Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Le saint royaume de Rachel

Partie 2

L’académie était en effervescence, les gens se dépêchant de préparer leur goûter à temps. Certains s’empressaient d’inviter des gens, tandis que d’autres se réjouissaient de la fête à laquelle ils avaient été conviés.

Je n’étais pas opposé à l’animation qui régnait dans l’école, mais j’avais d’autres chats à fouetter. Une fois les cours terminés, Livia et moi nous étions dirigé vers la bibliothèque, avec Luxon à nos côtés, bien que ce dernier se soit camouflé pour ne pas participer à notre conversation. Il y avait aussi d’autres étudiants qui occupaient la bibliothèque, mais ils étaient très peu nombreux et aucun ne se trouvait à proximité de nous. Livia et moi étions pratiquement seuls.

J’étais ici pour recueillir des informations sur le Saint Empire magique de Vordenoit. Livia m’avait demandé de l’accompagner pour m’aider. En ce moment, j’avais le nez plongé dans un livre détaillant les relations entre l’Empire et le Saint Empire. Nous avions déjà abordé le sujet en classe, mais ce livre était plus détaillé.

« Il est dit ici que dans le passé, l’Empire a offert à Rachel une armure spéciale comme symbole de leur amitié. On dirait qu’ils ont commencé à utiliser le mot “saint” dans le nom officiel de leur royaume à cette époque. »

D’après le livre, les deux nations avaient noué ce lien d’amitié dans un passé lointain. Ces liens avaient perduré pendant tout ce temps et les avaient maintenues en contact étroit. Cela en faisait un allié de l’ennemi de Mylène… et donc, mon ennemi.

Je suppose que le Saint Empire magique de Vordenoit va figurer sur ma liste de pays détestés. Non pas qu’il s’agisse d’une liste à proprement parler. Le seul autre pays qui y figure est Rachel.

Il s’ensuivit que la protagoniste de la troisième série avait également des liens avec Rachel. Il ne me restait plus qu’à prier pour que la situation ne dégénère pas plus qu’elle ne l’avait déjà fait.

« Monsieur Léon, j’ai entendu dire que tu étais à nouveau imprudent », dit Livia, assise juste à côté de moi. Sa déclaration était formulée presque comme une question, mais elle n’avait pas levé les yeux du livre qu’elle lisait.

« Les choses sont difficiles en ce moment parce qu’il se passe beaucoup de choses », lui avais-je dit, conscient de la prudence dont je faisais preuve. « Je dois faire la leçon aux étudiants de première année qui se comportent comme des idiots et participer à la fête du thé de Finley. »

Cela ne semblait pas être le cas, mais mes journées étaient bien remplies. Chaque fois qu’un de nos étudiants ignorants de première année faisait des histoires, on me demandait de jouer les médiateurs (pour des raisons qui m’échappent). La plupart de ces querelles opposaient des étudiants et des étudiantes. J’aurais pu m’en laver les mains s’il s’agissait de querelles amoureuses, mais à mon grand dam, elles étaient plus fondamentales que cela. Chaque fois, il s’agissait d’une fille qui voulait que j’intervienne pour la sauver d’un gars qui se comportait comme un con.

La main de Livia s’était figée sur le bord de la page et elle avait tourné son regard vers moi. Ses lèvres s’étaient amincies. J’avais mal compris où elle voulait en venir.

« J’ai cru comprendre que tu te promenais tous les soirs, n’est-ce pas ? »

Je fronçai les sourcils. « Qui t’a dit ça ? Roland ? »

Si quelqu’un était au courant de mes activités nocturnes, je pensais que ce serait Roland, mais Livia secoua rapidement la tête.

« Tu sors si souvent que les autres élèves l’ont remarqué. Les rumeurs vont bon train. » Elle m’épingla d’un regard sévère.

J’avais détourné le regard. Je ne pouvais pas expliquer en détail pourquoi je sortais comme ça, alors mon seul choix était de jouer la comédie. « Je ne fais rien de suspect. Je le jure. »

Je ne voulais surtout pas qu’elle pense que je sortais avec d’autres filles tous les soirs. Mieux vaut dissiper rapidement ce malentendu.

« Je ne sens pas l’odeur d’une autre fille sur toi ou quoi que ce soit d’autre, donc je ne soupçonne pas un acte criminel. Mais tu fais quelque chose de dangereux, n’est-ce pas ? »

« Eh bien, peut-être un peu… Attends. L’odeur ? Comment ça, l’odeur ? »

« Léon, s’il te plaît… Dis-moi ce que tu fais ? » demanda-t-elle, ignorant ma question.

