Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 2 – Prologue

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Prologue : À Vos Côtés

« Liscia, tenez ces documents pour moi, » Demanda Souma.

« ... D’accord. J’ai compris, » lui répondis-je.

Dernièrement, Souma avait agi étrangement. Alors que je prenais la pile de documents des mains de Souma, une pensée me vint à l’esprit.

Récemment, Souma avait travaillé sur la paperasserie avec encore plus de zèle et d’enthousiasme qu’auparavant. C’était comme si nous étions revenus à cette époque, peu de temps après que mon père lui ait remis le trône. Il ne devrait pas avoir été aussi occupé maintenant alors que nous étions dans une telle situation, mais il me semblait qu’il cherchait encore plus des travaux à faire et s’en attribuait bien plus que raisonnable.

Et pourtant, quand il s’était soudainement retrouvé avec du temps libre devant lui, il n’avait rien fait en particulier, il avait simplement regardé par la fenêtre pendant tout ce temps. Auparavant, quand il avait eu du temps libre, il venait dans ma chambre et travaillait sur des poupées, ou aurait cherché pour des tenues mignonnes afin d’habiller Tomoe, mais ces derniers temps, il ne l’avait même pas fait.

Je regardai actuellement Souma traiter silencieusement les documents se trouvant devant lui.

Le changement était subtil, et j’étais sûr que personne d’autre dans le château ne l’aurait remarqué.

Je me mis alors à parler. « ... hm ? Quelque chose ne va pas ? » Après avoir remarqué mes yeux posés sur lui, Souma leva les yeux.

Il répondit, « ... Non, ce n’est rien. » Après avoir entendu ces mots, je m’étais retourné avant de sortir du bureau des affaires gouvernementales.

« Ha ! Hé, Liscia. » J’entendis la voix de Souma qui m’appelait depuis derrière moi, mais je ne pouvais pas retourner là-bas. Ou plutôt, je ne pouvais pas supporter de voir Souma comme il était maintenant.

*

Cette nuit-là, Juna Doma était venue dans ma chambre.

« Alors, Princesse, le comportement de Sa Majesté est étrange depuis quelque temps. Est-ce ce dont vous vouliez parler ? » me demanda-t-elle, la tête légèrement sur le côté dans une pose interrogatrice.

Je l’avais appelée alors qu’elle se préparait pour une émission pour le Joyau de Diffusion de la Voix, et je l’avais faite venir dans ma chambre lorsque la diffusion fut terminée.

J’étais reconnaissante pour ça. Car lorsque j’avais dit à Juna qu’il y avait quelque chose d’étrange à propos de la façon dont Souma avait agi ces derniers temps, elle était venue avec moi malgré l’heure tardive.

« Prenez place, Juna. » Je m’étais assise sur mon lit, lui faisant un signe de la main afin qu’elle s’assoie à côté de moi.

« Excusez-moi. » Déclara Juna avant de s’asseoir juste à côté de moi.

Je rentrai directement dans le vif du sujet. « Je ne sais pas trop comment le dire, mais... Il semble distrait. Il semblerait qu’il soit encore plus absorbé par son travail que jamais auparavant, mais quelques instants après, il est là, la tête dans les nuages avec un regard vide bloqué sur l’extérieur. »

« ... Je vois. Je pense que je peux comprendre, même si ce n’est que partiellement. » Peut-être que Juna avait une idée de ce qui se passait, car elle hocha la tête avec un regard mystérieux sur son visage. « J’ai vu la même chose. Lorsque j’ai eu une réunion avec Sa Majesté concernant notre programme de diffusion, son esprit semblait être ailleurs. Cependant, je ne peux pas dire depuis quand il est ainsi. »

« Je pense qu’il est ainsi depuis que nous sommes revenus de la Forêt Protégée par Dieu. » Dis-je.

C’était il y a deux semaines. Un glissement de terrain catastrophique avait frappé la patrie des elfes sombres, la Forêt Protégée par Dieu, qui était aussi la patrie du garde du corps de Souma, Aisha Udgard. Souma avait dirigé l’unité qui avait à l’époque effectuée les premiers secours aux elfes.

Lorsque l’annonce de cette catastrophe était arrivée, on m’avait demandé de revenir à la capitale pour faire venir des renforts, alors je n’avais pas personnellement participé à l’opération de sauvetage. Cependant, Souma avait été là avec Halbert, Kaede et les autres soldats de l’Armée Interdite, menant des opérations de secours dans l’enfer de cette zone sinistrée.

J’avais l’impression que c’était le moment où Souma avait commencé à agir étrangement. « Peut-être est-ce après l’opération de secours qu’il a commencé à agir de façon étrange, car après tout... »

« Mais j’ai entendu dire que Sa Majesté avait accompli beaucoup de bonnes choses pendant qu’il était là, » Déclara Juna.

