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Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 2

Table des matières

***

Prologue : Souvenirs d’Un Jour Lointain

Debout, au milieu d’un dojo teinté d’une couleur d’un rouge de folie, la jeune fille appela l’homme se tenant devant elle, encore et encore...

Sa voix était remplie d’angoisse, mais l’homme d’âge moyen aux cheveux gris se mit à rire avec gaieté.

« Hahaha, il est encore cent ans trop tôt pour qu’un adversaire comme vous puisse gagner contre moi. Assez, venez maintenant. »

« Mais Père... dernièrement, votre corps a été... »

« Voilà pourquoi je veux vous confier cette technique, avant que je ne perde la capacité de tenir correctement une épée. »

Oscillant légèrement, l’homme d’âge moyen, le père de la jeune fille, prépara son shinai [1].

« Comme je ne suis pas un Blazer, je ne peux être d’aucune aide pour vous, sauf avec cette épée. Cette technique est le résultat de toute ma vie que j’ai consacrée en tant qu’épéiste. Il s’agit là de quelque chose que je n’ai jamais montré à personne. Il va certainement vous être utile. Alors, acceptez-le, Ayase. »

Les yeux du père regardant fixement sa fille avaient alors brillé dans une couleur plus chaude que le rouge fou du soleil du soir.

Parce qu’elle l’aimait tant, il n’y avait aucun moyen qu’elle puisse refuser après avoir contemplé une telle expression.

« Je vais le faire... Père. »

Et donc, la jeune fille...

« ... »

Réfrénant le malaise qui l’habitait, elle matérialisa son âme sous la forme d’un Dispositif du nom d’« Armament », un Katana ayant une lame écarlate aussi rouge que le coucher du soleil et d’une couleur plus vive que le sang. Agrippant le Katana de ses deux mains comme si elle le serrait avec légèreté, la jeune fille se précipita vers l’avant, visant son père qui se tenait devant elle. Et tout comme son père le désirait, elle le frappa avec son épée.

Il s’agissait là de quelque chose qui était arrivé il y a si longtemps.

Mais maintenant, elle avait déjà tout perdu. Il ne restait rien. Elle ne pouvait plus protéger qui que ce soit.

Seule la scène du passé brûlait encore intensément dans ses yeux.

Notes

  • 1 Shinai : une épée d’entraînement utilisé pour kendo et fabriqué à partir de bandes de bambou.

***

Chapitre 1 : Disciple

Partie 1

{Bienvenue à tout le monde. Le septième match des batailles de sélection d’aujourd’hui va maintenant commencer !} déclara la présentatrice Tsukuyomi.

{Venant de la porte bleue se tient qui a défait le chevalier de Rang C, Le Chasseur Shizuya Kirihara, qui avait été l’un des représentants de l’année dernière du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Il s’agit bien entendu de l’étudiant de première année de Rang F, le Chevalier Raté Ikki Kurogane. Il a remporté huit victoires sur huit matchs, mais il n’a plus subi de blessures dans ses matchs, sauf contre le concurrent Kirihara, mais aujourd’hui il affrontera un adversaire du même calibre que Le Chasseur !} continua-t-elle. 

{Et de plus, apparaissant depuis la porte rouge, un membre du Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun et l’une des concurrentes les plus sérieuses du Festival de cette année, la deuxième année de Rang C, la « Grande Coureuse », Renren Tomaru. Son parcours est identique à celui du concurrent Kurogane, huit victoires sur huit matchs !} déclara Yanagida-sensei.

{Mais, Maaaaaais ! La concurrente Tomaru a terminé troisième au classement de l’année dernière ! En d’autres termes, elle est la troisième chevalière la plus forte de cette école ! Va-t-elle montrer sa force aujourd’hui comme son rang l’indique ? Où le Chevalier Raté gagnera-t-il aussi aujourd’hui avec ses pouvoirs d’arts martiaux qui défient le bon sens !? Yanagida-sensei, qu’en pensez-vous ?} demanda Tsukuyomi.

{J’ai dormi trop longtemps.} Répliqua Yanagida.

{Merci beaucoup ! Eh bien, l’une des plus attendues rencontre d’aujourd’hui... va commencer !} annonça Tsukuyomi.

La sonnerie indiquant le début du match sonna et un grand nombre d’applaudissements et des cris retentirent spontanément depuis les sièges des spectateurs.

En tant que la cible de ces échos frénétiques, les deux chevaliers se tenaient dans l’arène. Le garçon qui s’était arrêté tout en tenant un Dispositif de type Katana japonais, Ikki Kurogane. Et la fille qui était équipée d’un Dispositif de type Articulation, Renren Tomaru.

Même si le match avait déjà commencé, Renren faisait quelques légers sauts comme si elle jouait et puis se mit à parler à Ikki avec un sourire affectueux. « Kurogane-kun. J’ai vu ton match avec Le Chasseur ! C’était un match génial ! »

Le sourire de Renren ressemblait à la couleur brun clair de sa peau tannée. Il était lumineux. Face à son sourire, Ikki aussi sourit un peu en retour.

« Je vous remercie beaucoup. Tomaru-san, entendre ces mots du troisième rang me rend très heureux, » répliqua Ikki.

« L’utilisation d’un honorifique quand nous bavardons simplement n’est pas nécessaire, tu sais que nous avons le même âge, non ? Mais quand même, c’est étrange. Mais je me demande bien pourquoi as-tu dû répéter une année alors même que tu peux te battre si bien ? » demanda Renren.

« ... Hahaha, eh bien... il y avait beaucoup de choses derrière ça et c’est compliqué, » répondit Ikki.

« Fuu ~ bon. Eh bien, je ne sais pas ce qui est arrivé, mais c’est malheureux. Il aurait été plus amusant si j’avais été dans la même année que quelqu’un aussi fort que toi, Kurogane-kun ~, » déclara Renren.

« Si vous parlez de gens forts, Saijou-san n’est-il pas au quatrième rang ? » demanda Ikki.

« Ce gars n’est pas bon. Il a une force physique de malade, mais il ne peut même pas me toucher avec ce qu’il fait et donc il est juste un gros ventilateur électrique inutile... mais encore, c’est la même chose aussi pour toi, Kurogane-kun. Je veux dire, si tu as été en difficulté contre quelqu’un comme Le Chasseur, alors tu ne peux nullement me battre » annonça Tomaru.

Le doux sourire de Renren se changea alors en un sourire féroce.

« Je vais te montrer la façon dont le troisième rang se bat — ! » cria Renren.

Tout à coup, sa silhouette avait disparu du champ de vision d’Ikki.

Était-ce une compétence de furtivité telle que la Zone d’Invisibilité ? Non, c’était inexact, car il restait le son. Un bruit de pas avait par la même occasion commencé à se répandre dans l’arène. Quelque chose qui passait dans l’air tout en possédant une vitesse incroyable. Et s’ils avaient regardé attentivement, il pourrait apercevoir des images rémanentes.

C’est vrai. Renren n’avait pas disparu, elle venait juste de se déplacer si vite qu’il semblerait qu’elle avait disparu. Il s’agissait du Art Noble de Renren Tomaru ―.

{Voilà le Mach Grille ! La concurrente Renren s’est soudainement précipitée avec la victoire dans ses yeux !} déclara Tsukuyomi.

La vraie forme de cette irrégularité était l’accumulation de la vitesse. En ignorant la décélération naturelle de son corps, Renren était capable d’accélérer en continu.

« J’avais entendu parler de ce pouvoir avant, mais c’est si rapide..., » déclara Ikki.

« Le voir grâce à des caméras et le voir en vrai est complètement différent, non ? » demanda Renren.

« Oui. Je ne peux pas vous suivre du regard... La raison pour laquelle vous m’avez parlé alors même que le match avait déjà commencé était pour la première étape, non ? Vous accumulez la vitesse initiale avec ces sauts, » déclara Ikki.

« Bingo ! Tu vois, la faiblesse de ce pouvoir est la vitesse initiale. Mais avec ces préparatifs, je suis en mesure d’atteindre instantanément ma vitesse de cinq cents kilomètres par heure. Mais ces cinq cents ne sont juste qu’un début. Mon Mach Grille montre son réel pouvoir après avoir franchi le mur du son ! » cria Renren.

Exactement comme elle le disait, elle avait continué à accélérer en avançant toujours, en utilisant les murs qui entouraient l’arène. Exploitant la capacité d’ignorer les lois qui la liait à ce monde, elle avait continué à accélérer. 800, 900, 1000, 1100 — 1200 ! Elle avait finalement passé la vitesse du son et était arrivée dans le domaine de la vitesse supersonique.

Sa vitesse avait depuis longtemps dépassé le niveau où l’œil humain pouvait la suivre.

« As-tu compris ? Ma capacité n’est pas quelque chose qui me permet de disparaître tout comme Le Chasseur. Mais je deviens moi aussi invisible et impossible à attraper ! Kurogane-kun, toi qui as eu du mal contre un tel ennemi ne peux pas gagner contre moi ! » s’exclama Renren.

« Alors si je peux vous attraper, Tomaru-san, allez-vous admettre votre défaite ? » demanda Ikki.

« Haha !... Eh bien, si tu peux le faire, alors oui ! Mais tu ne pourras pas le faire ! Il n’y a aucune chance que tu puisses le faire ! C’est regrettable, Kurogane-kun, mais ton voyage pour le Festival se terminera ici ! Allons-y, avec cette attaque à vitesse supersonique... ! » cria Renren.

Au moment où Ikki ne pouvait même plus saisir les images rémanentes... Renren était venue en fonçant droit sur lui avec la victoire à l’esprit tout en mettant toute sa puissance dans ses poings.

Attaquant depuis la zone aveugle d’Ikki, elle frappa en une attaque remplie avec la plus grande quantité d’énergie... !

« L’Oiseau Noir ! » cria Renren.

Tout en créant un bang sonique, Renren visa de son poing le dos d’Ikki et lâcha une attaque supersonique.

En termes de vitesse, elle avait vraiment dépassé Mach 2. Il s’agissait effectivement d’une attaque qui pouvait tuer comme un coup de feu qui avait largement dépassé le niveau où elle pouvait être vue à l’aide de ses yeux. Impossible donc à bloquer et ce n’était pas quelle chose qui fut possible de s’y soustraire, ou même de réagir à temps.

Renren n’avait donc aucun doute quant à sa victoire. Toutefois ―.

« Cette fille est juste une idiote, » une petite fille encadrée de cheveux d’argent était là, soupirant comme pour se moquer de quelqu’un.

Cette fille adorable qui vous faisait penser à une poupée de porcelaine dès que vos yeux se posaient sur elle était Shizuku Kurogane. Un chevalier de Rang B qui avait été surnommé Lorelie (La Sorcière des Eaux Profondes [1]) en raison de sa méthode particulière de gagner, par noyade de ses adversaires. Elle était la sœur cadette d’Ikki Kurogane.

« La raison pour laquelle Onii-sama a eu du mal face à cette personne n’était pas parce qu’il ne pouvait pas le voir, » continua Shizuku.

Mais bien sûr, ses paroles n’avaient pas atteint Renren, actuellement réfléchie sur ses pupilles. Même si ses paroles ne l’avaient pas atteint, Renren avait immédiatement compris ce dont il était question par ses mots.

Hein ?

Renren avait senti quelque chose dans son champ de vision qui ne pouvait peut-être là. Un regard. Dans ce mince laps de temps, elle avait ressenti quelque chose qui avait attiré son attention. Il s’agissait du regard provenant des yeux d’Ikki, qui avait suivi en tout temps ses mouvements, alors même qu’elle était en train de se déplacer à une vitesse supersonique !

Aucune chance !? Il a réagi !?

L’instant d’après, la silhouette d’Ikki avait disparu de devant le poing de Renren. La frappe supersonique n’avait frappé que l’air et leurs silhouettes s’étaient alors croisées. En passant l’un à côté de l’autre, Ikki avait par la même occasion saisi la veste de Renren et en utilisant sa vitesse supersonique, il lui avait occasionné une rotation en plein mouvement.

 

 

Et avec cet élan, il avait plaqué durement Renren sur la surface de pierre du ring.

« Kuh-ugh — » cria Renren.

Puis, une pointe noire fut dirigée vers Renren, qui de son côté avait perdu son souffle à la suite de cet impact infligé à son corps.

« J’ai donc obtenu la victoire, » annonça Ikki.

« ... » Renren, qui était maintenant totalement écrasée sur le sol, ne pouvait pas comprendre ce qui venait de se produire. Elle ne pouvait pas comprendre comment elle avait été attrapée si facilement.

Mais elle avait compris qu’elle avait perdu. Si le Mach Grid de Renren était arrêté, sa vitesse de déplacement était complètement remise à zéro. Elle devait être constamment en mouvement pour qu’il fonctionne. Elle ne pouvait pas augmenter sa vitesse à partir de zéro, surtout, que la personne devant elle ne le permettrait jamais.

Voilà pourquoi... Renren hocha légèrement la tête et se rendit.

{C’est terminéééééééééé ! C’était vraiment trop facile ! Le concurrent Ikki a gagné en faisant facilement tomber la « Grande Coureuse », la troisième de l’Académie Hagun ! Il s’agit donc de sa neuvième victoire ! Ainsi le moment historique où quelqu’un de moins hauts rangs qu’un Rang E reste toujours dans la sélection pour le festival est proche !} cria la présentatrice Tsukuyomi.

L’avis des spectateurs se fit entendre.

{Hey hey, c’est sérieux !?}

{Pour que Tomaru ne soit même pas capable de le toucher...}

{Qui diable est ce Rang F ? Pourquoi est-ce que ce monstre a dû recommencer une année !?}

{C-Cool !}

« Comme prévu d’Ikki. Un match sans même l’ombre d’un danger, » déclara Arisuin.

Parmi les spectateurs qui criaient et applaudissaient, un homme mince, Arisuin se tenait à côté de Shizuku et applaudissait aussi Ikki qui se tenait debout dans la lumière.

« En fin de compte, il n’a même pas utilisé Ittou Shura, » continua-t-il.

« Le résultat était évident : la raison pour laquelle Onii-sama a eu du mal face à ce Chasseur n’a rien à voir avec le fait qu’il ait pu ou non le voir. Tout cela était qu’il avait un arc avec une longue portée en plus de sa furtivité parfaite. Peu importe à quelle vitesse elle va, et même s’il ne peut pas la voir, il est impossible qu’elle s’en sorte indemne après avoir pénétré dans le domaine unique de l’épée d’Onii-sama, » déclara Shizuku.

Pour quelqu’un du niveau d’Ikki, il s’agissait d’une barrière de courte portée qui était environ la distance de frappes d’une épée. S’il y avait quelque chose se trouvant dans cette limite, son sixième sens aiguisé de samouraïs réagirait automatiquement à celle-ci, peu importe si c’était quelque chose de visible ou d’invisible, rapide ou lent. Ne pas le savoir avait donc été la raison pour laquelle Renren avait perdu.

« Bon travail, Ikki, » Ikki, qui quittait l’arène, vit une jeune fille aux cheveux rouges vifs debout à côté de la porte bleue alors qu’elle l’accueillait.

« Ma main droite se sent un peu décousue, mais je ne me suis pas battu si difficilement que je me sentirais fatigué. Stella, fais de ton mieux toi aussi, » répliqua Ikki.

« Ce n’est pas nécessaire de faire de mon mieux, » après avoir répondu avec une voix pleine de confiance, la jeune fille entra dans l’arène.

{Tout le monde, avec les sentiments persistants d’excitation restant du match d’avant, il est temps de commencer le huitième match de sélection d’aujourd’hui ! Entrant dans l’arène avec son balancement de cheveux rouges flamboyants se trouve l’unique chevalier de Rang A de l’Académie Hagun ! La Princesse Écarlate, la concurrente Stella Vermillion ! Comme son compagnon de chambre le Chevalier Raté, elle a aussi huit victoires sans aucune perte ! Tous ces matchs ont pris fin avec l’abandon de ses adversaires ! La supernova sensationnelle qui a gagné avec juste sa pression, en passant par tous les matchs sans aucune bataille décente. Maiiiiiiiss ! Aujourd’hui son adversaire est le Buffle Hanaiki !?} annonça la présentatrice Yanagida.

En entrant dans l’arène par la porte rouge d’où Renren était venue se trouvait un géant avec une tête rasée et un uniforme avec un haut casque.

{Classé quatrième dans notre Académie Hagun et membre du Conseil Étudiant, le chevalier de Rang C surnommé Destructeur, le concurrent Ikazuchi Saijou ! Ayant gagné par une excellente série de matchs, il se tient debout devant la concurrente Vermillion ! Il n’y a aucun signe de tension ou d’excitation qui a été vu des autres qui ont tenté de combattre la concurrente Vermillion ! Il y a seulement le regard furieux vers son adversaire qu’il veut vaincre ! Tout comme les premières pages du club de presse le dit, « Pas de fuite pour les hommes japonais », il fait honneur à la phrase ! Il est complètement prêt à affronter la concurrente Vermillion ! Serait-ce que cette fois, nous allons enfin avoir le témoignage de la vraie force de la Princesse Écarlate !? Maintenant, après que les deux aient appelé leur Dispositif ? Que le match COMMENCE ! »} cria la présentatrice Tsukuyomi.

« UWOOOOO !! » s’écria Saijou.

{Wow ! Le concurrent Saijou a déjà activé son Dispositif Zanbatou [2] générant immédiatement un son ! La force est si importante que le rugissement de la lame a même atteint les sièges des spectateurs !} s’écria Yanagida.

« Je vais vous le demander, mais connaissez-vous mes capacités ? » Saijou avait demandé cela à Stella tout en tournant son Zanbatou au-dessus de sa tête.

« Non, je ne les connais pas. Contrairement à Ikki, je ne fais pas de recherche sur mes adversaires avant le combat, » répondit Stella.

« Hmph, comme on peut s’attendre d’un célèbre Rang A ! Est-ce qu’un Rang C ne vous intéresse pas ? » demanda Saijou.

« Ce n’est pas comme si je vous dédaignais. En fin de compte, ce combat et même le Festival de l’Art de l’Épée sont tout simplement un entraînement pour nous afin de nous renforcer et ainsi devenir des Chevaliers-Mages. Lorsque vous affrontez des terroristes et autres crapules, il est presque impossible pour vous de connaître à l’avance les capacités des adversaires. C’est pourquoi, si vous ne pouvez pas lutter sans savoir quelle est la capacité de votre adversaire, alors ce n’est pas une bonne chose, » répondit Stella.

« Vous ne faites pas de recherche initiale à cause de ça, alors même que vous êtes une première année. Voilà une volonté tellement noble. Quoi qu’il en soit, cette fois, ce sera votre perte, » déclara Saijou.

*BOOM*

Saijou abattit le Zanbatou qu’il faisait tournoyer avant cela en plein sur Stella. Il y avait de la magie émanant de l’épée rudimentaire qui rentra bientôt en collision contre la lame d’or de Stella, Lævateinn.

La Raison des blazers était déjà à l’œuvre.

« Ma capacité est l’accumulation de la puissance de frappe. Plus je fais tourner la lame et plus elle devient lourde. La limite actuelle est de dix tonnes. La raison de votre perte dans cette bataille sera parce que vous me laissez charger mon pouvoir jusqu’à sa pleine puissance parce que vous ne saviez rien sur ma capacité ! » déclara Saijou.

{Ceci est Crescendo Axe ! ―} cria la présentatrice.

Accumuler la puissance de frappe. L’attaque avait à l’heure actuelle assez de force pour fendre en deux le sol. Toutefois ―.

« Mais peu importe la force de vos attaques, ils sont inutiles s’ils ne touchent pas, vous le savez bien, » répliqua Stella.

C’était parfaitement vrai. C’était la raison pour laquelle il avait perdu face au troisième rang, Renren Tomaru. Certes, si c’était juste la puissance de l’attaque seule, Crescendo Ax est de la plus haute classe. Mais quant à la vitesse de son Zanbatou fortifié, elle n’était certainement pas très importante. Il était vraiment un adversaire facile pour les combattants basés sur la vitesse telle que Renren. Et bien sûr, Stella avait beaucoup de vitesse même si ce n’était pas comparable à Renren. Ce type d’attaque, elle pourrait l’esquiver avec ses yeux fermés.

« Mais, je vais quand même l’encaisser !! » annonça Stella.

« QU-QUOIIIII !? » s’écria Saijou.

*COLLISION*

La frappe descendante de Crescendo Ax fut bloquée par le Laevateinn de Stella. Non, et ce n’était pas fini. Stella avait non seulement bloqué l’attaque du Zanbatou, mais elle avait utilisé sa force pour le repousser.

« Im-Impossible !? » s’écria Saijou.

Il avait perdu son duel de force. Saijou fut choqué par ce fait.

Oui, Saijou ne le savait pas, car la seule fois où Stella s’était battue sérieusement avait été quand elle avait combattu Ikki Kurogane et Saijou n’était pas présent ce jour-là. Et parce qu’il avait seulement vu les photos prises par les étudiants ou les films flous téléchargés sur les sites de streaming, il ne pouvait pas savoir.

― Que Stella était quelqu’un qui pouvait faire trembler la Terre elle-même avec un seul coup de son épée !

« Cela vous ferait du bien de vous en souvenir, Senpai, » déclara Stella.

Stella repoussa le Zanbatou et tendit la main vers Saijou, maintenant sans défense, touchant le haut de son corps.

« Puissance, talent, techniques, je vais faire tomber tout ça en les combattants de front. Je suis un Rang A justement parce que je peux faire quelque chose comme ça, » annonça Stella.

Instantanément, le feu s’échappa de la main qui touchait le corps. Le sol se cassa et le corps de Saijou fut soufflé de dix mètres dans les airs avant de retomber hors de l’arène.

Saijou, couvert de suie, resta immobile après ce coup. Il avait perdu conscience à la suite de cette explosion encaissée à bout portant.

« Le match est terminé ! Le vainqueur est Stella Vermillon ! » Réalisant ce fait rapidement, l’arbitre jugea immédiatement que le match était terminé avant d’annoncer le gagnant.

{E-Encore, une victoiiiire complète !! Même si le concurrent Saijou qui avait osé aller la tête haute lors de cette bataille n’a finalement même pas un adversaire pour elle ! Il s’agit là vraiment d’un niveau mondial ! C’est le plus haut rang ! Fort, trop fort ! Les premières années sont beaucoup trop fortes !! Si c’est elle, si c’est eux ! Oui, ils pourraient faire gagner à notre Académie Hagun la couronne du Roi des Épées des Sept Étoiles après toutes ces années. Ce rêve n’est plus hors de notre portée !} déclara la présentatrice.

Tout en se réjouissant en entendant les cris et les acclamations, Stella quitta l’arène.

Ceci faisait environ un mois que les batailles de sélection pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avaient commencé, quand la saison changea.

 

Le Chevalier Raté, Ikki Kurogane.

La Princesse Écarlate, Stella Vermillion.

La Lorelei, Shizuku Kurogane.

Avec leurs victoires consécutives, ils étaient devenus des noms que tout le monde dans l’école connaissait.

Notes

  • 1 Lorelei : Une créature femelle sirène comme d’un poème allemand, dont la beauté et la chanson conduire les marins à sauter depuis des falaises afin de les trouver. Le texte japonais utilise le kanji 深海の魔女, « Sorcière des eaux profondes ».
  • 2 Zanbato (斬馬刀, qui signifie littéralement « Épée qui tue les chevaux » est une épée de fiction couramment utilisée dans l’anime et manga, connu pour être vraiment très grande.

***

Partie 2

« Félicitations, Onii-sama ♥, » déclara Shizuku.

Après qu’Ikki soit passé par la sortie de la cinquième arène de formation où le match avait eu lieu, il sentit soudainement un léger impact sur ses hanches.

Après avoir regardé vers le bas, il vit Shizuku avec ses yeux de couleur jade indiquant sa présence à ces côtés. Et Arisuin était derrière elle.

« Je te remercie Shizuku, mais pourrais-tu, s’il te plaît, arrêter de m’étreindre dans les lieux publics ? C’est un peu embarrassant, » déclara Ikki.

« D’accord. Mais, c’est mignon aussi quand Onii-sama devient gêné, » déclara Shizuku.

« Alice, il semble que mes mots ne peuvent plus passer à travers ma sœur. Comme prévu, penses-tu que le manque de communication au cours de ces quatre années en est la cause ? » demanda Ikki.

« Fufu, ceci pourrait en être l’origine, » répondit Arisuin.

« Ahhh ! Shizuku qui étreint à nouveau Ikki ! » Un rugissement de colère retentit derrière Ikki qui fut dès lors encore plus enlacé par Shizuku. La source de ce cri était bien entendu Stella, qui était sortie de l’arène peu après Ikki. Après l’avoir vue, l’expression angélique de Shizuku se tordit en quelque chose qui faisait penser à tous qu’elle avait mordu dans un insecte aigre.

« Qu’est-ce qu’il y a avec toi, la personne bruyante ? Tu es une grande personne, donc pourrais-tu, s’il te plaît, arrêter de crier comme une enfant ? » demanda Shizuku.

« Shizuku, j’agis ainsi uniquement parce que tu fais quelque chose d’étrange à Ikki !? » répliqua Stella.

« Quelque chose d’étrange ? Je ne comprends pas. Comme tu peux le voir, je suis juste collée à lui ? N’est-ce pas, Onii-sama ? Ne sommes-nous pas simplement des frères et sœurs qui s’entendent bien ? » demanda Shizuku.

 

 

« O-Oui. Mais cette distance est un peu trop proche et c’est très embarrassant. Un peu plus loin serait mieux, » répondit Ikki.

« Tu vois, Onii-sama a dit Oui, » déclara Shizuku.

Une réplique extravagante venait de sortir !

« Il n’a pas dit ça ! Qu’est-ce qui se passe avec toi et tes doubles standards ? » demanda Stella.

« Je ne sais pas. Je ne comprends pas ce que tu dis. En premier lieu, réfléchis bien à propos de ces choses-là, Stella, » répondit Shizuku. « Je m’accroche peut-être à Onii-sama, mais je n’insiste vraiment pas beaucoup. Et en plus, même si je le forçais avec toute ma puissance, Onii-sama pourrait facilement me repousser. C’est vrai. Si Onii-sama avait vraiment de l’aversion avec ce que je fais maintenant, il l’aurait certainement fait. Mais Onii-sama ne fera pas quelque chose de si méchant envers une sœur qui aime tellement son frère, n’est-ce pas ? »

Vraiment ? Les yeux de couleur de jade de Shizuku brillaient d’humidité alors qu’elle posait la question. Ce n’était pas tellement différent de ceux d’un chiot abandonné.

... Il n’y a aucun moyen qu’il puisse se débarrasser de quelque chose de si mignon.

« O-Oui... Je ne... ne ferais pas ça, » déclara Ikki.

« IKKIII ~ !! » cria Stella.

« As-tu compris ? Ceci est un simple contact peau à peau entre frères et sœurs qui s’aiment. Stella, toi qui n’a rien à voir avec nous, tu ne devrais pas t’en mêler, » déclara Shizuku.

« Je-je ne suis pas sans rapport ! » répliqua Stella.

« Ho ? Alors quel genre de relation as-tu ? » demanda Shizuku.

« C-C’est..., » balbutia Stella.

