Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Renversement

Partie 3

Daniel tapa du poing sur la table. « Ces crétins ont juré haut et fort qu’ils n’annuleraient pas leurs fiançailles ! Ils disaient que les filles étaient trop précieuses, qu’ils étaient là pour les soutenir depuis leur première année à l’école, et qu’ils les protégeraient jusqu’au bout ! Déjà que ces abrutis sont beaux, il faut qu’ils soient aussi des gentilshommes dans l’âme ! »

Aha. Il s’est avéré que les deux garçons riches qui étaient fiancés aux filles avaient tenu bon. Je ne les avais pas blâmés, j’aurais fait de même. Nous avions tous vu à quel point les deux filles s’entendaient bien avec leurs futurs mariés après leurs fiançailles, et personne n’était surpris. Contrairement au reste de leurs camarades à deux visages, Milly et Jessica étaient sincèrement de bonnes personnes au fond d’elles-mêmes. Pourquoi leurs petits amis rompraient-ils avec elles ? Ils perdraient tout et seraient obligés de se remettre à la recherche d’une nouvelle fille.

Raymond enleva ses lunettes pour essuyer ses larmes. « Tant qu’ils sont heureux tous les deux, ça me suffit. »

Pas vraiment convaincant après avoir menacé les garçons avec lesquels elles sont fiancées, avais-je pensé. J’étais néanmoins d’accord avec lui. C’était un soulagement de savoir que Milly et Jessica étaient heureuses avec leurs partenaires.

« Après tous ces bouleversements sociaux, certaines filles sont mal traitées… mais d’autres s’en sortent plutôt bien. On dirait que les choses se divisent en un extrême ou l’autre. »

Malgré la gravité de la situation, certaines filles avaient trouvé le bonheur. L’attitude d’une personne avait apparemment un impact sur la façon dont elle est traitée. Quant aux filles dont les partenaires avaient rompu… eh bien… Bonne chance, mesdames.

Daniel me regarda avec envie. « Ça doit être bien. Tu t’es trouvé une fille de duc comme fiancée ainsi qu’une boursière. Tu t’es même fiancé à la princesse de la République ! »

Comme j’avais déjà Anjie, Livia et Noëlle, j’étais dans la position peu enviable de ne pas avoir à me soucier du mariage. Mais en y réfléchissant un peu plus, je n’étais peut-être pas aussi à l’abri des ennuis que je le pensais. Les vrais problèmes se profilaient peut-être à l’horizon.

« Maintenant, il nous est impossible de juger quelle fille nous conviendrait le mieux », poursuivit Raymond. Les mêmes flammes de jalousie brûlaient dans ses yeux lorsqu’il me regardait. « Nous sommes donc là, à espérer que tu puisses trouver une solution. »

« Vous voulez que je le résolve ? J’ai passé l’année dernière à l’étranger ! J’en sais beaucoup moins que vous sur la dynamique sociale ici. » Une ampoule s’était soudain allumée dans mon esprit. « Hé, en parlant de ça… Écoutez ça. Quand j’allais à l’école en République, les filles me traitaient comme un vrai gentleman. Moi ! Le genre de comportement qui passe pour normal ici est super populaire auprès des femmes là-bas. »

Daniel et Raymond étaient tellement courroucés par ma vantardise que des veines sortaient de leur front. Ils me sourirent avec une animosité à peine dissimulée.

« Ah oui ? Ça a dû être sympa. »

« Tu dis que pendant que nous souffrions ici, tu t’amusais comme un fou à l’étranger, hein ? »

Mon ego se régalait de leur envie. J’étais en pleine forme. « Ouaip ! Ah, une jeunesse bien employée a un goût si agréable à savourer. Dommage que vous n’ayez pas décidé d’étudier à l’étranger comme moi », les avais-je raillés.

Ils s’étaient jetés sur moi.

« Salaud ! »

« Je savais que tu n’avais pas du tout changé ! Tu n’as aucune idée de la merde à laquelle nous sommes confrontés ! »

J’étais bientôt en prise de soumission, grinçant : « J’abandonne ! Vous gagnez ! »

Alors que nous étions tous les trois en train de chahuter, on frappa à la porte.

 

☆☆☆

 

Le soleil commençait à se coucher lorsque j’avais quitté ma chambre. Notre visiteur inattendu s’avérait être Noëlle, qui était venue me chercher. Elle était en train de me serrer la main, m’entraînant avec elle vers notre destination. Daniel et Raymond nous suivaient.

« Allez, accélère ! » m’aboya-t-elle.

