Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 2 – Chapitre 1

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Chapitre 1 : Un Signe

Nous nous trouvions au milieu du 9e mois de la 1.546e année du Calendrier Continental.

À Elfrieden, où les quatre saisons étaient particulièrement distinctes, même par rapport aux autres pays continentaux, la chaleur persistante de l’été avait disparu et nous étions maintenant dans une saison plus tempérée. Il s’agissait de la saison des récoltes abondantes, lorsque la crise alimentaire de ce pays devrait être résolue.

Même avec une telle saison qui se trouvait devant eux, il restait quand même un malaise dans le royaume. La source de ce malaise résidait dans l’opposition entre le nouveau roi, Souma Kazuya et les trois ducs.

Souma, qui aurait été invoqué en provenance d’un autre monde en tant que héros, avait eu son potentiel reconnu par l’ancien roi, Albert Elfrieden, qui lui avait alors cédé le trône. Avec le soutien de la fille de l’ancien roi, Liscia, qui était devenue la fiancée de Souma, Souma avait agi afin d’enrichir le pays et renforcer l’armée. Il avait rassemblé autour de lui une grande variété de personnes douée, avait résolu la crise alimentaire, avait créé un réseau de transport et s’était même impliqué personnellement dans l’aide apporté après une catastrophe. Tout cela aurait pu être un peu trop simple pour qu’on puisse l’appeler un héros, mais son règne stable avait le soutien de la population.

D’autre part, les trois ducs étaient les trois personnes qui contrôlaient les forces terrestres, aériennes et maritimes du royaume.

Le général de l’Armée de Terre du Royaume d’Elfrieden, le Duc Georg Carmine, qui était un homme-bête de type lion.

L’amiral de la Marine du Royaume d’Elfrieden, la Duchesse Excel Walter, qui était une femme serpent de mer.

Le général de l’Armée de l’Air du Royaume d’Elfrieden, Le Duc Castor Vargas, qui était un Dragonewt.

Ces trois personnes avaient protégé le royaume pendant de longues années, mais ils n’étaient toujours pas fidèles au nouveau roi, Souma, et ils avaient rassemblé leurs propres troupes et s’étaient positionnés dans leur propre territoire. Leurs intentions n’étaient pas encore très claires, mais des trois ducs, le général d’armée Carmine avait accueilli les nobles qui avaient fait l’objet d’une enquête de Souma pour corruption, et ainsi, il avait clairement établi une position d’opposition vis-à-vis de ce nouveau roi.

Le nouveau roi Souma et le général d’armée de terre, Georg Carmine.

La population croyait que ce n’était qu’une question de temps avant que ces deux personnes ne soient entrées en conflit.

***

« Souma, écoutez-moi, » me disait Liscia. « Dans les guerres de ce monde, c’est la coordination entre les forces terrestres et aériennes qui est importante... »

C’était un jour où, avec des choses qui se développaient peu à peu, vous pouviez vraiment sentir que c’était maintenant l’automne. Ce jour-là, j’avais demandé à Liscia de venir afin de me donner un cours sur les guerres de ce monde. Comme le conflit inévitable avec Georg, qui abritait en ce moment les nobles corrompus, et avec Amidonia, qui manœuvraient dans l’ombre, se rapprochait de plus en plus, je voulais avoir au moins une compréhension de ce qui se passait sur un champ de bataille.

Bien sûr, en tant qu’amateur total, je ne commanderais pas moi-même les troupes. Quand la guerre arrivera, j’allais probablement agir en laissant le contrôle de mes forces personnelles, l’Armée Interdite, au Capitaine de la Garde Royale, Ludwin. Même si, en tant que roi, et donc celui qui devait décider d’ouvrir ou non les hostilités, je sentais que je devais connaître ces choses-là, et donc j’avais demandé à Liscia de m’apprendre.