« En fin de compte, tu allais simplement dire quelque chose comme quoi tu es son esclave, n’est-ce pas ? Mais si tu es son esclave, alors remet-toi en question quant à tes actions plutôt que de penser à moi, sa sœur, qui suis sensée être en tors. Les gens de ton pays, même s’ils ne te servent pas, mais plutôt tes parents, ils te témoignent le respect, n’est-ce pas ? Où est-ce que la famille impériale Vermillion ne voit que ce qui lui convient ? » demanda Shizuku.

« F-Faux, argh, euh..., » Stella, qui avait essayé de réfuter l’attaque féroce de Shizuku avait seulement murmuré.

Mais ce qu’elle essayait de dire, Ikki le savait déjà. C’est vrai. Leur relation, elle avait changé cette nuit, il y a un mois. De simples colocataires, elle avait changé pour être celle d’amoureux. Et avec Stella qui était une princesse, même s’il s’agissait que d’un petit pays, il n’avait pas le statut social pour pouvoir annoncer une telle chose en public. Bien sûr, Ikki était également au courant de ce problème. C’est pourquoi ils avaient décidé de cacher leur relation pour l’instant.

Mais il n’y avait aucune femme dans ce monde qui permettrait à son amoureux d’avoir une relation qui avait évidemment passé les frontières de l’amour, même si c’était avec la sœur de son petit-ami. Et bien sûr, Stella n’avait pas aimé ce fait. Mais elle ne pouvait pas le dire. C’est pourquoi elle s’était enfoncée dans un silence contrarié.

Et Shizuku qui semblait un peu déçue jeta un coup d’œil à cette Stella.

« Lâche ! » s’écria Shizuku.

« Hein ? Shizuku ? » demanda Ikki.

« Il n’y a rien. Alors, où allons-nous, Onii-sama ? » demanda Shizuku.

« Euh — » Stella envoya un regard rempli de jalousie vers Shizuku, qui entraînait poussait au loin Ikki. « UUU― ! » 

On dirait qu’elle pleurait un peu. C’était un peu mignon.

« Grrrr ! » 

Puis elle se mit à grogner !?

« H-Hey Shizuku. Comme je l’ai dit avant, le fait de mettre mon bras avec ma sœur à cet âge et à l’école, c’est un peu... trop embarrassant, » déclara Ikki.

Sentant le danger arrivé, il essaya de se défaire de Shizuku.

Shizuku sembla un peu mécontente, mais elle retira immédiatement son bras.

« Je comprends, Onii-sama... après tout, je ne voudrais pas être haï par Onii-sama, » déclara Shizuku.

« Il n’y a aucun moyen que je puisse te haïr, » répliqua Ikki.

Il avait nié cette partie. Il ne pourrait jamais haïr sa petite sœur qui l’aimait tant. Et cela ne changera pas, peu importe ce qui se passerait.

Face à ses mots, Shizuku avait un peu souri.

« Merci. Mais tout de même, Onii-sama ―, » elle avait arrêté de parler une fois et avait ensuite chuchoté d’une voix que ne pouvait être entendu de personne autre qu’Ikki. « Si tu es trop gentil, alors tu ne seras pas en mesure d’aller de l’avant alors même que tu essayes. »

Il semble que cette bonne sœur cadette ait déjà deviné quelque chose.

... Ne pas aller de l’avant même si j’essaye, est-ce...

Certes, c’était exactement ce qu’elle disait. Ikki était le petit-ami de Stella depuis environ un mois. Mais leur relation n’avait pas progressé même un petit peu. Plutôt, il se sentait comme si elle avait reculé de quelques étapes. Avec lui qui était son petit ami, il se sentait trop conscient d’elle.

Il voulait être plus proche d’elle. Il voulait la toucher plus. Il voulait passer au niveau supérieur. Cependant, il ne savait pas quand il devrait franchir cette étape. Comment expliquer exactement cette situation ? Devraient-ils discuter de cette situation correctement comme dans une réunion d’entreprise ? Où devrait-il faire son mouvement tout en ayant une conversation aléatoire ?

Je ne comprends pas. Ikki, qui n’avait aucune expérience avec le sexe opposé, n’était pas capable de connaître le moment opportun.

― Et le fait le plus désespérant était que Stella était identique à lui dans ce domaine. C’est comme s’ils parcouraient les mers bleues sans boussole. Bien sûr, une telle situation se transformerait sûrement en catastrophe.

... Comme Shizuku l’avait dit, le gars devrait-il être plus agressif dans ces cas-là ?

Mais si ça faisait que Stella le haïsse... alors il ne devait pas le faire. Il ne pouvait pas la forcer. En conséquence, Ikki n’avait pas été en mesure de toucher Stella même une fois au cours du dernier mois.

... Haa... Je voudrais tellement l’embrasser..., pensait-il.

Le fait qu’ils se sentaient plus éloignés qu’avant qu’ils se fréquentent les rendait très tristes.

***

Partie 3

« Ah ! Hé, regarde ça, » déclara un premier étudiant.

« C’est la Princesse Écarlate. La Lorelei et le Chevalier Raté sont aussi avec elle, » déclara un autre étudiant.

« Ils ont vraiment un air différent, non ? Je parle de ces trois-là, » demanda un troisième.

« Qu’est-ce que tu débites comme si tu savais quelque chose ? Ces deux filles misent de côté, ce Chevalier Raté est juste un Rang F avec un peu de chance, c’est tout, » déclara un autre étudiant.

« Toi, tu dis encore des choses comme ça ? » demanda le premier.

« Au contraire, n’avez vous rien entendu à propos de ce gars ? J’ai entendu dire que Vermillion et le frère Kurogane ont défait les membres du Conseil des Étudiant classé quatrième et troisième, et cela, très facilement, » déclara le deuxième étudiant.

« Vraiment ? Alors il n’y a que la Scharlach Frau et la présidente qui sont encore au-dessus d’eux ! » déclara la troisième.

« Eh bien, ces deux-là se débrouillent très bien dans la compétition de l’Académie Hagun. Et si leur chance ne tourne pas, leur place en tant que représentant est presque assuré. Et la sœur Kurogane n’a aussi eu que des victoires consécutives, » déclara le deuxième étudiant.

« Les premières années de cette année sont réellement quelque chose. Et ce grand mec se trouvant derrière la Sorcière des Grands Lacs. N’est-il pas aussi très étonnant ? » demanda le troisième étudiant.

« Hé, toi, n’appelle pas cette personne avec un “ce mec” ! Nagi-sama a un surnom cool, “Black Sonia” ! » déclara un autre étudiant.

« C’est vrai ! Je ne peux pas croire que tu as osé appeler notre Nagi-sama, “ce mec” ! » s’écria le deuxième.

« Heuuu... alors... désolé..., » déclara le troisième étudiant.

« Que de nombreux talents soient ainsi réunis tous dans la première année... Cette année, Hagun pourrait effectivement le faire, » déclara le premier étudiant.

Alors que le groupe d’Ikki se dirigeait vers l’édifice principal de la cinquième arène, ils sentaient diverses sortes de regards posés sur eux. Cela faisait déjà un mois depuis que les batailles de sélection avaient commencé. Le nombre de candidats restants avait donc diminué. Et parmi ceux restants, ces quatre individus qui régnaient en étant invaincus obtenaient évidemment l’attention de tous.

C’était surtout le cas en ce qui concerne Ikki. Il attirait encore plus l’attention des autres. Le Chevalier Raté qui avançait à pas de géant après avoir vaincu Le Chasseur avait extrêmement choqué le corps étudiant de l’Académie Hagun au-delà de toute mesure. Les Chevaliers qui se vantaient de leurs talents avaient été écrasés l’un après l’autre par la personne qui était seulement classée au Rang F, peu importe comment vous évaluiez ses capacités. Au début, les étudiants ne pouvaient pas accepter les scènes qu’ils voyaient comme étant la réalité, mais après que la même chose se soit produite neuf fois, ils n’avaient eu d’autre choix que de l’accepter. Ikki n’était plus un tricheur comme on l’appelait avant. Ils ne pouvaient plus le voir ainsi.

Mais c’était assez pour déclencher chez certaines autres personnes un sentiment d’infériorité. Or, presque tous les chevaliers ne pouvaient être que perplexes devant cet échec, ce chevalier hérétique à leurs yeux, et ils ne pouvaient deviner jusqu’à quelles hauteurs il pourrait grimper.

Voyant ces réactions, Stella se mit à se vanter joyeusement. « Am-Amusant. On dirait que tous les autres idiots ont finalement remarqué la force d’Ikki. »

« Bien sûr. Mon Onii-sama est la personne la plus fantastique au monde, au point que ceux qui la réalisent maintenant peuvent être considérés comme trop lents d’esprit. Mais quand même, les choses ont vraiment changé au cours du mois passé. Ces derniers jours, il y a beaucoup de gens qui viennent à la conférence de la pause-déjeuner, » déclara Shizuku.

« C’est vrai. J’étais si surprise quand les Aînées de troisième année sont aussi venues, » déclara Stella.

La conférence dont elles parlaient était celle qu’Ikki avait été obligé de commencer à donner, étant harcelé par ses camarades de classe. Il s’agissait d’une classe d’arts martiaux. Ikki donnait des cours sur divers arts martiaux. Bien sûr, la maîtrise à l’épée y était incluse, mais il y avait aussi des techniques de kodachi, la manipulation de la lance et même le tir à l’arc.

Seul Ikki pourrait faire quelque chose comme ça. Étant bien versé dans beaucoup d’arts martiaux après avoir analysé tant de techniques de différents ennemis, il était devenu un artiste martial universel.

Pourtant, en prenant en compte qu’Ikki lui-même comptait que la maîtrise de l’épée comme sa spécialité, il n’enseignait aux étudiants aucune réelle technique liée à leurs compétences propres. Car il s’agissait tout simplement d’une classe sur les arts martiaux fondamentaux.

Au début, ce n’était que quelques-uns des camarades de classe d’Ikki qui y avaient participé. Mais après tout le tumulte qu’Ikki avait causé, les étudiants avaient commencé à avoir une meilleure opinion des arts martiaux. Maintenant, non seulement ses camarades de classe, mais les gens de l’extérieur de leur année venaient également vers lui pour des leçons. Il s’agissait aussi de l’un des grands changements qui étaient survenus il y a un mois.

« Mais le plus grand changement qui s’est produit jusqu’ici... Je suppose que c’est ça, » déclara Ikki.

La chose dont il parlait avait commencé depuis environ une semaine. Honnêtement, il pensait que s’il l’ignorait, le problème serait réglé de lui-même, mais il n’y avait aucun signe de ce qui se termine bientôt. Il ne pouvait donc pas l’ignorer plus longtemps.

« Onii-sama, que voulais-tu dire par... “ça” ? » demanda Shizuku.

« Et bien. En fait... Je pense que je suis victime d’un harceleur, » annonça Ikki.

« HEINNNNN !!?? » Face à la confession d’Ikki, Stella et Shizuku hurlèrent simultanément, surprises.

« Ha-Ha-Harceleur ! Tu veux dire ce genre de personnes ? Ils te suivent partout, ils s’introduisent par effraction dans ta chambre, ils se rasent la moustache et te l’envoie par la poste... Ce genre de harceleur ! N’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Stella-san, tu parles plutôt d’une lame de rasoir. Que feraient-ils en envoyant leur barbe dans des lettres ? » demanda Shizuku.

« Est-ce que c’est un harceleur qui prend soin de sa présentation ? Il semblerait qu’il soit ce type de harceleur, » répliqua Arisuin.

« Taissssezzz-vous ! Ne me prenez pas la tête avec des petits détails ! Au contraire, ce n’est pas le moment de parler de ça ! » s’écria Stella.

« C’est vrai, Onii-sama. S’il te plaît, pourrais-tu nous donner plus de détails ? » demanda Shizuku.

« J’ai d’abord ressenti le regard posé sur moi depuis environ une semaine. Depuis, ça m’a constamment suivi. Alice, tu dois aussi l’avoir remarqué, non ? » demanda Ikki.

« Oui. Mais comme Ikki ne l’avait pas mentionné, j’ai pensé qu’il était normal de ne pas en parler, » répondit Arisuin.

« Eh bien ! Au début, j’ai pensé que ce problème se réglerait si je l’ignorais tout simplement, mais... ça n’a pas l’air du tout de marcher, il n’y a aucun signe de vouloir partir, » déclara Ikki.

« Te rappelles-tu avoir fait quelque chose qui ferait que quelqu’un puisse avoir quelque chose contre toi ? » demanda Arisuin.

« Non. Je ne vois pas, » répondit Ikki.

Questionné par Arisuin, il avait cherché dans ses souvenirs, mais n’avait rien trouvé.

Et ce regard, il ne pensait pas vraiment qu’il contenait de la malice. Dire que c’était dans la lignée des regrets serait approprié.

« ... Alors peut-être, que c’est l’amour ! Avec Ikki, va savoir ? » déclara Arisuin.

« Ah oui, cette raison pourrait être possible ! ... J’ai entendu dire que souvent les ressentiments des harceleurs naissaient à la suite d’un sentiment d’amour, » déclara Stella.

« Onii-sama est un chevalier qui se démarque beaucoup. Et j’ai entendu dire qu’il est particulièrement populaire auprès des filles... Quand on regarde de loin, si l’œil d’une jeune fille rencontre Onii-sama, elle pourrait penser qu’il s’intéresse à elle. Ou lorsqu’on lui parle comme une de ces admiratrices, elle pourrait mal comprendre la situation après avoir échangé des mots avec lui. Tout cela est tout à fait possible, » déclara Shizuku.

« Ikki semble extrêmement maladroit quand il s’agit de se comporter avec une femme, » déclara Arisuin.

« C’est vrai. Quand on lui demande une poignée de main, il répond par un “Ouais, euh”, comme s’il donnait un sentiment de soumission, » répliqua Stella.

Étant regardé par Stella qui semblait trouver beaucoup de fautes avec lui, Ikki avait souri amèrement. Comme le disaient les trois autres, Ikki avec ses caractéristiques propres et son comportement gentil était très populaire auprès des femmes. Et récemment, un très grand nombre d’entre elles venaient pour l’encourager avant ses matchs. Mais Ikki ne savait pas comment les gérer. Il ne pouvait pas être aussi froid que Shizuku qui ignorait impitoyablement son rassemblement de fans. Il ne pouvait pas non plus donner un service pour ses admirateurs de manière appropriée et ainsi tracer sévèrement une ligne entre eux et lui tout comme Arisuin. Il ne pouvait pas ignorer tous ceux qui le soutenaient. Quand on lui parlait, il s’arrêtait et leur tenait compagnie, lorsqu’on lui demandait pour une poignée de main, il finissait par leur parler. Il y avait aussi des fois où il était presque arrivé en retard pour les leçons parce qu’il était occupé avec des filles.

Et il ne serait pas étrange si l’une de ces filles avait mal compris les actions d’Ikki. Stella et les autres froncèrent leurs sourcils à cette possibilité... mais Ikki ne pensait pas que c’était quelque chose du genre, parce que, provenant du regard sur son dos, il ne ressentait aucune malice, mais il ne ressentait pas non plus quelque chose comme de l’affection.

S’il devait décrire ce regard, il ressemblait plus au fait d’être photographié avec un appareil photo.

« Si c’était quelque chose comme d’être adulé alors ça ne me dérangerait pas, mais si c’est quelqu’un qui essaye injustement de poser ses mains sur mon Onii-sama. Alors eh bien, nous ne pouvons pas laisser faire ça. Et donc, le moment de la torture au plumeau est venu, » déclara Shizuku.

« Shizuku, qu’est-ce que tu vas faire avec ce plumeau ? » demanda Stella.

« Est-ce que ce n’est pas évident ? Je vais attraper le harceleur et lui faire une punition de chatouillement approfondie, » déclara Shizuku.

« ... Dire ces choses ne te convient pas trop. C’est quand même une façon mignonne de punir quelqu’un, » déclara Stella.

« ... Eh bien, les choses étant chatouillées seront cependant ses globes oculaires, » répliqua Shizuku.

« C’EST VRAIMENT EFFRAYANT ! » s’écria Stella.

« ... Eh bien, puisque toute cette anticipation est déjà présente et je ne sais pas quelle est la réponse à cette situation, alors, eh bien... demandons directement au coupable, n’est-ce pas mieux ? » demanda Ikki.

En disant ça, Ikki se retourna vers le chemin de pierre qu’ils venaient de traverser.

« Ikki, se pourrait-il que, même maintenant... ? » demanda Stella.

« Oui. Depuis que nous avons fini de faire du jogging ce matin, » répondit Ikki.

Le regard qui durait depuis une semaine semblait vraiment à de l’observation pure et simple. Ce regard provenait d’un buisson épais de l’autre côté du pavé. Après avoir légèrement soupiré une fois, Ikki appela dans cette direction.

« Hé, la personne qui se cache là-bas. On dirait que vous me suivez depuis un moment, alors, avez-vous besoin de quelque chose provenant de ma part ? » demanda Ikki.

Il cria vers le harceleur qui se cachait actuellement dans le buisson. Comme tel ? —

« Hyawaa ! Ou — »

* Pyon *

Comme si on lui avait donné un petit coup, le harceleur se cachant dans la brousse était sorti d’un coup.

Même s’il n’y avait pas de malice, suivre quelqu’un pendant environ une semaine n’était certainement pas normal. Dans ce genre de situation, Ikki se préparait donc à voir quelle chose du genre d’un serpent qui proviendrait du buisson, mais... à sa grande surprise, il s’agissait d’une yamato nadeshiko avec des cheveux noirs [1]. Dans ses deux mains, elle tenait des branches d’arbre.

 

 

« Ah, euh, c’est fa-faux, ce n’est pas ce que vous pensez ! ... Je... je suis, uuuh, uwah ~ ! » balbutia la jeune fille.

Elle avait probablement réalisé qu’elle avait été découverte. L’étudiante était confuse après avoir été soudainement vue de cette façon. Puis, elle se retourna et s’enfuit à toute vitesse. Mais derrière le buisson, il y avait un petit étang.

« Kyaaaaaah !!! Gyabu ! » cria la jeune fille.

*Splash*

Tandis qu’elle essayait de s’enfuir en toute hâte, elle trébucha et tomba la tête en premier dans l’eau. Et un son étrange qui semblait physiologiquement traumatisant résonna dans les lieux.

« ... »

La jeune fille flottait désormais sur le sommet de l’étang, face cachée, sans dire un mot. Et puis... elle ne bougeait même plus.

« Quoiiiii —, V-Vous allez bien... merde, vous n’allez vraiment pas bien ! Alice, aide-moi à la porter ! » déclara Ikki.

« Oh, mon Dieu, c’est horrible, » s’écria Arisuin.

Alors qu’Ikki et Arisuin se précipitèrent pour aider ―

« Une si belle personne... est la harceleuse d’Ikki, » déclara Stella.

« Hihi, il semblerait que le temps afin que j’utilise ce plumeau est venu, » annonça Shizuku.

Les intuitions de ces deux filles sonnaient clairement à la suite de cette rencontre.

Notes

  • 1 Yamato Nadeshiko : Un terme pour ceux dont l’apparence et le comportement correspondent à la femme japonaise idéalisée.

***

Partie 4

Il s’agissait d’une petite salle privée et sombre. La seule source de lumière était la petite lampe de bureau se trouvant sur la table. Et dans cette salle, se tenait une fille assise sur une chaise et quatre hommes robustes qui l’entouraient.

Tous les hommes affichaient des expressions sombres et interrogeaient la jeune fille en lui criant dessus.

« Donnez-nous une réponse directe ! Vous traquiez la victime, Ikki Kurogane, n’est-ce pas ? » cria le premier homme.

« Vous avez été pris en flagrant délit ! Alors, n’allez pas dire des conneries comme quoi vous ne l’avez pas fait. C’est compris ? » cria le deuxième.

Les voix qui la questionnaient et la pressaient de toute part ainsi que la lumière de la lampe de bureau qui semblait trop faible l’écrasait encore plus. Tout en essayant de surmonter cela, la jeune fille répondit frénétiquement.

« N-Non ! Ce n’était pas vraiment du harcèlement... ! » répondit-elle.

« Assez avec ces excuses ! » cria le premier homme.

« Hii ―, » s’écria la fille.

« Il est évident que vous l’avez suivi pendant une semaine ! » déclara l’un des hommes.

« Et après tout ça, vous essayiez encore de faire des choses !? » demanda un autre.

« Oui ! Il est temps pour la torture ! Torture, je vous le dis ! » annonça joyeusement le premier homme.

« Stoppez celaaaaaaaa ~ !!! » cria la fille. « Ha — !? »

Et finalement, la jeune fille était sortie de son cauchemar. Un plafond blanc couvrait son champ de vision. L’odeur d’un lieu tel qu’un hôpital pouvait être sentie. Elle réalisa qu’elle se trouvait dans l’infirmerie. Et on dirait qu’elle dormait maintenant dans un lit réservé pour les malades.

En comprenant ce fait, la jeune fille se détendit un peu.

« Dieu merci, ce n’était qu’un rêve..., » murmura la jeune femme.

« Châtiment de la cire chaude, fouetter son dos, arrachage des ongles, bondage, mis à genoux sur des pierres tranchantes, » quand elle tourna la tête, elle vit une jeune fille aux cheveux d’argent chuchoter des suggestions près de son oreille.

« Piquer puis brûler. La mort par noyade. Clouée. La faire se promener nue dans toute la ville. À cheval sur un morceau de bois de forme triangulaire... ah, on dirait que vous êtes finalement éveillée ? » demanda Shizuku.

« Ces trucs que vous chuchotiez près de mes oreilles... c’est quoi... ? » demanda la jeune femme.

« Je me le demande. Peut-être que vous venez d’avoir un mauvais rêve. Onii-sama, elle s’est réveillée, » annonça Shizuku.

La fille aux cheveux d’argent, Shizuku, appela quelqu’un se trouvant de l’autre côté du rideau d’isolement. Après avoir entendu cette voix, Ikki, Stella et Arisuin entrèrent.

« Oh mon Dieu. Vous êtes déjà levée. J’étais inquiet. Il s’agissait quand même d’une belle bosse ! Comme prévu de la magie de guérison de Shizuku, » déclara Ikki.

« Puisque ce n’était pas une blessure causée lors d’un match, nous ne pouvions pas utiliser la capsule, alors heureusement que Shizuku était avec nous. Alors, est-ce que cela fait encore mal ? » demanda Stella.

Après avoir regardé à gauche et à droite, la fille comprit complètement la situation. Elle était tombée la tête la première dans l’étang et s’était cogné la tête et ces personnes-là l’avaient portée jusqu’à l’infirmerie et l’avaient soignée.

« N-Non, c’est... Je vais bien. Merci... d’avoir pris soin de moi, » s’écria la jeune femme.

Comme elle se leva lentement du lit, elle s’inclina et montra sa gratitude à Ikki et aux autres.

Elle était vraiment une bonne harceleuse. Mais pourquoi ne regarde-t-elle pas les yeux des autres et qu’elle gardait toujours son regard le plus loin possible ?

« Eh bien, j’ai été très surpris par cette blessure. C’est une bonne chose qu’elle n’est pas si grave, mais... pourquoi essayez-vous d’éviter nos regards ? » demanda Ikki.

« S-S’il vous plaît, ne faites pas attention à ce détail. Il y a une raison vraiment personnelle pour que j’agisse ainsi, » répondit la jeune femme.

Elle semblait assez nerveuse en répondant à Ikki. Et maintenant, même la totalité de son corps était très tendue, tout comme s’il était prêt à se rompre et elle ne pouvait tout simplement pas se calmer. Peut-être, elle était vraiment là à poursuivre Ikki en raison d’être remplie de ressentiments à son égard et maintenant, elle ne pouvait plus le regarder dans les yeux. Eh bien, il était probablement temps de lui demander des explications. Premièrement ―.

« Si vous allez bien, alors maintenant, je voudrais poser quelques questions... Tout d’abord, pourriez-vous nous donner votre nom ? » demanda Ikki.

« Je-je m’appelle Ayase Ayatsuji. Une senior, » répondit-elle. 

Une senior ? C’est un peu inattendu, pensa Ikki.

Peut-être parce qu’elle avait commis une erreur lors de leur première rencontre. Ou peut-être parce qu’elle ne pouvait tout simplement pas se calmer. Il ne pouvait pas l’imaginer comme quelqu’un de plus âgée que lui. Mais comme elle était quand même plus âgée, il ne pouvait pas se permettre de reculer ou de parler maintenant sans réserve. Il avait donc changé d’honorifique et lui avait demandé la chose qui l’inquiétait le plus.

« Alors Ayatsuji-senpai. Je vais répéter ce que je viens de demander avant : pourquoi est-ce que Senpai me suit part — ... euh... Senpai  ? » demanda Ikki.

« Q-Quoi ? » demanda Ayase.

« Vous êtes non seulement en train de détourner le regard, mais votre tête est complètement tournée dans le sens inverse... honnêtement, quel est le problème ? » demanda Ikki.

Avant qu’il ne le remarque, Ayase s’était tournée vers le mur se trouvant sur le côté opposé. Son cou était tourné à sa limite, il pouvait le dire en voyant sa nuque.

« Ça ne me dérange pas d’être ainsi. C-ce n’est rien, » répondit Ayase.

« Non, bien sûr que je vais être affecté par ça !? C’est bien la première fois dans ma vie que quelqu’un avec qui je parle essaie si fortement de ne pas rencontrer mon regard !? Qu’est-ce qu’il y a ? Où y a-t-il quelque chose sur ce mur qui vous intéresse ? » demanda Ikki.

« J’ai — je veux dire... C-c’est bien trop embarrassant, » annonça Ayase.

Elle avait dit cette phrase à l’aide d’une voix si faible qu’on aurait pu la confondre avec le bourdonnement d’un moustique.

« ... Hein ? » s’exclama Ikki.

« P-Parler avec un garçon, je ne sais pas, t-tout en regardant les yeux dans les yeux... c’est bien trop embarrassant, » déclara Ayase.

En regardant attentivement le visage d’Ayase, il vit qu’il était entièrement teint en rouge jusqu’à ses oreilles, comme si la jeune fille était en feu.

« C-Comment Kurogane-kun est-il capable de parler face à face si facilement avec une fille qu’il vient à peine de rencontrer ? » demanda Ayase.

« Hein... comment ? Même si vous me demandez ça, je pense qu’il est normal de regarder le visage de la personne avec qui je parle lors d’une conversation, » répondit Ikki.

« N-Normal...C-C’est-ce si... incroyable... C’est totalement impossible pour moi. Même si je sais que c’est grossier, je ne peux pas faire face directement quand je suis regardée si fixement..., » répondit Ayase.

Ikki n’avait jamais pensé qu’il serait complimenté à cause de quelque chose comme ça.

Certes, plusieurs fois, Ayase regardait comme si elle lui jetait un coup d’œil, mais dès qu’elle rencontrait le regard d’Ikki, ses yeux commencèrent immédiatement à fuir au loin. Apparemment, elle essayait de regarder de face, mais comme elle était tellement embarrassée, il ne semblait pas qu’elle puisse réussir à le faire.

Et ces actes ne semblaient pas être de la comédie. Il semblerait qu’Ayase soit juste une Senpai vraiment très timide.

