaient encore le faire ! Et c’est pour cela qu’elles le faisaient. Elles n’abandonnaient pas. Elles s’encourageaient de cette manière.

Au début, Ayase aussi le faisait. Peu importe les difficultés liées, à l’entraînement, peu importe à quel point ses mains avaient des cloques, elle avait été capable de supporter tout cela parce qu’elle avait sa fierté alors qu’elle brandissait l’art de l’épée d’Ayatsuji.

Mais... pour l’Ayase qui avait rejeté cette même fierté...

« ... C’est donc vraiment comme vous l’aviez dit, » déclara-t-elle.

Elle n’avait plus la force de se lever.

« ... J’ai perdu, » déclara Ayase.

***

Partie 13

« Wôw, il y a le signe d’un abandon de la part de la concurrente Ayatsuji ! » déclara Isogai. « Le match se termine avec cela ~~ ! Comme prévu, c’était Le Pire, le prétendant Kurogane, qui a gagné cette rencontre ! Avec cette victoire, le prétendant Kurogane possède maintenant onze victoires consécutives ! Les onze victoires consécutives qu’il a gagnées en battant des personnes célèbres comme Le Chasseur et la Grande Coureuse ! Nous pouvons maintenant le dire avec confiance qu’il sera l’un des représentants pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! »

Jetant un coup d’œil sur les acclamations excitées du public, Ayase laissa échapper un rire sec.

« C’est vraiment super... j’ai oublié de l’abandonner, je ne pouvais même pas maintenir cela..., » déclara Ayase.

Les mots qui sortaient de sa bouche étaient censés être un ricanement concernant son propre cœur.

Mais, ce ricanement...

« Vous n’êtes certainement pas ainsi, » déclara Ikki en rejetant les paroles d’Ayase.

« Hein... !? » s’exclama-t-elle.

« Vous vous êtes vous-même trompée. Vous vous êtes mise en échec et finalement, vous avez perdu de vue votre véritable vous. Mais vous n’avez pas encore jeté tout ce qui vous caractérise. C’est cela votre force, Ayatsuji-san, » déclara Ikki tout en tendant la main vers une Ayase déchue. « Ayatsuji-san, s’il vous plaît dites-moi... ce qui vous a été enlevé par ce Mangeur d’Épées ? Qu’est-ce qui vous a poussé aussi loin de vous-même ? »

« Que comptez-vous faire après avoir entendu quelque chose comme ça... ? » demanda-t-elle.

« Je vais aller le récupérer, » déclara Ikki.

Il n’y avait même pas la moindre hésitation ou le moindre mensonge dans ces paroles. Si Ayase comptait sur lui, Ikki se battrait pour elle sans aucune hésitation. Elle le comprenait et c’était précisément parce qu’elle le comprenait qu’elle avait dit... « ... Je ne peux pas vous le dire, parce que cela n’a après tout rien à voir avec vous, Kurogane-kun. »

Elle ne pouvait pas le laisser se battre contre un tel monstre. Elle ne pouvait pas permettre à un homme si gentil de se blesser à cause d’une personne méchante comme elle.

Mon Père est déjà bien suffisant. Je ne peux pas laisser une telle chose lui arriver, pensa-t-elle.

C’est pourquoi Ayase cachait tout. Mais...

« Dans ce cas, je vais juste enquêter sur la question, » déclara Ikki.

« Hein !? » s’exclama Ayase.

« Je vais procéder à une enquête approfondie vous concernant en vous suivant et en faisant des recherches sur vous, » déclara Ikki.

« Q-Qu’est-ce que vous dites..., » demanda Ayase

« Je vais chercher partout et ainsi tout savoir ce qui vous concerne. Ayatsuji-san, vous aussi, vous m’avez traqué avant ça. Donc nous serons égaux avec cela. Je n’ai donc aucune raison d’écouter vos plaintes, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

C’était incompréhensible. Qu’entendait-il avec son « nous serons égaux avec cela »... ? Cela n’était pas quelque chose qui allait équilibrer la dette, ceci allait juste l’augmenter.

« ... pourquoi... ? » demanda Ayase.

Ayase ne put s’empêcher la présence d’un tremblement dans sa voix. Elle ne pouvait pas arrêter les misérables larmes de coulée de ses yeux.

« Même si je vous ai trahi, Kurogane-kun... Même si j’ai fait des choses si horribles... Pourquoi... essayez-vous de m’aider ? » demanda Ayase d’une voix tremblante.

La réponse d’Ikki fut remplie de clarté. « Je n’ai pas besoin d’une raison pour essuyer les larmes d’une de mes amies. »

« ... ! »

Pendant un instant, dans les yeux d’Ayase, la silhouette d’Ikki se superposa à celle de Kaito. La silhouette de son père qui avait grimpé sur la scène de la bataille pour l’amour de son apprenti. Ikki était identique à lui. Même s’il était humilié ou raillé, il ne sortirait pas son épée pour des choses banales comme celles-là. Mais si ses précieux camarades étaient blessés, il n’hésiterait pas à dégainer son épée.

Ah... Oui, c’est donc ainsi..., pensa-t-elle.

Depuis quand l’avait-elle perdue ? C’était la silhouette qu’elle avait si mal poursuivie afin de récupérer ce dojo. Ayase regarda ses propres mains. Il s’agissait des mains blasées qui ne pouvaient pas être considérées comme jolies, même si c’était dit comme de la flatterie. Tout comme son père et Ikki, c’étaient les mains d’un épéiste.

C’est juste, je voulais juste être un épéiste comme mon Père. C’est pourquoi j’ai brandi l’épée. Pensa-t-elle.

Elle avait été confrontée à la force emplie de violence de Kuraudo juste une fois et avait perdu de vue d’elle-même dans l’impatience d’essayer de récupérer le dojo. Où était sa fierté, Ayase avait fini par s’en souvenir et cela lui fit serrer les mains avec force.

À ce moment, le cœur d’Ayase finit par se décider.

« ... Kurogane-kun... s’il vous plaît, aidez-moi... ! » demanda Ayase.

La chose qu’elle devait faire maintenant n’était pas d’aller à l’encontre des enseignements de son père et de trahir sa propre fierté. Elle devait plaindre d’elle-même comme une demoiselle en détresse et elle devait agir afin de demander à ce doux garçon, mais fort, afin d’avoir son aide et après ça, elle devait croire en sa victoire.

C’est pourquoi Ayase prit la main tendue d’Ikki.

« Je voulais juste entendre ces mots, » après avoir déclaré ces mots, Ikki sourit comme s’il était vraiment heureux et serra fortement la main d’Ayase.

***

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