Même si elle était de la royauté, elle avait obtenu son diplôme de l’Académie des Officiers et était suffisamment formée sur les questions militaires que Ludwin avait déclaré à propos d’elle : « Même si elle n’a pas l’expérience de mener une grande armée, elle possède suffisamment de courage pour le faire et n’aurait aucun problème à en commander une. »

Honnêtement, je voulais juste avoir un aperçu de la façon dont une escarmouche fonctionnait, alors elle aurait pu le simplifier, mais Liscia était trop sérieuse concernant ce genre de sujets. Elle avait même préparé un tableau noir pour pouvoir dessiner des diagrammes afin de m’expliquer certaines choses, transformant cela en quelque chose proche d’une conférence qu’on pourrait trouver dans son école d’officiers.

Liscia avait dessiné deux cercles sur le tableau, mettant un label "Notre Armée" et "L’Armée Ennemie". Elle avait également écrit les mots "force terrestre" et "force aérienne" dans les deux cercles.

Mais maintenant, je devrais vous informer d’une chose. Ce que l’on entend par "force terrestre" ou "force aérienne" était différent de ce que vous vous attendez à voir sur la Terre. Les guerres dans ce monde étaient encore effectuées par des chevaliers en armure, donc, si vous regardiez le style, c’était semblable à la guerre de Cent Ans. Cependant, dans ce monde, il y avait de la magie et il y avait aussi des créatures fantastiques telles que les wyvernes.

Dans les forces terrestres, il n’y avait pas seulement de l’infanterie, de la cavalerie et des archers, il y avait aussi des mages. Et quant à la force aérienne, elle n’était pas composée d’avions de chasse, elle était composée de chevaliers-wyvernes, qui se battaient sur le dos de grands lézards volants. De ce fait, la manière dont se déroulaient les batailles finissait naturellement par être différente de celle de la Terre.

« Je ne connais pas le déroulement des batailles navales, donc ce dont nous allons discuter ne couvrira que les batailles terrestres, d’accord ? » Déclara Liscia. « Tout d’abord, sur le champ de bataille, les forces aériennes et terrestres des deux camps commenceront à se battre pratiquement au même moment. »

Liscia avait d’abord tracé des flèches collées sur les deux forces terrestres et les avait poussées l’une dans l’autre.

« La bataille entre les forces terrestres respecte une certaine procédure. Cela commence par les tirs à longue distance des archers et des mages, puis, lorsque la formation ennemie se brise, l’infanterie avance et charge l’adversaire. Les chevaliers et la cavalerie légers cherchent des ouvertures, chargeant en petits nombres afin de perturber la formation de l’ennemi, ou en masse, chargeant l’ennemi, suivi par l’infanterie, afin de briser l’unité ennemie. Nous appelons cette tactique le “Cisaillage”, et ce qui arrive après est appelé le “Déferlement”. C’est probablement assez semblable aux batailles dans votre monde, n’est-ce pas ? »

« ... Eh bien, nous ne lançons pas des sorts depuis l’arrière sur les lignes ennemies, mais en dehors de cela, je pense que c’est pareil, » dis-je.

D’une certaine manière, ceci me faisait me rappeler des souvenirs de quand j’avais regardé les scènes de combat dans une série dramatique de Taiga [1].

Il commençait par un échange de tir à l’aide d’arquebuse et de l’arc et de flèches. Ensuite, lorsque les soldats à pied ashigaru [2] avaient reçu l’ordre de charger, ils avaient avancé sous les tirs des fusils, et même s’ils avaient été abattus en masse, ils avaient avancé jusqu’à l’ennemi. Parce qu’il était difficile d’utiliser des armes à distance pour frapper des ennemis une fois qu’ils avaient été autorisés à se rapprocher, les défenseurs enverraient leur propre unité de soldats ashigarus, et à partir de là, les deux unités d’Ashigaru se battraient l’une contre l’autre. Parce que ce monde n’avait pas développé d’armes à feu, il serait plus facile de penser à la magie en remplacement des arquebuses.

Ensuite, Liscia avait tiré les flèches depuis les deux forces aériennes, en les amenant aussi l’une contre l’autre.