... C’est troublant. Si possible, j’aimerais pouvoir parler en face à face, mais...

Car sinon, il serait difficile de savoir si elle mentait. Ikki réfléchit sur ce qu’il fallait faire.

« Eh bien, si c’est avec nous, les filles, alors est-ce que ce serait correct ? » demanda Stella.

Soudainement, Stella et Shizuku se tinrent impassiblement devant Ayase et lui parlaient avec un ton critique.

« Je vais vous faire avouer. Pourquoi Senpai a-t-elle poursuivi Ikki ? Quel est votre objectif ? » demanda Shizuku.

« C-C’est... C’est..., » balbutia Ayase.

« N’est-ce pas facile à comprendre pourquoi une fille poursuit un garçon, ou un garçon poursuit une fille ? Elle le regardait visiblement avec des yeux remplis de désirs charnels, » déclara Shizuku.

« VRAIMENT !? » s’écria Stella.

« C-C’est faux ! Je vous le jure ! » répondit Ayase.

Comme prévu, il semble que la raison pour laquelle Ayase avait poursuivi Ikki n’était ni la méchanceté ni l’affection. Alors, pourquoi serait-elle là à poursuivre un étudiant redoublant tel que lui... ?

... Hmm ?

À ce moment, Ikki remarqua quelque chose se trouvant dans les paumes des mains d’Ayase, qui les agitait rapidement en rejetant les paroles de Stella et Shizuku. Des callosités. Il s’agissait sans l’ombre d’une erreur possible du résultat d’avoir frappé avec un shinai au moins plusieurs milliers de fois, non, des centaines de milliers de fois. Voyant ça, Ikki pensa immédiatement à une possibilité.

... Ces callosités et le nom de famille Ayatsuji... pas possible que... ! pensa Ikki.

« Senpai ! Est-ce que Senpai est un parent de Kaito Ayatsuji ? » demanda Ikki.

Après qu’il lui fut posé cette question, Ayase écarquilla immédiatement les yeux avant de se tourner vers Ikki.

« C-Certainement, Kaito Ayatsuji est mon père... m-mais, comment pouvez-vous savoir ça ? » demanda Ayase.

« À cause des callosités sur vos paumes, Senpai. Ce sont les mains d’une épéiste. Et d’ailleurs, pour que vous soyez capable de suivre Stella et moi au cours de notre jogging, il ne serait pas possible de le faire à moins que vous ayez un corps substantiellement entraîné. Et votre nom de famille étant Ayatsuji... je pensais que peut-être vous le connaissiez. Mais qui aurait cru que vous étiez vraiment sa fille et que vous étudiez dans la même école que moi. C’était tout à fait une surprise de découvrir ce fait, » déclara Ikki.

Stella inclina la tête, voyant l’excitation d’Ikki et se demandant ce qui pouvait être si excitant. Et elle posa donc la question à Arisuin ―. « Hé ! Qui est Kaito Ayatsuji ? »

« Qui sait ? Je ne suis pas familier avec ce nom, » répondit Arisuin.

« Il s’agit d’un non-Blazer qui est aussi connu sous le nom du “Dernier Samouraï”, » Au lieu d’Arisuin, ce fut Shizuku qui fut celle qui avait répondu. « Puisque la plupart des Blazers ne sont pas intéressés par les arts martiaux, ce n’est pas une surprise qu’Alice ne le connaisse pas. Mais pour les gens qui ont étudié l’épée, même un petit peu, il n’y a pas une seule personne qui ne connaisse pas le nom de “Kaito Ayatsuji”. Car c’est un grand-maître respecté de tous. » 

Le Concours du Dragon Céleste ― Le Tournoi de l’Est et de l’Ouest ― Le Coupe Musashi ― Le Match de Dixième Dan ―

Il était un génie de l’Art de l’Épée qui avait participé et avait gagné dans toutes les compétitions d’épée mondialement célèbres. Il y avait également des histoires le concernant sur le fait qu’il avait arrêté plusieurs criminels Blazer par lui-même, en dépit de ne pas être un Blazer lui-même.

« Normalement, même un pistolet ne ferait pas grand-chose contre un Blazer qui est protégé par sa magie. Mais avec son épée, ce handicap n’était rien. Il a probablement été la personne qui a déploré le plus de ne pas être née en tant que Blazer... Mais comme il était si fort, sans même être Blazer, il semblait qu’il ait ainsi gagné le ressentiment de beaucoup de Chevaliers-Mages, de sorte que sa renommée n’a jamais atteint plus loin que le monde des épéistes, » déclara Shizuku.

« Mais Shizuku, tu le connais quand même !? » déclara Stella.

« Parce que contrairement à la plupart des Chevaliers-Mages, le clan Kurogane reconnaît les mérites des arts martiaux, » répondit Shizuku.

Et parce qu’elle avait grandi avec une indisposition envers le clan Kurogane qui avait chassé son frère bien-aimé, elle n’avait donc jamais voulu suivre le chemin des arts martiaux que la maison Kurogane prescrivait. Mais elle se souvenait encore du Dernier Samouraï. Et il n’y avait aucune chance qu’Ikki, qui avait suivi sur le chemin de l’épée beaucoup plus sérieusement qu’elle, ne connaissait pas le nom du grand pionnier dans cet art.

« Quand j’étais enfant, j’ai regardé les vidéos des matchs de Kaito-san et j’ai décidé d’étudier l’épée. Pendant le collège, je suis même allé dans son dojo pour le défier directement, » déclara Ikki.

« Hein ? Est-ce que..., » demanda Ayase.

« Cependant, on m’a refusé le droit de le défier. Ils ont dit qu’ils ne faisaient pas de matchs non autorisés comme ça. Mais je suis vraiment heureux de pouvoir rencontrer ainsi la fille de Kaito-san. Kaito-san, comment va-t-il ? Est-il en bonne santé ? Dernièrement, je n’ai pas entendu parler de lui, alors je me demandais ce qui lui était arrivé » demanda Ikki d’une voix excitée. Mais à cette question, l’expression d’Ayase s’assombrit.

« ... En fait, à cause d’une blessure reçue lors d’un match... il est actuellement hospitalisé, » répondit Ayase.

« Eh... je... je suis désolé. J’ai demandé quelque chose de désagréable, » déclara Ikki.

« N-Non, vous n’avez pas à vous excuser. Vous n’avez rien fait de mal. Pour quelqu’un d’aussi étonnant que vous, Kurogane-kun, de tenir mon père en si haute estime, ce simple fait me rend très heureuse. Et cette conversation n’est pas sans rapport avec la raison pour laquelle je vous suivais, » déclara Ayase.

« Que voulez-vous dire par là ? » demanda Ikki.

« ... Après que mon père, qui était aussi mon mentor, fut hospitalisé, je me suis entraînée dans le style Ayatsuji à lame unique, mais récemment, je semble tombée dans un marasme..., » déclara Ayase.

Elle était angoissée sur la façon de suivre les pas de son père, son mentor.

« Mais alors, j’ai entendu des rumeurs à propos de vous, Kurogane-kun. Un étudiant de première année qui utilisait une étrange technique d’épée qui surpassait tout le monde. Alors je me suis dite, si je consultais Kurogane-kun..., je pourrais comprendre quelque chose, mais ―, » expliqua Ayase.

À ce moment, la voix d’Ayase s’affaiblit et elle détourna ses yeux d’Ikki.

« Mais, à part mon père et les étudiants du dojo, je n’ai jamais parlé à des garçons depuis mon enfance... Alors je me demandais comment vous approcher et..., » avoua Ayase.

« Étiez-vous... à me suivre toute la semaine en cherchant à comment me parler ? » demanda Ikki.

« Aussi embarrassant que ça puisse paraître, oui, » répondit Ayase.

... Uwah, ce qu’elle est une personne réservée ! pensa Ikki.

C’était presque comme un pain roulé laissé sur la table qui était devenue moisie sans que personne ne s’en aperçoive. Autre qu’Ikki, les trois personnes derrière eux étaient sans voix en connaissant la raison de ce harcèlement.

À ce moment-là, Ayase s’inclina une fois de plus face à Ikki.

« ... Je-je suis vraiment, vraiment désolée ! Je vous ai traqué pour une raison si futile pendant si longtemps. On ne peut rien y faire si vous pensez à moi comme étant qu’une femme désagréable. M-Mais, je vous jure de ne plus vous approcher à nouveau... A-Alors, s’il vous plaît, n’appeler pas la police, » balbutia Ayase.

« Non, ce n’est pas comme si je pensais à vous livrer à la police, » déclara Ikki.

Il se sentait plutôt attiré vers l’étrange épéiste qu’il venait de rencontrer aujourd’hui. Et d’ailleurs, elle était la fille du Dernier Samouraï. Alors quel genre de techniques pouvait-elle utiliser ? Il était extrêmement curieux.

« Heu, Ayatsuji-senpai. Si vous êtes d’accord avec cette demande, voudriez-vous vous entraîner avec moi ? » demanda Ikki.

« — Hein ? » s’exclama Ayase.

« Nous sommes tous deux des pratiquants de l’épée. Peut-être pourrions-nous nous conseiller mutuellement. Et d’ailleurs, je veux connaître l’épée du Dernier Samouraï de première main. Le simple fait de le voir a après tout, ses limites, » déclara Ikki.

« Est-ce que c’est vraiment correct !? » demanda Ayase.

Ayase sauta immédiatement du lit avant de saisir la main d’Ikki avec ses deux mains, puis se mit à sourire, telle l’éclosion de fleurs.

« Merci beaucoup ! Je suis vraiment heureuse de votre proposition ! » déclara Ayase.

Les yeux emplis de confusion qu’elle avait un instant auparavant regardaient dorénavant directement Ikki. Mais elle se rendit vite compte de ce qu’elle faisait et immédiatement, elle se sépara et recula d’environ trois mètres.

« Ah, D-Désolée ! P-Pour moi de saisir votre main comme ça, une telle impolitesse... ! » s’écria Ayase.

« Hahaha, vous n’avez pas à être choquée juste parce que vous avez saisi ma main —, » déclara Ikki.

Après tout, il y avait bien une sœur plus jeune se trouvant pas loin de lui qui avait embrassé son frère lors de leur réunion ainsi qu’une princesse qui pénétrait sans autorisation dans une salle de bain tout en ne portant qu’un bikini très réduit ―.

« Alors, nous allons ainsi nous entraîner ensemble à partir de maintenant ? Les matchs d’aujourd’hui sont déjà terminés, et donc, nous avons du temps jusqu’au souper, » déclara Ikki.

« Oui ! Je vais être à vos soins... et pourriez-vous me parler de façon décontractée ? Puisque je serai celle qui apprendra, il sera bizarre que le professeur soit celui qui utilise des honorifiques, » déclara Ayase.

« C’est simplement, parce que vous savez, je ne suis pas si étonnant pour être appelé en tant que professeur, » déclara Ikki.

« Ce n’est pas vrai. Il y a quelques instants, Kurogane-kun m’a bien dit que nous pouvions nous conseiller mutuellement, mais honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait une seule chose que je puisse vous enseigner. Ainsi le disciple ici est en fait uniquement moi, » répondit Ayase.

Ikki montra un sourire amer face à ces mots. C’était bien telle qu’elle le disait, alors même qu’Ikki pouvait lui enseigner ses trucs, il n’y avait rien qu’elle pourrait lui enseigner en retour. Il pouvait voler la plupart de ses techniques juste en les voyant. Agir avec plus d’humilité serait juste sarcastique.

Confirmant ce fait, Ikki accepta donc la suggestion d’Ayase. « ... D’accord, alors je vais laisser tomber les honorifiques, mais en retour, vous aussi, parlez-moi normalement. En m’appelant en tant que votre professeur, ceci me mettrait dans une situation un peu compliquée. » 

« D’accord, alors, s’il vous plaît, je serai à vos soins, » déclara Ayase.

Et ainsi, la harceleuse Ayase Ayatsuji devint la disciple d’Ikki.

***

Partie 5

Après l’école, Ikki était allé à la percée dans les bois derrière le campus afin de s’entraîner. L’endroit était ombragé avec de grands arbres regroupés autour du lieu et il y avait moins de béton proche, donc c’était assez rafraîchissant. Il s’agissait de l’endroit idéal pour s’entraîner pendant l’été humide du Japon.

Après avoir effectué un échauffement initial, il avait fait apparaître Intetsu et avait commencé à faire d’amples mouvements avec. Après avoir tracé la forme, il commença l’entraînement par image, la création d’une carte d’ombre dans sa tête où des ennemis se trouvaient tout autour de lui. Outre lui, il y avait aussi Stella qui pratiquait avec son Lævateinn. Un peu plus loin se trouvait Arisuin et Shizuku qui utilisaient une sorte d’argile unique pour créer des formes, une forme spéciale d’entraînement magique. Pendant ce temps, il n’y avait presque pas de conversation entre ces quatre-là. Stella et Shizuku, qui habituellement adulait Ikki, étaient également très sérieuses pendant cette période. C’était la scène quotidienne où ces quatre personnes s’entraînaient durement.

Mais depuis 3 jours, une autre personne les avait rejoints. Bien sûr, cette personne n’était autre qu’Ayase Ayatsuji.

« Fuh ! Hah ! » s’écria Ayase.

Ayase frappait vigoureusement avec son épée Hizume [1], un katana japonais avec une lame vif, dessinant un arc de cercle devant elle. Son visage quand elle utilisait l’épée était complètement différent de l’expression recroquevillée qu’elle avait eue dans l’infirmerie l’autre jour. Avec la bouche fermée et les yeux grands ouverts, elle regardait seulement Ikki avec une expression extrêmement sérieuse. Comme attendu d’une adepte de l’épée, au moment où elle tenait son épée, toute sa peur pour les hommes disparaissait complètement.

À l’heure actuelle, elle faisait la même simulation de feinte avec Ikki en tant qu’adversaire. Puisqu’il était le plus fort, Ikki combattrait Ayase tout en limitant sa puissance pour être au même niveau qu’elle. Il n’utiliserait que des techniques de son niveau de compétence.

Et pendant cette formation, il mesurait la force d’Ayase en tant que pratiquant de l’épée.

Comme attendu de la fille du Dernier Samouraï Kaito Ayatsuji, Ayase était très habile concernant la base. Elle pouvait même suivre le jogging d’Ikki et de Stella. Elle devait donc avoir couru pendant de longues périodes pour être apte à faire ça. Le corps d’Ayase avait été perfectionné tel un épéiste, donc avec n’importe quel type de pose, de forme ou de posture de son corps, il n’y avait pas d’inquiétude à avoir quant à ses muscles.

La formation de la veille avait aussi été payante. Son jeu de jambes, le rouge vif que dessinait la courbe de son attaque, tout cela coulait parfaitement sans interruption. Il s’agissait d’une forme gravée dans son corps après l’avoir pratiquée des milliers de fois.

Mais si on disait qu’elle ne pouvait rien faire d’autre que cette forme, alors c’était également faux. Au cours de cette pratique, Ikki avait essayé plusieurs méthodes sérieusement sournoises à plusieurs reprises afin d’essayer de briser la forme d’Ayase, mais non seulement Ayase faisait face à ces attaques de manière appropriée et elle avait également fait des contre-attaques rapides.

Ne jamais oublier la forme, tout en n’étant pas trop fixé sur elle. Le niveau d’Ayase dans les combats d’épée était anormalement élevé. Ikki avait complètement vu à travers la surface d’Ayase, qui se vantait d’un travail acharné.

Par ce biais, Ikki avait compris pourquoi Ayase était dans un tel marasme.

« Ayatsuji-san, arrêtons-nous une minute, » déclara Ikki.

« Hmm !? » s’exclama Ayase.

Ayase avait paré la frappe basse de l’épée d’Ikki et avec cette ouverture, elle était allée riposter afin de toucher Ikki. Mais la lame rouge de Hizume fut arrêtée fermement.

« Qu’y a-t-il, Kurogane-kun ? Je suis encore... Je ne suis pas... fatiguée, » déclara Ayase.

Ayase devint confuse à la suite de cette soudaine interruption. Ses yeux ne se calmaient pas, mais elle ne détourna pas les yeux et ne fuyait pas comme la première fois. Eh bien, il était naturel qu’elle s’habitue un peu à Ikki après trois jours.

« Comme je peux le voir, le style Ayatsuji à une unique lame semble être un style d’épée qui met l’accent sur les contre-attaques, » déclara Ikki.

« Eh, euh, oui. Vous avez raison. Pouvez-vous le dire avec seulement que ça ? » demanda Ayase.

« Voyez-vous, je n’ai jamais eu de maître. Alors j’ai seulement appris ces choses-là en observant et en volant des techniques aux autres. Alors ce que je disais, c’est que, maintenant que j’ai vu votre style, j’ai un peu compris quel est votre problème, » déclara Ikki.

« V-Vraiment !? » s’écria Ayase.

« Oui. Vous, Ayatsuji-san, êtes dans un état de marasme après que vous avez commencé à essayer à suivre le chemin emprunter par votre père, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

Ayase hocha la tête. « Oui. Je n’arrive pas à produire les mêmes mouvements brusques comme le faisait mon père. Alors même que j’ai parfaitement mémorisé tous ses mouvements. »

« Vous ne devriez pas faire cela, » déclara Ikki.

« Eh !? » s’exclama Ayase.

« Le fait d’essayer d’imiter Kaito-san est la raison de votre marasme, » déclara Ikki.

« ... Est-ce que vous dites que... mon père qui m’a appris comment utiliser l’épée était... incorrect ? » demanda Ayase.

Instantanément, Ikki vit une émotion dans les yeux brûlants d’Ayase. C’était de la colère. Elle était en colère après avoir appris que son professeur était celui qui était la cause de l’erreur.

Elle semble vraiment faire confiance en Kaito-san, pensa Ikki.

Il était un peu jaloux après avoir vu qu’elle avait un père dont elle était si fière. Tout en gardant cette petite envie cachée à l’intérieur, Ikki secoua la tête en réponse aux mots amers d’Ayase.

« Ce n’est pas ça. Kaito-san était un excellent épéiste, je n’en doute pas une seconde, » déclara Ikki.

« ... Alors, pourquoi ne puis-je pas imiter les techniques de mon père ? » demanda Ayase.

La raison était très simple.

« C’est parce que vous n’êtes pas du même sexe que Kaito-san, » déclara Ikki.

« Le s-sexe... ? Est-ce si important ? » demanda Ayase.

« Bien sûr. Être d’un sexe différent signifie que votre structure corporelle est également différente. Et avoir une structure différente signifie naturellement que la coordination musculaire est également différente. Les mouvements qui mettent en évidence le meilleure du potentiel de la forme d’un homme ne sont certainement pas les mêmes que les mouvements pour le potentiel de la forme d’une femme. Plus vous essayez de suivre le contraire, plus tôt les restrictions causées par cela apparaîtront à la surface, » répondit Ikki.

« Ah... ! » s’exclama Ayase.

À la suite de l’explication minutieuse d’Ikki, la colère disparut des yeux d’Ayase et la compréhension la remplaça. Ikki ne se moquait pas de son professeur. Au contraire, c’était parce que son professeur excellait qu’elle se retrouvait ainsi. Eh bien, il y avait aussi des facteurs inévitables. En premier lieu, l’art de l’épée était quelque chose créé pour les hommes qui l’utilisait depuis les temps anciens.

« Pour le moment, j’ai réfléchi à une méthode concernant une façon de réformer vos mouvements. Si vous voulez continuer en suivant les positions prises par votre père, Kaito-san, alors je ne vais pas pouvoir les réformer. Car je ne pense pas que nous devrions le faire si vous pensez ainsi. Parce que le mental est aussi un facteur important. Cependant, si les mouvements sont réformés par cette méthode dont je vous parle, alors vous ne pourrez plus récupérer vos mouvements antérieurs dans le futur. Ce sera définitif, » annonça Ikki.

Actuellement, Ayase pratiquait un art de l’épée qui était conçu pour les hommes. Alors, bien sûr, son corps avait reconnu que c’était impossible et cela limitait sa puissance et sa vitesse de diverses manières. En suivant la méthode d’Ikki, elle pouvait lisser ses mouvements tout en écartant toute tension. Mais si une épéiste avec le niveau de compétence d’Ayase voyait ses mouvements se lisser, même une fois, elle ne serait plus en mesure de revenir à son état antérieur. Il s’ensuivrait qu’elle aurait peut-être des regrets quand cela arrivera.

C’était pourquoi Ikki avait donné à Ayase le choix de suivre ou non ses conseils.

« ... » Ayase avait passé beaucoup de temps à y réfléchir. Pendant un moment, elle était dans un conflit. Mais elle ne tarda pas à faire une expression affichant sa résolution.

« S’il vous plaît, apprenez-le-moi ! J-je dois devenir plus forte quoiqu’il arrive ! » déclara Ayase.

Elle regarda les yeux d’Ikki sans broncher et demanda sa coopération. Bien sûr, elle était encore en conflit, néanmoins, elle l’avait souhaité avec force.

C’est pourquoi Ikki n’avait aucune raison de refuser.

« Je comprends. Je m’en occupe ! » déclara Ikki.

Ikki fit un sourire digne de confiance et toucha les bras d’Ayase.

« Fuwahaa ~ ! K-Kurogane-kun !? » s’écria Ayase.

Soudainement touchée si fortement, le visage d’Ayase devint rouge et elle laissa échapper un étrange gémissement.

Quant à Ikki, il affichait une expression tout à fait sévère. C’était évident, parce qu’à partir de maintenant, il allait ajuster le style d’épée d’Ayase. S’il gâchait cela après avoir eu de mauvaises pensées ou en se sentant maladroite, alors cette erreur ne pouvait pas être réparée. L’enseignant ne pouvait pas être pardonné pour des erreurs. C’est ce que pensait Ikki. Ikki n’avait pas le luxe de se sentir réservé.

« À partir de maintenant je vais changer votre posture pour vous donner la bonne position. Ceci pourrait être embarrassant, mais vous devez supporter cela, » déclara Ikki.

« O-Oui... je vais... essayer de mon mieux, » déclara Ayase.

Même si son visage était rouge vif, elle avait enduré en se mordant les lèvres.

Ikki, qui n’avait même pas laissé tomber de la sueur pendant qu’il s’entraînait avec Ayase, avait maintenant de la transpiration sur son front. Il toucha le corps de la jeune fille tout en ayant une expression si grave que cela en était effrayant. Voyant cela, Ayase comprit à quel point Ikki essayait de bien faire les choses.

 

 

Il n’y a aucun moyen qu’elle ne comprendrait pas. Alors elle ne pouvait pas être si égoïste en se sentant gênée. C’est pourquoi Ayase avait tué sa timidité et confiée son corps à Ikki.

« Je vais seulement ajuster un peu, donc vous devez sentir ces changements. Concentrez-vous afin de vous rappeler de la position, » déclara Ikki.

« R-Roger Nn ~ ~ » déclara Ayase.

Ikki bougea ses mains comme s’il touchait de la verrerie et ajustait soigneusement la posture d’Ayase. Abaissant les épaules un peu, il la déplaça légèrement de côté. Ensuite, il toucha les cuisses d’apparence saine sortant de sa jupe. Enfin, touchant l’intérieur des cuisses, il ouvrit un peu sa posture.

« Fu... ah, Hyan ~ uuu... ~ » Ayase avait gémi.

« La chose que les femmes bénéficient vis à vis des hommes est la flexibilité de leurs articulations. Surtout les articulations des hanches. Quand elles deviennent enceintes, leur bassin s’élargit. Ainsi, leurs articulations de la hanche doivent être aussi flexibles. En d’autres termes, elles ont une plus grande mobilité dans ce domaine que les hommes. C’est l’arme d’une femme. Ayatsuji-san, si vous faites tous vos mouvements avec les articulations de vos hanches, alors vos actions vont certainement s’accélérer, » expliqua Ikki.

Tout en lui parlant, Ikki caressa, avec les doigts, depuis les cuisses de la jeune fille jusqu’à ses genoux comme s’il pouvait lire le flux de ses muscles. De par la honte d’avoir les hanches caressées par un homme, les genoux d’Ayase tremblèrent. Ikki avait le sentiment qu’il lui faisait quelque chose de très désagréable, mais ne s’en soucia pas, gardant sa concentration fixée sur son objectif. Il continua le travail dans les moindres détails et enfin...

« D’accord. Ça devrait aller maintenant, » annonça Ikki.

Après avoir accompli le travail dans lequel un échec ne serait pas pardonné, il regarda Ayase.

... Ayase avait une expression qui lui faisait penser à un poulpe.

« Je suis celui qui a fait ça, mais... allez-vous bien ? » demanda Ikki.

« J-Je v-vais b-bien..., » répondit Ayase.

Et elle pleurait à moitié.

« Heu... Désolé, je devrais avoir terminé là, » déclara Ikki.

« N-Nooon ! Ce n’est pas vrai ! En premier lieu, j’ai été celle qui a demandé. Alors, Kurogane-kun, vous ne devriez pas vous sentir désolé pour cela ! » déclara Ayase.

Après avoir essuyé ses larmes, Ayase sourit.

« ... Et d’ailleurs, les mains de Kurogane-kun, elles étaient si grandes, douces et fortes... Comme ceux de mon père, je ne les ai pas détestées, » déclara Ayase.

« Haha, qui aurait pu penser que ces mains rugueuses seraient utiles comme ça, » déclara Ikki.

Depuis qu’il était jeune, Ikki avait étudié l’art de l’épée. La peau de ses mains était donc assez rugueuse. Peut-être parce que, peu importe comment sa peau était, écorchée, ou que des cal s’étaient formées, il avait continué à balancer son épée sans repos. Mais même avec ce commentaire, ses mains ne pourraient définitivement pas être appelées belle. Alors il secoua la tête dans le déni.

« Ce n’est pas vrai... Moi, ce genre de main, je pense que c’est très cool. J’aime les garçons qui se conduisent franchement, » déclara Ayase.

« Hein ? » Ikki est devenu sans voix à ces paroles inattendues.

« Ah... ! » Et après avoir vu la réaction d’Ikki, Ayase réalisa ce qu’elle venait de dire et paniqua. « Cela, maintenant ! Je n’ai pas voulu le dire d’une façon indécente ! Seulement vis-à-vis de la personnalité ! C’est tout ! »

« O-Oui ! J’ai compris. Ne paniquez pas autant ou votre posture sera cassée ! » déclara Ikki.

Ikki avait replacé la posture d’une Ayase bouleversée. Si ceci s’était désintégré après tout ce travail, cela serait trop malheureux.

« Hmm... mais Kurogane-kun... je me sens un peu serrée, » déclara Ayase.

« C’est que les habitudes que vous avez construites dans votre corps ne peuvent pas être réformées tout de suite. Vous devrez vous exercer et vous y habituer, » déclara Ikki.

En disant cela, Ikki avait sorti Intetsu et il l’avait placée devant Ayase.

« Depuis devant vous, je vais vous frapper avec mon épée comme auparavant. J’ai changé l’angle dans vos genoux, de vos coudes et des articulations des hanches. Déplacez-vous en vous basant sur ces trois points et essayez de parer ma frappe comme auparavant et de contre-attaquer après cela, » déclara Ikki.

