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Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 3

Table des matières

***

Prologue : Concurrente Shizuku

Partie 1

Shizuku Kurogane s’était remémoré certains souvenirs de son enfance.

Elle était pardonnée, peu importe ce qu’elle faisait. Elle était pardonnée même lorsqu’elle avait battu d’autres enfants. Elle était pardonnée même quand elle avait volé les jouets d’autres enfants.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle avait montré sa valeur en tant que Blazer depuis qu’elle était très jeune.

« Je suis vraiment désolée, Shizuku-chan. Eh toi ! Tu dois également t’excuser auprès d’elle ! » déclara la mère de l’enfant qu’elle avait frappé juste avant ça.

L’enfant était également allé s’incliner devant elle avant de présenter ses excuses. « Je suis désolé. » Ses paroles d’excuses étaient remplies de chagrin.

Shizuku dévisageait tout cela, se sentant ennuyée par les événements.

Les enfants tordaient leur droiture face à son pouvoir. Les adultes qui pardonnaient les méfaits devant son pouvoir. Chacun d’entre eux était sans valeur à ses yeux. Et il n’y avait que ce genre de personnes qui était présent autour de Shizuku. Elles s’inclinaient toutes devant les forts et faisaient des sourires remplis de gratitude creuse et de bonne volonté.

Tout ça est si sale, pensa-t-elle.

Elle détestait les êtres appelés « humains » à cause de tout cela. Et, elle en était arrivée au point où elle se détestait même elle-même comme étant également quelque chose sans valeur. Elle en avait assez de tout cela, et à cause de ça, elle continuait sans arrêt à exprimer sa frustration sur les faibles se trouvant autour d’elle. Chaque fois qu’elle entendait les cris pathétiques des êtres humains si détestés, elle se sentait un peu soulagée.

Cependant, il y avait un garçon qui était différent ! Oui, un unique garçon, qui ne pardonnait pas l’attitude de Shizuku.

*Gifle*

Ce garçon était le propre frère de Shizuku, Ikki Kurogane. Il avait alors dit à Shizuku qui faisait pleurer les autres enfants... « Tu ne devrais pas tyranniser les faibles. »

Shizuku ne pouvait pas comprendre ce qu’il venait de lui faire. Parce que même ses parents ne l’avaient jamais grondée ni frappée. Tout en étant incapables de comprendre ce qu’Ikki venait de lui faire, des larmes s’écroulèrent alors que sa joue qui venait d’être giflée était encore chaude.

En voyant le visage en pleurs de Shizuku, les adultes hurlaient avec colère, « Dépêche-toi et excuse-toi ! », envers Ikki qui venait de frapper Shizuku.

Les adultes avaient alors commencé à battre Ikki qui n’avait pas respecté leurs ordres de présenter des excuses. Mais, même ainsi, Ikki ne s’inclina pas jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se relever. Et tout cela parce qu’il n’avait aucune raison de baisser la tête.

... Un tel être humain était une révélation pour Shizuku. Jusqu’à présent, il n’y avait eu personne qui s’était levé et n’avait désigné ses méfaits pour ce qu’ils étaient réellement. Au moment où elle avait pleuré parce qu’elle avait été choquée d’avoir été frappée si soudainement, elle était en réalité très heureuse. Elle avait toujours cherché quelqu’un comme ça. Peu importe s’il ne l’avait pas dorlotée. Peu importe si cela avait été dur pour elle. Elle voulait juste quelqu’un qu’elle pourrait respecter en tant qu’être humain.

Et ainsi, ce jour-là, Shizuku avait décidé dans son cœur quelque chose de très important. Qu’elle suivrait cette personne, car si elle le faisait, elle était sûre qu’elle serait capable de devenir quelqu’un de différent des adultes sans valeur qu’elle avait vu jusqu’à présent !

... Cependant,

À cette époque, je ne savais rien.

De la gravité de la situation entourant mon frère.

Elle ne savait rien de l’horreur que vivait son frère...

***

Partie 2

« Première année Shizuku Kurogane, il est l’heure de votre match. S’il vous plaît, veuillez avancer dans l’arène, » annonça la présentatrice.

Shizuku ouvrit lentement les yeux en entendant cette annonce.

Un passage sombre se trouvait devant elle. Il s’étendait jusqu’à la porte d’entrée du terrain où le match d’aujourd’hui devait se tenir. Shizuku descendit le passage sans la moindre hésitation, et elle se remit à se remémorer de ses souvenirs du son sombre passé.

J’ai découvert la situation difficile dans laquelle se trouvait Onii-sama après qu’il eut quitté la maison, pensa-t-elle.

Pas même une seule personne de la famille Kurogane avait essayé de retrouver son frère. C’était comme s’il n’avait jamais existé. À ce moment, Shizuku avait finalement réalisé les choses que son frère lui avait toujours cachées derrière son doux sourire. Elle le réalisa et elle se mit à détester tout ce qui avait un rapport avec la famille Kurogane qui avait acculé son frère jusqu’à ce point fatidique.

Et elle s’était alors résolue. Si personne ne voulait aimer son frère, alors elle, elle l’aimerait encore plus, assez pour le submerger.

Mais pour ce faire, elle devait changer. Il ne faudrait surtout pas qu’elle le fasse en étant dépendante de lui, et en le suivant partout. Elle devait devenir son égale pour ainsi pouvoir lui offrir son soutien. Dans le cas contraire, elle ne pourrait pas se tenir à côté de son frère. Car sinon, elle finira par à nouveau laisser tomber son frère dans la solitude si elle n’était pas digne de lui.

Ainsi, elle avait donc besoin d’être plus forte.

Elle était sûre que son frère brillerait dans ce monde dans un proche avenir. Shizuku connaissait sa force plus que quiconque et c’était pourquoi elle le savait. Shizuku avait désespérément travaillé durement afin de devenir quelqu’un qui serait capable de se tenir à ses côtés en tant qu’égale quand le moment sera enfin venu. Et elle avait ainsi acquis la puissance jusqu’à ce qu’elle puisse obtenir l’excellente évaluation de Rang B.

Mais, ce n’était toujours pas suffisant. Son frère visait le sommet des Sept Étoiles. Son niveau actuel ne suffisait pas pour l’accompagner.

« Eh bien, je vais commencer par présenter les concurrentes du deuxième match de cette journée ! De la porte bleue, elle est la sœur du chevalier très populaire, que tout le monde dans cette arène doit connaître, le chevalier Ikki Kurogane. Elle est la deuxième des étudiants de première année de cette année, debout juste après la Princesse Écarlate ! Le résultat de ses matchs jusqu’à présent est de dix victoires sur dix matchs ! La supériorité ou l’infériorité de son attribut n’a aucune importance pour elle ! Va-t-elle aujourd’hui encore anéantir son adversaire avec un contrôle magique exceptionnel pour une nième fois ? La première année surnommée Lorelei, la concurrente Shizuku Kurogane !! » déclara la présentatrice.

Shizuku était sortie du passage sombre et entra sur l’arène emplie d’acclamations. Mais les acclamations incessantes lui semblaient si éloignées. Naturellement, c’était parce que Shizuku ne se concentrait que sur celle qui se tenait devant elle.

« Et de la porte rouge, la présidente du conseil étudiant, et aussi la plus forte de cette école. Elle a progressé aux demi-finales en tant qu’étudiante de deuxième année l’année dernière dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Ayant perdu l’année dernière face à l’actuel Roi des Épées des Sept Étoiles, Moroboshi de l’Académie Bunkyoku, elle n’a pas été en mesure de prendre le sommet des Sept Étoiles. Cependant, elle est de retour sur le champ de bataille, où les concurrents se disputent le sommet, avec son atout encore invincible qui est encore plus affiné depuis l’année dernière ! Il est impossible d’esquiver cette vitesse ! Impossible de parer cette rapidité ! Est-ce qu’aujourd’hui encore, le flash doré, va-t-il une fois de plus, couper son ennemi en un clin d’œil !? L’utilisateur de la foudre la plus puissante d’Hagun... la troisième année surnommée Raikiri, la concurrente Toudou Touka !! » annonça la Présentatrice.

 

 

Toudou Touka.

À une distance d’environ vingt mètres, le chevalier le plus forte de l’Académie Hagun était entré dans l’arène en balançant ses longs cheveux châtains.

Shizuku était certaine après l’avoir vue.

... Je vois. Elle est à un tout autre niveau, pensa-t-elle.

Elle pouvait le comprendre après être arrivée dans un face-à-face avec elle. L’air faisait mal. Les poils de tout son corps se contractèrent. Shizuku pouvait se sentir transpirer à cause du tranchant de son regard perçant. La nature même de l’atmosphère qui l’entourait différait de tous les autres adversaires qu’elle avait rencontrés jusqu’à maintenant dans les matchs de sélection.

Cet adversaire était fort. Manifestement, elle se classait au-dessus d’elle.

... Mais, c’était la raison qui faisait que... Shizuku était excitée.

Finalement...

Elle attendait avec impatience une chance comme celle-ci depuis son arrivée dans cette école. Un combat où ses sentiments seraient testés.

Elle était parmi les quatre meilleurs dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de l’an dernier. Elle était un adversaire digne.

Dans ce cas, elle se testerait. Elle voulait voir jusqu’à quel point elle aimait vraiment son frère depuis ces cinq dernières années. Toutes sortes de sentiments, et son amour pour lui...

Avec ce combat, je vais tester ma limite !

Et, comme pour répondre aux sentiments de Shizuku...

« Que le deuxième match commence !! » cria la Présentatrice.

La sonnerie retentit, marquant le début de la bataille.

***

Chapitre 1: Lorelei VS Raikiri

Partie 1

Lorelei face à Raikiri.

Ces deux-là étaient les plus puissantes élèves chevalières de Rang B.

Le duel entre deux des personnes les plus puissantes de Hagun avait été accueilli avec un départ inattendu.

« Q-Que-ce passe-t-il ? Les deux combattants refusent d’avancer ! » déclara la présentatrice.

Le kodachi nommé Yoishigure possédait une lame d’argent.

Le katana Narukami était gainé dans un fourreau noir.

Elles avaient toutes les deux commencé à tourner autour du ring, gardant la distance identique, tout en tenant leurs Dispositifs.

Alors même qu’une minute s’était écoulée depuis que le match avait commencé, elles n’avaient toujours pas fait affronter leurs épées.

... Le terrain était recouvert d’une telle tension au point d’en être douloureux.

Le public, venu assister à un combat de haute qualité, retenait son souffle sans aucune exception et regardait la surface de l’arène.

« Aucune des deux personnes n’essaye de faire le premier pas, » murmura Stella. La jeune fille aux cheveux rouges qui se tenait debout à côté d’Ikki.

« Tout à fait, aucune des deux ne tente de faire le premier pas, » répéta Ikki.

« Elles vérifient les mouvements de l’autre tout en se regardant de loin. » Il s’agissait d’une personne de grande beauté, Arisuin Nagi qui répondit aux murmures de Stella.

« Ces deux personnes sont des chevalières de Rang B possédant la puissance d’un Roi de l’Épée des Sept Étoiles. La présidente du conseil étudiant et également Shizuku ont toutes deux les moyens d’attaquer d’un bout à l’autre de l’arène. Elles sont donc à la portée d’attaques de l’autre. Celui qui fera un mouvement imprudent sera vaincu, » déclara Arisuin.

« Pour ajouter une chose de plus à ce qu’Alice a dit, Shizuku ne veut pas être celle à faire le premier pas parce que Toudou-san a la plus forte attaque à courte portée. » (Ikki Kurogane)

« ... Ikki, est-ce que cette carte maîtresse est la chose dont la commentatrice a parlé ? » demanda Stella.

« Oui, et ce n’est ni une exagération ni un mensonge, » répondit Ikki. « Il s’agit du Art Noble qui est devenu l’épithète de Toudou-san à cause de son immense force et de sa nature insaisissable. Pour en dire un peu plus, il s’agit du battoujutsu ultra-électromagnétique Raikiri. »

Elle créait un champ magnétique puissant autour de la lame et du fourreau de Narukami qui était accroché à sa ceinture avec sa capacité de tonnerre, puis elle dégainait la lame avec une monstrueuse vitesse.

Cette attaque battō avait une puissance énorme et la vitesse de même coupée à travers un éclair.

Cela n’était nullement une frappe qui pourrait être parée avec le corps humain.

Il s’agissait donc d’une technique de mort assuré.

« Dans chaque match officiel où elle a utilisé Raikiri, cela a pris fin avec la victoire de Toudou-san. Une fois sorti, il va vaincre l’ennemi sans faute. Il s’agit donc littéralement de sa carte maîtresse, » déclara Ikki.

« Hé ! Mais Ikki, n’était-elle pas dans les quatre meilleurs de l’an dernier ? Ceci ne signifie-t-il pas que le chevalier qui l’a vaincue l’a surpassée ? » demanda Stella.

« Non. » Ikki l’avait nié, hochant négativement la tête. « Le Roi de l’Épée des Sept Étoiles actuel, Moroboshi-kun est un utilisateur de lances. J’ai vu une vidéo de son match. Il faisait de son mieux, tout au long du match, pour rester hors de portée de Raikiri. En d’autres termes, même le Roi de l’Épée des Sept Étoiles avait peur de Raikiri. Il n’y a personne jusqu’à présent qui ait pu franchir la portée effective de Toudou-san. Tous ceux qui sont entrés dans ce territoire ont été, sans exception, abattus par elle plus vite qu’un coup de foudre, et bien sûr, Shizuku le sait aussi. »

« ... Voilà pourquoi, elle ne fait pas un geste, » déclara Stella.

« Oui, Shizuku sera en défense tout au long de ce match, » dit Ikki. « Mais à l’origine, Shizuku se spécialise dans les batailles magiques à longue portée. Il n’y a personne qui entre dans une distance désavantageuse par sa propre volonté. »

C’était pourquoi Shizuku allait attendre.

Jusqu’à l’instant où son adversaire se décidera à attaquer.

Dans ce temps figé.

« Mais... une fois que Toudou-san fera un mouvement, les choses rapidement vont se développer, » au moment exact où Ikki avait dit cela... Touka avait bougé !

***

Partie 2

En pliant rapidement ses genoux, Touka se pencha en avant et sauta.

Et ainsi, en un instant, elle avait déjà atteint sa vitesse maximale.

Leur distance les séparant était de vingt mètres.

Touka pouvait couvrir cette distance en un clin d’œil.

Mais la « Sorcière de la mer profonde » n’était pas quelqu’un qui permettrait facilement cela !

C’était évident parce qu’elle l’attendait.

Elle attendait de toutes ses forces le moment où Touka bougerait !

« Congélation ― Toudo Heigen [ 1] ! » Avec ces mots, les pieds de Shizuku se figèrent.

Cette glace avait gelé l’intégralité de l’arène et cela s’était étendu aux murs plus vite que le mouvement de Touka.

Et que se passerait-il si l’on courait avec toute sa force sur un tel sol ?

Bien sûr, on allait glisser.

Ainsi Touka devrait temporairement diminuer sa vitesse.

Mais, le fait de la forcer dans cette situation était le plan de Shizuku.

Shizuku avait alors immédiatement fait son prochain mouvement.

Le Art Noble, la Balle d’Eau.

Un boulet de canon produit en eau, qui pourrait emporter le souffle de l’ennemi en s’accrochant à son visage une fois qu’il le touchait, avait été envoyé depuis l’extrémité d’Yoishigure.

Trois attaques consécutives. Il était impossible d’esquiver cette volée de trois attaques sur cette plaine gelée. Cela faisait partie du bon sens.

Cependant, son adversaire était un monstre qui vivait dans le voisinage immédiat du sommet des Sept Étoiles.

À la grande surprise de Shizuku, Touka ne diminua pas sa vitesse sur ce sol gelé.

En un instant, elle avait compris le plan de Shizuku qui visait à la ralentir.

Ainsi, au lieu de s’arrêter, elle accéléra encore plus en glissant sur le sol.

Elle glissa de justesse à travers l’espace entre les trois boulets de canon, et habilement elle esquiva ainsi les Balles d’Eau.

Et, tout en tournant sur elle même en utilisant le sol gelé, elle dégaina Narukami, qui était à sa taille, visant Shizuku qui était encore loin.

Instantanément, à partir de la lame étirée, une frappe en forme de croissant de foudre avait été libérée vers le cou de Shizuku.

Après avoir vu à travers le plan de Shizuku, elle avait immédiatement effectué une contre-attaque de longue portée après avoir pu esquiver les attaques.

Touka avait visualisé son esquive et avait prévu de contre-attaquer dès le moment où elle avait vu la Balle d’Eau.

Il n’y avait pas d’ennemis jusqu’à présent qui avaient pu voir à travers Shizuku si vite et si précisément.

 

Mais... c’était parfaitement dans les prédictions de Shizuku.

 

Une fraction de seconde avant que l’attaque de foudre ne coupe Shizuku.

Un mur d’eau d’une largeur de trente mètres s’éleva depuis le sol et se plaça entre Shizuku et la frappe.

Il s’agissait du Art Noble Souhaita-Suiren. C’était la technique défensive impénétrable de Shizuku qui ne permettait aucun type de balles ou d’attaques de foudre de la franchir.

Bien sûr, Shizuku ne pensait pas que Raikiri lui laisserait faire son propre chemin.

Évidemment, parce qu’elle était la quatrième apprentie chevalière la plus forte au Japon.

Elle était sûre d’être attaquée à longue distance.

Ayant lu cela, Shizuku avait pris ces précautions.

L’attaque de foudre avait été capable de souffler une partie de la paroi de l’eau, mais elle ne l’avait pas pénétrée.

Elle avait traité en toute sécurité la contre-attaque de Touka.

... Cette pensée existait pendant un bref moment.

« ―Nn. »

À l’instant où Touka vit que son attaque ne traverserait pas le mur d’eau, elle laissa échapper deux, trois, dix attaques de foudre sans même attendre une seconde entre elles.

Elle avait déclenché des attaques de foudre telle une mitrailleuse.

Quelles attaques effrayantes et violentes !

Il n’existait aucune valeur comme avant quand elle voyait à travers le plan de Shizuku. C’était juste un spasme de force brutale.

Mais tout cela faisait partie de son plan.

Touka, à ce niveau là du match, avait déjà compris l’avantage qu’elle avait contre Shizuku.

C’était le temps nécessaire à l’exécution de ses techniques.

Shizuku devait prêter attention à chaque molécule d’eau, en éliminant les impuretés pour créer de l’eau pure qui avait un attribut d’isolation, afin de bloquer la foudre. C’était un calvaire pour ses nerfs et une opération très délicate.

En comparaison, Touka n’avait qu’à créer ses attaques de foudre et les envoyer voler vers Shizuku. Elle n’avait pas vraiment besoin d’une procédure délicate.

Bien sûr, une différence dans leur vitesse était apparue.

Touka réalisa cet avantage avec un seul échange de coup.

Le fait de la piéger avec un barrage de coups de foudre instantanés était la situation la plus difficile pour Shizuku.

Et c’était une déduction correcte.

Shizuku serait incapable de défaire la barrière si elle était sous un bombardement constant.

Shizuku n’avait d’autre choix que de se protéger avec Souhaita-Suiren face à ce barrage de lames de foudre.

Car même une seule attaque de Touka était puissante.

La lame de foudre était très certainement en train d’ébrécher la défense de Shizuku.

Et après plusieurs dizaines d’attaques, la mitrailleuse telle un barrage de foudre avait finalement soufflé le restant de la défense de Shizuku.

Touka avait immédiatement commencé à déplacer Narukami, en ayant l’intention de la terminer avec une dernière attaque de foudre.

― C’était à ce moment-là.

« ... Hmm ! »

Les mouvements de Touka furent arrêtés.

Pourquoi ?

La raison se trouvait à ses pieds.

Les pieds de Touka étaient pris par quelque chose.

Il s’agissait de bras faits d’eau provenant du sol gelé.

Les bras d’eau se figèrent au moment où ils avaient attrapé Touka, la clouant avec efficacité au sol.

En même temps, une ombre approchait de Touka d’en haut, dont le mouvement avait été complètement scellé.

Qu’est-ce que c’est ?

Il était trop tard quand Touka leva son regard de Shizuku et regarda au-dessus de sa tête. Ce qu’elle voyait était une scène où un énorme pilier de glace tombait à une vitesse effrayante à partir de l’angle aveugle absolue d’un humain, et c’était venue si près d’elle qu’elle pouvait presque toucher son nez.

... Tout s’était déroulé comme Shizuku l’avait prévu.

Si Touka devait aller à l’attaque en voyant rapidement son plan, alors Shizuku devait le contrer en voyant en profondeur à travers le plan de Touka.

Shizuku avait laissé Touka penser qu’elle avait l’avantage en ce qui concernait la vitesse.

Elle lui fit prendre la mauvaise idée que tout ce qu’elle pouvait faire était de se défendre et se protéger comme une tortue.

Et, derrière cette façade, elle imprégna son mana dans le sol et envoya ces bras afin de la sceller. De l’autre côté, elle avait utilisé l’eau qui avait été vaporisée par les attaques de foudre de Touka afin de créer une masse de glace pour l’écraser.

Elle avait exécuté simultanément trois opérations complexes et différentes de contrôle de mana.

Un blazer moyen ne serait pas capable d’effectuer cela, mais Shizuku pourrait le faire.

Sa capacité à contrôler le mana était digne d’être un Rang A, parce qu’elle était au plus haut niveau de l’humanité, même supérieure à celle de Stella.

Instantanément, la masse tombante de glace avait fendu l’arène à côté de Touka.

Sa puissance était énorme. La fissure due au choc s’était étendue jusqu’au public.

C’était si puissant comme attaque.

Et au centre de cette destruction se tenait une pierre tombale faite de glace.

Il n’y avait aucune chance qu’elle puisse être encore debout après avoir reçu cette attaque.

Le résultat du match était évident pour tout le monde. C’était censé être ainsi.

Malgré cela, Shizuku le sentit.

... Qu’aucun atome de cette atmosphère presque douloureuse n’avait disparu.

Comme pour confirmer sa compréhension, la masse de glace éclatait des deux côtés comme une fleur en pleine floraison.

Et Raikiri se tenait au centre de celle-ci, indemne.

« ... »

Les deux filles avaient attaqué, et s’étaient défendues au point où le terrain avait été partiellement détruit, mais toujours aucune des deux n’avait marqué un point.

Elles étaient uniformément appariées.

Le combat de deux chevaliers du Rang B était revenu au point de départ. Toutes deux se regardaient comme au tout départ.

Notes

  • 1 Toudo Heigen : 凍土平原: La Plaine gelée

***

Partie 3

« I... incroyable !!!!!!!!!!! Quel combat de haut niveau aussi bien pour l’offensive et la défense ! En dépit d’être une commentatrice, je n’ai pas été capable de laisser sortir un seul mot ! » La commentatrice qui avait été captivée par leur combat avait crié après ça comme si elle se souvenait finalement de sa position.

Et en entendant ça, le public fut enfin libéré de la pression qui les rendait essoufflés. Ils firent sortir des voix de surprises.

« Qui sont-elles... !? Sont-elles vraiment des humaines comme nous... !? »

« Incroyable ! La présidente est vraiment étonnante après tout ! »

« Non, non, je savais déjà que la présidente était incroyable ! Après tout, elle est parmi les quatre meilleurs ! Mais, qu’est-ce qui se passe avec cette première année qui tient devant elle !? »

« En ce moment, elle a défendu, a contre-attaqué, a fait du bluff, et utilisé son atout... combien de cartes a-t-elle jouées dans ce court laps de temps !? »

« Cependant, la Présidente les a tous contrés ! »

« Ces deux-là sont des monstres. Donc, c’est ça la puissance d’un Rang B... ! »

« Leur combat a créé une agitation dans le stade ! » déclara la présentatrice. « Cependant, ce n’est pas une surprise ! Puissance, technique, tactique. Tout ce qui est montré dans ce match n’est pas au niveau d’un match interscolaire ! Il ne serait pas bizarre si l’une d’elles devenait le Roi de l’Épée des Sept Étoiles, puisqu’elles ont un tel pouvoir ! En plus, elles n’ont pas eu la moindre éraflure, et cela même après une bataille soit si violents ! Comme ils disent “les diamants taillent les diamants !” Qui sera choisie par le destin en tant que gagnante pour aujourd’hui !? »

« Shizuku, elle se porte bien... ! » s’exclama Sella.

« ... Je savais qu’elle était forte, mais dans cette mesure... même moi je suis surpris ! » s’exclama Arisuin.

Tout comme la commentatrice et les autres, Stella et Arisuin, en voyant Shizuku ainsi se battre, ils exprimèrent leur admiration.

Puisque son adversaire était le chevalier le plus fort d’Hagun.

Et, elle était la fille qui avait été parmi les quatre meilleurs de l’année dernière dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Contre un tel adversaire, Shizuku se battait à égalité.

En d’autres termes, cela signifiait que le pouvoir de Shizuku était égal aux monstres vivant au sommet des Sept Étoiles.

« À ce rythme, elle pourrait vraiment gagner... ! » déclara Stella, pleine d’attentes.

Malgré la querelle qu’elle avait tout le temps avec Shizuku, Stella ne la haïssait pas.

Il y avait des choses qu’elles comprenaient, précisément parce qu’elles aimaient toutes deux le même homme.

C’est pourquoi Stella était heureuse de ce développement du fond de son cœur.

Shizuku se battait très bien contre un utilisateur de la foudre de haut rang.

Ainsi, le résultat de ce match n’était pas clair. Il y avait une grande possibilité de quelque chose d’inattendu se produise.

Mais, debout à côté des deux chevaliers remplis d’espoir, il y avait un...

Ikki Kurogane qui était le seul à regarder vers l’arène, d’un air sombre.

... Égalité, Hmm, pensa-t-il.

***

Partie 4

« Eh bien ! Kanata, ces deux-là sont certainement égaux, » demanda Utakata.

« Oui, Vice-Président, il semble que ce soit le cas, » répondit Kanata.

Deux personnes du conseil étudiant dirigées par Touka Toudou, Utakata Misogi et Kanata Toutokubara, regardaient le match par-dessus le portail rouge situé en face de la porte bleue où se trouvait le groupe d’Ikki.

« Vraiment, les premières années de cette année sont étonnantes. Tout le monde est si fort. Je devrais abandonner, s’ils agissaient ainsi. Ceux qui devaient venir les arrêter seraient nous, n’est-ce pas ? » déclara Kanata.

« Hahaha. Ne serait-ce pas des cris de joie ? Le fait est que nous pouvons être diplômés avec soulagement, » répondit Utakata.

Se plaignant d’une voix raffinée comme chant d’un oiseau chanteur, Kanata regardait à nouveau l’adversaire qui se battait à égalité avec Touka sous le bord de son chapeau.

« Cependant, j’ai été vraiment surprise qu’elle puisse rivaliser avec notre princesse jusqu’ici, » déclara Utakata.

« C’est vrai, elle n’est vraiment pas un peu inférieure, il y a quelqu’un comme ça parmi les premières années, en plus de Kurogane-kun et Stella-chan, c’est vraiment incroyable, » déclara Kanata.

Utakata avait également reconnu ce fait. Et plus que de le reconnaître, il sourit avec joie.

« ... Mais à la fin, c’est toujours à la mauvaise portée, » déclara Utakata.

C’était vrai. C’était la raison pour laquelle Ikki avait une expression sombre. C’était la seule réalité visible du match actuel. Touka avait pris le contrôle absolu sur le combat rapproché. D’une part, on pourrait dire que passé à travers cela était impossible. En d’autres termes, la seule façon pour Shizuku Kurogane de gagner était complètement en prenant le contrôle de longue portée. Dans ce cas... il était faux de les appeler uniformément apartés. La scène de l’offensive et de la défense à l’heure actuelle était, pour Shizuku, environ sept à trois. Malgré cela, elle ne pouvait faire aucun dommage à Touka. C’est-à-dire, si le match actuel était réservé à l’offensive et à la défense. Elles étaient à égalité. Mais si l’on élargissait ses perspectives et étudiait attentivement tout le combat... il y a quelque temps, il y avait une nette supériorité présente entre Lorelei et Raikiri.

Par ailleurs...

« En outre, Touka n’est pas encore sérieuse, » déclara Utakata.

Shizuku était une chevalière Rang B, une utilisatrice d’eau qui pouvait se vanter d’avoir un Contrôle de la Magie de Rang A. Pour ce genre de talent exceptionnel, il y avait quelque chose de présent dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée qui ne pouvait pas être trouvé ailleurs par hasard. Il s’agissait d’une expérience difficile à acquérir. Pour cette raison, Touka n’avait pas délibérément attaqué, et elle avait accepté le combat à longue portée que Shizuku voulait. Afin d’étudier l’offensive de l’utilisateur de l’eau de haut niveau se trouvant en face d’elle.

« Un tel combat avant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, Touka doit probablement être ravie, hein ? » déclara Utakata.

« Oui, mais il est encore temps que les études se terminent. La durée du match d’aujourd’hui est extrêmement stricte, car en tant que présidente du conseil des étudiants, elle préfère ne pas être en retard, » déclara Kanata.

***

Partie 5

Exactement comme Kanata l’avait dit, quelque chose d’inhabituel se passait dans l’arène. Sous les pieds de Touka, la surface glacée créée par le Champ Gelé commençait à s’échauffer. Avec les Joules d’énergie créés par la manipulation d’une vaste puissance électrique par un utilisateur de foudre, Touka avait surchargé le Champ Gelé. Et remonta Narukami afin de viser Shizuku avec sa pointe.

Shizuku ressentait certainement une soif sanglante face à ce spectacle, et son expression se raidit. Cependant, la raison du changement d’expression de Shizuku n’était pas seulement en raison de cette pression.

Je ne comprends pas, pensa-t-elle.

Alors que Shizuku entourait Touka avec son sort, elle avait été capturée par le doute. Il s’agissait d’une réaction en raison de la précédente infraction qui avait eu lieu il n’y a pas si longtemps. Ceci lui donnait un doute irrévocable.

Comment a-t-elle pu répondre à mon attaque-surprise ?

Le contrôle magique de Lorelei éclipsa de loin celui de Raikiri. Comparé à Stella la chevalière de Rang A, le contrôle magique de Raikiri serait encore plus inférieur à celui de Shizuku. Pour cette raison, Shizuku avait une confiance absolue dans sa tactique de dissimulation. Il était impossible pour son adversaire de discerner le type de technique qu’elle faisait surgir. En outre, les humains avaient un point aveugle absolu au-dessus de leurs têtes. Même les personnes qui pouvaient réagir à des indications derrière eux ne pouvaient pas sentir les choses au-dessus de leur tête. C’était le mécanisme des créatures appelées humain. Mais malgré cela, Touka le remarqua comme s’il n’était rien d’extraordinaire, et trancha en deux cette pierre tombale de glace.

Je vois quelque chose... que je n’ai jamais vu avant, pensa-t-elle.

Au moment où elle pensait à ce que c’était...

 

Un soudain vent rugit, et Shizuku vit la silhouette de Touka brandissant Narukami arrivé devant ses yeux.

 

Shizuku se mit presque à crier face à cette vue. C’était compréhensible, car, en un clin d’œil, l’ennemi qui devait se trouver à des dizaines de mètres de distance était assez près pour étendre une main et la toucher avec son épée.

« Guh― ! »

Mais même si elle était surprise, elle ne se figea pas. Shizuku avait envoyé son corps vers l’arrière sans rompre sa chute ou toute pensée, et avait évité l’attaque de l’épée qui avait été utilisée dans une ligne horizontale. Et puis, après ça, elle fit tourner son corps, et posa sa main gauche sur le sol. De la paume de cette main gauche, l’eau à haute pression avait explosé vers l’extérieur, repoussant son corps loin de Touka.

C’était simplement un jugement composé qui ne s’arrêtait pas à l’évasion. Cependant, c’était généralement Shizuku qui utilisait sa raison afin d’agir d’une manière décisive et calme. En ce moment, sa tête était à demi paniquée.

La raison, je ne la trouve pas ! pensa-t-elle.

Elle ne pouvait pas comprendre ce qui se passait. Son regard n’avait pas pu la perdre de vue un seul instant. Malgré cela, Touka avait parcouru une dizaine de mètres sans son ou signe avant-coureur, et elle était brusquement apparue devant ses yeux.

 

« Oh, la candidate Kurogane ! » s’exclama la commentatrice. « Elle vient à l’instant de faire une évasion dangereuse ! Même si elle a été capable de faire face au mouvement de la candidate Toudou, que s’est-il passé tout à l’heure !? On dirait qu’elle a en quelque sorte perdu sa concentration. Mais... ! »

 

Ai-je perdu ma concentration ? Se demanda-t-elle.

En entendant directement la voix du radiodiffuseur, Shizuku fronça les sourcils dus à la perplexité. Il lui était impossible de perdre la concentration au milieu du match. Cependant, les paroles en direct de la présentatrice avaient indiqué ce qui semblait être évident pour tout le monde. Le fait qu’elle avait été négligente envers Raikiri, qui avançait pour faire une attaque.

Même si ce genre de chose n’aurait pas pu se produire.

En tout cas, elle avait été dans une position défavorable tout à l’heure. Elle devait se concentrer pour que ça ne se reproduise jamais. Shizuku se déclara ça si fortement, et elle rassembla sa concentration au niveau de ses yeux.

 

L’instant d’après, ses yeux qui se balançaient vers le bas virent la lame de Narukami s’approcher d’elle.

 

« ... Uu!? »

Elle avait alors profondément coupé dans les vêtements de Shizuku, et elle n’avait pas le temps d’esquiver ou de penser à agir.

« Aaaaahhh! À l’instant, la candidate Shizuku Kurogane a pris un coup de l’épée de la candidate Toudou ! Et c’était assez profond ! Cela pourrait-il être une blessure mortelle !? »

Cependant, au moment où tout le monde pensait que le match était décidé, le corps de Shizuku avait soudainement pâli. Il se transforma en une eau ordinaire, et se répandit sur le sol. Et la vraie Shizuku se tenait déjà derrière Touka dans une position assez éloignée de l’arène.

« C-C’était donc une sorte de clone d’eau ! » s’exclama la présentatrice. « La candidate Kurogane a évité l’épée de Raikiri d’une splendide manière... Non ! »

La voix du radiodiffuseur en direct avait soudainement coupé court. Pourquoi ? Car la couleur écarlate qui coulait à travers la main gauche de Shizuku était visible.

« Le sang coule de sa main gauche ! Elle n’a pas été capable d’esquiver parfaitement l’attaque ! En fin de compte, la concurrente Kurogane a été touchée ! La première à obtenir une véritable touche dans ce match est “Raikiri”, la concurrente Touka Toudou ! »

« Kuh...! »

Je ne l’ai pas vu du tout, pensa Shizuku.

Shizuku gémit alors qu’elle serrait la légère blessure sur son bras gauche. Elle ne savait pas quel genre de mécanisme avait été utilisé. Quel type de méthode avait été utilisé pour se déplacer d’une façon invisible ? Shizuku ne pouvait vraiment pas le comprendre. Cependant, l’écarlate qui coulait sur sa main gauche ne lui disait qu’une seule vérité certaine.

Je ne peux pas capter les mouvements de cet ennemi... ! pensa-t-elle.

C’était vrai. En cet instant, il était évident pour tous les yeux que la lutte égale entre ces deux personnes était brisée.

***

Partie 6

Dans cette situation postérieure, une fois que la lutte pour la suprématie avait été rompue, Touka avait ainsi poussé vers l’avant. Shizuku avait commencé une bataille défensive unilatérale, et avait couru autour du ring sans rien faire d’autre. Cependant, le rythme de la poursuite Raikiri était très rapide, et sa propre réaction avait été ralentie par le fardeau généré par ses mouvements évasifs. Elle devenait peu à peu fatiguée, et maintenant, si elle était pressée à plusieurs reprises, elle serait poussée à l’épuisement au point ou elle pourrait d’effondrer sur le sol.

 

« Que se passe-t-il ? Lorelei et Raikiri semblaient au début être à égaler, mais maintenant la Lorelei ne fait que courir. Et il semblerait que cela soit le mieux qu’elle peut faire. Pourquoi l’équilibre présent jusqu’à maintenant est-il devenu si différent !? » déclara la présentatrice.

 

La présentatrice étonnée n’avait pas compris que Shizuku avait perdu de vue Touka. Pour cette raison, elle ne pouvait pas comprendre pourquoi le match qui jusqu’à présent était équilibré avait progressé si unilatéralement. Cependant, il y avait une vérité que tout le monde sur ce champ de bataille pouvait comprendre. Et cette vérité était... qui serait la gagnante de ce combat.

{Même si c’est bien pour elle de déjà se rendre...}

{Après tout, j’imagine que ce fut un adversaire trop dur pour une première année,}

{Même si je pensais au départ qu’il y avait une possibilité qu’elle soit en mesure de rivaliser face à elle...}

{Bien quoi ? Vous partez ?}

{Bien sûr. Je pense que le match est déjà décidé. La Prez, elle est vraiment forte.}

Le lieu dont l’atmosphère se refroidissait. L’enthousiasme du départ n’était plus présent. C’était devenu ainsi. Si on y réfléchissait plus attentivement, bien qu’elle fût une exception, elle était quand même qu’une première année. Y a-t-il une raison pour que le meilleur chevalier de Hagun perde contre ce genre d’adversaire ? Il y avait eu un enthousiasme hors norme dans le stade, mais ce genre d’atmosphère apathique dérivait maintenant à travers le lieu.

Au milieu de tout ça, Stella avait demandé à Ikki d’une voix gémissante. « ... Hé Ikki ! Comment va Shizuku ? »

« Comment, dans quel sens ? » répondit Ikki.

« Je peux le dire en la regardant, » répondit Stella. « Il est évident que sa réaction aux mouvements de son adversaire s’est aggravée tout d’un coup. »

« C’est juste comme Stella-chan l’a dit, » déclara Alice. « Même si la présidente se déplace normalement, il semblera que Shizuku ne peut pas le voir. »

Arisuin avait également estimé qu’il y avait un problème avec les mouvements de Shizuku. Et bien sûr, Ikki aussi pensait la même chose. Mais Ikki pouvait déjà voir plus de choses que les deux autres.

« ... C’est probablement exactement comme ça, » déclara Ikki.

« Hein !? » s’exclama Stella.

« Shizuku ne peut vraiment pas la voir. J’ai déjà vu quelque chose comme ça une fois, » déclara Ikki.

C’était juste avant sa première bataille, quand il avait rencontré la princesse de Yaksha Nene Saikyou à la réception des combats.

« Cette fois-là, Saikyou-sensei est arrivée en face de moi en un instant, » expliqua Ikki. « Même si je ne l’ai pas laissé sortir de ma ligne de vue pendant tout ce temps, elle est arrivée contre ma poitrine avant que je le sache. À l’heure actuelle, je pense que Raikiri utilise probablement la même technique de corps. »

 

« Ahaha, comme attendu de Kuro-bou. Vous avez remarqué après tout, hein ? »

 

Une voix descendait d’un angle au-dessus d’eux. Ikki tourna les yeux dans cette direction, et là, il vit une petite femme envoûtante vêtue d’un kimono et une imposante femme vêtue d’un costume descendant l’escalier du stade en forme de cuvette.

« Hé vous. Ça fait un moment ♪, » déclara Nene.

« Saikyou-sensei, et Madame la Directrice. Si vous êtes là, je me demande si quelque chose se passe? » demanda Arisuin.

« Quoi, elle vient d’appeler parce qu’elle vous a vu, non pas parce qu’il y a une raison, » répondit Kurono.

La directrice de l’école, Kurono Shinguuji, avait répondu à la question d’Arisuin. Ces deux-là n’étaient venues que pour voir le duel entre collègues de Rang-B dans une bataille de sélection ordinaire. Ils ne les avaient salués que parce que le groupe d’Ikki avait une conversation intéressante.

« ... Hé, Nene-sensei. Ce qu’Ikki a remarqué est ce qu’il a dit est correct ? » demanda Stella.

Saikyou-sensei confirma la question de Stella avec un signe de tête. « Yep. Il s’agit d’une ancienne technique d’art martial japonais appelée Pas Sans Trace qui fusionne le contrôle de la respiration et le jeu de jambes. Ou quelque chose comme ça... »

« ... Hein !? » s’exclama Stella.

En un instant. Saikyou, qui devait être à au moins cinq mètres de Stella était réapparue très près d’elle, et elle souleva les seins dodus de Stella en les frottant.

« Eek !? » s’exclama Stella.

« Oh, quel genre de sensation cela fait-il ? Eh bien, il n’y a pas de lait qui est en train de sortir. Même si c’est super doux ~ ♪ » déclara Nene.

« Kyaaaaa! Qu-Qu-Que faites-vous !? » s’écrit Stella.

« Je me demandais si vous frotter les vôtres ferait que les miens pousseraient, » demanda Nene.

« Si vous voulez faire grandir les vôtres alors, allez frotter les vôtres ! » s’exclama Stella.

« Je n’ai rien à frotter, IDIOTE ! » s’exclama Nene.

« Vous vous fâchez contre la victime ! » s’exclama Stella.

Ignorant les deux filles bruyantes, Kurono demanda quelque chose à Ikki. « Kurogane. Quelqu’un comme vous a déjà vu comment fonctionne Pas Sans Trace, non ? »

Face à cette question, il hocha la tête.

« Un peu. Si vous me dites de faire la même chose, je pourrais probablement le faire, » déclara Ikki.

« Hey, Ikki, qu’est-ce que c’est ce Pas Sans Trace ? » demanda Stella.

« Voyons voir, » répondit Ikki. « Les humains ne sont rien de plus que des animaux, et comme une machine, ils ne peuvent pas traiter tous les détails minuscules qu’ils voient et entendent, et ainsi le cerveau ne peut certainement pas consciemment reconnaître toutes ces images et ces sons. Après tout, s’ils traitaient et analysaient tout ce qu’ils voyaient et entendaient, le cerveau brûlerait très certainement. Par conséquent, le cerveau humain jettera l’information de basse priorité de manière inconsciente, et ce qui permet de réduire la charge appliquée sur lui-même. Cette chose appelée Pas Sans Trace est une technique d’art martial qui applique un contrôle de la respiration et un jeu de jambes particulier pour glisser l’existence de son utilisateur dans l’inconscience de l’adversaire. En conséquence, même si Shizuku peut encore voir Toudou-san, elle est devenue incapable de reconnaître ce fait. Même si le cerveau et l’œil peuvent capturer les mouvements de Toudou-san, ils ne peuvent pas être traités parce que la conscience les classe comme des informations inutiles, au point qu’un danger menaçant la vie peut se rapprocher en ce qui semble être un clignotement. »

« Vous l’avez parfaitement compris, » Kurono l’avait loué comme si elle était admirative envers lui, car il n’y avait pas de fautes dans la réponse d’Ikki qui avait divulgué le mécanisme mystérieux qui avait été utilisé pour assaillir Shizuku.

Vraiment. Il n’y avait que l’inconscience derrière tout cela.

L’adversaire faisait tout afin de devenir un sujet imperceptible en déplaçant son souffle et son corps à demi-pas, et en glissant dans cet intervalle. Elle avait ainsi échappé à la prise de conscience la concernant. Il s’agissait du mécanisme derrière la technique du style ancien Pas Sans Trace.

« C’est normal, car j’ai déjà vu cette technique du corps une fois auparavant, » déclara Ikki.

De plus, la technique de Pas Sans Trace de Touka avait de grands défauts par rapport à celle de Saikyou. Pour cette raison, Ikki avait facilement pu voir à travers le mécanisme.

« Mais je ne pensais pas qu’il y avait un étudiant qui pourrait faire la même chose que la Princesse Yaksha, » déclara Ikki.

« Eh bien, il est naturel de pouvoir faire la même chose, puisque Nene et Toudou ont toutes les deux étudié sous le même chevalier. Le Pas Sans Trace était à l’origine la technique qui était le point fort de ce chevalier, » déclara la directrice.

« Est-ce que c’est comme ça ? Au fait, qui était ce professeur ? » demanda Ikki.

« Torajirou Nangou, » répondit Kurono.

« Nangou, le “Dieu de la Guerre”... !? » en face du nom révélé, Ikki montra une expression choquée.

Dieu de la guerre — Torajirou Nangou. Le rival de toute la vie du grand héros Ryouma Kurogane, le vieux chevalier qui était en service actif tout en ayant plus de quatre-vingt-dix ans. Il s’agissait d’une légende vivante dont on parlait sans fin.

« C’est comme si une certaine personne l’aurait vue une fois dans une loge pour les aînés et qu’elle l’a supplié pour qu’il l'entraîne par la suite, » déclara Kurono.

« Mais... attends une seconde, Kuu-chan ! Je n’ai jamais pensé à ce vieux comme un maître, même une fois ! » s’exclama Nene.

« Qu’est-ce que tu es timide !? » s’exclama Kurono. « Ces sabots sont probablement aussi copiés de cette personne. »

« T-T-T-T-Tu as tort !? » s’écria Nene. « J’ai acheté ces choses à l’aide d’une vente par correspondance pour aider à soulager ma constipation ! »

« Des sandales pour changer la façon dont tu marches, hein..., » répliqua Kurono.

Tout en tapotant le kimono à manches longues de Nene, Kurono avait laissé échapper son honnête opinion que « cette personne est aussi peu franche que jamais sur ses sentiments » à propos de Nene qui, pour une raison quelconque, devenait irritée, tourna de nouveau son regard vers Ikki.

« Eh bien ! Même si vous pouvez voir le mécanisme si clairement, il devrait être compréhensible pour vous. Pas Sans Trace ne peut pas être brisé par votre petite sœur, » déclara Kurono.

« Hein !? » Ces mots étaient la vérité concernant la défaite sans espoir de Shizuku. C’était Stella et Arisuin qui élevèrent des voix de surprises en les entendant.

Mais Ikki, bien qu’il avait eu une expression amère, n’avait pas affiché la moindre surprise. Pourquoi ? Parce qu’il avait atteint cette conclusion il y a longtemps.

« ... Vraiment, Ikki ? Il n’y a aucun moyen pour elle de casser Pas Sans Trace !? » demanda Stella.

« Aucun. Il y a un moyen de briser l’Étape sans Trace avec votre propre corps, » répondit Ikki. « Il suffit de déplacer volontairement votre attention vers l’inconscient, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »

Par exemple, imaginez qu’il y avait un homme poussant un pistolet devant ses yeux. Et cet homme manifestait évidemment de l’hostilité envers vous, et qu’il pressait sur la gâchette avec son doigt. Dans ce genre de situation, à peu près n’importe qui aurait ses yeux collés face au bout du canon. Ce serait naturel, parce que sa vie était menacée. Sous ce genre de situation, quelqu’un prendrait-il garde de la boucle d’oreille de l’homme ? Quelqu’un se soucierait-il du fabricant de la boucle d’oreille ? Il n’y avait aucune chance de s’en soucier. Personne ne saurait probablement reconnaître consciemment des informations sans conséquence. Cependant, afin de briser ce Pas Sans Trace, il fallait enlever ses yeux du museau de l’arme et se concentrer sur la boucle d’oreille en cette grave situation. C’était ça qu’on appelait la tâche de porter l’attention sur l’inconscient.

« Shizuku est en ce moment exactement dans un échange pour sa vie, » répondit Ikki. « Dans cette situation où son adversaire s’est intentionnellement glissé hors de sa conscience, si elle n’avait pas la formation pour ce genre de chose, et si elle ne pouvait donc pas obtenir le libre contrôle de son propre corps et la conscience, elle ne serait pas capable de le faire maintenant. »

Par exemple, si c’était quelqu’un comme Ikki ou Stella, alors cela serait possible. Parce que ces deux personnes, de par le processus d’apprentissage des arts martiaux, avaient établi le contrôle presque complet de leurs corps. Cependant, Shizuku était différente. Elle était la meilleure quand il s’agissait de contrôle magique, mais quant à contrôler son corps physique, elle était une novice. Par conséquent, plutôt que de penser que c’était un oubli, elle essayerait de se concentrer. En conséquence, son champ de vision se rétrécissait, et l’obscurité de son inconscient s’approfondissait. Cela donnait naissance à un cercle vicieux parfait.

« Honnêtement... je pense que c’est une situation très fâcheuse pour Shizuku, » déclara Ikki.

« Cela ne peut pas être...! » s’exclama Stella.

Bien sûr, même Ikki ne voulait pas imaginer la défaite de Shizuku. Mais il était triste que Shizuku et Touka, ces deux chevaliers Rang-B, aient trop de différence entre elles. Quel que soit l’effort supplémentaire que Shizuku avait essayé de faire, elle ne pouvait jamais faire une attaque efficace contre Touka.

Et cela, c’était avec sa forte capacité pour les attaques à longue portée. Dans un combat sans les possibilités qui venait grâce à la distance, le match serait encore plus compliqué. Il serait probablement impossible d’avoir une victoire dans une situation où elle était complètement épinglée dans un combat au corps à corps. Sans aucun doute, elle avait été manœuvrée pour être dans une distance fatale. Et c’était la portée de Raikiri.

« ... Peut-être, il y a une possibilité que Shizuku ait un atout qu’elle peut utiliser pour traiter Raikiri à courte portée. Mais si elle n’en a pas..., » déclara Ikki.

Pour cela, Ikki ne l’avait pas dit avec audace. Cependant, même s’il ne le disait pas, Stella pouvait comprendre les mots qui pouvaient suivre.

C’était mystérieux. En ce qui concerne Stella, Shizuku était une rivale dans l’amour. Une personne qui ne pouvait être qu’un obstacle, mais quand même... elle comprenait parfaitement Shizuku. Elle savait quel était le genre de sentiments que Shizuku avait actuellement dans ce combat. Elle savait également l’intensité des pensées que Shizuku avait dans sa poitrine pendant cette lutte. Parce qu’elle aimait le même homme, elle comprenait bien ces sentiments blessés.

À cause de cela...

 

« Shizuku — ! Faites de votre mieux — ! »

 

Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait dire en un seul mot. Malgré cela, Stella ne pouvait contenir ce cri.

***

Partie 7

La voix forte et belle de Stella retentit dans la salle qui avait perdu son enthousiasme de départ. Naturellement, ces paroles étaient également entrées dans les oreilles de Shizuku. Cette voix provenant d’une rivale en amour qu’elle connaissait bien avait frappé ses lèvres en produisant un cri qui voulait sincèrement la victoire de Shizuku. Face à ce cri, Shizuku serra son poing avec assez de force pour bloquer le saignement.

Je ne suis pas vraiment heureuse d’être acclamée par quelqu’un comme vous !

Levant ses sourcils, Shizuku prétendit être forte. Elle sentait dans son cœur qu’elle devait faire ainsi afin d’ignorer une émotion terriblement dérangeante qui la gagnait. Si elle acceptait ça, cela lui donnerait envie d’avoir un changement permanent quand à la relation entre cette fille et elle-même.

Mais si elle essayait de l’ignorer, la voix de Stella avait certainement bouleversé le cœur de Shizuku. C’était l’esprit de compétition.

Stella-san va certainement aller au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Elle était tout simplement la seule chevalière de Rang A à Hagun. À l’heure actuelle, elle était quelqu’un de plus élevé que Shizuku, ainsi que Raikiri qui faisait face à Shizuku. Elle ne pensait pas qu’il soit possible que Stella trébuche pendant les sélections. En outre, Ikki qui avait remporté une victoire sur Stella pourrait probablement avancer jusqu’à arriver dans la scène nationale. Shizuku comprenait la force de son frère plus que quiconque. Pour cette raison, elle n’avait aucun doute sur cette vérité.

Par conséquent — elle ne pouvait pas être la seule à perdre ici.

Je vais aussi gagner et avancer. Avec Onii-sama, avec tout le monde, jusqu’au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — !

Au moment où elle avait pris conscience de cela, l’esprit combatif de Shizuku qui avait perdu en force en raison d’une infériorité désespérée remonta en flèche. Tout en guérissant son corps blessé, elle tenait sa tête haute et regardait l’ennemi se trouvant sous ses yeux.

« Oh, la concurrente Kurogane qui a été unilatéralement sur la défense n’a pas abandonné la lutte ! » s’exclama la commentatrice. « Elle vient d’effectuer une guérison sur son corps, et a pris une position montrant qu’elle souhaite continuer ! Serait-ce qu’elle a trouvé un moyen de gagner !? »

Elle n’avait rien trouvé de tel. Mais elle avait trouvé sa détermination.

... L’approche de Touka, elle ne pouvait pas la suivre. Quel genre de mécanisme était-ce, Shizuku ne l’avait pas compris, mais elle avait réalisé qu’elle détestait déjà faire face à cela. Dans ce cas — elle ne pouvait pas continuer à se défendre. En plus du fait qu’elle ne pouvait pas voir les mouvements de son adversaire, la tactique de se battre à longue portée avait échoué. Se précipiter jusqu’à une certaine distance ne ferait que rendre la situation encore pire pour elle. Par conséquent, elle devait faire ce qu’il fallait pour survivre, mais seulement afin de la distraire pour pouvoir faire son offensive.

Son adversaire était Raikiri. Le plus haut chevalier de Hagun qui avait une attaque invincible à portée de main. Mais s’il n’y avait pas d’autre moyen de prendre la victoire―.

Je vais le capturer ! Cette invincible proximité !

Shizuku se prépara ainsi et mit ses forces dans Yoishigure.

Mais ne sachant rien de cette détermination, Touka, impitoyablement, sans pitié, pénétra de nouveau dans l’espace mince de la conscience de Shizuku avec Pas Sans Trace...

À ce moment-là, Shizuku se déplaça ! Elle poignarda Yoishigure dans le sol gelé tout en hurlant.

« Byakuya Kekkai !!! » [1]

Avec les paroles de cette incantation, la glace de l’arène avait changé de solide en vapeur en un instant, et était devenue une fumée blanche telle une brume qui avait englouti tout le champ de vision !

Shizuku avait changé sa façon de penser. Si de toute façon elle ne pouvait pas la voir dans cette situation, alors il serait bon de rendre tout invisible. Donc, face aux joules de chaleur, le champ de glace qui ne servait pas à sa fonction s’était déjà vaporisé, se dispersant comme un brouillard épais dans lequel on ne voyait même pas un mètre.

Au milieu de cette brume magique, la seule qui pouvait se déplacer librement était sa créatrice, Shizuku. Sans être capable de voir directement, cette brume était la même chose qu’une partie du corps de Shizuku. Que faisait-il ? Qui était là ? Elle pouvait sentir tout ça. Et cette perception avait sans aucun doute capturé la position de Touka qui avait été arrêtée et manquait d’une technique pour percer ce brouillard.

Shizuku tourna immédiatement autour du dos de Touka.

« Hisuijin. » [2]

Tout en agissant avec le son de la voix, l’eau dans l’atmosphère se rassembla sur le bord d’Yoishigure, et prit bientôt la forme d’une grande épée japonaise. Il s’agissait d’une lame de courant d’eau circulant à haute pression. C’est-à-dire qu’elle avait la force de l’eau qui pouvait passer à travers la pierre goutte après goutte. Si cela était fait avec un tel courant à haute pression, l’eau pourrait se transformer en un outil qui pouvait découper comme dans du beurre même le métal. Pour commencer, pour toute la surface de la Terre, l’on pourrait dire que l’eau avait sculpté sa forme. Il n’y avait rien à sa surface qui n’avait pas été sculptée par l’eau. Shizuku, avec son contrôle magique exceptionnel, avait comprimé la puissance de la Mère Nature dans la forme de sa lame―.

« Faisons-le — ! »

Et elle courut après ça vers Touka. S’agissait-il d’une attaque suicidaire totalement imprudente ? Non, elle avait dans son cœur la conviction de tenir sa victoire. L’attaque aérienne surprise du début, elle ne comprenait pas la raison qui avait permis que Touka puisse voir à travers. Cependant, en utilisant Narukami puis en essayant de l’attaquer avec Hisuijin de la même manière que la première fois, cela ferait qu’il serait impossible de l’éviter. Pourquoi ? Quelle que soit la possession d’une fameuse épée ou d’une puissance de coupe, l’eau était fluide. Narukami, qui avait une forme solide, ne pouvait pas arrêter un tel coup. Hisuijin passerait au travers de Narukami qui irait à sa rencontre pour la bloquer et en final, cela lui permettra de trancher le corps de Touka.

Shizuku pouvait déjà voir cette vision. Pour cette raison, elle avait réduit la distance avec Raikiri avec la conviction qui se trouvait dans son cœur, et―.

« Eh... »

À ce moment-là, Shizuku l’avait vue. Dans la brume, avec une paire d’yeux pointée sur Shizuku qui ne pouvait pas être perçue, la silhouette de Touka qui avait pris une position pour rapidement dégainer son épée était visible. Un flash visible de foudre s’était violemment déplacé depuis la fourrure noire où Narukami avait été replacé avant ça.

