Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 5 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : L’évêque qui brise le commandement, Souji Lester

Partie 2

Et environ deux semaines après l’événement précédent...

Cette nuit-là, Souji se trouvait dans un certain quartier des plaisirs dans la capitale sainte Yumuen.

Yumuen aurait pu être appelée la Mecque de l’Orthodoxie Lunaire, mais aussi longtemps qu’il y aurait des personnes qui vivraient là, il y aurait un quartier des plaisirs où on pourrait boire de l’alcool et faire la fête avec des femmes. Bien qu’il n’y avait pas d’ecclésiastiques visibles dans le quartier des plaisirs, ils étaient probablement simplement en civil et se mêlaient aux clients ordinaires. Il y avait probablement qu’un seul ecclésiastique assez audacieux pour venir ici et s’amuser dans son uniforme de prêtre (bien sûr modifié), et c’était Souji.

La seule raison pour laquelle la plupart des dons recueillis par Souji allaient directement chez le Cardinal Gold était afin de protéger ce mode de vie libre. Souji n’avait pas envie d’avoir de grandes quantités d’argent pour lui-même. Afin de vivre librement dans cette ville de prudes, il avait besoin d’un puissant protecteur.

Alors que Souji se promenait dans la rue, un vieil homme ivre qui buvait devant l’une des échoppes l’avait interpellé verbalement. « Salut à toi, l’évêque défroqué. Comment vas-tu ? »

Souji se tourna vers le vieil homme et le salua. « Salut mon vieux. Merci pour tous les dons. »

« Eh bien, ce n’est pas comme si quelqu’un d’autre comptait sur moi, » déclara le vieil homme. « Si le pays va tout prendre quand je décéderai, je préfère l’utiliser pour mon copain. »

« Hahaha, » Souji se mit alors à rire. « C’est bon de ta part. Buvons ensemble une prochaine fois. »

Il se sépara du vieil homme, et avant qu’il ne fasse dix pas, une vieille dame portant de beaux vêtements l’interpella. « Quoi, tu n’as toujours pas été viré ? Je ne sais pas pourquoi Lady Lunaria irait faire de quelqu’un comme toi un évêque... »

« Salut, je pensais avoir entendu quelqu’un de méchant, mais c’est juste toi, Mamie, » Souji plaisantait en réponse. « Ne dirait-on pas que tu es encore en pleine forme ? Es-tu sûre que Lady Lunaria n’essaie pas de te dire de venir auprès d’elle ? »

« Hmph ! Si je meurs avant toi, vas-tu prier pour moi ? » répliqua-t-elle. « Si un moine affreux comme toi est celui qui lit mes prières, je me perdrai en chemin vers le royaume des morts ! Je ne veux pas de ça ! »

« Hahaha. Eh bien, tu n’as qu’à vivre aussi longtemps que tu le peux, ma vieille, » répliqua-t-il de son côté.

Ils se disaient des choses horribles, mais ils étaient tous les deux si bons vivants. Il s’agissait du genre de conversation qu’ils pouvaient se permettre parce qu’ils se connaissaient si bien.

Après ça, une femme portant des vêtements très révélateurs l’avait appelé. « Sou ! Bébé, tu n’es pas sorti pour venir jouer avec nous dernièrement. Les filles du magasin sont tristes de ne pas te revoir, tu sais ? »

« C’est promis. Je serai là la prochaine fois que j’en aurai l’occasion, » avait promis Souji.

« Tu dis cela, mais j’ai entendu des rumeurs selon lesquelles tu aurais trouvé quelqu’un de spécial, » répliqua la femme.

« Hehe, penses-tu que n’importe quelle femme s’approcherait de moi avec cette tête ? » Quand il avait dit cela, il avait giflé le sommet de sa tête lisse et bronzée, et tout le monde à proximité éclata de rire.

Il avait été traité comme une nuisance dans l’église principale, mais ici, dans le quartier des plaisirs, Souji était un homme populaire.

Tout en marchant dans le quartier des plaisirs comme ça, Souji s’était soudainement arrêté. Puis, se retournant, il parla en direction d’une sombre allée.