Je m’étais demandé ce qu’elle savait déjà. N’ayant aucun moyen d’en être certain, j’avais décidé de mêler une part de vérité à mon explication. Le secret d’un bon mensonge est de le mêler habilement à des faits réels. Bien sûr, une personne honnête et droite comme moi ne mentait jamais. Je cachais simplement des vérités gênantes quand cela m’arrangeait.

« Rien de bien méchant. Je suis cette affaire de meurtres en série qui terrorise la capitale. Ils n’ont toujours pas attrapé le coupable, alors aucun d’entre nous n’est tranquille tant qu’ils ne l’ont pas fait. »

« Ce n’est pas ton travail. C’est beaucoup trop risqué de s’impliquer là-dedans. »

Son froncement de sourcils anxieux me faisait mal au cœur. Malheureusement, j’avais de bonnes raisons de m’impliquer. Je devais poursuivre cette affaire.

« C’est bon », avais-je dit. « Je t’expliquerai tout quand ce sera fini. Si quelque chose arrive entre-temps, tu peux t’adresser à Creare pour obtenir de l’aide. »

« Ne nous fais-tu pas confiance à ce point ? »

« Ce n’est pas comme ça. »

« Je sais à quel point nous sommes importants pour toi, mais j’aimerais que tu t’appuies davantage sur nous. Anjie et moi avons travaillé si dur pour nous améliorer, dans l’espoir d’être utiles. Nous ne sommes plus les jeunes filles délicates que nous étions. »

J’avais entendu parler du travail acharné d’Anjie et de Livia pendant mon séjour à l’étranger. Plus précisément, Creare m’avait donné l’information sans que j’aie à demander quoi que ce soit. Cela me faisait chaud au cœur de savoir à quel point elles s’étaient investies pour moi, mais je n’avais pas envie d’entraîner l’une ou l’autre dans une situation précaire.

« Je vous comprends, mais je ne veux pas vous mettre en danger », ai-je dit.

« Nous considères-tu comme des bagages inutiles ? Tu ne le penses peut-être pas, mais je suis —. »

« C’est de la fierté masculine », interrompis-je. Je savais que Livia me surpassait en matière de magie, de connaissances et même d’aptitudes — je n’étais pas trop vaniteux pour le reconnaître ouvertement. Mais je ne pouvais pas la mêler à ce combat. « Si je ne fais jamais mes preuves, qu’est-ce qui t’empêchera de me laisser dans la poussière ? »

Je ne serais rien sans Luxon, je le savais… mais j’avais une certaine fierté.

« Ni Anjie ni moi ne t’abandonnerions jamais », dit Livia, peu convaincue. De mauvaise humeur, elle replongea son regard dans son livre.

Je soupirais. J’aurais aimé avoir la façon parfaite de lui expliquer les choses. J’avais essayé de reprendre ma lecture, mais la voix de Livia m’avait interrompu.

« Quoi qu’il arrive, je ne te tournerai pas le dos. Mais si tu me le fais… je te jure que je te suivrai jusqu’au bout du monde pour te reconquérir. »

Un homme inconscient serait ravi de sa proclamation. Moi, mieux informé, j’avais senti la menace sous-jacente. Mal à l’aise, j’avais jeté un coup d’œil à son visage. Livia restait concentrée sur son livre, ses yeux parcourant les lignes à la recherche d’informations susceptibles d’aider notre cause. Son apparence ordinaire rendait ses paroles encore plus inquiétantes. La faute à la façon dont elle l’avait dit, peut-être — mon système d’alarme intérieur hurlait.

« Je suis vraiment désolé. Pardonne-moi, s’il te plaît », avais-je dit, presque par réflexe.

Livia releva son regard. Quand ses yeux rencontrèrent les miens, elle souriait. « De quoi t’excuses-tu ? »

Son sourire n’avait rien d’inquiétant. Il était doux et gentil. Mais pourquoi sentais-je une question tacite derrière ses mots ? Comme… Ne me dis pas que tu as vraiment l’intention de nous abandonner ? Son sourire s’étendait d’une oreille à l’autre, ce qui lui donnait un côté étouffant, oppressant… à mon avis. Je devais être en train d’interpréter cela trop profondément. C’est vrai ? Ma douce Livia ne pourrait jamais être aussi terrifiante.