Elle le savait. Shizuku vit et se souvint de l’image qu’elle avait vue plusieurs fois. Cette technique libérait une lumière aveuglante. Il s’agissait de son atout qui coupait toute résistance dans un seul flash — !

« ― Raikiri. »

 

 

La pulvérisation du plasma, brûlant le monde en blanc. Une chaleur écrasante libérée en un instant.

Shizuku, qui avait lancé un assaut qui ne pouvait pas être arrêté. Elle frappa vers le bas avec Hisuijin avec toutes ses forces.

Raikiri qui avait libéré sa puissance, avec seulement cette vitesse, avait pulvérisé en un instant cette épée de courant d’eau circulant.

Comme si tout jusqu’à présent n’avait été que cela. Le souhait de Shizuku Kurogane ― avait été abattu d’un coup.

Notes

  • 1 Byakuya Kekkai, 白夜結界 : « Barrière de nuit blanche ». Une « nuit blanche » est une nuit d’été près du pôle Nord ou Sud dans laquelle le soleil est encore dans le ciel à minuit.
  • 2 Hisuijin, 緋水刃 : lame d’eau écarlate

***

Partie 8

Au moment où Raikiri, vêtue de plasma, se déploya, une lame qui transcendait la vitesse du son percuta l’atmosphère environnante. La même tempête de vent qui éclatait s’écrasa sur Toudou et projeta au loin la brume de Byakuya Kekkai. Cet effet avait même atteint les sièges de l’auditoire, et avait affecté la salle fissurée. La force présente dans l’atmosphère était déjà au point où les spectateurs ne pouvaient même pas rester en place.

Mais au milieu de tout ça, Ikki ne ferma pas une seule fois les yeux. Dans la violente tempête de vent, regardant fixement le cercle sous ses yeux ― jusqu’à la fin, sans détourner son regard... il vit la forme déchue de Shizuku Kurogane de ses propres yeux.

« Un éclair de foudre ! » s’exclama la présentatrice. « Une lame est apparue ! Dans le même temps, l’arbitre a croisé les bras ! Le match est terminé !! La concurrente Kurogane nous a montré une courageuse lutte, bien que l’obstacle produit par l’un des quatre meilleurs de l’année dernière était insurmontable ! Celle qui a conquis la lutte mortelle face à ce camarade de Rang B est notre présidente du conseil étudiant, “Raikiri” Touka Toudou !!! »

Le radiodiffuseur en direct avait annoncé le nom de la gagnante, et avait abaissé le rideau de ce match.

Avait pu avoir un bon combat... certainement, l’attaque et la défense au début avait bel et bien transcendé le niveau moyen des étudiants. Cependant, le contenu naturel du match était probablement la défaite totale de Shizuku. Et cela était arrivé, car elle n’avait jamais pu toucher Touka.

Mais... tout de même...

« Hé, Ikki, » déclara Alice.

« Je sais, Alice, je l’ai bien regardée, » tout en répondant à la voix d’Arisuin de cette façon, Ikki fixait un point précis dans le ring. Ce qu’il regardait était la main droite d’une Shizuku tombée.

Cette main droite avait saisi la jambe de Raikiri.

Certes, c’était certainement une défaite totale. Toutefois―

« Elle était splendide. Shizuku, » murmura Ikki.

C’était probablement Shizuku elle-même qui avait ressenti plus que quiconque la différence entre son pouvoir et celui de l’autre. Malgré cela, elle n’avait pas cédé jusqu’à la fin, et avait continué à se battre.

... Elle est devenue plus forte, hein ?

Cette petite fille, qui l’avait toujours suivi avec de petits pas... avant ça et encore aujourd’hui... il n’y avait pas un seul instant où Ikki n’avait pas senti ces quatre années de progrès. Et―

Ikki regarda le dos sur lequel les cheveux de couleur châtain ondulaient et sortait du ring.

... Comme je l’ai pensé, elle est forte.

À ce moment-là, Shizuku n’avait certainement pas fait une charge téméraire suicidaire. Le Byakuya Kekkai avait été fait afin de brouiller la vision de son adversaire. Au milieu de l’étendue de l’Art Noble que Shizuku possédait, la plus forte capacité de coupe dont elle se vantait, Hisuijin, avait été utilisée. Elle, au moyen de toute sa force, avait mené une stratégie sérieuse face à Raikiri. Elle pouvait probablement avoir eu la vision de sa propre victoire. Mais pour la saisir, elle devait couper la tête. Peu importe comment, elle avait fait de son mieux, même en pensant à l’effort le plus élevé qu’elle pouvait faire, l’existence face à elle avait éloigné cette hypothèse jusqu’à la réduire à zéros.

Ikki, qui avait combattu le « mangeur d’épées » Kuraudo Kurashiki, le savait déjà. L’ampleur des capacités des personnes qui résidaient au sommet des Sept Étoiles... pas une seule de ses personnes qui résidaient dans ce domaine n’était ordinaire. Ils étaient tous des surhommes qui surpassaient les mesures communes.

Pour cette raison, Ikki pensait, combien d’efforts faudrait-il pour monter à ce sommet ?

Touka Toudou, Raikiri... On dirait que je vais certainement croiser le fer avec elle, hein ?

***

Partie 9

Après l’avènement du flash qui avait brûlé les rétines de toutes les personnes présentes, une profonde obscurité de désespoir était apparue. De cette tristesse, Shizuku se réveilla lentement. En levant ses lourdes paupières, elle vit le monde flou se concentrer devant elle. Ce qui lui sauta aux yeux était le plafond blanc d’un cabinet médical sans taches...

« Es-tu réveillée, Shizuku ? »

Le visage — de son colocataire put être vu dans son champ de vision.

« ... Alice, » murmura Shizuku.

Shizuku leva lentement du lit son corps. Quand elle regarda autour d’elle, elle vit qu’il ne s’agissait pas seulement d’Arisuin qui était présent ici. Derrière lui, les silhouettes de son frère Ikki Kurogane et Stella Vermillion étaient également présentes. De cette vue...

Ah, je vois.

Shizuku comprenait sa propre défaite.

« Ai-je perdu ? » Face à ces mots qu’elle avait murmurée tout en toussant, un lourd silence tomba.

Ne vous inquiétez pas, courage. Les personnes qui faisaient partie de ce monde des matchs et des combats savaient combien ces paroles seraient sombres. Dans ce monde, il n’y avait pas de tels mots à donner pour les vaincus.

« ... Shizuku, hum, tu sais ? »

« Je suis désolée... »

Les mots que Stella avait essayé de commencer à dire au milieu du silence douloureux, Shizuku les avait coupés en morceaux.

« ... mais j’ai besoin d’un peu de temps... juste pour un peu de temps. Pourriez-vous me laisser seule ? Je suis fatigué aujourd’hui. »

Shizuku couvrait son visage et suppliait tout le monde de partir. À l’heure actuelle, elle ne voulait rien entendre et ne voulait rien voir. Elle voulait juste être seule.

« Je comprends... Allons-y, Stella, » déclara Ikki.

« ... D’accord, » répondit Stella.

Ikki sympathisait avec les sentiments de Shizuku. Il fit immédiatement sortir tout le monde du cabinet médical. Elle en était reconnaissante. Le regret causé par sa défaite qui coulait à travers son cœur se faisait déjà sentir dans sa gorge. Son corps tremblant misérablement en raison de l’amertume, elle ne voulait pas que son frère, Stella, ou n’importe qui le voit ainsi. Parce que Shizuku était une fière petite fille.

C’était ce qu’elle demandait, mais...

« ... Pourquoi es-tu encore ici ? » demanda-t-elle.

Pour quelques raisons, Arisuin était resté dans la chambre avec un doux sourire sur le visage.

« Eh bien, je me demande pourquoi j’ai fait ça, » déclara-t-il.

« Je t’ai dit de me laisser tranquille, » insista-t-elle.

« Oui, je t’ai entendue, » lui répondit-il.

« Alors... ! » commença Shizuku.

Au moment où elle prononçait des mots emplis de violence, Arisuin enlaça Shizuku.

Hein !? 

« ... Ali... ce ? »

« Tu as vraiment combattu de toute tes forces, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

Arisuin transmit ce message avec un ton calme près des oreilles de Shizuku qui avait été surpris par la soudaine étreinte.

« Ton frère, il t’a regardé jusqu’à la fin. Il a dit que tu étais splendide, » continua Arisuin.

Et en caressant ses cheveux d’argent comme pour les brosser...

« Et pour moi, Shizuku, tu n’es ni quelqu’un qui veut protéger ni quelqu’un qui ne veut pas perdre. Donc... tu n’as pas à faire semblant d’être dur, tu sais. »

C’était sa limite. Face aux doux mots qui avaient été annoncés, à l’étreinte enveloppée autour d’elle, les sanglots qui montaient dans sa gorge s’étaient répandus dehors. Après qu’il fut déversé une fois, tout cela déborda comme la rupture d’un barrage.

Frustrant.

Frustrant. Frustrant.

Frustrant. Frustrant. Frustrant !

Le vœu qui ne s’était pas réalisé. Le rêve qu’elle n’avait pas atteint. Ces vestiges tourmentaient Shizuku. La frustration qu’elle ne pouvait pas mettre en mots, Shizuku les avait pleurées alors qu’elle s’accrochait à la poitrine d’Arisuin. Elle avait mis assez de force pour couper avec ses ongles, mais Arisuin n’avait pas desserré son étreinte. Parce que le partenaire de cette fière petite fille qui crachait son amertume, il savait qu’il était le seul. Par conséquent Arisuin gardé étreignant son petit corps jusqu’à ce que les sanglots de Shizuku soient terminés.

***

Partie 10

« Shizuku paraissait vexée, » en se dirigeant vers l’extérieur depuis le couloir du cabinet médical du dortoir, Stella toussait.

« ... C’est tout à fait compréhensible. La route vers le Festival des Sept Étoiles vient probablement d’être coupée pour elle, » répondit Ikki.

Il y a quelque temps, Ikki avait été informé de première main par Oreki que ces batailles de sélection ne feraient ressortir que six noms en tant que représentant, et ces places seraient comblées par les étudiants invaincus. Comme ils viseraient ces places, ces combats ne permettraient jamais une défaite.

« Mais Shizuku n’a rien à en être gêné, » continua Ikki.

Ikki se souvint de la main droite de Shizuku qui avait saisi la cheville de Touka. La volonté qu’elle avait montrée à la fin du combat était vraiment magnifique.

« C’est un combat serré qui ne permet pas même une erreur, non ? » demanda Stella.

« Oui, mais... ce n’est pas le problème de quelqu’un d’autre, » déclara Ikki.

Tout le monde combattait selon les mêmes règles. Shizuku, Ikki, Stella... Aucune des personnes qui visaient le sommet des Sept Étoiles ne pouvait subir une seule défaite. Il s’agissait de la règle établie par la nouvelle directrice, Kurono Shinguuji. Une falaise qui filtrait les prétendants pour le bien de la création d’un Roi des Épées des Sept Étoiles de Hagun. Cela permettait de réunir les personnes les plus fortes afin qu’ils deviennent des compagnons, puis de sélectionner uniquement la personne la plus forte parmi elles. Car à la fin de la journée, il ne restait qu’une seule personne qui prendrait le sommet des Sept Étoiles.

« Nous sommes déjà proches de la ligne d’arrivée pour les Batailles de Sélection. Même nous, nous devons concentrer notre énergie plus que jamais, non ? » demanda Ikki.

« Tu sais, je ne perdrai pas, » Stella fit cette déclaration d’une voix forte et emplie de volonté.

Ikki tourna son regard vers Stella qui venait de parler. Et Stella regardait Ikki, avec des yeux qui contenaient des flammes ardentes et étincelantes d’un fort esprit combatif.

« Je ne perdrai absolument pas parce que je vais me battre et gagner contre toi, Ikki. Et cela sera cette fois lors de la finale du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, » annonça-t-elle.

Face à cette expression de sa volonté et de son affection, Ikki sentit un bonheur apparaître dans sa poitrine. La promesse qu’ils avaient échangée cette nuit-là, il savait qu’il n’était pas le seul à attendre avec impatience son accomplissement.

« ... De mon côté, je pense la même chose. Après tout, je ne perdrai certainement pas, » déclara Ikki.

« Hehe. Bien sûr. Je ne vais pas te permettre de disparaître au milieu du trajet ♪, » déclara Stella.

Stella fit un doux sourire sur tout son visage face à la réponse d’Ikki. Face à ce visage souriant, les joues d’Ikki se détendirent. Récemment, cette fille était devenue de plus en plus insupportablement belle. Plus il la connaissait, plus il s’approchait d’elle et plus il aimait cette fille. Son parfum de fleur, sa température légèrement élevée... tout cela était charmant selon lui. Et parce qu’il voulait tomber encore plus en amour avec cette fille, il maintiendrait une motivation encore plus élevée que ce qu’il avait soutenu jusqu’à présent. Il se poussait plus haut que là où il était maintenant, et tout cela, afin de se rendre digne de la plus forte rivale qui se tenait en ce moment à côté de lui, de la jeune fille qui était sa bien-aimée. En ce qui concernait Ikki, sa rencontre avec elle était une fortune irremplaçable.

« Eh bien ! Afin de ne pas perdre, ne devrions-nous pas faire un petit entraînement ? » demanda Ikki.

« C’est parfait. Pour le dire franchement, après avoir regardé le match de Shizuku, mon corps à des élancements, » répondit Stella.

« Haha, c’est tellement toi, Stella. Alors, dépêchons-nous et allons-nous-en d’ici, » dit Ikki.

En disant cela, Ikki avait vérifié que personne d’autre n’était présent dans le couloir, puis avait pris la main de Stella et avait entrelacé leurs doigts. Au moment où il avait fait ça, Stella avait également serré la main d’Ikki. Lors de leur sortie à la piscine, comme ils avaient fait un pas vers avant en tant que couple, ils s’étaient peu à peu mutuellement habitués à avoir plus souvent des contacts peau à peau. Récemment, quand ils étaient allés dans des lieux hors de l’œil du public, l’un d’eux saisissait spontanément la main de l’autre. Les doigts serrés, reconnaissant la température et la présence de leur amoureux. Ikki et Stella étaient tous deux venus à aimer faire ce genre d’acte au quotidien.

Bien sûr, leur type préféré de contact entre eux était le baiser. Dans cette situation, en ce qui concerne leur relation, le sujet qui avait commencé dans cette piscine avait certainement raccourci la distance entre les deux amoureux, et cela pourrait certainement être qualifié de progrès.

Cependant — pour dire la vérité, Stella se sentait un peu insatisfaite de la présente situation. Ou peut-être insatisfaite n’était pas tout à fait la bonne façon de le dire. Elle voulait se rapprocher et s’efforcer ― d’être plus proche d’Ikki comme une femme le ferait. Pour se rapprocher de lui et rétrécir la distance entre elle et Ikki, ce désir était de plus en plus présent en elle.

La nuit, en particulier, quand ils échangeaient des baisers avant d’aller dormir, et c’était encore pire au moment où leurs lèvres se séparaient. Par exemple, hier, elle avait laissé sortir un étrange gémissement quand leurs lèvres s’étaient séparées et cela avait surpris Ikki.

C’était tellement embarrassant...

Après avoir été surprise par ce doux bruit qu’elle n’avait pas imaginé laisser fuir de ses propres lèvres, elle avait immédiatement sauté dans son lit et s’était couvert la tête avec son futon. Néanmoins, il avait fallu du temps avant que le feu qui s’était allumé à l’intérieur de son corps se soit dissipé.

Est-ce que mon désir sexuel est si fort, je me le demande...

Il suffisait de se souvenir de ce simple fait pour que cela la rende très embarrassée. En premier lieu, elle n’avait pas cherché un endroit afin d’obtenir une réponse. Parce que pour Stella, il y avait sa position de deuxième princesse de l’Empire Vermillion. Cependant, en même temps, Stella et Ikki étaient tous des deux adultes matures au-delà de l’âge de quinze ans. (Les Blazers deviennent adultes à l’âge de quinze ans ce qui était une norme partagée par tous les pays participants aux Nations de la Ligue des Chevaliers-Mages.) En d’autres termes, ils étaient tous les deux... des adultes qui pouvaient même décider de se marier. Et en tant qu’adulte, ils avaient bien sûr, également le privilège de pouvoir tomber en amour sans que quiconque puisse l’empêcher.

Et que faire si, par hasard... Ikki me demande que...

S’il la regardait directement dans les yeux, posait ses mains sur ses épaules, et lui demandait cela... à ce moment-là, quelle réponse pourrait-elle choisir dans une telle situation ? Devrait-elle prendre la position officielle d’une princesse impériale ? Ou plutôt suivre ses propres sentiments ?

Si elle était la Stella d’avant, elle aurait sans doute donné une excuse ou autre et aurait refusé la demande d’Ikki. Mais en ce moment, que ferait-elle ?

Elle se le demandait, mais aucune réponse n’était venue.

Mais, si Ikki voulait vraiment et lui demandait cela, alors...

... J’aimerais...

« Qu’est-ce qui ne va pas, Stella ? Ton visage est vraiment tout rouge ? » demanda Ikki.

« Pffuuu !? Ah ! Ce n’est rien ! » répondit Stella.

« Tu sais, si ce n’était rien, alors ton visage ne serait pas rouge. Je me demande si tu ne pourrais pas couver un rhume. Peut-être, un peu de fièvre, non !? » demanda Ikki alors qu’il semblait être inquiet quant à l’état de santé de Stella.

Ikki s’approcha de son front afin de vérifier sa température. Face à cette bonté, Stella avait fait resurgir ses sentiments ce qu’avait fait pousser un petit cri.

N-N-N’approche pas ainsi de mon visage en ce moment !

« Je-je-je vais vraiment bien ! Vraiment ! Alors tu ne devrais pas te rapprocher si proche... ! » s’exclama Stella.

Elle avait forcé de nouveau Ikki à reculer, alors qu’elle était tout étonnée par son propre manque de chastes pensées. Le fait de s’imaginer qu’elle envisageait une telle inconduite à l’intérieur du bâtiment de l’école avant même que le soleil ne soit descendu était vraiment...

Une telle chose était mauvaise.

Une telle chose était interdite avant d’aller au lit.

Est-ce que cela veut dire que c’était correct si elle le faisait une fois dans son lit ? Stella avait ignoré la réplique envoyée par son propre cœur et avait réfréné ses sentiments érotiques.

Tout à coup, c’était à ce moment-là que... du coin du couloir se trouvant en face d’eux, avec un bruit bizarre, une chose étrange était venue dans leur champ de vision.

Est-ce une ombre humaine ? Alors qu’ils pensaient cela, les deux amoureux avaient séparé leurs mains en pleine panique. Comme ils l’avaient dit il n’y a pas longtemps, Ikki avait une certaine position sociale, et c’était également le cas de Stella. S’ils devaient être vus comme étant des amoureux, le monde serait considérablement surpris, et cette interaction deviendrait fortement mise sous pression. Pour cette raison, jusqu’à ce que la période frénétique où les étudiants se déchaînaient pour aller au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, ne soit terminée, ils avaient établi le plan de garder leur relation cachée du reste de l’école.

Cependant... ce qui apparaissait n’était pas une personne. Il s’agissait d’un monstre en forme de rectangle blanc et tordu.

« Allez... allez...! » put être entendus en provenance du monstre blanc.

Ce monstre, si l’on regardait plus attentivement sa forme, on pouvait dire qu’il s’agissait en réalité d’une liasse de papiers empilés en un pilier blanc. Quelqu’un portait la pile de papier empilée avec les deux mains. Il était difficile de dire qui faisait ça, parce que la montagne de papier était si élevée qu’elle dissimulait son visage. Mais si l’on regardait du côté des jambes, ceci semblait être une étudiante.

« Tout cela semble quelque peu périlleux, » déclara Stella.

« C’est bien le cas, non ? Nous devrions probablement lui donner un coup de main, » répondit Ikki.

Après avoir décidé ça, Ikki haussa la voix pour pouvoir être entendu de l’étudiante. « Hmm ! Si vous le souhaitez, je pourrais vous aider à transporter tout ça ! »

« Hein !? » cependant, l’étudiante avait été surprise d’entendre brusquement une voix, et son corps se raidit automatiquement. En raison de ça, son pied droit cogna dans son pied gauche et ainsi... « Haaaa ! »

« Wôw !? » s’exclama Ikki.

La pile de papier tomba lourdement sur un Ikki tout aussi surpris par le cours des événements.

« Bon sang, qu’est-ce que vous faites tous les deux..., » murmura Stella, elle aussi surprise de tout ça.

« Oh non non, je suis désolée ! Je ne pensais pas qu’il y avait des personnes qui se trouvaient en face de moi ! » s’exclama la jeune femme.

« Pas du tout ! C’est moi qui je suis désolé de vous avoir effrayé en vous appelant si soudainement, » répondit Ikki.

Les trois étudiants étaient à genoux, et ensemble, ils rassemblaient la pile de papiers dispersés dans le couloir.

Et puis, après avoir ramassé une partie des feuilles de papier, Ikki porta son attention sur l’étudiante et...

Devant ses yeux, il y avait une paire de fesses se déplaçant de gauche et de droite.

 

 

« Maissssss ! » s’exclama Ikki.

« Ohh, mes lunettes... où sont mes lunettes ? » demanda l’étudiante.

Peut-être qu’au moment où elle était tombée, sa jupe avait été retournée vers le haut. Mais l’étudiante ne l’avait elle-même pas encore réalisé, et tout en toussant, elle était à quatre pattes tâtonnant dans les environs à l’aide de sa main. Ce faisant, elle se balançait et agita un peu plus ses grandes et voluptueuses fesses.

« Quoi, hé vous ! Votre jupe ! Votre jupe est relevée en ce moment ! » s’exclama Stella.

« Eh ? Nooooooooonnnn !!! » cria l’étudiante.

Après avoir entendu l’avertissement de Stella, l’étudiante avait finalement réalisé qu’elle agitait ses fesses à découvert devant le visage d’Ikki, et précipitamment, elle replaça sa jupe dans sa position normale.

« Je-je suis désolée ! Je vous ai montré une chose indécente impensable... ! » S’exclama l’étudiante.

« Euh, non... Hahaha, » répondit Ikki.

« Ikki, as-tu vu ? » demanda Stella.

« ... Si je disais que je ne l’ai pas vue, me croirais-tu ? » demanda Ikki.

« Penses-tu que je le ferais ? » demanda Stella.

« Je suppose que je ne dois pas demander... Hmm ? » répondit Ikki.

Alors qu’il soupirait, quelque chose était venu dans le champ de vision d’Ikki. Il s’agissait d’une paire de lunettes rondes avec des lentilles extrêmement épaisses.

Ah, n’était pas ce qu’elle cherchait depuis un moment ?

Devant la raison pour laquelle l’étudiante était à quatre pattes et secouait les fesses, Ikki prit ces lunettes et les lui présenta.

« Hé, n’est-ce pas ce que vous cherchiez ? » demanda Ikki.

« Ah ! C’est bien cela ! Merci beaucoup ! Je ne vois rien sans eux..., » répondit l’étudiante après s’être tournée vers Ikki, et avoir accepté avec reconnaissance les lunettes.

Et c’est alors qu’Ikki et Stella virent pour la première fois le visage de l’étudiante qui se tenait devant eux.

« Hein ? » s’exclama Ikki.

« Quoi !? » s’exclama Stella.

Et ils se figèrent tous deux devant l’identité de l’étudiante.

« V-Vous êtes..., » balbutia Stella.

Pourquoi une telle réaction ? Et bien, parce que cette étudiante, cette fille aux cheveux châtains avec une tresse était tout simplement...

 

« La Raikiri, Touka Toudou !? »

 

Sans aucun doute dans leur esprit, il s’agissait de la fille qui avait vaincu Shizuku avec sa puissance écrasante, celle qui était la chevalière la plus forte de Hagun.

« Eh ? Ah oui ? C’est bien vrai, » répondit Touka.

***

Partie 11

« Ah ! Présidente ! Bonjour... ! »

« Bonjour, Mishima-san. »

« Présidente ! Félicitations pour le match d’aujourd’hui ! »

« Merci pour votre soutien, Sayama-san. »

« Présidente Toudou, bonjour ! Merci de m’avoir aidée à chercher mon porte-monnaie l’autre fois ! Je suis vraiment désolée d’avoir dû vous faire m’accompagner pendant toute une journée. »

« Ne vous en faites pas, Itagaki-san. D’ailleurs, il a été trouvé grâce à Uta-kun, et je n’ai pas du tout été utile... Ah ! S’il vous plaît, prenez soin de ne pas le perdre à partir de maintenant, d’accord ? »

Au fur et à mesure qu’ils avancent mètre après mètre, des étudiants de diverses années scolaires et des deux sexes avaient accueilli Touka, et Touka avait répondu individuellement par leur nom.

Ikki et Stella tenaient les documents qu’elle portait il y a quelque temps et regardaient cette scène en marchant à plusieurs pas derrière elle.

« Les personnes idolâtrent Touka-san, non ? » Soudain, Stella parla de ce qui était présent dans ses pensées.

Face à cela, Touka se mit à sourire de joie comme si cela l’amusait. « Après tout, je ne fais que les choses qui sont naturelles pour un président du conseil étudiant. Mais mettons ça de côté, je dois tous les deux vous remercier. Non seulement pour avoir rassemblé les documents pour moi, mais aussi quant au fait que vous les avez portés... »

« Non, ce n’est pas nécessaire. C’était dès le départ une quantité trop difficile à porter pour une seule personne, » déclara Ikki.

« Hahaha... J’étais un peu trop confiante et j’ai essayé de les transporter tous d’un coup. En fin de compte, je suppose que je ne devrais pas essayer de couper les coins. Je dois y réfléchir avec plus d’attentions la prochaine fois, » déclara Touka.

Touka sortit timidement sa langue après avoir dit ça. Ce geste était extrêmement charmant, et c’était impensable pour la même personne qui avait précédemment utilisé la puissance d’un féroce dieu pour mettre Shizuku à bas.

« Mais... j’ai été surprise. J’ai déjà vu le visage de Stella-san dans le journal avant de la voir en personne, mais pour vous devez être l’Ikki Kurogane-san des rumeurs... Je pense que c’est un moment quelque peu maladroit pour nous rencontrer en face à face. »

Incroyable minutage que nous avions là. C’était probablement parce que Shizuku était la sœur d’Ikki qu’elle disait ça.

Face à ces paroles, Ikki avait répondu en secouant un peu la tête. « ... S’il agissait du match alors Shizuku a tout donné et s’est magnifiquement battue. Et vous avez accepté ce défi en face à face, et y avez répondu sincèrement. Voici ce que c’était selon moi. Je suis très reconnaissant envers vous pour avoir accepté le désir de ma sœur, et je n’ai donc aucune rancune envers vous. »

Il s’agissait des véritables pensées d’Ikki. Mais...

« Je suis du même avis, mais il y a quelque chose qui me préoccupe, » déclara Stella.

Tout en acceptant les mots d’Ikki, Stella regardait Touka avec un regard qui affichait une humeur légèrement dangereuse. Elle avait quelque chose qu’elle avait besoin de demander à Touka et cela quoiqu’il arrive. Et c’était... « Touka-san. Nous avons vu la situation lors de la précédente scène, et alors que vous aviez le genre de vision qui vous empêche de voir beaucoup de choses sans lunettes, mais vous n’avez même pas mis de lunettes pendant le match, non ? Pourquoi avez-vous fait ça ? »

En effet, pourquoi Touka, dont la vue était si mauvaise, enlevait-elle ses lunettes pendant le match ?

« ... Peut-être, vous n’avez pas été à fond contre elle ? » demanda Stella.

« N-Non, ce n’est pas vrai ! » s’exclama Touka.

« Hein !? » s’exclama Stella.

« Eh ? ... Ah ! ... C-Ce n’est pas vrai du tout ~, » déclara une Touka agitée.

Était-elle vraiment agitée par la question de Stella ? Un énorme accent était apparu tout à l’heure. Avec ses joues rougies, la tentative confuse de Touka de l’ignorer était déjà trop tardive. Néanmoins, Touka s’était un peu éclairci la gorge et elle fit que son ton revint à la normale. « Comment dois-je le dire, c’était plutôt l’inverse. Parce que Shizuku-san était une adversaire qui ne pouvait pas être traitée par des moyens ordinaires, il n’y avait aucune chance que je puisse accepter son défi tout en portant mes lunettes. Si je n’avais pas amélioré l’exactitude de ma perception en coupant ma vue, affronter un adversaire de la classe de Shizuku-san aurait été très difficile pour moi. »

« Perception, vous dites... qu’entendez-vous par là ? » demanda Stella.

« De mon côté, je suis capable de sentir les signaux subtils en provenance du corps de mon adversaire dans les cas où je neutralise ma vue. Une telle chose est une application pratique de la capacité d’utiliser la foudre, comprenez-vous ça ? » demanda Touka.

Comme l’avait dit Touka. Les humains étaient des machines vivantes. Leurs mouvements étaient basés sur la transmission autonome des signaux venant toujours du cerveau. Être capable de percevoir ces signaux était extrêmement bénéfique.

Elle pouvait même voir la ligne de vue de l’adversaire à partir des signaux contrôlant ses muscles oculaires. Elle pouvait connaître les mouvements de l’adversaire à partir des signaux circulant dans ses nerfs. On pouvait donc les comprendre tout à fait distinctement.

« Quand on parle de ce genre d’informations, il s’agit des véritables sensations mises à nu de l’adversaire qui ne peuvent pas être falsifiées. C’est un peu comme l’état d’esprit de l’adversaire. Cela indique aussi comment l’adversaire prévoit d’agir après ça. Dans la pratique, il y a beaucoup de choses que je comprends au-delà de ce que l’œil se limite à voir dans mon adversaire. Et si je saisis ces choses, lire et analyser ce que pense mon adversaire devient très simple. Ainsi je peux voir à travers les pièges et les attaques-surprises sans jamais pouvoir être vaincue par ça. »

« ... Je vois. C’est ainsi que Touka-san a pu éviter l’attaque-surprise de Shizuku ? » demanda Stella.

Touka hocha positivement la tête face aux paroles de Stella.

« Ceci est mon Art Noble, la Vision Inversée, » déclara Touka « Je suppose qu’il ressemble à la Vision Parfaite du Pire, n’est-ce pas ? Bien que si la Vision Parfaite du Pire est le fruit du discernement, le mien est une ruse tout à fait ordinaire... Eh bien ! C’est comme ça. Mais ce n’est pas comme si je n’allais jamais en douceur face à un adversaire, vous savez ? »

« D’accord... Je me sens bien mieux d’entendre ça. Désolée d’avoir demandé ça, il s’agissait d’un étrange soupçon que j’avais, » déclara Stella.

« Non, non. Hahaha, » répliqua Touka.

« Vous semblez enchantée, non ? », demanda une Stella intriguée.

« Oui, car Stella-san était inquiète pour son amie... c’était bien ce que je pensais dès le départ, » répondit Touka.

Les joues de Stella devinrent rouges comme si un feu avait été allumé par ces paroles. « Quoi !? C-Cette personne et moi ne sommes pas du tout des amies ! »

« Oh ? Est-ce vraiment ainsi ? » demanda Touka.

« Non, je crois qu’elles sont en réalité en très bon terme, » déclara Ikki.

« I-Ikki, même toi tu dis ça ! Arg, je m’en fous complètement ! » Alors qu’elle devenait soudainement de mauvaise humeur, Stella détourna les yeux d’Ikki et remonta les marches de l’escalier en marchant seule devant les autres.

... Je me demande si elle sait vraiment où se trouve le bureau du conseil étudiant.

Elle n’avait probablement aucun indice de l’endroit où elle devrait aller. Elle les attendrait très probablement après être arrivée au prochain croisement. Ikki n’avait pas poursuivi Stella, et avait à la place demandé à Touka. « Par ailleurs, est-ce une bonne chose de faire ça ? »

« De quoi parlez-vous ? » demanda Touka.

Ikki lui répondit alors. « Eh bien, je parle du fait de nous parler de votre propre capacité. Il ne reste pas beaucoup de matchs restants jusqu’aux finales de ses sélections, mais il y a encore une forte probabilité que nous puissions devenir des adversaires. »

« Ce n’est pas vraiment un problème. J’ai bien révélé le mécanisme derrière ma Vision Inversée, mais... ce n’est pas comme si je perdrais à cause de ça, » répondit-elle, pleine de confiance.

En un instant, comme si Ikki avait été frappé par un éclair, il sentit un esprit combatif engourdissant du haut de sa tête jusqu’à ses pieds. Il y a un moment, Touka avait affiché le sourire gai et calme d’une fille plus vieille. Mais maintenant, dans ses yeux plissés se trouvait une lumière de sauvagerie tel un couteau étincelant. C’était la preuve incontestable que cette fille était bel et bien Raikiri. Tout en ayant une confiance absolue quant à sa propre force, elle avait le désir de combattre face à des gens encore plus forts qu’elle. Elle était bien une personne qui était du même type qu’Ikki ou Stella qui avaient eux aussi des yeux brûlants de confiance en soi et d’ambition.

... Haha.

C’est ce qu’Ikki pensait en le voyant. Il pensait que cette fille et lui-même pourraient sûrement devenir de très bons amis.

Et encore plus que ça, il savait que dans l’avenir... il voulait essayer de combattre cette fille avec toute sa force.

***

Partie 12

Après environ cinq minutes de marche, Ikki et les autres étaient finalement arrivés devant le bureau du conseil étudiant.

« Ouf. Enfin arrivée ici. La salle du conseil étudiant est inopinément loin, hein ? » déclara Stella.

« Merci à vous deux. S’il vous plaît, vous devriez vraiment entrer et prendre du thé. Hier encore, Toutokubara-san nous a fourni de délicieuses feuilles de thé. »

« Alors j’accepterai votre gentillesse. Et toi, Stella ? » demanda Ikki.

« Cela me va aussi. Ma gorge est toute sèche, » répondit Stella.

« Alors s’il vous plaît, venez à l’intérieur..., » après que Touka leur eut dit ça, elle ouvrit la porte du bureau du conseil étudiant, et fit un pas à l’intérieur pour guider les deux autres...

« Bgyu ! »

L’orteil de Touka s’était accroché à quelque chose de lourd, et elle avait été projetée vers l’avant avant de tomber de façon dramatique. Sa tête était descendue jusqu’en sol, et ses fesses s’étaient présentées pile devant Ikki et Stella, exposant une fois de plus ses sous-vêtements. Depuis quelque temps, la jupe de Touka n’avait pas du tout fait son travail.

« ... Hey Ikki. Les sous-vêtements de cette personne ne devraient-ils pas être rémunérés à l’aide d’un sponsoring publicitaire ? » demanda Stella.

« Je ne pense pas que ce genre d’arrangement existe vraiment, » répliqua Ikki.

« Owwowowow... Qu’est-ce que c’était ? » cria Touka.

Tout en parlant avec un accent inattendu, Touka se leva et jeta un bon coup d’œil à la salle du conseil étudiant. Et elle était devenue blanche comme un drap.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? » Touka avait poussé après ça un cri.

La salle du conseil étudiant avait des étagères à étagères pour des livres en plein chaos, et des objets divers retirés ici et là, le tout étant absolument dispersé sans aucun ordre partout dans la salle. Et au milieu de cette salle chaotique, tous les membres du conseil étudiant, à part Touka, étaient présents. Le secrétaire, Ikazuchi Saijou, retranscrivait les comptes rendus des réunions avec des lettres manuscrites, démontrant une grande aptitude. Le trésorier, Kanata Toutokubara, lui servait du thé. Mais le vice-président qui était du genre à faire son travail avec diligence, Utakata Misogi, s’amusait avec enthousiasme avec des jeux vidéo, et Renren Tomaru regardait l’écran d’un jeu avec beaucoup d’intérêt et s’exerçait avec exerciseur à élastique tout en ne portant rien de plus qu’un t-shirt d’athlète et une paire de culottes.

 

 

« Oh~ ?? La Prez est de retour. “Bienvenue...” »

« Ahaha☆ Touka est tellement maladroite. Tu t’es encore écrasé au sol ? »

Renren et Utakata avaient salué Touka quand ils avaient remarqué que Touka était rentrée dans la salle. Face à ces deux-là, les sourcils de Touka se soulevèrent mécaniquement, et — .

« Bon sang~ ! Tomaru-san ! Je te dis toujours que si tu utilises des haltères, tu dois les remettre à leur place ! C’est dangereux, tu sais ! Et Uta-kun, si tu veux lire des manga, alors replace-les correctement sur l’étagère après ça ! Tu les sors toujours et tu les laisses traîner n’importe où ! Pourquoi cet endroit devient-il encombré alors que je ne suis partie qu’une journée pour préparer mon match ? » Elle avait crié.

« Pff ! Et pourquoi la Prez décide-t-elle que c’est nous qui l’avons rendu ainsi ? C’est peut-être une fausse accusation, tu sais ! » répliqua Renren.

« Le seul qui travaille dans la salle du conseil étudiant est Tomaru-san. Uta-kun et toi, vous lisez des manga et laissez tout traîné ! » répliqua Touka.

« Eh bien, non... J’ai soudainement voulu lire en une seule fois tous les volumes de Rurouni Kenshin, de Dragon Ball et de Slam Dunk, et je trouvais que le fait d’aller et venir pour prendre chaque tome sur l’étagère était un problème, alors je les ai tous pris ensemble, comprends-tu maintenant ? Et quand je les ai lus, et comme je suis devenu nostalgique, j’ai tout à coup voulu jouer à du SNES, alors j’ai dû fouiller un peu la pièce. J’ai donc creusé ici et là pour trouver ce dont j’avais besoin. Ah, mais pendant que tu n’étais pas là, Ikazuchi et Kanata ont correctement travaillé, donc tout va bien ! » répondit Utakata.

« Pourquoi faire ce regard triomphant en laissant tout à d’autres personnes ? Ça me met en colère ! Bon sang, vous êtes toujours, toujours..., » cria Touka.

« Présidente, ce n’est pas l’endroit et il n’y a aucune raison de s’exciter, et nous avons également des invités, » déclara Utakata.

« — Oh ! »

Touka, qui s’était oubliée dans sa colère face à la zone sinistrée qu’était devenue la salle, regarda par-dessus son épaule vers l’entrée. Là, Stella et Ikki se tenaient debout avec de légers sourires, regardant l’état misérable de la salle du conseil étudiant qui était devenue comme la maison d’un thésauriseur débordant d’ordures.

« O-Ohohohoho. Ne pourriez-vous pas attendre un peu, s’il vous plaît ? » demanda Touka.

Touka, tout en affichant un sourire forcé sur son visage pâle, elle les poussa tous deux dans le couloir et claqua la porte afin de la fermer.

« Regardez ici ! Tout le monde aide à nettoyer cet endroit ! Uta-kun, arrête de jouer ! »

« Oh ! Attends une seconde, Touka ! Je n’ai pas sauvegardé depuis hier, attends, aaahhhhh ! Mon Hagurin [1] !! » cria Utakata.

« Je te le dis toujours, seulement une heure par jour consacré pour les jeux ! Bon sang, j’ai détourné les yeux pendant quelques minutes et voilà ce qui se passe ! Et Tomaru-san, pourquoi es-tu toujours dans cet accoutrement !? Il y a aussi des garçons dans le conseil étudiant, alors, mets-toi une jupe ou quelque chose de plus approprié ! »

« Eh ? Mais il fait si chaud parce que la Prez a détruit le climatiseur..., » répliqua Renren.

« Puisque les appareils électriques sont court-circuités dès que la Présidente les touche..., » déclara Utakata.

« Je suis vraiment désolée, mais ça n’a rien à voir avec le fait de porter des sous-vêtements dans le bureau du conseil étudiant ! Ça perturbe la morale publique ! C’est un étalage inconvenant pour un membre du conseil étudiant qui devrait être un modèle pour les étudiants ! » cria Touka,

« Même si la Prez est la chef de la sieste en sous-vêtements..., » répliqua Renren.

« Ahaha☆ c’est parce que Touka n’avait pas d’adversaires pour la garder en forme, alors elle est tout le temps inactive, n’est-ce pas ? » déclara Utakata.

« M-M-M-Ma vie privée n’a rien à voir avec ça ! Quoi qu’il en soit, s’il vous plaît, nettoyez vite ! Si vous ne nettoyez pas l’endroit, je vais tout jeter ! » cria Touka.

« Wôw, j’ai compris ! J’ai compris ! » déclara Utakata.

« Dépêchez-vous ! Vite ! » cria une nouvelle fois Touka.

*Cognement* *Cognement* *Cognement* *Cognement* *Cognement* un bruit provoqué par des chocs provenant de la porte tremblante du bureau du conseil étudiant se fit entendre. Alors que ce bruit était audible depuis le couloir — .

« Touka-san a l’air d’une mère, hein ? » déclara Ikki.

« ... Je pense que le Conseil des Étudiants a ses propres problèmes, » répliqua Stella.

Ikki et Stella ressentaient tous les deux d’une humeur affectueuse envers Touka. En fin de compte, ils avaient été chassés avant d’avoir pu déposer les documents qu’ils avaient avec eux, mais ils n’allaient pas s’en plaindre.

Ils avaient ensuite attendu sans rien faire pendant quelques minutes, jusqu’à ce que la porte du bureau du conseil étudiant s’ouvre enfin.

« Allez, allez, allez... ah... Désolée pour l’attente. Entrez, s’il vous plaît..., » déclara Touka.

Touka jeta un coup d’œil vers ses deux visiteurs avec un visage découragé et les invita tous deux à l’intérieur.

« Ah, oui. Veuillez pardonner pour l’intrusion..., » déclara Ikki.

Tout en se demandant si c’était une erreur d’accepter l’invitation d’aller prendre le thé, Ikki était entré dans la salle du conseil étudiant avec Stella.

Et il fut étonné par ce qu’il vit alors.

L’endroit était devenu agréable comme si elle avait été complètement remplacée par une tout autre pièce. Les livres qui avaient été éparpillés partout étaient maintenant tous rangés dans l’étagère, et le sol avait été poli au point où son visage s’y reflétait. La propreté et le style antique caché du mobilier raffiné donnaient l’impression que cette salle était une pièce d’un château occidental. C’était tout à fait admirable qu’ils aient pu autant nettoyer en quelques minutes.

Cependant, Ikki, dont les yeux étaient aiguisés, l’avait immédiatement remarqué.

Euh, attends un peu. Le placard là-bas a l’air bizarrement bombé, pensa-t-il.

Et devant cette porte, Saijou avait été planté là, ressemblant à une statue de Jizou [2], ce qui pourrait signifier — .

Oui, faisons comme si je n’avais pas vu ça, pensa-t-il.

Ikki et Stella avaient accepté l’invitation à se mettre à l’aise qui leur avait été faite et s’étaient assis sur le canapé au milieu de la pièce, se plaçant ainsi autour de la même table que les membres du conseil étudiant.

Après cela, Renren avec sa peau brun clair s’était assise vers eux et leur avait fait un sourire amical et joyeux tout en se mettant à leur parler. « Kurogane-kun, ça fait un moment. On dirait que tu n’as pas eu de mal à gagner sans interruption après m’avoir battu, hein ? »

« Oui, je me suis imposé d’une façon ou d’une autre, » répondit Ikki.

Après cet échange, Kanata avait salué Stella avec un doux sourire. Sous le bord de son chapeau, des yeux bleus avaient jeté un coup d’œil pour la première fois.

« Ça fait longtemps pour nous aussi, Stella-san. Ne m’avez vous pas rencontré au restaurant ? » demanda Toutokubara.

« Exact. Bien que je ne pensais pas qu’un jour, je serais invité dans cette pièce, » répondit Stella.

« Toutokubara-san. Peux-tu servir du thé à nos deux invités ? » demanda Touka.

« Très certainement, » répondit Toutokubara.

« Ah, Kanata, j’en voudrais aussi, » demanda Utakata

« Kanata-senpai ! Je veux manger des madeleines ! » déclara Renren.

« Vous deux, les mauvais enfants, vous n’aurez pas de goûter aujourd’hui, » répliqua Touka.

« Qu’est-ce que tu dis ? » s’exclama Renren.

« Tu es si méchante, Touka ! Si nous n’avons pas de collation l’après-midi, pourquoi viendrions-nous dans la salle du conseil étudiant ? » déclara Utakata.

« N’est-ce pas parce que vous êtes membres du conseil étudiant ? » Touka éleva la voix en criant. La vie de la présidente du conseil étudiant avait été résumée par cette réplique.

Pour Touka, qui était à bout de souffle à cause de cette tension, Saijou, qui retenait le placard, semblait lui afficher un air grave et parlait d’une voix admirative.

« Mais comme attendu de la présidente. La mission a été rapidement réalisée en trouvant des personnes pour nous aider vis-à-vis de la tâche dont nous parlions la dernière fois. Je trouve que c’est également une bonne sélection. Si ce sont ces deux-là, leur capacité de combat ne serait assurément pas un sujet de plainte. »

La capacité de combat ? Aides ?

Ikki et Stella avaient eu leurs attentions attirées par ce qu’ils avaient entendu et avaient incliné la tête devant les paroles créant une atmosphère soudainement devenue dangereuse. Ces mots, ils ne les avaient même pas entendus de la part de Touka et cela, pas une seule fois. Ils avaient tourné les yeux vers Touka pour lui demander ce dont il leur disait.

« Oui ? » Touka elle-même arborait un visage perplexe comme si elle demandait de quoi il s’agissait.

Saijou semblait déconcerté par cette réponse avant de demander. « Ai-je eu tort ? Je pensais que c’était la raison pour laquelle les invités d’aujourd’hui étaient si inhabituels. »

« Qu’est-ce que c’est, Touka ? Ça ne peut pas être que tu l’as oubliée ? La directrice n’a-t-elle pas fait la demande ? » demanda Toutokubara.

« Quelque chose que Kurono-san a demandé... ah, aaaaaaahhh ! » À ce moment-là, Touka criait d’un visage pâle.

« Oh, mon Dieu, as-tu vraiment oublié ? Même si j’ai aussi pensé que c’était sûrement la raison pour laquelle tu avais amené ces deux-là jusqu’ici, » déclara Saijou.

« ... Euh, oui. Je me concentrais sur le match avec Shizuku-san et j’ai oublié..., » avoua Touka.

« De quoi parlez-vous ? » Stella, qui était assise à côté d’Ikki, avait demandé cela à une Touka qui était très troublée et abattue.

Celle qui lui avait répondu n’était pas Touka, mais Toutokubara pendant qu’elle versait du thé noir pour tout le monde. « Il y a quelques jours, le conseil étudiant a reçu une demande de la présidente du conseil d’administration Shinguuji. Bien que les candidats représentatifs se réunissent généralement avant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée dans une période d’entraînement à Okutama [3], il y a récemment eu une personne suspecte qui a été vue dans la zone. »

« Alors, ce n’est pas sûr, » constata Stella.

« Le contrôle de la sécurité de cet endroit a été laissé à la charge du conseil étudiant, et cela parce que les enseignants sont actuellement très occupés avec l’administration des batailles de sélection... Cependant, il y a de hautes montagnes et de larges forêts sur le terrain de la pension de famille, et le conseil étudiant ne suffit pas à lui seul pour couvrir la zone, » expliqua Toutokubara.

« Je vois. Donc vous dites que vous avez besoin d’aide pour les zones extérieures ? » demanda Stella.

Il semblait que les enseignants n’étaient pas les seuls à s’occuper des batailles de sélection.

« À ce propos, quel genre d’individu est cette personne suspecte ? Y a-t-il des informations ? » demanda Stella.

« Oui, c’est un peu, mais —, » Toutokubara hésita un instant, mais répondit. « Il semble que ce soit un géant de quatre mètres de haut. »

« Hein !? » s’exclama Stella.

« G-Géant !? » s’exclama Ikki.

« Oui, un géant. Pas l’équipe professionnelle de baseball [4], comprenez-vous ? » demanda Toutokubara.

« J’avais compris, » répondit Ikki.

« Et ce n’est pas non plus, le partenaire de Tous Hanshin-san [5], connaissez-vous ? » demanda Toutokubara.

« Je connais. Je veux dire, je suis surpris que Toutokubara-san le connaisse, » déclara Ikki.

« H-Hey, cette histoire de géant, est-ce vrai ? » Soudain, Stella s’était penchée vers l’avant et avait abruptement mordu dans le sujet absurde.

« Stella, tu t’y mets vraiment, » déclara Ikki.

« Mais euh ! Un géant ! C’est un cryptide, tu sais ! N’est-ce pas intrigant ? » Les yeux écarlates de la jeune femme qui parlait scintillaient comme un jeune enfant.

En réponse à cette réponse venant de Stella, Renren avait agi comme si elle venait de trouver une consœur. « Stella-chan, aimes-tu ce genre de choses ? »

« Depuis que j’ai appris le japonais avec les DVD de Kawaguchi Hiroshi Tankentai [6], je les adore ! » répondit Stella.

Quel procédé stupéfiant pour entrer dans la culture du Japon venant de cette princesse impériale... !

Contrairement à Ikki qui était dans un petit conflit intérieur, Renren semblait avoir trouvé une âme sœur en la personne de Stella.

« Oohh ! Stella-chan, raconte-moi ! » demanda Renren.

« Ça pourrait être presque..., » commença Stella.

« Vice-président, nous ne pouvons pas aller plus loin dans cette histoire, » déclara Toutokubara.

« Hey, hey Ikki ! Comme Touka-san a vraiment l’air troublée, coopérons ! Je veux vraiment voir un géant ! » Stella secoua l’épaule d’Ikki tandis que ses yeux brillaient.

Franchement, Ikki n’était pas curieux au sujet d’un géant, mais il était quelqu’un qui avait reçu les bénéfices du système des Batailles de Sélection dont le conseil étudiant était en partie responsable. L’idée de coopérer avec eux s’était donc ressentie comme une obligation. C’est pourquoi il avait immédiatement accepté.

« Si c’est ce dont vous parler, alors en tant qu’étudiant, je serai heureux de coopérer, » déclara Ikki.

« V-Vraiment !? » s’exclama Touka.

Face au consentement immédiat d’Ikki et Stella, le visage de Touka qui avait été troublé et déprimé avait retrouvé sa vitalité.

« La pension est aussi une institution pour les étudiants, n’est-ce pas ? Si notre aide est suffisante..., » commença Ikki.

« C’est plus que suffisant ! Merci beaucoup, vraiment ! Vous nous sauvez énormément ! » Parlant d’une voix vivante, Touka avait offert une poignée de main qui exprimait ses sentiments de gratitude. Mais ―

*Saisir !*

La main que Touka étendait à Ikki avait été interceptée par Stella. En remplacement d’Ikki, Stella serra la main de Touka avec enthousiasme.

« Meilleurs vœux, meilleurs vœux, » déclara Stella.

« Eh ? Ah, oui, mes meilleurs vœux aussi, » répliqua Touka.

Ikki et Stella avaient donc prévu d’aller le week-end prochain avec les membres du conseil étudiant à Okutama.

Notes

  • 1 Hagurin : Le nom japonais pour Babs, le Babble métallique est un monstre recrutable par le joueur dans Dragon Quest VI.
  • 2 Jizou : Le nom japonais pour le boddhisatva Ksitigarbha, patron des enfants décédés. Des statues de Jizou le dépeignant comme un moine bouddhiste chauve sont généralement présents sur le bord des routes et des cimetières.
  • 3 Okutama : La plus grande ville de la région de la Métropole de Tokyo dans la région plus au nord et à l’ouest de celle-ci.
  • 4 Les Giants Yomiuri, une des deux équipes de Tokyo dans le baseball professionnel de la Ligue centrale Nippon.
  • 5 Tout Hanshin-san (« All Osaka-Kobe »), nom Akinori Takada, qui est un membre d’un duo comique japonais. Son partenaire de duo All Kyojin (« All Giant »), nom Shigeru Minamide, représente 184,3 centimètres de haut.
  • 6 Kawaguchi Hiroshi Tankentai : Une série d’émission sur l’exploration de la jungle qui était présente de 1978 jusqu’à 1985 dans le cadre d’émission de variétés Sauiyou.

***

Chapitre 2 : Mystère à Okutama

Partie 1

Dans la région métropolitaine de Tokyo, dans l’arrondissement Shinjuku. Entre d’autres gratte-ciel, le gratte-ciel de trente étages de la branche japonaise de la Ligue des Nations Unies des Chevaliers-Mages les surplombait tous.

Dans le bureau du chef de la filiale se trouvant au dernier étage, le chef de la filiale japonaise Itsuki Kurogane affichait de profondes rides sur son front alors qu’il tenait le téléphone présent sur son bureau.

« Je vois. Shizuku a perdu, » murmura-t-il.

Un soupir avait retenti d’une manière effroyable dans la pièce qui était aussi sombre que la nuit.

{Son adversaire était « Raikiri », alors c’était peut-être inévitable} répondit l’homme à l’autre bout du fil.

« L’enfant précieux de Nangou-sensei, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

{Tout à fait. Shizuku-san n’a pas eu de chance. S’il n’y avait pas eu cette stupidité que sont ces batailles de sélection, elle aurait pu facilement devenir une représentante.}

Comme c’est stupide.

Itsuki hocha la tête sans exprimer son accord avec les paroles de l’homme au téléphone. Ces mots étaient certainement exacts.

En choisissant les représentants sur la base de véritables batailles, la méthode suggérée par Shinguuji, la nouvelle présidente du conseil d’administration — Itsuki l’avait considérée comme quelque chose d’abominable.

« Et ? Qu’est devenu Ikki ? » demanda-t-il.

{ ... Le « Pire » maintient sa série de victoires parfaites même maintenant. Bon sang, les étudiants de Hagun sont tellement décevants. Laisser un cancre de Rang F aller aussi loin.}

« Vous semble-t-il possible qu’il devienne un représentant ? » demanda-t-il.

{Bien que je sois désolé de vous le dire, mais ce cancre a déjà fait tomber la « Princesse Écarlate » et la troisième de l’école, la « Grande Coureuse ». La façon dont les personnes de Hagun ont été décevantes jusqu’ici, peu importe si cela se joue sur un combat entre Raikiri et la Princesse Écarlate... il sera affiché devant tout le pays.}

« C’est inacceptable. »

Il s’agissait d’une situation qu’Itsuki ne voulait même pas imaginer devenir réalité, et la voix d’Itsuki devenait aussi lourde que le plomb.

{T-Tout à fait ! C’est exactement comme vous le dites !}

« Peut-on faire quelque chose ? » demanda-t-il.

{Ah, si l’autorité du directeur est utilisée pour révoquer ses qualifications d’étudiant chevalier...}

« ... Si c’était une option, je l’aurais prise il y a longtemps. Mais qu’il s’agisse d’un Chevalier-Mage ou d’un chevalier étudiant, ceux qui contrôlent ces qualifications sont les officiels à barbe blanche de la Ligue des Nations Unies des Chevaliers-Mages, en d’autres termes, le siège social détient cette autorité. Une succursale peut faire une demande de dessaisissement, mais ne peut pas le faire elle-même. Si cette demande n’est pas fondée, elle manque de persuasion. »

Il y a un an, ils avaient même poussé le « Chasseur » afin d’obtenir ce pouvoir de persuasion, mais Ikki avait obstinément refusé d’être appâté. Même si le chasseur l’avait poussé au bord de la mort, il avait tout de même évité la tentation.

Si Ikki devait résister, on l’empêcherait d’acquérir de l’expérience au combat. Par conséquent, Itsuki était strict au point de le forcer à redoubler d’une année. Pour le faire expulser en lui arrachant ses qualifications d’étudiant chevalier, Itsuki avait besoin de faire le premier pas pour l’éloigner de l’école.

Cependant, c’était un discours impuissant basé sur l’autorité limitée d’Itsuki. Pour que cela fonctionne, il lui fallait une base pour persuader les ayants droit.

« En tout cas, si nous ne faisons pas quelque chose d’efficace avant que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée commence..., » commença Itsuki.

 

À ce moment-là...

 

« Pour le problème avec Ikki Kurogane, j’ai une excellente idée, » de l’obscurité, une voix d’homme drôle résonnait.

La voix venait de la porte. Itsuki tourna les yeux langoureusement, et comme s’il pénétrait toute la chambre noire, un homme obèse d’âge moyen avec un visage de type Ebisu [1] se tenait là.

Itsuki se souvenait de ce visage.

« Akaza, est-ce ça ? » demanda Itsuki.

« Ça fait un moment, honorable chef de clan. Nha ha ha ha ha, » ria Akaza.

L’homme d’âge moyen était Akaza Mamoru, un membre d’une des branches secondaires de la famille Kurogane.

« ... Avez-vous dit que vous avez une excellente idée ? » Tout en posant cette question, Itsuki avait raccroché le téléphone. Après tout, la voix au bout du téléphone était déjà moins intéressante que les mots d’Akaza.

