Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 7 – Après le retour au pays 5 – Partie 1

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Après le retour au pays : Arc – 5 : Festival commémoratif

Partie 1

— À la fin du 8e mois, 1 547e année du Calendrier Continental —

C’était arrivé à la Capitale royale de Parnam, un jour où la chaleur estivale était encore loin de s’estomper, dans la grande salle du château de Parnam où travaillaient les bureaucrates qui s’occupaient des finances (alias la salle des finances).

Dans un coin de cette pièce se trouvait un ensemble de canapés dans une aire de réception, actuellement occupés par Roroa Amidonia, l’ancienne princesse d’Amidonia, qui était maintenant candidate pour devenir la troisième reine primaire de Souma, et le ministre des Finances Gatsby Colbert. Les deux affichaient des regards durs.

Un certain nombre de documents se trouvaient sur la table entre eux. Ces documents étaient à l’origine de leurs maux de tête actuels.

« Qu’est-ce qu’on va faire, princesse ? » demanda Colbert.

« Il n’y a rien qu’on puisse faire, » déclara Roroa en se penchant en arrière dans le canapé et en levant les yeux vers le plafond. Elle avait l’air déprimée alors que Roroa était toujours joyeuse en temps normal. « Bien sûr, j’ai dit : “Si l’un de vous a un festival intéressant à partager, n’hésitez pas à nous le faire savoir”. J’ai aussi dit aux bureaucrates de trouver des idées d’événements qui pourraient faire bouger l’argent. Mais quand même... celui-là n’est-il pas un peu mauvais ? »

Roroa regarda les mots écrits sur le document qu’elle avait pris avec un visage qui semblait avoir mordu dans quelque chose de désagréable.

Colbert ressentait exactement la même chose. « Vous avez raison. Si c’est mal fait, cet événement pourrait causer un problème majeur qui ébranlerait les fondations de notre pays. »

« Je sais, n’est-ce pas ? Franchement ! Les festivals sont censés servir à relancer l’économie, alors je veux des idées plus amusantes, » déclara Roroa.

Tandis que Roroa s’affaissait et soupirait, Colbert sympathisait. Il était son associé depuis qu’ils étaient dans la Principauté d’Amidonia, et était également un expert en matière économique, donc il savait exactement comment elle se sentait.

« Alors... on ignore celui-là ? » demanda-t-il.

Les paroles prévenantes de Colbert firent hésiter Roroa un moment, mais elle finit par se résigner et secoua la tête tranquillement.

« Impossible, j’en ai peur. Il a recueilli un bon nombre de signatures, n’est-ce pas ? J’aurais peur de l’ignorer, » déclara Roroa.

« ... C’est vrai, » répondit Colbert.

« De plus, si nous nous laissons décider en dernier ressort, vous ou moi, si nous finissons par faire un événement ou non, cela risque de nous attirer des ennuis inutiles. Nos positions étant ce qu’elles sont, » ajouta Roroa en se moquant de lui-même.

Incapable de la surveiller plus longtemps, Colbert s’était remonté le moral et avait dit : « Je pense qu’il est préférable de consulter Sa Majesté dans le cas présent. »

« Va-t-on faire en sorte que mon Chéri soit pris dans ce problème ? ... Je ne veux pas..., » déclara Roroa.

« Eh bien ! Si nous voulons mener à bien ce projet, nous aurons besoin de l’autorisation de Sa Majesté, quoi qu’il arrive. Ce n’est qu’une question de savoir si cela se produira plus tôt que tard, » déclara Colbert.

« Oui, tu as raison, mais... c’est moi qui vais lui en parler, et c’est comme ça que je vais faire se sentir mon Chéri... Ne finira-t-il pas par penser que je suis une femme lui causant que des problèmes ? » demanda Roroa.

Les inquiétudes de Roroa s’étaient, à un moment donné, transformées en celles d’une adolescente.

Même avec son sens financier unique, et même si elle pouvait prendre des décisions qui décidaient du sort de la principauté, Roroa était encore une jeune fille de 17 ans. C’était normal qu’elle s’inquiète de la façon dont l’homme qu’elle aimait la voyait.

Pour Colbert, qui voyait Roroa comme une petite sœur, son attitude lui avait fait venir un sourire sur le visage. « D’après ce que je sais de Sa Majesté, il ne vous maltraitera pas pour quelque chose d’aussi petit que ça, princesse. »

« Le penses-tu vraiment ? » demanda Roroa.

« Si vous voulez, je peux moi-même en parler avec lui, » déclara Colbert.