« R-Roger, » déclara Ayase.

Ayase, qui avait sorti Hizume, semblait tendue. En supposant qu’elle était prête, Ikki avait refrappé avec son épée avec exactement la même vitesse et angle qu’auparavant.

Et alors...

« ... ! »  Comme auparavant, Ayase avait paré la frappe en diagonale et avec l’ouverture ainsi générée, elle avait riposté. Pourtant, même si les actions étaient les mêmes... ceci pourrait être confirmé juste en regardant que l’attaque était sans aucun doute possible bien plus rapide.

Face à ce fait, plus que quiconque, Ayase perdit elle-même ses mots. Comme si elle ne pouvait pas croire ses propres mouvements, elle avait regardé Hizume qu’elle avait empoignée dans ses mains avec de la terreur et avait ensuite regardé Ikki.

Ouf. Cela a l’air d’être un succès. Ikki fut soulagé que ses corrections fussent correctes pour cette tache.

Jusqu’à maintenant, Ayase avait utilisé le haut de son corps. Elle avait mis sa force dans ses bras pour bloquer les attaques.

Mais c’était une erreur. Si elle était un homme, elle pourrait faire suivre doucement ses mouvements après cette action, mais avec le physique d’une femme, en mettant la force dans ses bras, cela ne serait pas assez. Elle ne ferait que casser sa position. En conséquence, le corps se raidissait et sa réaction serait ainsi plus lente.

Mais après les corrections d’Ikki, elle avait maintenant reçu l’attaque en s’appuyant sur le bas du corps. Les articulations de la cuisse tendues d’une femme étaient adaptées pour absorber le choc. Elle pouvait bloquer la plupart des attaques juste en mettant de la force sur ses jambes. Et comme il n’y aurait plus de tension sur son corps, elle pouvait réagir à la prochaine attaque en temps opportun.

Voilà le mécanisme qui avait abouti à un ajustement brutal dans la riposte d’Ayase.

« I-Incroyable... stupéfiant incroyable ! C’est génial Kurogane-kun !! » s’écria Ayase.

Peut-être avait-elle finalement compris les changements occasionnés dans son corps. Elle avait alors fait un sourire éclatant et avait saisi fermement les mains d’Ikki en les agitant comme une folle.

« Pour être en mesure si facilement de résoudre le problème qui me troublait depuis deux ans  ! Kurogane-kun, vous êtes comme je le pensais  !? Un Maître en épée, c’est ça ! » s’écria Ayase.

« Je suis également soulagé de découvrir que je ne me suis pas trompé, » déclara Ikki.

Pour les personnes qui venaient à ses conférences pendant la pause déjeuner, il ne pouvait pas les guider si directement. La seule exception était Shizuku. Pour Ikki, c’était la première fois qu’il enseignait directement à quelqu’un. Mais, après avoir vu Ayase qui sautait dans un délire total tandis que son corps criait « je l’ai fait ! Je l’ai fait ! » Avec toute sa force, et cela en dépit d’être tendu, il était heureux qu’il ait réussi.

* Foom *

Pour le dire franchement, il était plus tendu que lorsqu’il était au cours d’un match. Il était aussi près de dix fois plus fatigué, mais cela avait été payant.

* Foom *

Peut-être qu’après tout, que ce genre de travail n’était pas si négatif.

* FoomFoomFoom *

« ... Erm, Stella, » déclara Ikki.

« Qu’est-ce qu’il y a, le Maître à l’épée ? » demanda Stella.

« Depuis un moment, une quantité étonnante de pression occasionnée par du vent a explosé près d’ici, mais..., » déclara Ikki.

Ikki se retourna et regarda l’origine de la pression qui lui frappait le visage depuis un moment. Là, il vit une Stella balancer autour d’elle Lævateinn avec un visage boudeur si grand que cela en était étonnant.

« Oh désolée à propos de ça. Après avoir vu un pervers qui caressait les cuisses d’une fille au nom de la formation, je me suis sentie un peu trop irritée. À cause de cela, il semble que mon art de l’épée ait tout foiré. Puisqu’on en est venu là, serais-tu assez gentil pour fixer cela pour moi ? » demanda Stella.

« O, O-Okay, » Ikki avait été submergé par la force de Stella qui ne lui permettrait pas de refuser, alors il hocha la tête.

... Mais je ne veux vraiment pas salir l’épée de Stella, pensa Ikki.

Après tout, l’épée de Stella était « une épée des forts » destinée à écraser ses ennemis. Par rapport à l’« épée de la faiblesse » d’Ikki qui était fait pour être plus malin que l’ennemi. C’était fondamentalement différent. Il n’avait pas l’impression qu’il y aurait de bons résultats même s’il essayait de l’aider. Mais s’il ne s’y conformait pas, l’irritation de Stella ne ferait que grandir et se développer, provoquant une période de boudages incessants.

Sans autre choix, mais sans faire avancer ses mains, il observa les frappes de Stella.

... Hein ?

À première vue, il pourrait sembler que ses frappes étaient totalement désordonnées, mais en regardant plus attentivement, il pouvait voir que de ses orteils, ses genoux et ses hanches, tous ses mouvements étaient complètement synchronisés. Il n’y avait pas d’actions inutiles du tout. Stella avait probablement voulu gâcher ses attaques, mais en raison de sa perception surhumaine du mouvement, elle avait inconsciemment corrigé les mouvements de ses articulations et de ses muscles et avait créé la forme la plus appropriée où le moins d’énergie serait gaspillée. C’était vraiment une force digne d’être fière.

Pour être en mesure de trouver des fautes avec une telle parfaite maîtrise de l’épée, était impossible pour Ikki.

« Comme prévu de toi, Stella. Quelqu’un comme moi ne peut pas trouver une faute en toi, » déclara Ikki.

« POURQUOI !!! » s’écria Stella.

« Ouah ! Pourquoi es-tu fâchée même si je t’ai complimentée ! » demanda Ikki.

« CE N’EST RIEN, TOI L’IDIOT !!! » s’écria Stella.

La perception démoniaque d’Ikki pour les épées et sa maîtrise à l’épée ne servait à rien pour examiner le cœur d’une jeune fille.

Eh bien, on ne peut rien y faire. Son cerveau était seulement rempli de pensées pures concernant les prochaines batailles.

Notes

  • 1 Hizume, 緋爪 : la « Griffe Écarlate »

***

Partie 6

« Qu’est-ce qu’il y a avec lui à seulement regarder cette senpai !? » s’écria Stella.

Après être devenue folle et avoir poursuivi pendant un moment Ikki, Stella s’était assise sur un banc à côté de la place d’entraînement. Shizuku, qui effectuait une formation magique sur le banc suivant, regarda Stella, qui était visiblement furieuse.

« Peut-être qu’il ne voulait pas toucher les cuisses grassssssssse d’une princesse, » répliqua Shizuku.

« Elles ne sont pas si grosses que cela poserait un problème. Et cela même si elles sont un peu grassouillettes, on ne peut rien y faire, car elles ont été formées de cette façon ! » répliqua Stella.

Stella avait protesté à cette évaluation soudaine et totalement inattendue avec une voix aiguë, mais Shizuku avait simplement détourné son visage avec une expression de « je ne sais rien du tout » alors qu’elle faisait une silhouette en argile qui ressemblait à Ikki.

« Je veux dire, il ressemble tout à fait à Ikki. Il est bien comme Ikki. Cool ! J’en veux un ! » déclara Stella.

« Allons, allons, tu n’as pas à être si nerveuse. Contrairement à Ayatsuji-senpai, Stella-chan est à un niveau complètement différent. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose sur quoi il pourrait t’instruire, » déclara Arisuin.

« Hmm — ! » La remarque d’Arisuin était en plein dans le mille et le cerveau de Stella était également d’accord. En réalité, Stella n’avait pas besoin des conseils d’Ikki.

― Mais même si c’était ainsi, elle aurait quand même voulu le contraire.

... Peut-être que mon cœur est le plus étroit.

Si ses bras et ses cuisses étaient également pressés et caressés par un autre homme, Ikki se sentirait-il également de la même façon ?

Attends ! Pourquoi diable suis-je en train de penser à ce genre de chose pourri ? C’est certainement faux ! C-Cela ! Presser et caresser ! C’est quelque chose qui est seulement permis pour Ikki ! Je vais seulement permettre à Ikki de me toucher et de me caresser !

C’était dégoûtant juste à y penser. Stella avait chassé cette illusion de son esprit et avait demandé à Shizuku.

« Hey... Shizuku es-tu d’accord avec ça ? » demanda Stella.

« D’accord ? Que veux-tu dire ? » demanda Shizuku.

« Je veux dire... Ikki qui touche et caresse une autre femme partout, » expliqua Stella.

« Je me demandais bien ce que tu voulais dire par là. Onii-sama enseigne la maîtrise à l’épée à Ayatsuji-senpai. Contrairement à une certaine truie, elle n’essaie pas de le séduire, alors existe-t-il une raison de le gronder pour ça ? Tu sais, je ne suis pas une chienne enragée, » répondit Shizuku.

Tout en répondant à cela, Shizuku avait commencé à peindre le personnage d’Ikki en pleine action avec de la peinture acrylique qu’elle avait sortie de son sac. C’était déjà de l’art, donc la formation à la magie n’avait rien à voir avec ça.

« Et quelle est la bouche qui l’a tant grondée ? » demanda Stella.

« Cette bouche, » répondit Shizuku.

Shizuku pointa la bouche de Stella avec ses deux index. Vraiment un visage irritable.

« Stella-san, tu sembles avoir mal compris quelque chose, » déclara Shizuku.

« Qu’est-ce que tu racontes ? » demanda Stella.

« Tu sembles avoir pensé que je veux monopoliser Onii-sama, mais c’est un regrettable malentendu, » répondit Shizuku. « Mon amour pour Onii-sama n’est pas quelque chose de si bon marché et égoïste. Pour moi, ce qui compte le plus, c’est le bonheur d’Onii-sama. Si Onii-sama devient heureux, alors ceci ne me dérange pas si sa partenaire n’est pas moi. Si cette personne apporte vraiment le bonheur à Onii-sama sans le trahir ou le faire se sentir triste, alors je serais heureuse et bénirais leur union. »

Cette confession était quelque chose de complètement inattendu pour Stella, parce qu’elle pensait que Shizuku aimait Ikki en tant que femme.

« Malgré ça, de toute façon, je ne pense pas qu’il y ait une autre personne que moi qui peux le faire, » déclara Shizuku.

En disant cela, Shizuku avait souri à Stella avec provocation, puis regarda vers la zone où Ikki et Ayase avaient recommencé leur entraînement.

« Onii-sama semble si heureux après qu’Ayatsuji-senpai soit venue. Les autres étudiants, et moi-même ne sommes pas assez fort pour apprendre des techniques d’épée consistante alors que Stella-san est trop forte pour qu’Onii-sama puisse enseigner quoi que ce soit, alors peut-être qu’il était un peu insatisfait. L’Onii-sama qui s’amuse à guider les autres est aussi très mignon et fabuleux. Donc, je suppose que je devrais effectivement être reconnaissante envers Ayatsuji-senpai, » déclara Shizuku.

« ... Shizuku, tu sembles parfois si mature, alors même que tu es si petite, » déclara Stella.

« Peut-être es-tu celle qui est une enfant, même si tu es grosse dans de nombreux endroits et que tes cuisses sont trop grasses, » déclara Shizuku.

« Elles ne sont pas grasses ! Tu es celle qui est trop petite ! » répliqua Stella.

C’est suffisant si Ikki est heureux, pensa Stella.

Certes, si Ikki était heureux, alors cela rendait Stella heureuse. Mais même ainsi, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle voulait être celle qui rendrait Ikki le plus heureux.

... Mais en réalité, cela n’allait pas trop bien. Après qu’ils furent devenus des amoureux, elle était devenue tendue juste en étant près de lui. Et ils n’avaient rien fait que des amoureux feraient. Surtout lors des nuits passées ensemble. Celles-ci étaient austères. Juste en rencontrant son regard, sa colonne vertébrale devenait paralysée et elle était incapable de le regarder correctement.

Est-ce qu’Ikki se retenait aussi ? Est-ce que tous deux ne sauraient jamais rompre leurs limites personnelles ?

Pour Stella, elle ne détestait pas vraiment ce temps de lente progression. Même si elle sentait une sorte de démangeaisons et d’embarras, son cœur battait plus vite juste en étant près de lui. Mais elle avait ce fort désir de franchir la prochaine étape en tant qu’amoureuse.

Elle avait également entendu dire que les filles qui faisaient attendre les garçons seraient tôt ou tard détestées.

« Au cours du dernier mois, nous n’avons rien fait en tant qu’amoureux, n’est-ce pas ? Alors ne serait-ce pas mieux si nous revenions à notre relation précédente ? »

... Non, certainement NON !

Elle pleurait juste en imaginant une telle chose. Si cela arrivait vraiment, alors elle ne pourrait jamais être capable de le supporter.

Mais pour ce genre de chose, est-ce que cela devrait être la fille qui est celle qui fait le premier mouvement ? Et si elle était considérée comme indécente, ou si elle était haïe à cause de cela ? Peu importe comment elle y pensait, les illusions sauvages revenaient encore. Elle ne pouvait tout simplement pas comprendre.

Et le pire était que même si Ikki faisait le premier pas, elle n’était pas certaine qu’elle s’y conformerait docilement. Elle comprenait mieux sa perversité. Elle était certaine qu’elle donnerait des excuses sur la façon dont une princesse devrait agir, ou ce qu’une princesse ne devrait pas faire.

« Haa... » 

Même si c’était si facile de faire face à un adversaire avec son épée, pourquoi était-il si difficile de plonger dans la poitrine de son amoureux ?

Les couples à travers le monde, sa mère et son père, comment ont-ils pu le faire si facilement ? Ils ont beaucoup trop de courage.

Tout en pensant à quelque chose d’aussi désespéré, Stella leva les yeux vers le ciel teint dans un rouge furieux et pensa ―

Haa... Je veux vraiment l’embrasser...

Il s’agissait sans doute de son millionième soupir d’impuissance qu’elle avait fait sortir au cours de ce seul mois.

***

Chapitre 2 : Le Crépuscule des Catastrophes

Partie 1

« Demain, allons à la piscine, » après avoir obtenu sa dixième victoire consécutive lors des matches de sélection, Ikki avait annoncé cela à Ayase. Ceci ne donnait pas l’impression qu’il avait l’intention de jouer avec elle là-bas.

Alors qu’Ayase pourrait ne pas l’avoir réalisée, mais en raison de la formation qu’elle avait faite chaque jour avec Ikki, son corps avait été énormément stressé un peu partout, et cela surtout à cause de sa nouvelle posture. Elle avait été corrigée uniquement depuis quelques jours et elle n’avait jamais utilisé avant ce jour-là cette posture... Autrement dit, elle avait dû utiliser un grand nombre de fois des muscles différents de ce qu’elle avait utilisé auparavant.

C’était pourquoi aujourd’hui allait être un jour de repos. Et pour en faire un moment idéal, Ikki avait préparé un menu parfait. Ils allaient donc à la piscine pour cette raison.

Outre Ikki qui attendait Ayase ce matin-là, Stella, qui portait une robe blanche d’une seule pièce qui rappelait un début d’été glacial, était également là.

« Bien sûr que je viendrais. Si je détournais les yeux de toi, tu pourrais à nouveau harceler sexuellement Senpai, » répliqua Stella.

« Mais je ne l’ai pas harcelée sexuellement, » déclara Ikki.

« Mensonges. Au contraire, tu l’as fait l’autre jour. Qui irait normalement toucher l’intérieur de la cuisse d’une fille ? » demanda Stella.

« Je n’ai fait que pour corriger la posture de Senpai. C’était une action critique qui si je l’avais rate... Eh bien, je n’avais absolument pas tout le loisir de penser à quelque chose de si frivole, » répliqua Ikki.

Ces derniers jours, l’humeur de Stella était devenue assez horrible. Naturellement, Ikki en connaissait la raison. C’était parce que ces quelques derniers jours, il faisait seulement attention à Ayase... C’est probablement ce qu’elle pensait. Eh bien, on ne pouvait rien y faire. Si Stella, la petite-amie d’Ikki, allait aussi loin afin de flirter avec d’autres garçons que lui, il serait naturel qu’il soit en désaccord avec ces actes. C’est pourquoi il avait compris comment Stella se sentait. Mais malgré tout ―.

« Hey, Stella, je n’ai jamais regardé Ayatsuji-senpai de manière perverse, crois-moi. J’ai seulement un peu aidé Senpai en tant que collègue-escrimeur. C’est tout ce qu’il y a... il n’y a personne qui n’a pas besoin d’aide d’une autre personne de temps en temps, » déclara Ikki.

Ikki n’avait même pas été aidé une seule fois jusqu’à maintenant. Les adultes qui auraient dû l’aider s’étaient tous jetés sur lui comme des ennemis. C’était pourquoi, si jamais il voyait quelqu’un qui avait besoin d’aide et que cette personne ne pouvait pas résoudre ses propres problèmes par lui-même, alors il souhaitait fortement l’aider. Il l’aiderait à escalader le mur qu’il ne pouvait pas franchir seul parce qu’il savait combien il était difficile de le faire seul.

« C’est la raison pour laquelle je donne à Ayatsuji-senpai un coup de main et ce n’est certainement pas à cause de quelque chose comme l’amour. Je te le jure ! Je veux dire... celle que j’aime... c’est toi, Stella, » déclara Ikki.

« ... Ikki, » murmura Stella.

Avec ses joues teintes en rouge, Stella leva les yeux vers Ikki. Il y avait une teinte de malaise dans ses yeux écarlates, ce qui était à prévoir. Oui, Stella le savait déjà. Ikki n’avait jamais eu de sentiments envers Ayase qui devraient inquiéter Stella. L’homme qu’elle aimait n’était pas aussi petit que ça. Mais même ainsi... elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un sentiment d’insécurité. C’était parce que la seule chose qui les liait était une promesse verbale. Ils n’avaient jamais fait quelque chose afin de véritablement montrer leur amour, et donc...

Les lèvres brillantes de Stella se déplacèrent comme si elles étaient désireuses de quelque chose. Ses lèvres roses, on dirait qu’elles appelaient Ikki. Ah ! C’est vrai, s’il pouvait à l’heure actuelle prouver que ses paroles de cette nuit-là n’étaient pas seulement des paroles en l’air, elle devrait avoir beaucoup plus de confiance en lui.

JE...

Ikki s’approcha des lèvres de Stella comme une abeille qui désirait le miel d’une fleur.

« Désolée pour l’attente ! Je n’ai pas pu trouver mon maillot de bain donc j’ai dû le chercher pendant un bon moment ! » déclara Ayase.

« Uwaaaaaaaah !!! » s’écria Stella.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Vous criez comme un couple dont on vient à l’instant de découvrir leur histoire d’amour, » déclara Ayase.

Uwah ! Dans le mile !?

Les deux avaient sué comme des fous devant Ayase.

« I-I-Il n’y a rien, n’est-ce pas, Ikki ? » déclara Stella.

« Ouais ! Nous avons été surpris parce que tu as crié si brusquement ! » répliqua Ikki.

« ... ? » Ayase pencha la tête. Elle n’avait pas l’air convaincue.

C’est pourquoi Ikki avait un peu poussé les deux filles et avait quitté les lieux en toute hâte afin de changer rapidement de contexte.

C’était dangereux. En raison de la position de Stella, leur relation serait certainement un scandale international. Il devait être plus prudent quand il créera la prochaine fois cette ambiance torride.

... Mais c’était vraiment regrettable. Autrement que cette nuit-là, il s’agissait de la seule fois où une telle humeur avait naturellement été créée. Si Ayase était arrivée seulement un peu plus tard, ils auraient pu passer à l’étape suivante. Ikki réalisa qu’il venait de manquer une chance extrêmement rare et il soupira intérieurement.

***

Partie 2

Dans le gigantesque campus de l’Académie Hagun, il y aurait naturellement des piscines, et plus précisément, deux piscines de cent mètres de longueur. Mais ce jour-là, la première piscine était en cours d’un nettoyage de routine et la deuxième était utilisée par Kurono Shinguuji, l’ancien numéro trois dans le monde et la nouvelle directrice de l’Académie Hagun, pour une formation spéciale. C’est pourquoi ces trois-là étaient allés à la salle de sport située près de l’académie. Ils allaient utiliser la piscine se situant à l’intérieur.

Les garçons prenaient moins de temps à se changer que les filles. C’est pourquoi, après s’être changé en maillot de bain noir et rouge standard, Ikki attendit dehors les filles. Après quelques minutes, il vit Stella et Ayase sortir tout en portant leurs maillots de bain respectifs.

Ayase, étant trop sérieuse et trop timide, portait un maillot de bain de sport qui pourrait être quelque peu classique. Mais comme elle avait une silhouette élégante, qu’elle avait formée depuis son enfance, ce maillot semblait charmant à sa façon, malgré le manque de couleur.

Mais... celle qui était vraiment remarquable était Stella. Elle portait un maillot de bain différent de celui qu’elle avait quand elle avait fait irruption dans la salle de bain d’Ikki. C’était un bikini à lacets noirs. Comparé à Ayase, son bikini exposait manifestement beaucoup trop de peau et quand elle marchait, ses seins blanc et voluptueux, telles des pêches, rebondissaient de manière très remarquable.

Et ce n’était pas seulement ses seins. Ses hanches avaient assez de sensualité pour faire s’étrangler un zombie. Des hanches glamours qui avaient bondi avec un *tsun*. C’était quelque chose que vous ne verriez pas beaucoup parmi les Japonaises. De là, de jolies jambes tout en longueur bien trop éblouissantes pour pouvoir être regardé directement étaient présentes. Même si elle avait tant de force physique, comment pouvait-elle maintenir un tel corps doux et séduisant ? Même avec la vision dynamique d’Ikki, il s’agissait aussi d’un mystère pour lui, et un très profond en plus de cela. Il ne pouvait rien trouver d’autre que l’obscurité tout en essayant d’analyser ces faits.

Et finalement, la chose la plus fascinante à son sujet était... la façon dont elle marchait. Probablement parce qu’elle avait été formée comme une personne de la royauté, l’attitude de Stella quand elle marchait était vraiment magnifique, tel un modèle sélectionné pour présenter la Collection de Paris.

Oui... Stella était si jolie. Sans s’en apercevoir, Ikki laissa échapper un soupir. Non seulement lui, mais chaque client qui se reposaient au bord de la piscine et même ceux qui nageaient sur le parcours avaient leurs yeux rivés sur la beauté étrangère qui venait de faire son entrée.

Stella avait de temps en temps montré son visage dans les médias, donc il était possible que quelques-uns d’entre individus présents sachent qui elle est. Donc, tout en ayant tous les regards concentrés sur elle, Stella ―.

« Désolé pour l’attente. Les garçons se changent vraiment trop vite, » elle parla directement à Ikki après s’être approchée de lui.

Instantanément, Ikki sentit une vague d’intention meurtrière le cribler, comme s’il était percé par d’invisibles flèches.

« Hein ! Hey hey hey, quoi !? Ces deux beautés sont avec ce mec !? » s’écria un premier client.

« Impossible... Une telle jolie fille avec un type qui semble si boiteux comme lui... !? » s’écria un autre.

« Hey hey ! Tu crois vraiment que le pays te pardonnera si l’équilibre de ce couple est si ridicule ? » déclara un troisième homme.

« Je vais vraiment tuer ce salaud ! » s’écria un quatrième.

Je pourrais mourir d’une malheureuse noyade aujourd’hui, pensa Ikki.

Tandis qu’Ikki transpirait d’une sueur froide, Stella examinait toute la piscine avec une expression emplie de curiosité. Comme ils vivaient ensemble, il aurait pu le perdre de vue, mais Stella était, en fait, une princesse. C’était peut-être la première fois qu’elle venait dans une piscine pour les roturiers.

La piscine était avec seulement 50 mètres de long, elle était donc plus petite que celles du campus. Elle était divisée en deux parties, une pour les cours et une pour le public. Comme ce n’était que le mois de juin, il n’y avait pas beaucoup de clients.

« C’est assez grand, » déclara Stella en regardant autour d’elle.

« Vermillion-san, vous êtes une princesse, n’est-ce pas, alors il doit aussi y avoir une piscine dans votre maison, non ? » demanda Ayase.

« C’est bien le cas. Mais si c’est comparé avec notre bain alors c’est à peu près aussi large, » répondit Stella.

« Wôw ! Incroyable ! C’est vraiment comme les célébrités ! » déclara Ayase.

« Eh bien ! En fait, c’est celui que nos serviteurs utilisent. Celui pour nous, les membres de la royauté, il est un peu plus petit. Je veux dire, on se sent un peu seul s’il y a trop peu de personnes et que le bain est trop grand, » déclara Stella.

Maintenant qu’Ikki se souvient de ça, le style de vie de Stella n’était pas vraiment différent de celui d’une personne normale. Eh bien, à part le fait qu’elle ait été surprise par le café soluble. L’Empire Vermillion n’était pas un si grand pays. Peut-être les membres de la royauté y vivaient-ils tout à fait une humble vie.

« Malgré tout, je suis soulagée. J’étais inquiète de ce que j’aurais à faire si j’avais eu des difficultés liées aux rumeurs concernant la rudesse japonaise dans les piscines. Mais comme il n’y a pas trop de personnes, je ne suis plus inquiète, » déclara Stella.

 

 

« Eh bien, c’est parce que ce n’est pas vraiment la saison pour les piscines, » déclara Ikki.

« Dans ce cas, nous pouvons aller nous amuser sans trop nous soucier, n’est-ce pas !? » Tout en disant cela, Stella avait sorti un ballon de plage avec une expression excitée.

« Non. Nous ne sommes pas venus ici pour jouer, ne le sais-tu pas ? » demanda Ikki.

« Eh ! Alors pourquoi diable êtes-vous tous les deux venus à la piscine ? » demanda Stella.

« Pourquoi Stella est-elle venue ? » demanda Ayase.

« U-ooh ! Et après avoir traversé tous ces ennuis pour l’apporter..., » déclara Stella.

« ... D’accord. On jouera après avoir terminé la formation. Mais pas de ballons pour le moment, » déclara Ikki en regardant Stella.

« Je suppose que je n’ai pas le choix... Mais tu dois absolument jouer avec moi plus tard ! » déclara Stella.

 

 

Stella passa le ballon à Ikki. On dirait qu’elle était venue jouer aujourd’hui. Étrange. Il avait déjà dit à Stella qu’ils allaient s’entraîner aujourd’hui.

« Par ailleurs Kurogane-kun, quel genre de formation allons-nous faire aujourd’hui ? De la natation ? » demanda Ayase.

Face à la question d’Ayase, Ikki secoua la tête. « Non et bien, nous avons parlé à propos de la formation. Nous nous sommes entraînés depuis plusieurs jours, mais aujourd’hui, nous n’allons pas faire quelque chose de si lourd que cela puisse s’appeler ainsi, car votre corps est presque à sa limite, n’est-ce pas ? » déclara Ikki.

« Alors qu’est-ce qu’on va faire ? » demanda Ayase.

« Franchement, nous ne ferons rien, » répondit Ikki.

« Hein ? » s’exclama Ayase.

