Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Renversement

Partie 2

Une étudiante était entrée en trombe dans la salle, suivie de près par un étudiant, s’excusant abondamment et attirant immédiatement l’attention du reste de leurs camarades de classe.

Finley, la destinataire de ses supplications, avait l’air très fatiguée. « Monsieur Oscar, vous n’avez pas besoin de vous excuser sans cesse. Mon seul souhait est que vous ne me preniez plus pour mon frère à partir de maintenant. C’était vraiment embarrassant. »

« Je suis désolé. Je n’ai jamais imaginé que lorsqu’il disait Bartfort, il parlait de votre frère au lieu de vous. »

« Ce n’est pas à moi de vous le dire, je le sais, mais vous devriez vraiment utiliser un peu plus votre cerveau. D’après ce qu’a dit Son Altesse, je vous assure que n’importe qui d’autre aurait amené mon frère le voir et pas moi. »

« Je suppose que vous avez raison. Les gens disent que je devrais, euh, utiliser davantage mon cerveau. J’essaie, je le promets. »

Finley regarda impassiblement Oscar se prosterner. Mia jeta un coup d’œil dans leur direction, intriguée par la raison de toute cette agitation. Elle ne les observa pas longtemps avant de reporter son regard sur Finn, se demandant ce qu’il en pensait. Il arborait une expression solennelle, les yeux rivés sur Finley.

« Miss Finley, hm ? Je crois bien qu’elle est la jeune sœur du marquis Bartfort », dit-il.

« Moi aussi, j’ai entendu parler de lui », dit Mia avec enthousiasme. « Les rumeurs vont jusqu’à l’Empire. Il paraît que c’est un héros qui a détruit de l’intérieur une nation extrêmement puissante, non ? Et les gens l’appellent souvent par un autre nom… Quel est-il ? Sire Ordure ? »

Elle avait raison de dire que des rumeurs sur Léon avaient voyagé jusqu’à l’Empire, mais elle n’avait pas réussi à les transmettre correctement. Finn semblait un peu perturbé par son manque de connaissances, mais un léger frémissement au bord de ses lèvres suggérait qu’il trouvait son ignorance convaincante.

« L’autre nom du marquis est le Chevalier Ordure. »

« Oh, c’était ça ? Ce nom sonne plutôt bien si vous voulez mon avis. On l’entend et on imagine quelqu’un d’effrayant. »

« Je suppose que oui. » Toute trace d’humour disparut du visage de Finn. Il tourna son regard vers l’endroit de la salle de classe où les gens se pressaient autour d’une de leurs camarades — la première princesse de Hohlfahrt. Aujourd’hui, comme lors de la cérémonie d’ouverture, elle était entourée d’une horde de femmes.

Mia suivit son regard. Lorsqu’elle identifia la personne qu’il regardait, ses yeux brillèrent d’admiration. « Oh, c’est la princesse Erica. Elle est toujours très belle. »

« Je suppose que oui. »

Mia devint maussade à sa réponse superficielle. Son chevalier l’avait si respectueusement appelée sa princesse quelques instants auparavant, mais ses yeux s’étaient égarés et fixés sur une autre femme. Cela la gênait.

« Alors, Monsieur le Chevalier, je suppose que vous préférez les vraies princesses, hein ? »

Dès que la question avait quitté ses lèvres, Mia avait compris qu’elle était injuste. Elle baissa le regard, terrifiée à l’idée de la réponse qu’il pourrait donner.

« Vous êtes la seule princesse pour moi. »

C’était une platitude qui n’avait rien de drôle, mais Mia était ravie de l’entendre. Malgré tout, elle trouvait Erica magnifique.

Les princesses sont vraiment belles.

Les cheveux noirs d’Erica étaient brillants et sa façon de se comporter témoignait d’une maturité bien supérieure à son âge. Ces deux éléments la distinguaient de ses pairs.

Au bout d’un moment, Erica sembla remarquer le regard de Mia. Elle lui adressa un sourire, et Mia fit maladroitement de même. Elle était aux anges que la princesse fasse attention à elle. Dès que leur brève interaction prit fin, elle se retourna pour faire face à Finn.