« ... Je pense que je dois moi-même le faire, » déclara Roroa.

Roroa avait pris sa décision, s’était levée, s’était résolue et était allée voir Souma.

Alors qu’il la regardait partir, Colbert l’acclamait dans son cœur.

☆☆☆

« Le “Festival Commémoratif de Gaius” ? » avais-je répété.

Roroa était silencieuse.

Aujourd’hui, comme d’habitude, je m’occupais encore de mes papiers au bureau des affaires gouvernementales lorsque Roroa était arrivée et m’avait présenté un document de quelques pages.

Tout en pensant que la Roroa, habituellement énergique, semblait terriblement réservée aujourd’hui, mon regard était tombé sur les documents, et... il y avait le titre « Ébauche de proposition pour le Festival Commémoratif de Gaius ».

Gaius... hein.

Par Gaius... ça veut dire Gaius VIII, non ? me demandai-je.

Gaius VIII. L’homme qui était le père de Roroa, ainsi que le Prince d’Amidonia.

La Principauté d’Amidonia avait perdu plus de la moitié de son territoire dans une guerre avec l’avant-dernier roi. Pour se venger de cette humiliation, Gaius avait commencé à semer le trouble à l’intérieur du royaume et à chercher une occasion de se venger.

Puis, alors que j’étais en désaccord avec l’ancien général de l’armée, Georg Carmine, Gaius avait vu sa chance et mené les forces de la principauté en envahissant le royaume.

Les forces de la principauté avaient traversé les montagnes d’Ursula, notre frontière sud-ouest avec elles, et assiégé la ville centrale de la région céréalière du sud, Altomura. Gaius avait l’intention de prendre Altomura pendant que Georg et moi nous battions, et d’annexer la région céréalière environnante à son pays. J’en étais sûr.

Cependant, c’était un piège qu’Hakuya avait tendu en utilisant une fausse insurrection de Georg pour attirer Gaius hors de son pays. Afin d’éradiquer les fauteurs de troubles de l’intérieur du royaume, nous avions d’abord dû réduire l’influence de leurs partisans dans la famille princière d’Amidonia.

Après avoir mis fin à la fausse insurrection de Georg et aligné les trois ducs, nous avions immédiatement déclaré la guerre à la principauté.

Puis, faisant croire que j’allais lancer une invasion éclair de Van, la capitale de la principauté, j’avais attendu les forces de la principauté qui s’étaient retirées pour défendre leur capitale dans une plaine près de Van.

Puis, finalement, les forces du royaume et de la principauté s’étaient affrontées à l’extérieur de Van.

En regardant le résultat, les forces les plus nombreuses du royaume avaient vaincu les forces de la principauté qui étaient épuisées par leur retraite, mais les forces de Gaius avaient fait preuve d’un sérieux courage dans la bataille.

Même avec les forces de la principauté dans un état d’effondrement total, Gaius et ses plus proches serviteurs avaient lancé une attaque suicide pour permettre au prince héritier Julius de s’échapper, et s’étaient rapprochés du camp principal du royaume, avec moi dedans.

En raison de ma situation extrême, je m’étais forcé à jouer le rôle de « roi » si profondément à cette époque que je n’avais rien ressenti, mais... en y repensant maintenant, cela me faisait frissonner.

Finalement, grâce à l’aide de Carla et à un certain nombre d’autres facteurs, la lame de la vengeance de Gaius ne m’avait jamais atteint.

Gaius était tombé sur le champ de bataille, et j’avais survécu sans autre incident. Mais un faux pas, et c’était moi qui y serais mort.

Gaius était devenu proche d’un dieu féroce du champ de bataille à ce moment-là pour me faire croire qu’il en était vraiment un.

Organisez un festival commémoratif pour ce Gaius... hein, pensai-je.

Alors que j’avais encore l’air pensif, Roroa ouvrit la bouche, semblant avoir rassemblé sa détermination. « Il a recueilli un bon nombre de signatures dans la région d’Amidonia. Dans un mois, cela fera un an que la bataille près de Van aura eu lieu, n’est-ce pas ? Ils disent qu’ils aimeraient avoir un mémorial pour tous les soldats de la Principauté qui y sont morts. »

« Si un an s’est écoulé depuis cette bataille... alors c’est le premier anniversaire de leur mort, » déclarai-je lentement.

Roroa était silencieuse.

Cela signifiait que ce serait le premier anniversaire de la mort du père de Roroa.

J’avais été forcé de tuer le père de Roroa pour le bien du royaume. C’était arrivé sur le champ de bataille, et elle ne l’avait jamais aimé au départ, alors Roroa disait souvent de ne pas me sentir troublé pour ça, mais... quand même, cela me laissait un sentiment désagréable en moi.

