Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 1 – Chapitre 3 – Entreacte

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Entracte 1 : Serina et la Panique de l’Esprit de la Mort

Château de Parnam dans la capitale du royaume, Parnam.

Vous savez déjà que c’était dans le palais royal que résidait le roi, mais, récemment, une histoire de fantôme se propageait partout dans le château. Voici la manière dont tout cela s’était déroulé :

Tout avait commencé au cours d’une chaude soirée d’été, à l’heure des sorcières, quand même l’herbe et les arbres dorment d’un sommeil profond.

L’une des servantes résidentes du château dormait alors dans sa chambre quand elle fut réveillée en raison de la chaleur de l’été. Elle essaya de retourner dormir, mais elle réalisa bien vite qu’elle ne pourra sans aucun doute jamais réussir.

En acceptant le fait qu’elle allait rester éveillée tout la nuit, elle décida de se faire quelque chose à boire et c’est ainsi qu’elle se dirigea vers la salle à manger utilisée par les gardes et les servantes. L’eau fournie dans les salles à manger du château était récupérée en provenance directe d’une montagne voisine, et les servantes étaient invitées à prendre un verre chaque fois qu’elles le souhaitaient.

Alors cette histoire commença réellement lorsque la femme de chambre entra dans la salle à manger. Elle vit à ce moment-là quelque chose qui ressemblait à une faible lumière près du four de la cuisine. Quand elle plissa les yeux, elle put enfin voir ce qui semblait être les contours d’une personne.

Oh ! L’un des cuisiniers est toujours présent. La femme de ménage fut soulagée de voir une autre personne. Et cela même si nous étions dans le palais royal, ce qui impliquait que la sécurité était très sévère en tout temps. Ce n’était pas le genre d’endroit où un intrus était possible.

C’est pourquoi la femme de chambre pensa que c’était simplement l’un des cuisiniers encore présents dans la cuisine. Quand elle s’approcha de lui, il semblait que la personne mélangeait quelque chose dans un chaudron. La femme de ménage s’apprêtait à l’appeler, mais à l’instant suivant, un froid sembla couler tout le long de sa colonne vertébrale...

« Hehe Haha Hehe... » (inconnu)

La cause en était que la personne devant elle fit à ce moment-là un rire effrayant.

La femme de chambre sentit alors que quelque chose d’anormal était présent dans ce rire et, malgré elle, regarda dans le chaudron que la personne remuait. Dans ce pot, flottant dans une bouillie huileuse semblable à de la boue, elle put discerner la présence d’os, encore des os, et toujours des os...

Voyant cela, la femme de chambre tomba inconsciente.

« ... Donc vous savez tout. Un nécromancien est apparu dans le château, et peut-être, essaye-t-il de convoquer quelque chose en provenance de l’autre-monde. Tout le monde en parle en ce moment ! Qu’en pensez-vous, Madame la Gouvernante en Chef ? » L’un des collègues de la femme de chambre qui s’était effondrée demanda cela à Serina.

Serina la regarda alors, avec son habituel visage ne laissant pas paraître la moindre émotion, avant de demander. « ... je vois. Et qu’est-il arrivé à cette femme de chambre ? »

« Hein ? Que voulez-vous dire ? » (femme de chambre)

« Ne s’est-elle pas transformée en quelque chose comme "Stop !? Vous allez me faire des choses perverses ", n’est-ce pas ? Comme dans les tirages de Shunga [1] !? » (Serina)

« Non !? Au lieu de déchirer ses vêtements, en réalité, il a déposé un manteau sur elle, et les membres du personnel du château l’ont découverte encore endormie, le lendemain matin. » (femme de chambre)

« Eh bien, c’est ennui..., je veux dire, c’est correct alors. » (Serina)

« N’alliez-vous pas dire le mot "ennuyeux" !? » (femme de chambre)

Serina laissa la question de la femme de chambre en suspens en lui répondant avec un vague sourire.

Serina était la servante et l’adjointe personnelle de la princesse de ce pays, Liscia, tout en étant capable d’être chargée, en tant que Gouvernante en Chef, de toutes les servantes du château. Mais tout le monde était d’accord sur un point, aussi bien, les gardes, les servantes et même les nobles. Il y avait quelques problèmes avec sa personnalité. Elle était quelque peu sadique.