« Tu sais, quand tu as débarqué de nulle part, j’ai été assez choqué. Qu’est-ce qu’il y a cette fois-ci, me suis-je dit. Mais… ce n’est qu’un combat, n’est-ce pas ? »

« Techniquement, je suppose ? Je ne connais pas bien le fonctionnement du Royaume, mais ça n’avait pas l’air bon. »

Oui. On me sortait sans ménagement de ma chambre pour m’occuper d’une bagarre sur le campus. S’il s’était agi d’une querelle entre deux filles ou deux garçons, Noëlle n’aurait pas pris la peine de m’impliquer — mais cette bagarre était celle d’une fille et d’un garçon. Une telle bagarre n’aurait jamais eu lieu dans l’ancienne hiérarchie de l’académie, mais les choses étaient bien différentes aujourd’hui.

« Je ne pense pas que je serai un bon médiateur même si j’y vais », avais-je protesté. Je n’avais pas envie de me mêler des problèmes des autres. « Je ne sais même pas pourquoi ils se disputent ! »

« Tu ne comprends pas, Léon ? », lança Daniel derrière moi. « Les choses ont changé. Ce n’est pas la même académie que celle dont tu te souviens en première année. »

« En quoi est-ce différent ? » demandai-je en lui jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule.

Raymond répondit : « Les hommes sont les plus importants sur le campus maintenant, tu te souviens ? Les étudiants de deuxième année peuvent être assez ennuyeux à cause de cela, mais les nouveaux étudiants sont forcément encore plus insupportables. »

« De quelle manière ? »

« Imagine notre première année ici. Maintenant, inverse les rôles entre les hommes et les femmes. »

Au fur et à mesure que nous nous approchions du lieu de l’altercation, l’écho des voix s’amplifiait. Les badauds avaient formé un cercle autour de deux nouveaux élèves, un garçon et une fille, qui se lançaient des regards noirs. Parmi eux, un professeur tentait désespérément d’apaiser la situation, mais ses appels n’étaient pas entendus. J’avais également remarqué Anjie au milieu du groupe, Livia se tenant près d’elle. Les lèvres serrées, les sourcils froncés, elle tentait d’intervenir.

« Combien de temps allez-vous continuer à vous chamailler comme ça ? Quel que soit le problème, ça ne vaut pas la peine d’attirer toute cette attention. »

Noëlle m’avait traîné dans la foule, écartant les gens sur son chemin vers le centre.

« Voulez-vous exiger que je l’absolve de ses fautes ? » demanda l’étudiante. « Je n’ai commis aucune transgression ici. C’est cet homme qui nous a suivis et qui a bousculé mon amie, la jetant à terre. »

Une autre étudiante se recroquevillait derrière la fille qui utilisait tous ces grands mots intelligents. Il devait s’agir de l’amie en question, elle s’était légèrement blessée en tombant. Pour l’instant, elle lui disait : « C’est bon, laisse tomber. »

L’étudiant avait un sourire ignoble sur le visage. « C’est de ta faute si tu traînes les pieds et si tu marches lentement. Les filles devraient s’écarter et laisser passer les hommes. C’est du bon sens, non ? »

« L’audace ! »

« Méchante petite vache. Continue comme ça, et personne ne voudra te prendre comme femme. »

La jeune fille aspira une bouffée d’air choquée. Elle se ressaisit et s’exclama : « Insulte-moi autant que tu veux, mais je refuse de capituler devant une telle intimidation ! » Sa déclaration audacieuse semblait impressionnante, mais elle ne regardait plus le garçon dans les yeux.

« Wôw, c’est affreux », avais-je dit, réalisant enfin ce que Raymond voulait dire. Ce genre d’échange aurait été impensable dans le passé. Cela m’avait laissé un goût amer dans la bouche.

Livia avait remarqué ma présence et avait tiré sur le bras d’Anjie pour attirer son attention. Dès qu’Anjie m’avait aperçu, elle avait poussé un long soupir de soulagement, comme si elle avait attendu mon arrivée.

Je m’étais dirigé vers eux deux, avec l’intention de m’enquérir des circonstances de tout ce gâchis, mais la foule autour de nous s’était instantanément mise à chuchoter.

« C’est Léon, le troisième année. »

« C’est le marquis en chair et en os. »

« Il a l’air plus chétif que je ne le pensais. »

Ok, qui est le sage qui m’a traité de chétif ? Je n’étais pas du tout mesquin. Je demanderais à Luxon de confirmer l’identité de cette personne plus tard, afin de pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce pour cette insulte.

Quoi qu’il en soit, j’étais vraiment mal à l’aise d’être au centre de l’attention comme ça. Je m’étais fait remarquer (et pas dans le bon sens) pendant ma première année ici, mais la façon dont les gens me traitaient maintenant était… eh bien, dégoûtante, faute d’un meilleur mot.