Après une longue pause, j’avais dit : « Oublie ce que j’ai dit. »

J’étais certain que si quelqu’un devait finir abandonné, ce serait moi. Je me voyais déjà épuiser la bonne volonté de mes fiancées jusqu’à ce que leur affection pour moi ne soit plus qu’un lointain souvenir.

 

☆☆☆

 

Noëlle s’était arrêtée dans la chambre d’Anjie, dans le dortoir des filles, et s’était assise sur une chaise en s’imprégnant de ce qui l’entourait.

« Et moi qui pensais que ma chambre était immense ! La tienne l’emporte haut la main », déclara-t-elle.

Ce n’est pas peu dire, étant donné que l’académie avait fourni à Noëlle une chambre luxueuse. Le fait que celle d’Anjie soit la plus impressionnante ne la dérangeait pas. Au contraire, elle se sentait inquiète quant à sa propre chambre. L’espace et le décor étaient plus somptueux que ce à quoi elle était habituée. Ce qu’elle remarqua dans la chambre d’Anjie, c’est que de nombreuses affaires de Livia y étaient éparpillées.

Cela signifie-t-il qu’elles l’utilisent toutes les deux ? se demanda Noëlle. Elle savait que Livia avait sa propre chambre au dortoir, mais peut-être qu’elles se retrouvaient toutes les deux dans les quartiers d’Anjie.

« Désolée de t’avoir fait venir jusqu’ici », dit Anjie.

« Hé, ça n’a pas été difficile. »

« À vrai dire, il y a quelque chose sur lequel je voudrais te consulter à propos de Léon. Ses récents mouvements semblent secrets, comme s’il essayait de nous tenir dans l’ignorance de ses activités. » Anjie croisa les bras sur sa poitrine et baissa le regard vers le sol. Elle soupira. Noëlle avait l’impression que si elle se préoccupait du bien-être de Léon, elle était aussi déçue par lui.

Livia, qui était également présente, avait les sourcils froncés par la colère. Elle avait l’air plus sombre que d’habitude. Elle ajouta : « Lux et lui sont encore sortis ensemble aujourd’hui, malgré le fait qu’il ait insisté sur l’importance de respecter le couvre-feu. »

Noëlle connaissait ses incursions nocturnes dans la ville. Les professeurs eux-mêmes devaient être au courant de ses activités, mais aucun d’entre eux ne lui adressait la moindre remontrance malgré son non-respect flagrant du couvre-feu. L’absence de conséquences témoignait de la puissance de son influence. En tant que fiancée, Noëlle n’appréciait guère cet état de fait.

« Si on se fie à Rie, il n’est pas en train de s’amuser avec des filles. Il s’en prend à ce tueur en série… ce qui est un milliard de fois plus effrayant », déclara Noëlle. Loin d’être exaspérée par la dernière escapade de Léon, elle avait peur pour sa sécurité. Il était étudiant, pour l’amour du ciel. Qu’est-ce qui lui prend ?

« Oui, l’assassinat des nobles de la cour », déclara Anjie en posant des documents sur la table. Noëlle devina qu’elle s’était elle-même penchée sur la question. « Toutes les victimes ont obtenu leur poste récemment, mais toutes étaient compétentes dans leur travail. »

À la suite à la guerre entre le Royaume de Hohlfahrt et l’ancienne Principauté de Fanoss (qui avait été incorporée au Royaume en tant que duché), une réforme était devenue inévitable au sein de la haute société de Hohlfahrt. Nombreux sont ceux qui avaient trahi leur pays, et certains avaient déserté au moment où il en avait le plus besoin. Tous ceux qui tournaient le dos à Hohlfahrt voyaient leurs maisons démantelées — et ce n’était pas rien. Le royaume avait un besoin urgent de main-d’œuvre pour les tâches administratives. Ils avaient reconstitué leurs rangs avec un certain nombre de jeunes hommes prometteurs… qui se retrouvaient maintenant dans la ligne de mire de ce tueur en série. Sept victimes avaient été recensées jusqu’à présent.

Noëlle s’empara des documents et en scruta le contenu. « Cet assassin pourrait-il être quelqu’un à qui l’on a volé son poste ? »

« Je pense que c’est une forte possibilité », déclara Anjie. « Mais le fait que le coupable soit toujours en liberté donne une mauvaise image des autorités de la capitale. À moins que le coupable ne soit quelqu’un de particulièrement exceptionnel, il aurait déjà dû être attrapé. » Anjie ne cacha pas son mépris pour la police de la capitale qui avait manqué à son devoir. Pour elle, c’était leur inaction qui avait poussé Léon à agir.

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Claramiel

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