« Pourquoi ne sortez-vous pas afin que je puisse vous voir ? Je n’aime pas trop avoir du monde qui me suit, » déclara Souji.

Après que Souji ait déclaré ça, un homme qui se faisait passer pour un pèlerin avec tout son corps couvert d’une cape à capuche recouverte de poussière était sorti de l’obscurité. Son visage était couvert par la capuche, mais le nez pointu de ce qui semblait être un homme-animal était visible au-dessous.

L’homme s’inclina devant Souji sans retirer sa capuche. « Pardonnez-moi pour ça. Quand m’avez-vous remarqué ? »

« Vous m’avez suivi depuis que je suis entré dans le quartier des plaisirs, n’est-ce pas ? » demanda Souji. « Je suis un ancien aventurier, et la détection des ennemis était l’un de mes rôles dans le groupe. Je suis sensible quant aux présences des autres. »

« Qu’est-ce qu’un homme comme vous fait en tant qu’évêque ? » demanda l’homme-bête encapuchonné.

« J’ai échoué une fois dans un donjon et j’ai été gravement blessé, » répondit Souji. « Cela s’est passé dans ce pays, et pendant que j’aidais le vieil évêque qui a pris soin de moi... C’est arrivé en quelque sorte naturellement. J’ai alors établi une connexion avec les croyants, et je l’ai gardée depuis que le vieil homme est décédé. »

« Je vois..., » l’homme masqué acquiesça de satisfaction, puis se dirigea vers Souji. Mettant une main dans sa poche, il essaya de sortir quelque chose.

Souji s’était mis sur ses gardes, pensant que c’était une arme, mais il devint d’un coup moins tendu une fois qu’il avait vu l’objet offert. L’homme tenait une bouteille de vin chère.

« Je voudrais partager un verre avec vous, et si possible, dans un endroit au calme, » déclara l’homme-bête.

« ... Hmm, » murmura pensivement Souji.

L’homme ne semblait pas être un assassin envoyé par l’un des plus hauts gradés de l’église qui voulait se débarrasser de lui, alors Souji baissa la garde. Il n’y avait pas beaucoup d’hommes-bêtes dans ce pays. S’il n’était pas un assassin engagé par l’église, cet homme venait probablement d’un autre pays. Quelle affaire un étranger pourrait-il avoir avec lui ?

Souji avait ri. « Eh bien, voulez-vous venir chez moi ? »

L’homme encapuchonné hocha la tête. « D’accord, cela me convient. »

Et ainsi, les deux hommes avaient marché ensemble à travers le marché en pleine nuit. Souji vivait dans une maison délabrée dans les bords d’Yumuen.

Au moment où ils étaient entrés dans la pièce sombre où ils n’étaient qu’eux deux, le nez de l’homme à capuche avait tressailli. « Cette odeur est... »

« Ça pue ? » demanda Souji en riant et en allumant les bougies. « Je suis un homme qui vit seul, alors désolé pour ça. Eh bien, essayez de l’endurer. »

« Non, je pense que l’endroit est bien entretenu, » répliqua l’autre.

En fait, pour quelqu’un ayant une personnalité légère et ouverte d’esprit comme Souji, la chambre était d’une propreté irréprochable. Il n’y avait pas de détritus qui traînaient, et aucune poussière n’était accumulée sur les meubles. Ce qui avait plus attiré l’attention de l’homme était...

« Est-ce l’odeur... des médicaments ? » demanda l’homme.

Quand l’homme encapuchonné lui avait fait la remarque, Souji avait cessé de rire. Il fixa l’homme pendant un moment, puis, comme s’il abandonnait, il haussa les épaules avant de lui parler d’un ton plus convivial. « Toi, tu as un bon nez. »

« Nous, les hommes-bêtes, avons un nez assez précis comparé aux humains, alors oui, » l’homme avait tiré sur sa capuche afin de révéler le visage d’un loup. Il baissa la tête. « Je suis connu sous le nom d’Inugami [1]. C’est un plaisir de faire votre connaissance. »

Souji avait porté une main à son menton et avait demandé. « Cela ne me dérange pas de mieux nous connaître, mais... est-ce ton vrai nom ? »

« Comme vous l’avez déduit, ce nom est un alias, » déclara Inugami.