« Vous allez flotter et dériver dans la piscine telle une méduse, » déclara Ikki.

« E-Est-ce que cela va être d’une quelconque utilité ? » demanda Ayase.

« Oui, ceci sera utile, » répondit Ikki.

Ikki le garantissait. « Tout d’abord, cette action va augmenter votre capacité pulmonaire. Dans un combat brusque, c’est très important. Ceci se fera par la formation anaérobie. C’est nécessaire, car la personne qui possède la plus faible capacité pulmonaire va faire le premier son et perdra. Pour nous, adeptes de l’épée, c’est aussi important que l’exercice physique et la force... Eh bien ! Pour aujourd’hui, c’est juste afin d’acquérir un avantage supplémentaire. »

Il y avait en fait une signification plus profonde derrière cette formation.

« Je pense que vous comprendrez après l’avoir effectuée une fois, mais quand vous êtes sous l’eau, vous vous sentirez beaucoup plus près de vous, » expliqua Ikki.

« ... ? » Ayase n’avait probablement pas compris ce qu’Ikki voulait dire. Elle inclina la tête, ce qui était assez mignon.

« Lorsque vous êtes sous l’eau, vous n’utiliserez pas votre force pour vous tenir debout et vous ne vous concentrerez pas pour comprendre ce que vous voyez. Tournez tout simplement votre conscience vers vous et essayez d’entendre votre propre écho, » expliqua Ikki.

« ... Je ne comprends pas bien, mais... Je vais vous faire un essai, » déclara Ayase.

Elle ne comprenait pas pourquoi Ikki lui faisait faire cela, mais elle n’avait aucune raison de douter de lui. Suivant ses paroles sans se plaindre, elle retint son souffle et submergea son corps sous l’eau. Si c’était quelqu’un de compétent telle qu’Ayase-san, alors elle devrait être capable de comprendre la signification avec un seul essai. Ayase pourrait probablement tenir pendant trois minutes comme ça sous l’eau.

« Alors je devrais aller mettre ce ballon dans le casier. De toute façon, c’est gênant de le laisser ici, » déclara Ikki.

Après avoir dit ça, Ikki parti ranger la balle que Stella avait apportée.

***

Partie 3

Après qu’Ikki fut parti, cela avait commencé à devenir ennuyeux pour Stella.

Ce n’était pas comme si elle avait un mauvais sang avec Ayase. C’était plutôt qu’il y avait beaucoup de choses qu’elle ne comprenait pas concernant Ayase et son art de l’épée, donc elle n’avait rien à dire à ce sujet. De plus, elle ne voulait pas perturber son entraînement avec des bavardages inutiles.

Enn ~ uyeux...

Parce qu’elle avait du temps devant elle, elle avait aussi essayé de faire cette formation qu’Ikki avait mentionnée précédemment. Elle avait retenu son souffle et avait confié son corps à l’eau.

Ce n’était pas douloureux. En fait, les capacités pulmonaires de Stella dépassaient même celle d’Ikki. Si elle essayait, elle pourrait même rester sous l’eau pendant dix minutes. Elle était déjà à un niveau surhumain.

... C’est si calme.

Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas du tout de monde. Il y avait d’autres clients qui nageaient et les voix gaies des enfants retentissants autour d’elle. Mais sous l’eau, il n’y avait rien. Quand elle leva les yeux, la surface de l’eau semblait si loin... comme si le monde lui-même était dans un endroit lointain.

D’autre part... elle pouvait entendre son propre pouls. Le son de son pouls qu’elle ne pouvait entendre dehors à cause de tout le bruit et le flux de son sang, de ses terminaisons nerveuses ; elle pouvait saisir tout cela beaucoup plus clairement maintenant qu’elle avait éloigné ses pensées aléatoires et les bruits extérieurs.

« Lorsque vous êtes sous l’eau, vous vous sentirez beaucoup plus près de vous. » 

C’est ce qu’Ikki avait voulu dire. Et pour un chevalier aussi fort que Stella, elle pouvait comprendre cela même sans qu’il le dise. Pour être capable de comprendre cette sensation, il fallait être capable de sentir sa propre conscience.

Par exemple, prenons l’action de frapper avec une épée. Il s’agissait d’une combinaison de déplacement rapidement de la main qui tenait l’épée, et il fallait relier cela avec les mouvements de ses doigts, ainsi que la lecture des signaux se trouvant dans ses voies neuronales, et pour finir l’utilisation précise de la force physique. Frapper avec une épée présentait la même « volonté » dans tous ces actes. En d’autres termes, cela pourrait générer une énorme différence si on se comprenait soi-même ou non. Si elle ne pouvait pas contrôler pendant ces secondes... non, ces nanosecondes, les moindres détails des actions de son corps, alors, elle ne serait pas en mesure de les utiliser dans de vraies batailles.

Mais Ayase ne pouvait pas le faire. Si elle l’avait pu, alors en premier lieu, elle n’aurait jamais essayé d’utiliser cette forme artificielle. C’était évident. Elle aurait réalisé d’où le stress était né et où la perte s’était produite. Maintenant, la raison pour laquelle son état s’améliorait, c’était parce qu’Ikki avait corrigé sa forme. Cependant, la condition de son corps changeait chaque jour. Lorsque cela se produisait, la seule chose qui pouvait être faite était de l’assimiler correctement. Quand on était capable de le faire, alors c’était seulement à ce moment-là qu’on pouvait atteindre son véritable potentiel.

Pour cette raison, cette formation était certainement productive pour Ayase. Mais pour Stella, c’était inutile, car elle était à un niveau où tout cela serait fait automatiquement à l’aide de son subconscient. C’est la raison pour laquelle l’autre jour, toutes ses frappes avaient été ajustées à la meilleure forme possible, même si elle essayait délibérément de les gâcher.

Mais... je suis encore trop naïve.

Éclaboussant sous la surface, murmura Stella.

Jusqu’à présent, Stella s’était entraînée plus sérieusement et plus sévèrement que quiconque. Elle pensait qu’elle s’était poussée jusqu’à la limite. Mais ce n’était pas vrai. L’Ittou Shura d’Ikki était la limite absolue. Elle n’avait pas encore atteint cet endroit. Faire tout ressortir d’elle-même et l’utiliser en l’espace d’une minute, c’était quelque chose d’impossible pour elle. Et c’est exactement pourquoi elle avait perdu face à Ikki au niveau des techniques. Stella avait une meilleure capacité pulmonaire qu’Ikki, bien sûr, sa force, son mana, sa puissance de feu ; tout était bien au-dessus d’Ikki. Mais elle était encore repoussée et battue, parce que leur mode de vie était également différent. Même si Ikki était maintenant debout sur la terre, il était en réalité dans un endroit encore plus profond que l’eau où Stella était, une mer sombre dans les profondeurs où même la lumière ne pouvait pas l’atteindre.

Et c’était le monde d’Ikki... Si elle pouvait atteindre cet endroit, alors elle pourrait être capable de voir quelque chose qu’elle avait encore à découvrir.

Stella ferma lentement les yeux. Elle était submergée sous l’eau et toute la lumière avait disparu. Seul le feu brûlant en elle resta. Elle était seule là. Elle était dans l’obscurité et le silence, au bout de la vision d’elle-même. Mais ce n’était même pas près de l’endroit où Ikki résidait, cette profondeur était loin d’être suffisante. Plus profond... Encore plus profond..., vers les grandes profondeurs de la conscience où résidait le « roi de l’épée sans couronne ».

« En passant, Vermillion-san, est-ce que vous sortez avec Kurogane-kun ? » demanda Ayase.

« Guehghgh. * Toux * Toux * » Stella se noya en entendant la question.

***

Partie 4

« Ça fait mal ! Ça fait mal, mon nez, c’est allé dedans. * tsun *... * toux * toux * ! » s’écria Stella.

Tout en appuyant sur son nez, Stella maudissait son incompétence. Même si elle plongeait si profondément dans sa conscience, elle pouvait encore entendre des voix. Cela suffisait à prouver que sa formation n’était pas suffisante.

Ikki pouvait bloquer son sens de la vue et de l’ouïe avec sa pure volonté.

Et donc, si elle pouvait se contrôler dans cette mesure, Ittou Shura serait juste une blague. Une fois de plus, Stella réalisa à quel point l’endroit qu’elle visait était loin.

« D-Désolée Vermillion-san. Est-ce que vous allez bien ? » demanda Ayase.

« O-Ouais. Je vais bien..., » répondit Stella.

« Mais cette réaction exagérée... comme je pensais..., » déclara Ayase.

« C-Cela ! N-N-Non, ce n’est pas ça ! La seconde princesse impériale de l’Empire Vermillon qui sort avec un roturier ! C’est tout bonnement impossible... ! » s’écria Stella.

« Vous ne sortez vraiment pas ensemble !? » demanda Ayase.

« Bien sûr que non ! » répondit Stella d’un ton ferme.

« Alors vous ne m’en voudriez pas, même si j’approfondis mon amitié avec Kurogane-kun ? » demanda Ayase.

« Pardon !? » La réponse de Stella se transforma automatiquement en question. « A-A-Attendez une minute, mon Dieu ! Senpai n’a-t-elle pas dit que vous ne vouliez être avec lui que pour apprendre à maîtriser l’épée et qu’il n’y avait pas de sentiments moelleux !? »

« C’était le cas au début, » répondit Ayase. « Mais bon, vous savez comment Kurogane-kun ressemble vraiment à un guerrier... je trouve que c’est si cool. Il a même écouté la demande d’une harceleuse telle que moi... Même s’il est plus jeune, il ressemble vraiment à un adulte, non ? Il est également très gentil en donnant de précieuses leçons à tous. Pour moi, il ressemble vraiment à l’homme idéal. Et récemment, je me suis habituée à parler avec lui. S’il est célibataire, alors peut-être que je devrais lui dire que je l’aim... »

« N-Nooooonnnnn ! » Stella hurla inconsciemment, interrompant les aveux d’Ayase. « Non ! Non ! Jamaiiiiiiiiiiiiis !!!! Ikki est mon petit ami ! Alors, nonnnnn ! »

Elle avait agité ses mains dans l’eau comme un gamin qui piquait une colère. Elle ne voulait pas entendre quelqu’un d’autre dire qu’elle « aimait » Ikki. C’est pourquoi, les yeux humides de larmes, elle noyait les paroles d’Ayase avec du chahut et la regardait.

« C’est bien ce que je pensais..., » déclara Ayase.

Voyant Ayase sourire avec une expression pleine d’amusement, Stella avait finalement réalisé qu’elle avait été trompée.

Je-je me suis faite avoir d’une manière spectaculaire ! pensa Stella.

« J’avais eu l’intuition que l’ambiance à l’endroit de notre rendez-vous était un peu trop romantique. Mais pour que cela soit effectivement vrai... ! » s’exclama Ayase.

« Arg... uuu... Senpai, vous avez utilisé des méthodes vraiment sournoises. Je supposais que vous étiez un peu plus stupide, » déclara Stella.

« Vermillion-san, c’était assez grossier, » répliqua Ayase.

« Dire ceci après m’avoir trompée de cette façon... vous allez certainement garder ce secret, n’est-ce pas ! Si c’était découvert, cela deviendrait un véritable cauchemar, » déclara Stella.

« Je sais déjà que cela arriverait, car vous êtes célèbre, » déclara Ayase.

« ... Mais, ce truc avant... était-ce une blague ? » demanda Stella.

Ayase hocha la tête positivement.

« Je pense vraiment qu’il est merveilleux en tant qu’homme, mais je ne vois certainement pas Kurogane-kun comme ça. Ce serait une grande trahison envers lui qui m’apprend l’épée avec une telle dévotion. J’ai eu cette intuition, mais... Ahh, je suis jalouse ! Je veux aussi tomber amoureuse ~, » déclara Ayase.

Ayase toucha ses joues rougissantes alors que ses yeux brillaient, comme si elle était une jeune fille ayant un rêve. Stella trouvait tout à fait inattendu de la voir ainsi.

« Je pensais que vous détestiez les garçons, » déclara Stella.

« C’est un horrible malentendu. J’aime les garçons, » déclara Ayase.

« Senpai. Vous ne devriez pas dire des choses comme ça dans un endroit comme celui-ci. Tout à l’heure, environ six personnes ont eu une réaction quand vous avez dit ça, » déclara Stella.

« De toute façon, je ne déteste pas les garçons, mais je suis trop consciente de tout cela. C’est pourquoi je suis gênée. Mon colocataire me dit que je suis trop sombre, » expliqua Ayase.

C’est la première fois que je vois une personne qui dit cela sans hésitation, pensa Stella.

« Ahh ~, mais c’est si adorable. Je veux aussi tomber amoureuse..., » déclara Ayase.

« Alors, pourquoi pas ? » demanda Stella.

« I-Impossible ! C’est certainement impossible. Si une vierge comme moi sort avec un garçon... Ahh ! C’est tellement embarrassant que je mourrai juste en y pensant. Alors je dois juste me satisfaire avec des mangas et des romans, » répondit Ayase.

« Quelle déclaration maladroite ! » déclara Stella.

« Au fait, est-ce que vous faites des choses coquines quand vous êtes seul tous les deux ? » demanda Ayase.

« Koghku ! » Stella s’étrangla à cette rapide réplique. « Q-Q-Qu’est-ce que vous demandez si soudainement ? »

« Je veux vraiment savoir ce que ça fait d’être un vrai couple ! » déclara Ayase.

L’image d’Ayase avec ses yeux incroyablement pétillants se chevaucha avec l’image d’une de ces filles qu’on trouvait dans les médias. L’image que se faisait Stella d’Ayase comme étant une fille de kendo rigide se cassa avec un bruit cinglant. La jeune fille devant elle n’était pas différente de toute autre fille, un monstre féminin avec un intérêt pour les affaires concernant l’amour sensuel.

« Nous ne l’avons pas fait. De plus, je ne me suis même pas présenté dans sa famille, c’est trop tôt, » déclara Stella.

« Est-ce vrai ? Dans les mangas pour les filles, ils font de vilaines choses tout le temps sans tous ces enregistrements de mariage et autres trucs, alors j’ai pensé que..., » déclara Ayase.

« Oui, c’est vrai !? Mais d’une manière générale, ne pas parler de mariage avant de faire ce genre de chose n’est pas très approprié, » déclara Stella.

Stella était sur le point d’être triste quand...

« Mais de la façon dont vous le dites, vous voulez vraiment faire certaines de ces choses avec lui, n’est-ce pas ? » demanda Ayase.

Elle était vraiment une personne qui poussait là où il fallait pousser. Mais, maintenant qu’elle était arrivée à ce niveau de discussion, il ne fallait rien lui cacher. Son malaise pourrait également diminuer en parlant avec elle. C’est pourquoi, même en étant profondément submergée dans l’eau, Stella avait exprimé ses désirs.

« C-C’est-à-dire, je n’irais pas aussi loin que de dire que j’irais jusqu’au bout, mais... Je voudrais que nous soyons un peu plus comme de vrais amoureux et faire ce que les vrais amoureux font, » avoua Stella.

« Alors, pourquoi ne pas aller de l’avant avec ce sentiment en tête ? » demanda Ayase.

« ... Si je pouvais faire ça, alors je ne souffrirais pas autant, » répondit Stella.

« Pourquoi est-ce ainsi ? » demanda Ayase.

« Je veux dire..., pour une fille de le suggérer, c’est indécent, » répondit Stella.

« Vraiment ? Mais je pense que vouloir flirter ou faire des choses coquines avec votre amoureux est naturel. Au contraire, ne serait-il pas anormal si vous ne le faisiez pas ? » demanda Ayase.

... Hein ?

Maintenant qu’elle y pensait, elle s’était dit que c’était tout à fait exact. Il était naturel que l’on ait des désirs d’attacher un lien plus profond avec son amoureux. Et c’était la même chose pour les hommes et les femmes.

« Mais même ainsi, je pense que nous devrions maintenir le rythme... et si je deviens trop insistante, il pourrait penser que je suis une fille impudique, ou pire me haïr..., » déclara Stella.

« Eh bien, disons simplement qu’il y a un tel rythme en ce moment et que vous essayez de le briser en étant agressif. Cependant, Kurogane-kun serait-il si cœur froid qu’il vous haïrait juste à cause de cela ? » demanda Ayase.

« I-Il ne le ferait jamais ! » répliqua Stella.

« Alors quel est le problème ? » demanda Ayase.

« C-C’est... hein ? » s’exclama Stella.

C’était exactement ce qu’elle disait. Il n’y avait aucune raison qui s’y opposerait. Pourquoi ne s’en était-elle pas rendu compte plus tôt ? Stella pencha la tête en regardant Ayase. Ceci pourrait-il être le cas ? Ce truc dont parlent les magazines nommés « l’amour qui rend aveugle » ?

« Je pense qu’il est plus approprié de ne pas perdre le temps que vous avez en le dépensant avec la personne que vous aimez. Nous, les humains, sommes des êtres avec une “vie”, alors peu importe, pourquoi, il y aura un moment où nous devrons nous séparer, » Ayase, avec son regard adulte, parla.

« ... Tout à l’heure... pour la première fois, vous avez agi comme une vraie senior, » déclara Stella.

« À ce propos, je pense que Kurogane-kun veut aussi faire des choses coquines avec vous, » déclara Ayase.

« Pourquoi dites-vous ça ? » demanda Stella.

« Vous observiez la piscine quand vous êtes entrée alors vous ne l’avez pas remarquée. Cependant, quand vous êtes arrivée en portant ce bikini, Kurogane-kun vous regardait avec des yeux super pervers. Son regard était si indécent, que c’était drôle à regarder, » déclara Ayase.

« — !? » Stella était sans voix.

Mon Dieu... C’était une erreur que Stella regretterait pour toute sa vie. Elle aurait dû le remarquer. Elle déplorait qu’elle n’eût pas vu ça.

Alors que Stella était rongée par ce sentiment de déception.

« Ah ? Ayase-san a-t-elle déjà atteint sa limite ? » demanda Ikki.

Ikki, qui était allé mettre le ballon de plage, était enfin revenu.

« Non. Je parlais un peu à Vermillion-san, » répondit Ayase.

« Vraiment ? Oh, alors comment était-ce ? Je parle de ce sentiment de refermer votre conscience contre vous-même ? » demanda Ikki.

« Et bien, j’ai compris le sens de cette formation. Je vais essayer un peu plus longtemps. Est-ce que ça va si je vais essayer là-bas ? J’ai besoin d’espace pour moi-même, » demanda Ayase.

« Ça ne me dérange pas, » répondit Ikki.

« En outre, il semblerait que Vermillion-san ait quelque chose d’important à discuter avec vous, » déclara Ayase.

« Qu’est-ce que ― !? » s’écria Stella.

Stella généra un grincement qui sembla un cri à cette soudaine annonce. Et du côté d’Ayase, elle cligna de l’œil comme pour dire : « Ce sont mes excuses pour avoir monopolisé le petit ami de Vermillion-san ces derniers jours », puis elle prit rapidement une certaine distance, laissant les deux seuls.

« Je n’ai pas besoin de ce genre d’excuses !! » s’exclama Stella.

***

Partie 5

Après qu’Ayase fut partie, Ikki et Stella s’assirent sur un banc près de la piscine.

« Alors, qu’est-ce que c’est que cette chose importante dont tu avais besoin de parler ? » demanda Ikki.

« ... Heu..., » balbutia Stella.

Stella n’avait pas été en mesure de répondre aussi facilement. Eh bien, on ne pouvait rien y faire. Même si elle avait été convaincue par la théorie d’Ayase, quand on en était venu à ce point, nous nous trouvions non plus dans la théorie, mais dans la réalité.

Pourquoi pensait-elle que si elle disait « Je veux faire plus de choses amoureuses avec toi », alors Ikki la détesterait ? Pourquoi ne s’était-elle pas rendu compte qu’Ikki ne la détestait pas pour quelque chose comme ça ? Stella avait immédiatement compris la raison de son manque d’action après avoir vu le visage d’Ikki.

Fondamentalement, elle était embarrassée.

C’est pourquoi elle feignit de ne pas s’en rendre compte, inventant une excuse et mettant la question en attente. Ou peut-être, pensait-elle peut-être qu’Ikki serait le premier à faire un mouvement ? Quelque chose d’égocentrique comme ça. Mais, même si dans le cas présent, elle devait aller de l’avant et lui dire « Embrasse-moi » à Ikki sans rien rajouter de plus...

Il n’y avait aucune chance que je puisse faire quelque chose de si embarrassant ! pensa Stella.

« ... Stella ? » demanda Ikki.

« Ah, D-Désolé ! C’est une discussion importante, n’est-ce pas ? Hum..., » déclara Stella.

Mais tant que ses routes d’évasion étaient bloquées par Ayase, elle devait dire quelque chose...

« A-Ah, Mon-mon maillot de bain ! Le bikini que je porte aujourd’hui, comment était-il... !? » demanda Stella.

« Bien sûr qu’il a l’air très bien sur toi. Tu as un grand sens de la mode et ce genre de bikini te va vraiment à ravir, » Ikki répondit avec douceur à la question que Stella avait inventé sur le coup, affichant toujours son expression aimable.

Mais pour une raison inconnue, ceci avait dérangé Stella. Ayase avait dit que quand il avait vu son bikini à son entrée dans la piscine, il avait eu une expression vraiment indécente. Alors comment pouvait-il répondre aussi calmement maintenant ? Pour une raison inconnue, tout ça ressemblait à une façade.

« ... En fait, j’ai aussi quelque chose d’important à te dire, » déclara Ikki.

« Toi aussi ? » demanda Stella.

C’est inattendu ! Qu’est-ce que ça pourrait être ? se demanda Stella.

Peut-être qu’il voulait aussi un avis sur son maillot de bain. Alors, comment répondrait-elle ? Pour Stella, Ikki était toujours le plus cool, peu importe ce qu’il portait, mais mettre cela en mots n’était pas quelque chose qu’elle pouvait facilement faire — .

« Nous... Hmm... Notre relation, est-ce vraiment bien comme ça ? » demanda Ikki.

« Hein... !? » s’exclama Stella.

« Je pense à ça depuis un moment, mais nous n’avons rien fait en tant que couple... pendant tout ce mois et ça me tracasse..., » déclara Ikki.

Stella avait alors estimé que la température de son corps autour de la zone de la poitrine avait chuté au moins cinq fois en entendant les mots qui étaient sortis de la bouche d’Ikki.

« Nous n’avons rien fait en tant que couple pendant tout ce mois. »

C’était clairement les mots que Stella craignait. La phrase que même le simple fait d’y penser lui faisait peur. Mais à cet instant, son petit ami la lui avait dite. En même temps, la froideur qui accompagnait la compréhension l’éclairait.

Comme je l’ai pensé... Ikki n’est pas satisfait de notre relation actuelle, pensa Stella. Mais il l’a supporté. Pendant un mois entier. Il a perdu son intérêt... en moi.

C’était évident qu’elle réfléchirait à ça en ce moment. Ikki avait déjà Shizuku. Il avait aussi une belle disciple, qui était plus âgée que lui. Il y avait aussi d’autres filles comme Kusakabe et les jolies filles de la classe. Autour d’Ikki, il y avait beaucoup de filles qui le chérissaient. Il ne devrait pas y avoir une raison pour lui de se soucier d’une fille égoïste comme elle, qui ne le laisserait pas la toucher pendant si longtemps.

« ... Alors, je voulais parler de nous deux, » déclara Ikki.

Non !

Elle comprit ce qu’il voulait dire — qu’il valait mieux revenir à leur précédente relation.

Elle ne voulait pas entendre ça. Elle n’avait plus la volonté de parler avec Ikki. Elle ne serait pas capable de le supporter s’il continuait.

Donc Stella ―.

« Je-je le sais bien ! En fait, je voulais parler de ça et non pas de mon maillot de bain ! » déclara Stella.

Se tournant pour ne montrer que son dos à Ikki, sa voix continua à fuir hors de sa bouche.

« C-C’était l’évidence n’est-ce pas. C’était impossible dès le départ ! Pour la royauté et un roturier d’être des amoureux ! Le statut est trop différent ! Même à ton niveau, Ikki, tu préfères les filles comme Senpai qui te permettent de toucher leurs cuisses et les bras, n’est-ce pas ! Plutôt qu’une fille comme moi, qui ne te laisse pas faire ça ! » déclara Stella.

« H-Hein !? A-Attend une minute Stella ! Que dis-tu ainsi !? » demanda Ikki.

« Q-Qu’est-ce que tu veux dire par quoi ! Se séparer, il s’agit de rompre, non !? Tu n’as pas besoin d’une fille qui ne te laisse pas agir comme un amoureux, n’est-ce pas !? » demanda Stella.

« Quoi — !? » s’écria Ikki.

Ikki avait écarquillé les yeux, surpris de ces brusques paroles. Pour lui, il n’avait absolument aucune idée de quelles absurdités Stella débitait.

« C-Ce n’est pas cela Stella ! Il suffit de se calmer et parlons du problème ! » Ikki disait ceci avec un visage pâle comme la mort et avait alors touché les épaules de Stella. Il avait fait ça pour essayer de calmer Stella, mais ―.

« Ne me touche pas ! » s’écria Stella.

Stella écarta sa main avec une véritable volonté de rejet. À ce moment, il vit quelque chose scintiller entre les cheveux rouges déferlants.

Est-ce que Stella pleurait ?

Pour l’instant, Ikki devait savoir pourquoi elle voulait rompre. S’il fuyait maintenant, alors tout serait fini ― alors c’était ce qui l’obligeait à écouter. Mais ―.

« Si j’ai fait quelque chose pour que tu me détestes, alors s’il te plaît, dis-le-moi et je vais m’excuser. Je t’en supplie, » déclara Ikki.

« ... Ikki, tu es celui qui me déteste, » répliqua Stella.

« Ce n’est pas vrai ! Pourquoi as-tu pensé ça ? Je n’ai jamais dit quelque chose comme ça ! » déclara Ikki.

« Je le sais même si tu ne le dis pas ! » s’écria Stella.

« Non, tu ne comprends pas du tout ! Calme-toi, s’il te plaît ! » déclara Ikki.

« Je suis calme ! * Hic * » répliqua Stella.

« Non, tu ne l’es pas ! Pourquoi dis-tu que je te déteste ! Même si tu dis ça, n’est-ce pas plutôt toi qui me détestes ? » demanda Ikki.

Ikki était tout aussi confus à cause de l’étrange situation. Sa bien-aimée Stella essayait de rompre avec lui, alors c’était normal qu’il soit ainsi. Il aimait Stella et c’était la raison pour laquelle il échouait à rester calme. Et sa voix devenait rauque, alors qu’il criait.

« C-Ce n’est pas vrai ! Je t’aime Ikki ! » déclara Stella.

« Non, je suis celui qui t’aime ! » répliqua Ikki.

« Mensonges ! Je suis absolument super amoureuse de toi, Ikki ! Quand je t’ai posé des questions sur mon maillot de bain, tu as juste parlé de mon apparence en utilisant des futilités ! Tu ne te soucies pas du tout de moi comme que je ne t’aie pas laissé me toucher ! Ce regard indécent que Senpai a vu, il est évident que tu regardais plutôt le maillot de bain de Senpai ! » s’écria Stella.