Saisissant la situation, Akaza colla un sourire ombragé sur son visage reconnaissant et fit un bruit dans sa gorge. « Nha ha ha ha ha. Oui, la vérité, c’est que j’ai des informations intéressantes de la part de certains de mes subordonnés musclés. Si elles sont bien utilisées, l’anxiété que ressent actuellement l’honorable chef de clan peut être balayée... »

Notes

  • 1 Ebisu : Une divinité japonaise de la chance. Son visage est gros et jovial.

***

Partie 2

Le dimanche suivant, Ikki Kurogane et Stella Vermillion s’étaient ainsi rendus dans la zone du camp de formation de l’Académie Hagun se situant dans les montagnes de l’Okutama. Ils étaient avec les membres du Conseil des Étudiants dans une camionnette que Saijou conduisait.

Ils cherchaient à découvrir le mystère d’Okutama, afin de déterminer la véritable identité du géant entendu dans les rumeurs. Cependant, les terrains du camp étaient dotés d’un terrain accidenté contenant de nombreuses montagnes et une forêt profonde. Même des Blazers devaient donc faire attention dans un tel endroit.

En vue de la situation, ils pouvaient difficilement commencer les recherches sans d’abord remplir leur estomac afin de reprendre un peu d’énergie. Ikki et Stella avaient laissé le fait d’aller parler avec les administrateurs à Saijou et Toutokubara, et étaient partis faire du curry pour le repas avec les autres membres.

C’était ainsi qu’ils avaient réparti les tâches entre eux. Ils allaient utiliser les ustensiles de cuisine qu’ils avaient empruntés dans une bâtisse du camp. Ils avaient alors transposé les ingrédients que Touka avait pris avec elle jusqu’au terrain de camping juxtaposant le camp.

Ils auraient pu aussi louer une salle à manger, mais comme ils s’étaient donné la peine de venir dans une montagne, ils avaient agi selon l’atmosphère des lieux et ils avaient à la place décidé de faire du cari dans le camp même.

« Hmm ~. L’air frais est agréable, » déclara Stella.

Tout en apportant des ustensiles de cuisine tels qu’un couteau de cuisine et une planche à découper, et en installant la zone de cuisson avec des briques, Stella avait pris une grande respiration.

« Puisqu’il y a peu d’asphalte ici, l’air est vraiment frais, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Le Japon a du béton partout. C’est trop bien trop peuplé. Cela fait qu’il est incroyablement chaud et humide, » répondit Ikki.

« Le pays est aussi pratiquement subtropical, » constata Stella.

La mère patrie de Stella, l’Empire vermillon, était située dans le nord de l’Europe. L’atmosphère était plus froide et plus sèche. Pour Stella, qui avait grandi dans ce genre de pays, l’été japonais qu’elle avait vécu pour la première fois était franchement épuisant.

En vérité, Ikki avait récemment entendu Stella gémir la nuit comme si elle n’arrivait pas à dormir. Comme les étés au Japon étaient suffisamment chauds pour que des personnes en meurent, alors son malaise était compréhensible.

« Hé, hé, Stella-chan ! Jouons ensemble au badminton ! » Soudain, Renren, qui avait une longueur d’avance et en avait fini avec le transport des ustensiles de cuisine, avait agité une raquette dans une main et avait appelé Stella.

« D’accord ! Mais je suis plutôt bonne, tu sais ? » répondit Stella.

« Qu’est-ce que c’était ? Je ne perdrai pas avec mon jeu de jambes ! Viens et montre-moi ça ! » déclara Renren.

« Hmph ~♪, je vais te faire regretter de m’avoir défié à ce jeu ! » Stella avait accepté l’invitation de Renren avec enthousiasme.

« Ah, Stella..., » Ikki avait commencé à leur parler pour les arrêter, mais Stella s’était déjà enfuie au loin

« Oh franchement. Elles font ça même si on leur a dit qu’on allait maintenant faire le repas, » Ikki lâcha un soupir.

Face à un Ikki qui soupirait, Touka avait joyeusement souri en portant un sac rempli d’ingrédients provenant du supermarché.

Elle lui avait alors parlé. « C’est très bien ainsi. Nous n’avons pas besoin d’autant de personnes pour faire du curry. Nous laisserons le nettoyage à ces deux-là. »

« Je suppose qu’on devrait agir ainsi. Ah oui, c’est vrai. Combien ont coûté les courses ? Nous paierons notre part, » demanda Ikki.

« Hahaha. Vous n’avez pas à vous inquiéter de ce genre de choses, puisque vous êtes venus nous aider. On paiera au moins pour des choses comme la nourriture. Ou devrais-je plutôt dire que si nous ne vous traitons pas correctement, je me sentirai mal, » Touka haussa les épaules comme si elle était légèrement troublée.

Certes, Ikki se sentirait tout aussi coupable s’il était à la place de Touka. Cela les embarrasserait tous les deux s’il refusait après ça.

Il avait alors répondu. « ... Dans ce cas, j’accepterai votre aimable offre. »

Utakata était alors rentré dans la discussion. « Le curry de Touka est cuisiné en utilisant une recette secrète pour faire du roux au curry fait maison, donc c’est ridiculement savoureux. »

« Oui. Je vous en prie, attendez avec impatience, » déclara Touka.

« Mais laissez-moi au moins vous aider à le préparer, » demanda Ikki.

« Alors, Kurogane-san, veuillez éplucher les pommes de terre et les carottes, » demanda Touka.

« Compris, » répondit-il.

« Uta-kun, peux-tu préparer le riz ? » demanda Touka.

« Pour faire ce curry, le riz sera bien entendu le même que d’habitude, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.

« Oui. J’ai acheté du riz californien, alors je te laisse t’en charger, » répondit Touka.

« Hehe. J’ai hâte de commencer, » déclara Utakata.

Utakata et Touka se parlaient avec leurs yeux.

Ikki, qui surveillait tout cela, ne comprenait rien à leurs échanges, mais il était au moins capable d’apprécier la relation très étroite entre les deux autres personnes.

***

Partie 3

Cela faisait déjà cinq ans depuis qu’il avait quitté la maison. Il avait vécu seul pendant si longtemps qu’il était naturel qu’ils maîtrisent toutes les étapes des travaux ménagers, et cela comprenait la cuisine. Par conséquent, Ikki avait pu terminer les tâches qui lui avaient été assignées avec beaucoup de maîtrise.

Pour commencer, il avait fait tremper les pommes de terre une fois pelées dans l’eau pour qu’elles ne noircissent pas et qu’elles ne se désagrègent pas pendant la cuisson. Puis, pendant que les pommes de terre trempaient, il avait pelé les carottes et les avait coupées en petits morceaux, puis il les avait apportées à Touka.

Sur le chemin, Ikki s’était soudainement arrêté.

Touka, vêtue d’un tablier, coupait la viande et hachait l’oignon avec une magnifique technique tout en fredonnant la chanson thème du héros d’un anime connu au niveau national.

 

Le souffle d’Ikki avait été coupé à la vue de cette silhouette qui donnait l’impression d’une jeune épouse. Cette silhouette, telle une peinture, présentait en elle un sens exacerbé de la beauté.

« Hmm ? Quelque chose ne va pas ? » demanda Touka alors qu’elle le regardait par-dessus l’épaule.

« Ah ! Non, ce n’est rien, » en entendant Touka lui parler, Ikki était revenu à la raison et il lui avait répondu.

Qu’est-ce que je faisais ? ... Tout à l’heure, j’étais englouti dans l’atmosphère entourant Touka-san.

Après avoir vu Raikiri abattre Shizuku avec une puissance écrasante, il n’avait jusqu’à présent rien ressenti à propos de Touka. Malgré ses pensées mystérieuses, Ikki fit disparaître cette question de sa tête et apporta à Touka les légumes qu’il transportait.

« Voici les pommes de terre et les carottes. J’ai trempé les pommes de terre dans l’eau, » déclara Ikki.

« Merci pour le travail. Ils sont si joliment épluchés. Et la découpe des légumes est parfaite, » déclara Touka.

« Puisqu’on se donne la peine de manger dehors, j’ai pensé que ce serait génial d’avoir du curry maison, » déclara Ikki.

« Une étoile d’or pour un score parfait. Kurogane-san, vous êtes aussi bon avec un couteau de cuisine qu’avec une épée, je vois, » complimenta Touka.

« Hahaha. C’est normal, car j’ai vécu seul depuis longtemps. Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous aider ? » demanda Ikki.

« Non. Je peux faire le reste par moi-même. Donc, vous pouvez faire une pause, » répondit Touka.

Certes, deux personnes au-dessus d’un chaudron ne seraient rien d’autre qu’une source de tracas. Ikki accepta la suggestion de Touka et sortit de la zone de cuisson.

En plein milieu de son déplacement.

« Hahahahaha. Qu’est-ce qui ne va pas, Kouhai-kun [1] ? Étiez-vous fasciné par les fesses de Touka, je me le demande ? » Utakata, qui faisait bouillir du riz dans une marmite en plein air, remettait en question la brève pause d’Ikki quand il avait fixé du regard Touka il y a un instant.

« N-Non ! Ce n’était pas ce que je faisais ! » Ikki avait immédiatement nié cela.

Les fesses de Touka semblaient certainement rondes et douces, et un garçon ne pouvait s’empêcher de se sentir fasciné, mais — .

« Non, ce à quoi je pensais... Je ne le comprends pas vraiment, mais... c’est-à-dire que j’ai été captivé par la vue de Toudou-san en train de cuisiner. Comment le dire plus simplement ? C’était comme si je ne pouvais pas me résoudre à regarder ailleurs, » avoua Ikki.

Utakata fit des « Ohh » et des « Ahh » face à la réponse d’Ikki avec un grand intérêt.

« Vous n’arriviez pas à détourner le regard, n’est-ce pas ? Eh oui. Et même en le réalisant au premier coup d’œil. Kouhai-kun n’est pas vraiment une personne ordinaire, » déclara Utakata.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Ikki.

« Vous pensiez que la voir comme ça était quelque chose que vous ne pouviez pas laisser passer, non ? Cette sensation est honnête, vous savez. Cette vue est proche du noyau, la source de la force de Touka, » déclara Utakata.

« La source de sa force ? » demanda Ikki.

« Oui, je regarde Touka depuis le bon vieux temps, et je le sais très bien, » répondit Utakata.

Depuis le bon vieux temps―.

Il y a quelque temps, quand Utakata et Touka avaient échangé un contact visuel, Ikki avait senti une sorte de vieille connexion entre eux.

Ikki avait alors parlé avec franchise de ce sentiment. « Misogi-san, connaissez-vous Toudou-san depuis longtemps ? »

« Hmm ? Ouais. Touka et moi venons du même orphelinat, » répondit Utakata.

« Eh... »

« Il s’agit de la maison Wakaba, l’un des services sociaux développés par la Fondation Toutokubara. Ils ont pris la garde d’enfants sans parents et les ont élevés. Touka et moi étions dans cette institution. Comme Kanata allait et venait aussi à cet endroit, nous sommes tous amis depuis ce temps-là. Nous trois, nous avons fait toutes sortes de choses, » déclara Utakata.

« Est-ce... est-ce que c’est le cas ? » demanda Ikki.

Utakata avait dit cela comme si de rien n’était, mais Ikki avait affiché un peu d’embarras en réponse. Il s’attendait à ce qu’ils soient des amis d’enfance, mais il ne s’attendait pas du tout à ce qu’ils viennent de la même institution.

C’était ce que c’était, et plus que cela, Ikki avait du mal à se décider s’il devait approfondir ce sujet, mais...

La source de la force de Toudou-san.

Les paroles d’Utakata qui l’observait depuis l’enfance, cela susciterait en lui un intérêt sans faille. Quel genre de fille était Touka Toudou ?

C’était pourquoi Ikki lui avait demandé avec audace. « Euh, ça vous dérange de m’en parler, Misogi-san ? Qu’entendez-vous par la source de la force de Toudou-san ? »

Face à cette interrogation, Utakata avait sombré dans un bref silence, puis avait pris la parole. « ... Kouhai-kun, à quel genre d’endroit pensez-vous quand vous entendez le mot orphelinat ? »

« Un établissement où les enfants vivent quand ils n’ont pas de parents... n’est-ce pas ? » demanda-t-il en retour.

« Eh bien, c’est tout à fait exact, mais la partie “je n’ai pas de parents” peut être plus compliquée que ça. Certains enfants perdent leurs parents à cause d’accidents et de malheurs, certains enfants sont jetés par leurs parents... Ces types d’enfants sont encore mieux lotis que certains qui sont presque tués par leurs parents avant que les services à l’enfance ne les séparent... eh, il y en a de toutes sortes..., » déclara Utakata.

« Par leurs parents... c’est ça ? » demanda Ikki.

« Oui, et nos installations de l’époque avaient des enfants dans ce genre de situations vraiment complexes. Et comment dire, l’ambiance était mauvaise. Avec un groupe d’enfants ayant de telles circonstances, blessés et maltraités pour des raisons insignifiantes... tout le monde souffrait. Mais au milieu de tout cela, Touka avait un visage souriant envers tout le monde et faisait toujours de son mieux pour eux. Même si elle était dans le même environnement. Elle lisait des livres d’images pour les petits enfants, et au nom de la directrice de l’orphelinat, elle préparait des plats délicieux... parce que la directrice était une personne très gentille, mais que sa cuisine était insupportablement désagréable, tout le monde était donc super content de ça. Vous comprenez, je pense. Ahahaha. »

« C’était une personne très utile, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Au bon vieux temps. Elle était du genre à se mêler des affaires des autres. Et cela même avec le type qui avait failli être tué par ses parents. Celui-là était déjà ingérable quant à sa violence. Il était tellement brisé qu’on ne pouvait rien faire avec lui. Mais peu importe comment il blessait Touka encore et encore, Touka ne pouvait pas l’abandonner, ne serait-ce qu’une fois. Grâce à cela... il a retrouvé son humanité. Il a réussi à récupérer ses émotions humaines. C’est pourquoi ce garçon est toujours reconnaissant à Touka jusqu’à ce jour, et que maintenant, il l’aime beaucoup. »

Utakata baissa les yeux humblement alors qu’il parlait du bon vieux temps. Le ton de l’histoire s’était tourné vers la première personne ici et là. Peut-être... qu’il était probable l’enfant qui avait été presque tué par ses parents était Utakata lui-même.

« Ce type a demandé une fois à Touka. Pourquoi Touka était-elle si forte ? Pourquoi s’en souciait-elle quoiqu’il arrive ? Touka était dans la même situation quant au fait de ne plus avoir de parents. Même si elle était la même que les autres enfants, pourquoi aimait-elle autant tout le monde ? Et Touka m’a répondu, » continua Utakata.

« Mes parents m’aimaient beaucoup. J’ai peut-être eu une famille ordinaire pendant très peu de temps, mais j’ai reçu beaucoup de sourires et d’affection. Avec ces souvenirs, mes parents décédés continuent de me soutenir même aujourd’hui. Grâce à ça, je veux aussi sourire face aux autres enfants. Je veux créer des souvenirs qui peuvent soutenir tout le monde, comme mes parents l’ont fait pour moi. Parce qu’aimer les autres est quelque chose de précieux que mes parents m’ont appris, » telle avait été la réponse de Touka.

Et puis — .

« Exactement comme elle l’a dit, Touka a continué à offrir son sourire et son courage à tout le monde à la maison Wakaba jusqu’à ce qu’elle quitte l’établissement. Elle a continué à nous démontrer, à nous les orphelins, que même nous pouvons devenir de grandes personnes. Et elle continue avec beaucoup d’énergie à le faire comme quelqu’un de très fort parmi les chevaliers étudiants de la nation, Raikiri, » déclara Utakata.

Ayant entendu cela, Ikki avait aussi compris ce qu’Utakata voulait dire lorsqu’il avait parlé de « la source de la force de cette fille ».

C’était de bonnes intentions.

Démontrer une force hors pair, non pas pour elle-même, mais pour les autres. Touka Toudou était une jeune femme qui avait ce genre d’état d’esprit. Ikki avait entrevu et était captivé par un fragment de cela en voyant la silhouette de Touka faisant de la nourriture pour Ikki et les autres.

Par conséquent, il avait reconnu l’information qui ne pouvait pas être négligée, le cœur sur lequel la fondation de sa force a été construite.

« ... Kouhai-kun. Vous êtes fort. Et vous êtes plus franc que ce à quoi je m’attendais. Je ne suis pas au niveau pour rivaliser avec vous en face à face, et je pense que même Kanata ne serait pas à portée de main. Mais quelqu’un comme vous ne peut pas surpasser Touka. La force de Touka est extraordinaire. La raison en est que cette fille sait ce que cela signifierait pour elle de perdre, et combien de personnes pleureraient si cela se produisait. C’est pour ça qu’elle ne peut pas perdre. C’est pour ça qu’elle ne peut pas craquer. Entre vous deux, le poids de la responsabilité que vous portez est différent, » déclara Utakata.

Ikki n’avait pas répondu à ces mots. Son regard avait simplement quitté Utakata et s’était tourné vers Touka qui cuisinait joyeusement, ses pensées se déplaçant dans sa direction. Sur ces épaules délicates se trouvant les espoirs et les prières de beaucoup de personnes. Et à la réponse concernant la force de Touka.

... Certainement, je n’ai pas ce genre de choses.

Ikki était venu jusqu’ici en ne croyant qu’en sa propre valeur. Ne pas compter sur qui que ce soit, ne pas le faire pour qui que ce soit. Travailler simplement pour le bien de son propre rêve. Par conséquent, le poids dont parlait Utakata ne se trouvait pas dans l’épée d’Ikki. Les espoirs de personne d’autre n’y demeuraient.

Cette vérité s’enroulait autour du cœur d’Ikki comme une forme sombre et vague. Et il s’était alors demandé. Son épée, dépourvue de ce poids, était-elle capable de vaincre cette fille ?

Notes

  • 1 Kouhai-kun : Un junior dans une organisation, le contraire d’un senpai. Dans ce cas, un étudiant d’année inférieur.

***

Partie 4

Le repas contenait d’un curry fait avec du riz à l’ail au lieu du riz blanc.

Il semblerait que c’était une recette de l’époque où ils vivaient à la Maison Wakaba, quand il n’avait pas beaucoup d’argent à affecter pour les repas et que tout le monde ne pouvait pas faire des festins pour se réjouir. Alors Touka, Utakata et Kanata avaient conçu ça à la suite d’essais et d’erreurs.

Touka avait dissous de grandes quantités de tendons de bœuf savoureux dans le roux au curry fait maison qu’elle avait apporté au camp dans un pot en plastique, et avec l’arôme parfumé du riz à l’ail, il n’y avait aucune chance que cela pourrait être désagréable.

Comme Ikki n’avait jamais mangé de curry aussi délicieux auparavant, il s’était malheureusement involontairement trop rempli la panse. Mais dans l’autre sens, contrairement aux quatre personnes qui mangeaient normalement, Stella n’avait pas mangé grand-chose. Peut-être qu’elle n’avait pas faim.

Puis, après le repas, Touka avait choisi de faire passer la nourriture en les divisant en groupes pour qu’ils puissent se promener.

Après tout, bien qu’ils soient tous des Blazers, c’était quand même trop dangereux pour les personnes de marcher seules dans les montagnes.

Les groupes étaient composés de Touka et Utakata, Saijou et Renren, et enfin Ikki et Stella. En cas d’urgence, seul Kanata était resté dans le bâtiment du camp, et le groupe s’était finalement mis en route pour leurs investigations en montagne.

L’objectif était de trouver un géant et de faire en sorte qu’il ne puisse pas causer de tort.

Le groupe Ikki/Stella se promenait dans la zone qui leur avait été confiée, la forêt de montagne se trouvant à l’ouest.

Cet endroit était différent des montagnes ordinaires qu’un alpiniste traverserait normalement. Il faisait partie d’une installation pour l’entraînement des Blazers. Par conséquent, les sentiers n’étaient pas bien entretenus et la végétation était partout dense et abondante. De plus, la pente du terrain était importante. Il s’agissait vraiment d’un sentier très escarpé.

Non, si c’était simplement ainsi, alors pour Ikki et Stella qui entraînaient régulièrement leur corps, ce ne serait pas quelque chose de spécial à surmonter, cependant...

« Hein, encore !? » s’exclama Ikki.

Ikki avait attrapé dans sa main gauche une ombre qui avait sauté hors des fourrés avec un son bien perceptible. Il s’agissait d’une vipère avec ses crocs dénudés.

Il s’agissait déjà la troisième fois que cela survenait depuis le début de la marche. La rudesse de la piste mise à part, pour que les attaques-surprises se poursuivent comme ça, c’était devenu quelque peu fatigant.

Ikki avait alors jeté la vipère au loin avec un claquement de poignet et capta provisoirement l’attention de Stella alors qu’elle le suivait derrière lui.

« On dirait que ce côté-ci de la rivière héberge beaucoup de serpents venimeux. Ils ne sont pas du genre à tuer avec une morsure, mais Stella, tu devrais faire attention, » déclara-t-elle.

« ... C’est vrai, » la réponse de Stella n’était pas énergique.

D’un simple coup d’œil, on pouvait savoir que Stella n’avait pas beaucoup d’entrain en ce moment. Avec l’esprit énergique dont elle avait auparavant fait preuve dans le Bureau du Conseil des Étudiants, elle devrait probablement mener la charge, en se frayant un chemin à travers les fourrés. C’était ainsi qu’elle devait être, mais Stella avait les épaules abaissées, elle s’accroupissait fréquemment, et ne suivait Ikki que par un mouvement qui semblait sans vigueur.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’as pas l’air très énergique. Est-ce que le fait de perdre au badminton t’a choqué à ce point ? » demanda Ikki.

Il semblerait que le match de badminton avec Renren s’était terminé par la défaite totale de Stella. Stella avait mal calculé la force de ses coups, perdant chaque fois en frappant le volant hors du terrain encore et encore.

Certes, l’affaire la ferait bouder, pensait-il, mais...

« Il ne s’agit pas vraiment de ça…, » Stella avait répondu par un déni. Mais quand elle lui répondit, il y avait une indécision dans sa voix, comme si la personne elle-même ne comprenait pas entièrement pourquoi elle n’était pas énergique.

Je me demande ce qu’il y a vraiment, se demanda-t-il.

Ikki inclinait la tête en raison de sa perplexité devant son amoureuse qui se comportait différemment de la normale. Mais à ce moment-là, il n’avait pas compris à quel point ce changement était important.

Je me demande si elle n’est pas juste un peu fatiguée comme elle n’est pas habituée aux sentiers de montagne, se demanda-t-il.

« Suis-moi correctement afin de ne pas te perdre, d’accord ? » Tout en disant cela, Ikki avait dégagé la voie à travers les broussailles pour que Stella ait un chemin plus facile.

Mais il se trompait et l’anomalie qui frappait Stella n’était pas quelque chose qu’il fallait négliger.

***

Partie 5

Après environ deux heures de marche sur le sentier non pavé.

Hein, on dirait que le temps se dégrade ?

Ikki regardait le ciel à travers les espaces dans le feuillage dense se trouvant au-dessus de lui. Le ciel visible à travers les feuilles qui étaient d’un vert éblouissant il y a quelque temps était maintenant obscurci par une ombre cendrée. C’était une couleur qui suggérait qu’il pouvait commencer à pleuvoir à tout moment. Il avait entendu dire que le temps dans les montagnes pouvait changer rapidement, mais était-ce possible que cela à ce point ? Et comme ils se trouvaient au-dessus du niveau de la mer, il y avait aussi un froid désagréable qui était apparu depuis peu.

Se pourrait-il que la pluie arrive ?

« Hmm ? » En baissant les yeux du ciel, Ikki avait soudain vu quelque chose d’inhabituel.

Il s’agissait d’arbres tombés au sol.

Et cela ne concernait pas seulement un ou deux arbres. Plus d’une dizaine arbres s’étaient effondrés là, ouvrant une clairière dans la forêt de montagne.

La cause semblait provenir de sous la terre, comme si quelque chose de gigantesque avait rampé hors de la terre, retournant la terre brune au fur et à mesure qu’elle s’élevait, apportant ainsi l’odeur caractéristique de la terre fraîchement remuée en profondeur. Les arbres qui s’y trouvaient dans la zone avaient été déracinés de la même façon.

L’énorme trou avait un diamètre d’environ cinq mètres. Et dans le sol horriblement terreux et difficile d’accès, il y avait une empreinte de cinquante centimètres de large.

« C’est... ! »

Cette forme ne venait pas du sabot d’une bête, mais ressemblait à l’empreinte d’un humain. Mais il n’y avait pas d’humains de cette taille, de sorte que le créateur de cette empreinte n’était pas humain — peut-être qu’il s’agissait du géant dont parlaient les rumeurs.

« Hé, Stella, ça..., » Ikki avait commencé à parler pour signaler sa découverte à Stella se trouvant encore derrière lui…

« Ha... ha... » haleta Stella.

Mais quand il avait vu Stella haleter fortement alors qu’elle s’appuyait sur un arbre pour se soutenir, il avait remarqué quelque chose.

« Stella ? Ne serais-tu pas épuisée en ce moment... ? », demanda Ikki.

Il pensait qu’elle s’appuyait contre l’arbre parce que le sentier de montagne l’avait fatiguée, mais il avait tort. Ikki l’avait finalement réalisée lorsqu’il regarda le visage de Stella. Même si l’air était assez froid, le visage de Stella était très rouge, et son front était couvert de gouttes de sueur.

Ce qu’il voyait était à un niveau totalement inhabituel. Non, c’était étrange en toute circonstance.

« Stella !? Qu’est-ce qui t’a fait transpirer autant ? » demanda Ikki, qui était inquiet quant à l’état de santé de son amoureuse.

« Je ne sais pas... C’est juste que, depuis un certain temps, mon corps me semble très lourd... J’ai eu des nausées et des vertiges... Hé, Ikki, il y a quelque chose que je dois te demander, » demanda-t-elle dans un murmure.

Stella avait levé son visage rouge sans se montrer très apathique, et avait alors affiché une expression vraiment très sérieuse. D’après son sérieux imposant, mais indécis, il savait facilement que la question portait sur quelque chose de très important. Qu’est-ce qu’elle allait dire ?

Ikki avait dégluti, se préparant à la question.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il.

Et alors, elle avait demandé —

« Les baisers causent-ils la grossesse ? » demanda Stella toujours sur un ton sérieux.

Il avait failli tomber à genoux à la suite de sa question choquante. Il s’était alors rapidement mis à lui répondre. « ... Non. Non. Non, ils ne le font pas. »

Il ne voulait pas imaginer à quel point l’humanité serait effrayante si embrasser une fille la rendait enceinte.

« Stella, tu ne te sens pas bien ? » demanda Ikki.

« Mal de l’amour... ? » demanda-t-elle.

« Non. Hmm, en anglais, cela serait “cold”, n’est-ce pas ? Non, ils n’appellent pas ça de la “fever” ? » demanda-t-il.

« O-Oh... Je crois que je comprends, » répondit-elle.

Stella avait réussi à comprendre la signification dans les quelques mots d’anglais qu’Ikki lui avait dit maladroitement.

« Je vois. C’est... le “cold” dont j’ai entendu parler dans le passé, » déclara Stella.

« Stella, n’as-tu jamais eu un rhume ? » demanda Ikki.

« Pas une seule fois... Oh, c’est vrai... Quand j’étais enfant, j’enviais les autres enfants qui avaient une excuse pour faire une pause à l’école, mais finalement, cela ne ressemble à rien d’enviable, » Stella avait déclaré cela et s’était forcée à rire.

Pour Stella, c’était la première fois que son corps faisait l’expérience d’une telle chose. C’est pourquoi elle ne comprenait pas jusqu’à présent la raison pour laquelle son corps était en si mauvais état. Peut-être, dans le climat chaud et humide du Japon auquel son corps ne s’était pas encore adapté, son immunité avait été diminuée jusqu’à ce qu’elle tombe malade.

« Je suppose qu’il est impossible de continuer à enquêter dans ton état. Retournons tout de suite au bâtiment du camp, » déclara Ikki.

« Attends un peu... Puisque nous venons de trouver un indice après tout ce travail..., » commença Stella.

« Même si tu dis ça, tu ne peux probablement plus bouger, n’est-ce pas ? » demanda Ikki, très sérieux.

« Ce n’est pas vrai. Quelque chose comme ça..., quoi ? » commença Stella.

« Stella ! » cria Ikki.

Stella avait essayé de se séparer de l’arbre sur lequel elle s’appuyait. Mais en faisant ça, elle avait tremblé d’une façon inattendue et avait commencé à tomber au sol.

Ikki avait rapidement agi et il l’avait à peine attrapée avant de la presser contre sa poitrine afin de l’empêcher de s’étaler sur le sol. Et ainsi, il avait immédiatement remarqué que sa température était si anormalement élevée qu’il pouvait la sentir à travers ses vêtements.

C’est bien pire que ce que je pensais...

Stella n’avait pas réalisé qu’elle avait un rhume et l’avait aggravé en se poussant sans cesse jusqu’à sa limite. S’ils ne descendent pas immédiatement de la montagne...

Ikki avait fait cette analyse, et ainsi, il avait pris le corps de Stella dans ses bras.

« Même si tu n’aimes pas ça, je vais te porter dès maintenant, » déclara Ikki.

« Ah, hummm… »

Stella avait fait une tête comme si elle était un peu insatisfaite de la situation, mais elle avait renoncé à toute résistance face au ton fort d’Ikki. Mais naturellement, les intentions de Stella mises à part, son corps n’avait déjà aucune énergie à dépenser pour offrir la moindre résistance. Pour preuve, Stella respirait difficilement alors qu’elle confiait son corps à Ikki.

Si nous ne sortons pas des montagnes et qu’un médecin l’examine...

Pour Ikki, descendre une montagne en courant tout en portant une personne n’était pas difficile. Atteindre le bas de la montagne ne prendrait probablement pas beaucoup de temps. Il fallait que ce soit ainsi. Mais c’était à ce moment-là que les problèmes avaient surgi.

*ploc, ploc à ploc*

La pluie s’était mise à tomber sur la tête d’Ikki depuis le ciel gris. Et très rapidement, la pluie s’était transformée en un déluge qui leur tombait dessus.

Récemment, les régions subtropicales du Japon avaient connu beaucoup d’averses et de fortes pluies.

« Bon sang, au pire moment... ! » s’écria Ikki.

C’était vraiment une mauvaise situation pour Stella qu’il pleuve juste maintenant. Si son corps avait froid, sa résistance diminuerait encore plus. Son corps était encore assez fort pour combattre la maladie, mais si l’état de son corps s’aggravait ici, la maladie pourrait même devenir aussi grave qu’une pneumonie.

Si cela se produisait, cela affecterait ses combats de sélections des représentants. Il devait empêcher cela à tout prix.

C’est vrai ! Sur le chemin, il y avait une petite cabane proche de la rivière qui est là pour les évacuations d’urgence ! Se remémorant cela, Ikki avait immédiatement changé son plan. Il avait dès lors abandonné l’idée de descendre la montagne en courant, et avait décidé d’attendre pour l’instant la fin de la pluie dans cette cabane.

***

Partie 6

Une petite distance les séparait de la cabane de montagne, et au moment où ils avaient finalement réussi à y arriver, Ikki et Stella étaient complètement trempés.

Une fois dedans, Ikki avait immédiatement allumé un feu dans la cheminée présente dans la cabane afin de pouvoir sécher leurs vêtements. Et pendant qu’il alimentait le feu avec le bois de chauffage stocké, il avait utilisé la fonction téléphonique de son appareil multifonction d’étudiant afin d’entrer en contact avec Kanata qui était en attente au camp.

« Stella-san s’est-elle effondrée ? » demanda Kanata.

« Oui. En ce moment, je l’ai portée dans une cabane à proximité pour la mettre à l’abri, » répondit Ikki.

« Oh mon Dieu... Est-ce grave à quel point ? » demanda Kanata.

« Je pense que c’est probablement qu’un mauvais rhume, mais un médecin devrait quand même l’examiner dès que possible, » répondit Ikki.

« Je comprends. Je vais immédiatement appeler les secours, » annonça Kanata.

« Ça va nous aider. Et aussi, à propos du géant que nous recherchions, nous avons trouvé des empreintes de pas qui semblent provenir d’une telle chose. De plus, il y avait des signes que quelque chose de gigantesque était sorti de la terre. C’est peut-être que le géant qui se trouvait avant ça sous terre, » déclara Ikki.

« Sous terre... est-ce vraiment ça ? » demanda Kanata. « On parle soudainement de quelque chose d’incroyable comme une créature gigantesque sous terre, mais... d’accord, je comprends. Nous nous chargerons d’enquêter sur ces traces. Vous devriez tous les deux rester dans la cabane de montagne, et s’il vous plaît, reposez-vous et attendez les secours. Je crois qu’ils arriveront que dans une heure ou deux. L’extérieur devient extrêmement froid en cette saison. Donc, n’oubliez pas de bien vous sécher. »

« Oui. S’il vous plaît, occupez-vous de l’enquête à notre place, » déclara Ikki.

Tout en mettant fin à l’appel téléphonique, Ikki avait lancé un autre bois de chauffage dans le feu. Comme il avait allumé le feu, la température de la pièce était devenue beaucoup plus importante.

« Super. Maintenant, nos vêtements peuvent sécher, » annonça-t-il.

Ikki avait retiré ses vêtements qui dégoulinaient encore, ne laissant que son pantalon, et il les avait étalés près de la cheminée. Après cela, il se plaça avec le dos contre le mur et il se mit à parler Stella qui semblait avoir encore du mal à respirer.

« Stella, tu devrais aussi te déshabiller. Tu peux peut-être penser que c’est embarrassant, mais si tu restes comme ça, ton rhume ne fera que s’aggraver, » déclara Ikki.

« ... Très bien, » répondit faiblement Stella.

Stella et Ikki étaient en couple, mais cette relation n’avait que récemment atteint le niveau du baiser. Et ainsi, Stella était très certainement réticente à révéler sa peau nue à son bien-aimé. Mais elle ne s’était pas plainte. Elle commença docilement à enlever sa veste trempée et puis elle attrapa le fermoir de sa jupe.

Stella avait parfait compris la situation. Ce n’était pas le moment d’être obstinée. Elle devait s’assurer que son état physique ne s’aggraverait pas. Pour Ikki et Stella, il s’agissait d’une étape cruciale. Ils se battaient en ce moment pour aller au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et ils savaient parfaitement que les combats de sélection filtreraient pour seulement obtenir six gagnants. Si son rhume s’aggravait, cela lui ferait perdre ses forces et son état d’esprit positif, alors la promesse entre eux qu’elle chérissait tant serait irréalisable.

Il s’agissait du vœu pour qu’ils se rencontrent à la finale du Festival d’Art de l’Épée. C’était la chose la plus importante pour elle. Stella n’était pas une fille qui n’agirait pas en fonction de cette priorité.

Mais...

« Ah. »

« Stella ! » cria Ikki.

Quand elle avait essayé de retirer de sa jupe, le corps de Stella s’était écroulé. Avec son corps en si mauvaise forme pour la première fois de sa vie, Stella ne savait pas à quel point son état s’était aggravé, et elle ne savait pas que les effets étaient si importants. Elle n’avait même pas la force de retirer ses propres vêtements. Ikki, qui l’avait attrapée et placée contre sa poitrine avant qu’elle ne tombe au sol, l’avait également compris.

La température qu’il ressentait à travers ses vêtements avait augmenté depuis la dernière fois. L’état de Stella s’aggravait à vue d’œil. Il ne voulait pas qu’elle fasse quelque chose de déraisonnable. C’est pourquoi

Ikki avait suggéré avec audace quelque chose à Stella. « Stella, ces vêtements, dois-je t’aider à les retirer ? »

Face à cette suggestion, Stella avait écarquillé ses yeux rouges. Bien sûr qu’elle l’aurait fait. Même si elle était déjà gênée par l’idée de montrer sa peau, de voir Ikki la déshabiller ? Ce genre de chose était absolument hors de question.

Mais Stella...

« ... Bien sûr... s’il te plaît, » elle avait instantanément hoché faiblement la tête.

Ikki était tout aussi embarrassé, mais il s’était forcé à faire cette suggestion. Il s’inquiétait sérieusement pour l’état de santé de Stella. Ce n’était pas comme si Stella ne comprenait pas ça. C’est pourquoi elle avait décidé de confier son corps à Ikki.

Et Ikki s’était également rendu compte que Stella mettait de côté ses propres préoccupations et s’était préparé intérieurement pour la suite de sa tâche.

Je dois tenir le coup.

Stella avait mis de côté sa propre préoccupation, ignorant sa propre gêne et acceptant sa suggestion. Dans ce cas, il n’était pas question pour lui d’être étrangement conscient de la situation et de susciter sa propre honte. Pour l’instant, il était le seul à pouvoir aider Stella. Pour qu’elle ne soit pas gênée, il devait lui enlever ses vêtements rapidement et d’une manière professionnelle. Il devait également s’interdire d’avoir des pensées lubriques.

D’accord.

Après s’être concentré sur ce qu’il devait faire, Ikki avait pris toute sa résolution et avait commencé à poser la main sur les vêtements de Stella. Il avait commencé par les bas qui s’accrochaient à sa peau. Comme ils étaient collés étroitement contre sa peau, l’humidité présente en eux était probablement désagréable pour elle. En pensant cela, Ikki détacha le porte-jarretelles auquel les bas étaient attachés, puis inséra un doigt dans l’espace entre un collant et la cuisse de Stella, et roula lentement le collant vers le bas.

 

 

Sous le tissu noir roulé sur lui-même, une jambe nue d’un blanc éblouissant était apparue. Le mollet, avec une musculature développée de la cuisse jusqu’aux orteils par un exercice intensif, était différent de la forme de courges des Japonais qui pratiquaient l’agriculture. Il s’agissait d’une forme mince et droite caractéristique d’un peuple qui pratiquait la chasse. Voyant cette forme dans les jambes longues et souples de Stella, Ikki n’avait pas pu éviter d’avoir de mauvaises pensées sur la beauté de ces jambes alors même s’il avait essayé d’avaler la salive présente dans sa bouche.

De plus, ces pieds blancs et beaux qui étaient exposés étaient à sa portée. Il n’y avait aucune chance qu’il puisse éviter d’en être conscient. Et comme les ongles de pieds magnifiquement polis de Stella étaient alignés avec ses doigts, au moment où il roulait les bas mouillés, Ikki sentit un engourdissement intense entre son cerveau et sa colonne vertébrale, et réalisa la naïveté de ses propres intentions.

... Je ne peux pas rester professionnel sur ce genre de choses.

Si c’était une autre fille, Ikki aurait pu rester discipliné, mais celle qui était devant lui était la fille qu’il aimait le plus. Les vêtements de cette fille bien-aimée, il les enlevait pièce par pièce avec ses propres mains. Ce n’était pas comme s’il faisait quelque chose de si sensuel très souvent. De plus, chaque fois qu’il exposait un peu la peau de Stella, un doux parfum s’élevait de son corps nu et lui chatouillait les narines. En enlevant que les bas des deux jambes, le cœur d’Ikki battait déjà si fort qu’il était sur le point d’exploser. Avec lui se trouvant dans un tel état, serait-il capable d’enlever sa chemise ?

« Mais... »

Ikki avait alors jeté un coup d’œil fugace afin de voir l’expression de Stella. La couleur du visage de Stella était si rouge qu’il pourrait s’enflammer à tout moment. Ses yeux étaient emplis de larmes, et ce n’était sans doute pas seulement parce que son corps risquait d’avoir de la fièvre.

Je ne peux pas montrer dans un tel instant un manque de fiabilité.

« Stella, détends-toi un peu plus, » Ikki, pour qu’il ne produise pas plus de honte chez Stella, parlait tout en souriant.

« D-D’accord…, » en donnant cette réponse, Stella ne semblait pas être très ferme. Eh bien, c’était naturel. Elle devait vraiment être gênée qu’Ikki soit si près d’elle tout en étant en train de lui enlever ses vêtements. Il serait déraisonnable de lui dire de se détendre. Dans ce cas, il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre que de libérer rapidement Stella de cette situation.

Réalisant cela, Ikki avait pris le bouton de la chemise de Stella dans sa main. Et à partir du bas du cou, il avait défait les boutons un par un sans toucher sa peau. Il était difficile de pincer les boutons de la chemise qui était devenue humide après avoir absorbé l’eau de pluie et qui s’accrochait maintenant étroitement aux formes nettement dodues des seins de Stella, mais pour éviter d’être brutal, il s’assurait délibérément de rester prudent. Il avait donc dévoilé avec prudence la poitrine de Stella.

Après avoir détaché le bouton du bas, Ikki avait pris le col de la chemise dans ses mains. Puis il avait ouvert la chemise et avait retiré la chemise humide qui résistait au mouvement, exposant l’épaule de Stella comme si elle retirait un voile qui cachait sa peau.

Son souffle et sa gorge bougeaient ensemble d’une façon séduisante. Son soutien-gorge en dentelle tenait fermement ses gros seins. La douceur d’une jeune femme au-dessus de son ventre blanc se tortillait avec avidité et se contractait un peu à chaque respiration, malgré le bon entraînement de son corps.

En raison de la pluie glissante et des sueurs froides de sa fièvre, tout le corps de Stella scintillait. Cet éclat sensuel...

*Pchhh* quelque chose dans le cerveau d’Ikki semblait s’être brûlé. Sa gorge s’était asséchée en un instant. Ikki avait été immédiatement poussé à embrasser cette chair délicieusement parfumée, à la toucher avec sa langue, à la mordiller, à étancher sa soif de cette humidité rafraîchissante.

Mais Ikki avait refréné tous ses désirs avec sa raison. À quoi pensait-il pendant que sa précieuse Stella souffrait ? Il avait écrasé ses intentions qui bouillonnaient en lui, et avait rassemblé sa maîtrise de soi. S’il ne le faisait pas, ses émotions éclateraient. Mais malgré cela...

« Hmm, Ikki... peux-tu défaire mon soutien-gorge... ? » Stella, qui était déjà en sous-vêtements, avait dit quelque chose d’impensable.

« Eh... !? Qu’est-ce que tu viens de dire ? » demanda Ikki.

« C’est vraiment dur de respirer... détache le crochet…, » murmura péniblement Stella.

Elle s’était plainte à bout de souffle, et la poitrine de Stella s’était relevée et rabaissée difficilement. Certes, le soutien-gorge qui maintenait sa poitrine pourrait être douloureux pour Stella. On s’y attendait de la part d’une fille avec de gros seins. Mais...

Moi, le défaire ?

Il était vraiment perplexe.

Mais Stella avait dit qu’elle souffrait, alors il ne pouvait pas y répondre avec réticence. Dès qu’elle lui avait demandé de le faire, elle avait ainsi fait part de son intention.

« D-D’accord... j’ai compris. Laisse-moi faire, » feignant autant de calme que possible, Ikki hocha la tête.

Le soutien-gorge de Stella avait un crochet à l’avant. Il s’agissait d’un modèle avec une bandoulière, donc il n’y avait aucun moyen d’enlever le soutien-gorge sans décrocher le devant.

Dans ce cas, c’est très bien. Je ne regarderai pas. C’est très bien. C’est absolument parfait.

Ikki s’était suggéré cela, et avait inséré son doigt dans le crochet, et l’avait détaché en appliquant une pression.

En un instant, les seins de Stella qui avaient été retenus avaient littéralement jailli devant lui.

Les deux orbes massifs semblaient explosés proches de ses mains, rebondissaient presque avec un *boing*. C’était une tentation plus que suffisante pour porter un coup fatal au raisonnement d’Ikki proche déjà proche de la rupture.

Mais Ikki, l’anticipant, avait pris des mesures. À l’instant où il avait décroché le devant du soutien-gorge, il s’était mordu avec force la langue afin de ne pas regarder Stella. Cette douleur aiguë avait anéanti toute émotion lubrique et cela lui avait permis de maintenir son raisonnement déjà déficient. Et ainsi, cela lui avait permis de surmonter cette situation difficile...

Contre quoi je me bats ici... ?

Son humeur devint quelque peu déplorable. Lui, qui agissait avec force alors même qu’il était tant désespère devant le corps nu d’une fille. S’il avait eu plus d’expérience avec les filles, il se comporterait probablement avec plus de dignité.

Même si je dis ça, c’est déjà trop tard.

De toute façon, il se devait de remplir le devoir minimum d’un homme. Même en perdant le contrôle de ses pensées les plus intimes, il avait gardé sa maîtrise de soi et, sans changer d’expression, il avait calmement fini d’enlever les vêtements de Stella. La honte qu’il avait infligée à Stella s’était sûrement retrouvée au niveau minimum.

« M-Maintenant, vas rapidement sous cette couverture. Puisqu’on est haut dans les montagnes, il fera très froid, » en disant cela, Ikki avait placé une couverture incluse dans les fournitures d’urgence de la cabine sur les épaules de Stella.

Après qu’il ait fait ça, Stella l’avait remercié d’une voix faible. « Désolée... Ikki. Pour t’avoir causé autant de problèmes. »

« Ce n’est pas si grave, surtout que c’est un rhume. D’autant plus que c’est la première fois que tu dois faire face à l’été au Japon, » répondit-il.

« C’est vrai, mais tu avais l’air d’avoir des difficultés…, » murmura Stella.

« Eh ? Que veux-tu dire par là ? » demanda Ikki.

Ikki était devenu agité. Il aurait dû mieux empêcher son visage de montrer quoi que ce soit.

Mais le regard de Stella n’était pas posé sur le visage d’Ikki. Elle était surprise, le regardant plus bas sur son corps avec des yeux étonnés — exactement au niveau de la taille d’Ikki.

… Il avait alors eu un pressentiment horriblement désagréable.

« C’est... devenu incroyable…, » murmura-t-elle.

Ikki, qui posait actuellement ses yeux sur sa propre taille, s’était rendu compte qu’une partie de son propre corps n’avait pas été calme.

« ... oh, » murmura-t-il.

Ce n’est vraiment pas bon...

Ce n’était pas au niveau où il pouvait se cacher avec une distraction. Alors que la région inférieure de son corps était dans cet état, son visage avait honte. Il voulait mourir.

« Ha-Hahahaha... comment expliquer ça ? C’est quelque chose qui arrive aux hommes, une partie qui bouge involontairement, et ce serait d’une grande aide si tu pouvais ignorer ce qui se passe maintenant, » comme il s’y attendait, la situation était devenue maladroite, et Ikki avait marmonné son explication tout en évitant les yeux de Stella.

Mais face aux dires d’Ikki.

« Nn... ne t’excuse pas…, » déclara Stella tout en souriant doucement avec son visage baigné de sueur. Elle avait recommencé à parler. « ... C’est... certainement embarrassant, mais... mais comme je te l’ai dit à la piscine, si c’est toi, je ne déteste pas voir ça... Je sais que tu es excité à cause de moi, et alors cela me rend tout simplement heureuse. »

Qu-Quoi… !?

Alors que cette réponse l’avait laissé étourdi, tremblant sauvagement de tout son corps, Ikki était tombé prostré sur place.

C’était probablement sa fièvre qui la faisait parler ainsi. L’état mental de Stella était différent de la normale. Ses sourcils tombaient par manque de force et ses yeux humides avaient l’air doux et fragiles. Il n’avait pu que très difficilement s’empêcher de dire à cette fille à quel point elle était mignonne, de l’étreindre immédiatement avant de l’embrasser.

Mais Stella tourna les yeux vers lui, et...

« Hey Ikki... » commença-t-elle avant de dire quelque chose de scandaleux. « ... veux-tu... le faire avec moi ? »

 

« ... Hein ? » Pendant un instant, Ikki ne pouvait pas comprendre ce qu’elle venait de lui demander. Mais la confusion causée par l’attaque-surprise n’avait duré qu’un instant. Il avait immédiatement compris à quel point la question était mortelle.

« EEEEEHHHHH !? » Il avait alors crié en raison de son étonnement. « Attends, Stella, sais-tu ce que tu viens de me demander ? »

« Oui... Je le comprends parfaitement, » lui répondit-elle.

« Arg. »

Ikki se reflétait dans ces yeux écarlates sérieux. Ces yeux étaient légèrement troublés par la fièvre, mais le regard était extrêmement sérieux. Ce n’était pas une blague, elle ne le disait certainement pas parce qu’elle délirait à cause de la fièvre. Stella le demandait sérieusement à Ikki. Ikki l’avait compris à ce moment-là.

*déglutition*

« ... »

Mais même s’il l’avait compris, que devrait-il faire ? Devrait-il dire ce qu’il pensait vraiment ?

Ikki n’avait pas nié la réponse à cette question. Bien sûr qu’il le voulait. Et ce n’était pas seulement aujourd’hui. Chaque fois qu’il l’embrassait, chaque fois qu’il lui tenait la main, chaque fois qu’il l’enlaçait. À différents moments, Ikki avait ressenti cette impulsion en lui. C’était tout à fait normal qu’il soit ainsi. Parce qu’Ikki était un garçon et Stella une fille, il n’y avait aucune chance de se tromper lui-même. Il s’agissait quand même de la progression naturelle dans la façon dont une personne pensait à son amour.

Néanmoins, il y avait une signification spéciale dans ces mots. Les humains étaient des créatures qui confirmaient leurs intentions par des mots. Ces intentions confirmées décidaient de la distance entre deux personnes. Si Ikki avait répondu honnêtement ici, et si Stella avait aussi répondu de la même manière.

Alors, les choses qui seraient sorties de nos bouches ne peuvent pas être reprises... !

Il n’était pas assez confiant pour arriver dans une telle situation. S’il le faisait à cet endroit, alors, après être retourné au dortoir, après que le rhume de Stella se soit guéri, ces choses seraient réglées, mais il y aurait d’autres effets qu’il ne pourrait pas faire disparaître.

Ainsi, il ne devait surtout pas faire cela maintenant. C’était ce que pensait Ikki. Il ne pouvait pas faire d’erreur dans la procédure à suivre avec la fille que j’aime. Toutefois...

« Désolé... Cette question, je ne peux pas encore y répondre, » tout en regardant ces yeux écarlates, Ikki donna sa réponse.

Il avait repris la parole après avoir quelques instants pour chercher ses mots. « Stella, je t’aime, et je veux le dire fièrement devant tout le monde. Bien sûr, à Shizuku et Alice, et même aux personnes que nous ne connaissons pas... et aussi même à tes parents, Stella. Je pense que les sentiments présents en moi sont les émotions les plus merveilleuses qui soient. Mais... si notre relation change comme ça maintenant, je pense que je me sentirais coupable devant tes parents. Je pense que je devrais me tenir fièrement devant eux pour aller de l’avant dans une relation stable et de longue durée. »

Stella et Ikki avaient des corps matures. Ce n’était pas comme s’il y avait une peur de ce que les autres pourraient penser. Mais Ikki pensait toujours qu’il y avait une procédure appropriée pour des choses aussi importantes. Stella était un trésor précieux élevé par ses parents. S’il s’impliquait avec elle, il devait au moins les saluer avant de faire toute chose irréparable. Il pensait que c’était quelque chose d’attendu venant d’un homme.

« C’est pour ça, désolé, » il ne pouvait pas répondre à la question de Stella, alors Ikki s’était encore une fois excusé.

En toute honnêteté, Ikki avait parfaitement saisi les différents points dans la situation actuelle. Il voulait vraiment annoncer la relation entre lui et Stella. S’il le faisait comme il l’avait imaginé, il pourrait être fier devant n’importe qui et dire qu’il aimait Stella. Mais finalement, il n’avait pas pu faire ça. Car actuellement, s’il l’annonçait, il y aurait un scandale. Stella, qui était une personnalité publique, souffrirait de ce fardeau, qu’elle le veuille ou non. Il voulait la protéger de cela lors du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Pour cette raison, il avait dû respecter cette limite pendant cette période si cruciale.

C’était ce qu’Ikki pensait. C’était une façon têtue de penser, mais il ne pouvait pas faire de compromis. Même si elle pensait que cela faisait de lui un lâche, Ikki l’avait expliqué à Stella.

« Non, ce n’est pas ça, » soudain, Stella avait entrelacé ses doigts avec ceux d’Ikki. Elle avait affiché un sourire ferme avec son expression fiévreuse. « Je t’ai dit quelque chose d’étrange, et je t’ai troublé avec quelque chose sur quoi tu as déjà réfléchi si sérieusement. Désolée. »

Elle s’était excusée auprès d’Ikki. Cette expression était fébrile et chaude, mais pas seulement à cause de la maladie.

« Je t’aime, et je veux le dire fièrement devant tout le monde. »

... Il pense autant à moi… pensa-t-elle.

En vérité, Stella n’avait jamais pensé à Ikki autant qu’il avait pensé à elle. Stella n’avait fait que regarder Ikki se tenant devant elle, mais Ikki avait regardé les personnes de son entourage, tout en gardant à l’esprit l’avenir de leur relation entre eux.

Cela... l’avait rendue très heureuse. Parce qu’il pensait si sérieusement à leur relation, la traitant comme quelque chose d’important.

Je dis ça, mais... qu’est-ce que j’ai fait !?

En se déshabillant un peu, en s’excitant un peu, elle avait oublié sa chasteté. Pas seulement aujourd’hui. Cela n’avait pas cessé de se produire récemment. Une licorne éviterait une telle jeune fille.

Entre les deux, Ikki est plus comme une jeune fille, n’est-ce pas ? Elle avait eu honte après avoir réalisé l’insouciance intentionnelle qu’elle avait eue avant.

« J’ai dû devenir étrange à cause de la fièvre. Je vais un peu me reposer, » attribuant ses paroles honteuses à sa maladie, Stella s’était installée latéralement sur la couverture.

« D’accord. Je surveillerais le feu. » Ikki n’avait pas non plus continué avec le sujet actuel. Plutôt que d’en reparler avec la fille, il avait tenu bon. Il pensait probablement que cela embarrasserait aussi Stella. Mettant de côté ces pensées, Stella voulait se pelotonner.

Mais...

Stella était heureuse qu’Ikki pensait si sérieusement à leurs relations.

Après tout, je veux vraiment qu’il le dise correctement et avec les formes à tout le monde.

En examinant les paroles d’Ikki, même Stella, fiévreuse et embrouillée, pouvait comprendre sa réponse maladroite. Quel genre de réponse était « je ne peux pas répondre » ? L’analyse du contexte l’avait rendu facile à comprendre. Cependant, elle ne voulait pas seulement l’imaginer. Elle voulait l’entendre de sa propre bouche, avec sa propre voix.

Stella pensait ainsi que quoi qu’il arrive, il le lui dirait en temps voulu. Croyant cela, ce serait probablement une erreur si elle le poussait.

Elle ne comprenait pas tout, mais elle était certaine d’une chose.

....Je suis un peu petite coquine...

La fille en ce moment était clairement consciente de cela.

***

Partie 7

Peu après la question un peu dangereuse, Stella s’était endormie enveloppée dans sa couverture. Cependant, elle ne l’avait fait que pendant trente minutes. Quand elle s’était à nouveau réveillée, l’état de Stella semblait s’être stabilisé d’une manière importante. Sa sueur qui coulait comme une chute d’eau avant ça s’était arrêtée, et elle parlait sans son souffle douloureux. Alors, avec son corps semblait s’être déjà revitalisé, elle s’était assise à côté d’Ikki. Ses joues étaient encore rouges en raison de la fièvre, mais si c’était à ce point, elle ne développerait probablement pas de pneumonie. Ikki était soulagé que Stella ait retrouvé un peu de sa vigueur.

Si c’est comme ça, on peut avoir une petite discussion.

Ikki pensait qu’elle devrait dormir jusqu’à ce que les sauveteurs arrivent, mais Stella était mauvaise quand il s’agissait de rester immobile sans pouvoir profiter de loisirs, ou alors, c’était peut-être sa gêne due à la conversation d’avant qui était déjà revenue. Dans tous les cas, elle n’arrêtait pas de parler de divers sujets scolaires dans un bavardage inhabituel. C’était amusant de l’écouter, mais Ikki ne voulait entendre qu’une seule chose.

Ikki avait donc confirmé que Stella avait assez d’énergie pour converser, et avait ouvert un sujet par lui-même.

« Hé, Stella, » déclara Ikki.

« Hmm ? Quoi ? » demanda Stella.

« Quel genre de personnes sont tes parents ? » demanda Ikki.

« Pourquoi... veux-tu savoir ça ? » demanda Stella.

« Tu vois, puisque nous sommes ensemble, nous devrons l’annoncer un jour ou l’autre, n’est-ce pas ? C’est pourquoi nous devons les saluer. Je voudrais savoir quel genre de personnes ils sont avant de les rencontrer, » répondit Ikki.