« Oui, » répondis-je, d’accord avec elle. « Je pense aussi qu’il a fait un très bon travail là-bas. »

J’avais entendu dire qu’il avait utilisé sa capacité, les Poltergeists Vivants, afin de contrôler des souris en bois. Et avec elles, il avait cherché sous la terre et le sable, aidant à trouver beaucoup de personnes qui avaient été enterrées vivantes. Toutefois...

« Mais ce n’est pas du tout ce que Souma a ressenti de ça. C’est peut-être parce qu’il a vu tant de corps, il pense : “N’aurais-je pas pu mieux diriger ces choses ?” » (Liscia)

« En soi, je ne pense pas que cela soit une mauvaise chose qu’il pense de cette façon, cependant... » Juna avait une expression complexe sur son visage.

Il était important de réfléchir sur ces choses-là. Cependant, une réflexion excessive pourrait conduire à une haine de soi, et cela serait contre-productif.

« C’est exactement pourquoi je voudrais que vous l’encouragiez pour moi. » J’avais pris la main de Juna, plaçant ma propre main dessus.

Les yeux de Juna s’étaient alors ouvert en grand avant de me dire. « V-Vous voulez... que moi, je fasse ça ? »

« Vous êtes la seule personne à laquelle je peux demander de faire quelque chose comme ça. Aisha est encore dans la Forêt Protégée par Dieu, et Tomoe est encore un peu petite pour ça. Et en dehors d’elles, si je devais demander à Mère ou à Serina, ce ne serait pas efficace, car elles ne sont pas assez proches de lui. »

« Mais, si tel est le cas, alors ne serait-ce pas vous qui êtes le meilleur choix pour ça, Princesse ? » Demanda-t-elle. « Après tout, vous êtes tous les deux fiancés, et je vois bien que vous êtes préoccupée par lui. »

« Je... ne peux pas le faire seule, » dis-je, baissant les yeux. « Je suis plus jeune que Souma, alors il pense probablement, “En tant qu’homme, je ne veux pas lui montrer mes faiblesses.” Quand il est devant moi, Souma agit toujours en affichant une grande force. »

« J’ai le même âge que Sa Majesté. Est-ce que vous vous en rendez compte ? » Me répondit-elle.

« Vous pouvez bien avoir le même âge, mais la façon dont vous agissez est bien plus mature, » dis-je. « Je pense que vous feriez un bon travail pour traiter avec un jeune homme qui essaie de paraître fort. »

Alors que je me plaçai dans une position bien droite, Juna baissa la tête.

« C’est pourquoi Juna, » achevai-je ma demande. « C’est pourquoi je vous demande de prendre soin de Souma pour moi. »

« Princesse... Je comprends. Je ne serais peut-être pas très utile, mais permettez-moi de faire tout ce que je peux faire, » Déclara Juna, posant une main sur sa poitrine avant de hocher la tête.

***

Après avoir quitté la chambre de Liscia, Juna était allée au bureau des affaires gouvernementales, qui était aussi actuellement la chambre de Souma. Les activités ici étaient très mouvementées pendant la journée, avec toutes les allées et venues des bureaucrates, mais tard dans la nuit, c’était assez calme pour pouvoir faire ressentir le souvenir de toute cette agitation qui s’était déroulée au cours de la journée.

Deux gardes qui étaient là afin de protéger Souma se tenaient de chaque côté de la porte.

C’est vrai, Aisha n’est pas ici. Pensa Juna. C’était à prévoir, étant donné que...

Ce n’était pas vrai qu’Aisha restait du côté de Souma 24 h sur 24, 8 jours sur 8, mais elle était avec lui assez souvent pour que cela semble anormal quand elle n’est pas là pour le protéger.

Juna se dirigea vers la porte, faisant un léger signe de tête aux gardes. Liscia devait déjà avoir parlé aux gardes, car ils n’essayèrent pas d’arrêter Juna.

C’est un peu tard pour l’évoquer maintenant, mais c’est un mouvement plutôt audacieux pour la princesse que d’envoyer une dame dans la chambre de son fiancé aussi tard dans la nuit.

Après avoir laissé un homme et une femme seuls la nuit, qu’est-ce qu’elle avait l’intention de faire si "quelque chose" devait se produire au cours de cette nuit ? Croyait-elle que rien ne se passerait ? Ou n’était-ce pas plutôt, même si "quelque chose" devait se produit, elle était prête à l’accepter si cela réconfortait Souma ?

... et d’une façon ou d’une autre, j’ai l’impression que c’est le dernier cas qui était envisagé.

