Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : Mère et fils

Partie 1

L’académie d’Alzer entrait dans son troisième trimestre. Il faisait encore froid dehors, et à la fin des cours, il faisait déjà assez sombre. Les étudiants qui n’avaient pas d’activités en club rentraient immédiatement chez eux une fois les cours terminés, laissant seulement le personnel de l’école et quelques étudiants sélectionnés. Je faisais partie de ce dernier groupe, entraînant Marie derrière moi alors que nous arrivions dans ce qui ressemblait à une salle d’orientation pour étudiants.

Le professeur Clément attendait à l’intérieur. Une silhouette imposante aux muscles saillants, c’était le type même du gentil garçon masculin. Ha ha, je plaisante ! En fait, il parlait de façon efféminée et portait une chemise super serrée qui épousait chaque courbe de son corps. Son ombre noire laissait entendre qu’il pourrait se laisser pousser une barbe impressionnante s’il le voulait. C’était un professeur gentil, cependant, toutes les apparences mises à part.

« Salut, » je l’avais salué nonchalamment en me glissant dans la pièce. « Hm ? Vous êtes le seul ici, professeur ? »

Marie était visiblement irritée par l’absence de la personne qu’elle espérait trouver ici. Le professeur Clément avait croisé ses bras épais et musclés et s’était assis sur sa chaise. « Oh, chérie, Lady Lelia n’a pas encore pu venir ». Le fait qu’il ait l’air si sévère et qu’il ait l’air si féminin laissait une impression inoubliable.

Marie et moi nous étions regardées, puis avions haussé les épaules et nous avions pris place sur les chaises mises à notre disposition. Nous avions décidé de tuer le temps pendant que nous attendions en discutant avec lui.

« Je ne savais pas que tu avais été chevalier de la maison Lespinasse », avais-je dit.

Son expression était devenue nostalgique. « Mon Dieu, Lady Noëlle ne se souvenait pas non plus de moi. C’est dommage, je dois l’admettre, mais les filles n’avaient que cinq ans quand nous nous sommes séparés. Je ne peux pas leur en vouloir. »

Marie avait langoureusement affalé son corps sur le bureau en face d’elle. « Je ne sais pas pour quelqu’un qui se démarque autant que toi ? Ce serait plus étrange si elles oubliaient. Bref, qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? »

Sans perdre un instant, il déclara : « Je resterai aux côtés de Lady Lelia et la protégerai. Quant à Lady Noëlle, je ne pense pas avoir à m’inquiéter tant que vous êtes avec elle, Monsieur Léon. Vous êtes le Gardien de l’arbre sacré, après tout. »

Le Gardien était un titre accordé à une personne qui avait reçu la plus grande bénédiction divine que l’Arbre Sacré avait à offrir. L’arbre donnait cette bénédiction à la personne qu’il jugeait la plus apte à le protéger. À l’origine, dans le deuxième épisode de cette série de jeu vidéo otome, l’un des amoureux avait été choisi pour être gardien. Ce même homme devait également finir avec Noëlle. Depuis que c’était tombé à l’eau, tout notre plan avait été brisé.

J’avais regardé l’horloge. Il était bien plus tard que l’heure à laquelle nous avions convenu de nous rencontrer. Lelia Beltre — ou Lelia Zel Lespinasse, comme on l’appelait maintenant — était censée nous rejoindre pour que nous puissions discuter de nos projets. Comme nous, elle était une Japonaise qui s’était réincarnée dans ce jeu vidéo otome, plus précisément dans la République d’Alzer.

« Lelia est vraiment en retard, n’est-ce pas ? »

Voyant que je commençais à m’agiter, le professeur Clément avait froncé les sourcils en s’excusant. « Je suis désolé, chérie, mais Lady Lelia est une fille occupée. La République jongle avec un tas de problèmes en ce moment, et avec le fait qu’elle soit officiellement reconnue comme une survivante orpheline des Lespinasses… vous devez comprendre qu’il est difficile pour elle de trouver le temps de vous rencontrer comme cela. »

C’est vrai. Lelia ne s’était pas réincarnée en un citoyen ordinaire de la République d’Alzer — elle était née de nouveau dans la famille Lespinasse, autrefois haut placée, en tant que petite sœur jumelle de Noëlle. Elle et Noëlle étaient les seules survivantes après la disparition de la maison, et elle était de plus en plus préoccupée depuis que cela avait été rendu public.

« Oui, mais moi aussi je suis occupée, vous savez ! » Marie se fâcha. « Je veux me dépêcher de rentrer et de commencer à préparer le dîner. À ce rythme, Julius va se remettre à cuisiner des brochettes à la place. On vient littéralement d’en manger ! J’ai besoin d’autre chose avant de devenir folle ! »

Julius était toujours à l’affût d’une occasion de « préparer le dîner », ce qui n’était en fait que son excuse pour faire des brochettes. Et ce n’était pas le cas une ou deux fois par mois. Il était tellement obsédé par le fait de les manger qu’il en voulait pratiquement tous les jours. Marie et moi en étions malades. Bien sûr, c’était gentil de sa part de faire un repas pour tout le monde. Et à sa décharge, il nettoyait après son passage… ou plutôt, il se fâchait avec quiconque essayait de toucher à ses ustensiles de cuisine, alors nous n’avions pas d’autre choix que de le laisser s’en occuper. C’était un énorme progrès par rapport à sa conduite précédente, qui se résumait à n’aider à aucune des corvées. Même s’il aidait à toutes les tâches sous le soleil, cela ne rendrait pas Marie et moi plus désireux de manger des brochettes tous les jours.