« Bien sûr que je le savais. Si un individu doit cacher son identité pour se faufiler dans ce pays, il ne peut honnêtement pas me dévoiler son vrai nom, n’est-ce pas logique ? » demanda Souji.

Même en disant cela, Souji préparait les choses pour pouvoir boire. Sur une étroite table, il avait disposé deux verres, avec un peu de pain et du fromage. Les deux hommes s’étaient assis l’un en face de l’autre à la table, et avaient commencé par porter un toast.

Souji versa le contenu de la bouteille qu’il avait reçue d’Inugami dans les verres, et en sirotant de petites quantités d’alcool à la fois. Puis il demanda. « Alors, d’où viens-tu ? »

« Elfrieden... mais je suppose que je devrais maintenant dire le Royaume de Friedonia, » répondit Inugami.

« Le pays avec un héros d’un autre monde qui est devenu roi, hein ? » demanda Souji.

Le fait de servir en tant qu’évêque dans un environnement fermé comme l’Église avait tendance à rendre quelqu’un un peu ignorant de ce qui se passait dans le monde extérieur, mais même Souji avait entendu des rumeurs sur le Roi Héros d’Elfrieden. On lui avait cédé le trône immédiatement après avoir été convoqué dans ce monde, puis il avait fait sortir le Royaume d’Elfrieden de sa lente déchéance. Après ça, il avait éliminé les menaces touchant à son autorité effectuée par des acteurs internes et externes, et maintenant il avait même entièrement et pacifiquement annexé la Principauté d’Amidonia, transformant ainsi son pays en une puissance qui pourrait même rivaliser avec l’Empire.

Même en entendant cela, cela semblait être les accomplissements d’un homme aux talents multiples, mais on ne parlait jamais vraiment de la contribution personnelle du roi Souma dans tout cela. Dans d’autres pays, tout ce dont ils entendaient parler était le Capitaine d’Argent de la Garde Royale et le Capitaine aux Cheveux Rouges de la Force d’Attaque de l’Armée du côté des militaires. Pour les civils connus à l’extérieur, les seuls dont on parlait étaient le Premier ministre à la robe noire et le Seigneur Ishizuka, le dieu de la nourriture et tous les autres qui avaient réalisé de grandes choses de leur côté. Il n’y avait quasi rien à propos du roi.

S’ils avaient pu voir le Joyau de Diffusion de la Voix, les choses auraient pu être différentes, mais la seule réalisation du roi Souma dont on avait parlé dans d’autres pays était qu’il avait la sagesse d’embaucher ces personnes-là. Voilà pourquoi Souji ne savait pas comment juger correctement le roi héros.

« Le pays semble prospérer, mais quel genre d’homme est votre roi ? » demanda Souji en reprenant une manière de parler plus formelle.

« Eh bien... je ne le comprends pas vraiment, » répondit Inugami.

« Oh, voyons..., » s’exclama Souji.

« Ses capacités martiales ne sont pas différentes de celles d’une personne du peuple, » répondit Inugami. « Même avec une formation appropriée, il ne serait guère mieux qu’un soldat de base. En ce qui concerne sa capacité à commander, il laisse cela à ses subordonnés, donc je ne peux rien en dire. Il semble avoir un bon niveau d’ingéniosité, mais il l’utilise afin de créer de nouveaux systèmes pour le pays et pour faire d’autres choses qui ne sont pas immédiatement perceptibles pour le commun des mortels. »

« Il ne me semble pas si bon que ça, » déclara Souji.

Inugami avait fait une grimace mélangée à un sourire. « Cependant, si je peux dire une chose à son sujet, ce serait que, sans aucun doute, ceux qui sous-estiment Sa Majesté semblent toujours se retrouver menés par le bout du nez jusqu’à une situation désagréable. Même la Sainte de l’Orthodoxie Lunaire ne faisait pas exception. »

« Une sainte ? L’un des plus hauts rangs aurait-il fait quelque chose ? » Inugami avait dit à Souji ce qui venait de se passer.