Rencontrer les parents de Stella. C’était inévitable. En d’autres termes, il s’agissait d’un premier pas qu’il devrait faire. Au plus tard, cela se ferait après le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Mais en ce qui concerne Ikki, il devait éviter de se confronter aux parents de Stella sans avoir aucune information. Il devait au moins savoir quel genre de personne ils étaient.

Il avait donc demandé ça à Stella, mais...

« Oh, c’est pour ça... Pour l’annoncer, hein... oh, » répondit-elle.

Face à cette question, le visage de Stella devint clairement pâle. C’était une expression qui avait clairement indiqué que sa question était quelque chose de désagréable. Et finalement...

« Hey Ikki. J’ai une suggestion, mais... ne peut-on pas cacher le mariage jusqu’à la dernière minute ? » demanda Stella.

Comme on pouvait s’y attendre, Ikki ne pouvait pas cacher sa perplexité.

« Non, bien sûr qu’il n’y a aucune chance de pouvoir faire ça... Il serait peut-être bon de ne pas l’annoncer au monde, mais nous devons au moins le dire à tes parents…, » commença Ikki.

« À ce propos, une fille peut simplement dire d’une façon ou d’une autre à son père “Surprise~☆”, » déclara Stella.

« Ce genre de “Surprise~☆” n’est vraiment pas mignon, tu sais. Si nous ne faisons pas attention, il pourrait avoir une crise cardiaque, » répondit Ikki.

Au moins, Ikki était sûr que si sa sœur conviait leur père à son mariage un jour par le biais du journal du matin, cela ne se terminerait pas par un simple crachat de café.

« Mais, mais…, » commença Stella.

« Ne veux-tu pas à ce point que je rencontre tes parents ? » demanda Ikki.

Ayant été prise au cœur de l’affaire, Stella acquiesça d’un signe de tête, même si elle était divisée sur la question.

« Oh... Mère est une roturière, tu sais ? Mais Père est une personne très excentrique, et il m’aime beaucoup, alors... s’il apprend que toi et moi sommes ensemble…, » commença Stella.

« Pourrait-il s’opposer à notre relation ? » demanda Ikki.

« Non. Je ne pense pas qu’il s’y opposerait, » répondit Stella.

« Alors ça ne serait pas bien…, » commença Ikki.

« Mais avant de décider de l’approuver ou de s’y opposer, je pense qu’il t’enterrera quand tu viendras le saluer à Vermillion, » répondit Stella.

Ce ne serait absolument pas bien si cela arrivait.

« Tu dis que comme c’est un vrai roi, je ne suis pas assez raffiné…, » commença Ikki.

« Non, il ne s’agit pas d’être raffiné ou non, » répondit Stella.

Ikki avait un énorme mal de tête, mais pas à cause de quelque chose comme le rhume de Stella. Ce n’était certainement pas cela. Mais pour bien aimer Stella, il fallait suivre cette procédure. C’était absolument nécessaire. C’était une situation à laquelle il n’aurait pas pu échapper. Quel genre d’existence était son adversaire ? Ikki n’avait pas d’autre choix que de l’affronter. C’est pourquoi il ferait de son mieux et donnerait au roi de Vermillon une impression favorable.

« Il chérit au moins sa fille, n’est-ce pas ? Alors c’est un bon père, non ? » demanda Ikki.

« Il ne peut pas lâcher ses enfants. Il s’est opposé en pleurant quand j’ai décidé d’étudier à l’étranger, » annonça Stella.

« Eh bien, n’importe qui essayerait de l’arrêter si sa fille allait étudier à l’étranger parce que “je vais chercher quelqu’un de plus fort que moi”, » déclara Ikki.

« À cette époque, ma Mère m’a sauvé d’une manière ou d’une autre en mettant mon Père en prison…, » répondit Stella.

« “D’une manière ou d’une autre !?” Elle a mis un roi en prison !? Ta mère n’a pas l’air d’une roturière ! » s’écria Ikki.

« Oh, c’est vrai. Si ma Mère mettait mon Père en prison cette fois aussi…, » déclara Stella.

« Non, non, non, non ! C’est bon ! Nous les rencontrerons normalement ! » déclara Ikki.

« Eh ? Mais tu vas mourir ? » déclara Stella.

« Est-ce que tu viens de dire quelque chose de stupéfiant comme si c’était naturel ? » demanda Ikki.

Ikki se remémora un peu les paroles que Stella avait déclarées avec un regard si sérieux. Mais pour lui, il était résolu à se lier avec Stella.

« ... Stella, je suis heureux que tu t’inquiètes pour moi, et bien que l’explication se termine étrangement, je ne vais pas m’enfuir. Je rencontrerai correctement ton père et je me battrai afin d’obtenir son approbation. C’est quelque chose que je dois faire en tant qu’homme, » déclara Ikki.

La voix d’Ikki était colorée par une forte détermination. Une détermination forte qui ne serait jamais ébranlée. Comprenant cela, Stella avait poussé un soupir.

« … Je comprends. Alors, allons à Vermillion et rencontrons-les, » déclara Stella.

Et après cela... son expression était devenue heureuse, et avait parlé en s’appuyant sur l’épaule d’Ikki.

« Je veux pouvoir me vanter de mon amour, » déclara Stella.

« Merci, Stella, » répondit-il.

En disant cela, Ikki caressa les cheveux roux brillants de Stella, et elle plissa ses yeux avec bonheur et frotta sa joue contre l’épaule d’Ikki. Mais soudain, son expression s’était assombrie comme si elle pensait brusquement à quelque chose.

« ... Hey, Ikki, à propos de ce qu’on vient de dire, » avec un visage doux, elle avait demandé à Ikki. « Moi aussi, je me demande si je dois saluer tes parents. »

L’expression de Stella indiquait qu’elle était gênée par cette question. C’était raisonnable. Elle savait qu’en dehors de Shizuku, Ikki n’avait pas de bonnes relations avec sa famille.

Et la vérité, c’était que l’expression d’Ikki s’était assombrie face à la question. Il ne savait pas si c’était nécessaire ou non.

... Vraiment, était-il considéré comme un enfant de cette famille ? Celui qui avait défié leurs ordres, et s’était enfui de la maison... quant à savoir si son père le considérait même comme de la famille... Ikki y avait pensé en se souvenant du visage de son propre père.

Et après avoir réfléchi pendant un certain temps...

« Tu as raison. Je pense que c’est important, alors quand le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée sera terminé, nous irons une fois à la maison Kurogane ensemble, cela te va ? » demanda Ikki.

Ikki avait répondu de cette façon. Au moins, Ikki... pensait que son père était de sa famille. Son père ne voulait pas traiter Ikki comme son fils, et cela, même pas une seule fois, mais il était toujours le parent irremplaçable d’Ikki. Dans le cœur d’Ikki, il voulait que le jour où ils se comprenaient vienne. Il croyait donc qu’il y avait encore des liens familiaux.

« ... OK. Je comprends, » Stella acquiesça face à la réponse d’Ikki.

... Franchement, à ce moment-là, Stella n’était pas à l’aise avec la réponse d’Ikki. Stella savait comment Ikki était traité par la famille Kurogane en raison des dires de Kurono, de Shizuku et d’Ikki lui-même.

« Tu ne peux rien faire, alors n’essaye pas. »

Était-ce des paroles qu’un père dirait à son vrai enfant ? Abandonner arbitrairement le potentiel d’un enfant, et non seulement le faire, mais aussi l’écraser davantage. Selon Stella qui avait été élevée par des parents aimants, ce genre de relation parentale était franchement anormal. Ce n’était pas quelque chose que les parents feraient. C’est pourquoi elle était mal à l’aise.

Il y a encore des liens familiaux.

Est-ce que le fait de penser à la situation de cette façon... n’était-ce pas trop naïf ? Et en raison de cette pensée naïve, un jour... le cœur d’Ikki ne serait-il pas blessé de façon décisive ?

Mais elle ne pouvait pas le dire. Bien sûr que non. Ton père ne te considère plus comme son enfant. Elle ne pouvait pas dire quelque chose d’aussi misérable.

Stella ne pouvait elle-même imaginer la suite. Elle ne voulait pas penser que le dernier espoir d’Ikki ne serait pas un jour trahi.

... Et ainsi, le moment était venu de rompre le silence entre eux.

« Hmm ? »

Soudain, Ikki et Stella avaient levé la tête.

Ils l’avaient remarqué. La terre tremblait légèrement.

Stella avait alors parlé. « Je me demande ce que c’est ? Un tremblement de terre ? »

Mais un tremblement de terre ne se ferait pas sentir si faiblement. Parce que les tremblements que les deux aspirants chevaliers ressentaient étaient plus comme un choc unique plus qu’à un tremblement. Et ce n’était pas qu’une fois. À un intervalle constant, bruit sourd. *Boom*. C’était comme si le sol était frappé par quelque chose ayant une masse gigantesque.

« ... Se pourrait-il que ce soient les pas d’un géant ? » demanda Ikki.

Ce qui avait traversé l’esprit d’Ikki était la scène dont il avait été témoin il y a trente minutes. La terre creusée, les arbres qui avaient été déracinés et jetés. Les énormes empreintes de pas qui avaient été gravées dans le sol. Si c’était le créateur des empreintes de pas énormes, il ne serait pas bizarre que la terre tremble chaque fois qu’elle marchait. Ikki n’était pas celui qui disait qu’il croyait aux AMNI [1], mais certainement après avoir vu des preuves de ses propres yeux, il pensait qu’il était très probable qu’il était responsable.

Alors Ikki s’était levé.

« Je vais aller jeter un coup d’œil puisque c’est la raison pour laquelle nous sommes venus ici aujourd’hui, » déclara Ikki.

« J’irai aussi ! » Stella s’était levée avec lui après avoir dit ça, mais...

« Non, » répondit-il fermement.

*pow* Ikki avait poussé sur le front de Stella. Avec seulement cela, Stella avait été vaincue, et elle était tombée sur le dos.

« Pourquoi pas !? Je veux aussi voir le géant... ! » demanda Stella.

« Il y a une chance sur dix mille que ce soit un géant, mais si c’est un animal féroce à la place, tu ne pourras peut-être pas le combattre. Alors s’il te plaît, restes docile, Miss-la-Personne-Avec-Un-Rhume. »

« Mais euh... » Stella avait gonflé ses joues et avait boudé comme une enfant gâtée, mais elle s’était soumise à contrecœur à l’ordre qu’Ikki avait donné avec une expression sérieuse.

Ikki avait laissé Stella derrière lui, puis il s’était placé face à l’entrée de la cabane de montagne. Et en pressant son oreille sur la fine porte en bois, il essaya de deviner ce qui se passait à l’extérieur.

*Boom*, *boom*, *boom*. Le son était assez proche. Il pouvait dire que le centre des vibrations qui suivait les marches était également proche.

« ... Viens à moi, Intetsu. »

Parlant des mots teintés de pouvoir magique, Ikki avait fait apparaître son épée noire bien-aimée dans sa main droite. Après cela, il avait pris une profonde respiration et calma son esprit et son corps... puis il enfonça vigoureusement la porte en sautant à l’extérieur.

Devant ses yeux se trouvait... la forêt inhabitée, avec la pluie qui continuait de tomber. Cette scène était la même que quand Ikki avait porté Stella ici.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Le son, la vibration, les deux existaient certainement. Mais la masse qui devait les créer était introuvable. Et lorsqu’il s’en aperçut, le son et les vibrations avaient disparu au moment où Ikki sauta à l’extérieur.

... Que se passe-t-il ?

Se sentant complètement confus, Ikki s’était retourné.

Et puis...

« ... Hein ? » s’écria-t-il.

Il avait alors vu un géant de roche debout devant la cabane de montagne avec une hauteur d’environ cinq mètres.

Ikki était sorti entre les jambes de ce géant trop massif.

Pas possible... ! 

Lors qu’il vit ce spectacle excessivement irréaliste, Ikki s’arrêta sans réfléchir. Mais l’instant d’après, il avait vu une scène encore plus incroyable.

De toutes les choses qu’il pourrait faire, ce géant avait placé un énorme bras vers la cabane de la montagne et il avait commencé à effectuer une attaque vers la cabane. Oui, il visait à écraser la cabane où Stella était présente, encore malade !

« S-Stellaaaaaaaaa !!!! » cria Ikki.

En un instant, la cabane de montagne avait été littéralement réduite en pièces par cette masse inimaginable.

Notes

  • 1 AMNI : Animal Mystérieux Non Identifié, un terme japonais courant pour cryptide. En anglais (Unidentified Mysterious Animal, UMA)

***

Partie 8

« Euh !? Quoi !? Quoi !? Qu’est-ce qui se passe ? » Stella, qu’Ikki tenait dans ses bras, criait en plein dans la poitrine d’Ikki.

Cela avait été à deux doigts d’échouer. À l’instant où la cabane allait être détruite, Ikki avait invoqué Ittou Shura et avait avec sa plus grande vitesse, sauvé Stella de l’écrasement.

« Stella, vas-tu bien ? » demanda Ikki.

« Euh, oui. Mais qu’est-ce que…, » commença Stella.

« C’est exactement ce à quoi ça ressemble, » tout en disant cela, Ikki avait regardé dans la direction du géant de pierre.

« Apparemment, il y avait vraiment un géant, » déclara Ikki.

« Quoi… !? » s’exclama-t-elle avant de tourner également son regard dans cette direction. Elle avait ainsi établi un contact visuel avec le coupable de cette destruction.

« D’une façon ou d’une autre, ce n’est pas la même chose que ce que je pensais ! » annonça Stella.

« C’est ça qui t’intéresse en ce moment !? » s’écria Ikki.

Mais la déclaration de Stella était raisonnable. Le géant qui s’était matérialisé devant eux ne correspondait pas à l’image d’un humain gigantesque qu’ils avaient tous deux en tête. Il s’agissait d’une forme humanoïde grossière faite de plusieurs grandes et petites roches reliées entre elles. Si on le regardait mieux, on douterait même qu’il s’agît d’une créature vivante.

Cependant, même si ce n’était probablement pas une créature vivante, ils comprenaient une chose. Ce géant du rocher démontrait une hostilité envers Ikki et Stella. La vérité, c’était que le géant avait pris de nouveau de la vitesse pour les poursuivre, les visant et les frappant avec son énorme bras. Ikki, portant toujours Stella, sauta immédiatement de côté et évita le coup. La terre là où il se tenait avant ça avait été détruite par la force artificielle. Un tel coup ferait exploser sans difficulté même un Blazer.

Dans ce cas, il n’y avait rien d’autre à faire que de l’abattre avant qu’il ne puisse les frapper.

« Stella, tu restes ici. Essaie de ne pas laisser ton corps être mouillé, d’accord ? » demanda Ikki.

Ikki avait posé Stella, et avait face au géant de pierre avec Intetsu à ses mains.

« Vas-tu te battre ? Vas-tu t’en sortir ? Une épée ne sera pas très efficace, tu dis ? » demanda Stella, inquiète pour son amoureux.

« Je m’en sortirai. J’ai plus ou moins une technique pour faire face à ce genre d’adversaire, » tout en disant cela, Ikki avait relevé sa main gauche plus près de sa lame, et avait ramené la main droite qui retenait Intetsu à extrémité de l’arme et y avait placé toutes ses forces dedans. Il s’agissait clairement d’une position de charge.

Mais le géant de pierre ne s’en souciait pas — non, comme s’il n’avait pas de volonté propre, il s’était élancé mécaniquement avec son poing de pierre levé. Une attaque monotone avec une telle lenteur ne pourrait pas passer à travers les attaques du Pire.

Ikki se tourna vers le géant de pierre, et avec la force surhumaine accordée par Ittou Shura, il se précipita vers l’avant comme s’il volait. Il avait croisé de peu le poing de pierre quand il était passé à côté.

Avec sa main droite qui était emplie de toutes ses forces, il avait effectué une attaque perforante vers l’avant avec la pointe de l’épée. Un éclair d’acier qui avait franchi le mur du son s’était déclenché vers son adversaire.

Ce n’était pas une impulsion ordinaire. Aussi bien au niveau de la force des bras, la force des jambes, la puissance de la charge — plus que la parfaite maîtrise du corps surhumain d’Ikki, le vecteur de toute sa puissance était concentré sur la pointe de son épée, une technique qui lui avait faire surgir sa plus grande capacité offensive. C’était la technique secrète qui se vantait de la plus forte capacité offensive parmi les sept épées secrètes du Pire.

« Première Épée Secrète — Saigeki [1] ! »

Ikki, qui avait chargé comme s’il volait, sans décélération, avait transformé son corps en une balle et avait percé la poitrine du géant de roche. L’impact de cette attaque pénétrante avait frappé le corps du géant, et en raison du trou énorme percé dans sa poitrine, le géant fait de roches jointes s’était effondré tout en faisant un bruit de cliquetis. Les roches jointes s’étaient effondrées et étaient redevenues des décombres après avoir perdu leur forme humanoïde.

« Bon ! » Mais le moment où Ikki avait atterri en affichant une petite expression de soulagement… « Hein... !? »

Ikki avait vu quelque chose d’incroyable. Les pierres éparpillées se rejoignaient comme s’il y avait des aimants et s’empilaient à nouveau les unes sur les autres. Les décombres provoqués par le géant écrasé avaient une fois de plus repris sa forme humanoïde.

Et ce n’était pas un seul géant cette fois-ci. C’était des douzaines de poupées de pierre, chacune aussi grande qu’Ikki.

Et Ikki avait vu quelque chose d’encore plus étrange au milieu de cette scène. Pendant que les pierres s’attachaient à d’autres pierres comme par magnétisme, il y avait une présence d’un pouvoir magique mince, semblable à une ficelle.

C’était vrai, ce n’était pas un monstre rocheux. Quelqu’un utilisait des cordes de pouvoir magique pour manipuler des roches comme des marionnettes. Quant à savoir qui c’était...

« Un Art Noble... ! L’ennemi est un Blazer ! Stella, reste en alerte sur ce qui se passe aux alentours ! » cria Ikki.

« Ikki ! Derrière toi ! » cria Stella en retour.

Réagissant au cri de Stella, Ikki avait coupé la main de pierre qui venait dans son dos pour le frapper. Avec un cliquetis, le bras d’Ikki s’était engourdi par la collision de son épée contre un rocher si dur. Une petite fissure était apparue dans la poupée de pierre.

« Comme je le pensais, si je n’utilise pas Saigeki, je ne peux pas détruire ça… ! » murmura Ikki.

Mais Saigeki avait un défaut mortel. C’était une technique de charge, donc il fallait qu’il mette en place une opportunité. Comme on pouvait s’y attendre, en combattant des douzaines de poupées de pierre en même temps, il n’y avait pas de temps libre pour mettre en place une telle opportunité.

« Gah ! » s’écria Ikki.

« Ikki ! » cria Stella.

Il n’avait pas pu se protéger, et le sang s’était répandu depuis le front d’Ikki après qu’il avait encaissé un coup fait par une main de pierre en plein sur sa tête. Il avait repoussé la main de pierre avec Ten’i Muhou, mais malheureusement, il y avait trop d’ennemis. Une attaque qu’il ne pouvait pas parer et couper à travers était donc arrivée à le toucher.

C’est mauvais...

Même s’il avait besoin d’aller de l’avant, la fin du temps pendant lequel il pouvait utiliser Ittou Shura venait bien trop vite. Le temps restant était inférieur à trente secondes. À ce rythme, il ne pourrait pas gagner.

Qu’est-ce que je devrais faire... !

Mais les ennemis ne s’arrêtaient pas pour laisser Ikki réfléchir. Pendant que certains entouraient Ikki, cinq des poupées de roche visaient Stella, dont le corps était enveloppé dans une couverture.

« Stella ! » Ikki avait crié en voyant la scène. Mais il ne pouvait rien faire d’autre que crier. Il n’avait pas pu immédiatement sortir de l’encerclement qu’il subissait. Stella était encore faible. C’était trop dangereux pour elle d’être attaquée par l’ennemi.

« Prends ça ! » cria Stella.

Mais alors qu’Ikki pensait cela, il avait vu Stella sauter en avant et pulvériser les cinq poupées de pierre à l’aide d’un seul frappe de Lævateinn.

De plus, non seulement, le danger qui l’attendait personnellement avait été détruit, mais elle avait soufflé les poupées de pierre qui entourait Ikki avec ses attaques emplies de force, les pulvérisant. Elle s’était hâtée vers l’endroit où Ikki se tenait après les avoir facilement vaincues.

« ... Euh, c’est différent de ce que j’imagine pour une personne malade, » déclara Ikki.

« Oui. Je suis aussi assez surprise. Je suppose que je suis déraisonnablement puissante, hein ? » répliqua Stella.

Ikki se demandait si c’était approprié qu’elle le dise à propos d’elle-même, mais comme prévu, il ne pouvait rien faire d’autre que hocher la tête avec surprise.

« J’ai pu bouger mon corps grâce à un petit repos. Je me battrai aussi avec toi. Pour ce genre d’adversaire, mon affinité est très bonne, » déclara Stella.

C’était certainement vrai. Avec la force physique surhumaine de Stella, elle pouvait les couper, et avec seulement cette puissance, elle pouvait pulvériser les poupées de pierre. Franchement, Ikki ne voulait pas qu’une personne malade se batte, même si elle était forte, mais en vue de la situation, les limites d’Ikki lorsqu’il se battait seul ne lui permettaient pas d’argumenter. Avoir de l’aide ici — au moment où il le pensait ainsi...

« Non, non, non. Une personne malade ne devrait pas faire des choses déraisonnables. Stella-chan~♪, » Soudain, une voix frivole qui n’était pas à sa place sur un champ de bataille avait retenti.

Le propriétaire de cette voix était apparu devant Ikki et Stella tout aussi soudainement, sans aucun avertissement.

« Vice-président Misogi... ! » s’écria Ikki.

Notes

  • 1 Saigeki : 犀撃: La Frappe du rhinocéros.

***

Partie 9

« Salut, vous deux. Je suis venu vous sauver, Kouhai-kun, » déclara Utakata.

« C’était vraiment rapide. J’ai entendu dire que nous devions attendre encore une demi-heure, » déclara Ikki.

« Hahaha ~☆ ! Eh bien, je suis un gars qui fait l’impossible. Si vous pouvez croire que ~♪..., » Utakata l’avait dit en faisant un geste de la main.

Mais, derrière Utakata...

*Grondement*

Visaient-ils tout ce qui bougeait ?

Avec mouvement rapide venant des golems de pierre, de nombreux poings de pierre se déplaçaient vers le dos d’Utakata, visant le sommet de sa tête. C’étaient des poings durs qui pouvaient même frapper Ikki qui était vêtu de Ten’i Muhou. S’ils frappaient directement le crâne mou d’un humain, ils le pulvériseraient sûrement en un seul coup.

« Misogi-san, derrière vous ! » Ikki avait crié face à ce danger imminent.

Mais Utakata avait affiché un sourire, et il n’avait pas bougé son corps d’un pouce vis-à-vis de ce qui se passait derrière lui.

Les poings de pierre avaient entièrement détruit tout ce qui se trouvait au-dessus du cou d’Utakata.

« Qu... ! »

« Arg… ! »

Face à ce spectacle, Ikki et Stella avaient écarquillé leurs yeux et étaient devenus sans voix. Avec la force du poing de pierre, le crâne d’Utakata avait été fracassé telle une tomate. Son petit corps sans tête était tombé dans la boue humidifiée par la pluie, sans faire le moindre soubresaut. C’était la fin décisive que tout le monde pouvait voir.

« Dommage, mais c’était un piège, » déclara Utakata.

Une fraction de seconde plus tard, Utakata, qui devait être mort, était assis sur l’épaule de la poupée de pierre qui l’avait tué.

« Haha~☆ ! J’ai essayé de vous en parler, n’est-ce pas ? » demanda Utakata. Utakata avait fait un sourire comme si rien ne s’était produit.

« ... Euh ? Ehhhhh !? » Face à ça, Stella avait haussé la voix dans la confusion.

Et bien qu’Ikki n’avait pas haussé la voix autant qu’elle, il était tout aussi confus. Certes, il avait vu le crâne d’Utakata écrasé de ses propres yeux. La matière cérébrale rose avait été dispersée, légèrement mélangée à du tissu osseux blanc. L’image grotesque était encore gravée dans ses yeux. C’était une réalité indubitable.

Cela devrait l’être, mais tout cela avait disparu. La cause et l’effet avaient été rembobinés. Il n’y avait qu’un seul pouvoir qui pouvait induire ce genre de phénomènes irréalistes.

« Un Art Noble, est-ce une capacité du système de manipulation de la causalité ? » demanda Ikki.

« Correct, » Utakata avait hoché la tête pour confirmer les paroles d’Ikki.

Les capacités de Blazers existaient le long de plusieurs systèmes. L’Ittou Shura d’Ikki était une capacité du système d’amélioration du corps. Le Souffle du Dragon de Stella était une capacité du système de manipulation élémentaire. Et la capacité d’Ayase Ayatsuji lui permettant d’ouvrir des plaies était une capacité du système de manipulation conceptuelle. Parmi ces diverses superpuissances des Blazers, le système qui était le plus rare et qui était dit le plus fort était la manipulation de la causalité.

« Mon Art Noble, La Boite Noire [1], est une capacité qui manipule le résultat des événements. M’attaquer est toujours une erreur. C’est comme ça, » répondit-il.

En entendant ces paroles, Ikki avait repensé à la scène. La première fois qu’ils avaient rencontré « Cinquante/Cinquante » en face à face, était dans ce restaurant. À cette époque, il s’était débarrassé de la blessure d’Ikki d’un simple effleurement. À ce moment-là, Ikki n’était pas capable de comprendre le genre de compétences et de pouvoir qu’il avait utilisé.

Je n’ai pas été blessé. Il a réécrit la causalité ainsi ?

En comprenant cela, Ikki avait frissonné. Ikki avait vu de nombreuses sortes de superpuissances, mais il ne se souvenait pas d’avoir jamais vu quelque chose comme la superpuissance que « Cinquante/Cinquante » détenait.

Est-ce la superpuissance que l’on considère comme étant la plus forte parmi de nombreux Arts Nobles ?

Il ne pouvait pas imaginer comment il s’y opposerait.

Cependant, à ce moment-là, il était reconnaissant pour ce pouvoir extraordinaire. S’il s’agissait d’une puissance aussi irrationnelle, elle permettrait sûrement d’échapper facilement à cette situation difficile. Ikki et Stella le pensaient tous les deux, mais — .

Stella avait parlé. « Avec ce genre de pouvoir, n’est-ce pas une victoire facile ? Donnez-moi un coup de main, Senpai. Nous allons tout de suite mettre fin à ce monstre ! »

« Ah, c’est impossible, » Utakata avait catégoriquement rejeté la suggestion de Stella.

« Hein ? Pourquoi !? » demanda Stella.

« Le truc, c’est que ma Boîte Noire est une capacité dont la nature est entièrement basée sur la manipulation des résultats, » répondit Utakata. « En d’autres termes, il s’agit d’une superpuissance qui transforme même une possibilité d’un pour cent en certitude. Mais à l’inverse, elle n’apporte rien à l’existence. Avec ma force en tant qu’individu, il n’y a pas de moyen que je puisse faire quoi que ce soit d’utile. Je peux transformer une probabilité d’un pour cent en cent pour cent, mais je ne peux pas transformer un zéro pour cent en un pour cent. En d’autres termes, vous pouviez briser ces rochers avec vos épées il y a un instant, mais il n’y a probablement pas de moyen pour moi que je sois le type de personne déraisonnable qui puisse participer à une telle bataille. Et c’est d’autant vrai d’un garçon qui a l’air aussi mignon et faible que moi, n’est-ce pas ? Pas possible. »

« Alors avez-vous ce genre de faiblesse, hein ? » demanda Stella.

« Si je pouvais tout manipuler, je serais dans les batailles représentatives. Mais en fin de compte, la situation est que la Boite Noire peut manipuler que ce qui est limité aux actes qui me sont possibles. Si nous allons droit au cœur du problème, c’est une capacité qui ne me laissera jamais battre un adversaire que je ne peux pas battre sans lui, » répondit Utakata.

Et le corps d’Utakata était impuissant face à d’autres personnes, de sorte que la portée de cette impossibilité était particulièrement large. Conscient de cela, Utakata n’avait pas participé aux batailles de sélection du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Mais si c’était comme ça...

« Alors qu’est-ce que vous êtes venu faire ici !? » demanda Stella.

Une question raisonnable avait été posée. Ce serait troublant si le nombre de personnes sans force de combat augmentait dans une telle situation.

Répondant à la question légitime de Stella, Utakata avait fait un sourire avec un sens caché. « Je suis bien sûr venu afin de vous sauver. Mais comme je l’ai dit, le combat n’est pas mon domaine. Mon devoir est de servir de guide à cette fille. »

Après avoir dit ça, Utakata avait sauté de la poupée de pierre avec un *boing*.

« ... Alors c’est ainsi. Je te laisse le reste, Touka, » déclara Utakata.

Il avait alors regardé le flanc de la montagne.

Dans la direction de ce regard, sur cette pente douce, à la limite de la forêt de montagne et de la petite clairière où la cabane avait été construite...

« D’accord. Merci de m’avoir guidé, Uta-kun, » répondit une voix féminine.

La jeune fille aux lunettes et aux cheveux châtains avait tenu dans ses mains son épée étincelante d’électricité dorée.

« Toudou-san..., » murmura Stella.

« C’est vraiment de peu, mais c’est bien que vous soyez en sécurité, » répondit Touka.

Touka avait regardé les silhouettes d’Ikki et de Stella, et alors que ses yeux étaient légèrement humides, elle afficha un peu de soulagement. Et puis elle avait à nouveau resserré son visage vers quelque chose de plus sérieux.

« Tous les deux, reposez-vous. Je m’occupe de tout le reste à partir de maintenant, » déclara Touka.

Elle avait alors baissé le centre de gravité de son corps en s’abaissant sur elle-même, préparant à attaquer les poupées de pierre qui entouraient Ikki et les autres.

Mais Stella s’était tournée vers Touka et avait haussé la voix pour arrêter Touka. « Attendez, Touka-san ! Les épées ne marchent pas sur ces choses ! C’est ridicule de combattre ces adversaires incompréhensibles en étant toute seule ! Je vais aussi... »

... me battre. Stella allait dire ceci.

« C’est très bien ainsi. Je connais déjà leur faiblesse, » déclara Touka qui lui coupa la parole.

« Hein... ! » s’exclama Ikki.

Touka s’était mise à expliquer. « Ceci est de la matière inorganique manipulée par des fils de pouvoir magique, instigués par un ennemi. Ceci, parmi les nombreux types de dispositifs, est une technique de combat utilisée par ceux qui favorisent l’Usage du Fil d’Acier. Et pour cette technique de combat, il y a une règle inviolable. Lorsqu’on utilise plusieurs poupées simultanément, on ne fait pas tout fonctionner directement, mais on utilise certaines poupées pour en faire fonctionner d’autres. En d’autres termes, on crée des relais, et on les utilise pour la gestion d’un groupe. Le plus grand mérite de cette technique de combat est que pendant que l’utilisateur se cache, il attaque son ennemi sans risquer de se blesser, ce qui fait de la recherche de l’ennemi la contre-mesure numéro un. Dans ce cas, les fils qui le relient à lui doivent être extrêmement subtils. Mais... si nous le disons à l’envers, tant que nous cassons la liaison effectuer par ces cordes, l’Usage du Fil d’Acier ne sera pas capable d’utiliser ses poupées ».

C’était une tactique qui ne pouvait pas être utilisée en se tenant debout dans une arène sans endroits où se cacher. En d’autres termes, c’était une façon de combattre à laquelle les chevaliers étudiants n’étaient pas habitués. Cependant, alors que Touka était une chevalière étudiante, elle s’était rendue sur les lieux de crimes à de nombreuses reprises en tant que membre de la convention spéciale avec Toutokubara, et avait actuellement de l’expérience dans la lutte contre les terroristes. Par conséquent, elle avait une connaissance approfondie de styles de combats qu’Ikki et Stella ne connaissaient pas.

Avec cette connaissance, ses yeux...

« Je l’ai trouvé, » déclara Touka.

Parmi les douzaines de poupées en pierre rampante sur le sol, elle avait exposé en un instant le seul corps qui opérait toutes les autres poupées. Et à cet instant, le corps de Touka avait disparu.

Non, pas disparu. Avant que personne ne puisse le voir, elle avait percé la ligne ennemie — elle avait plongé vers le noyau qu’elle avait découvert.

Shippu Jinrai [2].

Il s’agissait d’un Art Noble de Touka permettant de stimuler ses muscles avec la puissance de la foudre. Cela lui avait donc permis d’augmenter sa performance jusqu’à sa limite. Cette vitesse était sans doute telle de la foudre. Les poupées en pierre ne pouvaient nullement réagir face au changement brusque de situation. En termes simples, les marionnettes de pierre ne pouvaient qu’être vaincues face à ça.

« ... Raikiri ! » Et à cet instant, tout avait été décidé.

Avec la vitesse d’un éclair, une lame de plasma avait surgi hors du fourreau de Touka, et le noyau avait été coupé en deux d’un seul coup.

Puis vint un souffle d’air, et toutes les poupées de pierre sur le terrain furent démolies au même instant. Après qu’une explosion, qui semblait avoir envoyé voler tout ce qui se trouvait là, avait pris fin, il ne restait plus aucun ennemi sur ce champ de bataille.

Notes

  • 1 Boite Noire : Ceci utilise le kanji 絶対的不確定, zettaiteki fukakutei (« incertitude absolue »).
  • 2 Shippu Jinrai : 疾風迅雷: La « Vitesse de l’éclair ».

***

Partie 10

Il n’y avait aucun signe que les marionnettes étaient de nouveau recréées. L’ennemi qui n’avait pas encore été trouvé semblait s’être retiré après la destruction du noyau.

« Incroyable... » Stella avait exprimé son étonnement devant la performance de Touka.

« C’est incroyable qu’elle ait immédiatement reconnu le point faible de l’ennemi, mais en plus de cela, l’équilibre entre la superpuissance et la technique de l’épée de Touka-san est vraiment très bon, » analysa Ikki.

« C’est vrai, » déclara Stella.

Ikki avait la même opinion.

Et il était aussi persuadé, que la force de Raikiri, Touka Toudou, était probablement basée sur sa conviction profonde. L’étendue des capacités pratiques de Touka était vaste. Compte tenu de la puissance offensive élevée de la foudre, elle n’avait pas été utilisée uniquement pour des attaques normales. Du renforcement des capacités physiques à l’aide de la foudre à l’observation de la psychologie des autres pour les affronter correctement, c’était de là qu’était née sa maîtrise à l’épée. Qu’il s’agisse de superpuissance ou de maîtrise de l’épée, elle les avait affichés à une dimension extrêmement élevée en compétence et les avait combinés jusqu’à une dimension tout aussi élevée.

Quant à savoir à quel point cet équilibre était bon, Ikki qui était bien sûr extrêmement spécialisé dans l’art de l’épée, à ses yeux, croyait que Touka était mieux classée que Stella. Stella elle-même avait probablement perçu que la force de Touka était supérieure à la sienne.

« Franchement, j’ai été considérablement surprise, » déclara Stella.

Il était inhabituel pour elle de faire de telle déclaration aussi favorable. Mais son expression était légèrement raide. Pour Ikki, la raison était compréhensible. Elle l’avait réalisé. À l’heure actuelle, la Princesse Écarlate n’avait pas atteint le niveau de Raikiri.

Le Rang A et le Rang B. Selon cette évaluation, le potentiel de Stella était nettement plus élevé. Dans une autre année, Stella devrait certainement surpasser Raikiri. Mais au moins actuellement, si les deux filles se battaient... huit ou neuf fois sur dix, Touka gagnerait. Stella elle-même en était consciente, et c’était probablement pour cette raison que son visage était raide.

Et envers Stella...

« Stella-san. »

Touka, qui avait terminé les marionnettes, avait couru vers elle.

« J’ai entendu dire que vous vous étiez effondrée. Allez-vous bien !? » demanda Touka.

En affichant cette expression très inquiète, elle ressemblait à une personne totalement différente de la personne digne qui détruisait si facilement les poupées de pierre il y a quelques instants. Devenant plus pâle que Stella qui était malade, elle s’inquiétait vivement de la gravité de situation de Stella.

« Eh, ah, oui. Je vais beaucoup mieux après m’être un peu reposée, » déclara Stella.

C’est pourquoi Stella avait aussi ri et avait répondu à Touka pour la mettre à l’aise, mais Touka avait pressé son propre front contre celui de Stella, et avait immédiatement vu à travers ce mensonge.

« N’êtes-vous pas extrêmement fiévreuse ? Vous n’allez pas bien du tout ! Et malgré cela, votre corps est si mouillé... que feriez-vous si votre rhume empire ? » demanda Touka.

« On ne peut rien y faire. La cabane de montagne a été attaquée et détruite, » en réponse, Stella avait désigné les ruines de la cabane de montagne écrasée.

Quand elle l’avait vu, le visage de Touka s’était assombri en raison de l’inquiétude. Elle avait alors demandé. « Uta-kun. Y a-t-il un autre abri d’urgence dans les environs ? »

« Non. Mais il est censé y avoir une caverne un peu au nord d’ici, » répondit-il.

« Dans ce cas, réfugions-nous là-bas pour l’instant, » déclara Touka. « Nous ne pouvons pas laisser une personne malade être exposée à la pluie. Et si nous ne donnons pas de traitement à Kurogane-kun, il va aussi…, » avant même d’avoir fini, Touka attrapa soudainement le corps de Stella. « Maintenant, allons-y, Stella-san. »

« Qu-Qu-Quoi !? Attendez, ne me portez pas ! C’est embarrassant ! » s’écria Stella.

« Ce n’est pas bon. Un malade doit être obéissant, » répliqua Touka.

Avec la douceur d’une mère qui réprimandait son enfant, mais en utilisant des mots qui exerçaient une forte pression, elle fit taire Stella, et Touka se mit à emmener Stella.

Voyant ce qui se passait, Utakata, qui se tenait seul, murmura quelque chose que seul Ikki pouvait entendre. « Les deux parents de Touka sont morts de maladie, vous savez. C’est pourquoi elle est exceptionnellement insistante quant à la gestion de la condition physique des gens depuis l’ancien temps. Il vaut mieux ne pas aller à l’encontre de Touka quand elle est comme ça. Parce que si vous protestez et que vous faites une crise de colère, vous aurez droit à une fessée. »

« Vice-président Misogi, en avez-vous aussi reçu une ? » demanda Ikki.

« Ses claques sur les poignets sont incroyables. C’est une prodige pour ce genre de choses, » répondit-il.

Il semblerait que ce soit le cas. Ayant vécu la dispute dans la salle du Conseil des Étudiants, il semblerait pour Ikki que les relations entre la mère et les enfants en difficulté n’avaient pas changé par rapport à l’ancien temps.

« Maintenant, Kouhai-kun, pouvez-vous marcher tout seul ? Si c’est impossible, je vous prêterai mon épaule ? »

Utakata avait fait cette suggestion parce qu’il s’inquiétait de la fatigue extrême qu’Ikki avait ressentie après avoir utilisé Ittou Shura. Mais Ikki avait calmement secoué la tête.

« Non, je vais bien. Si c’est simplement marcher, cela ira, » avait répondu Ikki.

« Dans ce cas, splendide. Dépêchez-vous de me suivre, » déclara Utakata.

Après que le groupe se soit réuni de cette façon, ils partirent bientôt jusqu’à la caverne afin de se reposer et d’attendre la fin de la pluie.

 

***

« Hahahahaha. J’avais seulement l’intention de me mêler un peu à tout ça pour faire quelques essais de mon nouveau noyau, mais quelles représailles scandaleuses ? Je me suis fait mordre. Pfff. »

Dans un certain endroit au Japon. Même s’il était encore midi, à l’intérieur d’une pièce sombre qui ressemblait à un lieu de rencontre ombragé pour les vagabonds, là, un grand homme, tout en enfonçant profondément son corps dans un canapé, avait poussé un soupir et avait effectué un léger sourire.

« Franchement, comme on pouvait l’attendre de la célèbre Raikiri ! Je suppose que les marionnettes en pierre ne valaient même pas la peine d’être mentionnées. »

« Cela sent très fort. Votre bras a-t-il été brûlé ? » Debout derrière l’homme de grande taille, une ombre lui avait demandé ça en le regardant comme s’il le méprisait.

« C’est déjà bien le cas, » déclara l’homme de grande taille.

Face à la question, l’homme de grande taille avait montré son bras gauche. Le bras gauche de l’homme qui contrôlait les poupées de pierre avait été brûlé par le courant haute tension de Raikiri qui avait traversé les fils, et la chair avait été brûlée. L’ampleur de ces dommages était féroce, si bien que même la récupération dans une capsule ne la restaurerait probablement pas parfaitement.

Malgré cela, où étaient les cris de douleur du grand homme ? Il déclarait joyeusement les louanges de Touka.

« Grâce à cela, ma main gauche est devenue inutile, n’est-ce pas ? » déclara-t-il.

« C’est parce que vous faites une chose inutile juste avant la veille du festival, imbécile, » déclara l’ombre.

« Je ne peux rien dire en réponse, je suppose. Hahahahahaha, » déclara l’homme de grande taille.

« Je suis un étudiant ordinaire, donc je ne connais pas les plans de l’organisation, mais vous êtes quelqu’un à côté de l’organisation, n’est-ce pas ? Comme vous connaissez la stratégie qui se profile devant vous, ne devriez-vous pas vous retenir de faire des choses avec tant de négligences ? » demanda l’ombre.

« C’est vrai, mais je n’y peux rien si le fait d’attendre n’est pas amusant. Ce n’est pas agréable. Ce n’est pas une bonne chose. Je déteste les choses qui ne sont pas amusantes. C’est parce que je suis un Pierrot [1]. Je dois toujours rire. Qu’il soit vertueux ou corrompu, le style du Pierrot doit être amusant, n’est-ce pas ? » déclara l’homme de grande taille.

« Vos paroles sont aussi difficiles à comprendre que jamais, » répliqua l’ombre.

« Hahahahaha. Merci de l’avoir dit. Être illisible est aussi le point fort d’un Pierrot qui lit le cœur des autres, » répondant d’une voix qui ne cachait pas sa frivolité, le grand homme bougeait les doigts de sa main droite avec agilité d’un geste. Au moment où il le faisait, le bras gauche brûlé était tombé d’un coup de l’épaule comme s’il était coupé par des armes tranchantes. Et comme la zone de l’épaule avait été cautérisée, il n’y a pas eu de saignements.

« Ah, en voulez-vous ? C’est bien cuit, mais…, » déclara l’homme de grande taille.

« Je n’en ai pas besoin. Autant le donner à manger à ce chat, » déclara l’ombre.

« Hahahahaha. Elle pleurera encore si vous ne l’appelez pas correctement sphinx, » déclara l’autre.

« Même si vous attachez des ailes avec de la colle, un chat est un chat, » répliqua l’homme.

Lors de la courte réponse de l’ombre derrière lui, le grand homme avait soupiré et il avait parlé de ses pensées les plus intimes. Celui-là n’avait pas de rêves de jeunesse, hein ?

« Oh, au fait, la Princesse Écarlate dont vous vous intéressez était aussi sur les lieux. La couleur de son visage n’était pas du tout bonne, alors je me demande si elle avait un rhume. »

« Je ne saurais pas ce genre de choses, » répondit l’ombre.

« Oh ? N’êtes-vous pas inquiet ? J’ai entendu dire que vous êtes venu ici pour la rencontrer, » déclara le Pierrot.

« C’est vrai. C’est la raison pour laquelle je vous accompagne, bâtards, dans vos sports sanguinaires. Mais si sa condition physique est affectée au point qu’elle ne peut pas participer au tournoi, alors je dirais simplement que la Princesse Écarlate n’est qu’une fille à ce niveau-là, » répondit l’ombre.

Avec une voix qui se propageait clairement dans l’obscurité, les paroles de l’homme qui répondait ne contenaient aucun mensonge. En sentant cela, le grand homme savait clairement que la compatibilité avec l’ombre qui le méprisait était mauvaise. Cet homme était nul en badinage.

« Eh bien, n’êtes-vous pas un peu trop froid ? De nos jours, les femmes ne font même pas un regard pour les hommes qui ne font pas la conversation, vous savez ? »

« Racontez plutôt vos bêtises à un miroir, clown, » peut-être l’homme dans l’ombre sentait-il aussi que leur compatibilité était mauvaise. Il avait parlé comme s’il crachait les mots, et il était parti.

Fixant le dos qui disparaissait dans l’obscurité, le grand homme avait à nouveau poussé un soupir — et il avait dit… « Vraiment, il n’est pas mignon du tout. Je préférerais qu’il partage la simplicité de son jeune frère. »

Notes

  • 1 Pierrot : Pierrot, ou Pedrolino, est un personnage de l’ancienne comédie italienne, l’un des zannis ou valets bouffons de la comédie italienne. Pierrot est candide, badin et a une certaine dose de bon sens. Son vêtement est blanc. Il ne porte pas de masque et a le visage enfariné. Souvent dans la commedia dell’arte, il est le rival d’Arlequin auprès de Francisquine ou de Zerbinette, et il est amoureux de Colombine la blanchisseuse dans certaines représentations.

***

Partie 11

Après cela, la pluie avait continué à tomber pendant une période qui fut vraiment inattendue. Cela avait duré environ trois heures. Après ce temps, à la fin, le soleil avait commencé à se coucher au moment où Ikki et les autres avaient pu descendre de la montagne. À un moment donné, les nuages qui avaient relâché avec violence la pluie avaient disparu avant que quelqu’un ne s’en aperçoive, et le ciel était devenu parfaitement dégagé, sans aucun nuage, et la scène se dévoilant devant leurs yeux était coloriée par une belle teinte rouge.

Franchement, il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas au Japon ces derniers temps. Alors qu’ils le pensaient tous, ils étaient tous retournés au pavillon d’entraînement.

Le long du sentier, Stella qu’Ikki portait encore une fois avait demandé quelque chose à Touka. « Hé, Touka-san. Celui qui manipulait les marionnettes de pierre d’avant, est-ce qu’on peut le laisser s’enfuir ? »

À la fin, après avoir couru pour fuir la pluie, ils avaient été confinés à l’entrée de la caverne pendant tout ce temps, de sorte qu’ils n’avaient pas pu trouver la véritable identité de l’ennemi qui manipulait les poupées de pierre et qui avait attaqué Ikki et les autres. Stella semblait mécontente de cette situation. Eh bien, ce sentiment était quelque chose que tout le monde sur ce sentier partageait. Puisqu’ils revenaient chez eux et qu’ils laissaient derrière eux la question fondamentale sur le géant, ils ne pouvaient pas faire disparaître le sentiment de laisser les choses en suspens. Cependant―.

« ... Si nous avions pu attraper cette personne, nous aurions voulu le faire, mais c’est quelque peu impossible, » répondit Touka.

« Pourquoi ? » demanda Stella.

« Quand j’ai démoli le noyau, j’ai mesuré la distance jusqu’à l’opérateur en utilisant l’attaque par la foudre de Raikiri sur les fils, mais ce serait trop loin pour aller capturer cette personne, » répondit Touka.

« À quelle distance serait-ce ? » demanda Stella.

« Selon une estimation, ce serait une centaine de kilomètres, » répondit Touka.

« Mais..., *toux toux* ! » En entendant cette distance quelque peu énorme, et même si le camp se trouvait dans la zone métropolitaine de Tokyo, Stella s’était étouffée en raison de sa surprise. Il était sûr qu’ils ne pouvaient pas faire un si long trajet pour réaliser une arrestation.

« Haa. Cela m’a choqué. Un utilisateur de fil d’acier peut-il manipuler des poupées de si loin ? » demanda Stella.

« Non. Normalement, ce serait impossible. Il y avait un utilisateur de fil d’acier de Rang B dans l’assemblée spéciale des Blazers avec qui j’ai fait équipe, mais la distance à laquelle cette personne pouvait manipuler librement les poupées était d’environ cinq cents mètres. »

Elle l’avait fait remarquer. En d’autres termes, lors de cette attaque, c’était une chose anormale de diriger ces fils depuis cette distance. En référence à cela, l’expression de Touka s’était légèrement raidie.

« Par conséquent, c’est peut-être moi qu’il faudrait soigner avant de l’affronter, » déclara Stella.

« Si c’est le cas, il serait sage de ne pas courir trop loin, » répondit Touka.

C’était trop dangereux de charger sans plan contre ce genre d’adversaire inconnu. En entendant les paroles de Touka, Ikki avait compris son jugement. Néanmoins, Stella semblait avoir une personnalité insatisfaite quand au fait d’avoir laissé un ennemi s’enfuir. Elle s’était éclairci la gorge.

« Mais abandonner sans rien savoir, c’est insatisfaisant, » déclara Stella.

« Comme nous avons transmis l’information à la Directrice par l’intermédiaire de Toutokubara-san, si une décision est nécessaire, je pense que la Directrice prendra des mesures. De plus, comme cette personne a souffert de blessures, il ne reviendra probablement pas ici, » déclara Touka.

Vous avez dit quelque chose d’incroyable sans hésitation tout à l’heure, Toudou-san, pensa Ikki.

C’était incroyable pour un utilisateur de fil d’acier de manipuler des poupées à une centaine de kilomètres de distance, mais pour Touka de lancer un coup de foudre contre un ennemi à plus de cent kilomètres de distance était après tout aussi extraordinaire.

Après cela, pendant qu’ils effectuaient leur marche de retour en effectuant une conversation enfantine, ils avaient continué ainsi jusqu’à la fin de la soirée. Le chemin était boueux à cause de la pluie, mais ils étaient les distingués chevaliers étudiants de Hagun. Personne n’avait trébuché maladroitement. Comme Ikki avait suffisamment dormi dans la caverne, la fatigue d’Ittou Shura ne l’avait pas fait chuter, et sa marche en portant Stella était facile. Par conséquent, la marche s’était déroulée aussi bien qu’on pourrait le supposer, et tous avaient réussi à atteindre avant le coucher du soleil le pied de la montagne où se trouvaient les bâtiments où il allait loger.

« Ah ! Salut, tout le monde ! Bienvenue à nouveau ! »

Leur retour avait été accueilli par Renren et Saijou, qui les attendaient dehors.

« Stella-chan, j’ai entendu dire que tu t’es effondrée ? C’est terrible, n’est-ce pas ? »

« Désolée de t’avoir inquiétée, » répondit Stella. « C’était la première fois que j’avais un rhume, alors je ne savais même pas que j’en avais un. »

« Tu aurais pu te reposer si tu étais juste fatiguée, mais tu es une personne extrêmement énergique, n’est-ce pas ? Tu as quand même fait des trous dans le sol avec le volet de badminton. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire avec son corps, n’est-ce pas ? » demanda Renren.

« ... J’ai l’impression que tu me traites d’idiote, » déclara Stella.

Après tout, elle n’est pas vraiment comme devrait être une personne malade, pensa Ikki.

Pourquoi cette fille frappait-elle un volant de badminton comme si elle jouait au tennis ? D’une manière ou d’une autre, il avait le sentiment que Stella gagnerait les batailles de sélection comme d’habitude, même avec un rhume.

« Après avoir combattu un géant pendant l’effondrement de votre partenaire, vous avez l’air d’avoir beaucoup souffert, hein ? » Soudain, Ikki avait entendu des mots sympathiques de Saijou.

« Hahahaha... eh bien, j’ai l’habitude d’être malchanceux, donc ça va aller, » déclara Ikki.

« J’ai entendu dire que vous aviez été blessé, mais est-ce grave ? » demanda Saijou.

« Je n’ai été qu’un peu blessé, donc non. Je vais bien, » répondit Ikki.

« Je vois, » avec un hochement de tête, Saijou avait sorti une petite bouteille de sa poche et il l’avait remis à Ikki.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Ikki.

« Ma famille est une lignée de médecins. C’est une pommade faite à partir d’une formule secrète. C’est efficace sur les bleus, donc vous devriez vous en appliquer, » déclara Saijou.

« Est-ce que c’est vrai ? D’accord, merci. Je l’utiliserai plus tard, » déclara Ikki.

Ikki avait exprimé ses remerciements pour la gentillesse de Saijou avec le sourire. Puis de derrière lui, Utakata et les autres...

« Homo. »

« C’est pour ça que tu ne m’attaquais pas, même si je ne porte que des sous-vêtements dans la salle du Conseil des Étudiants !? » s’écria Renren.

« Qu’est-ce que vous dites tous les deux ? Ce n’est que de la camaraderie ! Probablement, oui, sûrement ! » s’exclama Touka.

« Pourquoi Touka-san semble-t-elle être à moitié incertaine... ? » demanda Renren.

Ikki avait entendu une conversation qui lui avait donné un mal de tête un peu comme s’il avait été frappé directement à la tête.

« Désolé que mes collègues soient si bruyants. C’est comme ça qu’ils sont toujours, alors ne faites pas attention à eux, » déclara Saijou.

« Hahahahaha. »

Saijou-san possède un esprit fort, pensa Ikki. Cette personne pourrait aussi être un sage dans les voies du monde.

« Haa. Je suis fatigué d’avoir marché tout le temps aujourd’hui. Et mon estomac est vide. Hé, hé, Touka, faisons un barbecue avant de repartir, » déclara Utakata.

« Ah, ce serait génial ! Je n’ai pas beaucoup mangé à midi, alors je veux de la viande, » déclara Renren.

« Je suis d’accord ! » s’écria Stella.

Stella et Renren s’accrochèrent à la suggestion d’Utakata, mais Touka secoua la tête avec des tours de cou complets.

« Pas question. Stella-san est malade, vous savez. Elle doit d’abord aller voir un médecin, » répliqua Touka.

« Ehhhhhhhh…! » s’écrivit Stella.

« Stella-chan a l’air complètement en forme, donc elle est probablement très bien…, » déclara Renren.

« Oui. Je vais bien, » affirma Stella.

« Tu vois, elle dit qu’elle va bien, » insista Renren. « En tant que camarade de classe supérieure et présidente du Conseil des Étudiants, ne devriez-vous pas respecter son indépendance  !? »

« Même si vous coupez les cheveux en quatre, non c’est non, » répliqua Touka. « Si nous ne prenons pas un rhume au sérieux, cela peut être épouvantable. De plus, Stella-san est dans une saison importante, donc si une urgence improbable se produisait, ce serait un désastre. »

« Ooh…, » s’exclama Stella avant d’être interrompue.

*grrrrrrrrr*

L’estomac de Stella, reposant sur le dos d’Ikki, avait émis un bruit de plainte. Il semblait que son appétit revenait vraiment. De plus, la chaleur qu’il ressentait dans son corps avait également chuté considérablement par rapport au temps ou ils étaient dans la cabane de montagne. Peut-être s’était-elle presque complètement remise du rhume. Il s’agissait dans tous les cas d’une capacité de récupération vraiment surhumaine, mais si c’était Stella, il ne pouvait pas dire que c’était impossible.

« ... Toudou-san. Il est certainement vrai que nous devrions aller à l’hôpital, mais ne pas manger quelque chose quand on a faim est aussi mauvais pour le corps, vous savez. Le corps veut après tout de l’énergie pour combattre la maladie, » déclara Ikki.

« Ikki... ! » s’exclama Stella.

Renren avait crié. « Ooh ! C’est vrai, c’est vrai ! Kurogane-kun a dit quelque chose de bien tout à l’heure ! »

« Hmm. C’est vrai, je suppose…, » déclara Touka. « Je pense qu’elle aura la chance de manger de la viande pendant la convalescence, mais... J’ai compris. Alors, nous emmenons Stella-san à l’hôpital pour lui donner des médicaments, et après cela, nous irons dans un endroit où tout le monde peut manger du yakiniku [1]. Si nous mangeons d’abord, nous n’aurons pas le temps de la faire soigner avant la fermeture de l’hôpital. »

Utakata avait applaudi. « Merci, Touka ! Yahoo ! Viande ! »

« Misogi-senpai ! Allons à Jo●en ! [2] »

« Très bien, laissez-moi faire la réservation ! »

« Stop ! J’ai dit qu’on irait dans un restaurant à volonté ! »

Ce groupe de personnes était plus vivant que jamais.

Mais soudain, Ikki avait remarqué qu’il manquait quelqu’un. « Au fait, où est Toutokubara-san ? »

Renren avait cligné des yeux. « Kanata-senpai ? Elle est allée recevoir un invité qui vient d’arriver. »

Saijou avait également pris la parole. « Hmm, maintenant que vous en parlez, j’ai oublié qu’il y avait un message que je devais livrer. En fait, il y a quelque temps, quelqu’un est venu vous rendre visite, Kurogane. »

« Moi ? » demanda Ikki.