« Et, en même temps que les deux forces terrestres entrent en collision, les forces aériennes s’écraseront aussi l’une contre l’autre. S’ils peuvent prendre le contrôle de l’espace aérien au-dessus du champ de bataille, alors la cavalerie wyverne peut voler à des altitudes que les flèches ne peuvent pas atteindre pour laisser tomber des barils de poudre (une sorte de bombe). » (Liscia)

« C’est... très brutal. » Dis-je.

C’était comme... l’arrivée de la peur et de la douleur qui les frappées d’un coup, mais sans moyen de se défendre face à ça.

« Mais, dans ce cas, est-ce que l’armée de l’air n’est-elle pas la clé de la victoire ou de la défaite lors d’une bataille ? » Demandai-je.

« Non, » dit-elle. « La bataille entre les forces aériennes ne décide presque jamais du résultat d’une bataille. »

« Hein !? Mais, tout à l’heure, vous avez dit que si vous pouviez prendre le contrôle de l’air, vous pouvez attaquer sans qu’il soit possible de riposter. » Dis-je.

« Oui, je l’ai dit. C’est précisément pour cela que l’objectif principal de la bataille aérienne n’est pas de prendre le contrôle de l’espace aérien, mais d’empêcher l’autre côté de prendre le contrôle de l’espace aérien. » (Liscia)

Ensuite, Liscia écrit "1.000" à côté de la force aérienne de notre armée et "500" à-côtés de l’ennemi.

« Les chevaliers-wyverne ne sont qu’une petite fraction de l’effectif de l’armée. Dans le royaume Elfrieden, il y a 1000 chevaliers, et dans la Principauté d’Amidonia, environ 500 chevaliers. Maintenant, en entendant cela, vous pourriez penser à un combat direct, notre équipe gagnerait, mais l’ennemi sait qu’ils sont dans une situation de désavantage numérique. Ils ne tenteront pas activement de faire une offensive. Ils vont donc se limiter à la défense. Si nous essayons une attaque massive, alors nous subirons des pertes bien plus lourdes que prévu. Il faut beaucoup de temps pour entraîner un seul chevalier-wyverne, alors on ne peut pas accepter ce genre de pertes. » (Liscia)

« Ah, je pense que j’ai compris maintenant. Fondamentalement, sur le champ de bataille, le travail de l’armée de l’air est de protéger son espace aérien jusqu’à ce que la bataille entre les deux forces terrestres soit décidée, n’est-ce pas ? » (Souma)

« Vous l’avez bien compris... Cependant, si notre force aérienne est considérablement plus puissante que celle de l’autre pays, alors il y a des situations où les choses peuvent être décidées par la seule bataille aérienne. » (Liscia)

Liscia se tourna vers la carte du continent se trouvant sur un tableau, puis souligna du doigt le grand pays sur le bord ouest, l’Empire Gran Chaos. Puis elle désigna la chaîne de montagnes L’Étoile du Dragon dans le centre et le Royaume des Chevaliers Dragons Nothung au nord.

« L’Empire Gran Chaos possède des unités de l’armée de l’air qui ne sont pas organisées autour de wyvernes, mais d’un autre type de montures appelées Griffons. » (Liscia)

« Lorsque vous dites Griffons... Est-ce que ce sont ceux avec la tête d’un aigle, et un corps qui ressemble à un lion avec une paire d’ailes ? » Demandai-je.

« Oui, » me répondit-elle. « Ils ne peuvent pas effectuer de vol continu sur une aussi longue durée comme peuvent le faire les wyvernes, mais ils peuvent faire des virages serrés dans les airs, et ils peuvent ainsi dominer les wyvernes dans un combat aérien. Et en plus, l’Empire possède aussi un grand nombre de wyvernes. Ceci les rend extrêmement dangereux. »

D’après ce que j’entendais, les wyvernes étaient comme des bombardiers, alors que les griffons étaient comme des chasseurs. Les deux avaient des forces et des faiblesses selon la façon dont ils étaient utilisés, mais quand il s’agissait d’une bataille, les chasseurs qui pouvaient faire des virages plus serrés seraient les plus forts des deux. Pendant que j’étais assis là, satisfait de ma propre explication, Liscia continua à parler.