J’avais déjà pensé à Roroa comme à quelqu’un de ma famille. Quoi qu’il arrive, je devais protéger ma famille.

J’avais l’impression d’être arrivé si loin avec cette croyance comme base de ma foi.

Cependant... J’avais tué un membre de ma famille. C’était un fait qui ne disparaîtrait jamais.

Peut-être qu’elle s’était inquiétée de mon silence, parce que Roroa avait commencé à parler avec une gaieté forcée.

« Celui-ci m’a vraiment vaincue. Même moi, je ne sais pas quoi faire. Organiser un tel événement risque d’enflammer leur esprit patriotique. Mais maintenant que nous avons demandé des propositions d’événements, nous devons aller de l’avant. Après ça, il y a ma position en tant qu’ex-princesse d’Amidonia à laquelle je dois penser. Si je l’ignore, ça pourrait causer encore plus de réactions négatives. »

Roroa parlait vite, d’une chose après l’autre. Sa loquacité devait être une représentation de son malaise.

Elle craignait probablement qu’en suggérant qu’elle agissait en tant qu’ancienne princesse d’Amidonia, elle ne cause des désaccords dans sa relation avec Liscia et moi. Ses yeux frémissaient de malaise.

Je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle était coincée entre sa famille qui était du côté du Royaume d’Elfrieden et le peuple de la Principauté d’Amidonia qui la considérait encore comme leur princesse.

Je ne peux pas laisser Roroa ressembler à ça pour toujours..., pensai-je.

Je voulais que Roroa se remette à rire comme sa gaieté des fois irritante.

« Bien sûr, je ne vois pas pourquoi refuser. Faisons ce Festival Commémoratif de Gaius. » J’avais posé la paperasse, j’avais fait comme si de rien n’était et j’avais souri pour Roroa.

Le visage de Roroa, qui avait été un peu abattu, se leva et ses yeux s’élargirent. « Hein !? Le penses-tu vraiment !? »

« Le nom est probablement très bien comme il est, » déclarai-je. « Mais ne le considérons pas seulement comme un mémorial pour le peuple de la principauté, mais pour tous ceux qui sont morts pendant la guerre. Après tout, il y a eu bien plus que quelques pertes du côté d’Elfrieden lorsque les forces de la principauté ont envahi le pays. Transformez-le en un événement qui honore tous les morts de la guerre, s’il te plaît. »

« C’est très bien, mais... vraiment ? C’est vraiment correct ? » Roroa avait encore l’air inquiète. « Mon père... Gaius VIII était un ennemi du royaume, n’est-ce pas ? »

Je m’étais levé de ma chaise et je m’étais tenu devant Roroa. J’avais posé une main sur sa tête alors qu’elle me regardait avec incertitude, et j’avais un peu décoiffé ses cheveux.

« Whoa, chéri, pas si brutal, » avait-elle protesté.

« Quand tu agis d’une manière si réservée, ça me déséquilibre. Je parie que tu t’es dit : “Je ne veux pas qu’il me déteste à cause de la situation gênante de la Principauté”, ou quelque chose comme ça, non ? » demandai-je.

« Ah ! »

J’avais l’air d’avoir touché dans le mile. Roroa cligna des yeux à plusieurs reprises.

J’avais soupiré. « Il n’y a pas de raison de s’inquiéter comme ça. Les autres, dont Liscia, vont s’énerver si tu agis ainsi, tu sais ? »

« Je suis ta fiancée, chéri ! C’est normal que je m’inquiète ! » déclara Roroa.

« Mais si vos positions étaient inversées, ne serais-tu pas aussi en colère ? » lui avais-je demandé.

Roroa s’était calmée, alors je lui avais tapoté la tête à nouveau, plus doucement cette fois-ci.

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Il n’était pas si rare dans mon pays de vénérer ceux que nous avons vaincus à la guerre en tant que dieux après leur mort. »

« Ça ne l’était pas ? » demanda-t-elle avec inquiétude.

« Ouais. Parce que les vaincus sont rancuniers et regrettent quand ils meurent. Afin d’éviter d’être maudits par de telles choses, nous décidons d’apaiser leurs esprits courroucés, les enchâssant comme les divinités protectrices de cette terre, » répondis-je.