« Quoi !? C’est impoli ! Si tu n’arrêtes pas là, même moi je vais me fâcher !? » s’écria Ikki.

« N’es-tu pas déjà fâché, toi l’idiot ! » s’écria Stella.

« C’est parce que tu n’arrêtes pas de faire de fausses accusations ! Quand la fille que j’aime est si fascinante et séduisante, comment diable puis-je être charmé par une autre femme !? » demanda Ikki en criant.

« Alors pourquoi étais-tu si calme et réservé quand je t’ai posé des questions sur mon bikini !? » demanda Stella.

« C’est vrai que j’ai pu sembler réservé quand tu m’as demandé cela. Mais... mais... il n’y avait aucune chance que je puisse juste aller de l’avant et dire la vérité ! Je ne peux certainement pas avouer que j’étais tellement excité et que mon cœur battait si fortement, que je ne pouvais pas détourner le regard de toi ! Et si après ça, tu me considérais comme un pervers et si tu venais à me haïr ! Et toi aussi, même si tu as dit que tu m’aimes, tu ne m’as même pas tenu la main pendant tout le mois passé ! » répliqua Ikki.

« J’étais semblable à toi, Ikki ! Il n’y a aucune chance qu’une fille puisse dire des choses obscènes si facilement ! Et si tu pensais que j’étais une femme dépravée et que tu étais devenu déçu ! » répliqua Stella.

« Alors pourquoi nous battons-nous comme ça ― !? » demanda Ikki.

« Je ne sais pas, je ne comprends rien ― !! » répliqua Stella.

Les deux acteurs de ce drame avaient continué à crier sans se rendre compte qu’il y avait des personnes se trouvant autour d’eux.

 

« « ... Hein !? » » s’exclamèrent les deux amoureux.

 

Dans le même temps, ils avaient réalisé que leur querelle s’était transformée en quelque chose de stupide.

« A-Ah, excusez-moi, chers clients. Il y a aussi d’autres clients ici, alors si ça ne vous dérange pas, pourriez-vous reprendre votre querelle... ou votre flirt avec votre amoureuse, je ne sais pas très bien quoi, et aller ailleurs où il n’y a pas autant de monde ? » demanda un individu qui devait être le gestionnaire de la piscine.

« « ― !!! » » Ils étaient observés par toutes les personnes présentes. Ikki et Stella rougirent d’un rouge profond jusqu’à la pointe de leurs oreilles en un instant en s’en rendant compte. Quand ils regardèrent autour d’eux, ils pouvaient voir tous les regards braqués sur eux, comme s’ils étaient observés par quelques animaux curieux et inquisiteurs.

« D-Désolé ! » s’exclama Stella.

« Veuillez-nous excuser — ! » déclara Ikki.

Ils se précipitèrent tous les deux dans la piscine des enfants se trouvant juste à côté d’eux. Ils avaient fait un peu plus de 50 mètres, comme s’ils couraient alors qu’ils avaient eu des paparazzi à leurs trousses.

Il n’y avait personne d’autre qu’Ikki et Stella dans ce lieu. Même les enfants n’étaient pas là, car ce n’était pas la bonne période de l’année pour les activités dans la piscine. Ils étaient alors entrés dans une fontaine en forme de parapluie au cœur de cette piscine. L’eau qui coulait là agissait tel un rideau pour que l’intérieur ne puisse pas être vu de l’extérieur. De plus, le bruit de l’eau noyait leurs voix.

Et franchement, ils savaient ce qui allait arriver. C’était un endroit isolé et c’est pourquoi...

« Ikki, s’il te plaît, ne me regarde pas maintenant de cette façon..., » demanda Stella.

« D’accord. Moi non plus, je ne veux pas que mon visage soit vu ainsi, alors cela me va..., » répondit Ikki.

Pour une raison quelconque, ils se sentaient excessivement inquiets. Ceci avait été une sage décision qu’ils s’enfuient ensemble, mais maintenant qu’ils avaient réalisé que la nature de leur échange effectué plus tôt était tout simplement stupide, il était difficile pour eux de se regarder.

... Toutefois―.

« Hé... Stella, » demanda Ikki.

« ... Quoi ? » demanda à son tour, Stella.

« ... Nous deux, en même temps. Ne devrions-nous pas dire ce que nous voulons faire le plus en ce moment ? » demanda Ikki.

« ... Okay, » répondit Stella.

Certes, c’était une querelle idiote, car elle n’avait pas de sens...

 

« « Je veux t’embrasser. » » Ils déclarèrent la même chose.

 

... car ils s’étaient rendu compte que la personne qu’ils aimaient aussi le désirait tellement.

Pendant un moment, ils furent un peu surpris, mais ils se regardèrent. Ce n’était plus embarrassant et ils n’avaient nullement détourné les yeux.

Les yeux d’Ikki reflétaient Stella qui regardait vers le haut, alors qu’elle fermait lentement les yeux. Il y avait encore une larme au bout de ses cils. Ikki l’essuyait doucement et, avec cette main, il toucha les douces joues de Stella.

*Pikun*

Et alors, le corps de Stella s’était raidi. Ses douces joues et ses longs cils d’yeux teints montraient qu’elle était un peu mal à l’aise, mais elle ne se détourna pas. Elle s’était ainsi confiée à Ikki et ceci l’avait rendue tellement heureuse. Elle se sentait tellement aimée...

 

 

Sous ce rideau et les éclaboussures de l’eau, les lèvres d’Ikki se pressèrent contre celles de Stella. Pressé... ce n’était pas tout à fait correct, on aurait pu dire que c’était seulement au niveau où ils se frôlaient l’un contre l’autre.

Mais après ceci, il semblait que leurs lèvres furent en feu.

Bien sûr. Des petits baisers sur les joues avaient déjà été faits à des amis et de la famille, mais ils n’avaient certainement jamais fait de baiser sur la bouche. En d’autres termes, leur relation était plus solide et plus vivante que jamais. Ils avaient prouvé que les mots qu’ils avaient dits ce jour-là n’étaient pas simplement des mots. Leur premier lien était réel et il s’agissait de la preuve qu’ils étaient de vrais amoureux.

« ... Hey, Ikki, » déclara Stella.

« Quoi ? » demanda Ikki.

« ... Ikki, n’aimes-tu pas les filles indécentes qui souhaitent être embrassées ? » demanda Stella.

« Il n’y a pas d’hommes qui n’aiment pas les vilaines filles. Mais Stella, détestes-tu les personnes qui te regardent avec des regards de pervers ? » demanda Ikki en réponse.

« Je les déteste. Je permets seulement à toi de le faire..., » répondit Stella.

Une fois qu’ils s’étaient ainsi avancés, l’hésitation n’existait plus entre eux. La seconde fois fut beaucoup plus profonde et plus puissante que la première.

« Nn... »

Ce n’était pas encore au niveau où on pourrait appeler cela un baiser adulte, mais ils avaient tous deux clairement affiché leur désir envers l’autre qui était leur bien-aimé.

... Et ainsi, malgré la confusion initiale, ce jour était devenu un jour inoubliable pour ces deux-là.

***

Partie 6

Au moment où ils avaient quitté la piscine, nous nous trouvions déjà au moment du coucher du soleil. Comme ils avaient déjà très faim, ils avaient décidé de dîner en ville avant de retourner dans les dortoirs. Ikki avait demandé aux deux filles si elles voulaient manger quelque chose de spécial, mais elles n’avaient pas vraiment de préférences alors il les avait conduites jusqu’à un restaurant familial très approprié pour une telle situation.

Là, les trois commandèrent ce qu’ils voulaient. Ikki avait commandé une grande portion de nouilles de farine de blé, Ayase avait pris un ensemble de petits plats et quant à Stella, elle avait commandé quatre portions de grillades mixtes et trois steaks.

« V-Vermillion-san, vous avez vraiment un appétit très étonnant, » s’exclama Ayase.

« ... Je n’ai pas le choix. Si je ne mange pas autant, mon corps ne bougera pas, » répondit Stella.

« Même si vous mangez autant... pourquoi avez-vous une silhouette si parfaite ? Pour une raison quelconque, je ne suis pas trop convaincue par vos arguments, » répliqua Ayase.

Stella, qui savait qu’elle mangeait naturellement trop, avait un peu rougi, embarrassée. Mais ses mains ne s’arrêtèrent pas.

*Miam* *Miam*

Elle mâchait bruyamment et croquait dans son repas à extrêmement haute teneur en calories. Eh bien ! pour quelqu’un ayant autant de force, il s’ensuivrait automatiquement qu’elle aurait besoin d’une quantité suffisante de carburant.

Voyant ceci, Ayase sourit.

« Pour une raison quelconque, Vermillion-san, vous n’avez pas vraiment l’air d’une princesse, » déclara Ayase.

« *Miam* *Miam* Hein ? Que voulez-vous dire par là ? » demanda Stella.

« Je ne veux pas dire quelque chose d’incorrect. C’est juste qu’il est si facile de vous parler et la façon dont vous prenez des repas n’est pas très différente de la nôtre, » répondit Ayase.

« Eh bien, j’ai reçu des leçons sur les bonnes manières de se tenir à table, mais actuellement, ce n’est pas le lieu pour de telles choses, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

Stella examina l’intérieur encombré du restaurant. Le bruit sourd de la vaisselle, le bruit des clients et des employés entrant et sortant, le bruit d’un enfant qui pleurait, les voix et les rires des lycéens, tout cela était mélangé, formant un son continu. Dans un endroit comme celui-là, si elle était la seule à afficher des manières élégantes à table, elle serait considérée comme inappropriée à un tel lieu.

« Il faut savoir se comporter en fonction du moment et du lieu, en soi, c’est tout un art. Et c’est le cas pour les deux. Je parle des manières à table et l’art de l’épée, » déclara Stella.

« Hahaha, ça fait mal, » répliqua Ayase.

Ayase sourit avec joie, même si son inexpérience venait de lui être signalée.

« Aujourd’hui, était... non, aujourd’hui aussi était très productif. Depuis que j’ai commencé la formation avec Kurogane-kun, c’est un enchaînement de nouvelles découvertes sans interruption... Je n’ai pas encore assez d’expérience pour apprendre les techniques secrètes de mon père, mais maintenant, je me sens beaucoup plus proche de lui. Je ne peux pas exprimer à quel point je suis reconnaissante envers vous, » déclara Ayase.

« Tout ceci n’est dû qu’à votre travail acharné, Ayatsuji-san. D’ailleurs, je pense que tôt ou tard, vous auriez résolu par vous-même le problème, vous permettant ainsi d’arriver à maîtriser les secrets de votre père. Tout ce que j’ai fait, c’est de vous pousser un peu, donc vous n’avez pas à être si humble, » répondit Ikki.

« Non... pour moi, ce que j’ai appris a été très utile, » déclara Ayase.

« Est-ce parce que vous comparaissez dans les matchs de sélection des représentants de cette année ? » demanda Stella.

« Oui. Je suis déjà une troisième année. Il s’agit donc de ma dernière chance pour le Festival de l’Art de l’Épée. C’est pourquoi je veux gagner, quoi qu’il arrive. Je dois entrer au Festival et je dois reprendre ce qui est important pour moi. C’est pourquoi, en ce moment, j’ai besoin de force, » répondit Ayase.

... Hmm ?

Au fond des yeux d’Ayase, Ikki perçut un sentiment ancré en profondeur. Est-ce de la colère... non, ce n’était clairement pas seulement une colère normale, c’était plus proche d’une intention de tuer, une haine illimitée.

Qu’est-ce qui la poussait tellement qu’elle... ?

 

« Hahaha, regardez par ici ! Je pensais bien avoir vu quelqu’un que je connaissais, et donc je me demandais qui c’était. Mais ne serait-ce pas toi, Ayase !? » 

 

Soudain, derrière Ikki, une voix brutale parla, prononçant même le prénom d’Ayase.

« ― !? » (Ayase)

Pendant un moment, les yeux d’Ayase furent teintés de la couleur de la surprise. Là où elle regardait se tenait un homme d’environ 180 cm de haut avec des cheveux tachés, teints et des yeux sanpakus [1] masqué par des couleurs appliqué autour. Même s’il s’agissait d’un espace non-fumeurs, il fumait une cigarette et portait un manteau inutilement coloré. De sa poitrine nue, un tatouage d’un crâne riant pouvait être vu et il gênait aussi les clients environnants en raison de son attitude.

Voyant ces caractéristiques, Ikki pensa immédiatement à ce que cette personne pouvait être. Il était certainement l’un des membres de la bande de chahuteurs qu’Ikki avait vus en entrant dans le restaurant.

« Je ne t’ai pas vue récemment, alors je me demandais ce qui s’était passé, mais pour nous rencontrer ici. Haha, il y a des choses comme ça, hein, » demanda l’homme.

« Hé, Kuraudo, à qui parles-tu ? » demanda un autre homme.

« Allons à l’arcade, » déclara un troisième.

« Hein ! Hé, mais n’est-ce pas Ayase-chan. Ça fait un moment qu’on ne t’a pas vue ~, »  déclara le troisième.

« J’étais inquiet parce que tu n’étais pas venu jouer dernièrement ! Gyahaha, » déclara celui qui s’appelait Kuraudo.

« « Tu es devenue grande maintenant ? Oh ? » » s’exclamèrent d’autres individus présents avec lui.

Environ dix personnes ressemblant à des voyous étaient présentes et s’étaient rassemblées à la table d’Ikki derrière le type au crâne. On dirait qu’ils connaissaient Ayase, mais Ayase ne les a même pas regardés... Elle avait juste fortement mordu ses lèvres inférieures comme si elle était possédée par quelque chose.

En la voyant ainsi, Ikki décida immédiatement de sa prochaine action.

« Je suis désolé, mais pouvez-vous nous laisser tranquilles ? Mon compagnon semble troublé par votre présence, » déclara Ikki.

« Hé !! Qui diable es-tu !? » demanda l’un des voyous.

« Quelle connerie es-tu en train de dire ? Je vais te tuer si tu continues ! » déclara un autre.

Même s’ils étaient agressifs, Ikki les avait simplement ignorés. Ikki savait qu’il n’y avait qu’une seule personne qui valait la peine d’être combattue. Il regarda vers celui avec le tatouage du crâne nommé Kuraudo.

Après qu’Ikki ait agi ainsi, Kuraudo posa à Ikki une étrange question tout en regardant en arrière avec curiosité.

« ... Toi, es-tu un épéiste ? » demanda Kuraudo.

« Vous pouvez savoir cela ? » demanda Ikki en retour.

« Haha ! Et pas qu’un peu. Vous, les bâtards d’épéistes, vous avez cette aura si particulière, » répliqua Kuraudo.

Tout en disant cela, il ramassa une bouteille de bière et un verre se trouvant sur une autre table.

« Frère, désolé pour ça... de t’avoir dérangé pendant un repas. Je ne suis venu que pour parler après avoir vu un visage me rendant si nostalgique, » déclara Kuraudo.

Il versa la bière et la tint devant Ikki.

« C’est pour m’excuser, alors prends-le, » déclara Kuraudo.

« Ah, d’accord, » répondit Ikki.

Il voulait dire que ce n’était pas la bière de Kuraudo, mais il ne serait pas sage d’aggraver la situation. Ikki avait tendu sa main afin de prendre la bière que Kuraudo lui offrait, quand...

« Ikki ! » s’écria Stella.

« Kurogane-kun ! » s’écria Ayase.

Kuraudo frappa à l’aide de la bouteille de bière en plein sur l’arrière de la tête d’Ikki.

Notes

  • 1 yeux sanpakus : yeux où les parties blanches au-dessus ou au-dessous de l’iris sont visibles. Il est associé à des problèmes de santé ou de déséquilibre mentaux.

***

Partie 7

Les autres clients avaient immédiatement crié en voyant ça. La bouteille écrasée et des fragments s’envolèrent un peu partout. Elle avait été frappée contre la tête d’Ikki avec tant de force qu’il s’était plié et s’était écrasé contre la table.

« HAHA ! Un épéiste ne doit jamais baisser sa putain de garde, idiot ! » cria Kuraudo.

« AHAHA, il l’a vraiment fait ! » s’écria l’un des voyous.

« Comme prévu de Kuraudo-san, quel méchant fils de pute ! » s’écria un autre.

« Il suffit de s’allonger et de regarder ! » déclara un troisième.

Devant la cruauté soudainement orchestrée par celui avec le tatouage de crâne, les gars autour de lui applaudirent crûment.

« Je te remercie. Tu vois, j’adore briser en morceaux ces bâtards d’épéistes... Maintenant, faisons-le. Tu en as bien un, n’est-ce pas ? Un Dispositif ! » demanda Kuraudo.

L’homme sortit un nodachi de couleur d’un blanc osseux et brillant avec une lame comme celle d’une scie. Son Dispositif.

C’était vrai ! Le manteau inutilement coloré qu’il portait était l’uniforme de l’Académie de Donrou, une académie de chevalier à Tokyo comme celle d’Hagun. Cet homme était un Blazer tout comme Ikki.

« Salaud, j’espère que tu es prêt à être brûlé en cendres ! » s’écria Stella.

En voyant Ikki se faire blesser, l’incandescence avait commencé à apparaître provenant des cheveux flamboyants de Stella alors qu’elle était en rage. Elle allait sortir Lævateinn, quand...

« Arrête ceci, Stella, » déclara Ikki.

Elle avait été arrêtée par Ikki. Ikki se leva, comme si rien ne s’était produit.

« ... Il n’y a pas besoin de faire de telles histoires, sa main a simplement un peu glissé, » il déclara cela à Stella avec un sourire tout en saignant au niveau de son front.

« Q-Qu’est-ce que tu dis ? » s’écria Stella.

« Et je n’ai été qu’éraflé et mes vêtements mouillés. Ce n’est rien qui nécessite de combattre, » Ikki avait contrôlé Stella en lui disant cela.

Si elle avait sorti son Dispositif et commençait une bagarre, cela ne se terminerait pas seulement avec une suspension. Ce sera certainement l’expulsion. C’est pourquoi Ikki l’avait arrêtée. Mais...

« «« BU-BUAHAHAHAHAHAHHAHA―HAHAH—HAHAHA !!! »» » Il semblerait que les compagnons du tatoué avaient pensé que cette action était une retraite effectuée par un lâche et ils avaient commencé à l’insulter avec leurs doigts pointés sur lui.

« Hey hey hey, sérieusement ! Il est encore si frivole même après avoir eu sa tête soudainement frappée, » s’écria un premier voyou.

« Eh bien, c’est vrai que Kuraudo-san est effrayant, mais ce type est vraiment un faiblard, » déclara un autre.

« Kyahaha, à ce niveau-là, je vais l’éclater moi-même, il est tellement boiteux ~ ! » déclara un troisième.

« Haha ! C’est surprenant. Si lâche alors même qu’il est un épéiste. Avez-vous les boules en voyant ça ? » demanda un quatrième.

Le groupe du crâne avait couvert Ikki avec des insultes et avait ri de lui. Mais Ikki ne répondit pas et ne montra qu’un sourire ennuyé. Voyant cela, Kuraudo cracha.

« ― ! »  À ce moment-là, la colère de Stella augmenta une fois de plus, mais Ikki l’avait poussée à se calmer. Et même après ce crachat, Ikki n’avait pas réagi, donc la personne au crâne avait alors affiché un visage ennuyé.

« Haha, c’est trop ennuyeux. Si je me bats contre un lâche comme toi, c’est déjà ma perte. Allez, bandes de bâtards, nous partons, » en disant cela, Kuraudo se dirigea vers la sortie.

« Au revoir, petit lâche, » déclara Kuraudo.

« N’est-ce pas gentil ? Kuraudo ne tyrannise pas les faibles, » déclara un voyou.

« C’est vrai, c’est vrai, n’est-ce pas super que tu sois si faible ? Hahahaha, » déclara un autre voyou.

Après leur départ, un homme qui ressemblait au gestionnaire du restaurant avait couru vers Ikki. Il s’inclina devant Ikki en suant comme un fou. « Je m’excuse, cher client, allez-vous bien !? ... Je vais aller appeler une ambulance... » 

« Ha ! Je vais bien. Mais auriez-vous une trousse de premiers soins ? J’ai besoin de traiter la blessure, alors pourriez-vous me la prêter ? » demanda Ikki.

« O-Oui. Veuillez patienter un instant ! » répondit le gestionnaire.

À la suite de la demande d’Ikki, le gestionnaire avait apporté hâtivement la trousse de premiers soins en provenance de la salle du personnel. Les autres employés essayaient de calmer les clients. Pour l’instant, la situation avait été traitée avec le moins de bruit possible. Ikki avait confirmé tout cela tout en essuyant le crachat.

« ... D’une façon ou d’une autre, Stella, ton visage a doublé de volume, » Ikki disait ceci à Stella, dont le visage boudeur ressemblait à un ballon gonflé.

« Bien sûr que je vais être furieuse ! Être insulté par ces déchets ! Et Ikki, tu n’as pas esquivé cette bouteille de bière à dessein, n’est-ce pas !? Quelle est la grande idée derrière ça ? » demanda Stella.

« Si je l’avais mal géré, il aurait pu devenir encore plus en colère... et je ne peux pas commencer une bagarre dans un endroit comme ça. Est-ce que je le peux ? » demanda Ikki en retour.

« Eh bien... c’est que, mais... tu aurais pu t’occuper de ces déchets sans même utiliser Intetsu, non ? » demanda Stella.

« Même encore maintenant, je me le demande, » répondit Ikki.

« Que veux-tu dire ? » demanda Stella.

« Le type avec le tatouage de crâne dans le milieu est assez fort. C’est un adversaire difficile à battre les mains vides, » répondit Ikki.

« Eh bien, bien sûr que ce serait difficile. Car après tout, il est arrivé parmi les 8 meilleurs dans le Festival de l’année dernière ♪. »

Ikki et Stella avaient tous deux été choqués quand un garçon s’était soudainement immiscé dans leur conversation d’une voix incroyablement claire.

Pourquoi avaient-ils été si surpris ? C’était parce que le propriétaire de la voix était apparu sur une table avec des plats dispersés sans présenter au préalable la moindre présence ou ombre, presque comme si un autre film avait soudainement été inséré tout en regardant déjà un film.

Avec des cheveux argentés et des yeux dorés sans aucun signe de lumière. Le garçon avait parlé à Ikki avec un sourire qui semblait presque plâtré sur son visage.

« Ahaha ☆ Iyaa ~ quelle calamité, quel désastre ! Pour se confondre ainsi avec l’ace infâme de l’Académie de Donrou, le “Mangeur d’Épées” Kurashiki Kuraudo, un chien tueur qui mord si quelqu’un pose ses yeux sur lui... Mais votre décision était correcte, vous, Le Pire, » déclara le jeune garçon.

« Kusukusu ... Eeh, absolument. Vous aviez raison, » déclara une voix féminine.

À l’instant suivant, une autre personne était apparue, mais celui-ci avait une aura qui ne pouvait pas être plus évidente. Bien qu’elle soit à l’intérieur du restaurant, elle utilisait une ombrelle et portait aussi un chapeau avec un énorme bord. Les yeux de la grande femme ne pouvaient pas être vus à cause du grand chapeau, mais sa ligne de menton était visible ainsi que ses cheveux d’un blond étincelant. Son visage ne pouvait pas être distingué. Elle portait une robe de bal blanc, telle une noble, qui brillait à leurs yeux.

Même si elle avait une silhouette purement blanche, Ikki et Stella éprouvaient un sentiment de dégoût fugace et incomparable. Ce qu’elle portait était complètement blanc et pourtant, sa présence, à l’instant, ressemblait plus à du sang frais et épais.

Et pourquoi cela ? Ikki connaissait déjà la réponse. En sa présence, il y avait un voile de parfum de sang dense qui ne pouvait être caché, peu importe le parfum qu’elle portait... Il n’y avait pas d’erreur possible, cette personne était la vraie source de tout cela.

« Si vous aviez répliqué dans ce conflit, alors, en ce moment, nous n’aurions pas d’autre choix que de vous réprimander, » déclara la femme.

La personne blanche avec la présence de mort et de sang répondait dans un vieux jargon japonais comme si elle chantait. C’était trop désagréable pour Stella qui avait déjà levé sa garde. Elle demanda à Ikki d’une petite voix : « Ikki, qui sont ces gens ? ... Qu’est-ce qu’ils sont ? »

« Le vice-président du conseil étudiant de l’Académie Hagun, Misogi Utakata et la trésorière Toutokubara Kanata, » répondit Ikki.

« ... Vous êtes... Toutokubara ? » demanda Stella.

Il s’agissait d’un nom que Stella avait déjà entendu en raison des rumeurs et cela à plusieurs reprises.

Toutokubara Kanata, autrement connue comme la « Scharlach Frau ». Elle occupait le deuxième Rang dans le classement de l’école et était une femme-chevalier de Rang B. Tout en étant étudiante, elle avait été convoquée dans des circonstances spéciales et avait été autorisée à se battre dans de vraies batailles. Elle avait des enregistrements concernant la destruction de nombreuses organisations et bases de l’armée de la Rébellion. Elle était en effet une femme-chevalier étudiante d’une année supérieure qui avait une véritable expérience de combat.

« Il semble que nous n’ayons pas besoin de nous présenter... mais encore, la façon dont Kurogane-kun a géré, la situation était vraiment géniale. Le Mangeur d’Épées est une personne qui attaque les gens d’autres écoles sans préavis et se promène dans les dojos de la ville. En tout cas, il devient très difficile à manipuler s’il est enragé. Grâce à vous, nous avons été sauvés de tout ce trouble. Une fois de plus, nous vous remercions. Il semble que nous vous avons trop sous-estimés, » déclara Misogi.

« Il semble que ce n’était pas un hasard que Renren ait été vaincue. Cette capacité qui est la vôtre vous permet de voir à travers le caractère d’une personne dans la bataille, tout comme Yaksha-hime nous l’avait dit. Nous devons réaffirmer notre reconnaissance envers vous, » déclara Toutokubara.

« Hahaha. C’est sûr. Eh bien ! S’il vous plaît, montrez-moi votre blessure. Je vais la traiter, » déclara Misogi.

« Non, vous n’avez pas besoin de traverser par tant de peine, » répondit Ikki.

« Ça va, c’est bon, ♪. laissez cela à Senpai. Douleur, douleur envole-toi au loin ~ ! » déclara Misogi.

En disant cela, Utakata toucha la blessure d’Ikki.

« Okay, c’est guéri, » déclara Misogi.

 

 

La peau déchirée et le saignement interne avaient été guéris en un instant.

« Quoi — ! » Ikki fut très surpris.

Certes, la blessure était superficielle.

Il ne l’avait pas esquivée et il n’y a pas eu énormément de dégâts, mais ceci avait quand même atteint l’os.

On pourrait appeler ceci une blessure « violente ». Même Shizuku, qui avait un contrôle magique de Rang A, prendrait un peu de temps pour la guérir.

Non, ceci ne pourrait pas être appelé une « guérison ». C’était comme si la plaie elle-même avait disparu. Ce n’était certainement pas seulement une magie de guérison.

Misogi Utakata, surnommé « Cinquante Cinquante ». Quelle est sa capacité ? Sans doute, ceci n’était certainement rien de bien normal, mais...