« Ensuite, la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon et le Royaume des Chevaliers Dragons Nothung ont des dragons. » Déclara-t-elle.

« Maintenant que vous le dites... Je pense que j’ai entendu parler d’eux quand nous avons trouvé les os du dragon pour faire le bassin de sédimentation. » Dis-je.

Les dragons avaient un degré de Puissance Magique incomparablement supérieur à ce que les wyvernes avaient, ils étaient intelligents, ils comprenaient le langage humain, et apparemment ils pouvaient même prendre une forme humaine. Bien qu’ils ne tombent pas dans la classification de l’humanité, il existait un pacte de non-agression mutuelle avec l’humanité et ils avaient ainsi construit leur propre pays dans la chaîne de montagnes de L’Étoile du Dragon. En matière d’apparence, alors que les wyvernes avaient des ailes au lieu de leurs pattes antérieures, comme les ptérosaures, les dragons avaient des ailes, mais ils avaient aussi des jambes avant et des jambes à l’arrière, ressemblant plus à la conception occidentale des dragons de la Terre.

« Au nord de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, dans le Royaume des Chevaliers Dragon Nothung, il y a des chevaliers-dragons qui ont formé des contrats avec des dragons de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon. » Déclara Liscia.

Liscia continua. « Un chevalier-dragon prend un dragon en tant que partenaire, et en échange de leur aide afin de produire des descendants, le dragon leur prête leur force sur le champ de bataille. Fondamentalement, ils se marient avec les dragons. »

« Hmm... Puis-je penser à eux comme une version améliorée de la cavalerie wyverne ? » Demandai-je.

« Ils sont semblables, mais les chevaliers de dragon sont d’une puissance bien plus importante. Quand un dragon et son chevalier deviennent ainsi mari et femme, ils sont en parfaite synchronisation l’un avec l’autre. Même 1 000 soldats de la force terrestre ne seraient pas de taille face à eux. J’ai entendu dire qu’ils avaient même réussi à repousser une invasion de l’Empire quand elle était à son apogée, alors même que l’Empire avait son unité de Griffons. » (Liscia)

« Et bien... dans ce cas, ils ont en définitive la force aérienne la plus puissante, » dis-je.

C’était donc comme s’ils allaient dans la bataille tel un couple marié qui participerait à une course à trois jambes. Non, dans leur cas, je suppose que ce serait une course à cinq jambes.

En passant, les dragonewts, comme le général des Forces Aériennes Castor Vargas, étaient une race née de l’union entre ces dragons et leurs chevaliers. Quand un enfant naissait de l’union d’un dragon et d’un chevalier, ce pouvait être un dragon, il pourrait aussi appartenir à la race du chevalier, ou pour finir, il pouvait être un dragonewt. Il n’y avait aucun moyen de prévoir de quelle race il serait. C’était totalement aléatoire. D’un autre côté, un dragon ne pouvait pas naître d’un dragonewt. Et si un Dragonewt épousait une autre race, alors il y avait 50 pour cent de chance qu’un dragonewt soit le résultat de cette union, alors ils étaient assez nombreux.

« Attendez, hein !? Pourquoi avons-nous commencé à nouveau à parler de ça ? » Demandai-je.

« Parce que nous parlions de la difficulté pour la cavalerie-wyverne d’être le facteur décisif dans la bataille, souvenez-vous de ça ? » Liscia me regarda, consternée.

Oh ! D’accord ! Oui, c’est vrai.

Ensuite, Liscia avait dessiné une image d’un château sur le tableau. « C’est une tendance qui devient particulièrement évidente dans les batailles contre un château. À première vue, vous pourriez penser que la force aérienne pourrait survoler les murs du château, attaquant directement le château et la ville, mais c’est actuellement impossible. »

« Pourquoi n’est-ce pas possible ? » Demandai-je.