« Ouais, il semblerait qu’il soit venu quand il a découvert que vous étiez ici après être allé à l’académie, » continua Saijou.

Qui cela pourrait-il être ? Ikki inclina sa tête dans la confusion. Et surtout une personne qui irait le suivre jusqu’à Okutama. Franchement, il ne pouvait penser à aucune connaissance qui voudrait autant le rencontrer.

« Saijou-san, quel est le nom de la personne ? » demanda Ikki.

« Je pense que c’était…, » après y avoir réfléchi pendant un court moment, Saijou semblait s’en souvenir. « Ah, c’est vrai. Il a donné son nom comme Azaka. »

Face au nom qui avait été annoncé, l’expression d’Ikki s’était raidie. Et en même temps...

« Oh, il est là, il est là. Enfin, nous nous rencontrons, » Ikki avait entendu la voix clownesque d’un homme.

Tournant son regard, il avait vu Kanata Toutokubara conduire la personne qu’elle était allée accueillir.

« Ça fait si longtemps~ Ikki-kun. Hahahahahaha, » continua Azaka.

Un homme obèse d’âge moyen enveloppé dans un costume rouge, souriant avec un visage de type Ebisu.

Ikki le connaissait. Il l’avait rencontré plusieurs fois pendant la période où il vivait chez ses parents.

« Ikki, qui est cet homme... ? » Stella avait peut-être ressenti que quelque chose de sérieux se produisait alors qu’elle était dans son dos pendant qu’il la portait. Elle avait timidement demandé cela à Ikki.

En réponse, Ikki abaissa Stella de son dos et répondit. « C’est... Mamoru Azaka. L’actuel chef de l’une des branches familiales du Clan Kurogane. »

En sachant de quel genre de personne il ne s’agissait, Stella avait acquis tout ce dont elle avait besoin pour comprendre la situation. En s’agitant, Stella, dont le comportement était devenu comme un chat menaçant, avait fait face au visiteur avec ses mains levées.

Kanata, qui avait guidé Azaka, avait exprimé sa confusion devant l’ambiance qui s’était mise à devenir dangereuse comme si l’air avait commencé à piquer,

« Excusez-moi, quelque chose ne va pas ? » demanda Kanata.

Mais Azaka lui-même, qui avait reçu de l’hostilité d’un seul côté...

« Hahahahaha. S’il vous plaît, ne faites pas cette tête effrayante, » déclara Azaka. « Je n’aime pas ça non plus, tu sais ? Après tout, je suis allé jusqu’à me montrer à Okutama pour un bon à rien comme toi, n’est-ce pas ? »

Sans se sentir timide dans ce genre de situation, il avait collé un sourire sur ce visage inutilement reconnaissant et avait craché des mots agressifs. Face à ces paroles carrément méprisantes, même les membres du Conseil des Étudiants qui ne savaient pas ce qui se passait ressentaient l’animosité distincte que le visiteur dirigeait vers Ikki. Cet individu était clairement l’ennemi d’Ikki.

Dans ce cas, pour Touka qui considérait les sentiments de ses collègues, elle avait dû riposter. « Vous, qu’est-ce que vous faites ? Cette façon de parler, n’est-ce pas impoli ? »

Elle avait immédiatement tourné un regard intimidant et agressif vers le visiteur discourtois.

« Eh bien, si ce n’est pas la fameuse Raikiri, » déclara Azaka. « Bon après-midi à vous. Ah, où est-il assez tard pour le bonsoir ? J’ai entendu votre conversation, vous savez. Il semble que vous êtes allé sauver Ikki-kun, n’est-ce pas ? Non, je suis désolé, je devrais le décrire comme une adhésion à votre devoir. En tant que représentant de ma famille, je m’excuse humblement. C’est exactement comme je l’ai dit. »

« Qui voudrait des excuses comme ça ? » demanda Touka.

« Je suis vraiment désolé, » déclara Azaka.

En regardant Azaka parler avec Touka de cette façon, il semblait qu’il n’écoutait pas du tout les paroles de Touka. Et il semblait qu’il montrait encore une fois son mépris pour Ikki. Face à cette malice excessivement voyante, Touka était si déconcertée qu’elle en était devenue muette. Les autres membres du Conseil des Étudiants étaient dans la même situation.

Et dans la brève période de silence qui était tombée, Akaza avait levé son visage sans un instant de retard.

« Eh bien, laissons cela de côté pour l’instant, et passons immédiatement aux choses sérieuses. Je ne supporte pas les nombreux moustiques dans les montagnes, » déclara Akaza. « Hahaha Hahaha. La raison pour laquelle je suis venu ici aujourd’hui, c’est parce que le chef du Comité d’Éthique de la branche japonaise de la Ligue a quelque chose de très important à communiquer à Ikki-kun. »

Le but de la conversation était apparu. Bien que l’expression d’Akaza était un sourire, ses paupières se rétrécissaient en fentes, et la lumière qui en sortait était faible. Le fait que son importante affaire ne valait rien était évident, même sans l’écouter.

Mais si elle n’était pas entendue, la conversation ne progresserait pas. C’est pourquoi Ikki l’avait incitée à continuer.

« Je me demande ce qu’il a à dire après tout ce temps ? » demanda Ikki.

« Hahahahaha. Il est encore trop tôt pour demander ce qu’il a à dire au-delà de ça. Voilà. Les publications de ce soir, » déclara Akaza.

Akaza avait remis plusieurs articles de journaux. Qu’est-ce qui y était écrit exactement et qu’est-ce qu’ils avaient à voir avec Ikki ? Tout en ressentant une étrange appréhension, Ikki avait ouvert l’un des journaux, et — .

Dessus, une photographie d’Ikki et Stella échangeant un baiser avec sur le fond de nombreux arbres était là, et avait été publiée dans ce journal.

Notes

1 Yakiniku (焼き肉/焼肉, litt. « viande grillée ») est une méthode japonaise de cuisson des viandes et des légumes au charbon de bois, au gaz ou sur une plaque chauffante. L’ingrédient principal est du bœuf mariné, bien qu’on puisse trouver d’autres viandes comme le poulet ou les abats. Le yakiniku se sert également accompagné de légumes comme des piments, des carottes, des champignons, des oignons, des kimchi, etc. Bien que non-conventionnel, il peut arriver que l’on serve aussi du poisson.

2 Jo●en : Jojoen, 叙々苑, une chaîne de restaurants yakiniku de haute qualité à travers le Japon, avec de nombreuses succursales à Tokyo.

***

Partie 12

Submergée par la surprise, Stella avait collé ses yeux écarquillés sur la photo.

« Ikki, c’est... ! » s’écria Stella.

Il n’y avait pas eu d’erreur possible. Il s’agissait d’une photo prise dans l’école, dans un endroit de la forêt qu’Ikki et Stella utilisaient toujours pour l’entraînement. C’était une photo de l’une des fois où ils avaient échangé un baiser.

Cette photo avait été publiée sur une page de chacun des journaux du soir qu’Akaza leur avait remis.

Tout avait été clairement exposé. La relation entre les deux étudiants. Et cela à toutes les personnes qui liraient les journaux ainsi qu’aux étudiants de l’école.

« Quelle belle photo, n’est-ce pas ? » s’exclama Azaka. « Il a vos visages comme il faut. Même si c’était la nuit, les caméras d’aujourd’hui sont épouvantables. Hahahahaha. Peut-être que vous ne pouvez pas le dire puisque nous sommes dans les montagnes ? Je parle du fait que le public est dans un tumulte en ce moment ? Après avoir posé la main sur une invitée d’État, il s’agit là d’un scandale sans précédent. »

« Attendez une seconde ! » Stella avait arraché le journal et elle avait crié de fureur.

« Qu’est-ce que c’est que cet article !? Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? » en criant cela, elle avait pointé du doigt les textes en première page avec des mots sales qui exacerbaient la gravité de la situation :

{L’Homme qui a volé la pureté d’une Princesse.}

{Le Roi du Vermillion outragé !}

{Y a-t-il un problème international entre le Japon et Vermillion ?}

Et là, les critiques de la personne appelée Ikki Kurogane avaient été publiées, fournies par la famille Kurogane. Cela parlait du fait que son comportement était mauvais dans le passé, qu’il était un enfant à problèmes qui troublait la maison Kurogane. Cela disait également qu’il était une personne avec une personnalité problématique, et ainsi de suite. De plus, que sa philanthropie était excessivement mauvaise, qu’il était tout le temps dans des associations licencieuses avec plusieurs filles en plus de Stella.

Quelle série de mensonges éhontés ! Mais dans ces articles, ces mensonges étaient énumérés comme s’ils étaient vrais.

« Ikki Kurogane était un garçon avec une personnalité notoirement problématique dans le passé ! » murmura Stella en lisant ça

Stella, après avoir lu une telle déclaration, ne pouvait s’empêcher de se taire. Cependant, pour une Stella enragée, Azaka avait fait un sourire qui s’étendait sur tout son visage.

« Non, non. Tout cela est vrai, vous savez. Même si vous ne le saviez pas, Princesse. C’est naturel. Je ne suis pas quelqu’un de si bon à rien que je répandrais des rumeurs, » déclara Azaka. « Cependant, nous savons quel genre de personne il était dans le passé… ! Cela me fait vraiment mal de dire du mal d’un parent, mais ce garçon n’est qu’une canaille depuis tout jeune, commettant même des agressions, des vols et du chantage. Écoutez-moi, il devrait même y avoir des commentaires des victimes. Hahaha, Hahaha. »

« Toutes ces choses ne sont-elles pas des fabrications ? Qu’il n’est pas le genre de personne qui ferait ces choses, n’importe qui le connaissant même un peu le saurait ! » s’écria Stella.

« Hahahahaha. Quoi que vous en pensiez, Princesse, la vérité est que c’est devenu ainsi dans les nouvelles, » déclara Azaka. « Comment le grand public le percevra, c’est clair, non ? La réalité est qu’après avoir reçu cette information, les voix de la Ligue qui s’opposent aux qualités d’Ikki-kun en tant que chevalier deviendront plus fortes. Par conséquent, la section japonaise de la Ligue tiendra une enquête en urgence à ce sujet. Et là, les qualités d’Ikki-kun en tant que chevalier seront inspectées en détail, et s’il est jugé inapte, la branche japonaise enverra au siège de la Ligue une demande d’expulsion d’Ikki-kun. — Aujourd’hui, je suis ici pour emmener Ikki-kun pour cette enquête. »

La compréhension de Stella s’était solidifiée quant à l’attitude d’Akaza. Ce n’était pas un scandale ordinaire — la famille d’Ikki, le Clan Kurogane en entier, avait conçu une attaque clairement malveillante contre lui. Ils utilisaient ce scandale pour obtenir un effet maximum, et attaquaient le statut de chevalier d’Ikki. En profitant du scandale, ils révoqueraient le statut de chevalier d’Ikki, qui était géré par le quartier général de la Ligue, et lui imposeraient l’expulsion. Afin de supprimer l’échec de ceux qui n’avaient pas agi conformément à la volonté de la maison principale de Kurogane.

« Il s’agit d’une audience officielle convoquée par le Comité d’Éthique, » déclara Akaza. « S’ils te trouvent inacceptable... Hahaha. Eh bien, la situation d’Ikki-kun s’aggrave... Bien sûr, tu viendras sans te battre, n’est-ce pas ? Ikki-kun. Hahahaha. » Akaza mit les deux mains sur les épaules d’Ikki, et l’annonça d’un ton sirupeux.

En revanche, après ça, Ikki était resté silencieux pendant un court moment...

« Je comprends, » comme s’il se convainquait lui-même, il avait répondu de cette façon. Debout, il avait retourné le regard d’Akaza avec les yeux prêts à relever le défi.

Stella avait alors perçu quelque chose dans le regard d’Ikki. Une épreuve difficile et malicieuse comme ils n’en avaient jamais rencontré auparavant était en train d’approcher de la personne qu’elle aimait.

***

Chapitre 3 : Le Pire en état de siège

Partie 1

 

« Eh ~ ! Tout le monde, je vous remercie sincèrement d’avoir accepté cette demande pour une réunion d’urgence même si nous sommes si occupés aujourd’hui ~... Quant à la réunion d’aujourd’hui, même si Ikki Kurogane-kun ici présent est un adulte qui a atteint sa majorité, il a engendré un scandale aussi absurde qu’une relation sexuelle illicite avec une invitée d’État, et les voix qui mettent en doute son sens des responsabilités et son éthique en tant qu’adulte se sont élevées partout dans la branche japonaise. Il reçoit divers privilèges qui ne sont pas accordés aux étudiants-chevaliers ou aux garçons ordinaires de quinze ans. Pour cette raison, nous exigeons beaucoup de sens des responsabilités pour équilibrer ces privilèges. En conséquence, le Comité d’Éthique examine également ce point de vue et, à cette occasion, nous avons conclu qu’il est possible d’examiner formellement et de près si les qualités d’Ikki Kurogane-kun en tant que chevalier devraient être remises en question. Bien que nous sachions que vous êtes tous occupés, nous vous demandons de faire preuve de compréhension et de coopération. »

***

Cela se déroulant dans le gratte-ciel de la Ligue des Chevaliers-Mages, branche japonaise. Les responsables de l’éthique des chevaliers étudiants, des chevaliers magiques, se trouvaient au dixième étage souterrain, tout comme la section contrôlée par le Comité d’Éthique qui demandait au besoin des mesures disciplinaires et des expulsions, ou qui agissait à titre de police militaire.

Dans une salle de cette section, le président du Comité d’Éthique, Akaza, inclina la tête vers les gentlemen d’âge moyen rassemblés, et il fit un sourire raide et suffisant à Ikki Kurogane qui se tenait là debout, avec franchise et honnêteté.

« Ouvrons cette réunion d’enquête. Tout le monde. Asseyez-vous, s’il vous plaît, » déclara Akaza.

Mais il n’y avait pas de chaise près d’Ikki. Seuls les gentilshommes s’étaient assis. C’était clairement du harcèlement. Ikki était donc forcé de rester debout pour cette réunion qui allait durer un nombre d’heures encore inconnu.

Eh bien ! On s’y attendrait venant de telles personnes. Et il n’était pas si mal entraîné qu’il se découragerait face à une telle gêne, alors ce n’était pas grand-chose, cependant...

... Dans tous les cas, l’air dans cet endroit est vraiment stagnant, hein ? pensa-t-il.

Ikki avait examiné l’intérieur de la pièce qui n’était pratiquement pas éclairée. Dans la salle, une table en forme de U était dressée comme pour l’entourer, et les gentlemen convenables étaient assis, à commencer par Akaza. Trois personnes devant Ikki. Et une personne à sa gauche et une autre à sa droite pour un total de cinq. Comme tout le monde était vêtu d’un costume rouge, Ikki savait qu’ils faisaient tous partie du Comité d’Éthique.

« Pas besoin d’être si tendu. Malgré ce que j’ai dit au début, chacun d’entre nous est ton allié, » déclara Akaza.

Akaza s’était moqué d’Ikki d’une manière éhontée alors que lui avait envie de jauger de la capacité martiale du Comité d’Éthique.

« Cette réunion d’enquête n’est pas un endroit pour te censurer, » continua Akaza. « Nous n’entendrons pas seulement les excuses venant de toi qui as créé un scandale sans précédent en ayant une relation sexuelle illicite avec une invitée d’État, mais aussi l’explication aimablement donnée par ton père, le directeur. En d’autres termes, il n’y a personne d’autre ici que tes alliés. N’est-ce pas, messieurs ? »

« En effet. Tout le monde ici croit qu’il serait dommage de décider de l’expulsion, quelle qu’en soit l’explication, » déclara l’un des autres hommes. « Parce que d’une manière ou d’une autre, vous vous êtes poussé à participer au Festival Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avec tant de force qu’il ne vous reste que quelques pas de plus pour y arriver. Nous ne voulons pas réfréner une telle ténacité. »

« ... Merci beaucoup, » déclara Ikki.

Comment Akaza ose-t-il dire des choses aussi peu sincères et sans réserve ? En un sens, c’était admirable.

« Eh bien ! Ikki-kun, maintenant que tu comprends que nous sommes tes alliés, passons d’abord en revue les faits, » déclara Akaza. « Est-ce vrai que toi, Ikki-kun et la deuxième princesse de l’Empire Vermillon, Mademoiselle Stella Vermillion, êtes dans une relation ? »

« Oui, c’est vrai, » répondit Ikki.

« Hehehe. C’est bien d’être honnête. Plus ou moins, quand cette relation a-t-elle commencé ? » demanda Akaza.

« Cela a commencé au début des batailles de sélection pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. La nuit de ma première bataille, » répondit Ikki.

Ce n’était pas comme s’il mentait. C’est pourquoi Ikki avait répondu en toute honnêteté. Cependant, tous les membres du comité avaient fait une expression dédaigneuse.

« Oh, tu as commencé à socialiser très vite, n’est-ce pas ? » Azaka avait directement fait une remarque.

« Hmph. Les jeunes d’aujourd’hui sont en effet comme ça, » déclara un autre. « Faisant des choses terriblement irréfléchies et aveugles. »

« Après tout, dans notre jeunesse, nous consacrions plus de temps à construire une relation mutuelle, » déclara un autre.

« Quand il s’agit des jeunes d’aujourd’hui, on voit bien qu’ils sont tous comme des singes. Pourquoi font-ils ces choses qui se terminent par des grossesses non désirées et des mariages forcés ? »

« Vraiment lamentable. »

Ils parlaient comme si Ikki et Stella avaient des rapports sexuels avant le mariage. Bien sûr, Ikki n’avait rien fait de tel. Jusqu’à ce jour, ils n’étaient rien de plus qu’un couple platonique. C’est ce que Stella et lui avaient décidé pour leur relation après mûre réflexion. Ils avaient compris que sa position, en tant que princesse, était très délicate. Par conséquent, ce genre de fausses accusations était exaspérant.

« Désolé d’être impoli, mais nous n’avons rien fait comme de ce que vous dites ou de ce que les journaux ―, » avait commencé Ikki.

« Ikki-kun, Ikki-kun. Je sais que tu as des choses à dire, mais ne parle que si tu as la permission, d’accord ? Si tu ne le fais pas, tu donneras une mauvaise impression, tu sais. Hehehe, » déclara Akaza.

« Pardonnez-moi pour mon impolitesse, » déclara Ikki.

Sa déclaration avait bien entendu été interrompue par Akaza, et Ikki avait incliné la tête à contrecœur pour s’excuser.

L’homme à la barbiche qui était assis sur le côté gauche d’Ikki et qui le regardait avec haine lui posait une question sur un ton plutôt brusque. « Hmph. Comme il semblerait que vous voulez dire quelque chose quoiqu’il arrive, je vais poser une question. N’avez-vous pas réfléchi quant à l’absurdité d’avoir une relation sexuelle illicite avec la princesse d’un autre pays ? C’est tellement dangereux que cela pourrait créer un incident international. Je comprends que vous êtes à l’âge où vous avez trop de désir sexuel, mais votre capacité à choisir une partenaire avec qui vous amuser ne fonctionnait-elle pas ? »

« Mon intention en m’associant avec Stella n’était pas de jouer. Nous nous aimons sincèrement, » déclara Ikki.

« Hmph. Vous êtes vraiment qu’un gosse ! » répliqua l’homme.

« Hehehe. J’étais comme ça aussi, tu sais. La fille qui est ton premier amour ressemble à ton partenaire unique. C’est si bon d’être jeune, oui, » déclara Akaza.

« Je vous crois sur parole, mais Stella et moi sommes déjà des adultes qui avons assisté à nos cérémonies de passage à l’âge adulte. Nous avons même le droit de nous marier. Ne serait-il pas normal de penser sérieusement à notre relation mutuelle ? » demanda Ikki.

« Que du pinaillage, n’est-ce pas ? Une attitude extrêmement rebelle que je constate, » déclara l’un des membres de la commission.

« Vous, ce genre de comportement n’est pas bien ! » déclara l’homme à la barbiche.

« Je trouve que cela donne vraiment mauvaise impression. Hehehe, » Akaza avait inscrit quelque chose sur une feuille de papier à portée de main après avoir dit ça.

Cette scène ainsi que le fait de voir ces hommes d’âge mûr qui l’entouraient avec l’attitude indiquant clairement qu’ils ne voulaient pas écouter ses arguments ―.

Je savais que ce serait comme ça, mais... quelle farce cruelle ! pensa Ikki.

Ikki soupira dans son cœur. Tout en remettant en question la responsabilité d’Ikki en tant qu’adulte, ils refusaient complètement de reconnaître les droits légaux d’Ikki en tant qu’adulte. Plutôt que de traiter Ikki comme un adulte, ce n’était qu’une scène pour leur propre commodité. Ces indications de la part des membres du Comité d’Éthique avaient déjà convaincu Ikki. Ce n’était pas un endroit où ses qualités de chevalier seraient soigneusement examinées. Ce lieu, il avait déjà conclu qu’Ikki Kurogane n’avait pas la qualité pour être un chevalier, et c’était incontestablement une inquisition pour collecter des informations pour renforcer cette conclusion.

... Eh bien, je l’avais déjà compris simplement après avoir vu le journal du soir, mais..., pensa Ikki.

Tout d’abord, les choses qu’ils disaient étaient bizarres dès le début. Quand on pense au fait qu’il ait fait d’une princesse qui étudiait à l’étranger son amoureuse... eh bien, c’était certainement une histoire pouvant provoquer des scandales. On pourrait dire qu’il serait naturel qu’il y ait un remue-ménage médiatique. Mais il était étrange que cela mène à une enquête sur les qualités d’Ikki en tant que chevalier.

Selon l’affirmation d’Ikki il n’y a pas longtemps, ni lui ni Stella, n’étaient enfants. Il s’agissait d’un homme et d’une femme dont le droit de se marier était légalement reconnu. Pour ainsi dire, leur amour était permis par la loi. En ce qui concerne la situation quant aux sentiments entre Ikki et Stella, si par exemple le père de Stella, le roi de l’Empire Vermillon, se montrait mal à l’aise à ce sujet, c’était quelque chose à discuter avec la personne elle-même. Malgré cela, ce n’était pas devenu ainsi. Et au lieu de cela, c’était devenu un scandale que de tierces parties revendiquaient à tort, et tout cela avait été rassemblé sur des articles pour que cela puisse être transformé en une remise en question des qualités d’Ikki en tant que chevalier. C’était évidemment étrange.

Pourquoi quelque chose d’aussi étrange avait-il évolué ainsi ? La raison en était simple. Ce n’était rien d’autre que l’existence de quelque chose qui manipulait les attentes arbitraires dans la tourmente.

Il fait des manigances comme à son habitude, pensa Ikki.

Cependant, Ikki savait aussi qu’ils n’agissaient pas de manière si détournée parce qu’ils étaient friands de cela. Tous les étudiants-chevaliers étaient membres de la Ligue nationale des Chevaliers-Mages. Outre la dissuasion face aux guerres, en enrôlant les chevaliers dans une organisation nationaliste, cela simplifiait le processus légal pour les voyages et leur permettait de s’entraider immédiatement en cas d’urgence. Ou, dans l’éventualité peu probable d’une guerre, elle permettait des guerres par procuration entre les chevaliers de différents pays sous la supervision de la Ligue et ainsi de suite. Il y avait différents prétextes, mais de toute façon, ce n’était pas quelque chose de pertinent par rapport à ce qui se passait en ce moment.

Ce qui était important, c’était que les qualifications des Chevaliers-Mages qui étaient inscrits comme étudiants-chevaliers au siège de la Ligue ne pouvaient pas être suspendues ou révoquées arbitrairement par les divers gouvernements nationaux à travers le monde et leurs branches. Même Itsuki Kurogane, le directeur de la branche japonaise, même Akaza, le président du Comité d’Éthique qui avait agi en tant que policier militaire, n’avaient pas droit à un tel pouvoir. Ils n’avaient donc pas d’autre choix que d’utiliser un moyen détourné.

Oui, comme instiguer Le Chasseur contre Ikki Kurogane il y a un an.

En persécutant Ikki derrière des portes closes, ils essayaient d’amener Ikki à prononcer des paroles auto-incriminantes de sa propre bouche. Même s’ils n’avaient pas pu l’avoir la dernière fois, ils voulaient qu’il se comporte mal. Mauvaise attitude. Mauvaise expression. Tonalité rude. Tout était parfait. Quoi qu’il en soit, ils faisaient le plein d’informations sur les mauvaises impressions venant d’Ikki, pour soutenir une demande d’expulsion qu’ils soumettraient au siège de la Ligue. C’était le but d’Akaza et des autres. Ikki pouvait le dire.

Dans ce cas, plus que de répéter la même affirmation, il était plus sûr de ne pas laisser les choses glisser de sa langue et d’être retenu contre lui.

Ikki l’avait compris, mais il — .

« Que vous ayez tous de bonnes ou de mauvaises croyances me va de toute façon. J’aime sincèrement Stella, et elle m’aime vraiment. Je le sais bien, » déclara Ikki. « Par conséquent, je ne crois pas que nos actions aient été une erreur, et nous ne voulons pas que les autres disent que c’était une erreur ».

Il refusait complètement de renoncer à sa posture antagoniste. Naturellement. Ikki savait très bien à quel point il aimait cette charmante jeune fille. Quand ils se tenaient l’un et l’autre, quand ils s’embrassaient, il savait quel genre de merveilleux sourires ils montraient. Cela étant dit, il ne déclarerait pas qu’il s’agissait d’un scandale. Il ne dirait pas que c’était une erreur. Si quelqu’un essayait de le forcer à dire que c’était une erreur, s’en tenir au silence devant cette personne ne serait pas ce que ferait un homme. C’était la raison pour laquelle Ikki était venu jusqu’à cette enquête.

... Je l’ai dit à Stella, pensa-t-il.

Peu importe qui était devant lui, il dirait qu’il aimait Stella avec fierté. Il ne voulait pas battre en retraite. Il ne voulait pas se taire. Si les hommes qui l’avaient fait venir ici n’avaient pas l’intention d’écouter son opinion depuis le début, c’était très bien ainsi. Ce n’était pas comme s’il pensait à obtenir l’approbation de gens comme eux. En termes simples, il n’allait pas cesser de l’affirmer.

Parce que ce sentiment était la seule chose sur laquelle il ne mentirait jamais.

***

Partie 2

Ikki avait été emmené par le Comité d’Éthique, et confiné depuis trois jours déjà. Stella était actuellement tel un volcan sur le point d’entrer en éruption. Alors qu’elle était sans cesse grimaçante avec ses sourcils rabattus de déplaisir, ses cheveux diffusaient de l’incandescence sous la forme d’étincelles. Un grand nombre d’étudiants étaient curieux d’en savoir plus au sujet du scandale, mais ils avaient trop peur de la pression exercée par la jeune femme pour oser s’approcher d’elle, et personne autour d’elle ne pouvait donc s’approcher. Et même dans une cafétéria bondée pendant l’heure du repas, personne ne s’asseyait sur les sièges proches de Stella. C’était tout à fait naturel, mais la personne elle-même n’était pas dans un état d’esprit pour faire face à de telles choses triviales, cependant...

« Même si tu as réussi à te remettre de ton rhume, Stella-chan, tu fais preuve d’une intention meurtrière vraiment extrême. »

Celui qui avait parlé à Stella sans hésitation et qui s’était assis à côté d’elle était une grande et mince beauté, Nagi Arisuin. De loin, des voix criaient des choses comme « Aah, Nagi-sama fait une chose si dangereuse... » Il s’agissait probablement de ses fans.

Mais même si elle était irritée, Stella ne blesserait jamais ses amis en évacuant sa colère. En deux mots, son aura et ses paroles étaient redevenues à son niveau habituel d’agressivité.

« ... Bien sûr que je le suis. Penses-tu que je sourirais pendant qu’ils écrivent dans CELA ces bêtises comme bon leur semble ? » demanda Stella.

Quand Stella avait dit « cela », elle voulait parler du journal du soir de ce jour-là. Ce journal avait écrit des tonnes de mensonges sur Ikki, et il avait même été jusqu’à la décrire elle comme si elle était une fille idiote qui avait été dupée par un scélérat. Se souvenir de cette page lui avait fait bouillir les entrailles.

« J’ai entendu dire à quel point c’était rude, mais le niveau des médias de ce pays est vraiment des plus déplorables, non ? » Stella avait craché ces paroles, et...

« Nyahahaha, mes oreilles brûlent. » Une autre personne, une étudiante portant des lunettes, s’était assise de l’autre côté de Stella tout en faisant un visage de déplaisir.

« Kagami..., » déclara Stella.

« Puis-je aussi me joindre à vous ? » demanda Kagami.

« Vas-y. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais il s’agit du seul endroit qui reste libre, » répondit Stella.

« Nyahahaha, merci, » déclara Kagami.

Posant sur la table son plateau avec un sandwich sur le dessus, Kagami Kusakabe avait continué ses paroles avec une expression pleine d’excuses. « C’est naturel pour Stella-chan de s’énerver. Pour la princesse du Vermillion, de trouver un amoureux tout en étudiant à l’étranger provoquerait certainement un tumulte médiatique, tu sais ? Mais pour un journaliste, le fait de ne pas tenir compte du jugement d’une princesse et de traiter l’association entre deux personnes comme un scandale, c’est bien trop grossier. C’est même devenu une affaire internationale, tu sais ? Eh bien, la situation sortirait probablement de la compréhension de beaucoup de monde sur tant de choses. »

« Oh mon Dieu ? Qu’est-ce que tu dis ? » demanda Stella.

« ... Eh bien, j’ai beaucoup d’influence auprès des journalistes des journaux locaux, et j’ai pu utiliser mes relations pour faire une enquête, mais comme prévu, le Comité d’Éthique semble exercer une pression puissante digne de l’organisation, » répondit Kagami. « Il s’agit de créer l’image négative sur laquelle se base l’information soulignant le scandale de la princesse impériale du Vermillion. Il s’agit juste d’une discussion entre nous ici, mais il semblerait que le Comité d’Éthique ait utilisé son pouvoir pour intimider en insérant un bulletin spécial dans la diffusion officielle du spectacle du Roi des Chevaliers (KOK) dans le monde entier. »

« ... Parce que le KOK est complètement lié à la Ligue, ils peuvent faire une telle intimidation, n’est-ce pas ? Je vois, » déclara Stella.

Il n’y avait aucun moyen d’insérer un bulletin spécial dans la plus grande forme d’amusement du monde. Même la survenue d’un décès choquant ne donnerait pas ce genre d’annonce en tant qu’événement d’actualité. Ce genre de mouvement était identique à enfoncer un couteau dans la gorge. Sans aucun doute, c’était quelque chose d’inévitable. Et cette vérité donnée par Kagami était la preuve que, non seulement, le Comité d’Éthique agissait, mais aussi qu’il s’agissait d’attaque effectuée par Itsuki Kurogane qui essayait vraiment d’enlever les qualifications d’Ikki en tant que chevalier.

« Incroyable..., » connaissant leur sérieux, Stella n’avait pas pu empêcher ce mot de sortir. « Ikki n’est pas seulement un étudiant ! Pour le coincer comme ça, pourquoi le père d’Ikki, le directeur de la branche japonaise, va-t-il si loin !? »

D’ailleurs, quel avantage y avait-il là-dedans ? S’il dénonçait Ikki jusqu’à ce point, cela ne nuirait-il pas aussi à la réputation de la maison Kurogane ? Quelle était la raison d’enfoncer Ikki dans un tel miasme malgré tous ces effets négatifs ?

« Même si Ikki est son fils..., pourquoi ? » demanda Stella.

« Parce qu’il est ce genre de père. »

La voix qui répondait venait de l’autre côté de la table de la cafétéria de l’école. Il venait directement de devant Stella, un peu comme le son d’une clochette, une voix petite et douce. C’était...

« Parce qu’il est ce genre d’homme, il a fait ça. Et ce n’est pas seulement ce que vous deux avez mentionné, » déclara Shizuku.

« Shizuku…, » murmura Stella.

« En toute honnêteté, ce que le Père pense, et la raison derrière le fait qu’il a tant de préjugés contre Onii-sama sont des choses que je ne comprends pas, parce que cette malhonnêteté est au-delà de ma compréhension. Mais c’est aussi pourquoi rien de ce qu’il fait ne me semble étrange, » déclara Shizuku.

Tout en annonçant des faits aussi froids sans émotion, Shizuku avait posé son plateau avec son repas japonais sur la table. Et elle s’était assise à la table directement en face de Stella.

Alors que Stella hésitait un peu à lui parler quand elle était ainsi, Shizuku parlait en ce moment comme à son habitude. Et parce que Shizuku n’avait pas montré une seule fois son visage après le match contre Raikiri, Stella n’avait pas parlé avec elle depuis — .

« Euh, Shizuku... Je suis désolée. On ne t’a pas parlé de notre relation, » déclara Stella.

Stella savait à quel point Shizuku aimait son frère. Elle allait donc tout accepter venant d’elle, quel que soit le type d’attaque qu’elle recevrait de Shizuku. Stella se contenterait d’y faire face avec résignation.

Mais la réponse de Shizuku avait été d’une légèreté alarmante.

« Ce n’est pas comme s’il y avait un problème, tu sais. Je veux dire par là que j’étais au courant depuis longtemps, » déclara Shizuku.

« Hein ? » s’exclama Stella.

« J’ai pu le savoir d’un simple coup d’œil, » continua Shizuku. « Je savais que la relation entre vous deux avait changé après la nuit de la première bataille d’Onii-sama. N’est-ce pas, Alice ? »

« Hahaha ! Eh bien, c’était délicieusement facile à deviner, » déclara Alice.

« Ouais, ouais. Même moi, je l’avais compris, » annonça Kagami.

« Wôw... ! » s’exclama Stella.

Se sentant un peu gênée, Stella avait baissé les yeux. C’était probablement très facile de dire qu’ils flirtaient. Dans la salle de classe ou dans la forêt, ils avaient essayé de la cacher à la vue de tous, mais...

« Stella-san, tu as ta position. Annoncer ce genre de choses provoque toujours un tollé. Il est compréhensible que vous deux pensiez à ne pas causer une telle perturbation pendant la saison chargée du Festival de l’Art de l’Épée, et même moi, je réfléchirais à deux fois à la meilleure chose à faire. Par conséquent, ce n’est pas comme si nous pensions à te blâmer pour cela. L’essentiel ici, c’est ce que tu feras après ça. »

En disant cela, Shizuku avait tourné son regard vers Kagami qui était assise à côté de Stella. « Kusakabe-san. La discussion s’orientera désormais vers des choses que les personnes qui connaissent ma situation familiale dans une certaine mesure comprendraient, mais... »

« Nyahaha. Une information claire, c’est la vie d’un journaliste, tu sais ? Pour ce qui est de la situation..., » répondit Kagami.

« Dans ce cas, je veux qu’on parle sans rien dissimuler. Dans une telle situation, ça pourrait mener à l’expulsion d’Onii-sama, non ? » demanda Shizuku.

Kagami avait déclaré sans hésitation à l’égard de la question de Shizuku. « C’est peu probable, du moins pour l’instant. »

« Oh ! Mon Dieu, c’est vrai ? » s’exclama Alice.

« Après tout, Alice-chan. Ce n’est pas comme si Senpai et Stella faisaient tous les deux quelque chose de répréhensible, n’est-ce pas ? » déclara Kagami. « Même si nous venons d’en parler maintenant, de simples journalistes ne tiennent pas compte des sentiments de Stella, qui est membre de la royauté, et appellent sa relation un “scandale”, tu sais. Cette histoire a été du début à la fin celle d’une “Princesse de Vermillon qui a trouvé un amoureux pendant ses études à l’étranger. Arg ! Quel genre de personne est-il ? Youpi ! Youpi !” un truc du genre. L’entité qui a voulu transformer de force cela en un “scandale” ne fait qu’instiguer une perturbation inutile. Avec ce genre de magouilles, ces individus manqueraient après tout de légitimité très rapidement. À l’heure actuelle, ils n’ont fait rien d’autre que d’énormes fausses accusations. Et naturellement, ces individus qui comprennent cela font tout pour manipuler la nouvelle situation pour obtenir véritablement ce genre d’impression, et pour ce faire, ils iraient jusqu’à créer un chahut pour ainsi trouver des fautes en créant une enquête. Senpai n’est pas idiot, alors peu importe combien de fois ils essaieront simplement de trouver des fautes en lui, ils ne collecteront probablement rien, et il est difficile d’imaginer que le quartier général de la Ligue choisisse l’expulsion. Parce que la Ligue considère l’expulsion comme un dernier recours. »

« Dernier recours ? Hé ! Kagami, qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda Stella.

« La Ligue n’a jamais expulsé une personne sans s’enquérir à fond sur un chevalier étudiant. Pour le dire d’une manière que Stella-chan peut facilement comprendre, regardez, qu’en est-il du Kurashiki-kun de l’Académie Donrou ? » demanda Kagami.

« Oui ? » déclara Stella.

« Même avec des gens aussi célèbres qu’il l’est, la réponse de la Ligue se termine par une réprimande, » déclara Kagami.

« ... C’est extrêmement léger, c’est vrai, » déclara Stella.

« Je me demande quelle est la raison pour cela, » demanda Shizuku.

Kagami hocha la tête et répondit à la question de Shizuku. « Les chevaliers qui sont expulsés sont généralement ceux qui sont déjà devenus des criminels avérés. »

Les Chevaliers-Mages qui avaient acquis leur licence étaient, bien sûr, des Blazers qui, en tant qu’étudiants chevaliers, considéraient la manière de réussir dans la vie en utilisant la force de leurs superpuissances. Ce genre de personnes, que leur arriverait-il si leurs privilèges étaient révoqués de façon permanente ? La réponse aurait été qu’ils seraient très susceptibles de devenir des criminels qui utiliseraient leurs capacités Blazer pour des activités illégales. Il s’agissait d’une réalité que les statistiques de nombreuses enquêtes avaient déjà fait apparaître clairement.

« Eh bien, c’est naturel. Bien que cela soit absolument humain pour ceux qui font un tel désordre qu’ils sont expulsés, il est plus sûr d’avoir un chien fou enchaîné qu’un chien déchaîné, n’est-ce pas ? » continua Kagami. « C’est pourquoi la Ligue a voulu établir la règle selon laquelle tous les chevaliers doivent être supervisés, vous savez. Après avoir reçu ce désir de la Ligue, presque tous les pays membres de la Ligue ont créé des lois pour procéder de cette façon avec tous les Blazers de leur pays. Bien que le Japon ait des organisations de défense des droits de l’homme, cela n’a pas vraiment affecté cette demande. »

En faisant cela.

« En expulsant rapidement quelqu’un, la Ligue créerait des criminels d’eux même et, ce faisant, laisserait ces criminels non réglementés. Par conséquent, même la Ligue effectue les décisions d’expulsion très lentement. Et en particulier, les expulsions d’étudiants-chevaliers qui sont encore en position d’apprendre et d’étudier sont des cas extrêmement rares, » déclara Kagami.

Cependant —

« Mais cette fois, il semble qu’un cas rare suffisamment grave pour justifier l’expulsion soit survenu, » continua Kagami. « C’est pour ça que je suis inquiète. Quel genre de souffrance Senpai traverse-t-il en ce moment, et ainsi de suite ? »

L’enquête visait à trouver des fautes dans la façon dont il réagissait par son attitude et son ton. C’était le but ultime du Comité d’Éthique. Mais si Ikki lui-même reconnaissait qu’il avait été irréfléchi, cela deviendrait une vérité que tout le monde acceptait. Cette vérité deviendrait un fort soutien pour son expulsion. Par conséquent, le Comité d’Éthique essaierait sans aucun doute d’obtenir cette conclusion, quelle que soit la méthode utilisée.

Tout le monde avait sombré dans le silence devant les mots déclarés faiblement par Kagami. L’audience du Comité d’Éthique se déroulait dans des profondeurs souterraines où la lumière du soleil ne l’atteignait pas. Cet endroit était le territoire d’Itsuki Kurogane. Et le Comité d’Éthique était une position monopolisée par les générations successives de la lignée de la maison Kurogane. Une terre sacrée, pour ainsi dire. Il n’y avait absolument personne dans les environs, à l’exception des personnes proches de la maison Kurogane. Il n’y avait aucune chance qu’Ikki reçoive un traitement décent dans ce genre d’endroit. Bien qu’il ne recevrait probablement pas de torture physique comme dans une véritable inquisition, ils pourraient utiliser des méthodes pour briser une personne autant qu’ils le voudraient.

Plus Stella y pensait, plus sa tête se remplissait de suppositions désagréables. En vérité, elle n’avait pas dormi décemment pendant deux jours. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle imaginait le genre de temps que son bien-aimé passait sous terre. Mais c’était...

« ... C’est entièrement ma faute, » murmura Stella.

Si elle avait été une fille normale... Elle n’aurait pas été utilisée par les ennemis d’Ikki. Ce genre de regret inévitable tourbillonnait et se répandait dans son esprit. Elle était devenue le nœud coulant d’Ikki. Une restriction sur sa participation au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, elle l’entravait pendant cette période importante. C’était douloureux — .

« Dois-je me séparer d’Ikki... ? » se demanda Stella à voix haute.

De la bouche de Stella, quelques mots s’étaient répandus dans de telles plaintes. « Après tout... n’est-ce pas ma faute ? Si j’étais une fille ordinaire, ce genre de choses... »

« Stella-chan ! » En un instant, ce qui avait pénétré l’oreille de Stella, c’était la voix d’Arisuin dans un cri tranchant.

Sa colonne vertébrale avait frissonné face à cette voix, et Stella avait levé le regard, déconcertée. Et elle avait pris conscience...

 

Que la pointe d’un glaçon aussi acéré qu’une lance s’était approchée d’elle sous ses yeux.

 

Stella avait déjà revêtu de façon réfléchie sa robe de l’impératrice et avait bloqué la frappe de la lance glacée en croisant les deux bras. Mais cette frappe avait été rapide et puissante, soulevant le corps de Stella sur ses pieds et faisant frapper son corps en plein dans le mur de la salle à manger, la faisant traverser, et soufflant le corps de Stella complètement hors de la salle à manger elle-même.

« Arggg ! »

« Qu’est-ce que vous faites ? »

La panique avait rempli la salle à manger lors d’une situation inattendue. Au milieu du bruit, Stella avait fait surgir sa capacité personnelle alors qu’elle avait reçu la lance à glace, et...

*Crack*

... elle avait froncé les sourcils en raison de la douleur qui résonnait à travers ses os. Il semblerait qu’un os de son bras avait été fracturé. La flamme de Stella pouvait saisir et vaporiser même une balle de fusil, mais le mieux qu’elle pouvait faire était de faire fondre et d’émousser cette pointe de lance perforante. Une seule personne ici pourrait utiliser la magie de l’eau à ce degré.

« Qu’est-ce que tu fais, Shizuku !? » Stella protégeait son bras blessé et, en même temps, elle rugissait sur Shizuku qui se tenait debout à côté de la table avec Yoishigure dans une main.

Quant à Shizuku...

 

 

« Et je te demande la même chose. Qu’est-ce que tu dis ? » déclara Shizuku.

Les yeux de Shizuku avaient traversé les pensées de Stella et avaient fait trembler la colonne vertébrale de Stella à tel point que ce n’était pas comparable à ce qu’elle avait ressenti juste avant ça.

Le ton de Shizuku était assez calme, et cette expression était aussi composée que d’habitude. Mais les yeux de Shizuku possédaient une brillance froide que Stella n’avait jamais vue auparavant, et tout son corps semblait gelé dans la colère.

« Toi, ne comprends-tu pas la raison pour laquelle Onii-sama a accepté de suivre cette farce ? » déclara Shizuku. « Pour Onii-sama, l’option de s’en tenir au silence et de ne pas répondre à l’audience existe. Dans tous les cas, l’enquête n’est rien de plus qu’une inquisition de nom. C’est une farce qui porte ses fruits. Ces individus n’écouteront rien de ce que leur dira Onii-sama. Sachant cela et faisant face à leur demande, tout cela est parce qu’il ne peut pas supporter que des individus exploitent l’opportunité d’exprimer des intentions vulgaires sur ta relation avec lui. C’est parce qu’il pense que la relation entre vous deux est très importante. Si tu trahis Onii-sama sans comprendre ça, je ne te le pardonnerai jamais. »

Cette fureur glaciale avait rendu Stella très consciente de son propre glissement de langue. « ... Je suis désolée. J’étais stupide tout à l’heure. »

Stella, obéissante, inclina la tête devant Shizuku.

Comment pourrais-je dire une chose aussi misérable ? pensa Stella.

Jusqu’à ce jour, elle n’avait jamais considéré sa relation avec Ikki comme une erreur. Le fait qu’Ikki était au milieu du camp ennemi, c’était la preuve que même maintenant il était encore fier de leur relation. L’intention de l’ennemi était de semer le doute sur la responsabilité d’Ikki, et un adulte qui était appelé chevalier pourrait tenir bon. Par conséquent, si un témoignage négatif comme « c’était imprudent » et « c’était une erreur » était déclaré, il serait impossible de faire une annonce officielle de leur amour. Parce que si des mots comme « je suis un pauvre imbécile qui ne peut pas prendre ses responsabilités » étaient confessés directement par Ikki, ces mots deviendraient une preuve.

{Je t’aime et je veux le dire fièrement devant tout le monde.}

Ikki mettait en pratique les mots qu’il avait déclarés ce jour-là, comme il le faisait toujours. Son amour pour elle était aussi fort. Dans ce cas, que devrait-elle faire ? Face à ses sentiments forts, comment doit-elle y répondre ?

Je ne peux rien faire, pas une seule chose –

C’était —

 

« Bon sang ! Vous deux, vous détruisez le bâtiment de l’école sans vous en soucier, n’est-ce pas ? »

 

Soudain, une voix mélangée à un soupir était arrivée depuis derrière Stella et Shizuku. La propriétaire de la voix quelque peu rauque était Kurono Shinguuji, qui s’était frayé un chemin vers eux deux à travers les murmures des étudiants.

« J’aimerais que quelqu’un puisse réparer aussi le corps là, » déclara Kurono.

Alors qu’elle grognait sous son souffle, Kurono était sortie par le trou que Shizuku avait ouvert, et elle avait fait claquer légèrement les doigts.

Après ça, les débris éparpillés de matériaux muraux avaient flotté et s’étaient réinstallés dans le trou que Stella avait percé. C’était comme si quelqu’un avait joué une vidéo à l’envers. En quelques secondes, le grand trou avait été entièrement rempli.

« Ça devrait le faire, » déclara Kurono.

Hochant la tête en approuvant son propre travail, Kurono tourna son regard du mur rempli vers l’endroit où Stella était tombée. Et — .

« Mademoiselle Vermillion. J’ai quelques mots à dire sur l’affaire Kurogane. Voulez-vous venir dans mon bureau ? » Elle avait dit à Stella de venir là où elle travaillait.

***

Partie 3

Kurono invita Stella dans le bureau de la directrice qui puait le tabac et fit asseoir Stella sur le canapé prévu pour les visiteurs. Elle s’était elle-même assise sur le canapé de l’autre côté de la table.

« C’est devenu une chose extrêmement gênante, n’est-ce pas ? » murmura Kurono.

Elle ronchonnait avec un front marqué de rides. La fatigue que l’on pouvait voir était probablement due aux répercussions après avoir fait l’objet d’une enquête lié à sa responsabilité quant à la présence d’Ikki et de Stella dans la même chambre. Eh bien, en ce qui concerne le système de garçons et de filles partageant une chambre, Stella avait encore quelques problèmes même maintenant, donc elle n’était pas très compatissante, mais...

C’est exact..., pensa Stella.

En raison des grandes douleurs que tout cela causait, elle se chargerait de tout ce qui se présenterait devant elle et par anticipation, Stella avait posé une question.

« ... Madame la Directrice, qu’en est-il des batailles de sélection d’Ikki ? Ils ne sont pas comptés comme perdu par défaut à cause de son absence, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Je ne parie pas pour rien mon prestige sur ce genre de choses, » répondit Kurono. « Donc Kurogane organisera des combats avec des adversaires lors de cette bataille factice avec la branche japonaise de la Ligue. Bien sûr, l’un des professeurs de l’école sera à ses côtés en tant qu’arbitre. Après tout, nous savons qu’il ne faut pas laisser le jugement à ces gens. »

« Je me demande si nous pouvons aller le soutenir, » demanda Stella.

« Non, c’est impossible. Tant que l’enquête n’est pas terminée, toutes les réunions en face à face sont interdites, » répondit Kurono.

« Ainsi, il est complètement isolé…, » déclara Kurono.

Cependant, la promesse ferme de Kurono selon laquelle Ikki ne perdrait pas par défaut en cas d’absence était rassurante. Comme on pouvait s’y attendre, le voir perdre à cause de son incarcération actuelle serait trop pénible. Un souci avait été amoindri, et Stella avait inhalé un souffle de soulagement, puis elle avait pressé Kurono pour la prochaine question.

« Alors pourquoi aviez-vous besoin de moi ? » demanda Stella.

À ce propos, Kurono avait répondu par un bref « Oh », et était allée droit au but.

« À propos de ce qui se passe en ce moment, je veux entendre ce que vos parents à Vermillion en pensent, » demanda Kurono.

Pourquoi Kurono s’inquiétait-elle de quelque chose comme ça ? Ce genre de problème existait, mais ce n’était pas comme s’ils le cachaient, et après qu’Ikki ait été éloigné de force, Stella avait contacté ses parents par téléphone et leur avait parlé avec franchise de la situation.

« Mère a compris mon jugement. Mais... Père était complètement contre. Il était très en colère et a crié : “Il a osé poser la main sur notre fille sans ma permission, Kiyo !”. »

« Il vous aime, non ? » demanda Kurono.

« Il n’a pas la capacité de laisser partir ses enfants. Parce qu’il était si menaçant, on dirait qu’il va bientôt venir au Japon, » annonça Stella.

« Et combien de temps cela prendra-t-il pour qu’il soit là ? » demanda Kurono.

« D’après ce que je sais, dans trois semaines, » répondit Stella.

« Juste quand les batailles de sélection se terminent, hein ? ... Exactement ce dont nous avons besoin afin que nous puissions approcher de notre but, » déclara Kurono en même temps qu’elle toussa.

« But ? » demanda Stella.

Stella inclina la tête dans la confusion face aux paroles qui avaient été tousser de Kurono. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par but ?

Kurono expliqua à Stella ses paroles grincheuses.

« Si le roi de Vermillon en personne nous rendait visite, comme prévu, ce ne serait pas seulement une enquête ou un confinement sans visiteurs, » répondit Kurono. « Les personnes en costume rouge n’auraient pas d’autre choix que de mettre en attente l’affaire Kurogane. Et avec cela, si vous et vos proches aviez une discussion, vous parviendriez certainement à une conclusion quant à cette situation. Et les dérives quant aux arguments avancés par ceux qui ont fait à l’heure actuelle de l’affaire Kurogane un scandale ne feraient certainement pas partie d’une telle discussion, parce qu’ils ne veulent que diriger arbitrairement les choses comme bon leur semble. Ils ne veulent qu’agir sans faire plus que des spéculations. Si le roi de Vermillon lui-même approuvait Kurogane, ces individus verraient leurs arguments annihiler. Si cela se produisait, ce serait à leur tour de faire l’objet d’une enquête. »

« Une contre-attaque ? » demanda Stella.

« Exactement. Pour avoir empêtré mon propre élève sur mon propre territoire dans leur conception tordue, je le ferai regretter jusqu’à leur mort, » déclara Kurono.

Face aux paroles de Kurono et à son expression, le corps de Stella avait eu la chair de poule.

« Effrayante…, » murmura Stella.

Rien qu’en étant proche, elle se sentait écrasée par l’humeur de Kurono. Cette intensité qui était capable de retirer toutes les forces des étudiants était quelque chose qu’on attendait du chevalier qui était autrefois le troisième plus fort du monde.

Mais c’est certainement l’objectif, oui, pensa Stella.

L’affirmation du Comité d’Éthique en costume rouge, c’était qu’Ikki était si irréfléchi qu’il avait à cause de ça créé un incident international. Dans ce cas, si son père, le souverain de Vermillion, approuvait Ikki, cela réglerait tout.

Le problème était... ce père approuverait-il docilement la relation amoureuse de sa fille ?

« ... Ooh. Je ne suis pas confiante, d’une façon ou d’une autre. Parce qu’il a probablement déjà décidé du contraire et qu’il ne voudra pas m’écouter, » déclara Stella.

Par exemple, lors d’un événement scolaire, une fois au collège, elle était allée camper dans les montagnes, et il s’était habillé avec une peau d’ours et avait veillé sur elle depuis la forêt pendant tout ce temps. C’était ce genre de père. À l’époque, elle pensait qu’il était un vrai ours et qu’elle devait le tuer. Quand elle avait découvert que c’était vraiment son père, elle voulait quand même le tuer. C’était ce genre de parent, donc elle ne le voyait pas accueillir Ikki. Stella était à bout de nerfs, et Kurono avait parlé tout en lui faisant un doux sourire avec une aura inhabituelle maternel.

« Tout ira bien. C’est quelqu’un qui a élevé une fille aussi honnête que vous, donc il n’y a aucune chance qu’il ne comprenne pas le calibre de Kurogane, » déclara Kurono.

C’était une raison qui n’était basée sur rien de particulier. Mais les paroles de Kurono enlevèrent l’anxiété de Stella avec une facilité alarmante.

C’est vrai, ce n’était pas un mauvais père. Stella aimait aussi son père du fond du cœur. C’est pourquoi Stella pensait ainsi. Et donc, c’est pour ça qu’elle voulait qu’il aime le garçon qui l’aimait !

« Ce serait... bien si cela arrive, » murmura Stella.

« Vous l’aiderez aussi quand ils se rencontreront, » déclara Kurono. « Il s’agit du conseil d’une personne mariée, mais saluer les parents d’une fille est un effort de groupe pour aller de l’avant avant de couper le gâteau. Ne laissez pas ça à l’homme. Votre père doit voir comment sa propre fille pourrait protéger l’homme. »

« Je ferai de mon mieux, » déclara Stella.

« Haha, ah, ah, faites de votre mieux... Mais de toute façon. Je pense qu’il vaut mieux être honnête, mais votre soulagement vous rend plus énergique que ce à quoi je m’attendais, » déclara Kurono.

« Une bonne petite sœur m’a revitalisé il y a quelque temps, » déclara Stella.

Touchant la fracture dans son bras droit, Stella avait un peu souri et avait pris une décision dans son cœur. C’était vrai, tout laisser à l’homme était quelque chose qu’une bonne épouse ne ferait pas. Elle se battrait aussi.

{Stella, je t’aime, et je veux le dire fièrement devant tout le monde.}

En ce moment, Ikki mettait en pratique les paroles qu’il avait échangées avec elle. Dans ce cas — .

Moi aussi, je protégerai ma promesse, pensa Stella.

***

Partie 4

Nous nous trouvions au dixième niveau souterrain de la branche de la Ligue japonaise. Ikki Kurogane y était détenu en ce moment.

« J’ai laissé ta bouffe sur la table. Il y a une autre audience demain matin à six heures, alors dépêche-toi et dors. »

En disant cela sur un ton discourtois, une personne en rouge affichant un teint maladive avait activé le verrou électronique dans la pièce et il l’avait quittée avant de la verrouiller depuis l’autre côté.

La chambre n’avait qu’un lit souillé, une table et une chaise qui semblaient pouvoir se briser à tout moment. Il n’y avait rien d’autre, et les murs étaient gris, sans aucune décoration. Cependant, Ikki, qui avait été debout toute la journée pour l’audience, en était quand même reconnaissant.

Il avait poussé un soupir qui contenait toute sa fatigue, avant de s’asseoir sur cette chaise branlante. Les questions s’étaient déroulées de six heures du matin à onze heures du soir. Le Comité d’Éthique comprenait un certain nombre de responsables, et donc, avec leurs quatre rotations de personnel par jour, ces individus-là n’étaient nullement fatigués. Du côté d’Ikki, le fait d’avoir dû se tenir debout du matin au soir l’avait rendu vraiment fatigué comme on pouvait s’y attendre. Si cela continuait ainsi pendant une semaine, même Ikki, qui s’entraînait régulièrement, deviendrait apathique sans même s’en rendre compte.

Mais tout cela n’était probablement pas seulement dû à la fatigue qu’il accumulait.

« Franchement, du riz décent me manque vraiment. Pff, » grogna Ikki.

Devant les yeux d’Ikki, alors qu’il murmurait de dégoût, son repas du soir y avait été laissé. Il s’agissait de deux barres d’aliments bruts en sachet et de rien d’autre. Avant cela, quand il avait regardé les informations inscrites au dos, il avait pu constater que ces deux barres allaient lui fournir assez de calories et de nutrition pour un repas, mais cela ne pouvait certainement pas être suffisant pour satisfaire l’appétit d’Ikki qui était à la fois un chevalier et un adolescent en pleine croissance. Pour couronner le tout, une telle situation n’allait pas diminuer ses besoins. Et parce qu’il s’agissait des repas de tous les jours ici dans ce sous-sol, Ikki était tourmenté par la faim chronique.