« Chevalier, avez-vous vu ça ? Euh… Chevalier ? »

À un moment donné, son sourire avait disparu, laissant son visage dépourvu de toute émotion.

 

 

☆☆☆

 

Après l’école, j’avais invité quelques amis dans mon dortoir. Daniel et Raymond étaient autrefois mes compagnons d’armes, à l’époque où nous, pauvres garçons de baronnie, formions une clique à l’école. Ils voulaient me parler de quelque chose, alors je les avais emmenés chez moi.

« Bon sang, Léon, tu as vraiment réussi, n’est-ce pas ? » commenta Daniel en s’asseyant à la grande table, impressionné par l’état de mon logement. Un seul coup d’œil à cet endroit suffisait pour comprendre le genre de traitement de faveur que l’académie m’avait accordé.

Tous deux étaient un peu perdus depuis que j’avais atteint les échelons supérieurs. Ils me considéraient clairement comme quelqu’un d’inaccessible. Raymond semblait particulièrement gêné.

« Je suppose que nous devrions vous appeler Seigneur Léon à ce stade. Te mettre dans le même groupe que nous pourrait être pris comme une insulte. »

C’était un peu décourageant pour mes amis de mettre une telle distance entre nous. D’autant plus que je n’avais pas changé depuis que j’avais commencé à fréquenter l’école — attendez, oubliez ça. Ce serait plutôt terrible si je n’avais pas mûri du tout au cours des trois dernières années.

« Ne vous en faites pas », avais-je dit. « Je suis toujours aussi pauvre, même avec mon titre impressionnant. Pas de territoire ni de revenu, vous vous en souvenez ? »

« Arrête ça. Tu es fiancé à la fille d’un duc ! Rien que ça, ça veut dire que tu as gagné dans la vie », dit Daniel en haussant les épaules. « Quoi qu’il en soit, c’est un soulagement de voir que tu es toujours le même Léon. Ce serait vraiment dommage que tu prétendes soudain être trop bien pour nous. »

Raymond et lui avaient souri de soulagement. Raymond ajusta la position de ses lunettes sur son nez. « Ouais, on ne pourrait pas venir te demander conseil alors… Ça craint. »

J’avais offert une tasse de thé à chacun d’entre eux avant de leur demander : « Alors, qu’est-ce que vous voulez comme conseils ? Je suis heureux d’aider, tant qu’il ne s’agit pas d’argent. »

Je pourrais offrir mon aide pour les questions financières, mais je savais, de par ma vie antérieure, que ce n’était pas une bonne idée de mêler des questions d’argent à ses amitiés. J’interviendrais s’ils étaient à bout, mais sinon ? Non. Heureusement, les problèmes d’argent ne semblaient pas être sur la table. Quel plaisir d’avoir deux amis respectables !

L’expression de Daniel était devenue solennelle lorsqu’il expliqua : « Pour être tout à fait honnête, il y a beaucoup plus de femmes qui nous ont approchés cette année que jamais auparavant. »

« Êtes-vous en train de vous moquer de moi pour toute la misère que j’ai vécue au cours de ma première année ici ? Si c’est pour faire preuve d’humilité, vous pouvez tous les deux sortir. » J’étais prêt à chasser ces deux crétins, mais Raymond, paniqué, s’était empressé de donner des précisions.

« Attends ! Nous sommes sérieusement à l’agonie à cause de cela. Je veux dire, bien sûr, c’était un vrai renforcement de l’ego au début, nous aurions pu aussi bien être invisibles pour les filles dans le passé, et maintenant, tout d’un coup, elles essaient désespérément d’être en bon terme avec nous. Ça fait du bien ! »

Raymond semblait suffisamment sincère pour que je l’écoute. Personne ne peut prétendre être un saint parfait, après tout. J’aurais peut-être ressenti la même chose à leur place. Je ne pouvais pas les blâmer de penser : bien fait pour vous, les filles !

Ils étaient revenus assez vite à la réalité.