« Parce qu’il y a ce que vous pourriez appeler des tueurs de forces aériennes, des lanceurs de carreaux antiaériens, installés sur les murs des châteaux. » (Liscia)

Selon Liscia, depuis l’instant où les chevaliers wyverne étaient apparu dans ce monde, il y avait eu des recherches effectuées pour avoir des contre-mesures contre eux. C’est parce que, si les chevaliers-wyverne étaient autorisés à survoler les murs en toute impunité, c’était une menace pour la sécurité de l’État. Afin de contrer la cavalerie wyverne, le lanceur à répétition de carreaux anti-air avait été inventé.

À l’intérieur d’une grande boîte rectangulaire, il y avait de petits compartiments, comme un nid d’abeille, et chacun d’eux était un carreau. Les carreaux avaient leur distance de vol augmentée grâce à des sorts attachés sur eux, et ils poursuivaient tous ce qui s’était présent dans les cieux. Le lanceur de carreaux à répétition antiaérien pouvait envoyer plusieurs dizaines de ces carreaux simultanément.

Si un chevalier-wyverne se rapprochait trop près du mur, les carreaux tirés par les lanceurs à carreaux antiaériens les attaqueraient tels des missiles à tête chercheuse.

« C’est pourquoi, afin de pouvoir bombarder une ville, il fallait d’abord attaquer les murs du château depuis le sol afin de détruire les balistes. » Expliqua Liscia. « Jusque-là, le travail de l’armée de l’air est uniquement de protéger l’espace aérien se trouvant au-dessus des forces terrestres. »

« Je vois... Les prises de châteaux sont comme une impasse à trois voies, » dis-je.

Les forces terrestres étaient battues par les forces aériennes, les forces aériennes étaient battues par des lanceurs à carreaux et les lanceurs étaient battus par des forces terrestres. C’était à cause de ces forces et faiblesses interconnectées que Liscia avait déclaré que la coordination entre les forces aériennes et les forces terrestres était importante. En gros...

« Pour le moment, en mettant de côté la marine, dans la situation actuelle, où nous n’avons pas la force terrestre ou de force aérienne, alors si la Principauté d’Amidonia devait nous envahir, alors nous n’aurions aucun moyen de nous en occuper, n’est-ce pas ? » (Souma)

Liscia resta silencieuse.

Le royaume d’Elfrieden avait une main-d’œuvre totale d’environ 100 000 soldats.

Pour rompre ça, l’armée personnelle du roi, l’Armée Interdite, comptait plus de 40 000 hommes.

40 000 hommes dans l’armée de terre, dirigée par Duc Georg Carmine.

10 000 dans la marine, dirigée par Duchesse Excel Walter.

1000 dans l’armée de l’air, dirigée par Duc Castor Vargas.

Tout d’abord, en ce qui concerne l’armée personnelle du roi, l’Armée Interdite, en réalité, seulement environ 10 000 soldats de ces troupes pouvaient être mobilisées. Pour le public, l’Armée Interdite comptait plus de 40 000 personnes dans ses effectifs, mais ce nombre comprenait également les mercenaires envoyés par l’État mercenaire, Zem, ainsi que les forces personnelles des nobles qui n’étaient pas attachés à l’armée de terre, à la marine ou à l’armée de l’air. De ceux-là, j’avais déjà résilié notre contrat avec les mercenaires zemish. Cela avait été en partie pour diminuer les dépenses, et en partie à cause des conseils de Machiavel vis-à-vis de la confiance qu’on pouvait avoir envers les mercenaires. En plus de cela, bien que les choses puissent être différentes dans une bataille contre Amidonia, dans le prochain conflit entre moi et les trois ducs, beaucoup de personnes de la noblesse allaient devenir des alliés des bons jours (seulement là quand tout va bien, trahissant au moindre problème). Si c’était vraiment pour une guerre contre les trois ducs, alors je ne pourrais probablement pas compter sur l’utilisation de leurs forces personnelles.