« C’est moi qui l’ai amené », déclara Noëlle en m’amenant jusqu’à Anjie.

« Tu as certainement pris ton temps ! Je n’aime pas te demander cela, Léon, mais j’ai besoin de toi comme médiateur », dit Anjie.

Je n’allais pas refuser sa demande, j’avais envie de l’aider, au contraire. Mais je n’étais pas vraiment un professionnel de la médiation et, sans idée géniale, je jetai un coup d’œil entre les deux combattants en herbe.

« Alors, euh…, » commençai-je, ce qui incita immédiatement l’étudiante à reculer d’un pas.

« Ah ! »

Je n’avais pas l’intention de la faire couiner de terreur comme ça. Je n’étais pas sûr d’être fait pour ça. Je m’étais retourné vers l’étudiant pour voir que son visage s’était illuminé.

« Tu es Léon, c’est ça ? Une troisième année ? Je suis le cinquième fils du comte Knowles, Marco, et j’ai entendu beaucoup de rumeurs à ton sujet ! Mon frère aîné a beaucoup parlé de toi, il a dit que tu étais le héros qui avait aboli les coutumes corrompues qui s’étaient installées dans l’école. »

« Oui, c’est super et tout », avais-je dit avec dédain. « Mais qu’est-ce que vous faites là, à vous fixer l’un et l’autre ? D’après ce que je viens d’entendre, tu t’es promené derrière ces filles et tu as bousculé l’une d’entre elles. Avais-tu une raison de faire ça ? »

Je n’avais guère d’espoir d’obtenir une réponse raisonnable, mais celle que j’avais reçue était plus effroyable que je n’aurais pu l’imaginer.

« Non. Elles avaient l’air de s’amuser à discuter entre elles et ça m’a énervé, alors je l’ai bousculée. »

« … Pardon ? »

« Mon statut est supérieur au leur ! Je n’ai pas aimé qu’elles marchent devant moi comme ça. Tu vois, les filles impertinentes comme elles ont besoin d’une leçon. »

J’étais tellement sidéré, tellement sûr d’avoir mal entendu, que j’avais tourné mon regard vers Anjie. Elle avait dû sentir mon incrédulité inexprimée, car elle avait mis les mains sur les hanches et avait baissé le regard, tout aussi dégoûtée.

« C’est un imbécile ignorant », avait-elle déclaré.

Il n’y a pas si longtemps, j’étais persuadé que tous les nobles de rang de comte ou plus étaient des gens raisonnables et décents dans l’ensemble, contrairement à la plupart des aristocrates qui avaient tendance à être sordides et cruels. L’étudiant qui se trouvait devant moi était une exception apparente à cette règle.

Marco était tellement convaincu que je prendrais son parti dans cette altercation qu’il reporta son attention sur l’étudiante et la pointa du doigt. « Le marquis Bartfort est là pour me soutenir. Je veillerai à ce que toi et ta petite copine soyez promptement expulsées ! »

Je n’arrivais pas à comprendre ce que pensait Marco. Je n’avais pas ce genre d’autorité, et je n’aurais pas voulu l’utiliser à son avantage si je l’avais eue. Marco était manifestement dans l’erreur. L’étudiante ne l’entendait pas de cette oreille. Elle devint blanche comme un linge, ses genoux s’entrechoquant presque tant ses jambes tremblaient. L’atmosphère morose qui régnait autour d’elle indiquait qu’elle pensait sincèrement que tout était fini, qu’elle était pratiquement renvoyée.

Encore une fois, je n’ai pas ce genre d’autorité.

« Non, tu es clairement dans l’erreur ici », avais-je dit sans plus de réflexion. « Dépêche-toi de t’excuser auprès d’elle. »

La mâchoire de Marco s’était décrochée, incrédule. « Quoi ? »

« Tu m’as bien entendu. Excuse-toi auprès d’elle. Tu as marché derrière elles et tu as bousculé cette fille, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui t’a pris ? »

Les joues de Marco s’enflammèrent d’un rouge vif. La salive vola partout et il protesta : « Arrête de plaisanter ! Pourquoi devrais-je m’excuser auprès d’elle ? Je suis le fils d’un comte ! »

« Tant mieux pour toi, mon pote. Tu te rends compte qu’Anjie, qui essayait de servir de médiatrice, vient d’une maison ducale, n’est-ce pas ? Pourquoi ne pas reconnaître ton erreur ? Vas-y, continue. Le soleil est déjà couché. »

Un rideau de ténèbres s’était abattu sur le ciel.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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