« Hahaha, vous n’avez pas besoin de m’observer avec ce visage effrayant. Je ne suis pas entré dans les matchs de sélection, » déclara Misogi.

« Ah, je m’excuse, car même si vous m’avez guéri, je me suis montré grossier, » déclara Ikki.

« Hahaha. Tout va bien, tout va bien. C’est ce qui fait de vous des Chevaliers. Eh bien, nous avons terminé le traitement de notre cadet, donc nous allons partir. Allons-y, Kanata, » déclara Misogi.

« Oui, vice-président, » répondit Toutokubara.

« Vous aussi, gardez votre vie nocturne en échec, » déclara Misogi.

Et après avoir dit ces mots, Misogi Utakata et Toutokubara Kanata quittèrent le restaurant.

Avec leur départ, Ikki soupira, sentant une vague de fatigue le frapper en voyant le crépuscule par la fenêtre.

... Le Crépuscule du Désastre... est très approprié, n’est-ce pas.

Ils s’étaient retrouvés dans des événements choquants les uns après les autres aujourd’hui. Mais pour Ikki, il y avait quelque chose à propos de laquelle il était plus intéressé qu’autre chose.

« ... Hey, Ayatsuji-san ? » demanda Ikki.

« ... ! » Ayase aurait pu savoir que la conversation allait arriver sur elle. Elle détourna les yeux avec une expression désagréable. Mais Ikki avait de toute façon déjà demandé.

« Quelle est exactement votre relation avec ces personnes-là ? » demanda Ikki.

L’autre partie connaissait son nom. Ayase n’était pas quelqu’un d’aussi célèbre pour apparaître dans les médias. Ceci signifiait qu’ils se connaissaient personnellement. Mais ce n’était pas du tout une relation amicale.

Ceci était évident après avoir vu le regard d’Ayase. Alors ―

« Vous n’avez pas besoin de répondre si vous n’avez pas envie de le faire. Mais... quand ils vous ont appelée, vous ne vous comportiez pas normalement. Si vous avez été impliquée dans une sorte de problème avec ces types, alors je peux vous prêter ma force, » déclara Ikki.

En tant qu’ami, il était en mesure de l’aider. En entendant Ikki dire cela, son expression s’était un peu ramollie et elle essaya de répondre.

« ... C’est..., » commença Ayase.

À ce moment-là, le terminal étudiant sonna, notifiant qu’un courrier avait été reçu. Le bruit venait en même temps de la poche d’Ikki et d’Ayase. Ikki se demanda qui l’avait envoyé. Il s’agissait du comité exécutif de sélection des batailles.

... Il avait un très mauvais pressentiment à ce sujet. Ses pires craintes ont été confirmées après avoir lu le message. « Le dixième adversaire pour le match de sélection pour le concurrent Kurogane Ikki a été décidé : la troisième année de classe un, la concurrente Ayase Ayatsuji, » 

... Quel horrible moment pour que cela arrive !

Sans aucun doute, le mail qu’Ayase avait obtenu était le même. En la regardant, on voyait le sang quitter son visage.

« C’est, a-ah, je suis désolée ! Mon c-colocataire, je-j’ai reçu un courrier de ma colocataire me disant de revenir immédiatement. Alors, s’il vous plaît excusez-moi pour aujourd’hui ! » déclara Ayase.

Son visage pâlit. Ce qu’elle avait dit était un mensonge. Il s’agissait de la notification du match et c’était ce qui la rendait maladroite.

« ... Ouais, alors je vous verrai demain, » déclara Ikki.

Devant cette réaction, Ikki n’avait pas retenu Ayase. Il était curieux de la relation entre Ayase et Kuraudo, mais ce n’était pas quelque chose qu’il avait en ce moment besoin de faire dire par Ayase. Ce sentiment de maladresse n’avait pas encore diminué et il pourrait tout simplement le demander plus tard.

« ... Ouais... alors à demain, » répondit Ayase.

Retirant ses affaires de la table, Ayase partit précipitamment, comme si elle fuyait Ikki et Stella.

« Elle a l’air étrange. Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda Stella.

Ikki avait alors montré le courrier à Stella qui ne comprenait pas la situation.

« ... Eh bien, ça craint..., » déclara Stella.

« C’est probablement cette chose ironique qu’on appelle le destin. Si j’avais le choix, je ne voudrais pas la combattre, » déclara Ikki.

« En parlant de ceci. Senpai ne l’a-t-elle pas mentionnée qu’elle devait y aller afin de reprendre quelque chose d’important ? » demanda Stella.

« Oui, » répondit Ikki.

« Tu ne perdras pas à dessein, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Est-ce que je ressemble à une personne qui ferait ça ? » demanda Ikki en retour.

Stella semblait à l’aise avec cette réponse.

« Non. Désolée, il s’agissait d’une question stupide, » répondit Stella.

C’est vrai. Ikki ne ferait pas ça. Même si l’adversaire était Stella, ou Shizuku, ou n’importe qui d’ailleurs, il se battrait de manière juste et carrée dans sa tête. C’était l’honneur des chevaliers. Mais à la fin, il aurait voulu éviter de se battre contre Ayase.

... Elle avait dit qu’elle me verrait demain, mais il était plus probable qu’Ayatsuji ne se présentera pas pour la formation pendant un moment.

Sa conjecture avait frappé l’œil du taureau. Car à partir de ce jour, Ayase n’avait plus jamais comparu devant Ikki.

***

Partie 8

« Mais franchement, ce type d’aujourd’hui était un véritable chef-d’œuvre, n’est-ce pas !? »

« Haha, je suppose que c’est le type que tu peux appeler un faible insecte. »

« Il était en plus si frivole. Et cela même après avoir été autant humilié. »

« Ce n’est pas vrai, Misato. Ne pas s’opposer à Kuraudo-san est une chose sage à faire, non ? »

« Kuahaha. C’est vrai. C’est juste afin d’éviter des combats que tu ne peux pas gagner. » 

Dans un endroit qui ressemblait à leur base, une bande de jeunes hommes émettaient des mots insipides en fumant des cigarettes. Le sujet ? La vue honteuse de l’homme qu’ils avaient vu dans le restaurant familial.

« ... Haha ! Vous, les gars ! Le pensez-vous réellement ? » demanda Kuraudo.

À une courte distance de là, Kuraudo buvait de l’alcool en regardant le clair de lune qui entrait par une partie effondrée du toit.

« Ouais ! bien sûr ! Ce germe de haricots n’a pas le courage de résister face à toi, Kuraudo. Et encore moins à vouloir se battre contre toi, » répondit l’un d’eux.

« C’est vrai. Ce poulet, il ne vaut même pas la peine d’être ton adversaire. Même moi je peux le battre avec une main attachée derrière mon dos. » 

« Gyahaha . » 

*Blablabla* *Blablabla*

Qu’est-ce qui était si intéressant ? Ils continuaient avec leurs rires.

« Haha. » 

En les voyant ainsi, Kuraudo regarda de nouveau la lune.

... Bande de connards. Vous tous, vous ne comprenez vraiment rien, pensa Kuraudo.

Il se souvint du regard d’Ikki qui le regardait droit dans les yeux. Il n’y avait eu aucune trace de peur ou de nervosité. Il n’y avait que le calme froid telle l’eau coulant au fil de la rivière. Le fait de résoudre la situation avec le minimum d’ennuis était la seule chose à quoi Ikki avait pensé. Le fait qu’il ait reçu l’attaque de Kuraudo faisait partie de son plan. Il était une personne qui dégageait ce type d’aura. Il n’y avait aucune chance qu’il ne puisse pas éviter une attaque-surprise de ce niveau.

« Qui est ce bâtard de haut niveau ? Tu me dis que la provocation de ce niveau ne te fera même pas bouger d’un pouce ! Hmm... Hahaha, » déclara Kuraudo.

Eh bien, ça allait bien. Un homme de son niveau reviendrait certainement au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Je vais attendre avec impatience ce moment-là où je pourrais frapper ce bâtard, pensa-t-il.

Kuraudo but une gorgée d’alcool en provenance de son verre, tandis que sa poitrine palpitait à l’anticipation de la résistance qui viendrait de cette sorte de proie dangereuse qu’il n’avait pas vue depuis si longtemps.

***

Partie 9

Il s’agissait du troisième jour qu’Ayase ne les avait pas rejoints pour la pratique. Elle n’avait même pas comparu devant eux bien qu’il soit la veille de leur match. Devant ce fait, Stella laissa échapper un soupir d’ennui.

« En fin de compte, Senpai... n’est pas venue une seule fois..., » déclara Stella.

« Oh mon Dieu ! N’est-ce pas une bonne chose pour toi, Stella-san ? N’as-tu pas été jalouse d’Ayatsuji-senpai, car elle occupait la plus grande partie du temps libre d’Onii-sama ? » demanda Shizuku.

« ... Tais-toi. C’est ceci et c’est tout. Pour ne pas être venue ici et vis-à-vis du fait qu’elle est restée solitaire, à sa manière..., » répondit Stella.

« Quelle personne égoïste... ! Mais c’est peut-être l’un de tes bons points, » murmura Shizuku.

« As-tu dit quelque chose ? » demanda Stella.

« Tes jambes sont grosses, » répliqua Shizuku.

« NON, ELLES NE LE SONT PAS ! » s’écria Stella.

Ikki avait regardé la paire ayant leur conversation habituelle tout en se demandant si elles avaient une bonne ou mauvaise relation. Il avait son terminal informatique d’étudiant à la main.

La grande silhouette d’Arisuin s’approcha d’Ikki.

« Elle n’a pas été du tout en contact avec toi ? » demanda Arisuin.

« ... Aucun contact ! » répondit Ikki.

« Vraiment !? » demanda Arisuin.

Ikki leva la tête et regarda Arisuin. Arisuin avait son sourire habituel, mais ses yeux semblaient chercher quelque chose.

« ... Pourquoi en doutes-tu ? » demanda Ikki.

« N’est-ce pas simplement, car je suis inquiète ? Je ne comprends pas quelque chose. Mais Ayase-san a été très claire quant à sa détermination à atteindre son objectif. Et pour cette raison, elle a dit qu’elle aurait besoin de comparaître au Festival. C’est pourquoi il ne serait pas bon pour elle de perdre le match de demain contre toi, Ikki, » déclara Arisuin.

Le nombre de personnes qui seraient sélectionnées au cours des matches était au nombre de six. Selon leur enseignante, Oreki, chaque étudiant ferait environ 12 matches. C’était juste assez pour que ce nombre de personnes invaincues soit sélectionné. En d’autres termes, il serait préférable de penser que la perte d’un seul match signifierait d’être expulser de la compétition.

« Mais dans un combat normal, elle ne peut espérer gagner. C’est une évidence. La différence de force est trop grande. Elle sait qui est le meilleur, ayant été entraîné par toi. Par conséquent, elle aurait évidemment des plans afin de gagner à coup sûr. Est-ce que je suis dans le faux ? » demanda Arisuin.

« Alice, tu es vraiment perspicace à ce sujet, » répondit Ikki.

Ikki haussa les épaules et passa son terminal informatique à Arisuin. Il y avait un seul courrier affiché. L’expéditeur était Ayase Ayatsuji.

 

« J’ai quelque chose d’important à discuter avec vous, Kurogane-kun. Je veux emprunter votre pouvoir. Demain à 3 heures du matin. Rejoignez-moi sur le toit du bâtiment de l’école principale. »

 

« Je l’ai reçu ce matin, » annonça Ikki.

« Ceci ressemble trop à un piège... c’est du moins ce que je pense, » déclara Arisuin.

« Hahaha... c’est vrai, mais ce n’est sûrement pas un piège, » déclara Ikki.

« En es-tu sûr ? » demanda Arisuin.

« Oui, parce que je crois en elle. Ayatsuji-san ne voudrait pas faire quelque chose de si bas. Je ne me suis entraîné avec elle que depuis quelques jours, mais je peux au moins comprendre ça, » répondit Ikki.

Pour Ikki, Ayase était une personne trop sérieuse, travailleuse et honnête. Et en outre ―.

« Elle a dit qu’elle aimait mes mains, » continua Ikki.

Elle avait dit ceci à une personne qui avait les mains d’un ouvrier, rude et dur. Elle, qui pouvait respecter le travail assidu d’une autre personne dans cette mesure, ne ferait certainement pas quelque chose de si bas dans un match entre chevaliers.

« C’est pour ça que je vais aller à sa rencontre, » déclara Ikki.

Ayase était une amie importante. Et son ami voulait lui parler. Il ne pouvait pas refuser cela. Ikki l’avait très clairement dit. Et ainsi, Arisuin ―.

« Tu es éblouissant ! » déclara Arisuin.

Tout en souriant amèrement, Arisuin tendit la main vers Ikki, qui était si près de lui... mais ses yeux suggéraient qu’Ikki était trop loin, comme si sa main ne pourrait jamais l’atteindre.

« Éblouissant ? » demanda Ikki.

« Oui, énormément. Au point, où ceci me rend jalouse. Des gens comme Stella-chan et Shizuku qui peuvent aimer quelqu’un de tout leur cœur et toi, Ikki, qui peut faire confiance en quelqu’un d’une manière si honnête... Voir ça me fait me rappeler combien je suis laide. Quant à moi, je ne peux plus faire confiance à quelqu’un si facilement, » déclara Arisuin.

Mais après avoir dit cela, Arisuin avait fait un visage sérieux différent très différent et avait donné des conseils Ikki. « Mais c’est exactement pourquoi je peux réaliser certaines choses que les autres ne peuvent pas... Ceci pourrait être moi qui suis trop curieuse, mais au cas où, Ikki, tu devrais avoir la résolution de couper les liens avec elle. Si tu retires le masque des humains, tu ne sais pas ce qui se trouve dessous. Si tu traites cette situation à la légère, tu pourrais ne pas être en mesure de gagner un match que tu es par ailleurs sûr de gagner. Cela pourrait devenir ce qui est arrivé avec le “Chasseur”. »

« Maintenant que j’y pense, c’est toi qui m’avais conseillé à l’époque, n’est-ce pas ? Mais c’est bon. J’ai déjà décidé ce qui est le plus important pour moi, » déclara Ikki.

En disant cela, il regarda Stella qui était toujours en querelle avec Shizuku.

― Pour se rencontrer à nouveau au combat pour le sommet. C’est ce qu’il lui avait promis. C’est pourquoi ―

« Je n’ai pas l’intention de rompre ma promesse avec elle et cela quoiqu’il arrive, » déclara Ikki.

« Fufu. On dirait que ce n’était pas quelque chose sur quoi je devrais m’inquiéter. Pardonne-moi, je t’ai dit quelque chose de désagréable, » déclara Arisuin.

« Ce n’est pas comme si c’était désagréable... Mais en ce qui concerne le cas de Kirihara-kun et même cette fois, je ne voudrais vraiment pas que quelqu’un qui est une amie si importante pour moi et qui m’a toujours donné d’importants conseils se dise laide, » déclara Ikki.

« Même si, dans mon cas, quand c’est moi qui l’a dit ? » demanda Arisuin.

Pendant un moment, Arisuin montra une expression troublée. Mais il l’abandonna bientôt.

« Fufu ! Me dire quelque chose de si cool... Je vais finir par tomber amoureuse de toi, » déclara Arisuin.

« S’il te plaît, ton sexe est la seule blague ici, » répliqua Ikki.

Arisuin répondit par son habituel bavardage frivole, donc Ikki répondit de la même manière. Il ne prolongea pas davantage la discussion. Même s’il essayait de demander plus, Arisuin ne dirait probablement plus rien. C’est pourquoi... il s’était concentré sur la question la plus proche.

Il leva les yeux vers le toit teint par le rouge fou du coucher du soleil. Demain, elle l’attendrait ici.

Je me demande si je vais pouvoir l’aider... ? pensa Ikki.

***

Partie 10

Dix minutes avant le rendez-vous, Ikki était sorti de sa chambre, prenant soin de ne pas réveiller Stella. Il passa le couloir sans faire un seul bruit et sortit. Utilisant le clair de lune pâle comme guide, il se dirigea vers le bâtiment de l’école. Alors qu’il s’approchait du bâtiment de l’école baigné par le clair de lune, ses pas résonnaient.

Normalement, il s’agissait d’un endroit animé. Mais maintenant, il y avait une atmosphère presque mortelle, sereine. Ikki s’était dirigé vers le toit, tout en endurant le silence qui avait presque fait que ses oreilles se mettent à bourdonner.

Il grimpa les marches de l’escalier, les unes après les autres avant de finalement se tenir devant la porte de fer du toit. Il l’ouvrit.

Le vent soufflait et les doux rayons de lune le douchèrent alors.

Une scène insipide se répandit devant lui. Un plancher en béton et une clôture en acier rugueux qui souillaient le ciel nocturne. Un paysage froid.

Le vent soufflait lors de ce clair sombre de lune, et même si c’était déjà au début de l’été, il faisait quand même froid. Et debout, au milieu de ce paysage, avec son dos contre la clôture, se trouvait la silhouette habillée d’un yukata d’Ayase Ayatsuji.

« Hé ! Ayatsuji-san, je ne vous ai pas vu depuis la piscine, » déclara Ikki.

« Oui..., même si j’ai été celle qui vous ait demandé... je suis désolée de vous avoir négligé, » répondit Ayase.

... Hmm ?

Pendant un moment, Ayase, qui avait un visage plein d’excuses, avait semblé un peu inconfortable devant Ikki.

Le regard qui lui était envoyé lui semblait sévère comme si ses yeux étaient des boules de verre artificielles.

Elle s’était récemment habituée à Ikki. Et maintenant ! Ayase avait réussi à ne pas détourner le regard chaque fois qu’elle le regardait. Mais ce jour-là à la piscine, quand il avait eu une conversation avec elle, son regard avait aussi été sec comme aujourd’hui. Eh bien ! Ceci pourrait être quelque chose de naturel pour une personne qui n’était pas habituée au sexe opposé.

Mais pour une raison inconnue, le regard d’Ayase d’aujourd’hui avait encore plus écrasé Ikki.

 

 

Est-elle le type de femme qui peut me regarder directement, et cela si calmement au milieu d’une nuit si sereine ? Se demanda Ikki.

... Mais bien que vous puissiez l’appeler inconfortable, c’était assez faible. Donc ce n’était pas quelque chose qu’Ikki avait dû réagir vis-à-vis de ça et qu’il aurait dû lui poser une question quant à son attitude. Ce n’était pas la raison qui l’avait fait venir ici aujourd’hui.

« C’est bien. Après ce courrier, dans tous les cas, les choses sont devenues quelque peu amères, » déclara Ikki.

« Exact. Et le fait que vous me disiez cela m’aide... et d’ailleurs, vous êtes venu seul, tout comme je vous l’avais demandé. Alors merci pour ça. Mais est-ce vraiment bien de laisser votre copine dans votre chambre et de venir ici au milieu de la nuit ? » demanda Ayase.

« Aah! Alors vous l’avez remarquée. Cependant, veuillez garder cela secret vis-à-vis de Stella. Si elle le découvrait, elle me mordra jusqu’à ce que je sois à moitié mort, » répondit Ikki.

En plaisantant et en étant d’accord avec elle, Ikki était alors allé droit au but.

« ... Bon ! De quoi vouliez-vous me parler ? » demanda Ikki.

« ... » Ayase se tut.

Hésitait-elle à parler ? Où y avait-il une raison différente pour rester ainsi silencieux ? Ikki ne pouvait pas juger de ça, puisqu’il ne pouvait pas comprendre Ayase à cause de ses yeux presque artificiels.

Mais il ne savait pas si le silence continuerait ainsi jusqu’au petit matin.

« Si vous dites rien, alors puis-je vous poser une question ? » demanda Ikki.

Ikki ouvrit la bouche comme Ayase ne l’avait pas fait. Cette fois, il avait pris cela comme une affirmation et avait à nouveau demandé. « Afin de continuer notre précédente conversation. Est-ce que Kurashiki Kuraudo vous a pris quelque chose d’important ? »

Ikki n’avait pas manqué de voir le mouvement dans les yeux d’Ayase.

« ... Pourquoi pensez-vous cela ? » demanda Ayase.

« Il s’agit juste d’une supposition, » répondit-il. « Ce jour-là, pendant le déjeuner, quand vous avez dit “je vais reprendre ce qui est important pour moi”, vous avez libéré une quantité étonnante d’intentions meurtrières. Et par la suite, vous l’avez fait une autre fois. C’était au moment où Kuraudo est apparu. »

Ayase regardait en bas tout en se mordant les lèvres. Ikki avait alors conclu qu’il s’agissait bien la même chose qu’il eût senti pendant le déjeuner. Cette intention meurtrière.

« N’avez-vous pas dit que vous deviez paraître au Festival pour cela ? » demanda Ikki. « En d’autres termes, il faut que vous combattiez quelqu’un qui apparaîtrait aussi là-bas. Le “Mangeur d’Épées” était dans les huit meilleurs de l’année dernière. Comme Donrou n’utilise pas un système spécial comme Hagun, sa place dans le festival est certaine. À partir de ces deux points, la personne que vous essayez de combattre, et qui est aussi celle qui vous a pris cette chose importante est très certainement le “Mangeur d’Épées”, Kurashiki Kuraudo. Est-ce que je me trompe ? »

Ikki essaya de confirmer ses soupçons. Et...

« Fufu ! Tout comme je le pensais ! Kurogane-kun, vous comprenez vraiment tout. Et puisque vous êtes arrivé jusque là, je n’ai plus envie de le cacher, » répondit Ayase.

La supposition d’Ikki avait frappé dans le mile.

« Hé Kurogane-kun ! La raison pour laquelle je vous ai appelé aujourd’hui, c’est parce que je voulais vous demander quelque chose, » annonça Ayase.

« ... Me demande à moi quelque chose !? » S’exclama Ikki.

« Tout à fait. À la piscine, j’ai entendu de la part de Vermillion-san que vous aviez une promesse avec elle afin de la combattre dans le match décisif au cours du festival, n’est-ce pas ? » demanda Ayase.

« C’est exact. C’est-à-dire que si je peux y arriver, alors bien sûr, nous nous battrons à ce moment-là. C’est tout, » répondit Ikki.

« Mais avant que ceci arrive, que feriez-vous si vous affrontiez un ennemi que vous ne pourriez absolument jamais vaincre ? » demanda Ayase.

« ... ? » (Ikki)

Ikki ne pouvait pas comprendre le sens de la question. Pourquoi Ayase voulait-elle savoir à propos de Stella et de lui ? Mais aussitôt, il comprit que la question s’appliquait aussi à Ayase elle-même. Pour Ikki, c’était une promesse. Pour Ayase c’était pour reprendre la chose importante qui lui avait été volée.

Même si leur raison différait, leur position était similaire... Elle demandait à une autre personne de confirmer sa situation. N’était-ce pas simplement ça ?

Il ne pouvait pas comprendre. Mais sa réponse fut décidée...

« Je me battrais avec tout ce que j’ai de manière juste et équitable, » répondit Ikki.

« Même si cela implique que vous perdiez ? » demanda Ayase.

« Vous ne saurez pas ça jusqu’à ce que vous ne l’ayez pas essayé... Même si je perds, je ne m’arrêterai pas avant d’avoir utilisé tout ce que j’ai, » répondit Ikki.

Lors de son match avec Le Chasseur, Ikki avait une fois presque abandonné. Mais grâce à Stella, il avait réussi à reprendre le contrôle de lui-même. Les blessures que l’on obtenait de l’ennemi après que l’on perdait lors d’un combat pouvaient être guéries. Puis, on peut se battre à nouveau. Mais la blessure reçue du fait d’avoir fui un combat ne pourrait jamais être guérie. C’était pourquoi, même s’il perdait, Ikki se battrait avec tout ce qu’il avait. Il le ferait afin de pouvoir être fier de lui-même. Ikki ne perdrait jamais cela de vue. Toutefois...

 

« Je ne pense pas ainsi, » répliqua Ayase. « La justice sans résultats n’est que caprice. »

 

En disant cela, Ikki reçut un regard glacial d’Ayase.

« Hein... !? » S’exclama Ikki.

C’était trop inattendu d’entendre cela de la part d’Ayase. Ikki s’essouffla.

Il n’avait pas... Ikki ne s’attendait pas à entendre quelque chose comme un « Tout est correct tant que je gagne » comme ligne de conduite pour Ayase.

... Pourquoi, aurait-elle...

L’Ayase qu’Ikki connaissait ne le dirait jamais, alors quand il l’avait entendue, il ne pouvait pas immédiatement répondre. Mais... même s’il ne pouvait répondre, il remarqua quelque chose. Sous les yeux froids d’Ayase, ses lèvres se tordaient en un sourire insultant. Une expression qu’Ikki n’avait jamais vue auparavant.

Lorsqu’Ikki vit cette expression, deux questions lui vinrent à l’esprit. Est-ce vraiment Ayase ? Ou plutôt, est-ce la véritable Ayase ?

Et face à un Ikki confus, Ayase répondit avec ce ton moqueur.

« C’est pour cela que je vous réponds, » déclara Ayase. « Peu importe ce que je dois faire, je vais vaincre mon adversaire. Et cela, quoiqu’il en coûte. »

Dans sa main droite, elle fit matérialiser l’épée rouge vif, Hizume.

Le bruit d’une épée coupant quelque chose retentit alors dans le ciel nocturne.

***

Partie 11

« ... !? » Ikki se prépara à entendre le son d’une épée. Sans aucun doute, Ayase avait utilisé une certaine sorte de capacité afin de couper quelque chose.

... Mais qu’est-ce qu’elle a coupé ? Se demanda-t-il.

Ikki avait augmenté son niveau de prudence à son plus haut niveau. Il avait concentré sa conscience. Et, en échange d’avoir perdu son sens des couleurs et des sons, il avait mis le maximum de sa concentration dans la reconnaissance de la situation.

Il remarqua immédiatement l’étrangeté de la scène.

En face de lui se trouvait Ayase. Mais derrière elle, la clôture, pour une raison inconnue, s’effondrait vers l’arrière. Pourquoi ? Parce que les crochets de la clôture avaient été sectionnés.

Il n’y avait pas de sons. Elle avait sans doute utilisé une capacité inconnue.

Quel était son but ? Pourquoi a-t-il fallu couper cela ?

Ikki qui était confus tout en ne comprenant pas la raison... avait été poussé encore plus dans la confusion avec ce qui se passa ensuite.

Pour une raison inconnue de lui, Ayase tombait elle aussi en arrière en même temps que tombait la clôture. Elle tombait du toit de l’immeuble de quatre étages.

« Quoiii... !? » s’écria Ikki.

Surprise... Choc... était ce qu’il ressentait, mais il n’avait pas laissé ce nuage obscurcir son jugement.

Il ne comprenait pas le sens de ses actions. A-t-elle échoué ? Où y avait-il un sens derrière tout ça ? ... Il ne pouvait pas le comprendre. Mais, ce n’était pas le moment de penser à des choses comme ça.

Instantanément, une aura bleue avait entouré Ikki. Il avait invoqué à ce moment-là sa botte secrète, Ittou Shura.

Il avait alors poussé sa force à la limite en une fraction de seconde. Il se précipita vers la clôture afin d’attraper Ayase. Ikki, dans son mode Ittou Shura, pouvait facilement atterrir même s’il se trouvait au 4e étage. Mais il ne pouvait l’utiliser plus d’une fois et sa puissance durait qu’une seule minute.