En tant que tel, le nombre de troupes que je pourrais déployer serait d’environ 10 000 hommes, composé de la Garde Royale et des forces dont j’avais un contrôle direct.

L’armée que je contrôlais directement était presque entièrement composée d’infanteries (800 membres de la Garde Royale étaient de la cavalerie lourde), mais parce que récemment, je les avais mis au travail sur des projets d’infrastructure, tous avaient aussi les compétences requises pour être des ingénieurs militaires. De plus, dans mes forces personnelles, il y avait aussi 500 mages de terre tout comme Kaede.

Maintenant, comme pour les trois ducs, si je devais vous donner un bref aperçu de la situation, c’était ce à quoi cela ressemblait.

Tout d’abord, il y avait les 10 000 hommes de la marine. La plupart d’entre eux étaient les équipages des cuirassés, des croiseurs, des destroyers ou des torpilleurs. Il n’y avait qu’environ 2 000 marines qui pouvaient aller à terre afin de se battre. Alors, même si nous devions les combattre, parce que ce serait sur terre, ils n’étaient pas une menace.

Cependant, leur amiral, la Duchesse Excel Walter, justifiait la prudence vis-à-vis d’elle.

Elle était une femme incroyable, possédant non seulement de la sagesse et du courage, mais également un sens de la politique diabolique. J’avais entendu dire qu’elle avait surmonté la crise alimentaire qui avait frappé tout le royaume en utilisant son propre plan totalement indépendant des autres. Si je l’ennuyais, elle trouverait probablement des moyens surprenants de profiter de mes faiblesses, même en dehors des champs de bataille. Personnellement, des trois ducs, elle était celle dont je voulais le moins en faire une ennemie.

En revanche, l’armée de l’air avait un leader qui serait facile à gérer, mais ses soldats étaient très risqués à affronter.

Chacun de leurs soldats allait de pair avec une wyverne, et il y avait environ 1000 membres dans cette cavalerie-wyverne. Les chevaliers-wyvernes étaient aussi forts que ce que Liscia avait expliqué plus tôt. Avec l’Armée Interdite n’ayant que quelques wyvernes utilisées pour relayer des messages, il serait difficile de directement les combattre.

Le général de l’armée de l’air Castor Vargas était un dragonewt, et ce n’était pas exagéré de dire qu’il était un guerrier sans pareil. Aussi, étant un dragonewt, même sans wyvernes, il pouvait voler en utilisant ses propres ailes. Il était passionné, impulsif, et avait un dégoût pour l’utilisation de toute sorte de petites astuces. Alors que ses actions seraient faciles à lire, il avait tendance à mettre en avant ses croyances avant ses propres intérêts, alors si je devais le persuader en fonction de ce qui était à son avantage... il était celui qui serait le moins susceptible de continuer ainsi.

Et enfin, il nous restait les 40 000 hommes des forces terrestres, et là, le général et ses troupes allaient être gênants.

Alors que le nombre simple de soldats qu’ils avaient sous ses ordres était déjà impressionnant, leur équipement et leur qualité globale étaient comme une version améliorée de ce que j’avais vu dans l’Armée Interdite et les forces que je contrôlais directement. En plus de l’infanterie et de la cavalerie, il y avait aussi une unité d’arme de siège ainsi que la puissance de feu fournie par leurs mages de feu qui était à un tout autre niveau que les miens. C’était vraiment une armée construite pour jouer le rôle principal au sein d’une guerre.

L’homme qui dirigeait ce corps d’armée, le général Georg Carmine, était un commandant féroce et un vétéran de nombreuses batailles.

Alors que sa prouesse martiale n’était pas moins que celle de Castor, il ne comptait pas seulement là-dessus. Il était le rare guerrier qui pouvait prendre des décisions d’une grande intelligence soutenues par son expérience passée. Honnêtement, je ne voulais pas de lui en tant qu’ennemi, tout comme pour la Duchesse Walter, mais... Il ne semblait pas qu’il avait l’intention de reculer. Il avait abrité les nobles qui avaient été accusés de corruption et se positionnait clairement pour une confrontation vis-à-vis de moi.