Et en plus ―.

« Comme d’habitude, il n’y a rien à boire, » murmura Ikki.

Même la consommation d’eau était limitée en ce lieu. Il semblait que pour une raison qui ne lui avait pas été fournie, l’eau potable qui faisait partie des repas rationnés manquait. Et la pièce dans laquelle Ikki était emprisonné subissait une coupure d’eau depuis quelques semaines, de sorte que même les toilettes n’avaient pas d’eau courante.

Bien sûr, c’était tout simplement du harcèlement. Et naturellement, puisqu’on ne lui avait pas donné d’eau pendant l’enquête, il avait dû utiliser les toilettes pendant les périodes où il avait le droit de prendre une douche et lorsqu’il était allé entre la salle d’enquête et sa chambre. Pendant ces brèves périodes, il avait absorbé autant d’eau qu’il le pouvait.

En passant à travers tous ces derniers jours comme ça, il était certain qu’il ne s’effondrerait pas de fatigue. Il était isolé parmi un grand nombre d’ennemis. Il était entouré de tous les côtés, et il se battait seul face à eux.

Mais c’était très bien ainsi.

Il était déjà habitué à ce genre de choses, à ce genre de situation qui briserait tout autre individu. Il avait toujours agi seul. Il ne dépendait d’aucun individu, et n’avait jamais reçu la moindre leçon de quiconque. Ce n’était certainement pas la première fois qu’il se battait ainsi. En fermant les yeux, il pouvait s’en souvenir encore aujourd’hui. Les scènes de sa jeunesse, alors qu’il se cachait dans les montagnes derrière la maison de ses parents, brandissant son épée en silence pendant d’innombrables heures. En ce qui concernait Ikki, la plus grande partie de sa vie s’était déroulée ainsi, alors qu’il était toujours isolé, sans soutien. Par conséquent, jusqu’à présent, ce n’était pas si difficile pour lui de résister à cette situation. Qu’il s’agisse d’isolement ou d’animosité, il y était habitué. Par conséquent, quelle que soit la méthode utilisée par Akaza et les autres pour obtenir d’Ikki le témoignage selon lequel « il a admis que c’était une erreur », ce genre de choses ne briserait pas la détermination tenace d’Ikki.

Si c’est ainsi jusqu’à la fin, je peux le tolérer, pensa-t-il.

S’ils l’avaient fait en utilisant de telles méthodes, alors peu importe tout cela, car il rencontrerait probablement le roi du Vermillon bien assez tôt. C’était une affaire sérieuse concernant sa fille si importante pour lui. Le père de Stella allait certainement agir vis-à-vis de l’homme qui était avec sa fille. Dans ce cas, ce qu’Ikki devrait faire, c’est s’en tenir obstinément à ses principes contre les petits tiers jusqu’à ce jour-là. S’il le faisait, Akaza et les autres perdraient leur droit d’intervenir dans ce tumulte médiatique.

Je suppose qu’on peut dire que c’est plutôt là que ma vraie crise commencera, pensa Ikki.

Il obtiendrait l’approbation du père de Stella. Il s’agissait de l’événement capital qu’Ikki n’avait jamais eu auparavant dans sa vie. Rien que d’y penser, son cœur battait furieusement à cause de sa nervosité. Mais il ne pouvait pas s’enfuir. Ce n’était pas possible. Dès le moment où il était tombé amoureux de la fille appelée Stella Vermillion, il s’agissait d’une conclusion inévitable. C’est pourquoi, à partir de ce moment, Ikki avait toujours pensé à la façon de saluer le roi et de lui faire bonne impression.

Pour l’accueil, il devrait probablement porter un costume, n’est-ce pas ? Ses cheveux... les séparer d’un côté ? Il l’avait déjà un peu imaginé.

... Wôw, c’est terrible, pensa Ikki.

Un rire tendu s’était répandu à la pensée qu’il ressemblait alors à un employé de bureau.

Mais plus que son apparence, comment pourrait-il transmettre sa sincérité si importante pour lui ? En fin de compte, c’était cela que l’on ne pouvait pas faire avec de la ruse. Ou plutôt, la ruse se retournerait contre lui. Il n’y avait rien d’autre que de se regarder en face en toute sincérité et de se parler avec autant de sérieux que possible.

Le temps étant précieux, dois-je un peu pratiquer ? pensa Ikki.

La ruse était inutile, mais l’idée d’agir sans pratique le rendait après tout nerveux. Il avait besoin de répéter.

En pensant cela, Ikki avait fermé les yeux et il concentra ses pensées. Ce qui était apparu à l’intérieur de ses paupières était le visage du père de Stella, le roi du Vermillon. Parce que Stella lui avait montré une photo une fois, il pouvait s’en souvenir. Les mêmes cheveux flamboyants que Stella. La majesté à la manière d’un lion que l’on pouvait ressentir à partir d’une gigantesque carrure de près de deux mètres de haut, avec une barbe à tresses.

Quand il se souvient de cette vision et qu’il ouvrit ses paupières — devant ses yeux, il ne fait aucun doute que l’homme se tenait là.

Bien sûr, ce n’était pas vrai. Ce n’était qu’une image virtuelle produite par la concentration d’Ikki qui avait été affinée au maximum. Photographier mentalement l’image de l’autre partie supposée, puis pratiquer un kata en tandem. C’était une technique de base pour un pratiquant d’arts martiaux. Il s’agissait d’une application pratique qu’il mettait en œuvre. Cependant, lorsqu’il s’agissait d’un expert comme Ikki, l’image aurait un regard, des battements de cœur et une température contrairement à une image normalement produite par un novice. Il aurait un réalisme écrasant jusqu’au point de pouvoir se répercuter de manière audible. Avec ce réalisme, cela ébranla même l’esprit d’Ikki qui l’avait créé.

Le roi de Vermillon qui avait les traits sévères d’un lion ne parlait pas et ne bougeait pas, ne fixant Ikki qu’avec les mêmes iris cramoisis comme l’avait sa fille honnête. Face à ce regard, Ikki avait senti une pression qui semblait brûler la surface externe de sa peau. La sueur coulait de tout son corps, et sa gorge se desséchait en réaction.

Mais s’il ne pouvait pas contrôler face à une image virtuelle, il ne pourrait pas se tenir convenablement devant la réalité. Ikki avait pris une grande respiration et il avait directement répliqué au regard du roi de Vermillon. Puis, il s’était mis à genoux, avait baissé la tête comme s’il appuyait sur le lit, et — .

« S’il vous plaît, donnez-moi votre fille ! »

― il avait fait sortir cette phrase avec tout l’air contenu dans ses poumons en un cri. Et à ce moment-là. ―

 

« Je ne te donnerai jamais ma fille. »

 

Une voix frappa les oreilles d’Ikki avec un rejet aussi lourd que le plomb. Ikki n’était-il pas assez sérieux ?

... Non, non non non non. Attends. Attends un peu, pensa Ikki.

Peu importe ce que c’était, peu importe la pression qu’aurait la vraie chose, une image n’était après tout qu’une image. Elle n’avait pas pu répondre.

Alors c’était quoi cette voix ? Ikki avait levé la tête, et — .

 

« Je ne te donnerais jamais Shizuku. »

 

– son vrai père, Itsuki Kurogane, regardait Ikki avec des yeux gris emplis de froideur.

« P-P-P-P-Père !? » s’écria Ikki.

***

Partie 5

Après cela, Ikki avait apporté l’unique chaise qui se trouvait dans la pièce où il était confiné. Itsuki s’était assis sur cette chaise, face à Ikki de l’autre côté de la table. Ils s’étaient confrontés du regard pendant cinq minutes. Au cours de cette période, les deux personnes n’avaient pas posé de questions et ne discutaient pas.

C-C’est embarrassant..., pensa Ikki.

Ikki avait ressenti une étrange sueur sur son dos.

C’était compréhensible. Ils venaient de se rencontrer lors d’une scène un peu étrange, mais en plus, Ikki n’avait pas rencontré son père Itsuki face à face depuis l’âge de cinq ans. En toute honnêteté, après l’avoir rencontré tout à coup, il n’avait aucune idée de quoi parler. Il ne savait pas quel genre de visage il devait faire.

Ou d’ailleurs ! Pourquoi cette personne est-elle venue vers moi, jusqu’ici, après un si long moment ? pensa Ikki.

Et alors qu’Ikki essayait de lire les pensées d’Itsuki...

« Ikki, » Itsuki avait rompu le silence et avait prononcé les premiers mots.

« O-Oui, » Ikki avait répondu d’une voix contenant un peu d’excitation.

La quantité de sueur sur son dos avait augmenté. Sa poitrine avait commencé à palpiter bizarrement. À ce moment... qu’est-ce que cette personne allait dire avec ses prochains mots ?

Parce que c’est le genre d’homme qui va bien trop loin, je ressens un peu d’anticipation quant à tout ça..., pensa Ikki.

« Toi, aimes-tu Shizuku en tant que femme ? » demanda son père.

« Quoi !? » s’exclama Ikki.

« L’inceste est interdit. C’est immoral, mais plus que tout, vous êtes tous deux ensemble depuis qu’elle est née donc tu ne devrais pas la voir comme..., » commença Itsuki.

« Attendez ! Vous vous méprenez ! » s’expliqua Ikki. « J’étais simplement en train de faire une simulation de mes salutations avec les parents de Stella ! Shizuku est très importante pour moi, mais je ne considérerais jamais ma petite sœur comme quelqu’un du sexe opposé ! »

« Est-ce que c’est la vérité ? C’est bon dans ce cas, » répondit son père.

C’était mauvais. Ikki aurait pu être considéré comme une personne très dangereuse. Itsuki avait l’air d’être sur le point d’effectuer une conférence très sérieuse sur le sujet.

Non, s’il était vraiment dans une telle situation, cette réponse serait probablement raisonnable...

― Cependant, grâce aux cris anxieux d’Ikki, une partie de la froideur de la pièce avait été supprimée.

Ikki avait demandé quelque chose à son père avec une certaine audace. « E-Euh, Père. Pourquoi êtes-vous ici ? »

« Mon fils était dans un endroit à un trajet en ascenseur. Alors, je suppose que l’on peut dire que suis venu voir son visage en raison d’un caprice de ma part, » répondit-il.

« ... Vraiment ? » demanda Ikki.

Ikki ne savait pas si ces paroles étaient les véritables pensées d’Itsuki. Quoi qu’il en soit, Itsuki avait toujours une expression froide, et ces yeux gris étaient aussi impossibles à lire que jamais. Cependant, même s’il n’arrivait pas à comprendre les véritables pensées d’Itsuki...

Qu’est-ce que... c’est ça ? pensa Ikki.

Ikki avait senti son cœur palpiter et un picotement se répandait sur ses deux joues.

Se... pourrait-il que je sois heureux ? pensa Ikki.

Lors de cette rencontre avec son père après dix ans, Ikki hésitait à analyser ses propres réactions.

Itsuki, en revanche, n’avait même pas beaucoup de tension en lui, et quelques mots étaient sortis. « Il semble que tu aies fait de bons progrès, non ? »

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Ikki, surpris de la phrase.

« Ces résultats dans ces batailles de sélection qui ont été utilisés pour la première fois à Hagun cette année... J’ai entendu dire que tu avais eu seize victoires consécutives jusqu’à présent, » déclara Itsuki.

« Oh, oui... Si vous incluiez le résultat du match d’hier, je pense que ce serait mes dix-sept victoires, » répondit Ikki.

« Il semble que tu n’as pas seulement combattu de faibles adversaires... C’est vraiment considérable, » déclara Itsuki avec ton toujours sans émotion.

« ... Oui, » déclara Ikki.

Qu’est-ce que c’était à l’instant ? Est-ce qu’il venait de recevoir... des éloges ?

Que dois-je faire ? ... Je suis vraiment heureux, pensa Ikki.

À ce moment-là, Ikki était devenu de plus en plus sûr de lui. Il était heureux de ce fait.

Il avait pu rencontrer son père face à face. Il avait pu entendre la voix de son père. En effet, Ikki Kurogane aimait Itsuki Kurogane même encore maintenant, et de cela, il en était sûr. C’est pourquoi il avait répondu qu’il voulait rester connecté à Itsuki, quand Stella lui avait demandé ça dans cette petite cabane de montagne.

Pour lui, Itsuki était son seul et unique père. Même s’il était maltraité, même s’il n’était pas accepté, un enfant ne pouvait pas haïr ses parents. Les parents pouvaient détester les enfants, mais les enfants ne pouvaient qu’adorer les parents. Ikki n’était pas une exception. Ikki savait que cette enquête en étant enfermée ici, avait été fait avec la participation de son père. Mais même ainsi, oui, même ainsi...

Son père le regardait. Son père lui parlait. Ikki n’avait pas pu s’empêcher d’en être heureux.

Pour cette raison, il pensait...

Si par hasard..., pensa Ikki.

Si c’était maintenant, maintenant qu’il était différent de ce qu’il était dans le passé, ne pourrait-il pas obtenir la reconnaissance de cette personne ?

{Tu ne peux rien faire, alors n’essaie pas.}

Ne recevrait-il pas une réponse différente des derniers mots qu’ils ont échangés ? Alors qu’il pensait à cela, Ikki avait commencé à parler.

« E-Euh, Père, » balbutia Ikki.

« Que se passe-t-il ? » demanda son père.

« ... Ce... Je me bats... maintenant. Mon rang est toujours F, mais j’ai gagné contre des adversaires puissants, et je n’ai pas non plus l’intention de perdre après cela. Je suis déjà différent de l’époque où je ne pouvais rien faire. Je me bats et je m’entraîne... pour ne pas devenir la honte de la famille Kurogane, et je pense que je deviendrai incroyablement fort. D-Donc, donc..., » sa voix vacillait en raison de la nervosité, et il avait aspiré de petites bouffées d’air à plusieurs reprises.

 

 

« Si je peux devenir le champion du Festival d’Art de l’Épée des Sept Étoiles, m’accepterez-vous ? » Ikki avait rassemblé autant de courage qu’il le pouvait et avait imploré son père Itsuki.

En revanche, Itsuki avait regardé Ikki sans parler pendant un court instant. « ... Je vois. » Puis il avait lentement fermé ses yeux.

Après quelques secondes, Itsuki s’était remis à parler. « Je n’ai jamais compris pourquoi tu es devenu distant. Mais maintenant, je comprends. Tu pensais que je ne t’acceptais pas parce que tu étais faible. »

« Oui..., » répondit Ikki tout en hochant la tête.

Ce n’était pas comme si c’était la raison pour laquelle il avait quitté la maison, mais ce n’était pas une erreur qu’il pensait ainsi. Mais si c’était le cas, maintenant qu’il était devenu fort.

« Si c’est le cas, alors tu as fait une grosse erreur. Je t’ai toujours accepté comme mon fils, » déclara Itsuki.

« Qu... ! » s’exclama Ikki.

Face aux paroles inattendues de son père, les yeux d’Ikki devinrent larges et ardents. Qu’est-ce que son père venait-il de dire ?

― Il l’avait toujours... accepté ?

« C-C’est un mensonge ! » cria Ikki.

« Ce n’est pas un mensonge. Sinon, serais-je venu voir ton visage ? » demanda Itsuki.

« Mais... vous n’avez jamais rien fait avec moi ? » déclara Ikki. « Je parle de la gestion de mes capacités de Blazer, ou l’entraînement aux arts martiaux que même les enfants des branches familiales ont reçu, vous n’avez jamais rien fait de tout cela ! »

En effet. Ikki se souvenait encore aujourd’hui de l’oppression provoquée par cette famille. Itsuki avait enfermé Ikki loin de tout, et les personnes qui voyaient Ikki enfermé dans un recoin du domaine le persécutaient comme quelqu’un que le chef de famille méprisait à mort. Cette douleur, l’amertume, l’isolement — même maintenant son cœur s’était serré quand il se remémorait ses souvenirs.

C’est pourquoi Ikki avait dû demander.

« Si vous m’avez accepté, pourquoi ne vous êtes-vous pas occupé de moi comme tout le monde !? » s’écria Ikki.

Face à cette question, l’expression d’Itsuki n’avait même pas changé.

« Il n’y avait pas besoin de t’instruire, donc je ne l’ai pas fait, » répondit Itsuki. « C’était tout. Parce que même si j’enseignais une technique incomplète à quelqu’un qui n’a pas la capacité, même si j’enseigne pendant longtemps, ce serait finalement d’une futilité déplorable. »

Alors qu’il donnait une réponse extrêmement pertinente, il avait continué avec quelques mots de « déni ».

« Si ça finissait en vain, ce serait acceptable. Mais le pire des cas serait ce qui s’est produit comme tu es maintenant, créant un résultat incomplet dû à ta force incomplète, » continua-t-il.

« Qu’est-ce que vous voulez dire !? » Ikki avait posé la question, n’étant pas capable de comprendre les paroles dites tout à l’heure par son père.

En réponse, Itsuki avait ouvert à nouveau les yeux, et il avait parlé de la vraie signification de ses paroles avec cette voix aussi lourde que le plomb.

« ... La maison Kurogane est une famille de Chevaliers-Mages d’une lignée de Blazers qui remonte à l’époque où ils étaient appelés samouraïs. Nous avons la responsabilité de rassembler les chevaliers de tout le pays. Cependant, il est difficile de créer l’unité nécessaire pour que les chevaliers ne forment qu’une seule organisation. C’est parce que les chevaliers sont des surhumains, et chacun possède des pouvoirs paranormaux. Parce que chacun d’entre eux détient trop de puissance en eux, ils ne peuvent pas exister en tant qu’humains normaux. Pour que de telles personnes soient organisées, il doit y avoir un système de rang. Nous avons établi la forme visible de cette hiérarchie et avons classé chaque compétence distincte avec une cote appropriée. Ce faisant, nous avons fait prendre conscience à chacun de son rôle individuel, avec l’organisation nous avons maintenu l’harmonie. C’était nécessaire. Un mécanisme a ses grands et petits rouages, mais en étant conscient de chaque partie pertinente et en connaissant le comportement approprié de chaque individu, pour la première fois il y avait une fonction précise. Que ce soit au-dessus ou en dessous, chacun était à sa place. Une personne en haut pourrait regarder vers le bas une personne en bas et penser, “je la surpasse”, et dans sa vanité, cette personne en haut n’oubliera pas ses propres devoirs... C’est pourquoi, Ikki, l’existence de quelqu’un comme toi nuit totalement à l’organisation. Quand quelqu’un comme toi qui ne peux rien faire dit “Je vais faire quelque chose”, les individus d’en bas adoptent des conceptions improductives comme quoi ils doivent être capables de faire quelque chose. Ils deviennent arrogants, ils essaient de faire des choses et à cause de ça, ils oublient leur propre place. Et cela entraîne un gaspillage improductif pour la majorité des rouages du mécanisme. Si tu veux savoir pourquoi le rang est absolument fixe et n’est pas corrigé de temps en temps, c’est pour en faire une chose extrêmement rare. Ce genre d’effort improductif doit être empêché. C’est pour ça que je t’ai dit ça. Tu ne peux rien faire, alors n’essaie surtout pas de faire quelque chose. »

Itsuki avait prononcé ces mots avec désintérêt. Les principes qui sous-tendaient la conduite des individus comme Itsuki existaient gravés en eux. Aujourd’hui, ces paroles avaient pour la première fois fait comprendre à Ikki comment étaient les personnes comme Itsuki Kurogane.

La famille appelée Kurogane avait rempli son devoir hérité depuis des générations. Au nom de ce devoir, il s’était chargé d’une loi de fer, d’un ordre dans sa vie. C’était... son père, le Chevalier-Mage qui portait le surnom de Sang de Fer.

Mais...

« Attendez... attendez..., » déclara Ikki.

Mais que...

« Alors Père, ne me disiez-vous pas de ne rien faire parce que je suis devenu la honte de la famille ? » demanda Ikki.

« Évidemment, » répondit son père. « En ce qui concerne la famille, tu es sans importance, tu n’existes même pas quant à nos devoirs. Le devoir de la maison Kurogane est de protéger l’harmonie entre les chevaliers de ce pays. Et pour cela, les gens qui ne peuvent rien faire ont le devoir de ne rien faire... Ikki, j’ai dit que je t’accepte comme tu le voulais. Alors, ― maintenant, arrête tout de suite de poursuivre la chevalerie. »

Ikki avait tremblé.

« Tu ne peux rien faire, alors n’essaie pas. Dans le passé ou dans le présent, je n’ai désiré qu’une seule chose de ta part, » déclara son père.

Ikki était convaincu que ces quelques mots portaient les vrais sentiments de son père.

Mais c’était une vérité qu’il ne pouvait pas accepter. Pourquoi ?

Alors... qu’est-ce que je suis pour cette personne... ? Se demanda Ikki.

Son père ne le détestait pas vraiment. Mais à la place de ça... il préférerait être détesté plutôt que de ne pas pouvoir démontrer les capacités comme il voulait. Parce que ne pas être détesté... c’était juste un petit désir qu’il avait.

Cependant, la vérité n’était pas comme ça. Itsuki n’avait aucun espoir, aucune attente envers Ikki.

Ce genre de chose... ce n’était pas trop, n’est-ce pas... ? pensa Ikki.

Le haïr, ou ne pas le haïr, il ne s’agissait pas de ça. Ce n’était pas différent d’être une pierre sur le bord de la route. Une attitude favorable ou de la malveillance... Ikki se sentait comme un idiot qui ne pouvait pas avoir l’un ou l’autre.

Ikki était ce genre d’existence pour Itsuki. En réalisant cela, un chagrin glacial s’était mis à enfler et avait coulé depuis l’intérieur d’Ikki.

« Hmm ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi pleures-tu ? » demanda son père.

Les larmes étaient tombées, *goutte à goutte*, des yeux d’Ikki.

En les voyant, Itsuki fronça les sourcils comme s’il était déconcerté.

Face à la réponse d’Itsuki, Ikki... s’était rendu compte de quelque chose d’important. Quelque part dans le cœur d’Ikki, il voulait une relation avec la seule personne qui était son père. Il souhaitait qu’un jour, le moment où ils parviendraient à une compréhension mutuelle vienne. Mais...

... Oh, je vois, pensa Ikki.

Itsuki n’avait pas encore réalisé le sens de ces larmes, même encore à ce moment-là...

 

Cet individu et moi coupons définitivement les liens...

 

À ce moment-là, avec un *craquement*... Quelque chose dans le cœur d’Ikki...

Quelque chose de précieux avait produit un son, puis cela s’était arrêté. Et à partir de là... la chose appelée Ikki Kurogane avait commencé à s’effondrer lourdement.

***

Partie 6

Après cela, Ikki, qui avait brusquement fondu en larmes, n’avait répondu à aucune question, sauf avec des sanglots. En raison de cela, Itsuki avait quitté la pièce en disant qu’il n’y avait plus rien à faire avec lui.

Et après avoir fait ça, il était retourné à son bureau du dernier étage à l’aide de l’ascenseur. Là, un homme en costume rouge avec un physique de tonneau l’attendait.

« Bonjour, bonjour, chef de clan. Ah, je suppose que c’est devenu une bonne soirée depuis un moment, non ? » demanda Akaza.

« Akaza, c’est ça ? » demanda Itsuki.

« Alors, je me demande bien comment cela s’est passé. Quelle est la situation avec ce garçon ? » demanda Akaza.

« Le garçon est aussi difficile à comprendre que jamais. Mais je suppose que ce n’est pas autant que son frère Ouma, » répondit Itsuki.

« Sans parler de sa personnalité, sa condition physique n’a-t-elle pas été brisée, hehe ? » demanda Akaza.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Itsuki.

« Hehehe. Eh bien, sa nourriture a été ajustée en douceur vers le bas, et des médicaments en trop grande quantité ont été ajoutés simultanément afin de ruiner la santé de son corps ainsi que directement son cœur, » répondit Akaza.

Des sérums de vérité, hérités de l’ère de la police militaire ? Vous avez fait votre mouvement très direct, n’est-ce pas ? pensa Itsuki.

« Tout comme il nous connaît bien, nous connaissons bien son obstination. Dès le début, nous n’avons pas pensé que quelque chose comme cette enquête le briserait. L’enquête n’était qu’un prétexte pour l’isoler. L’état actuel des choses a changé par rapport à ce que nous avons vraiment supposé. Après cela, il rencontrera le roi du Vermillon ―, » déclara Akaza.

« Vous n’avez pas à l’expliquer. Je peux imaginer le principal, » en disant cela, Itsuki avait réduit au silence Akaza qui commençait sa présentation. « Je vous confie cette affaire. Je me fiche des méthodes que vous utilisez. Faites ce qu’il faut pour ça. »

Cependant ―

Puis Itsuki avait continué. « Je ne pardonnerai pas l’échec. Bannissez Ikki sans faute. »

« Oui, je comprends. Hehehe. Eh bien ! S’il vous plaît, regardez l’évolution du plan jusqu’à sa conclusion favorable, » déclara Akaza.

Après avoir dit ça, Akaza s’était retiré.

Se retrouvant seul dans la pièce, sans penser à quoi que ce soit, Itsuki avait tourné son regard vers les portraits des directeurs successifs accrochés au mur de son bureau. Plus de la moitié d’entre eux étaient des individus qui portaient le nom de famille Kurogane. Le simple compte du nombre de portraits montrait combien de générations avaient hérité de cette responsabilité. Ici en ce moment, Itsuki était aussi l’une de ces personnes. C’était pour cette raison qu’il s’acquittait de cette responsabilité sans faillir et sans faire d’exception. Il imaginait le meilleur pour la majorité du monde même s’il fallait détruire les minorités...

Un mode de vie à l’intérieur de ce système qui n’étend pas son propre territoire... c’est ça le mode de vie qui apporte le bonheur à la majorité de l’humanité, pensa-t-il.

Il pensait ça, car des individus comme Ikki, des personnes impuissantes qui avaient été mises de côté, étaient peu nombreux. Tout cela n’était que des aspirations inutiles ou la confiance en soi reçue comme un don, et ils ne pouvaient apporter que des pertes à la fois à la personne elle-même et à l’organisation. Dans ce cas, de telles choses n’étaient pas nécessaires. Naturellement, l’organisme gestionnaire de tout ça s’assurerait qu’ils n’existaient pas même s’il fallait pour ça les briser définitivement.

Par conséquent, j’utiliserai n’importe quelle méthode pour les éliminer même si la mort était le résultat final, pensa Itsuki.

Et cela concernait même si c’était son propre fils, il n’aurait aucune pitié pour quiconque.

Il s’agit de mon devoir, pensa Itsuki.

Tout était pour le bien de la Loi Impartiale ou Loi de Fer. Dans le passé ou dans le présent, c’était le sens de la justice d’Itsuki Kurogane connu sous le nom de « Sang de Fer ».

***

Partie 7

Il s’agissait du dixième jour après que le Comité d’Éthique ait arrêté Ikki. En raison des accords avec la branche japonaise de la Ligue, la dix-huitième bataille de sélection d’Ikki s’était bien effectuée. L’adversaire était un Rang E très peu connu.

Et à propos de ça, il y avait son professeur principal, Yuuri Oreki qui avait été impliquée dans ça. Avant ce match, Shizuku, qui en avait entendu parler par Kagami, avait amené Arisuin pour attendre Oreki devant la porte principale du bâtiment. Au moment où le soleil commençait à glisser sous l’horizon, Oreki était revenue toute seule de là. Shizuku et Arisuin s’étaient ainsi immédiatement précipités vers elle et lui avaient posé des questions sur le résultat du match de ce jour-là.

« Oreki-sensei, Onii-sama..., comment était-il ? A-t-il gagné ? » demanda Shizuku.

Et face à cette question,

« Eh ? Ah... oui. Il a obtenu sa dix-huitième victoire sans aucun problème, » Oreki avait répondu avec un ton quelque peu vague.

Bien sûr, Arisuin l’avait immédiatement pressé avec d’autres questions quand il avait remarqué ça. « Je me demande s’il y a quelque chose qui vous préoccupe dans tout cela. »

Pendant un bref moment, Oreki était restée figée sans parler, mais elle parlait également avec le Shizuku, une parente d’Ikki, alors elle devait répondre sans rien cacher.

« ... La vérité est que la condition physique de Kurogane-kun semblait être vraiment très mauvaise, » répondit Oreki.

« Onii-sama... était ? » demanda la sœur d’Ikki.

« Oui. Son teint était mauvais, et il toussait constamment en ressentant de la douleur..., » répondit Oreki.

Bien qu’Oreki avait également ajouté cela, néanmoins, il était étonnant qu’il eût pu obtenir la victoire en douceur.

Shizuku et Arisuin avaient échangé des regards.

« Je me demande s’il a attrapé le rhume de Stella-chan, » déclara Arisuin.

« Comment cela pourrait-il être vrai ? » demanda Shizuku.

Même si ce n’était pas vrai, ils avaient entendu dire qu’Ikki avait été trempé lorsqu’il était à Okutama. Et si l’enquête avait accentué sa fatigue, il ne serait pas étrange que sa condition physique ait été perturbée. Shizuku et Arisuin le pensaient. Cependant ―.

« ... Non, c’est probablement..., » commença Oreki.

Oreki, qui connaissait bien la maladie, l’avait remarqué. L’état d’Ikki n’était probablement pas un mauvais état de santé ordinaire. Cependant — .

« Sensei ? » demanda Shizuku.

« Non. Ce n’est rien. Eh bien, Sensei va aller voir Madame la Directrice dès maintenant, » déclara Oreki.

Oreki avait retiré ses paroles et s’en alla. Ce n’était pas quelque chose dont elle parlerait aux étudiants comme eux. Selon elle, faire des suppositions ne ferait qu’amplifier l’anxiété de Shizuku.

Cependant, les deux personnes perspicaces l’avaient clairement remarqué.

« ... Oreki-sensei était sur le point de dire quelque chose, » déclara Shizuku.

« Sensei est très bien informé sur les maladies, n’est-ce pas ? Peut-être qu’elle a senti quelque chose sur les symptômes d’Ikki, » déclara Arisuin.

« Quelque chose comme... ce n’était pas un rhume ordinaire, peut-être ? » demanda Shizuku.

« Je pense que c’est bien le cas. Il se peut que quelque chose ait été fait à Ikki, » déclara Arisuin.

Face à ces mots, Shizuku avait senti un frisson circuler le long de sa colonne vertébrale. Elle savait que si c’était ces individus, si c’était son père, ils seraient capables de toutes les bassesses pour l’écraser définitivement, même en bafouant les lois.

« Onii-sama... Sois prudent…, » murmura Shizuku.

Tout se passait sous terre, hors de sa portée. Elle ne pouvait rien y faire.

Shizuku, qui ne pouvait rien faire d’autre que prier, était terriblement vexée.

***

Partie 8

« Hé ! Qu’est-ce que vous occultez !? » Avec une voix en colère et un visage rouge à cause de l’alcool, l’eau potable destinée aux membres de l’enquête avait été jetée sur son visage, et Ikki avait ouvert les yeux.

« Dormir pendant l’enquête, c’est clairement un manque de sincérité ! »

Il s’agissait d’un homme d’âge moyen portant de minces lunettes rondes devant une frange, qui criait actuellement près des oreilles d’Ikki. Sa voix hurlante était terriblement forte, et elle résonnait dans la petite pièce. Cependant, même ce genre de voix était tellement insignifiante pour Ikki comme il était maintenant.

C’est vrai. Est-ce que je dors encore ? pensa Ikki.

L’enquête avait commencé il y a un peu plus de deux semaines. La fatigue d’Ikki qui était dans une telle situation avait atteint son apogée. L’enfermement s’était prolongé sur une longue période. Les questions et les réponses avaient été répétées plusieurs dizaines de fois. Mais ses affirmations n’avaient pas été acceptées une seule fois. L’esprit de n’importe quel humain aurait été raclé à fond dans une telle situation.

De plus, il y a quelques jours, Ikki était devenu brusquement fiévreux et avait commencé à tousser douloureusement. Ses poumons ne fonctionnaient pas normalement. Même s’il respirait beaucoup d’air, la douleur le traversait à toute allure et il ne pouvait pas s’oxygéner correctement. En subissant ce manque chronique d’oxygène, sa conscience était devenue floue. C’était au minimum une pneumonie qu’il avait actuellement. De plus, elle risquait de s’aggraver encore davantage. C’était un symptôme qui, logiquement, les obligerait à l’envoyer immédiatement à l’hôpital, mais le Comité d’Éthique ne le permettrait jamais.

« Hmph. Quand les choses deviennent gênantes, tu fais semblant d’être malade ? C’est bien quelque chose qu’un mioche tel que toi ferait, » déclara l’homme.

Il était clair qu’ils écrasaient Ikki sous les réprimandes alors que sa conscience était déjà floue depuis un moment. Ils ne le laissaient pas se reposer même pendant une fraction de seconde.

« Maintenant, continuons la discussion. En ce qui concerne l’arrangement secret que tu as conclu avec la Directrice Kurono Shinguuji. Nous pensons qu’il y a un problème éthique avec cet accord secret qui ignore outrageusement le fait que tu aies été jugé insuffisant en matière de capacités sous le système du Directeur précédent, de sorte que tu as dû répéter une année... »

Ce dialogue avait également eu lieu à de très nombreuses reprises au cours de ses deux semaines. La norme créée par le système de l’ancien Directeur qui l’avait jugé comme devant redoubler l’année et qui interdisait à Ikki de participer au travail en classe était déraisonnable. Ce genre de chose... le Comité d’Éthique l’avait sûrement compris sans qu’il le dise. C’était quand même eux qui, à l’origine, avaient incité le Directeur précédent à établir cette norme.

Mais Akaza et les autres n’en avaient nullement tenu compte. Ils avaient jeté ce problème comme s’il n’existait pas. Ils avaient seulement martelé les questions sans lui laisser la moindre pause. De plus, ils ne s’étaient même pas donné la peine d’écouter les réponses. Sans écouter les réponses, ils s’attardaient longuement sur les mauvaises impressions et la défiance. En plus de ce sentiment d’effort gaspillé, Ikki avait déjà supporté beaucoup d’autres choses. Mais malgré cela, il avait effectué de nombreuses réfutations, et...

« ... Arg, *toux* »

Il s’était plié d’un coup en toussant violemment.

« Espèce de salaud ! Qui t’a donné la permission de t’asseoir ? N’as-tu pas de volonté, espèce de mauviette !? » s’écria l’homme.

« Guh... ! »

Ikki s’était recroquevillé et l’avait ignoré de toutes ses forces. Lors de cette toux, il s’était écrasé le nez sur le sol. Avec un *bam*, une odeur métallique s’était répandue par le nez, et des gouttelettes de liquide rouge avaient taché le sol.

... Comme c’est minable, pensa-t-il.

En pensant à son état actuel, Ikki ne pouvait que rire avec amertume. Même lui pouvait vaguement dire que sa condition physique n’était pas naturelle. Il savait que sa mauvaise santé était peut-être due à la drogue. Cependant, si Ikki avait été comme il était d’habitude, même si son état physique était quelque peu mauvais, il ne s’effondrerait probablement pas jusqu’à ce point.

Comme prévu, le coup décisif avait été sa rencontre avec son père, Itsuki Kurogane. Hélas, Ikki croyait que peu importe à quel point son père était éloigné de lui, à quel point son père était froid, à certains égards, juste un peu, lui et son père étaient toujours liés. Quelque part dans son cœur, il l’avait toujours cru. Hélas, il le croyait, mais c’était faux. C’était quelque chose qui le trahissait plus que tout, et cette vérité avait brisé la stabilité de son âme.

Avec son âme qui avait perdu son équilibre, son corps qui était ravagé par la maladie ne pouvait pas le soutenir. Et une fois qu’il s’était effondré une fois, le reste allait continuer sans pouvoir s’arrêter. Le cœur et le corps d’Ikki s’étaient effondrés comme s’il dévalait une colline. Ikki n’était plus que l’ombre de lui-même.

« Mon Dieu, pardonnez-le puisqu’il est déjà arrivé à ce point, » déclara Akaza.

Soudain, Akaza quitta son siège et fit signe aux hommes qui ne voulaient même pas regarder le visage d’Ikki. Puis il avait montré un sourire de mauvais goût dans ses yeux minces, et s’était approché à côté d’Ikki.

« Hehehe. Ça doit être extrêmement douloureux, non ? » demanda-t-il.

Ikki était resté silencieux.

« Même si l’enquête est si longue, ce n’est pas déraisonnable, » continua Akaza. « Mais je veux te le faire comprendre. Nous poussons vraiment beaucoup pour vérifier un chevalier aussi splendide que toi, tu sais ? ... Mais après tout ce temps, nous n’avons fait aucun progrès. Alors j’ai réfléchi à quelque chose. J’ai cherché une façon brillante de faire comprendre ça à mes collègues qui n’ont pas été convaincus quant à tes capacités. Veux-tu que je te parle de ça ? Veux-tu que je te le dise ? »

Quoi qu’il en soit, cela ne pouvait pas être une chose décente. Et parce qu’il le savait, il n’avait aucun intérêt à le demander, mais il avait le sentiment que s’il ne demandait pas, la conversation ne progresserait pas.

« ... Qu’est-ce... que cette solution... ? *Toux toux* ! » demanda Ikki.

Ikki demanda en toussant, et Akaza hocha la tête et continua à parler avec satisfaction.

« Hehehehe. Ce n’est pas comme si c’était quelque chose de spécial. Ikki-kun, tu le sais probablement déjà. Dégager le chemin de son destin avec sa propre épée est une pratique coutumière des chevaliers. Dans ce cas, pourquoi ne pas agir selon l’ancienne tradition ? » demanda Akaza.

« ... Tradition ? » demanda Ikki.

« En d’autres termes, confions la question du désaccord entre toi et les personnes, qui ont des doutes sur ton aptitude, à l’issue de la bataille de sélection finale de demain, » déclara Akaza.

Laissez la question à l’issue de la bataille. Avec ces mots, Ikki comprenait ce qu’Akaza disait.

« Un duel sans merci, contre un combattant désigné... n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Exactement. Une décision prise en duel est absolue pour nous, chevaliers. C’est une règle non écrite qui ne peut jamais être changée. Aussi loin de la raison, aussi absurde ou impossible que cela puisse paraître, les chevaliers ont l’habitude de se conformer aux décisions prises en duel. C’est également vrai pour la Ligue. Si tu fais une promesse sur ce duel, et que tu montres à tout le monde ta force par la victoire, personne ne pourra émettre un doute sur tes qualités de chevalier. Pour toi, ce serait l’occasion de tout changer et de te sortir d’une situation désespérée. Il n’y a pas d’autre solution, n’est-ce pas ? Ai-je tort ? »

« En d’autres termes, si je gagne demain... vous me laisserez partir avec ça, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Oui, oui. Bien sûr que oui... C’est juste que les adversaires que tu as eus dans ton état actuel étaient des étudiants de troisième année du Rang E... Franchement, en faisant face à de tels chevaliers de bas niveau, il serait difficile de vérifier ta force. Dans ce cas, tout le monde ne parviendrait pas à un consensus. Lors de ce duel, il est nécessaire de préparer un partenaire approprié. »

C’est ce qu’Ikki pensait aussi.

« *Toux*... Qui, alors ? ... Ce partenaire... ? » demanda Ikki.

Face à cette question, Akaza avait fait un sourire plus grand que tous ceux qui l’avaient précédé ―.

« Nous, du Comité d’Éthique, avons l’intention de nommer la présidente du Conseil des Étudiants, “Raikiri” Touka Toudou. »

― et il avait donné le nom de son assassin.

C’était un adversaire qu’Ikki à son meilleur n’avait aucun espoir de surpasser. La première place dans le classement interne de l’Académie Hagun, qui avait atteint le quatrième rang du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de l’an dernier.

Pour Ikki, qui était sur les rotules dans les profondeurs de la Terre, c’était un adversaire excessivement difficile. Ce genre de chose, il n’était pas nécessaire de l’accepter. Il finirait par rencontrer le père de Stella. S’il résistait jusque-là, il arriverait à la fin de toutes ces choses pénibles. Il arriverait ainsi dans un endroit qu’Akaza et les autres ne pouvaient pas atteindre. Et en premier lieu, ce discours sur les combats était impoli pour Touka qui l’avait impressionné. Ikki n’avait aucune raison de l’accepter.

Cependant ―.

« Ahh, en marge de ce sujet, le roi du Vermillon vient déjà directement ici. Ce qui veut dire... qu’il suffirait d’une petite gaffe, et le roi découvrirait ta décision concernant le duel. Non, je le regretterais vraiment. De plus, le roi était extrêmement enthousiaste à l’idée de le voir. Il ne donnerait pas sa fille à un homme qui ne pourrait même pas surmonter une épreuve de ce niveau ! Et, eh bien, ça ressemblait à ça, oui. Si tu refusais ici ~, hmm, ça donnerait une très mauvaise impression, n’est-ce pas ? » Akaza avait parfaitement empêché Ikki de s’échapper.

... Je vois. Dès le début, c’était le développement qu’ils avaient l’intention d’obtenir, n’est-ce pas ? pensa Ikki.

Et Ikki l’avait réalisé en conséquence. L’enquête n’était, dès le début, qu’un prétexte pour séparer Ikki de Hagun. Akaza et les autres ne pensaient pas à intimider Ikki mentalement pour qu’il abandonne. Tout cela avait été fait pour qu’il fasse cette promesse, et pour le forcer dans ce duel désespéré. C’était un plan pour ça.

« Bien sûr, tu l’accepteras tout comme un homme, non ? »

S’il avait ce duel, cela deviendrait déjà une absurdité sans raison ou droiture. Le résultat de la bataille était tout. C’était la coutume des chevaliers depuis l’antiquité. Bien qu’il n’y avait pas de faute chez Ikki, s’il perdait, il deviendrait le coupable. En devenant le coupable, il perdrait tout.

― C’était une offre cruelle. Les risques étaient élevés et les gains étaient nuls.

S’il y avait des gains le moindrement, ce serait qu’Ikki retrouve la liberté qui lui était déjà due. Vraiment, une offre cruelle. Mais — .

« ... je comprends... je me tiens... debout. Je vais le faire. » Ikki répondit ainsi avec un visage plein d’amertume. Toutes ses voies d’évasion étant coupées, il ne pouvait rien faire d’autre.

« Ha, ha ha ha ha, Hahahah ! Merveilleux, merveilleux ! Comme c’est merveilleux ! Hehehehe ! Après tout, tu es un garçon ! Tout le monde l’a entendu, n’est-ce pas ? Ce qu’il vient de dire ! En ce moment, tout sera laissé au duel demain, à l’issue de cette bataille ! Tout dans la décision est conforme à l’ancienne tradition des chevaliers, et cela sera décidé par l’épée ! Et personne ne s’opposera à cette fière décision ! Eh bien, nous déclarerons la fin de l’enquête ici ! »

Ainsi, Le Pire qui était déjà assiégé se lança dans une lutte encore plus désespérée.

L’adversaire d’Ikki était Raikiri, qui se vantait d’avoir une aura d’invincible sur les courtes distances sur laquelle il était limité de son côté. Pour faire face à cet adversaire qu’il n’était pas sûr de vaincre même en parfaite condition physique, il traînerait son corps gravement malade. Jouant tout son avenir — .

Mais, debout avant ce combat, Ikki se souvenait des mots qu’Utakata avait prononcés quelque temps auparavant.

« Entre vous deux, le poids de la responsabilité que vous portez est différent. »

En effet. Ikki pouvait imaginer le fardeau de nombreux espoirs et souhaits que Touka avait sur ses minces épaules. Cela ne se limitait pas seulement aux enfants de l’institution. Parce qu’elle était accablée par l’importante admiration normale envers les quatre meilleurs du pays tout entier, cela allait bien plus loin.

Ce genre de personne fier... pourrait-il la faire tomber ?

Pourrait-il le faire avec l’épée d’une personne sans valeur dont le père ne confierait même pas un seul espoir ?

***

Chapitre 4 : Une frappe

Partie 1

« Oui, je vais bien. Je suis en bonne santé... Oui. Le match de demain est le dernier que je ferais à l’école. Hein ? De l’aide arrive à Tokyo ? F-Faire une bannière !? Il est trop tôt pour le faire ! De toute façon, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée se tient à Osaka cette année... Oui, c’est vrai. Quoi qu’il en soit, que ce soit pour gagner ou perdre, une fois les batailles de sélection terminées, j’irai faire une courte visite. Oui. À la prochaine fois. Merci pour les légumes. Remercie aussi tout le monde de ma part. Et maman, prends soin de ton corps, d’accord ? ... Bye bye. »

Après avoir échangé des mots d’au revoir, Touka avait éteint la fonction téléphone de son terminal portatif d’étudiant. L’écran à cristaux liquides avait de l’humidité qui s’y accrochait. C’était la preuve que la conversation téléphonique avait duré cinquante minutes. Cela semblait avoir été une très longue conversation téléphonique.

« La directrice était-elle en bonne santé ? »

Alors qu’il était assis sur le canapé de la salle du Conseil des Étudiants et mordait dans une énorme tomate rouge, Utakata avait posé des questions sur la personne avec qui elle s’était entretenue au téléphone. Il parlait de la discussion qu’elle avait eue avec la directrice de la Maison Wakaba, l’orphelinat dans lequel les deux élèves avaient reçu les faveurs.

« J’avais l’impression qu’elle était plus pleine d’énergie que jamais, » répondit Touka.

La directrice — la femme âgée que Touka avait appelée « Mère » — avait souffert d’une crise cardiaque l’année dernière. À cette époque, Touka avait passé toute une nuit à pleurer, et même Utakata qui sifflotait tout le temps habituellement, il avait eu un visage pâle, mais après avoir entendu la voix au téléphone aujourd’hui, il semblerait que son état de santé s’était amélioré et que son énergie était revenue. Trop, en vérité.

En tout cas — .

« Ils ont déjà fait une bannière, est-ce bien ce qu’elle disait ? » demanda Utakata.

C’était bien ça. Même si la victoire dans les batailles de sélection n’avait pas été décidée et qu’aucune décision concernant les représentants n’avait été prise, il semblerait que la directrice et les enfants de l’établissement avaient déjà fait une bannière pour elle pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Comme prévu, même Touka en avait perdu ses mots face à cette nouvelle.

« Parce que tout le monde est pressé... oui, ils le sont vraiment, » déclara Touka.

« C’est la seule chose que tout le monde espère, tu sais. Pour les enfants de la Maison Wakaba, c’est leur souhait quant à leur héros, Raikiri, » tout en disant cela, Utakata avait remis à Touka une photo prise de l’intérieur de la boîte en carton remplie de légumes livrés par la Maison Wakaba.

Sur cette photo se trouvaient les visages souriants et couverts de boue des enfants qui récoltaient les légumes et, au fond de la boîte, il y avait des lettres d’encouragement écrites avec des lettres qu’ils avaient mémorisées avec beaucoup d’efforts.

En effet, il ne faisait aucun doute que pour les enfants de la Maison Wakaba, Touka était un héros. Elle était une orpheline comme eux, diplômée du même établissement, se battant avec brio à l’avant-garde du monde. Se battre, et continuer à gagner. Voilà ce que les enfants de la Maison Wakaba admiraient tant chez elle.

Un jour, Utakata voulait aussi briller comme cette fille. Avec ce rêve, le courage de faire face à ce rêve lui était continuellement donné par Touka.

Et encore une fois, Touka elle-même était consciente qu’elle était cette existence pour les autres. Par conséquent, elle ne pouvait pas perdre. Pour préserver ce genre d’attente, elle ne pouvait pas laisser sa force se plier face à la pression. Dans une certaine mesure, c’était la partie la plus forte de Touka Toudou, Raikiri.

Ceci, je le lirai tranquillement plus tard, pensa-t-elle.

Tenant la photo contre sa poitrine avec douceur pendant un moment, Touka l’avait mise dans son sac. Puis elle s’était tournée vers la boîte pleine de légumes. Tomates, aubergines et concombres — il s’agissait d’un assortiment de légumes d’été récoltés dans le potager de l’établissement. Chacun d’entre eux était irrégulier, donnant un sentiment de chaleur qu’il était impossible de traduire en mots.

« Wôw, regarde Uta-kun. Cette aubergine, elle est si grosse et splendide. Si on faisait du curry d’aubergines ou quelque chose comme ça, ça pourrait être délicieux, non ? » déclara Touka.

« Ouais, c’est si foncé, si gros et splendide, hein ? » demanda Utakata.

« B-Bon sang ! Tu me sors les réponses d’un vieil homme ! » s’écria Touka.

« Hahahaha. Mais comme ça va mal se terminer si cela reste ici, il faudrait qu’on les emmène à la cafétéria de l’école demain, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.

Soudain, en réaction aux mots qu’Utakata avait prononcés, le visage de Touka s’était légèrement assombri, car cela lui avait fait penser à quelque chose de vraiment très désagréable.

« ... Demain, hein ? » murmura Touka.

Il y a quelque temps, un message était venu pour elle. Il venait de Kurono Shinguuji. Son contenu — concernait un changement quant à son adversaire pour demain. Et en outre, parce que cet opposant était Le Pire, le sujet d’un tumulte médiatique en ce moment — cela donnait inévitablement l’impression qu’il avait commis un crime grave.

Touka s’était renseignée quant à tout ça, et Kurono ne l’avait pas non plus dissimulé. L’adversité dans laquelle se trouvait Ikki, qu’elle avait entendu de la part Kurono, était sans aucun doute indescriptible. La méchanceté et la malice qui l’entouraient l’avaient acculé dans les pires conditions possible. Pour couronner le tout, il avait été décidé de l’envoyer elle en tant que son assassin afin de le briser définitivement et écrasé tous ses rêves.

Cependant, il va sans dire que Touka n’était pas disposée à le devenir.

« Touka, iras-tu à ce duel ? » Demanda Utakata.

Même Utakata comprenait parfaitement ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. C’est pourquoi, face à une Touka dont l’expression s’était assombrie, il avait demandé ça d’un ton de voix inquiet.

En réponse, Touka baissa les yeux. « Je n’ai pas le droit de décider. Madame la directrice l’a aussi dit. Mais pour moi, c’est le match de sélection finale. »

En effet, c’était un duel qui déciderait de son destin pour Ikki, mais pour Touka, c’était une bataille de sélection qu’elle ne pouvait pas refuser. Il ne s’agissait que de changer l’adversaire, et elle ne pouvait rien risquer quant à ce résultat. Et même s’il n’y avait pas eu d’altérations aussi soudaines, les situations changeantes étaient nombreuses jusqu’à présent. Par conséquent, même Touka ne pouvait pas protester avec force. Cependant —

« Mais penses-tu que ça ne devrait pas arriver ? » demanda Touka.

« Ouais..., » répondit Utakata.

À cause de ça, il n’y avait aucun moyen de faire disparaître ce sentiment désagréable de choc. Et c’était d’autant plus vrai quand il s’agissait d’une fille aussi gentille que Touka.

... Par conséquent, elle avait pris une mesure.

 

*Toc toc*

 

Juste à temps, un visiteur avait frappé à la porte de la salle du Conseil des Étudiants.

« Qui serait-ce à cette heure ? » demanda Utakata.

« Je l’ai appelée. Entrez, s’il vous plaît, » déclara Touka.

« Pardonnez mon intrusion, » déclara la voix d’une femme.

La personne qui avait ouvert la porte et était entrée était une jeune fille de petite taille qui ressemblait à une poupée en porcelaine. C’était elle qui s’était battue avec Touka de toutes ses forces, Shizuku Kurogane, la Lorelei.

***

Partie 2

« C’est une invitée inattendue, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.

« ... Je ne pensais pas non plus être appelée ici si tard dans la nuit par la même personne qui m’a donné une telle marque noire sur mon dossier, » déclara froidement Shizuku.

« Hahaha. C’est tout à fait naturel. Oh, c’est vrai, voulez-vous une tomate ? C’est très sucré et délicieux, vous savez, » demanda Utakata.

« ... Je me suis déjà brossé les dents. Donc non merci. D’ailleurs, je n’ai probablement pas été appelée jusqu’ici pour simplement manger des tomates. — Alors, Présidente des étudiants, qu’attendez-vous de moi ? » Shizuku avait exhorté Touka avec froideur à se diriger vers le sujet principal.

... Elle agissait d’une manière enfantine et Shizuku elle-même le pensait. Mais le fait de rencontrer et parler avec la personne qui avait détruit son rêve, et son but de se diriger devant tout le pays avec son frère, la mettait après tout mal à l’aise.

Touka avait exactement le même sentiment. C’est pourquoi elle était allée droit au but et avait expliqué pourquoi elle avait appelé Shizuku ici. « La vérité est que Madame la Directrice a envoyé un message il y a quelque temps... et parce que vous n’êtes pas sans lien de parenté, Shizuku-san, je voulais vous le transmettre... »

Ce que Touka disait, c’était que l’horaire des compétitions de demain avait été soudainement modifié. Et qu’Ikki parierait tout son avenir dans ce combat, et qu’il devrait relever un défi. Peu à peu, à mesure que Shizuku écoutait la réalité si méprisable, son expression devenait pleine de colère. Et peu de temps après, elle avait fini d’entendre tout ça,

« ... Salopard... ! » Avec des yeux verts qui brillaient d’une fureur, elle avait craché une malédiction sur quelqu’un qui n’était pas là. Et après ça, elle avait demandé à Touka. « ... Présidente, allez-vous vraiment vous battre ? Alors même qu’Onii-sama est dans une condition physique qui est fortement altérée ? »

« La présidente du Conseil des Étudiants n’est rien de plus qu’un étudiant ordinaire. Même si je soulève des objections, je n’ai pas le pouvoir de changer contre qui je suis confrontée, » répondit Touka.

Même si c’était Touka, qui hésitait à se battre, elle ne pouvait rien faire pour ça. Cependant — même si cela n’avait rien changé et qu’elle n’avait pas réussi à convaincre Shizuku, Touka avait quand même appelé Shizuku ici.

« Par conséquent, Shizuku-san, j’ai une demande pour vous, la famille de Kurogane-kun, » déclara Touka.

« Pour moi... ? » demanda Shizuku.

« Oui... Shizuku-san, pouvez-vous conseiller à Kurogane-kun de ne pas le faire ? » demanda Touka.

« ... Hein ? » s’exclama Shizuku.

« La condition physique de Kurogane-kun semble être très mauvaise, » déclara Touka. « Au mieux, il a une pneumonie... j’ai même entendu dire que ça pourrait être encore pire que ça. En clair, il ne peut pas se battre avec son corps dans un tel état… Cependant, je n’ai eu que quelques jours d’interaction avec lui, mais j’ai vu le genre de chevalier qu’est Ikki Kurogane. En parlant de cette impression, je pense qu’il se traînerait jusqu’au combat, même avec tout son corps couvert de blessures et à moitié mort. Et il ne le fera pas en désespoir de cause, mais pour me combattre sérieusement. Il aura certainement des perspectives de victoire et une résolution en lui. »

Et — .

« Et moi aussi, je suis une fille qui ne laissera pas l’adversaire que j’affronte s’échapper. S’il vient au combat, je l’affronterai de toute mon âme. Par conséquent, même si un accident désastreux se produisait…, » déclara Touka.

À cet instant, un frisson avait traversé tout le corps de Shizuku.

Cette personne... est sérieuse, pensa Shizuku.

Derrière les lunettes, elle voyait clairement la lueur dans les yeux de Touka, et Shizuku était convaincue. Touka n’exagérait pas. En effet, elle pensait même à la possibilité de tuer Ikki. Et voyant le pire avenir possible, elle avait appelé Shizuku ici.

« Je vous en supplie. S’il vous plaît, arrêtez Kurogane-kun. Je pense que la seule personne qui pourrait le faire, c’est vous qui êtes sa famille, » déclara Touka.

Shizuku n’avait pas réagi immédiatement.

Qu’est-ce qu’elle devrait faire ? Quelle serait la bonne chose ? Sans savoir que...

« ... Un soir, donnez-moi une nuit pour y réfléchir…, » le mieux qu’elle pouvait faire, c’était de laisser sortir ces mots.

***

Partie 3

Après que Shizuku ait quitté la pièce, Touka avait murmuré quelques mots liés à son malaise intérieur. « Même si Kurogane-kun s’abstient de se battre demain, même si je me bats et gagne — puis-je être fière de me présenter devant tout le pays après un tel combat ? »

Elle se souvenait en ce moment des sourires sur la photo qui accompagnait les légumes et les messages de soutien. Serait-elle capable d’avoir un combat digne de leurs espoirs et de leur admiration ?