Kunitsukami qui avait été vaincu par Amatsukami, Sugawara no Michizane qui avait été chassé de la capitale, Taira no Masakado qui avait eu des rêves pour la région du Kanto et avait été vaincu... C’était peut-être l’amour de mon pays pour une bonne histoire de perdants, mais ceux qui avaient fait de leur mieux et qui avaient échoué étaient vénérés comme des dieux et des divinités protectrices.

Bien sûr, c’était aussi un froid calcul. Ils l’avaient fait pour réconforter leurs âmes tragiques et éviter d’être maudits par leurs rancunes.

Quand je l’avais expliqué, Roroa avait cligné des yeux par surprise. « J’y pensais déjà quand on a eu des problèmes avec l’Orthodoxie Lunaire, mais chéri, ton pays avait une vision très vague de la religion. C’est terriblement laïque, on pourrait dire... »

« Les croyances et les festivals ne sont-ils pas comme ça par nature ? » lui avais-je demandé. « Je pense que les fêtes commémoratives sont plus pour les personnes qui vivent que pour les morts, afin de compenser la tristesse de perdre quelqu’un de précieux pour nous, ou pour nous permettre de l’accepter et de passer à autre chose. »

« ... Ouais. Tu as peut-être raison à ce sujet, » déclara Roroa.

Roroa m’avait finalement fait un sourire. Puis, ayant peut-être réussi à se mettre dans un nouvel état d’esprit, elle avait pris un visage qui combinait son charme habituel avec la ruse d’un commerçant.

« Dans ce cas, mon chéri, puisque tu es d’accord pour approuver le Festival Commémoratif, si on doit le faire, faisons de cet événement un grand spectacle. C’est pour ça qu’on recueillait des propositions. J’aimerais que beaucoup de gens se rassemblent pour ça et lâche de l’argent, » déclara Roroa.

Roroa avait souri comme si elle était une enfant qui me harcelait pour quelque chose.

Cela ressemblait beaucoup à Roroa de commencer une négociation d’affaires dès qu’elle s’était mise dans un nouvel état d’esprit. Je me sentais un peu irrité, mais... c’était mieux que de la voir déprimée.

« Un festival commémoratif qui a un spectacle, hein..., » en entendant cela, je m’étais souvenu de l’un d’eux dans l’autre monde. « Et si on faisait “Tourou Nagashi” ? »

« Toronagashi ? » Roroa inclina la tête sur le côté.

Je garderai le secret sur le fait que j’ai pensé que c’était mignon quand elle a fait ça, pensai-je.

« C’est une façon de renvoyer les morts par le feu. Dans mon monde, le rivage des mers et des fleuves était associé à la mort. Comme la rivière Sanzu qui séparait ce monde de l’autre..., » répondis-je.

« Ohh. On a aussi cette idée dans ce monde. Il y a un grand fleuve entre ce monde et l’autre, et tu as besoin d’un passeur pour t’y emmener, » déclara Roroa.

Ohh, c’était pareil dans ce monde aussi, hein ? Si je me souviens bien, les associations « eau = mort » et « bord de l’eau = frontière entre la vie et la mort » existaient en Orient et en Occident dans l’autre monde. On aurait dit que c’était pareil ici.

Étonnamment, cela pourrait être une compréhension fondamentale que tous les êtres vivants avaient.

« Le Tourou Nagashi consiste à laisser dériver des bateaux avec des offrandes sur le fleuve, qui est associé à la mort, pour réconforter les esprits, » expliquai-je. « J’ai l’impression que c’est un fantasme de voir toutes ces lumières descendre lentement la rivière. »

« Wôw, ça a l’air joli, même rien qu’en t’écoutant en parler ! » s’exclama Roroa.

Puis Roroa avait saisi la main que j’avais posée sur sa tête avec ses deux mains.

« Je prends cette idée ! Faisons ce truc de Toh-roh Nagashi au Festival Commémoratif ! Maintenant que c’est décidé, je ne peux pas perdre mon temps ici ! Je vais demander à Monsieur Colbert de vérifier les chiffres ! »

Après avoir dit ça, Roroa s’était mise à quitter la pièce... et s’arrêta à la porte.

Puis, retournant tout son corps, elle m’avait fait un doux sourire.

« ... Merci, chéri, » dit-elle d’une voix enjouée. Puis elle s’était mise à courir hors de la pièce avec vigueur.

Contrairement à son arrivée, je pouvais entendre ses bruits de pas qui résonnaient au loin.

« C’est comme ça que j’aime, ma Roroa..., » murmurai-je.

Ses bruits de pas résonnaient comme une représentation de son énergie, et je les aimais.

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6 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

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  4. Merci pour le chapitre!

  5. Merci pour le chapitre !

  6. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

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