De ce que le père de Hal, Glaive Magna, m’avait dit, il y avait beaucoup de nobles et de chevaliers dans la faction de l’armée de terre qui avaient quitté le Duc Carmine en raison des doutes qu’ils avaient quant à la position qu’il prenait, mais ses forces étaient renforcées par les soldats personnels des nobles corrompus.

40 000 hommes dans l’armée de terre face aux 10 000 hommes de l’Armée Interdite.

Si l’on devait combattre, alors l’ennemi aurait quatre fois plus d’hommes que nous.

« Quatre fois notre nombre... Ce sont des situations où Sun Tzu aurait dit, soit de fuir, soit d’éviter la bataille. » Dis-je.

« Sun Tzu ? » Demanda Liscia.

« Un très grand stratège militaire de mon Ancien Monde. » (Souma)

Le nom de Sun Tzu se transmettait à Sun Wu (il avait écrit L’Art de la Guerre), qui avait servi le roi de Wu pendant la Période des Printemps et des Automnes de l’histoire chinoise, ou à son descendant, Sun Bin (il avait écrit l’Art de la Guerre de Sun Bin). Ils étaient tous deux d’excellents stratèges, et L’Art de la Guerre et L’Art de la Guerre de Sun Bin étaient tous deux d’excellents livres traitant de la stratégie militaire.

Quand je lui avais expliqué cela, Liscia m’avait regardé d’un air dubitatif.

« Souma, vous étiez avant ça étudiant, n’est-ce pas ? Pourquoi avez-vous lu des livres sur la stratégie militaire ? » Me demanda-t-elle.

« Oui, parce que j’ai toujours aimé l’histoire, » dis-je. « C’est donc lié à mon intérêt pour l’histoire. »

J’avais surtout aimé lire Shiji, les Mémoires du Grand Historien, ainsi que l’Histoire des Trois Royaumes, et des livres sur la période des Royaumes Combattants du Japon. À titre d’exemple, j’avais lu à la fois l’Art de la Guerre et l’Art de la Guerre de Sun Bin, car les deux Sun Tzus apparaissent comme des personnages dans les Mémoires du Grand Historien.

Si vous les lisez, vous verrez qu’ils étaient plutôt intéressants. Comme Machiavel, ils vivaient dans des temps troublés et, dans leur travail, ils ont accepté que « C’est la façon dont les humains sont, » et ils avaient discuté de la meilleure façon de faire face aux guerres interminables.

Les deux étaient devenus célèbres à cause de la guerre, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’ils étaient belliqueux. Les deux s’étaient prononcés contre le recours trop facile à la guerre. Sun Wu avait dit, « Briser la résistance de l’ennemi sans combattre était la meilleure chose à faire. » (que vous trouviez dans "l’Attaque Stratégique" de Sun Wu) et alors qu’il était dans le conseil de guerre avec le Roi Wei, Sun Bin avait dit, « La guerre n’est pas un lieu de gaieté. » (Dans la "Réunion avec le Roi Wei" de Sun Bin.)

Cependant, dans un monde chaotique, de telles platitudes ne suffisaient pas toujours. Si vous ne vous défendiez pas, que vous n’attaquiez pas, alors le résultat serait que la population périrait !

Les deux Sun Tzus avaient compris ce fait. Sun Bin avait dit, « Même les grands dirigeants de légende voudraient gouverner avec moralité, mais ils ne pouvaient pas faire cela. C’est pourquoi ils devaient subjuguer les méchants rois à l’aide de la guerre. »

Il est important de séparer les idéaux de la réalité et de faire ce que, d’une manière réaliste, vous devez faire.

« Même si je ne veux pas le faire, je dois quand même le faire, » dis-je. « Parce que je suis désormais le roi. »

« Hein !? Souma... ! » Liscia commença à parler.