De plus, quand il s’agissait de filles mignonnes, elle voulait toujours les “taquiner”. Pas "brutalement", mais elle voulait simplement les "taquiner" pour jouer psychologiquement avec elles. Rien de bien insidieux. Elle aimait par exemple leur faire porter des tenues très osées pour susciter un peu leur sentiment de honte. Et quand on connaissait sa cible numéro un du moment, sa propre maîtresse Liscia, cela la rendait encore plus incroyable.

Tout de même, est-ce que cela pourrait être un nécromancien ? se demanda-t-elle.

À la base, Serina était une femme qui était compétente dans son travail. Si des histoires de fantômes s’étendaient dans un château qui était laissé à sa gestion, elle n’était pas assez irresponsable pour se permettre de les ignorer.

Elle a dit que cela s’était produit à l’heure des sorcières, n’est-ce pas... ? On dit que les couchés tardifs sont l’ennemi naturel de votre peau, mais... tout en pensant à de nombreuses choses qui l’appelaient à sortir une réplique spirituelle, Serina lâcha un soupir.

*

— Enfin, à l’heure des sorcières.

Une lanterne à la main, Serina se dirigea vers la salle à manger. Elle marchait avec un pas tellement audacieux que vous n’imagineriez jamais qu’elle se promenait dans un château au milieu de la nuit. Et bientôt, elle arriva enfin devant la salle à manger du personnel.

Il est un peu tard pour y réfléchir maintenant, mais... Si ce nécromancien n’apparaît pas ce soir, je me demande combien de nuits je vais devoir rester si tard.

Après un petit soupir, Serina entra dans la salle. Heureusement pour le beau visage de Serina, elle repéra rapidement la personne en question.

Près du four dans la cuisine, il y avait bien une lumière allumée, et là-bas, quelqu’un faisait quelque chose. Serina s’approcha silencieusement, puis regarda le chaudron par-dessus l’épaule de cette personne. À l’intérieur, elle vit que le chaudron était rempli d’un liquide bouillonnant huileux et qu’un grand nombre d’os flottaient dans celui-ci.

« Hehe Haha Hehe... Bientôt... Bientôt, cela sera fini... » (inconnu)

La personne remuait le contenu du chaudron, laissant échapper des rires comme il l’avait fait précédemment. C’était un spectacle qui aurait causé l’évanouissement des autres servantes, mais Serina n’était pas ainsi et en plus, elle était capable d’identifier les os pour exactement ce qu’ils étaient.

Ce ne sont pas des os humains. Ils proviennent peut-être d’un sanglier géant ? Je vois également un certain nombre d’oiseaux et de gros poissons. En outre, alors qu’il semble de prime abord peu appétissant, ce liquide boueux possède une odeur très alléchante.

Serina se résolut à bouger, puis frappa légèrement l’épaule de la personne.

« Que faites-vous ici ? » (Serina)

« Quoiiii !? » (inconnu)

Elle devait avoir surpris la personne, car le grand corps rondelet sauta dans les airs. Quand il fut retourné, elle put enfin clairement voir son visage.

« M-Madame Serina !? Que faites-vous ici ? » (Poncho)

« Je devrais être celle qui vous demande cela, monsieur Poncho. » (Serina)

Celui qui brassait le chaudron était l’homme qui avait reçu, l’autre jour, le nom de l’évangéliste culinaire "Ishizuka" de la part du roi Souma et qui avait été nommé ministre royale concernant la crise alimentaire, Poncho Ishizuka Panacotta.

« Répondez-moi. Qu’est-ce que vous faites à la salle à manger à cette heure si tardive ? » Lui demanda-t-elle.

« C-Ceci est... et bien... » Poncho agitait dans tous les sens ses bras dus à l’angoisse. Il avait actuellement l’air très suspect.

Serina était sur le point de le forcer à répondre, quand...

« ... Qu’est-ce que vous faites tous les deux ? » (Souma)

Prise par surprise, elle se retourna, et elle vit que celui qui venait de parler était le roi Souma Kazuya.