Il s’agissait d’une anxiété inéluctable qu’elle ressentait en ce moment.

« Touka, » soudain, la main de cette Touka mal à l’aise avait été enveloppée par une petite chaleur.

Il s’agissait de la main d’Utakata. Il avait saisi la main de Touka, et la regarda de sa position toujours plus basse avant de lui déclarer. « Certes, diverses choses ont été rendues ridicules par des adultes qui cherchent à obtenir des circonstances appropriées pour leur propre convenance, mais même ainsi, tu es toi. Tu devrais mener la bataille dont tu seras toi-même fière. On t’aime parce que tu es ainsi. Et Kouhai-kun espère probablement aussi cela. »

Naturellement, il avait dit à Touka une vérité qui avait été portée par sa conviction. Ce que les autres pensaient n’avait pas d’importance. Si Touka avait fait ce qu’elle pensait être juste, c’était suffisant.

En entendant ces mots... Touka avait peu à peu souri. Elle pourrait le faire.

« Ouais. Merci, Uta-kun, » déclara Touka.

C’est exact. Depuis le début, c’est tout ce que je pouvais faire, pensa Touka.

Elle devrait faire de son mieux.

« D’accord ! » Touka avait crié, puis elle avait frappé ses mains ensemble. La douleur aiguë qu’elle avait ressentie à ce moment-là avait fait disparaître son hésitation et sa confusion — elle n’hésitait plus.

Demain, s’il se traîne au combat pour me faire face, je n’aurai aucune pitié, pensa Touka.

Sans pitié, elle l’accompagnerait au combat de toutes ses forces de chevalier. Et elle gagnerait. Elle gagnerait sans faute !

Je gagnerai — et j’irai fièrement au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! pensa Touka.

 

C’était ainsi que c’était déroulé la veille de la bataille décisive qui s’était poursuivie tardivement — et l’Académie Hagun avait accueilli ce matin, les dernières batailles de sélection des représentants pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

***

Partie 4

« Eh bien. Même si on ne se trouve qu’au début de l’été. Il semblerait que cette année s’annonce aussi très chaude. »

Nous nous trouvions le matin du dernier jour des batailles de sélection. Le lieu, la station la plus proche de l’Académie Hagun. En ce lieu, le chef de gare venait d’essuyer la sueur de son front alors qu’il balayait les lieux.

Le ciel était dégagé du moindre nuage. Il s’agissait d’une chaleur qui se répandait depuis ce matin avec la lumière ininterrompue du soleil. Dans ce genre de saison, l’uniforme bleu marine était quelque peu incommodant pour lui.

Soudain, il avait entendu le bruit d’un train électrique qui s’approchait de sa station et il leva le visage. Le train qui s’arrêtait à chaque gare arrivait finalement à celle-ci. Il avait ralenti jusqu’à s’arrêter devant la station, et l’une des portes s’était alors ouverte. Le chef de gare n’avait donc pas eu d’autre choix que de reculer de trois pas devant le visiteur descendant de là.

Et bien, normalement, il n’y a personne qui viendrait ici à cette heure-ci, alors..., pensa-t-il.

En tout cas, l’Académie Hagun était la destination la plus raisonnable pour se décider à sortir à cette station. Mis à part les étudiants qui partaient pour aller s’amuser pendant leurs jours de congé, sur des créneaux horaires pour les jours de la semaine, il n’y avait personne qui s’arrêtait à la gare près de l’Académie Hagun, vu qu’il y avait un système de dortoirs résidentiels. C’était ce à quoi il s’attendait, cependant ―.

Hmm ?

Depuis la porte maintenant ouverte du train, un homme était lentement sorti. Son dos était fortement arqué. C’était sans aucun doute un vieil homme.

Hmm, quelqu’un est venu un jour de semaine. Comme c’est inhabituel ! pensa le chef de station.

Quel genre de personne était-ce ? Poussé par une telle curiosité, le chef de gare avait tourné les yeux vers le vieillard qui était descendu sur le quai.

Et à ce moment-là, il était devenu sans voix face à ce qu’il venait de voir.

Ce n’était nullement un vieil homme qui était descendu de là. Il s’agissait d’un homme ― non, d’un adolescent. Un tel garçon devrait être au sommet de sa santé, mais en ce moment, il sortait du train électrique avec le dos courbé comme celui d’une personne âgée.

Mais si le chef de gare était devenu muet en raison du choc, ce n’était pas à cause de l’âge du garçon. La surprise était uniquement due à la condition physique de cette personne, ― celle d’Ikki Kurogane.

« Haa... haa... »

Des respirations rauques s’échappaient violemment de cette personne, et son visage était d’un blanc pâle. Les yeux visibles de derrière les paupières gonflées étaient ternes et aucune vitalité n’était perceptible. Et plus que toute autre chose ― ce qui exsudait le plus dans cette scène, c’était clairement la transpiration qui coulait de son menton d’une manière vraiment inhabituelle. Même avec la chaleur féroce régnant en ce moment, le train électrique possédait un climatiseur à l’intérieur. Une personne en bonne santé n’aurait jamais une telle transpiration débordante dans de telles conditions.

« A-Allez-vous bien ? » demanda le chef de gare.

« Qu... oh, oui, je vais... bien, » répondit Ikki.

« Non, vous n’avez pas l’air du tout d’aller bien ! J’appelle immédiatement une ambulance... ! » déclara le chef de gare.

À ce moment-là, le chef de gare avait regardé le visage d’Ikki avec une surprise plus grande qui éclata en lui. Bien qu’Ikki soit devant ses yeux depuis le début de la scène, ce n’était que maintenant qu’il avait reconnu le garçon décrit dans les journaux comme ayant joué avec la princesse de Vermillion. Et dès ce moment-là, l’expression du chef de gare afficha un dégoût évident. Ikki n’avait pas manqué de remarquer sa réaction.

« Merci de... vous inquiéter pour moi. Eh bien... je suis désolé... mais je suis très pressé, » déclara Ikki.

Puis, face au chef de gare, Ikki inclina rapidement la tête puis il passa à côté. Et ainsi, il avait quitté la station.

« Ah... »

Ce dos s’était ainsi de plus en plus éloigné alors que la personne en elle-même avançait avec des pas instables et difficiles. Voyant cela, le chef de gare s’était remémoré avec stupéfaction de certaines choses qu’il avait lu sur l’affaire. Ikki était l’enfant dont les médias prétendaient qu’il était notoirement difficile à garder dans le droit chemin alors qu’il vivait chez ses parents.

Mais d’une façon ou d’une autre... n’était-il pas extrêmement poli ? pensa-t-il.

Après avoir rencontré la personne en face à face, le chef de gare avait pensé qu’il s’agissait d’une manière vraiment très peu semblable à l’individu qui était décrit dans les journaux.

***

Partie 5

Ikki avait rapidement quitté la station, et après ça, il avait commencé à suivre le chemin le faisant grimper difficilement sur la colline où se situait l’Académie Hagun. La route en elle-même ne faisait qu’environ un kilomètre et il s’agissait d’une partie du trajet qu’il avait toujours effectué en courant avec Stella chaque matin. En temps normal, c’était une pente qui ne gênerait nullement Ikki lorsqu’il était en pleine forme, mais en vue de son état physique et mental actuel, c’était devenu pour lui une distance extraordinairement longue à franchir.

En ne pouvant que respirer superficiellement alors que ses poumons étaient endommagés et douloureux, ils n’arrivaient pas à apporter avec efficacité de l’oxygène à son corps.

Ça fait mal..., pensa Ikki.

Mais dans tous les cas, il voulait respirer afin de capter cet oxygène dont il manquait. Il avait alors ouvert sa bouche pour capter cet oxygène, quand — .

« ... Arg, *toux* ! *Toux* ! »

Face à la douleur aiguë que ses poumons irrités lui causèrent à ce moment-là, tout l’oxygène qu’il avait obtenu difficilement avant ça avait été expulsé de force hors de son corps. Ainsi, l’oxygène dans son sang était devenu extrêmement faible, et ses lèvres avaient par la même occasion changé de couleur pour devenir d’un bleu sombre. Puis, devenant étourdie à cause de la fièvre et du manque d’oxygène, la conscience d’Ikki était déjà pratiquement inexistante. Et à la place de l’ego d’un Ikki affaibli, il n’y avait que des pensées de faiblesse dues aux hallucinations induites par les drogues et les poisons qu’on lui avait forcés à prendre.

... Puis-je défier Raikiri dans ce genre de situation... ? Se demanda Ikki.

Ce genre de chose était tout simplement impossible et c’était tout simplement du suicide.

Je ne peux pas la vaincre..., pensa Ikki.

C’était déjà une évidence pour Ikki. Dès le départ, l’épée creuse d’une personne vide comme lui ne serait jamais capable de vaincre l’épée de cette fille emplie de tellement de choses.

C’est assez. Je veux juste dormir..., pensa Ikki.

Des protestations flottaient dans l’esprit d’Ikki qui grimpait la colline déserte sous le soleil de cette vague de chaleur annuelle et le son des cigales. En ce moment, il avait presque perdu conscience. Pour Ikki, c’était une tentation irrésistiblement douce qui l’assaillait.

À ce moment-là...

« Ah... »

Son pied avait frappé un petit caillou se trouvant là, et tout le corps d’Ikki s’était écrasé sur l’asphalte surchauffé sans offrir la moindre résistance.

Ce n’est... vraiment pas bon, pensa-t-il.

S’il ne se levait pas...

S’il ne le faisait pas, il n’arriverait jamais au match à temps...

Et s’il n’arrivait pas au match à temps, il perdrait...

Et s’il perdait...

Oh ! En vérité, qu’est-ce que ça fait comme différence ? Se demanda-t-il.

Il avait senti son cerveau s’engouffrer dans un chaos. Avec ses pensées altérées par la drogue et par les effets de la fièvre que subissait son corps, que faisait Ikki en ce moment même ? Il n’arrivait même pas à comprendre quel était son but en agissant ainsi.

Et au milieu de sa conscience fragmentée, Ikki avait aperçu quelque chose au bord de son champ de vision.

... Ah !

Il s’agissait de la neige. Avant même qu’il ne s’en aperçoive, le ciel était devenu sombre et de gros flocons de neige tombaient tout autour de lui.

Au milieu de l’été ? Impossible. Mais quand bien même, c’était certainement le cas en ce moment selon Ikki ―

Il fait... froid..., pensa-t-il.

Alors que ses dents se claquaient entre elles, son corps s’était figé. Ce frisson... Ikki s’en souvenait parfaitement.

... Cela me fait penser à ce jour, c’était également un jour de neige, n’est-ce pas ? Se demanda Ikki, délirant.

Il s’agissait du jour où les parents s’étaient réunis pour célébrer la nouvelle année. Le jour où il avait fui la maison, ne pouvant pas supporter plus longtemps d’être ignoré et bafoué par tous. Personne n’était venu le sauver malgré ses appels répétés. Personne ne se souciait de lui. Finalement, il s’était recroquevillé dans la neige en étant tout seul dans cette étendue de neige immaculée.

Comparé à ce jour-là, je... n’ai pas du tout changé et rien n’a changé pour moi, pensa Ikki.

Franchement, qu’est-ce qu’il faisait en ce moment ? Sans une seule attente quant à lui, sans une seule réalisation faite par lui, il réalisait qu’il n’avait pas été capable de changer la moindre chose. Dans le passé et dans le présent, il se recroquevillait dans cette neige sans fin. Même s’il avait dit tout cela dans le passé, qu’essayait-il de faire alors que tout ce que cela avait fait était qu’il était devenu aussi brisé qu’il l’était là ?

Il ne savait pas. Il ne se souvenait de rien. C’était tout simplement qu’il ne pouvait pas empêcher en ce moment son corps de devenir engourdi, alors que ses paupières devenaient lourdes ―.

Et ainsi, la conscience d’Ikki s’était finalement enfoncée dans les profondeurs de cette froide obscurité.

***

Partie 6

Nous nous trouvions un peu avant les matches finaux des batailles de sélection. Le nombre de matches d’aujourd’hui était inférieur à la normale. Concernant les matches qui allaient avoir lieu aujourd’hui, il n’y avait que les douze combattants qui étaient restés invaincus jusqu’à présent. Ce n’était donc pas nécessaire de dire qu’il y avait beaucoup plus de spectateurs que les autres jours en cumulant le fait qu’il s’agissait de la finale. En particulier, le nombre de personnes qui étaient venues à la première arène de pratique où la confrontation entre Raikiri et Le Pire était vraiment monstrueuse.

Ici et là, des élèves qui étaient venus pour regarder ce match avaient haussé la voix en raison de l’étonnement.

« Wôw ! Il y a tant de personnes ici, hein ? »

« Bien sûr qu’il y en a beaucoup. Après tout, tout le monde est là afin d’assister à l’affrontement entre Raikiri et Le Pire. »

« À ce propos, n’est-ce pas des caméras que je vois à l’intérieur de l’arène ? »

« Tout à fait. C’est sûrement à cause des journalistes. Tu sais, avec cette histoire... »

« C’est vrai, le scandale du Pire et de la Princesse Écarlate. Mais les journalistes ne sont-ils pas interdits à l’intérieur de l’école ? »

« La Ligue a été extrêmement influente dans toute cette affaire, alors peut-être qu’ils ont fait une exception pour aujourd’hui et ce match en particulier ? »

« Hé... les gars, croyez-vous vraiment à toute cette histoire ? »

« Il n’y a aucun doute qu’ils étaient ensemble. Ni l’un ni l’autre ne l’a nié, et après tout, ils s’entendaient incroyablement bien. »

« Tout à fait. Et après le match contre Le Chasseur, c’est quand même la Princesse Écarlate qui s’est confessée de tout son cœur dans l’arène. »

« Ce n’est pas vrai ! Écoutez ! N’est-ce pas la famille du Pire qui a apporté les preuves ? Je parle du fait que Le Pire était un impénitent quand il était jeune et qu’il a été notoirement abusif dans le passé à de nombreuses reprises. De plus, ils ont aussi apporté les preuves qu’il jouait encore avec de nombreuses filles encore aujourd’hui ? »

« Oh, tu parles de ça ? »

« ... Je n’y crois pas une seconde. »

« La vérité est que moi non plus je n’y crois pas. Mon dispositif est une épée japonaise. Est-ce que vous saviez que j’avais appris à la balancer et à faire le jeu de pieds de ce type pendant les pauses déjeuner ? »

« Oh, je l’ai vu faire ça. Je crois qu’il effectuait ses leçons dans la cour. Il a même commencé à le faire avec des camarades de classe qui le harcelaient avant que cela ne se propage à tous ceux qui le voulaient. »

« C’est vrai, c’est vrai. J’ai vu cette personne là-bas, alors je n’arrive pas à croire que ce que les journaux ont écrit est vrai. Après tout, pendant cette importante saison de bataille de sélection, il a été si courtois tout en enseignant aux autres, même s’il n’en a tiré aucun avantage. Comment quelqu’un comme ça pourrait-il essayer de tromper la Princesse Écarlate ? »

« Mais les preuves viennent de sa propre famille. Dans ce cas, n’est-ce pas logique que tout ça soit vrai ? Car de toute manière pour quelle raison auraient-ils intérêt à mentir ? Après tout, ce sont ses propres parents. Ils pourraient certainement mentir pour le protéger, mais il n’y a aucune raison d’inventer des mensonges pour lui faire du mal, n’est-ce pas ? »

« Ouais, c’est dur d’imaginer ça. »

 

Ce qui se mêlait en ce moment à l’activité de la foule bruyante, c’était des questions et des soupçons au sujet d’Ikki qui étaient échangés un peu partout. Nene Saikyou — la petite femme vêtue d’un kimono qui regardait l’arène — avait parlé avec admiration à Kurono Shinguuji qui se tenait à proximité.

« Hm ~ pff. On dirait que les autres enfants ne gobent pas tout le contenu des journaux, » déclara Nene.

« En effet. Les individus ayant eu une expérience de première main avec Kurogane semblent les plus susceptibles de ne pas le faire, » répondit Kurono.

« On voit bien que ce gamin est inoffensif du premier coup d’œil, » répondit Nene.

« Mais la vérité est déjà devenu sans importance, » tout en affichant une expression aigre, Kurono avait parlé de la manière dont la situation avait évolué pour devenir la vérité.

En effet, la chaîne des événements entourant Ikki, le vrai et le faux ou le bon et le mauvais, était déjà entièrement confiée à sa victoire dans ce duel. Par conséquent, peu importe le nombre de fois où Ikki essayerait de clamer la vérité, et peut important le fait que le groupe d’Akaza avait tort, la seule méthode pour qu’Ikki puisse vérifier sa droiture était déjà limitée à la victoire.

« Franchement, ils l’ont vraiment fait, tu sais. Ces salauds, » marmonna Kurono.

Même Kurono n’avait pas prévu que les choses se dérouleraient de cette façon. Il aurait dû endurer toutes les choses ignobles qu’il subissait jusqu’à ce que le père de Stella vienne ? Kurono avait gémi face à sa propre naïveté. Et alors...

« Hehehehe. Laissez-moi accepter vos compliments avec joie, » une voix délibérément ravie et étouffante avait été entendue à côté de ces deux personnes.

Les deux femmes se tournèrent vers cette voix, et là, un homme ressemblant à un tonneau se tenait debout et il essuyait le flot de sueur de son front avec un mouchoir.

« Bon après-midi. Mon Dieu, aujourd’hui, ne fait-il pas extrêmement chaud ~ ? » demanda l’homme.

« Le président du comité, Akaza..., » déclara Kurono.

Lors de l’apparition d’Akaza, les beaux visages de Kurono et de Saikyou s’étaient en même temps déformés en une grimace. C’était tout à fait naturel, puisque ce n’était pas quelqu’un qu’elles pouvaient accueillir dans la joie.

« Que voulez-vous de nous, espèce de tanuki rouge [1] ? » demanda Nene.

Nene l’avait demandé sans ménagement avec un ton acéré, et Akaza avait ri comme s’il disait « Attendez, attendez, s’il vous plaît, ne mettez pas vos crocs à nu. »

« Non, non. Je n’ai rien que je veux de vous, mais ayant rencontré Sensei par un pur hasard, je voulais tout simplement le conduire jusqu’ici pour que vous puissiez parler. Comprenez-vous ? Ahh, par ici, Sensei, » déclara Akaza.

Un petit vieil homme vêtu d’un kimono décoré d’un écusson de famille s’était déplacé jusqu’à arriver à coter des deux femmes.

« Ah, nous vous avons enfin trouvé. Dans un endroit aussi spacieux, je ne saurais pas où vous étiez ou ce que vous faisiez, Hmm, » déclara le vieil homme.

« Geh, le vieux ! » Saikyou avait été la première à réagir à la présence de cette personne. Et c’était justifié.

Le nom du vieil homme était Torajirou Nangou, le Dieu de la Guerre. Il s’agissait d’un Chevalier-Mage de 92 ans qui était également le plus vieux chevalier du Japon et l’homme qui était le professeur de Saikyou.

« Hohohohohoho. La bouche de mon adorable élève est aussi tranchante que jamais. N’est-ce pas ce que je trouve tellement mignon chez toi ? » demanda Nangou.

« M-Mig... ne dis pas des choses si dégoûtantes ! » s’écria Nene.

« Ton visage est rouge, Nene. Et si tu acceptais en toute honnêteté cette remarque ? » demanda Kurono.

« Vieux schnock ! Le fait d’entendre ce genre de choses de ta part ne me rend vraiment pas heureuse ! » Alors que Nene disait ça, sa timidité ne pouvait pas être cachée par ses mots.

Bon sang, cette fille ne peut pas être honnête, pensa Kurono.

Même si l’on savait déjà que ce vieil homme était celui que Nene connaissait depuis vraiment très longtemps, et qu’il était celui qu’elle respectait le plus dans le monde.

« Kurono-kun, ça fait assez longtemps depuis qu’on s’est vu, n’est-ce pas ? Nous ne nous sommes pas rencontrés depuis que ton ventre était devenu gros, mais est-ce que ton accouchement s’est terminé sans problème ? » demanda Nangou.

« Oui, heureusement, » répondit Kurono.

« C’est bien, oui, vraiment très bien. Cependant, Hmm ~, après l’accouchement, tu es devenue beaucoup plus voluptueuse, Kurono ~... Surtout au niveau des hanches―, » déclara Nangou.

« Bon sang ! Es-tu venu ici juste pour reluquer mon amie !? Je vais te tuer ! » cria Nene.

« Ho ho ho ho ho ho. Nene, tu t’entends tellement bien depuis des années. Mais au lieu de faire un tel bruit strident, tu devrais suivre l’exemple de Kurono et acquérir une certaine connaissance des attraits des adultes. Si tu ne le fais pas rapidement, tu perdras tes seules chances de te marier, » déclara Nangou.

« Nangou-sensei, même si vous vous inquiétez de ça, je pense que cette fille a sûrement perdu cette chance il y a longtemps, » déclara Kurono.

« J-JJe peux encore me marier ! Je m’amuse de toutes mes forces en tant que femme célibataire ! » répliqua Nene. « C’est juste que ce serait stupide d’être lié qu’à un seul homme ! Et à ce propos, pourquoi Kuu-chan est-elle de son côté !? »

Parce que Nene est mignonne quand Nangou-sensei est là, pensa Kurono.

Kurono avait voulu taquiner Nene face à son jugement. Habituellement, il y avait eu trop de moments où Nene n’était vraiment pas mignonne. Mais elle n’allait pas le dire à la personne elle-même.

« Quoi qu’il en soit, Nangou-sensei, pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui ? » demanda Kurono.

Ignorant totalement l’indignation de Nene, « Ne m’ignore pas ! », Kurono avait demandé ça à Nangou. C’était juste par politesse, car Kurono pouvait déjà deviner les grandes lignes de la raison pour laquelle il était venu ici.

« Je suis bien sûr venu ici pour voir la grande performance de Touka. Cependant, ce serait tout à fait correct d’attendre le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée pour cela, mais j’ai dû me présenter aujourd’hui puisque son adversaire est un Kurogane, non ? » demanda Nangou.

Comme je le pensais, pensa Kurono.

En effet, Nangou était le professeur de Touka en même temps qu’il était celui de Nene. Il avait vu la vivacité d’esprit de Touka qui avait suivi un ancien style, et lui avait ensuite enseigné son propre style d’épée. La signature actuelle de Touka, Raikiri, était aussi un arrangement de la technique du vieil homme, Otogiri [2], pour son usage. Et la raison encore plus importante que ça était ―.

« Hehehe. C’est bien parce que c’est le rival de toute une vie de l’honorable Nangou-sensei né à la même époque, le grand héros Ryouma Kurogane, n’est-ce pas ? Il serait naturel de s’y intéresser, » déclara Akaza.

Nangou avait quatre-vingt-douze ans. C’était quelqu’un qui avait combattu aux côtés du grand héros Ryouma Kurogane pendant la Seconde Guerre mondiale, et en même temps, ils étaient rivaux. Normalement, le programme des batailles de sélection dans l’école n’était pas exposé à l’extérieur, mais cette fois-ci, le combat était présenté comme une nouvelle partout dans le Japon. S’il savait que son élève préféré et le parent de sang de son rival se battaient l’un contre l’autre, il serait naturel que Nangou se présente pour voir le résultat de ses propres yeux.

Cependant ―.

« ... Mais attendez, Nangou-sensei. Il y a une chance que le match d’aujourd’hui n’ait pas lieu. » Soudain, Akaza avait affiché un sourire répugnant sur son visage, et il avait déclaré cela.

« Quoi ? » Les sourcils de Kurono bougeaient soudainement à ces mots alors qu’elle demanda ça.

Elle avait réagi ainsi, car elle ressentait une mauvaise volonté qui ne correspondait pas au ton de sa voix. Et presque en même temps ―

 

{Voici une petite annonce pour toutes les personnes présentes. Bien que le temps soit venu pour le match entre la concurrente Touka Toudou et le concurrent Ikki Kurogane, le concurrent Ikki Kurogane n’est toujours pas arrivé dans la salle d’attente. Conformément au règlement des batailles de sélection, si le concurrent Kurogane n’arrive pas dans dix minutes, il se verra infliger une défaite par défaut pour cause d’absence, alors veuillez faire preuve de compréhension.}

 

Cette annonce s’était répercutée à l’intérieur de la salle.

« ... Si je me souviens bien, Kurogane était amené ici par le président du comité Akaza dans la même voiture, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’aller le chercher. N’était-ce pas ce que vous m’avez promis ? » demanda Kurono.

Certes, Akaza l’avait dit hier à Kurono, et il l’avait empêchée de venir chercher Ikki au siège du comité. Mais en dépit de cette conversation ―.

« Hehehehehe. Eh bien non. Je suis vraiment désolé. Je l’ai complètement oublié. Je le regrette sincèrement. Cependant, la distance entre la branche de la Ligue et ici n’est pas si loin. Une personne toute seule peut très certainement utiliser le train électrique pour venir ici, n’est-ce pas ? ... À ce propos, son état physique semblait extrêmement mauvais, alors j’espère qu’il ne s’est pas effondré raide mort en cours de route ? Hehehehehe, » déclara Akaza.

Fils de pute..., pensa Kurono.

Alors qu’un malaise bouillonnant à l’intérieur de son corps, Kurono serra ses poings congestionnés par le sang.

Une petite main avait alors pris ce poing tremblant. Il s’agissait de la main de Nene. En ce moment, elle regardait Kurono avec ses sourcils plissés, et elle disait à Kurono d’une petite voix alors que ses lèvres étaient toujours cachées derrière son éventail pliable. « Ne te fâche pas, Kuu-chan. »

Kurono était silencieuse.

« Les détails n’ont pas d’importance, puisque Kuro-bou a accepté le duel. Ce qui se passe ici n’est pas important. Les choses qui devraient être faites, elles viennent toutes après, » déclara Nene.

Nene était tout aussi énervée. Sachant cela, Kurono desserra lentement son poing.

« Ouais, c’est vrai, hein ? » murmura Kurono.

Et c’est ainsi qu’elles s’étaient toutes les deux résolues sur une chose sans même avoir besoin d’une parole. Cette bataille, qu’Ikki gagne ou perdre cette bataille n’avait pas d’importance concernant cette chose. Et cette chose était qu’elles ne laisseraient jamais ce tanuki rouge partir d’ici vivant.

Alors que ce tanuki rouge, Akaza, agissait comme s’il ne ressentait pas l’intention meurtrière des deux femmes, il regardait avec joie le ring où le match ne commençait pas. Jusque-là, tout allait bien. Le bannissement d’Ikki par la Ligue arrivait à grands pas. Si Akaza produisait le résultat qu’Itsuki désirait, alors Akaza aurait ce qu’il voulait depuis si longtemps. Itsuki avait fait une promesse ferme de promouvoir Akaza du poste de président du Comité d’Éthique au poste de président des relations publiques si Itsuki obtenait ce qu’il voulait depuis longtemps. Akaza ne serait ainsi plus jamais dans les niveaux souterrains de la branche. Il serait désormais à la surface brillante et bien visible de l’organisation. Et si cela arrivait...

Ainsi, je dirai aujourd’hui adieu à mon rôle de méchant..., pensa Akaza à ce moment-là.

Le Comité d’Éthique qui avait été fortement critiqué en tant que police secrète était un département qui avait acquis de la gloire à l’époque ou la police militaire était nécessaire. Mais les temps avaient changé et à l’heure actuelle, il n’accomplissait que de sombres besognes. Les individus décents ne voudraient jamais se languir dans l’obscurité de ce genre de poste. Akaza était également ainsi, donc...

C’est regrettable, mais je vais définitivement écraser Ikki-kun, pensa Akaza.

Pour ce résultat, tout irait bien même si Ikki mourait. Selon lui, ce n’était pas même comme si c’était sa responsabilité si cela arrivait.

Notes

  • 1 Tanuki : Le bake danuki (化け狸), plus connu en Occident sous le nom de tanuki (タヌキ ou ) est, dans la mythologie japonaise, un des yōkai (esprits) de la forêt, inspiré du chien viverrin, une sous-espèce de canidés ressemblant au raton laveur et également parfois confondu avec le blaireau, auquel les Japonais attribuent des pouvoirs magiques. Maître des déguisements, il est réputé pouvoir changer de forme à volonté. Les tanuki sont souvent représentés portant un chapeau de paille et une gourde de saké, avec un ventre rebondi qu’ils utilisent comme un tambour et des testicules de grande taille, ce qui donna naissance à des dessins et des légendes humoristiques.
  • 2 Otogiri : 音切 « Son tranchant »

***

Partie 7

La conscience d’Ikki était en plein dans un blizzard. Dans cette neige incessante, tout en se recroquevillant, il se souvenait de ses débuts. Ce jour-là, exactement de la même manière, c’était quand il était gelé jusqu’aux os. C’était là où l’Ikki Kurogane qui existait actuellement avait commencé sa vie.

En rencontrant Ryouma Kurogane, il était né du fait qu’on lui avait dit pour la première fois que c’était une bonne chose de croire en lui-même et d’en être heureux et fier. Plusieurs mois plus tard, Ryouma était mort de vieillesse, mais les mots qu’il avait laissés derrière lui étaient restés vivants à l’intérieur d’Ikki. Et Ikki avait décidé qu’un jour, il deviendrait également une personne qui transmettrait ces mots à quelqu’un comme lui qui se recroquevillait et restait immobile devant le mur du talent, et à partir de ce jour-là, il avait sans arrêt lutté contre ses propres limites.

S’il n’avait pas eu cette réunion, il n’existerait pas aujourd’hui. La rencontre avec Ryouma était quelque chose dont Ikki était fier. Cependant ―.

 

« Cette rencontre était-elle justifiée ? » Une voix identique à la sienne lui murmura quelque chose à l’oreille.

 

Cela avait continué. « Cette rencontre t’a-t-elle apporté autre chose d’autre qu’une agonie et la solitude ? »

Peu à peu, des scènes du passé étaient apparues dans l’esprit empli de confusion d’Ikki.

― Pendant l’école primaire. Il se voyait lui-même alors qu’il était un enfant, balançant continuellement Intetsu tout en saignant des mains alors que sa peau était à vif. À cette époque, est-ce qu’il avait fait ce qu’il fallait faire ? Et il ne savait même pas s’il était vraiment devenu fort. À cette époque où il ne savait rien, il avait appris à manier l’épée à partir des illustrations des livres de référence qu’il avait pu récupérer à droite et à gauche. Peu importe à quel point il avait atteint ses limites, il n’y avait personne pour l’instruire ou le conseiller. C’est pourquoi il avait souvent jeté un coup d’œil furtif sur les enfants de clan depuis un buisson à la limite du terrain. Et après ça, il les avait continuellement imités. C’était... empli de solitude, et cela, il s’en souvenait parfaitement. La douceur et la rigueur affichées aux autres enfants par les instructeurs à l’épée qui étaient venues à la maison Kurogane, il ne l’avait lui-même jamais ressenti à son égard, et il avait ressenti cette douleur quant à ça qu’il le veuille ou non.

― Ce qui était ensuite arrivé dans son esprit, c’était une scène qui se déroulait dans un dojo. Ikki, qui était au collège, s’était rendu dans un dojo afin d’acquérir de nouvelles techniques. Finalement, il y avait eu un affrontement. Un combat en tête-à-tête. Même si cela devait être fait selon certains accords, à l’instant où le signal de départ du match avait été donné, d’autres disciples s’étaient jetés sur lui puis ils l’avaient tous frappé en même temps, et il avait été longuement tabassé alors qu’il se tenait sur le sol de ce lieu en boule.

« Prends ça comme une leçon de notre part. Nous nous assurerons que tu ne viennes plus jamais te moquer ainsi d’un dojo en agissant de la sorte ! »

Et en disant cela, le président du club du collège qui était l’adversaire d’Ikki avait pris la main d’Ikki et avait brisé le petit doigt en utilisant toutes ses forces. Tout en gloussant, il avait fait la même chose avec les autres doigts d’Ikki. Il n’y avait jamais eu personne pour aider Ikki. Pendant que tout le monde riait en s’amusant de sa douleur, chaque doigt avait été brisé. La douleur et la peur d’être maltraité à ce moment-là avaient été gravées dans sa mémoire même encore aujourd’hui.

― La dernière scène qui était apparue dans son esprit s’était... déroulée il y a un an.

« Hey hey. Tu sais, le fait de ne pas résister ne prouvera nullement ta force aux autres. T’en rends-tu bien compte ? Moi, Le Chasseur, j’ai dit que je serais personnellement ton adversaire afin de t’aider. Ainsi, tu devrais contre-attaquer dès maintenant ! »

Lui, qui avait été couvert de blessures par les attaques de Kirihara, était actuellement dévisagé par les yeux froids des enseignants et par les moqueries de toutes les personnes présentes. Personne ne l’avait aidé ce jour-là.

Et ―.

« Désolé, Kurogane-kun. Je ne peux plus rester ami avec toi. »

Il s’agissait des paroles de son seul ami qui s’était finalement éloigné de lui ce jour-là...

― La voix qui ressemblait à sa propre voix lui murmura alors quelque chose.

« Et maintenant, tu es sur le sol dans ce genre d’endroit. Et tout cela n’est arrivé que parce que tu voulais prouver les paroles irresponsables de Ryouma Kurogane. Tu es exactement comme Père le disait. Si une personne vit selon ses moyens, ce genre de chose n’arriverait jamais. Tu ne te traînerais jamais sur ce chemin avec ce corps mourant en essayant de griffer le sol jusqu’à arriver à l’endroit où tu te battras jusqu’à obtenir une mort certaine. Un désir au-delà de tes moyens ne peut que te rendre malheureux. Pour les individus, il existe des domaines qui correspondent parfaitement à chacun d’entre eux. Pour ceux qui en veulent plus, il n’y a que douleur et solitude. Alors ? En as-tu eu assez ? Alors, sois raisonnable et repose-toi. L’absurdité d’un défunt n’a pas à te contraindre pour toujours. Si tu te laisses simplement t’endormir ici, tout sera réglé. Les paroles de Ryouma Kurogane ne te tourmenteront plus jamais. Alors ― »

 

Repose-toi, c’est tout.

 

Oui, c’est vrai. Il devrait tout simplement se reposer. S’il continuait ainsi, il n’y aurait que de l’amertume dans sa vie. S’il fermait les yeux, il serait désormais heureux. Il serait sûrement heureux et il l’avait parfaitement compris.

Il avait... compris... tout ça... mais... ―.

« Ahhhh AAAHHHHHH ! »

 

Un rugissement avait d’un coup jailli hors de sa gorge, et Ikki avait relevé son corps loin de la surface de l’asphalte. Et pas à pas, il avait avancé. À chaque pas, il avait intensifié sa foulée, et il avait continué à travers le blizzard en remontant la pente.

« Arrête-toi, c’est tout. Pourquoi continues-tu à te faire du mal ? » La voix lui avait posé cette question.

La réponse à cela, Ikki lui-même ne la connaissait pas. Avec son esprit confus et ses souvenirs, il ne pouvait pas conserver clairement une seule pensée ou un souvenir.

Mais ― depuis un certain temps, quelque chose se reflétait continuellement dans sa conscience.

 

Des flammes... rouges.

 

Cela se balançait doucement, répandant à chaque mouvement de l’incandescence. Il s’agissait de cheveux roux ayant la forme des flammes.

À qui appartenaient ces cheveux ? À qui était ce dos ? Pour l’instant, Ikki ne s’en souvenait même pas.

Mais chaque fois qu’il apercevait une image fugace de cette scène, son cœur ne pouvait s’empêcher d’être remué. Même s’il ne savait pas qui c’était, par le simple fait que ses cheveux se balançaient devant lui, la chaleur présente dans son corps gelé surgissait en lui, et son corps qui avait utilisé toute son énergie avait été stimulé au-delà de ses limites.

« Repose-toi. Quelqu’un d’aussi désespéré que toi sera automatiquement vaincu par cette Raikiri et tu mourras. Alors, pour quelle raison veux-tu aller là-bas alors que tu perdras automatiquement ? Que peux-tu donc bien faire alors que tu es dans un tel état ? »

Ikki lui-même ne savait pas quoi répondre à ça. En ce moment, Ikki ne savait pas ce qu’il essayait de faire, ni même où il allait.

Cependant ―

Ahh, cependant ―, pensa Ikki.

Il y avait une chaleur qui brûlait dans sa poitrine. En ressentant cela, Ikki ne se souvenait que d’une unique chose.

J’ai fait une promesse, pensa Ikki.

 

« Pour... allez... aussi haut... chevalier... »

 

Bien qu’il ne se souvenait pas tout à fait du contenu, il savait parfaitement qu’il s’agissait d’un vœu auquel il tenait fermement, et qu’il avait été fait à une personne chère à son cœur.

Ce n’était pas tout. Il pouvait entendre une voix. Ce qu’elle disait, il ne pouvait pas le dire. Mais cette voix familière produisait en lui une grande agitation qui le poussait à aller de l’avant, peu importe les difficultés.

Alors, ― je dois y aller..., pensa-t-il.

Il s’agissait de la réponse d’Ikki. Et face à cette réponse, la chose qui lui avait lancé des railleries lui avait déclaré une phrase emplie de dégoût.

« C’est comme ça ? Jusqu’au bout, je vois que tu vas continuer à souffrir, » sur un visage noirci, il affichait un sourire tordu. « Cependant, tout ce que tu fais est futile. »

Et à ce moment-là

Ah...

Au moment exact où il avait atteint la porte principale de l’Académie Hagun, les genoux d’Ikki avaient cédé, et son corps était tombé en l’avant vers le sol. Quelle que soit la détermination d’Ikki, son corps avait déjà atteint depuis longtemps ses limites. Il ne pouvait pas aller plus loin ainsi. Il ne pouvait plus se lever. Il s’agissait là de la limite de la personne nommée Ikki Kurogane.

« Tu es fini ! T’en rends-tu compte ? » déclara la voix qui le reliait.

Le corps d’Ikki tombait en ce moment comme une marionnette dont les cordes avaient été coupées d’un coup, et ce corps allait s’écraser durement sur le sol. Et cette fois-ci, ce serait un sol contre lequel il ne pourrait plus s’arracher une seconde fois.

― C’est ce qui allait arriver...

Cependant, au moment où il était tombé.

Avec un *bruit sourd*.

Des bras emplis d’une chaleur et de force, mais agissants avec une douceur avaient attrapé son corps en pleine chute.

Et en plus de ces bras forts, une voix tamisée et tremblante avait déclaré quelque chose. « ... Bienvenue, Onii-sama. »

Cette douce voix sonnant comme le son d’une clochette lui fit surgir dans son esprit le souvenir d’une personne bien particulière en provenance des souvenirs qui s’émiettaient lentement en lui. Il s’agissait du souvenir de la seule petite sœur qu’Ikki chérissait. Et son nom était ―.

« Shizu... ku... »

***

Partie 8

Shizuku, qui avait attrapé dans ses bras le corps d’Ikki alors qu’il était en train de s’effondrer, lui parla d’une voix enrouée. « ... Hier soir, j’ai entendu ce que Touka-san a dit, et ces mots ont été présents dans ma tête pendant tout ce temps. »

Elle parlait du fait de savoir si elle devait arrêter ou non son frère.

En parlant des sentiments honnêtes de Shizuku, elle pensait qu’elle voulait l’arrêter. Ce qui s’était passé était déjà bien assez de son point de vue superficiel. Son frère s’était déjà battu plus qu’il n’en fallait. Elle ne voulait plus que son frère soit blessé. Elle ne voulait plus que son frère subisse des expériences aussi amères. Elle pensait qu’il devait arrêter d’essayer de devenir chevalier, et qu’il devrait simplement rentrer à la maison Kurogane avec elle. Pour son frère, cela pourrait être une prison, mais elle serait là pour son frère. Elle-même pouvait donner de l’amour à son frère en tant que mère, sœur, amie et amoureuse. Elle pouvait donner à son frère ce qu’il voulait. Par conséquent... elle devrait laisser son frère se reposer.

« ... Mais même si je pense cela, je ne peux m’empêcher d’hésiter à t’arrêter, Onii-sama. Parce que, Onii-sama, quand tu es dans cette école, tu ris comme si tu étais vraiment heureux, » déclara Shizuku.

Au cours de toute la période de temps qu’il avait passé dans la maison familiale, cela aurait été quelque chose d’inimaginable. Oui, il avait bel et bien souri à la jeune et immature Shizuku à cette époque, mais il n’avait jamais souri, et cela même pas une seule fois, pour lui-même. Le visage souriant que son frère avait obtenu peu à peu pour lui-même n’avait obtenu qu’ici. Et quand elle pensait à ça, elle s’était dit qu’elle ne pouvait pas le faire, elle ne pouvait pas lui retirer ça et cela, quelle qu’en soit la raison.

 

« Alors je vais faire un pari. Onii-sama, maintenant que tu es venu ici par ta propre volonté — je t’enverrai le battre avec les plus grands encouragements que je puisse t’offrir, » déclara Shizuku.

En même temps que les mots de Shizuku se firent entendre — une vague d’agitation avait surgi depuis derrière elle.

 

« C’est vrai, Senpai ! Si c’est vous, alors vous gagnerez ! »

« Le match n’a pas encore commencé ! Alors, dépêchez-vous ! »

« Kurogane-kun ! Il ne vous reste plus que quelques pas jusqu’à l’arène ! Alors, faites de votre mieux ! »

« Ikkki-kuuuuun ! Bats-toi — !! »

« Juste une dernière fois ! Montrez-nous ce que vous valez ! »

 

Il s’agissait des acclamations que Shizuku avait rassemblées afin d’aider son frère. Amis, camarades de classe, élèves, anciens adversaires — beaucoup d’étudiants attendaient l’arrivée d’Ikki à la porte principale.

Et face à Ikki, qui avait affiché un visage indiquant clairement qu’il ne pouvait pas croire ce qu’il voyait, Shizuku avait parlé. « Onii-sama. Dans ce groupe, personne n’a rien demandé. Parce que pour nous tous, nous pouvons facilement imaginer ce qui s’est passé pour te pousser à être dans une telle situation. Mais ne l’oublie pas. Onii-sama, tu n’es certainement... pas tout seul. Au début, tu étais peut-être seul. Ce temps aurait pu être très... oui, vraiment très long. Mais en ce moment, toutes ces personnes te soutiennent. Même si Stella-san et Alice ne sont pas là à cause de leurs propres matchs, ils te soutiennent et ils prient pour ta victoire. Toi, Le Pire, tu es le héros de chacun de nous. »

Alors...

« S’il te plaît, bats-toi et s’il te plaît, gagne ! »

***

Partie 9

Les acclamations de Shizuku et des autres... elles... avaient certainement atteint la conscience d’Ikki qui était seul dans le blizzard. Ikki, encore avec sa vision floue, l’avait confirmé avec assurance.

« S’il te plaît, bats-toi, et s’il te plaît, gagne ! » Sa petite sœur aux cheveux argentés était là.

« Senpai, je vais publier un article spécial sur toi dans le prochain bulletin de presse, donc tu ne peux absolument pas perdre ! S’il te plaît, gagne ! » Son adorable camarade de classe à lunettes était là.

« Kurogane-kun. C’est un moment critique, vous savez ! » Il y avait là une grande et belle étudiante plus âgée.

« Sensei a foi en vous. Vous n’êtes pas un garçon qui perdrait dans ce genre d’endroit, » déclara Oreki.

« La présidente du Conseil des Étudiants est ridiculement forte, mais tu as gagné contre moi. Alors, montre ta force ! »

« Oui, tout comme elle l’a dit. »

« Ikki-kun ! Nous croyons sincèrement que vous allez gagner ! »

Les autres élèves à qui il avait enseigné l’art de l’épée, ainsi que ses camarades de classe supérieure qui l’avaient aidé étaient là. Il y avait aussi ses camarades de classe avec qui il avait étudié. L’enseignante qui l’avait laissé entrer dans l’académie se tenait également sur le devant. Et il y a également les dignes opposants contre lesquels il avait concouru pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Beaucoup de gens criaient en ce moment le nom d’Ikki et face à ce spectacle, une conviction bien spécifique était née à l’intérieur d’Ikki.

Ah ! Enfin, je comprends, pensa Ikki.

La chose soutenant son corps qui avait déjà été poussé au-delà de ses limites, il avait enfin compris ce que c’était. C’était leur voix et leurs espoirs.

Cela provenant des personnes qui l’aimaient, des personnes qui l’admiraient, mais cela venait également — des personnes dont il avait dérobé les rêves. Par rapport à toutes les personnes qui étaient rassemblées ici en ce moment, chacune d’entre elles confiait une certaine forme d’espoir à Ikki. C’est pour cela qu’elles appelaient toutes Ikki. Et ces voix et ces espoirs poussaient Ikki à aller de l’avant.

Depuis qu’Utakata lui avait dit qu’« Entre vous deux, le poids de la responsabilité que vous portez est différent », il pensait qu’il n’avait rien de présent sur ses épaules et dans son épée, mais c’était clairement une erreur d’avoir pensé ça. Actuellement, ses propres limites avaient été dépassées, et Ikki était à peine conscient de sa propre existence, mais les choses qui reposaient maintenant sur ses épaules étaient les désirs qui lui étaient confiés.

 

À un moment donné, je suis devenu ce genre de personne..., pensa Ikki.

 

Dès qu’il avait acquis cette conviction, Ikki avait ressenti le feu qui brûlait dans son cœur. *Babump, babump*, le sang qui circulait à l’intérieur de son corps s’était réchauffé et ses forces lui étaient revenues. Ses pensées brisées et ses souvenirs s’étaient rassemblés pour revenir à leur forme originale, et sa conscience s’était éclaircie d’un coup.

― Il se battrait. Bien sûr qu’il le ferait. Si des espoirs lui étaient confiés, il ne pourrait jamais abandonner de son propre gré.

Et plus que tout, il avait quelque chose qu’il avait fait avec cette fille aux cheveux en forme de flamme qui n’était pas là ― une promesse faite à Stella.

« Allons-y ensemble, tous les deux, aussi haut que les chevaliers peuvent aller. »

En cet instant, il pouvait s’en souvenir clairement, de ce précieux vœu. Pour y parvenir, il ne pouvait pas laisser les choses s’arrêter ici !

« ... Merci, Shizuku. Kusakabe-san. Ayatsuji-san. Tomaru-san. Saijou-san. Oreki-sensei. Et vous tous ici, » déclara Ikki.

― À un moment donné, le blizzard avait pris fin.

En remerciement, Ikki s’était séparé de Shizuku et avait continué à marcher avec ses propres pieds. Avant maintenant avec la tête haute obtenue grâce à la force que tout le monde lui avait apportée, il s’était avancé vers le lieu de sa bataille décisive.

Son cœur n’était plus inquiet.

« Quelqu’un d’aussi désespéré que toi sera simplement vaincu par cette Raikiri. » Face aux mots que son être faible à l’intérieur d’Ikki avait prononcés, il pourrait maintenant répondre très clairement.

― Être vaincu ?

Ils étaient chargés du même poids, et ils étaient des chevaliers de statut égal. Il ne savait pas s’il pouvait gagner. En vérité, il s’agissait d’une ennemie redoutable. Était-elle un adversaire qu’il pouvait vaincre avec cette condition physique ?

Plus il y pensait, plus il pouvait voir des désavantages, et il y avait seulement cela de son côté. Mais il ferait la seule chose qu’il pourrait faire, parce que pour le bien de tous ceux qui lui avaient donné la force d’avancer pas à pas, il avait le devoir de le faire.

« Eh bien, j’y vais..., » déclara Ikki.

À ce moment-là — .

 

« Ikki !! »

 

Une voix résonna alors haut et fort dans l’air d’été. Elle était très forte, et magnifique — une voix plus belle que les notes de n’importe quelle musique.

***

Partie 10

« Stella ! » cria Ikki.

« Dieu merci... Je suis arrivée à temps... ! » après qu’elle ait crié tout en se précipitant pour se placer devant lui, la fille aux cheveux ardents avait toussé alors qu’elle respirait bruyamment.

En réaction à cette arrivée, Shizuku avait fait entendre sa voix emplie de surprise alors qu’elle se tenait derrière Ikki. « Quoi — S-Stella-san ! En ce moment, tu devrais être au milieu de ton match... ! »

Oui, telle était la raison de la surprise de Shizuku. Stella était également candidate pour être représentante au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, car elle avait été invaincue jusqu’à son dernier match. Elle était dans la même situation qu’Arisuin qui n’était pas venu jusqu’à cet endroit, et donc elle était quelqu’un qui devrait être en train de mener un match en ce moment. Mais malgré ça, que faisait-elle ici ?

Stella n’avait pas répondu par des mots.

Au lieu de le faire, elle l’avait démontré par l’action.

 

 

Elle avait pris quelque chose et l’avait placé devant les yeux d’Ikki en le poussant pour qu’il le voie bien. Puis, seulement après avoir fait ça, elle lui avait dit ceci. « Ikki, comme je te l’avais promis, je suis maintenant une représentante pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! »

La chose que Stella avait fait apparaître devant les yeux d’Ikki était une médaille qui prouvait qu’elle était une représentante de l’Académie Hagun.

C’est vrai, elle avait déjà fini son match. Elle avait fait ça en réalisant le record du match fini le plus rapidement des batailles de sélection avec un KO à trois secondes après le coup de sifflet, et cela contre un adversaire qui était tout aussi invaincu qu’elle. Tout cela avait été fait... pour être à temps pour ce moment précis.

Elle y avait pensé pendant tout ce temps. Elle réfléchissait à ce qu’elle devrait faire. Elle voulait trouver ce qu’elle pouvait faire pour le bien d’Ikki qui se battait seul. Et la réponse qu’elle avait élaborée avait été de protéger le vœu qu’ils avaient fait. Elle devait le protéger et sortir afin de l’accueillir. Il savait que cela deviendrait certainement du courage pour lui qui le soutiendrait. Alors...

« Alors Ikki, tu gagnes aussi ! Et allons-y ensemble après ça ! Allons aussi haut que les chevaliers peuvent aller ! »

En entendant ces mots, Ikki avait senti les coins de ses yeux se réchauffer. Bon sang, sa bien-aimée est... une fille vraiment merveilleuse. En encourageant celui qui avait déjà utilisé toute son énergie, et en lui permettant non seulement d’aller jusqu’ici, elle était venue et elle lui avait également apporté une chose ayant une valeur encore plus grande en cet instant. Elle avait réalisé pour lui quelque chose de vraiment puissant.

Je suis amoureux d’elle. Et je sais que c’est quelque chose dont je suis fier, pensa Ikki.

Dans ce cas, il devait prouver de toutes ses forces qu’il la méritait. Il devait faire ça pour ne pas être comparé défavorablement par rapport à cette fille forte, et pour pouvoir devenir fier de lui-même.

— Pour faire ce qu’il était le seul à pouvoir faire.

Cet esprit faible qui avait été présent en lui jusqu’à maintenant, elle l’avait dispersé de lui en quelques mots. C’est pourquoi il avait alors changé les mots qu’il avait laissés à toutes les personnes qui étaient rassemblées autour de lui.

Il n’allait plus jamais dire : « Alors, je vais y aller. »

Mais à la place, c’était devenu : « Je vais gagner ! »

***

Partie 11

« D’accord, je vois. Je comprends. Merci de m’avoir informé. »

Après avoir effectué des remerciements envers son correspondant, Utakata avait retiré le terminal étudiant de son oreille. Et il avait annoncé à Touka qui était assise sur une chaise dans la salle d’attente, les yeux fermés et sa concentration renforcée.

« Un message de Renren... Kouhai-kun est venu, » déclara Utakata.

« ... Je vois, » Touka répondit brièvement et elle pencha la tête.

Parce que ses cheveux pendants cachaient ses yeux, Utakata ne pouvait pas deviner ses sentiments. Ikki était venu jusqu’ici. Face à cela, même si Touka avait voulu l’éviter, qu’est-ce qu’elle allait — .

« ... Ha ha ha. »

À cet instant, Utakata avait senti les poils de tout son corps se dresser sur tous son corps. Les lèvres de Touka s’étaient tordues de joie. Et avec des crépitements, l’excitation de Touka avait électrifié l’atmosphère, donnant naissance à la foudre. Face à cette vue, Utakata avait dégluti.

... Son commutateur a été totalement inversé, pensa-t-il.

Il n’avait plus vu Touka comme ça depuis le combat avec Moroboshi lors du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée l’an dernier.

Oui, l’inciter à ne pas se battre était la douceur de Touka lors qu’elle s’inquiétait du corps de ses camarades de classe. Mais... dans ce monde de bataille, on ne pouvait pas atteindre les sommets des quatre meilleurs du pays avec douceur. La brutalité et la férocité qui submergeait l’ennemi dans une mer de sang étaient également l’un des côtés de cette fille.

En général, elle ne montrait que rarement ce côté-là..., pensa-t-il.

Mais hélas, Ikki avait fait ressortir le sérieux de Touka. La dignité du garçon nommé Ikki Kurogane avait fait que Touka le reconnaisse comme un ennemi redoutable. Touka telle qu’elle était maintenant n’aurait probablement jamais été indulgente avec lui. Elle se précipiterait sans doute vers Le Pire à moitié mort. Ikki n’avait déjà pas une chance sur dix mille de gagner.

« Concurrente Touka Toudou. Le match va bientôt commencer, alors veuillez vous rendre à l’entrée. »

« ... J’y vais, Uta-kun. »

Se levant lentement de la chaise, Touka passa par la porte qui reliait à la porte d’entrée. Utakata, qui avait vu son dos rempli à ras bord de volonté, avait ressenti de la sympathie pour l’adversaire au bord de la mort qui n’avait d’autre choix que de la combattre à son maximum alors qu’elle était pleinement excitée par l’envie de se battre.

C’est pitoyable, mais essayez de le considérer comme le chagrin apporté par la malchance — Le Pire, pensa-t-il.

***

Partie 12

{Bon, bon ~ pour toutes les personnes présentes. Désolée de vous avoir fait attendre un moment. Mais maintenant — le dernier match pour les représentants du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée va commencer ! De la porte rouge, nous pouvons voir Raikiri qui est restée invaincue dix-neuf fois sur les dix-neuf matchs dans lesquels elle a concouru ! Notre présidente du Conseil des Étudiants nous a démontré une force écrasante qui lui a permis de gagner sans même subir une égratignure. Dans les annales de l’Académie Hagun, il s’agit du jamais vu. Voilà à quel point nous pouvons l’acclamer quant à sa performance toujours aussi brillante ? Elle est la fierté de Hagun ! Notre étoile brillante ! Pour que cette belle étoile continue sur la route de la gloire vers son dernier Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, elle est venue sur ce champ de bataille ! Il s’agit de la candidate de troisième année Touka Toudou, la Raikiri ! En ce moment, avec l’anticipation de tout le monde sur ses épaules, elle est sur le ring pour cette bataille !}

Touka se tenait sur le ring. Avec sa tête droite et fière, sa silhouette debout regardant la porte bleue était assurément majestueuse.

« Une concentration vraiment incroyable, n’est-ce pas ? Rien que depuis là, je sens des décharges se répandre sur ma peau, » déclara Stella.

Même pour Stella qui regardait de loin, la puissance issue de cette volonté lui avait été pleinement transmise.

Cependant, Shizuku, qui avait été auparavant en présence de la force de Raikiri, n’avait pas seulement ressenti cela alors qu’elle était sur le siège à côté de la princesse. Au moment où Touka était apparue sur le ring, un frisson de terreur avait traversé tout son corps. Elle ressentait une peur qui lui donnait envie de détourner les yeux.

Cependant — Shizuku n’avait nullement détourné les yeux. En étreignant ses épaules frissonnantes, elle avait enduré l’envie de fuir et avait regardé le terrain.

« Shizuku, vas-tu bien ? » demanda Stella.

« ... Sincèrement, je ne vais pas bien, mais comme Onii-sama se bat, il n’y a aucune chance que je quitte cet endroit. Je verrai ce match, jusqu’à la fin et cela, peu importe le résultat, » répondit Shizuku.

 

{Et de la porte bleue, une autre personne qui est également invaincue en dix-neuf batailles arrive maintenant. Mais c’est inattendu pour lui de marcher sur le même chemin que Raikiri ! Sans avoir pris personne comme partenaire, sans avoir obtenu la reconnaissance de qui que ce soit — il est le loup solitaire qui a été abandonné dans les profondeurs de la terre. Mais... il a rampé malgré tout ! Contre la Princesse Écarlate ! Contre Le Chasseur ! Contre le Grande Coureuse ! Soufflant faces aux plus célèbres chevaliers de Hagun l’un après l’autre ! Il n’y a pas une seule personne dans tout Hagun qui ne connaît pas son nom ! Le plus fort Rang F qui fait la fierté de Hagun ! Le candidat de première année Ikki Kurogane, Le Pire ! Avec ses crocs pointés vers le ciel, il est maintenant sur cette scène de bataille pour dévorer une étoile !}

 

Et après cela, Ikki était devenu visible après qu’il ait franchi la porte bleue. Faisant face au champ de bataille avec des pas solides sans même paraître à moitié mort, Ikki maintenant son dos droit et digne alors qu’il affrontait Touka.