Il avait mentionné le fait que l’État Pontifical Orthodoxe avait offert au Royaume de Friedonia une offre où ils nommaient le roi Souma en tant que « roi saint » en échange de faire de l’Orthodoxie Lunaire leur religion d’État. En raison du danger des incitations à la rébellion venant des adeptes de l’Orthodoxie Lunaire dans le pays, le royaume s’était trouvé dans une position où il serait difficile de refuser.

En réponse à cette situation, le roi Souma avait refusé d’être nommé roi saint, et avait choisi de reconnaître l’Orthodoxie Lunaire comme une « religion d’État ». Puis Souma s’était adressé à toutes les religions du pays, les informant de son intention que « toute religion qui s'enregistre et passe une enquête réalisée par le pays sera reconnue comme une religion d’État », déclarant ainsi que les religions opérant dans le pays seraient sous sa direction à l’avenir.

Au début, Souji était un peu décontenancé, mais il laissa échapper un rire enthousiaste. « Hahaha, bien fait pour eux ! Les intrigues des supérieurs ont donc mal tourné là-bas ! »

D’une certaine manière, il riait de la façon dont ses compatriotes avaient été battus. Puis, après avoir vidé le reste de son verre, il l’avait posé sur la table.

« Hmm... Mais les plus hautes instances resteront-elles vraiment calmes après ça ? Ces mecs sont vraiment tenaces. Même si cela vous a fait gagner un peu de temps pour le moment, ils vont venir avec un nouveau coup assez tôt, ne le croyez-vous pas ? » demanda Souji.

« Tout à fait, » répondit Inugami. « C’était quelque chose sur quoi Sa Majesté était également préoccupée. Cela nous amène à ceci, » il avait sorti une lettre de sa poche et il l’avait donnée à Souji. « Il s’agit d’une lettre qui vous est adressée de la part du Premier ministre Hakuya. »

« Pour moi ? » demanda Souji.

« Si vous la lisez, je crois que vous comprendrez pourquoi, mais notre Premier ministre souhaite votre venue dans le royaume afin que vous deveniez l’évêque qui dirigera les croyants de l’Orthodoxie Lunaire là-bas, » résuma Inugami.

« Moi en tant qu’évêque du royaume..., » quand Souji avait parcouru la lettre, il avait trouvé plus ou moins les mêmes choses qu’Inugami avait dites, mais en des termes plus polis. Il avait fini de lire la lettre et l’avait posée sur la table. « Cela a du sens. En d’autres termes... en mettant une personne corrompue comme moi comme évêque du Royaume, vous voulez séparer les adeptes de l’Orthodoxie Lunaire se trouvant dans le royaume de ceux de l’État Pontifical Orthodoxe a proprement parlé. »

Quand l’État Pontifical Orthodoxe avait donné des instructions à leurs disciples dans d’autres pays, ils étaient d’abord passés par l’évêque local qui représentait les croyants dans ce pays. À partir de là, cet évêque transmettrait les directives de la patrie aux églises individuelles à travers tout le pays. Donc, si le royaume pouvait remplir ce siège d’évêque avec une personne qui n’était pas si loyale envers leur patrie et l’église principale, qui pourrait facilement être gagnée à leur cause, il serait possible d’exclure toute directive de la part de la patrie.

Je vois. Ils ont bien réfléchi, pensa Souji.

« Était-ce le plan du roi ou celui du Premier ministre ? » demanda-t-il.

« C’était le plan du Premier ministre de vous inviter chez nous, Sire Souji, » répondit Inugami.

« Je comprends. Ils sont tous les deux rusés... Non, ils sont totalement des fraudeurs, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en parlant à Inugami.

Notes

  • 1 Inugami : Dans la mythologie japonaise, un inugami (犬神, « dieu chien ») est un type de shikigami, émanant d’un chien et lui ressemblant. Généralement, il exécute une vengeance ou agit comme gardien si l’inugami-mochi, ou « le propriétaire de l’inugami », le lui ordonne. Les inugami sont extrêmement puissants, capables d’exister indépendamment de leur propriétaire et même de se retourner contre lui. Ils peuvent aussi posséder un être humain.

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6 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre

  3. Merci pour le chapitre et bonne continuation!

  4. Merci pour le chapitre.

  5. Super chapitre !

  6. Merci pour le chapitre.

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