« Il y avait des histoires de fantômes à cause de ça ? » dit-il. « Liscia va de nouveau se fâcher après moi... »

Après que Souma ait entendu parler des rumeurs par Serina, il resta là, se grattant la tête.

« Finalement, qu’est-ce que vous faisiez, Monseigneur ? » Demanda-t-elle.

« Oh ! Tant pis... Nous faisions exactement ce que vous voyez là. » Répondit-il. Il y avait trois bols posés sur la table vers laquelle Souma pointait. « Dans le monde, d’où je viens, on l’appelle ramen. » (Souma)

« Ramen... c’est ça ? » (Serina)

Comme Souma l’avait dit, les trois bols étaient remplis de ramens. De plus, c’était le genre huileux, fabriqué avec des fruits de mer et des os de porc. Souma poussa ses baguettes dans un bol et se mit à fouetter bruyamment les nouilles.

« Oui... Cette soupe est presque parfaite. Mais puisque nous utilisons de la Gelée Udon, cela reste un peu fade. » (Souma)

« On ne peut rien y faire à ce propos. Actuellement, le blé est trop précieux. » (Poncho)

« Voilà une raison en plus pour rapidement résoudre la crise alimentaire... » (Souma)

En regardant Souma et Poncho parler, Serina goûta ses propres ramens. Enroulant les nouilles autour de sa fourchette comme des pâtes, elle les amena dans sa bouche.

Après avoir fait cela, la saveur riche et savoureuse des fruits de mer et du bouillon d’os de porc semblèrent comme exploser de partout. C’était épais, avec un goût profond, et il était relevé, mais le goût des légumes avait comme fondu dans le bouillon, ce qui l’empêchait d’être trop riche. Quelle saveur complexe qu’elle savourait là ! C’était gras, mais malgré cela son instinct exigeait une autre bouchée.

Souma et Poncho regardaient Serina en souriant.

« À la base, je me demandais si nous pouvions utiliser, pour faire une soupe, les os et les restes de légumes que nous allions autrement jeter. Le comprenez-vous. » Déclara Souma. « J’ai donc demandé à Poncho d’étudier la question. Et il a commencé à le faire tard dans la nuit comme maintenant, afin que nous ne dérangions pas les cuisiniers. »

« Oh, c’était beaucoup de travail. » Dis Poncho. « Car après tout, c’était un plat que je n’avais jamais mangé moi-même. »

« Je vois... alors, c’était donc cela la vérité derrière le nécromancien. » Déclara Serina. Essuyant sa bouche avec une serviette. « Pourtant, c’est délicieux... monsieur Poncho ? »

« O-Oui. Qu’est-ce qu’il y a ? » (Poncho)

« Est-ce que vous pourriez m’apprendre à faire cette soupe ? » (Serina)

« Bien sûr que je le peux. » (Poncho)

Il semblait que Serina, aussi, avait été charmée par la magie de cette soupe grasse.

Après cela, l’histoire de fantôme s’était répandue en disant qu’il n’y avait finalement pas un, mais deux nécromanciens.

Et au même moment, Serina, dont la peau était étrangement plus lisse qu’avant (un effet du collagène ?), disait : « Monsieur Poncho, à propos des os que vous utilisez dans cette soupe, pourquoi ne pas les brûler, puis les écraser en poudre avant de les mettre dedans ? »

« C-Ceci a du sens ! Je suis impressionné, Serina ! Vous regardez les choses différemment de moi ! » (Poncho)

« Ce soir. Si vous avez l’occasion de l’essayer, laissez-moi en goûter. » (Serina)

« Bien sûr que je le ferais. » (Poncho)

Quand les servantes virent ces deux personnes se parler de manières si intimes, leurs imaginations devinrent sauvages, mais ceci est une histoire pour une autre fois...

Notes

  • 1 Shunga : Gravure érotique japonaise. "Shunga" signifie littéralement "image du printemps", un euphémisme pour faire référence à l’acte sexuel. Très fréquente aux alentours de 1600 à 1868 au cours de l’époque d’Édo. Viens à l’origine de la Chine.

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