Juna lâcha un soupir d’admiration. Dernièrement, quand elle regardait Liscia, il y avait des moments où elle pouvait voir chez elle la dignité d’une vraie reine.

Quand ses fiançailles soudaines avec Souma avaient été décidées, au départ, il y avait eu une certaine gêne entre les deux, mais maintenant elle semblait avoir accepté la réalité de la situation.

Elle est vraiment une personne magnifique.

Après chaque jour qu’elle avait passé avec Souma, Liscia était devenue un peu plus attrayante en tant que femme. Un jour, elle sera une splendide reine, ainsi qu’une bonne épouse et une mère emplie de sagesse. Juna ne pouvait s’empêcher de la respecter comme une camarade.

La princesse m’a demandé cela personnellement. Moi aussi, je dois faire mon devoir.

Raffermissant un peu plus sa résolution, elle frappa doucement à la porte du bureau des affaires gouvernementales et appela, « Votre Majesté, c’est Juna Doma. Êtes-vous toujours réveillé ? »

Elle gardait sa voix assez basse pour que, s’il était déjà endormi, elle ne le dérange pas.

« Juna ? Vous pouvez entrer, » elle avait entendu ce que Souma avait dit depuis l’intérieur de la pièce.

Après que Juna ait ouvert la porte avec un « Pardonne-moi. », avant d’entrer dans la pièce, elle trouva Souma examinant de la paperasse à l’aide de la lumière des bougies. Souma posa le document sur le bureau, affichant alors un sourire quelque peu fatigué vers Juna.

« Que se passe-t-il pour être ici si tard dans la nuit ? Est-ce que vous dormez au château ? » Demanda-t-il.

« Ha... Oui, c’est le cas, » Répondit Juna. « Il a été décidé que ce soir, je resterais dans la chambre de la princesse. »

« Pour faire une fête entre filles ? Cela semble amusant. » Déclara Souma.

Comme il lui avait donné cette réponse franche et aucunement sur la défensive, alors que Juna n’avait pas vraiment menti, mais elle se sentait quand même coupable.

« Non... En tous cas, que faites-vous là, Sire ? J’avais entendu dire que vous aviez terminé votre travail de gestion journalière. » Demanda-t-elle.

« Ah, avant ça, je me suis allongé pour aller au lit... Mais comme je n’arrivais tout simplement pas à dormir, j’ai donc commencé à regarder les documents dont je devrais me charger demain. Je pensais que cela pourrait m’aider à avoir un peu plus sommeil, » dit Souma, jetant un coup d’œil à la pile de papiers se trouvant sur son bureau. Juna pouvait voir une grande fatigue dans son expression.

« Est-ce qu’il serait possible... que vous n’ayez plus dormi depuis un long moment ? » Demanda Juna.

Souma se gratta légèrement la tête. « Vous savez, mon corps a beau être fatigué, mon esprit ne me laissera pas dormir. Quand je ferme les yeux afin d’essayer de dormir, je finis par penser à toutes sortes de choses. À propos de tout ce que j’ai fait, de tout ce qu’il reste à faire, de savoir si les décisions que j’ai prises étaient correctes ou non, si les décisions que je vais prendre seront appropriées... Tout cela résonne dans ma tête, et ainsi, je ne peux plus m’endormir. » Déclara Souma en faisant un faible rire.

Juna se remémora alors que, depuis que Souma avait été invoqué dans ce monde, il avait été contraint de supporter de lourdes charges : remettre le pays en marche, résoudre la crise alimentaire et fournir de l’aide dans la zone sinistrée par la catastrophe. Et toutes ces charges auraient dû être bien trop lourdes pour Souma, qui après tout n’était qu’un étudiant jusqu’à très récemment. Et maintenant, cette fois-ci, il lui fallait trouver une solution au conflit entre lui et les trois ducs, ainsi qu’aux problèmes liés aux manœuvres de la Principauté d’Amidonia qui se maintenait dans l’ombre. Toute cette pression devait être ce qui le gardait éveillé ces derniers jours. Quand elle comprit cela...

« Ho ! ... Pardonnez-moi, juste un petit moment. » Juna prit la main de Souma et le força à se lever.

« Hein !? Attendez, que se passe-t-il ? » il trébucha.

Ne se souciant pas du fait que Souma soit troublé, Juna le tira par la main jusqu’à l’emmener jusqu’au simple lit installé dans un coin de la pièce, puis le poussa vers le lit, produisant ainsi un bruit sourd.

Après que Souma soit allongé sur le lit, les yeux écarquillés, après qu’il ait été ainsi poussé sur le lit, Juna lui parla alors d’un ton calme.