Cependant — .

« Qu’est-ce que c’est ? ... L’ambiance n’est-elle pas différente des autres fois ? »

« Oui... même si son visage est le même que d’habitude. »

« En le regardant, j’ai un sentiment terrifiant... »

Face à la silhouette d’Ikki qui devrait être la même que d’habitude, le stade était en plein émoi. Même si les mots ne sortaient pas de leur bouche, chacun ressentait quelque chose de différent dans sa posture debout. Et parmi eux, il y avait quelques personnes qui avaient parfaitement identifié ce que c’était.

« Oh ho ? Est-ce l’adversaire de Touka ? Je vois... n’est-il pas fort ? » demanda Nangou.

« Nangou-sensei, voyez-vous cela ? » demanda Kurono.

« Très certainement. Il présente une expression extrêmement tendue. Ce jeune homme est même parfaitement prêt à mourir ici, n’est-ce pas ce que vous ressentez également ? Même le public est submergé par sa détermination. Je ne savais pas qu’un homme comme ça existait chez les Kurogane, mais... selon moi, ça devient un match plutôt intéressant, » répondit Nangou.

« Est-ce que c’est si ~ ? Ce n’est peut-être pas sur son visage, mais les traces occasionnées par la fatigue sont très profondes. Kuu-chan, avec son état de santé, a-t-il une chance de défier Touka et de gagner ? » demanda Nene.

« Hehehehe. Qu’il y en ait ou non, il n’a pas d’autre choix que de la défier, vous savez ? Quelle qu’en soit la raison, c’est un duel, » s’immisça Akaza.

Ne tenant pas compte de la perturbation d’Akaza sur le côté, Kurono se couvrit le visage et répondit. « ... En toute honnêteté, sa situation est très mauvaise. Il peut probablement frapper correctement avec son épée une ou deux fois... Mais c’est pourquoi Kurogane agira avec prudence. Je pense qu’il connaît probablement déjà la façon dont Raikiri veut l’abattre. »

« Hmm ? Même des choses comme la façon dont Raikiri va l’abattre ? » demanda Akaza en ricanant.

Elle songeait à l’ignorer à nouveau pendant une seconde, mais le fait d’avoir ce tas de questions de l’homme huileux donnait aussi un mauvais pressentiment. Parce qu’elle le pensait, Kurono l’expliqua à Akaza qui se tenait de l’autre côté du chemin.

« ... Raikiri est une technique d’épée rapide. Il s’agit d’une technique qui ne peut pas attaquer si l’épée n’est pas dans son fourreau. En entrant et sortant par de fins mouvements répétitifs dans la portée d’attaques de son utilisateur, cela peut rendre inutile le Raikiri de Toudou ou d’autres Arts Nobles. Et dans le cas où elle dégaine son épée, si dans cet instant Raikiri ne peut pas être activée, alors cette technique est rendue inutile. La seule chance pour que Kurogane puisse gagner serait de le faire à ce moment-là... Cependant, afin de créer cette chance, il doit contrôler la situation dans une bataille d’attrition alors que son corps est dans un tel état, » déclara Kurono.

Ce fut une bataille désavantageuse. Mais d’un autre côté, s’il cherchait la victoire avec impatience, les chances de succès étaient vraiment nulles. Son adversaire était quand même Raikiri, qui se vantait d’être invincible au corps à corps. S’il plongeait franchement dans la bataille, il ne faisait aucun doute qu’il serait la proie de l’atout de Raikiri. Et parce que l’Ittou Shura d’Ikki qui regroupait de nombreuses années de renforcement corporel, n’était toujours pas suffisant pour percer le Raikiri, il ne pouvait pas l’utiliser. Pour cette raison, il n’y avait qu’une bataille d’attrition qui soit à sa portée. Il s’agissait de la même opinion que celle qu’avait en ce moment Nene.

Mais — il y avait un chevalier avec un point de vue différent présent à côté d’eux.

« Hohoho, je vois. Kurono-kun, tu vois ce match sur une bataille d’attrition ? » demanda la voix d’un homme âgé.

Il s’agissait de Nangou. Les yeux aiguisés de faucon à l’intérieur de ses paupières ridées brillaient d’un regard aiguisé, alors qu’il parlait. « Pour ma part, je vois clairement que cette bataille sera décidée d’une seule frappe. »

 

Dans les tribunes extérieures, les spectateurs devenaient bruyants devant les deux personnes présentes sur la scène.

Face à ce bouleversement, à l’intérieur du ring, Touka avait laissé sortir quelques mots face à Ikki. « Kurogane-kun. Je dois m’excuser auprès de vous. »

« ... Vous excuser ? » demanda Ikki.

« J’ai pensé tout ce temps que vous ne devriez pas venir ici aujourd’hui, » déclara Touka, « En pensant cela, j’ai supplié votre sœur de faire en sorte que vous ne veniez pas. Mais... même si j’ai fait une telle chose hypocrite, la fille que je suis... quand je vous vois devant mes yeux en ce moment, je ne peux m’empêcher de désirer ce combat... ! »

Ikki était resté silencieux.

« Kurogane-kun, je sais que vous êtes couvert de blessures en ce moment, » continua Touka. « Je vois à quel point vous êtes fatigué. Mais je ne peux pas m’empêcher d’être excitée. Depuis le moment où je vous ai rencontré, j’ai toujours pensé que — je voudrais me battre contre vous ! »

Alors que ce petit bavardage continuait, un sourire avait grandi sur son visage, puis elle avait pris position. Un éclair avait traversé l’air, et cet éclair avait recouvert la main de Touka, prenant la forme de Narukami. Elle avait un visage qui disait qu’elle ne pouvait plus attendre que le match commence.

Face à cela, Ikki Kurogane avait répondu — . « — À propos de ça, je pense la même chose. »

En annonçant cela, il avait lui aussi invoqué son épée japonaise noire bien-aimée dans la main droite. En effet. Il pensait aussi depuis qu’il l’avait rencontrée à propos d’une certaine chose. Lequel d’entre eux était le plus fort ? Il savait qu’il devrait probablement un jour se battre contre cette personne. S’en inquiétant parfois, il avait même parfois été pris dans un brouillard intangible. Mais pour l’instant, il avait vu qu’elle était très directe quant à ses désirs.

« En tant que chevaliers présents en ce lieu, ni vous, ni moi, ni les individus qui nous poussent en avant ne voudrions voir une seule épée se balancer dans la honte. Alors je vous promets ceci » en disant cela, Ikki avait levé l’épée qu’il tenait dans une main et avait placée sa pointe vers la direction de Touka.

 

« Avec ma grande faiblesse, je briserai votre invincibilité... ! »

 

Il avait juré qu’il gagnerait contre elle avec certitude. Bien sûr qu’il le ferait, car après tout, il s’agissait de la raison pour laquelle il était venu ici.

{Les deux grands rivaux ont échangé quelques mots, et ont fait apparaître leurs Dispositifs qui sont désormais fermement dans leur main. La fille qui se dirige vers le sommet, et le garçon qui rampe d’en bas. Qui est vraiment le plus fort ? Avec le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée en jeu, le dernier combat va commencer ! Tout le monde, s’il vous plaît, applaudissez-les ! COMMENÇONS LE COMBAT !!}

***

Partie 13

Le signal qui annonçait le lever du rideau venait à l’instant de retentir. À cet instant précis, tout le monde présent dans l’arène avait vu quelque chose qu’ils ne pouvaient nullement croire. Au même moment où la sonnerie annonça le début du match, Ikki avait fait surgir une lumière bleue hors de son corps, puis sans perdre un instant, et il avait couru vers Touka à pleine vitesse.

« Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu’est-ce qui se passe !? Le concurrent Kurogane a soudainement utilisé sa carte maîtresse, Ittou Shura ! » cria la présentatrice dans son micro.

L’intérieur de l’arène avait été agité par ce fait. Ikki avait employé Ittou Shura dès le début du match, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant.

C’était tout à fait naturel. Cette technique possédait une limite stricte quant à son utilisation d’une unique minute. Une telle technique pourrait ainsi très facilement être neutralisée en s’enfuyant tout simplement. Pour cette raison, Ikki ne l’avait jamais utilisé sans d’abord comprendre de manière exhaustive l’étendue des pouvoirs de ses adversaires.

Mais maintenant, Ikki avait abandonné cette attitude prudente. Il n’avait plus assez d’endurance pour comprendre peu à peu les capacités de son adversaire. Était-il trop pressé de décider du match à cause de cette fatigue ?

Dans tous les cas ―.

Cette décision est imprudente, Kurogane... ! pensa Kurono.

Kurono avait grincé des dents à la vue de ce qui se déroulait devant ses yeux. Selon elle, c’était un choix bien trop stupide. Tant que son corps avait encore de l’endurance, la victoire dans ce match était encore possible. La quantité du risque pourrait être réduite. Et si la situation lui devenait favorable, alors une telle tactique pourrait être envisagée, mais...

Est-ce que vous comprenez ? Votre adversaire est Raikiri ! cria Kurono à l’intérieur d’elle.

Elle était après tout l’un des quatre meilleurs du pays. Il était impossible de la battre avec une attaque suicidaire effectuée en désespoir de cause. Serait-il abattu par Raikiri, ou s’échapperait-elle avec sa vitesse fulgurante avant de le regarder s’effondrer devant sa propre stupidité ? Quoi qu’il en soit, elle ne voyait pas Ikki gagner avec ce choix. À ce moment-là, Kurono et Saikyou, qui regardaient le match en même temps, affichaient des expressions sombres. Il en était de même des étudiants influents comme Shizuku et Arisuin qui regardaient ça. C’était trop irréfléchi. Leurs expressions s’étaient toutes tordues en raison du chagrin. Mais parmi eux... la Princesse Écarlate, Stella Vermillion ―.

« Bon sang. Même avec ta vie de chevalier en jeu, n’es-tu pas une personne impossible, Ikki ? » murmura Stella.

Et elle avait légèrement souri, car elle avait tout compris de son côté.

Pourquoi Ikki avait-il choisi d’agir ainsi ? Raikiri allait certainement le couper avec son épée. Mais pour éviter une telle conclusion, il devait donc l’attaquer pendant l’instant que prenait le dégainage même de l’arme. C’est simplement après ça que Raikiri pouvait tuer et pas avant ça.

Si moi je le sais, alors Ikki a dû s’en rendre compte, pensa Stella.

Mais Ikki n’avait pas choisi le combat par attrition. Pourquoi ? Était-ce, car il avait jugé que son endurance ne permettrait pas cette tactique ?

Non. Ce n’était pas aussi intelligent que ça.

Stella l’avait compris, et elle avait raison. Ikki avait ―.

 

Je l’ai décidé depuis le début...

 

C’était quelque chose qu’il avait décidé depuis qu’il avait rencontré Touka. Pour le moment où il devrait la vaincre, il avait élaboré sa stratégie. Bien sûr, cela prenait en compte la capacité de dégainer son épée grâce à l’électromagnétisme, Raikiri, qui était la technique de Touka en tant que chevalier. Et lorsqu’il la défierait, comment pourrait-il gagner sans être vaincu par elle ?

En vérité, son corps avait déjà atteint depuis longtemps ses limites. Bien qu’il avait eu assez de pouvoir magique pour que le renforcement du corps avec Ittou Shura ne soit pas un problème, il ne pouvait plus utiliser plus longtemps son endurance. Il savait parfaitement qu’actuellement, il était probablement limité à une seule et unique frappe avec son épée avant d’avoir épuisé le peu de force qui lui restait.

Mais c’était bien ainsi, car c’était suffisant selon lui. S’il la frappait de toutes ses forces, alors une seule attaque suffisait pour décrocher la victoire. Il ne ferait pas semblant et il ne dépenserait pas inutilement son endurance. Il devrait tout simplement courir en ligne droite sur la distance la plus courte possible, puis il placerait tout ce qu’il avait encore maintenant en lui dans sa lame et il l’avancerait sur son adversaire ! Et ainsi, il pourrait vaincre ce qui était la fierté de Touka Toudou, son Raikiri !

Et face à Touka, qui s’était élevée au-dessus de ce lieu tourbillonnant d’intrigues, la plus grande sincérité qu’il pouvait montrer lui sera ainsi envoyée ―

Il s’agit d’un défi pour moi et vis-à-vis de moi ― !! pensa Ikki.

Quelles que soient les conditions défavorables, ce serait un match qui ne laissait pas de regrets. Il n’agirait pas en laissant sortir ses regrets vers son adversaire. Avec cet esprit placé en son cœur, rassemblant la lueur de sa vie dans son acte, Ikki avait couru vers l’avant avec le vent qui s’enroulait autour de lui.

Voyant cela ― Touka Toudou avait clairement perçu ses sentiments.

« Avec ma grande faiblesse, je briserai votre invincibilité ! »

Les paroles qu’il avait prononcées avant le match étaient vraiment sérieuses et elle s’en rendait compte.

Elle n’avait pas besoin de sa Vision Inversée pour lire les signaux en provenance du corps d’Ikki. L’âme qui s’approchait d’elle lui avait informé avec éloquence de ses intentions. Ikki Kurogane ferait une unique frappe au cours de ce match, pour ainsi décider du vainqueur. Son but était d’intercepter Raikiri avant qu’elle puisse le libérer.

Dans ce cas, la rencontre est facilement gagnée par moi, pensa Touka pendant une fraction de seconde.

Elle pourrait feindre l’utilisation de Raikiri puis se retirer en retrait pendant une minute. Ainsi, inévitablement, Ikki viendrait à manquer de force. Et si elle harcelait un Ikki épuisé en se tenant hors de sa portée, il ne pourrait rien faire. Le match serait sa victoire complète ―, mais ce genre de chose...

Ne plaisante pas avec moi ! pensa Touka face à sa dernière pensée.

Touka n’avait même pas jeté un coup d’œil sur ce plan. Sa technique favorite, Raikiri, n’avait jamais été vaincue à bout portant, et elle avait toujours dominé ce territoire. Si un ennemi l’envahissait, quel seigneur féodal s’enfuirait sans vergogne de son propre territoire ? La zone au corps à corps était la distance la plus forte pour Touka. Si elle s’enfuyait de là, d’où devrait-elle se battre après ça ? Et plus que toute autre chose ― contre quelqu’un qui poussait son corps lourdement blessé tout en utilisant toutes ses forces, si elle refusait de mettre en jeu son invincibilité face au défi d’un tel chevalier si fier, comment pourrait-elle se vanter d’une telle victoire et comment pourrait-elle même continuer à être un chevalier ?

Ahh, c’est vrai, pensa-t-elle. Je ne veux pas être le plus fort chevalier de l’Académie Hagun ! En ce moment, je veux vaincre ce fier chevalier et devenir un roi de l’épée des sept étoiles digne de ce nom !

Dans ce cas ―.

 

Je vais vous affronter avec rien de moins que mon invincible Raikiri ― !! cria-t-elle en elle.

Elle écarta ses pieds pour prendre sa position préférée, tout en projetant un éclair dans le fourreau qui tenait Narukami. Elle avait préparé sa carte maîtresse pour pouvoir ainsi déclencher la frappe qui avait sans exception fait tomber tous les adversaires. Avec cette posture de préparation à dégainer son épée prête, Touka intercepta Ikki qui s’approchait avec un vent s’enroulant autour de lui. Elle agissait de la même manière que son adversaire, risquant tout sur une seule frappe !

Mutuellement et réciproquement, en se comportant avec fierté, en se battant loyalement et sans détour. C’était ainsi le véritable chemin que devaient emprunter les chevaliers !

 

Et — en ce moment, deux chevaliers s’affrontaient sur ce chemin.

 

Ikki avait exécuté la plus rapide de ses sept techniques propres. La septième épée secrète, Raikou. Avec une vitesse qui ne permettait même pas de voir l’art de l’épée de son utilisateur, il serait juste de le voir comme une épée invisible. Cette vitesse était identique à la foudre qui avait percuté la terre en un clin d’œil.

Mais même ainsi, le nom de la technique que Raikou rencontrait était par coïncidence Raikiri. Une technique à l’épée habile qui fendait même les éclairs descendants.

Les vitesses des deux protagonistes étaient celles de superhumains même parmi les Blazers. Dans ce cas, la décision de celui qui était supérieur était confiée au poids des espoirs que chaque épée portait en elle. Les prières des autres personnes qui avaient intercédé de tout leur cœur pour leur victoire et des espoirs des deux combattants qui voulaient gagner contre l’ennemi se trouvant sous leurs yeux. Tout cela avait été confié à l’épée produite par leur âme.

 

« AHHHHHHHHHHHHH !! »

« YAHHHHHHHHHHHH !! »

 

Les deux chevaliers y avaient mis tout ce qui était présent dans leur corps, et avaient effectué leur frappe ! Le flash de la foudre provenant de l’attaque déclenchée par l’acier face à la frappe qui avait franchi la distance la plus courte — mais dans un tel contexte, Raikiri était légèrement plus rapide !

— Ce n’est pas bon !

Ikki le savait parfaitement.

— Ce n’est pas assez !

Devant ses yeux qui ne pouvaient déjà plus percevoir la couleur, une lame de plasma brillant s’approchait rapidement de lui. Et face à cette vitesse et cette puissance — .

— Il savait qu’il ne pouvait pas l’égaler !

Il serait immanquablement vaincu. La Raikiri qui se présentait devant lui et qui allait le frapper ne montrerait ni hésitation ni pitié. Un coup parfait qui tuerait sans remords sa cible. Une si belle, si jolie maîtrise de l’épée.

Touka Toudou, Raikiri... cette fille est vraiment forte !

— Mais alors quoi !?

Il le savait déjà. Il savait parfaitement qu’elle était bien plus forte et qu’il était inférieur à la plupart des autres personnes. Cependant, Ikki avait-il détourné son regard de cette sombre réalité ?

Non !

Il avait continué à se battre. Il n’avait pas reculé d’un pas par rapport à cette réalité insupportable. C’était pour ça qu’il le savait parfaitement. Et comme Ikki était ainsi, il savait ce qu’il devait faire en ce moment pour obtenir ce qu’il désirait.

S’il était inférieur, alors il devrait rassembler ses forces. S’il était imparfait, il devrait mettre son pouvoir à rude épreuve.

Une minute, c’était bien trop long. Pour l’instant, il n’avait besoin que d’une seconde..., que d’une attaque !

 

— Ainsi soit-il..., Ikki aiguisa son âme jusqu’à l’extrême limite.

 

La vision, le goût, l’ouïe, le toucher, et l’odorat — pour l’instant, il n’en avait aucune utilité. À cet instant, il n’avait même pas besoin de respirer ou de faire battre son cœur. Abandonnant toutes ces choses, il avait concentré ses forces restantes.

Toute sa chair. Tout son cerveau. Tout son sang. Toutes ses cellules, tout ce qui provenant de chacun de ses éléments était rassemblé.

Sa propre vitalité, son endurance, son pouvoir magique, son potentiel, il avait rassemblé tout ce qu’il avait —

 

 

— Et pendant un instant, il avait franchi ses limites.

Le flash lumineux de l’acier qui entrait en collision se fit voir subitement. Et l’air environnant avait été soufflé au loin. Cette collision avait donné naissance à un éclair et à un bruit de tonnerre suivit par un souffle de vent que l’on pouvait voir à plusieurs kilomètres de distance, emportant toute la couleur et le son — .

 

*crack*

 

Et dans le long silence qui avait suivi, le son strident de l’acier qui se brisait résonna dans tout le stade.

Et puis... le son de quelqu’un qui tombait se fit entendre très clairement.

Les spectateurs, qui avaient dû fermer les yeux devant l’éclat éblouissant, ouvrirent tous timidement les yeux et ils regardèrent en direction du ring.

La chose qui avait été brisée était — Narukami.

Et celle qui était tombée à mi-chemin sur le véritable chemin des chevaliers était Touka Toudou, la Raikiri.

***

Partie 14

« Cela s’est brisé !! Comment ça peut-il être possible !? Avec une seule collision entre leurs lames, avec un seul choc ! À cet instant, le Narukami de Touka Toudou a été brisé! Son Raikiri a été vaincu ! Ils ont tous deux été brisés !! La concurrente Toudou est tombée sur le ring et elle ne semble plus du tout bouger ! En ce moment même, l’arbitre se précipite à ses côtés ! Peut-elle encore continuer le duel ? Si ce n’est pas le cas —, » déclara la présentatrice.

 

Le public retenait leur souffle alors qu’il regardait l’arbitre s’approcher en courant de Touka. L’arbitre s’était penché sur elle et l’avait examinée pendant une courte période. Puis, peu de temps après ça, il s’était levé et il avait croisé ses deux mains.

 

« L’arbitre juge qu’elle ne peut pas continuer ! Le match est maintenant terminé ! Quelle fin de combat ! Quelle conclusion ! Les frappes ne se sont croisées que de quelques millimètres, mais avec ces millimètres, le chevalier le plus fort de l’Académie Hagun est tombé ! Celui qui est encore debout sur le ring est le concurrent de première année, Le Pire, Ikki Kurogane !! »

 

Au moment où le nom du gagnant avait été prononcé, les applaudissements avaient éclaté et avaient ébranlé toute la tribune. L’immense public avait élevé leur voix avec étonnement.

« Ça… Ça ne peut pas être... »

« I-Il a vraiment gagné ! Il l’a vraiment fait ! Contre Raikiri ! »

« Je n’arrive pas à y croire ! La présidente du Conseil des Étudiants a perdu au corps à corps...  ! »

« C’est la première fois que je vois un Dispositif se briser... La présidente est-elle toujours en vie ? »

« Eeeeeeek ! Ikki-kun, tu es le meilleur — ! »

La salle s’était transformée en une explosion d’excitations. Au milieu des acclamations incessantes, Ikki avait traîné son corps hors du ring. Voyant cela, Stella s’était immédiatement mise à courir. L’endroit où elle allait était la porte bleue vers où allait Ikki. Elle allait probablement rencontrer Ikki.

« Shizuku-chan, tu n’y vas pas ? » Kagami qui regardait aussi le match avec la fille aux cheveux argentés avait demandé cela soudainement à Shizuku. Mais Shizuku secoua un peu la tête face à la question.

« Se pourrait-il que tu te retiennes pour Stella-chan ? Je pense que c’est mieux si tu allais avec elle aujourd’hui, » continua Kagami.

« Ce n’est pas... c’est…, » balbutia Shizuku.

« Shizuku-chan ? » demanda Kagami.

*Toux*. Shizuku s’était affalée sur son siège, sans force. Voyant cela, Kagami avait finalement réalisé la vérité. Ce n’est pas que Shizuku ne voulait pas y aller, c’était qu’elle était incapable de bouger à cause du choc.

Son frère bien-aimé avait traîné son corps au bord de la mort afin d’apparaître dans ce combat. L’ennemi avait frappé son frère avec toute sa force, sans hésitation ni pitié. Bien que le résultat ait été la victoire d’Ikki, il s’agissait de quelque chose de vraiment dangereux. Si une seule chose s’était mal passée, la tête d’Ikki aurait volé à cet instant. Cette tension, et le soulagement qui avait été relâché avaient probablement aspiré toute l’énergie de Shizuku.

En ce moment même — .

« ... C’est génial... qu’il soit sain et sauf... C’est génial ! » déclara Kagami.

En ressentant elle aussi ce soulagement, Shizuku était tombée encore plus sur son siège, et elle s’était maintenant mise à pleurer. Eh bien, c’était compréhensible, parce que Shizuku était tendue depuis hier soir.

Cependant, en parlant d’un match risqué,― la vérité était tout autre.

 

***

 

« As-tu vu ça, Nene ? » demanda Kurono.

« Bien sûr que je l’ai vu. Bon sang, quel homme scandaleux qu’est ce Kuro-bou ! » s’exclama Nene.

Les deux Chevaliers-Mages qui regardaient le ring depuis le dernier étage des sièges des spectateurs l’avaient clairement remarqué. Elles l’avaient vu de leurs propres yeux.

Raikou et Raikiri. Le tonnerre de deux épées d’acier qui entraient en collision, et le moment où cela s’était produit.

— Ikki avait encore plus accéléré.

« Ittou Shura, qui permet de tout dépensé en une minute, n’aurait jamais gagné contre Raikiri. Kurogane lui-même l’avait parfaitement compris. Alors ce jeune a tout dépensé ce qui était lui en un unique coup d’épée au lieu de le consommer une minute ! Et avec une concentration étonnante, cela a condensé sa “minute la plus forte”, et cela a magnifié sa force physique d’une manière vertigineuse, en permettant ainsi d’ajouter de la vitesse et de la puissance à cette unique frappe...  ! » déclara Nene.

Comparé à brûler son endurance en utilisant l’habituel Ittou Shura pour courir vers l’avant, Ikki avait utilisé son endurance pour courir d’une centaine de mètres pour l’affecter à un unique pas. Cela dépassait tout à fait le domaine des humains. Ce n’était pas plus le royaume d’un homme et cela tombait dans le royaume du Shura (démon). Cela dépassait les limites au-delà des limites. Un... démon qui avait dépassé l’humanité. S’il avait besoin d’un nom — .

 

Ittou Rasetsu [1]...

 

« Mais tout ceci n’est qu’un mécanisme ordinaire. Vous savez, le résultat de la bataille a été décidé par quelque chose d’autre, » déclara Nangou.

« Nangou-sensei..., » déclara Kurono.

« Vieux schnock, qu’est-ce que tu dis ? » demanda Nene.

« La technique de Raikiri que Touka a déchaînée est une frappe avec la résolution de tuer ce jeune Kurogane. Ce que j’ai vu était la plus puissante, la plus belle frappe à l’épée sans la moindre hésitation. Et cela, ne vous y trompez pas, était plus rapide que l’épée longue du jeune homme. Mais... ce jeune homme, il s’est amélioré dans l’instant où il a atteint sa limite afin de la franchir au dernier moment. Et tout cela afin de battre une Touka qui était plus forte que lui... Peut-être que ce jeune est venu ici en voulant faire ça depuis le début, mais je dirais que c’était même déjà le cas bien avant ça. N’ayant rien reçu à sa naissance, alors qu’il était constamment assiégé de toute part, il a continué à croire en son propre potentiel, et cela même dans une lutte où la mort pouvait survenir s’il échouait. Il a continuellement franchi ses limites afin de se perfectionner. Plus vite que lui-même pendant une minute. Plus fort que lui en une seconde. Au cours de cet étroit laps de temps, il a créé la différence. Touka a sans doute puisé ses forces jusqu’à ses limites. Mais ce jeune homme, dans cette bataille, a littéralement dépassé ses propres limites. Son esprit de vouloir continuellement changer son propre potentiel sans se relâcher lui a permis de faire naître cette victoire, » déclara Nangou.

Tout en disant cela, Nangou plissa la peau ridée autour de ses yeux rétrécis, puis il déclara — « ... Oui, ce garçon lui ressemble. »

Il regardait vers l’avant avec un regard qui semblait voir une vieille connaissance alors qu’il observait le dos d’Ikki qui quittait le ring.

Mais, sur le côté,

« Im-Impossible ! Comment quelque chose d’aussi stupide peut-il vraiment arriver ? Ce gamin était à moitié mort, je m’en suis assuré ! Pour que cela se produise même à ce moment-là, il doit y avoir un problème ! Ahh, bien sûr, quelque chose ne va pas ! C’est tout simplement une erreur ! Qui pourrait accepter ce genre de résultat ? » Seul Akaza ne pouvait pas accepter la situation se trouvant devant ses yeux, et il était parti en courant en poussant des hurlements.

Nene avait demandé à celle qui se tenait à côté d’elle en produisant un bruit avec son poing. « Kuu-chan. Est-ce acceptable de ne pas le poursuivre et d’y mettre fin ? Finalement, ce n’est pas très satisfaisant... »

Ce ne serait pas satisfaisant. Kurono était du même avis. Mais...

« ... Franchement, j’ai pensé à faire diverses choses pour lui faire rembourser ses actes. Mais le fait de voir le combat de Kurogane m’a fait me rendre compte que c’était quelque peu ridicule. C’est probablement bien de le laisser partir. Dans tout cas, cet homme ne peut plus rien faire maintenant. S’il essaye de faire quoi que ce soit, maintenant c’est déjà de toute façon trop tard. Les choses lui ont déjà échappé. Un champion au niveau de tout le pays est désormais apparu. Ses liens avec sa famille, les attaques scandaleuses, les duels absurdes. Ikki Kurogane a pris tout cela de front — et les a coupés d’une unique frappe, » déclara Kurono.

Il ne restait plus personne pour s’opposer à cette conclusion. Et cette situation avait été captée par des caméras de presse et ne pouvait donc pas être ignorée. Au moment où Raikiri, parmi les quatre meilleurs du pays, avait été battue par Le Pire, il avait échappé à leurs machinations et à leur mainmise.

« Donc, peu importe à quel point le Clan Kurogane essayerait de persécuter Ikki Kurogane, c’est déjà hors de propos. La société ne peut plus le frapper. Parce qu’avec ce combat, Le Pire — non, le Roi de l’Épée Sans Couronne verra sa renommée se répandre dans le monde entier, » déclara Kurono avec conviction.

Notes

  • 1 Ittou Rasetsu : 羅刹 : Lame unique Rakshasa. Un rakshasa est un être démoniaque que l’on trouve dans l’hindouisme et le bouddhisme, connus pour leur férocité bestiale et leur cannibalisme. Selon la mythologie, le rakshasa est considéré comme identique au Shura, ou un type spécifique de Shura.

***

Partie 15

Les acclamations sont... vraiment lointaines, pensa Ikki.

En ce moment, Ikki avait l’impression que ces acclamations n’étaient que le bruit de la pluie à l’extérieur d’une fenêtre. Sa conscience était complètement séparée de son corps. S’il ne concentrait pas totalement le peu de lucidité qu’il avait encore, il tomberait immédiatement au sol pour ne plus se relever.

Non, c’était déjà acceptable de se laisser aller dès maintenant. Après tout, le match avait été décidé, et Ikki avait gagné le fait de continuer selon ses désirs. Mais même ainsi, Ikki s’empressait encore d’aller de l’avant vers sa prochaine étape.

― Car il y avait un endroit où il voulait absolument aller avant de pouvoir prendre un peu de repos. Il y avait quelqu’un qu’il voulait rencontrer avant que les ténèbres n’arrivent.

En ce moment... il y a quelque chose que je veux absolument lui transmettre..., pensa Ikki.

Ainsi, il avait marché vers sa destination. Avec les acclamations dans le dos, il passa par la porte bleue.

« Ikki... ! »

Et la personne qu’il voulait rencontrer était également venue à sa rencontre.

... Je lui en suis reconnaissant..., pensa Ikki.

Parce qu’en toute honnêteté, le fait de marcher jusqu’aux sièges des spectateurs serait gênant pour lui dans cet état. Stella avait accueilli Ikki avec les bras écartés alors qu’elle lui sautait presque dessus.

Ikki s’était effondré contre sa bien-aimée. De son côté, Stella avait étreint Ikki en le plaquant contre sa poitrine voluptueuse, et — .

« Bien joué... Ikki... ! » Elle avait déclaré ses paroles qui s’étaient entrecoupées comme si elle avait eu le hoquet. Sur son visage, des larmes ruisselaient.

« Étais-tu si... inquiète ? » lui demanda Ikki.

« Je l’étais ! Bien sûr que je l’étais ! *larmes*. Tu m’as été enlevé et tu n’es pas revenu pendant des semaines ! Et quand tu es revenu, tu es arrivé à moitié mort ! Et malgré ça, tu as fait quelque chose d’absurde en allant défier Raikiri lors d’un affrontement en face à face... quel genre d’idiot es-tu ! Incroyable ! Stupide, oui, tu es un idiot, idiot, idiot ! » répondit Stella.

Ha ha ha... tout a été exposé, pensa Ikki.

« Mais... moi aussi, je suis une idiote, » continua Stella.

Hmm ? pensa Ikki.

« Parce qu’Ikki, celui qui continue à défier les autres de cette manière, est celui que j’aime, » en disant cela, Stella avait étreint Ikki avec plus de force. Et à travers la peau qui le serrait fermement, Ikki pouvait sentir la chaleur de Stella.

Ahh, cette chaleur, pensa Ikki.

Cette chaleur avait donné énormément de force à son corps gelé. Cette fois-là, quand il était tombé au milieu du blizzard, il pensait que c’était vraiment sans espoir. Il pensait qu’il ne restait plus aucune force dans son corps. Cependant, cette chaleur lui avait donné la force de continuer. Et même s’il ne se souvenait pas de son nom, son corps désespéré s’était quand même relevé.

... Merci, pensa-t-il.

Si Stella n’avait pas été là, il n’aurait jamais pu venir jusqu’ici. Alors qu’il avait été rejeté de façon décisive par son père, sombrant ainsi dans le désespoir, il aurait été enseveli sous le blizzard pour ne jamais plus refaire surface. Mais si cette fille était là... il pourrait encore se lever. Si cette fille était là, il pourrait continuer à se battre.

Et ainsi, afin de lui dire tout ça, il avait décidé d’aller de l’avant. Il avait ainsi décodé que quand le combat aura pris fin, s’il gagnait, il dirait quelque chose de crucial à Stella.

« ... Stella. »

Ikki avait pris une profonde respiration puis il avait serré Stella dans ses bras avec toute la force qu’il lui restait.

 

 

Et après ça, il lui avait déclaré ce qu’il avait décidé. « Je veux que nous soyons une famille. »

Ce n’était que quelques mots. Mais l’affection qu’il ressentait avait été transportée sur eux et lui avait été clairement transmise. Il s’agissait des paroles décisives qu’il n’avait jamais prononcées auparavant. C’était des mots qui indiquaient noir sur blanc que la relation entre eux n’était déjà plus celle d’amoureux ordinaires.

En un instant, le corps de Stella qui le serrait dans ses bras trembla légèrement.

Mais cela n’avait duré qu’un instant.

Immédiatement après ça, Stella avait serré le corps d’Ikki encore plus fortement, avant de lui répondre — .

« Oui. Ikki, je veux que tu fasses de moi ton épouse. »

Avec une voix qui résonnait comme si elle allait fondre en larmes, mais avec une timidité vraiment remplie de délicatesse, elle lui donna sa réponse. Dès qu’il avait entendu ces mots, le cœur d’Ikki avait été enveloppé de soulagement — et il avait finalement lâché prise, sombrant instantanément dans les ténèbres.

« Ikki... ? Non, Ikki ! Ressaisis-toi ! » cria Stella.

Perdant toute sa force, le corps d’Ikki s’appuyait maintenant langoureusement contre elle. Même s’il respirait... c’était terriblement faible. D’un seul coup d’œil, elle pouvait dire qu’il était dans un état de santé très critique.

Et Stella avait remarqué quelque chose. Tout le corps d’Ikki saignait sous ses vêtements. Le corps qu’il avait amplifié plusieurs centaines de fois avait été endommagé. C’était déjà au-delà des limites qu’un corps humain pouvait supporter.

Si je ne l’emmène pas rapidement à l’infirmerie..., pensa Stella.

« Stooooop ! »

Mais devant Stella qui essayait de transporter Ikki à l’infirmerie, il y avait un homme qui ressemblait à un tonneau qui s’était mis dans son chemin. Avec des yeux injectés de sang, et une sueur huileuse qui ruisselait sur tout son visage, il s’avançait vers eux. Il s’agissait de Mamoru Akaza.

Ces yeux ne contenaient plus rien indiquant qu’il avait autrefois été sain d’esprit. Il avait échoué. Par conséquent, il devrait assumer la responsabilité de cet échec. Et si c’était le cas, il n’y avait aucune chance qu’il soit promu. Il était même évident qu’il perdrait son poste actuel et sa position au sein du clan.

À moins qu’il n’agisse drastiquement afin de gommer ça.

Cette impatience avait ainsi enlevé tout bon sens à cet homme d’âge mûr. Akaza avait fait surgir son Dispositif en forme de hache puis il s’était approché d’Ikki qui était inconscient.

« Hehehehe ! Attendez un peu, Princesse ! Laissez-moi m’occuper de ce morveux ! » déclara Akaza. « Je dois tout de suite me battre en duel avec lui ~ ! En vérité, celui qui devait être son adversaire n’était pas Touka Toudou, mais moi ! Il s’agissait d’une promesse entre hommes que nous avons faite ! Alors, donnez-moi tout de suite ce gamin, hein ? »

À ce moment-là, Stella avait disparu de devant Akaza. Non, pas disparu — ce n’était pas qu’il l’avait perdue de vue, mais que Stella avait agi entre les intervalles de sa prise de conscience.

Le jeu de jambes en provenance des arts martiaux anciens, le Pas sans Trace. Pour quelqu’un de l’envergure de Stella, tant qu’elle comprenait le principe, il ne s’agissait pas d’une technique difficile à reproduire. Stella avait porté Ikki bien au-delà de la position d’Akaza sans qu’il s’en rende compte.

— Et alors qu’elle passait à côté d’Akaza, elle avait donné un coup de revers qui avait fait voler ce corps pitoyable.

« Buhyaaaaaaaaaaaaaaa !? »

Le corps d’Akaza avait été soufflé comme s’il avait été heurté par un camion, et après s’être écrasé contre la porte bleue, il avait rebondi encore et encore comme une balle en caoutchouc pour finalement s’arrêter au centre du ring.

« Wôw ! Ce vieil homme a vraiment volé ! »

« Qu’est-ce qu’il a, ce vieil homme ? Je crois que je l’ai déjà vu quelque part. »

« Que devrais-je dire ? On dirait que son dos est plié dans un angle extravagant, n’est-ce pas ? »

« Et c’est un sacré mouvement qu’il vient de nous faire. Je me sens mal rien que d’y penser. »

« Est-il encore en vie ? »

L’extérieur devenait légèrement bruyant, mais Stella s’en fichait. Afin de faire qu’Ikki puisse immédiatement être examiné par un médecin, elle s’était dirigée à toute vitesse vers l’infirmerie. Et quant au visage de la personne qu’elle venait d’envoyer voler, il n’avait pas la moindre trace dans son esprit.

***

Partie 16

Une heure après la fin du match, la conscience de Touka, qui avait été pulvérisée par la rupture de son Dispositif Narukami, était progressivement revenue.

« Ah, tu t’es réveillée, Touka ? »

« Comment te sens-tu ? Est-ce que ça fait mal quelque part ? »

Elle était allongée sur un lit. Utakata et Kanata étaient actuellement à son chevet. En voyant cela, Touka l’avait immédiatement su.

« Je vois... J’ai perdu, n’est-ce pas ? » demanda Touka.

Ses souvenirs s’étaient interrompus après avoir déclenché Raikiri, alors Touka ne se souvenait pas de l’instant où elle avait été vaincue. Mais si elle regardait les expressions sur le visage de ses amis, ce n’était pas difficile à le deviner.

« ... Même si je pensais que ma technique de Raikiri était suprême, hein ? » demanda Touka.

« Nangou-sensei l’a également dit, » répondit Utakata.

« Le maître l’a dit ? Était-il là ? » demanda Touka.

« Oui. N’est-ce pas, Kanata ? » répondit Utakata.

« Tout à fait. Parce que le match d’aujourd’hui était ouvert au public, il semblerait qu’il soit venu pour assister à ton match, » répondit Kanata.

« Il a fait l’éloge du fait que ton Raikiri ait été le plus merveilleux à ce jour. »

... est-ce que c’est le cas ?

« Je suppose que si même le Maître l’a vu de cette manière, alors ça ne peut pas être faux, » déclara Touka.

Elle avait utilisé toute sa puissance, et il n’y avait pas d’erreur qu’elle avait dépassée Ikki Kurogane. Cependant ―.

À cet instant, Kurogane-kun est devenu encore plus rapide, pensa Touka.

À cet instant, il avait repoussé ses propres limites afin de n’obtenir rien de moins que sa propre victoire.

Elle avait aussi poursuivi son propre but sans cesse, mais par rapport à Ikki, elle avait toujours été complaisante. Le Pire avait toujours eu, et pas seulement aujourd’hui, ce genre de combat sans espoir. Et à chaque fois, il s’était toujours constamment remis en question afin de progresser au-delà de ses limites.

... Quelle personne vraiment incroyable ! pensa Touka.

Le fait qu’elle ait été vaincue, d’une certaine façon, était probablement inévitable.

Mais — ce n’est vrai que pour l’instant, pensa Touka.

Dans les mains de Touka, il y avait une réponse satisfaisante qui lui avait été fournie par son Raikiri brisé. Et cette réponse lui avait appris ceci. Raikiri pourrait encore devenir plus fort. Ce qui l’avait entravé pourrait être surmonté un jour tout comme l’avait fait Le Pire. Non, elle lui montrerait qu’elle pouvait le surmonter. Et elle devait absolument le faire avant leur prochain affrontement.

Dès lors, elle lui courait après avec toute sa puissance — parce que la prochaine fois, elle serait la challenger.

« ... Dans tous les cas, Touka, » déclara Utakata.

« Oui ? » demanda Touka.

Soudain, Utakata avait parlé avec une expression embarrassée pour une raison inconnue. Qu’est-ce qu’il avait en tête ? Touka le pressa de parler.

« Devrais-je moi-même entrer en contact avec tout le monde dans la Maison Wakaba ? » demanda Utakata.

... Oh, c’est vrai, pensa Touka.

Maintenant qu’elle y avait pensé, elle se souvenait qu’ils lui avaient dit qu’ils avaient déjà réalisé la bannière de félicitations. Elle devait donc les informer correctement qu’elle avait perdu. Et même si les batailles de sélection s’étaient terminées ainsi, elle devait aller le leur dire.

Utakata lui disait que si le fait de le leur dire elle-même était trop difficile, il les informerait à sa place.

« Merci d’avoir tenu compte de mes sentiments, mais ça va. Je vais le leur dire correctement, » déclara Touka.

« C’est bien de ne pas te forcer, tu sais ? » déclara Utakata.

Mais Touka secoua calmement la tête. Elle ne se forçait pas. Elle s’était battue avec Ikki de toutes ses forces. Touka avait affronté cette adversaire avec tout ce qu’elle avait en elle actuellement. Raikiri avait même eu la résolution de tuer Ikki, et elle avait réalisé une frappe parfaite dont personne ne serait gêné. Elle n’avait pas à avoir honte de tout ça.

« Alors je rentrerai chez moi avec fierté, » déclara Touka.

Et elle leur disait.

Qu’elle s’était battue contre un chevalier extraordinaire !

***

Épilogue : Roi de l’épée sans couronne

Finalement, Ikki était resté inconscient pendant une semaine après un usage intensif de la capsule de soins. Étant donné sa fatigue à la suite de l’enquête, les symptômes d’empoisonnement causés par les drogues et le contrecoup d’Ittou Rasetsu... eh bien, on aurait pu s’y attendre.

Pendant que la personne en question dormait, la chaîne d’événements séditieux qui avait déclenché le scandale s’était dissipée. Le Roi du Vermillon, le père de Stella, avait par la même occasion entendu parler de l’issue de la bataille d’Ikki et des faits qui y avaient mené, y compris des informations concernant les agissements du Comité d’Éthique et ses sous-fifres, et il avait alors fait une déclaration officielle quand à sa désapprobation. Et parce que le roi avait exprimé formellement sa désapprobation, il était devenu impossible de faire taire l’information. Le roi avait déclaré comme décision concernant le scandale actuel : « Après la fin du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, Ikki viendra au Vermillon. Le jugement sera reporté jusqu’à ce moment-là ». Et depuis qu’Akaza avait perdu son statut, il n’y avait pas une seule personne qui remettait en question l’éthique d’Ikki en tant que chevalier.

Après que tout cela ait été réglé, une semaine plus tard ―.

Dans le gymnase rarement utilisé, tous les élèves de l’école étaient rassemblés. Six représentants avaient été désignés après les longues batailles de sélection. C’était maintenant que l’investiture officielle allait être effectuée.

« Maintenant, nous allons commencer l’investiture. Ceux dont les noms sont appelés, veuillez monter sur scène. » Kurono l’avait déclaré d’une voix pouvant être entendue dans tout le gymnase. Puis elle avait lu un par un les noms des représentants.

« Première année de Rang A, Stella Vermillion. »

« Troisième année de Rang D, Botan Hagure. »

« Troisième année de Rang B, Kanata Toutokubara. »

« Troisième année de Rang C, Kikyou Hagure. »

« Première année de Rang D, Nagi Arisuin... est absent en raison d’une affaire personnelle. »

Et finalement ―.

« Première année de Rang F, Ikki Kurogane. »

Le nom d’Ikki avait finalement été appelé.

« Oui, » déclara Ikki.

Quittant son siège en faisant une courte réponse, il monta sur scène par l’escalier latéral. Et comme les quatre personnes qui avaient été appelées plus tôt, il s’était rendu auprès de la directrice, Kurono Shinguuji, afin de recevoir une médaille et un certificat.

« Félicitations, » déclara Kurono.

« Merci beaucoup, » déclara Ikki.

En s’inclinant, il avait fait face aux étudiants rassemblés ainsi qu’aux quatre autres personnes, et ainsi, il était devenu l’un des représentants.

Voyant qu’Ikki qui avait été appelé en dernier avait rejoint la ligne, Kurono avait parlé.

« Les cinq personnes ici présentes, et Nagi Arisuin qui est le sixième, sont désormais officiellement reconnus comme représentants de notre Académie Hagun au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! »

Face à ces mots, *clap clap clap clap*, d’énormes applaudissements avaient été envoyés vers ces cinq personnes. Tout le monde regardait Ikki et les autres candidats représentatifs.

... Même s’il s’était déjà battu avec des personnes qui le regardaient ainsi, Ikki, qui n’était pas habitué à être le centre d’attention en dehors de la bataille, se sentait un peu mal à l’aise. Dès le début, Ikki était une personne dont le statut social ne serait pas remarqué par les autres, donc il n’était pas doué pour ce genre de cérémonie. S’il le pouvait, il quitterait rapidement la scène.

Mais son espoir serait trahi.

« Maintenant, le capitaine de l’équipe représentative sera annoncé. Une fois que le nom sera appelé, avancez, » puis Kurono avait appelé ce nom. « Le capitaine de l’équipe sera Ikki Kurogane. »

« ... Hein ? » s’exclama Ikki.

Ikki était devenu muet devant son propre nom donné en tant que capitaine de l’équipe, et il avait regardé Kurono par-dessus son épaule sans rien penser dans sa tête.

« Moi, le capitaine... ? Pourquoi... ? » demanda Ikki.

Comparé à Kanata qui siégeait au Conseil des Étudiants et qui avait de vraies réalisations, ou Stella qui était populaire dans les médias, en quoi Ikki était-il meilleur pour le poste de capitaine d’équipe ? Il se demandait ça actuellement.

Mais Kurono avait répondu à Ikki avec un visage étonné. « Qu’est-ce que vous demandez là ? Le Chasseur, la Grande Coureuse et Raikiri. Si vous faites sortir les premiers du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ici à Hagun, personne n’est digne d’être le capitaine de l’équipe de Hagun. Allez-vous vous dépêcher et venir ici ? »

« Ah, o-oui, » déclara Ikki.

Bien qu’il ne puisse pas vraiment être d’accord, puisque pour quelqu’un comme Ikki — qui vivait véritablement en marge de l’avis des gens —, le fait de devenir capitaine d’équipe n’aboutirait certainement qu’au désordre, Ikki s’était avancé par réflexe devant le ton énergique de Kurono.

Voyant cela, Kurono avait continué la cérémonie. « Le capitaine de l’équipe recevra le drapeau de l’école. »

En même temps que ces mots furent prononcés, une étudiante toute seule était apparue du côté de la scène, portant le drapeau de l’école de Hagun. C’était...

« ... Présidente Toudou, » murmura Ikki.

... La fille qu’Ikki lui-même avait vaincue lors de la dernière bataille.

« On ne s’est pas vus depuis le match. Je suis content que vous soyez en bonne santé, » déclara Ikki.

Touka avait légèrement souri et elle avait hissé le drapeau de l’école qu’elle portait à une faible hauteur.

« Il s’agit du drapeau qui m’a été confié, la capitaine de l’équipe de l’année dernière. Je pensais que j’allais le garder cette année aussi, mais j’ai perdu contre vous, Kurogane-kun. Alors j’ai supplié les professeurs, car je voulais vous remettre moi-même le drapeau, » déclara Touka.

En entendant ces mots, Ikki n’avait pas trouvé les mots pour lui répondre. Il était extrêmement clair que Touka avait déjà réglé ses sentiments, mais pour Ikki qui avait dormi pendant tout ce temps, c’était comme si la bataille s’était déroulée hier. Donc, face à l’adversaire qu’il avait vaincu, il ne savait pas avec quels mots il devait répondre.

Mais même s’il ne savait pas quels mots utiliser, Ikki pensait qu’il voulait la remercier. Le combat avait été entaché par la trahison d’autres personnes, mais il avait tout de même défié ce fier chevalier. Et parce qu’elle avait été là, il avait été capable de puiser une telle force en lui-même.

« Touka-san... Je... parce que je vous avais comme adversaire, j’ai fait ressortir toutes mes forces. Parce que je voulais gagner contre vous, j’avais besoin de cette force... Si vous n’aviez pas été mon adversaire... J’aurais sûrement..., » commença Ikki.

« Kurogane-kun, » mais Touka avait interrompu les paroles d’Ikki et elle l’avait regardé avec un sourire honnête et gracieux. « Kurogane-kun. Gagner, c’est comme avoir une responsabilité. Cela signifie que vous devez hériter du souhait de celui qui a perdu... Ce drapeau est rempli de pensées et d’espoirs non seulement de ceux qui ne pourraient pas être un représentant, mais aussi de beaucoup d’autres personnes. Je ne vous demande pas de vous battre pour nous. Mais, comment dire... s’il vous plaît, emmenez-nous avec ce drapeau — au sommet des Sept Étoiles. »

Elle avait présenté le drapeau qu’elle tenait à Ikki. Présenté avec ces mots et le drapeau, Ikki avait compris. Il n’avait pas besoin de paroles. Afin de rembourser cette fille et tous les chevaliers dont les rêves ne se réaliseraient pas, il n’y avait qu’un seul moyen. Il faut que celui qui a gagné prenne la responsabilité des espoirs de ceux qui ont perdu.

Dans ce cas, qu’est-ce que lui, celui qui avait gagné devait faire ? Ce n’était pas comme si Ikki ne savait pas. Il avait donc saisi fermement la hampe du drapeau noir.

« ... Je vous le promets, » déclara Ikki.

Il avait accepté le drapeau. À ce moment-là, des applaudissements tonitruants étaient venus des étudiants réunis.

« Faites de votre mieux, capitaine ! »

« Nous serons toujours là pour vous encourager ! »

« Tu as vaincu la présidente ! Tu es maintenant notre représentant ! »

« Nous croyons que tu peux remporter le championnat, Ikki-kun ! »

« Ne perdez pas ~ ! Roi de l’épée sans couronne — ! »

Des paroles d’encouragement, des cris de bénédiction, et même de véritables hurlements d’encouragement. De nombreuses voix se mêlèrent aux applaudissements, et tout cela atteignit le corps d’Ikki. À ce moment, Ikki avait senti un engourdissement couler dans tout son corps... ses lèvres s’étaient serrées, et son visage s’était raidi. Parce que s’il ne le faisait pas... les larmes tomberaient.

Ikki avait donc figé son expression et avait levé le drapeau en réponse, puis il était retourné à sa place dans la ligne. À ce moment-là, il avait dit quelque chose d’une petite voix à Stella qui se tenait à côté de lui.

« ... Stella. »

« Quoi ? » lui demanda-t-elle en un murmure.

« Je... pour être honnête, je ne suis pas du tout intéressé par la façon dont les autres me voient, » déclara Ikki. « Comme je n’ai jamais reçu une bonne évaluation venant des autres, et comme je pensais que je ne le voudrais jamais, j’ai toujours pensé que tout irait bien si personne ne me comprenait. »

Mais —

« Le fait d’être accepté, n’est-ce pas étonnamment agréable ? » demanda-t-il.

Quant au fait qu’il souriait ou pleurait à ce moment-là, Ikki lui-même ne le savait pas vraiment. Mais parce que Stella regardait son visage et souriait avec bonheur, il pensait sûrement qu’il faisait un visage très joyeux.

C’est ainsi que l’Académie Hagun du Kanto Sud avait choisi ses représentants pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

L’Académie Donrou du Kanto Nord. L’Académie Kyomon de Tohoku. L’Académie Rokuzon de Tokkaido. Kyushu, l’Académie Bunkyoku d’Okinawa. L’Académie Rentei de Shikoku. Et — continuant d’avancer depuis vingt ans, l’école la plus forte du Japon qui avait monopolisé le podium du gagnant du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée pour chacune des cinq dernières années, ainsi que l’école de champions nationaux, l’Académie Bukyoku du Centre de Kinki. Chacun d’entre eux avait révélé publiquement et de manière passionnante ses représentants.

Les acteurs étaient apparus.

Le Mépris Glacial de Kyomon, Mikoto Tsuruya.

Le Grizzly Blindé de Rokuzon, Renji Kaga.

Le Mangeur d’Épée de Donrou, Kuraudo Kurashiki.

Et l’ancien champion du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, le Roi de l’Épée des Sept Étoiles Yuudai Moroboshi.

Chacun d’entre eux était un guerrier célèbre. En ce moment, Ikki Kurogane se tournait vers eux alors que tout le pays attendait.

Le sommet des Sept Étoiles. Pour se tenir debout à ce sommet afin d’affronter son rival le plus fort et le plus aimé. Et afin de tenir la promesse faite à la Princesse Écarlate, Stella Vermillion.

Son histoire il avançait sur la scène nationale !

 

***

 

Quelque part ailleurs, au moment de l’investiture de l’Académie Hagun —

Sous un viaduc d’autoroute déserté —

« Ha ha ha ha ha, alors la liste de Hagun a aussi été établie, je vois. Il est extrêmement inattendu que Raikiri, la Haute Coureuse et que la Lorelei ne soient pas là, mais... »

« On ne peut rien y faire. Parce que ces deux personnes n’ont pas eu de chance au tirage au sort. »

« La chance est une sorte de force. S’ils ont été défaits par la chance, alors elles n’étaient pas à ce niveau de chevalier. — Et si la même chose arrivait à Ouma-kun, je ne pense pas que je dirais la même chose. »

« Ça n’a pas d’importance, tu sais, »

« Si froid, je vois. Eh bien, c’est très bien. Je crois que tout a été préparé là-bas ? »

« Oui, il n’y a pas de problèmes. La défaite de la Lorelei a dépassé les attentes, mais... cela n’entravera pas le plan. — On peut la faire entrer n’importe quand. »

« Ha ha ha ha ha. Le maître actuel de l’assassinat. Ta compétence est incontestable. Comme prévu pour notre Assassin Noir qui a battu le record de la Maison du Meurtre. — Non, pour l’instant, tu es la Sonia Noire, n’est-ce pas ? Notre camarade Arisuin. »

 

 

Le visage d’Arisuin à ce moment-là ne correspondait pas à celui qu’il montrait chaque jour à Ikki et aux autres. C’était une expression froide. Il ne semblait pas être une expression qu’une personne avec des émotions humaines porterait, une apparence comme de la verrerie. D’un coup d’œil, on le confondrait probablement avec une autre personne.

Mais comme il l’était maintenant, il avait une beauté dangereuse qu’on ne peut pas appeler violente en lui.

« Quoi qu’il en soit, disons que les préparatifs pour la veille du Festival ont été faits. »

L’autre personne à l’autre bout de l’appel téléphonique qu’Arisuin faisait avait révélé un rire qui se moquait de tout dans le monde. Arisuin faisait ça avec un bloc de données d’étudiant différent de celui de Hagun. Puis l’autre avait toussé d’une voix dans une sorte d’extase.

« Les acteurs sont tous présents — tout le monde le pense, oui ? Mais ce n’est pas tout à fait exact. L’acteur principal n’est pas encore entré en scène. Personne ne sait même que l’acteur principal existe. Alors, informons-les. Entrons sur scène par le bas du rideau, et frappons les visages de ceux qui sont assez prétentieux pour se prendre pour l’acteur principal, et révélons tout au public. L’acteur principal de ce Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée sera nous, Akatsuki. »

La scène changeait dans tout le pays, et l’histoire commençait à bouger. Comme si elle s’approchait — elle produisait un son inquiétant et méprisable.

***

Illustrations

***

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Un commentaire :

  1. Merci pour ce tome dommage que la traduction de rakudai sois moins rapides que les autres Light novel

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