Mais à ce moment-là, quelqu’un frappa à la porte.

« Entrez, » criai-je, et là, ma belle-sœur adoptive, Tomoe, fit sortir sa tête de l’ombre de la porte.

« Grand Frère Souma, Hakuya vous appelle, » annonça-t-elle.

Il semblerait que Tomoe avait été envoyée par mon Premier ministre, Hakuya, pour venir me chercher.

« De Hakuya ? » Demandai-je. « J’y vais. Eh bien, Liscia ! S’il vous plaît, la prochaine fois, apprenez-moi le reste. »

Après avoir fait cette demande à Liscia, je quittai la pièce pour aller voir Hakuya.

***

« Hum... Grande Sœur, est-ce que quelque chose ne va pas ? » Demanda Tomoe.

Alors que je regardais sans relâche la porte que Souma avait utilisée, ma sœur adoptive me parla, semblant inquiète.

Oh, ce n’est pas bon, pensai-je. Je ne peux pas faire s’inquiéter une petite fille...

« C’est juste... Qu’il y avait quelque chose qui me dérangeait... » Dis-je.

« Quelque chose vous a dérangé ? » Tomoe inclina sa tête vers le côté, d’un air interrogateur. Elle avait l’air adorable alors qu’elle l’avait fait, ce qui m’avait aidé à me calmer un peu.

« ... Tu vois. Souma m’a dit, “Parce que je suis désormais le roi”. » (Liscia)

« Mais vous savez, Grand Frère Souma est le roi de ce pays. » Dit-elle.

« Eh bien, oui, mais... » (Liscia)

Mais... Je ne pensais pas que le Souma que je connaissais jusqu’à maintenant aurait dit ces mots.

Jusqu’à tout récemment, il avait dit des choses comme « Je garde temporairement la couronne » ou « Une fois que j’aurais fini de reconstruire ce royaume, je vous la rendrai, Liscia. » Comme je l’avais pensé, participer aux secours dans la Forêt Protégée par Dieu pourrait avoir amené Souma à changer d’avis. Bien sûr, je voulais que Souma soit le roi, et s’il avait pris conscience de sa position, cela aurait dû être une bonne chose, mais...

Mais je ne sais pas... Pour une raison quelconque, il y a un malaise dans mon cœur.

Je ne pouvais pas le dire correctement avec des mots. Il y avait une sorte de prémonition insidieuse présente dans ma poitrine. Il semblerait que Souma se transformait lentement en quelqu’un qu’il n’était pas.

« Grande Sœur ? Grand Frère Souma est-il étrange ? » Tomoe me regardait de nouveau avec inquiétude.

Il semblerait que j’avais à nouveau eu un regard lugubre sur mon visage.

Je tapotai alors Tomoe sur la tête. « Tout ira bien. Souma n’est pas seul. Car après tout, il nous a tous auprès de lui. »

« Oui. » La petite queue de loup de Tomoe remuait énergiquement.

... Oui, c’est vrai. Quel que soit le futur qui nous attend...

... Souma, je marcherais à vos côtés jusqu’à la fin.

Notes

  • 1 Taiga Dráma est une série de fictions historiques diffusée au Japon.
  • 2 Le mot ashigaru signifie « pied léger ». Ce sont les unités d’infanterie de base du Japon médiéval, principalement constitué de paysans coiffés du jingasa leur nom provient du peu d’armures dont ils disposaient, leur offrant une certaine mobilité, mais peu de protection. L’arme des ashigarus était théoriquement le naginata (vouges), mais, avec le temps, leur armement a été de plus en plus constitué de yari (lances) pour finalement être remplacé par les arquebuses tanegashima ou teppo. Ils constituaient la majeure partie des troupes d’une armée et la presque totalité des troupes à pied.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Mon dieu je sens trop venir le mode « Badass stratège  » De Soumaaaaaa
    Merciiii

  3. merci pour le chapitre

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