Daniel regarda ses genoux. « Voir les filles réclamer notre attention m’a rappelé ce qui s’est passé pour nous lors de notre première année. C’est déchirant. Les traiter aussi froidement qu’elles l’ont fait avec moi, même pour plaisanter, c’est un peu minable. C’est pourquoi je n’ai pas non plus envie d’accepter leurs invitations à prendre le thé. »

Au cours de notre première année à l’académie, c’étaient les garçons qui suppliaient les filles d’assister à leurs goûters. Aujourd’hui, les rôles s’étaient inversés. Je sirotais mon thé, surprise par la rapidité avec laquelle les rôles s’étaient inversés.

« Mais tu vois, grâce à ce qui s’est passé à l’époque, nous savons comment sont vraiment ces filles », dit Raymond. Il se tenait la tête entre les mains. « Il est évident qu’elles ne font que se donner en spectacle. Il n’y a aucune chance que nous sortions avec l’une d’entre elles. »

J’avais passé ma dernière année à étudier à l’étranger et je n’étais donc pas au courant des derniers événements. Je devais me fier aux récits de mes amis sur le changement radical de l’atmosphère de l’académie.

« Comment se portent les autres groupes ? » avais-je demandé.

Ils m’avaient expliqué comment se débrouillaient les pauvres fils des baronnies de l’arrière-pays, mais je ne savais rien des autres groupes de l’école. Il y avait beaucoup de garçons riches ou de haut rang. Je voulais savoir ce qu’il en était pour eux.

Daniel fit la grimace. « C’est absolument terrible. Tu as fait le bon choix en étudiant à l’étranger. C’est le pandémonium, pour être honnête, tout le monde, partout, rompt ses engagements. »

Oui, cela ressemblait à un chaos purgatorial.

« La plupart des gars des autres groupes étaient déjà fiancés », déclara Raymond, reprenant là où Daniel s’était arrêté. Il ne leva pas les yeux de ses genoux. « Personne n’avait un besoin urgent de se marier, alors la plupart des gars ont largué leurs fiancées. C’était un véritable chaos, très dur à regarder. Chaque jour, de nouvelles filles se retrouvaient en larmes. »

Daniel se passa une main sur le ventre. « Tant de couples se sont battus, et puis il y a eu des ruptures impitoyables. Le carnage… C’était horrible… J’avais du mal à le supporter. »

Ma curiosité morbide m’avait fait regretter de ne pas l’avoir vu, mais la gêne de mes deux amis à raconter l’histoire m’avait fait comprendre que j’avais eu de la chance de l’éviter.

« La plupart des fiançailles ont donc été annulées, hein ? Attendez un peu ! Qu’est-il arrivé à Milly et Jessica ? Si leurs partenaires ont rompu avec elles, vous devriez faire de même ! »

Au milieu de la discussion, je m’étais souvenu des noms de deux femmes qui étaient pratiquement considérées comme des déesses lors de notre première année à l’école. La plupart des étudiantes étaient cruelles envers ceux d’entre nous qui venaient de familles aristocratiques pauvres, mais ces deux-là étaient gentilles et sympathiques. Lorsqu’elles s’étaient fiancées, la plupart des garçons les avaient félicitées en pleurant à chaudes larmes. J’étais parmi eux. Enfin, je n’avais pas pleuré, mais j’espérais le meilleur pour elles. C’étaient des filles très gentilles.

Mes paroles avaient semblé déclencher les souvenirs de Raymond et de Daniel. Leurs expressions étaient devenues dures.

« Les fiancés de Milly et Jessica ont absolument refusé de rompre. Des tas de gars de l’école ont eu la même idée que toi : essayer d’approcher les filles, en supposant qu’elles seraient disponibles et qu’elles auraient le cœur brisé comme les autres. Nous avons découvert que les gars qui les accompagnaient n’étaient pas prêts à céder. »

« Tout un groupe d’étudiant les a coincés et les a frappés pour essayer de les intimider et les amener à abandonner les filles. »

Cela semblait… extrême. J’imaginais déjà comment cela avait dû se passer, mais j’avais bu une autre gorgée de thé et j’avais quand même demandé. « Laissez-moi deviner. Ça n’a pas marché ? »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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