« S’il vous plaît, dormez. » (Juna)

« Hein !? J-Juna ? » (Souma)

« S’il vous plaît. Il vous faut juste dormir. » Juna, qui affichait toujours un sourire chaleureux, avait une expression inhabituelle sur son visage. C’était comme si elle agissait ainsi afin de gronder un vilain petit frère, sévère, mais en même temps plein d’inquiétude pour la personne avec qui elle parlait. « Je sais que la situation est vraiment difficile, mais prenez soin de vous. La Princesse Liscia aussi est très inquiète. »

« Liscia aussi ? » Demanda-t-il.

« Oui. Sire, elle a vu à travers votre façade. Elle savait que quelque chose n’allait pas et m’a donc envoyé ici. Elle m’a ainsi demandé de faire de mon mieux pour vous satisfaire. » (Juna)

« ... Et bien, zut ! » Souma leva les yeux vers le plafond, un sourire désabusé visible sur le visage. « J’ai pensé que... si je travaillais durement tout en faisant de mon mieux, alors, vous savez... »

« Sire, vous travaillez durement. Cependant, vous avez travaillé bien trop durement, » Juna s’était assise sur le bord du lit, posant une main sur le front de Souma. Il pouvait sentir la fraîcheur de la main de Juna voler la chaleur de son front. Tout en appréciant cette sensation agréable, Souma ferma les yeux.

Tout en regardant Souma, Juna commença à tranquillement chanter.

*

Pour ce soir, va dormir. Dormir jusqu’à demain.

Et quand tu te réveilleras, alors va marcher.

Et lorsque tu te seras fatigué, rendors-toi

Et plus tu marcheras, plus il y aura de mains présentes pour te soutenir.

*

Ce n’était pas une chanson du monde de Souma, mais une berceuse de ce monde-ci. Une chanson que les mères chantaient à leurs enfants quand ils commençaient à apprendre à marcher. Une chanson qui priait afin que leurs enfants puissent beaucoup marcher, beaucoup dormir et qu’ainsi, ils puissent grandir en bonne santé. Cependant, la phrase « Et plus tu marcheras, plus il y aura de mains qui seront présentes afin de te soutenir. » Toucha au plus profond du cœur de Souma, provoquant des larmes.

Souma posa son bras sur ses yeux, les cachant. « ... Désolé, pour vous permettre de me voir ainsi, je me sens vraiment nul... »

Juna sourit. « Il est bon pour vous de maintenant pleurer. Parce que moi aussi, je suis à vos côtés. » Alors qu’elle disait ça, elle caressa doucement la tête de Souma.

« Je peux parfaitement comprendre pourquoi vous ne voulez pas mal paraître devant la princesse, » lui déclara-t-elle, laissant sa douce voix entrer dans les oreilles de Souma. « C’est aussi à cause de ces sentiments que vous pouvez travailler durement et essayer de toujours paraître fort. Cependant, lorsque vous vous sentez fatigué de tout cela, alors appelez-moi. Au cours des nuits où vous ne pouvez pas dormir, laissez-moi être présente afin de chanter pour vous. »

Peu de temps après, Juna entendit sa respiration se calmer pendant qu’il s’endormait progressivement. Son corps et son esprit étaient tous deux bien assez épuisés pour ça. Il s’était donc endormi au moment où son cœur avait été apaisé.

Juna se leva du lit, vérifia que Souma dormait profondément, et plaça la couverture sur lui. Ensuite, elle se dirigea vers la porte pour ainsi partir en silence. Elle atteignit la poignée et soudain, elle s’arrêta.

Juna se retourna pour ensuite marcher jusqu’au lit, avant de placer ces cheveux derrière son oreille, avant de place son visage proche de l’oreille de Souma. Et alors, elle chuchota avec une grande douceur.

C’est bon. Je suis à vos côtés. Si la princesse fait ressortir votre force, alors moi,  je cacherais votre faiblesse.

Note

Voici la carte du continent.

☆☆☆

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre ! Mais une question c’est qui Serina déjà ? J’arrive pas a m’en souvenir =/

  2. merci pour le chapitre

  3. Merci pour le chapitre.

  4. Merci pour le chapitre vivement la suite

  5. Merci pour le chapitre

  6. Et aussi merci pour la carte. Pour se faire une petite idée de la distance, un cavalier peut parcoure en huit heures 40 km.

    Comme il n’a pas de relais de poste dans le tome 1 et qu’il était dit qu’il fallait une demi journée de cheval depuis le chantier et 3 jours pour que les secours soient prévenues dans la capitale et arrivent au village des elfes, je compte au doigt mouillés dans les 100 km entre celui-ci et Parnam.

    Elfrieden doit faire dans les 400 km du nord et sud et dans les 500 d’est en ouest.

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