Déconcerté par l’emportement soudain de Marie, le professeur Clément réitéra ses excuses. « Je suis vraiment désolé, mes chéris. Monsieur Émile a dû s’occuper d’affaires plus fréquemment ces derniers temps, et Lady Lelia doit aussi quitter la maison pour cela. »

Marie soupira. « Encore Émile ? Bon, je crois qu’il ne faut pas trop s’en faire. Ils sont fiancés. »

Émile Laz Pleven était en effet le fiancé de Lelia, et l’un des amoureux du jeu. Le joueur pouvait se retrouver avec lui, même s’il avait raté un certain nombre de choses, ce qui lui permettait d’arriver à une fin sans un brusque « Game Over ». C’est pourquoi les joueurs l’ont surnommé la « Cueillette facile, Émile ». Une épithète plutôt malheureuse.

Nous avions continué notre conversation avec le professeur Clément en attendant. Après un moment, des pas avaient résonné dans le couloir — et puis la porte s’était ouverte assez violemment. Lelia se tenait sur le seuil, haletant pour reprendre sa respiration. Ses cheveux étaient coiffés de la même queue de cheval que ceux de Noëlle, mais les cheveux de Lelia étaient droits et lisses. Contrairement à ceux de sa sœur, ils étaient uniformément roses, sans ombrage blond. Les différences ne s’arrêtaient pas là, son regard était vif et scrutateur, il n’avait rien du comportement doux de Noëlle. Les deux filles étaient jumelles, donc naturellement elles se ressemblaient beaucoup, mais la poitrine de Lelia était (pour autant que je puisse dire) légèrement moins bien dotée. Je suppose que sa stature plus mince et plus petite y est pour quelque chose.

Un robot rond flottait à côté de Lelia : Ideal. Il ressemblait visiblement à Luxon, bien que ses couleurs soient diffèrents. Il avait un corps bleu et un seul œil rouge. Il l’utilisait pour nous observer, le déplaçant de haut en bas en guise de salutation.

Lelia ne nous avait accordé qu’un bref regard avant de se tourner vers le professeur Clément. « Désolée, mais je vais devoir annuler cette petite réunion. Émile est devant avec une voiture qui attend. Clément, tu viens aussi. »

« Lady Lelia ? Si je ne me trompe pas, ma chérie, j’étais sûr que vous n’aviez rien d’autre de prévu aujourd’hui ? » Il parlait comme s’il faisait office de secrétaire et gérait son emploi du temps. Il était certainement étrange qu’elle ait des plans dont il n’était pas au courant.

Marie avait bondi de sa chaise et avait pointé un doigt dans la direction de Lelia. Quand elle avait parlé, sa voix avait claqué dans l’air comme un fouet. « Ne t’avise pas de nous ignorer ! Nous avons beaucoup de choses à te dire, tu sais ! »

Oui, nous avions beaucoup de choses à discuter : notamment de l’avenir de la République d’Alzer, où se déroule l’intégralité du deuxième volet de la série de jeu vidéo otome. Nous devions également parler de Noëlle et des autres intérêts amoureux, notamment du fait que l’un d’entre eux — Serge — avait disparu. Il était membre de la maison Rault, l’une des six grandes maisons, et son futur héritier. Malheureusement, on ne savait pas où il se trouvait actuellement.

Il y avait une véritable montagne de sujets que nous devions aborder, mais Lelia semblait trop préoccupée par d’autres choses pour s’asseoir avec nous. Elle semblait également mécontente que ses plans originaux aient été perturbés, pour ce que cela vaut.

« Oui, et bien j’ai mes propres problèmes à régler en ce moment ! Et Émile m’a supplié de l’accompagner, alors… » Lelia avait jeté un coup d’œil à Ideal.

Ideal tourna son regard vers moi… non, il regardait en fait Luxon, qui s’était caché non loin. « Nous vous présentons nos plus sincères excuses. Lady Lelia n’a d’autre choix que de s’excuser de ce rendez-vous afin de protéger son statut social. »

Son statut social, hein ? Nous ne pourrions pas discuter beaucoup si sa position sociale était en jeu. Chaque personne a sa propre vie et ses propres circonstances, et peu de gens sont prêts à tout risquer, même pour une cause aussi noble que la paix dans le monde. Marie et moi ne prendrions pas ce risque, nous n’avions donc pas le droit de critiquer Lelia. Nous avions dû accepter sa décision d’annuler.

« Tu ferais mieux de te réserver du temps pour nous plus tard », avais-je insisté.

« Oui, nous ne manquerons pas de le faire, » dit Ideal. « Maintenant, Lady Lelia, Lord Émile vous attend. »

Lelia l’avait écouté à contrecœur et s’était tournée vers la porte. Elle ne semblait pas non plus très satisfaite de cet arrangement. Elle nous avait jeté un bref coup d’œil et avait dit : « Je pars maintenant, mais continuez à chercher Serge, d’accord ? »

Marie avait mis une main sur sa hanche et avait poussé Lelia vers la porte avec l’autre. « Nous avons déjà compris. Dépêche-toi d’aller voir Émile. »

Le professeur Clément nous avait présenté de nouvelles excuses après que Lelia ait disparu par la porte, se sentant clairement mal d’avoir fait perdre de notre temps. Ce n’était pas la première fois qu’elle nous posait un lapin, et ce ne serait certainement pas la dernière, nous étions atrocement conscients de la difficulté de nous consulter comme nous en avions besoin.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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