Il courut verticalement sur le mur du bâtiment de l’école. Il attrapa Ayase et la tira contre sa poitrine.

 

« Comme prévu, » déclara Ayase.

« Vous, est-ce pour ça... que vous êtes prête à risquer votre vie !? » demanda Ikki

« Exactement. N’ai-je pas déjà dit que peu importe ce que je devais faire, je devais gagner ? » demanda Ayase. « Si la réponse de Kurogane-kun était la même que la mienne, alors j’aurais pu penser autrement, mais bien sûr, Kurogane-kun est trop “honnête”... Alors je dois utiliser la ruse pour gagner. Kurogane-kun, vous vous battez avec une épée et vous avez aussi un atout, Ittou Shura. Il n’y a aucun moyen que je puisse gagner contre cela. Alors, tout ce que je dois faire, c’est de retirer cette carte maîtresse. J’ai entendu dire que vous ne pouviez l’utiliser qu’une fois par jour. Et vous l’avez désormais utilisé. Le match commence à dix heures. Vous ne pourrez pas récupérer à temps. Même si je ne peux pas vous battre à l’épée, maintenant que vous n’avez plus Ittou Shura, je pourrais peut-être vous battre avec mes capacités de chevalier. »

Ikki abandonna son explication. C’était exactement comme elle venait de dire. Ittou Shura était une technique qui le poussait jusqu’à sa limite. Il utiliserait sa force, ainsi que toute la magie qu’il avait en lui. Pour contrer cela, tout ce qu’elle avait à faire, c’était de lui faire utiliser cette magie avant le match. Il ne pourrait plus l’utiliser. Mais...,

Ai-je tort ? Ne l’ai-je pas bien comprise ? pensa-t-il.

Ikki pensait vraiment qu’Ayase était une travailleuse honnête et dure. Qu’elle ne serait pas capable de faire quelque chose qui crachait sur le travail dur d’un autre comme ça ! L’Ayase qui était fière de l’épée de son père, qui était heureuse d’être un peu plus proche de l’enseignement de son père, qui agissait parfois comme un enfant simplement en apprenant quelque chose de nouveau, n’était-ce qu’une façade ?

« ... Quand j’ai vu Ayatsuji-san pour la première fois, j’étais heureux qu’il y avait quelqu’un d’autre que moi dans cette école qui soit si dévouée à l’épée. Je pensais qu’on pourrait devenir amis, » déclara Ikki.

« Je suis vraiment reconnaissante pour vos conseils jusqu’à maintenant. Je vais tout utiliser pour vous vaincre, Kurogane-kun, » répondit Ayase.

« Je ne pensais pas que vous étiez le type à faire ce genre de chose, » répliqua Ikki.

« Je serai troublée si vous outrepassez vos attentes à mon sujet, » répondit Ayase.

« ... ! Le “Mangeur d’Épées” vous a peut-être pris quelque chose, » répliqua Ikki. « Mais ce que vous avez fait, Ayatsuji-san, est une insulte non seulement pour moi, mais aussi pour Stella, pour Shizuku ainsi que tous les autres participants du festival ! C’est une insulte à ce dont nous sommes fiers ! C’est une insulte même pour vous, Ayatsuji-san ! Tout ceci, pour ramener ce quelque chose. Même si vous le repreniez, pourriez-vous être fier de vous-même ? Pouvez-vous fièrement vous vanter d’avoir obtenu des récompenses après ces actes !? » 

« Ce n’est pas quelque chose sur quoi vous devez vous inquiéter, » répondit-elle simplement.

Ayase ignora complètement les questions d’Ikki, qui semblait comme s’il était en deuil.

« Peu importe ce que vous dites, je vais certainement vous battre. Ceci ne serait pas comme si je ne voulais pas le faire, » répliqua Ayase.

Et après lui avoir dit ça, elle lui tourna le dos. Ce dos n’était pas si loin, mais il le sentait si éloigné. Bientôt, il fut incapable de le voir.

[Juste au cas où, Ikki, tu devrais avoir la détermination de couper les liens avec elle. Si tu agis dans cette situation avec légèreté, tu risques de ne pas être en mesure de gagner un match que tu es sûr de gagner.]

Il se souvenait de ce qu’Arisuin avait dit plus tôt. C’était exactement ainsi. Avec ce genre de sentiment complexe, son esprit d’épéiste serait affecté.

Alors, devrait-il le couper ? Ses liens avec Ayase. La couper, la couper... l’oublier, était-ce vraiment bien ? ... Avec ça.

« ... »

L’effet secondaire d’Ittou Shura passa dans son cœur comme les nuages ​​d’un orage.

Tout en s’agenouillant là, Ikki, une fois de plus...

« Merdddddddeeeeeeeee !!! » s’écria Ikki.

... Cracha une insulte dirigée contre personne tout en frappant la pelouse.

***

Chapitre 3 : Ayase Ayatsuji

Partie 1

Le matin avant la bataille face à Ikki, vers 9 heures, Ayase Ayatsuji s’était réveillée paresseusement.

Cette nuit, elle avait dormi dans sa propre chambre après s’être séparée d’Ikki. Elle était fatiguée à cause de toutes les préparations qu’elle avait faites pour le match et également à cause des négociations avec Ikki.

Après avoir rampé hors du lit bien arrangé, elle avait vu une lettre de sa colocataire sur le dessus de la table.

« Je ne viendrai pas voir le match. Hier, on m’a dit de ne pas le faire. Cependant, je veux que vous me consultiez s’il y a quelque chose qui vous trouble. Je suis très inquiète chaque fois que je vous vois parce que vous êtes devenues plus sombres de nos jours, » lui avait déclaré sa colocataire.

« ... Vraiment, quelle femme sans valeur que je suis devenue, » murmura Ayase.

Trahir un bienfaiteur et troubler sa colocataire

« Tout ceci, pour ramener ce quelque chose. Même si vous le repreniez, pourriez-vous être fier de vous-même ? Pouvez-vous fièrement vous vanter d’avoir obtenu des récompenses après ces actes !? » s’était ce qu’Ikki lui avait dit.

« ... Ku, » murmura-t-elle.

La question, qui lui avait été lancée d’un ton affligé, faisait encore écho dans ses oreilles. Ce n’était pas une très bonne condition, surtout qu’il y avait un match qu’elle ne pouvait pas perdre aujourd’hui.

Ceci devait immédiatement être corrigé. Elle devait changer l’ambiance et s’alléger. Après avoir pensé à cela, Ayase avait décidé d’utiliser le temps restant de sa matinée pour aller à un certain endroit.

***

Partie 2

Après avoir effectué un trajet d’environ quinze minutes en train depuis la gare la plus proche de l’Académie Hagun, Ayase était arrivée à l’installation prévue : un grand bâtiment blanc s’envolant dans le ciel d’été sans nuages. Il s’agissait de l’hôpital général Shishido. C’était le plus grand hôpital le plus proche de l’Académie de Hagun. La chambre 515 était la destination d’Ayase.

Elle se dirigea dedans comme si elle était très familière des lieux. Elle arriva à sa destination sans incident et ouvrit la porte coulissante. À l’intérieur de la chambre individuelle se trouvait un lit solitaire. Et à côté du lit, il y avait une belle femme d’âge moyen assise sur une chaise. La femme d’âge moyen émit un petit cri de surprise en regardant Ayase qui venait d’ouvrir la porte.

« Oh, mon Dieu, n’est-ce pas Ayase-chan ! » s’exclama la femme.

« Bonjour, tante Suzuka, » répondit Ayase.

« Salut ! Qu’est-ce qui se passe à cette heure de la journée ? Qu’est-il arrivé à l’école ? » demanda Suzuka.

« Aujourd’hui, je suis libre de décider si je dois y assister, » expliqua Ayase. « Les étudiants qui ont des matchs de sélection pour être l’un des représentants sont exemptés de suivre des cours le jour de leur match. C’est pour cela que j’ai pris le temps de venir ici. »

« Je vois, » répondit Suzuka. « Que ce soit les matchs de sélection, ou la chose avec les colocataires. La nouvelle directrice fait des choses intéressantes ! »

Quand on lui avait expliqué la nouvelle politique de Kurono, sa tante avait donné son consentement.

Sa tante se leva de la chaise, se dirigea vers le lit, et...

« Grand frère, ta jolie fille est venue te voir..., » déclara Suzuka.

... parla à l’homme allongé sur le lit.

Les joues qui étaient creusées et défigurées alternaient la forme de pommettes. La peau avait des fissures comme celles de la terre desséchée et ses mains étaient minces comme des brindilles en hiver. Cet homme, qui avait flétri comme une momie, était le père d’Ayase. Il était Kaito Ayatsuji.

« Bonjour, Père, » dit Ayase.

Après sa tante, Ayase, elle aussi, lui parla. Mais Kaito n’avait nullement retourné de salutation. Sans aucune réponse, il avait simplement continué à dormir.

C’était juste... qu’il dormait en permanence depuis deux ans.

« Eh bien, ce serait mauvais si un étranger dérange le père et la fille. Je serai au café. Jusqu’à quelle heure vas-tu être ici, Ayase-chan ? » demanda Suzuka.

« J’ai le match dans l’après-midi, donc je pars à midi, » répondit Ayase.

« D’accord ~ alors, je reviendrai quelque part autour de ce moment. À plus tard~, » répondit Suzuka.

Sa tante quitta la pièce en faisant un signe de main.

Elle était si gaie quand Ayase la voyait. Ayase souhaitait qu’elle partageât un peu de cette vivacité avec son frère.

... Non, même père était...

À ce moment-là...

« ... r... on, » murmura Kaito.

Kaito, qui était sur le lit, déplaça légèrement ses lèvres flétries, provoquant un faible tremblement.

« Père..., » murmura Ayase.

C’était la chose habituelle. Il murmurait les mêmes paroles habituelles. Elle n’entendait pas sa voix. Ce n’était pas une voix qui pouvait être entendue. Cependant, Ayase se souvenait des mouvements de ces lèvres.

 

(Pardon.)

 

« ... Tss ! » (Ayase)

Krrr. Les dents d’Ayase se resserrent. Ayase avait en elle des sentiments de tristesse et de chagrin, ce qui était presque suffisant pour la faire pleurer. Depuis ce jour, Kaito avait toujours continué de s’excuser auprès d’Ayase. Vis-à-vis du fait qu’il ne pouvait pas la protéger ! Qu’il ne pouvait pas lui parler ! Tout seul, se trouvant éternellement dans cette saison des pluies.

***

« Écoute bien, Ayase. Ne perds jamais ta fierté quoiqu’il arrive. Notre épée a le pouvoir de tuer les personnes. Tes dons représentent le pouvoir de surpasser les autres. C’est pourquoi tu ne peux pas perdre ta fierté. Si tu la perds, tes actions se transformeront simplement en une violence à l’état brute. Sois toujours polie, aide les faibles et déteste les méchants. Ne soit jamais enivré par ta propre puissance, et peu importe quel est le type d’adversaire face à toi, il faut toujours faire face à eux de manière équitable et carrée. Deviens un chevalier qui ne sera pas une honte pour les autres, ou pour toi-même. »

Il s’agissait des paroles que le père d’Ayase, le « Dernier Samouraï » Ayatsuji Kaito, lui avait toujours répétées. La responsabilité de ceux qui avaient le pouvoir. Kaito l’avait si bien compris qu’il avait pu donner l’Épée et ses mœurs à Ayase qui était née en tant que Blazer. S’assurer qu’elle ne deviendrait pas un être humain bon marché et arrogant ivre de sa propre puissance.

La formation de Kaito, même si elle l’avait dit avec flatterie, n’était nullement douce. Difficile. On pourrait très bien dire que c’était dur. Mais, même alors... Ayase aimait la force dont Kaito parlait. Elle aimait le dos si galant de son père quand il frappait avec son épée. Elle aimait les grosses et rugueuses mains de Kaito qui lui caressaient la tête à chaque fois qu’elle manifestait une progression.

Un petit dojo, une dizaine de disciples, son père et elle-même. Ce n’était pas un style de vie luxueux, mais il y avait de la chaleur à cette époque.

C’était un temps rempli de bonheur. Ayase voulait du fond de son cœur qu’une telle époque continuerait ainsi pour toujours.

Mais, son désir avait été cruellement écrasé. Ce jour pluvieux, il y a deux ans... par un seul homme qui avait fait irruption dans sa vie quotidienne.

***

Ceci faisait deux mois qu’Ayase s’était inscrite à l’Académie de Hagun. La saison des pluies venait d’arriver. Une saison où le ciel était couvert par de lourds nuages de pluie et où même le vent semblait dense et humide.

Après la fin de son cours, sans même retourner au dortoir, Ayase se dirigeait vers le dojo de sa maison tout en tenant un parapluie dans ses mains. Évidemment, son but était d’aller apprendre l’art de l’épée qu’elle, quoiqu’il arrive, ne serait tout simplement pas capable d’apprendre à l’école.

Alors qu’Ayase était en première année du collège, Kaito avait été diagnostiqué comme ayant une maladie cardiaque qui était impossible à guérir, et cela même avec un traitement médical de pointe. Actuellement, il était à peine capable de frapper avec une épée. La dernière fois que Kaito avait tenu l’épée se trouvait être quand l’admission d’Ayase dans Hagun avait été décidée. Il s’agissait du jour ou il avait décidé de lui confier la technique secrète qu’il avait lui-même développée au fil des années. Ainsi émoussé, son corps n’était plus en état de frapper correctement avec une épée. Mais, dans le dojo, il y avait toujours des disciples qui avaient appris le style Ayatsuji à lame unique directement de Kaito. Même s’ils étaient peu nombreux, ils étaient quand même des guerriers non sans rappeler Ayase, qui depuis leur plus jeune âge avait appris l’Épée sous l’enseignement du Dernier Samouraï.

Parmi eux, Sugawara qui se trouvait être à l’université, et encore bien loin de Kaito. Cependant, il était beaucoup plus fort qu’Ayase. C’est pourquoi, pour permettre à Ayase de recevoir une formation de sa part, elle s’était rendue chez elle trois fois par semaine. Parce qu’elle voulait devenir assez forte, et cela assez vite, pour pouvoir utiliser la technique secrète que son père lui avait confiée.

Ainsi, ce genre de déplacements étaient devenus plus ou moins une routine pour elle.

Mais, ce jour-là, après avoir traversé la porte laissée ouverte pour les autres disciples, elle avait rencontré une variation qui n’était pas supposée exister dans sa vie quotidienne.

« Hein !? » s’exclama-t-elle.

Celui qu’elle rencontra ce jour-là fut un jeune homme d’assez grande taille qui tenait un parapluie. Ses cheveux étaient teints dans une couleur claire et il y avait une cigarette dans sa bouche. Son regard était aiguisé comme celui d’un loup affamé et un tatouage d’un crâne pouvait être vu à l’intérieur de l’uniforme désordonné de l’Académie de Donrou. Un jeune avec une apparence atroce et brutale qui était probablement en dehors du monde rigide des dojos ou des arts martiaux.

Ayase, qui n’était normalement pas bonne face au sexe opposé, recula sans penser à analyser l’apparence arrogante de l’adolescent.

« ... Hihi, » ria-t-il.

Le garçon, Kuraudo Kurashiki, se mit à rire comme pour la taquiner.

« À plus, » dit-il.

Et ainsi, il avait disparu dans la ville grise couverte de nuages.

« Qui était cette personne... ? » demanda-t-elle.

Pourquoi quelqu’un avec une apparence si suspecte était-il sorti de chez elle ? Et en plus, quelqu’un qui portait l’uniforme de l’Académie Donrou. En d’autres termes, il s’agissait à coup sûr d’un Blazer. Il ne devrait pas avoir à faire avec un dojo d’épéistes. S’était-il arrêté afin d’obtenir une direction ou quelques autres informations ? Tout en pensant cela, Ayase avait commencé à marcher vers le dojo se trouvant à l’intérieur de sa maison.

Heu...

« Merde ! Je ne pardonnerai jamais à ce salaud ! » cria Sugawara.

La voix de Sugawara, qu’on pourrait parfaitement considérer comme étant l’ami d’enfance d’Ayase, retentissait dans le dojo. Se demandant ce qui s’était passé, Ayase entra rapidement dans le dojo après avoir fait glisser la porte d’entrée.

À l’intérieur du dojo, on ne pouvait pas entendre les sons énergiques des épées. À la place, y compris Sugawara, environ sept disciples étaient immobiles, faisant de leur mieux pour retenir leur rage et le choc de ce qui s’était déroulé avant. Leur instructeur, Kaito, était à genoux. Il gardait ses yeux fermés avec une expression complexe sur son visage.

« Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que quelque chose s’est passé ? » demanda Ayase à Sugawara.

« Tout à l’heure, un étrange punk s’est introduit soudainement chez nous et a demandé un match avec le titre de ce dojo en jeu, » répondit Sugawara.

« Un défi de dojo, n’est-ce pas ? » demanda Ayase.

« Tout à fait, » répondit-il. « Mais le corps de Sensei est usé, et pour couronner le tout, le style Ayatsuji à lame unique interdit des matchs avec de tels enjeux. »

Ayase le savait également. L’Épée d’Ayatsuji existait afin de protéger les autres. Kaito en avait toujours parlé ainsi. Il s’agissait d’une Épée destinée à ne pas provoquer de bagarres inutiles, ou à démontrer simplement sa force. Avec ce précepte comme fondement de cette Épée, le style à lame unique d’Ayatsuji avait toujours interdit tous les combats sauf lors de matchs officiels.

« C’est pourquoi, l’instructeur avait refusé le match, mais..., » continua Sugawara.

« Ce bâtard a insulté l’instructeur en l’appelant un lâche, un fiasco, un échec et puis il a même craché sur son visage ! » finissait l’un des autres disciples.

« Même s’il est juste un punk ! Il agit d’une manière si hautaine et se pense fort juste parce qu’il peut utiliser une certaine capacité... pfff, » déclara un autre disciple.

L’un après l’autre, les disciples commencèrent à hausser leurs voix de colère. Depuis le début de leur enfance, ils fréquentaient souvent ce dojo et ils respectaient Kaito comme s’il était leur propre père. C’est pourquoi ils ne pouvaient probablement pas pardonner que Kaito ait été insulté.

Ayase partageait également ce sentiment. Quelqu’un avait craché sur le visage de son père. Juste en entendant cela, la température de son corps avait augmenté.

« Malheureusement, ses empreintes sont toujours là, » déclara Nitta, l’un des disciples. « Franchement, imaginer qu’il oserait venir dans un dojo sacré avec ses souliers... pfff. Si le corps du Maître avait été en parfait état, ce gamin aurait eu le cul botté... » 

« Nitta, ceci est faux, » Kaito répondit d’une voix vive en réponse aux paroles que l’un de ses élèves déclarait. « Je n’aurais pas pu accepter même si mon corps avait été en parfait état. Et cela parce que l’Épée de l’Ayatsuji existe pour protéger les personnes. Ce n’est pas une Épée qui devrait être utilisée pour d’inutiles bagarres. Ce n’est peut-être plus une époque où on peut protéger les personnes à l’aide d’une épée, mais ce but originel ne devrait jamais être abandonné ou oublié. »

« C’est vrai ! Je suis désolé ! » répondit Nitta. « Je vais pleinement méditer sur tout cela. »

Nitta s’inclina devant la réprimande, qui était remplie d’un ton paisible, mais tranchant, de Kaito.

« Bon. Les autres également, vous avez tous arrêté votre entraînement. Donc en tant que punition, frappe mille fois de suite ! » annonça Kaito.

Après avoir expliqué la philosophie de l’Épée d’Ayatsuji, Kaito avait rapidement fait changer l’atmosphère de l’endroit. Les disciples répondirent par un « Oui ! » Et ils suivirent immédiatement les instructions. Après cela, la vivacité habituelle était revenue à l’intérieur du dojo.

« Eh bien ! Ayase-chan, dépêche-toi d’aller te changer avec les vêtements appropriés pour un dojo..., » déclara Kaito. « Après tout, je ne peux pas te laisser te transformer en un Blazer comme celui-là qui était totalement ivre par sa propre puissance. »

« Oui, s’il te plaît, prends soin de moi ! » répondit-elle.

Ayase s’était enfin détendue après avoir vu que le dojo avait repris son énergie et elle se précipita vers le vestiaire.

Mais, sur son chemin... elle avait senti un parfum qu’elle n’avait jamais senti auparavant dans le dojo. Il s’agissait de l’odeur du tabac laissé par cette personne. Ce parfum persistait toujours. Il s’était alors enroulé en permanence autour de la vie bien-aimée quotidienne d’Ayase telle un serpent faisant sortir sa langue pleine de menaces.

Et le pire dans tout cela était que cette prémonition était parfaitement justifiée.

***

Partie 3

Le jour suivant. Tout comme hier, Ayase était venue au dojo sous une agaçante pluie.

« Bonjour ~... Hein ? » déclara Ayase.

Après avoir salué et ouvert la porte du dojo, elle avait trouvé Kaito, qui était assis sur un coussin.

« C’est vous, père ? Il est rare que les autres soient plus tard que moi, » déclara Ayase.

« C’est vrai ! C’est une première qu’ils arrivent en même temps tous en retard, » déclara Kaito.

Kaito inclina la tête, perplexe. Bien que tous ne soient jamais en retard ensemble, il y avait des moments où un ou deux arrivaient en retard. C’était probablement une coïncidence que tous soient en retard ensemble.

« Eh bien, ils vont venir tôt ou tard, » dit-il. « Maintenant, puisque nous sommes finalement seuls après un si long moment, je vais personnellement voir ta pratique de l’épée. »

« Je suis heureuse que tu le fasses, mais... tu n’as pas le droit de frapper avec l’épée, n’est-ce pas ? » déclara Ayase. « Puisque papa, tu es malade, tu ne dois pas le faire. »

« Ayase. Tu es tellement inquiète à propos de ça, » dit-il. « Mais ne t’inquiète pas. Je vais juste te regarder. Mon corps n’est pas en bon état à cause de la pluie continue de ces derniers jours. »

En attendant les autres disciples, Ayase avait décidé de montrer à Kaito les positions avant d’essayer la technique secrète qu’elle avait apprise de lui quand elle s’était inscrite à l’Académie de Hagun.

Ayase pointa son épée en bois et ouvrit un instant sa position. Elle baissa un peu sa taille et libéra la force de ses épaules. Elle traça les mouvements de Kaito de ce jour-là qu’elle avait dans sa mémoire. Elle fait cela avec soins.

Mais...

« Non, » Kaito l’avait immédiatement réprimandé. « Ne relâche pas ta main lorsque tu relâches la force de tes épaules. Et resserre plus tes poignets, mais ne mets quand même pas trop de force là-dedans. Tu dois garder ta position à l’esprit. »

« C-C’est difficile, » répondit-elle.

« Si tu ne peux pas le faire, alors tu ne seras pas capable de maîtriser la technique secrète, » dit-il. « Je vais te montrer une fois de plus comment il faut faire. »

Après avoir dit ça, Kaito avait pris l’épée en bois qui était installée sur le mur, mais...

*Regard*

« ... »

*Regard... *

« ... J’ai compris, j’ai compris. Je ne vais pas faire de mouvement, d’accord, » dit-il.

Kaito se rendit en soulevant ses deux mains vers Ayase, qui le regardait par-derrière avec un regard de reproche dans les yeux.

« Pour l'amour de Dieu, tu ressembles vraiment à ta défunte mère, » dit-il. « Ta mère me reprochait en envoyant des regards comme ceux-là plutôt que de le dire de sa propre bouche. »

« C’est tout naturel, » dit-elle. « Parce que maman m’a appris que si mon père essayait de faire quelque chose de stupide, je pouvais l’arrêter en faisant cela. »

« Ce n’est pas drôle d’être dominé par deux générations de mère et de fille, » dit-il.

Kaito soupira une fois de plus et se dirigea vers le dos d’Ayase. Il l’étreignit par-derrière et s’accrocha à ses mains, qui serraient l’épée de bois.

« Écoute-moi bien, » dit-il. « Garde tes poignets sous cet angle. Le point essentiel derrière cette technique secrète est de ne pas perturber la position en introduisant trop de puissance. »

Tout en expliquant le point essentiel de la technique secrète qu’il lui avait confiée quand elle allait aller à Hagun, Kaito aidait Ayase avec sa posture. La sensation de la paume rugueuse et raide qui avait été enveloppée autour de ses mains...

... Elles sont grandes, les mains de Père, pensa-t-elle.

Ayase aimait cette sensation qui ne pouvait pas être qualifiée de douce.

Maintenant que je pense à ça... Ça fait longtemps que je n’ai pas appris de cette façon, pensa-t-elle.

« ... Fufu. » Quand elle eut conscience de ça, pour quelque raison, elle devint extrêmement heureuse. Ayase fit un sourire.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Rire dans un tel moment, » réprimanda Kaito.

« Ce n’est rien, j’ai juste pensé que ça faisait longtemps que mon père ne m’avait pas appris de cette façon, » déclara Ayase.

Ayase se pencha soudain sur la poitrine épaisse de Kaito et rapprocha son visage.

* Ba-bump Ba-bump * en écoutant le battement de cœur de son père bien-aimé...

« ... Ce serait bien si un temps aussi doux continuait à tout jamais, » elle se murmura ça à elle-même.

« ... » Les mots de Kaito ne suivaient pas.

Bien sûr, parce que Kaito savait que ce désir ne pouvait pas se réaliser. Bien sûr, Ayase aussi le savait. Kaito n’avait plus très longtemps à vivre. Le moment où ces battements de cœur, qu’elle écoutait en ce moment, s’arrêteraient approchait sans cesse. C’est pourquoi Kaito avait enseigné à l’immature Ayase la technique secrète qu’elle ne pouvait pas maîtriser en ce moment.

Pour combien d’années Père serait-il capable de vivre ?

Elle avait déjà pris sa résolution de se séparer de lui. Mais c’est pourquoi Ayase voulait que ces derniers jours soient aussi tendres que le moment qu’elle vivait là.

... Et ce désir avait été trahi de la manière la plus cruelle.

***

En ce moment, la porte coulissante du dojo s’ouvrit brusquement. Ayase et Kaito tournèrent leurs yeux vers l’entrée, pensant que finalement les disciples étaient venus. Certes, il y avait l’un des disciples là-bas. Il s’agissait de Sugawara.

Cependant...

« Su-Sugawara-san... ! » déclara Ayase.

Le visage d’Ayase avait pâli à cet instant. C’était parce que Sugawara était là dans une forme qui était douloureuse à regarder avec des bandages sur tout son corps et son visage.

« Ces blessures ! Que s’est-il passé  ? » demanda Kaito.

Kaito, qui était également choqué, se précipita à côté de Sugawara.

En voyant son instructeur courir vers lui, Sugawara avait presque éclaté en larmes et...

« Instructeur... J-Je suis désolé ! » déclara Sugawara.

Alors, il se prosternait, presque comme si sa tête allait frapper le plancher du dojo. Bien que son visage ne pouvait être vu, sa voix sanglante pouvait être entendue.

Kaito comprit immédiatement que ce n’était pas quelque chose de banal.

« Levez la tête. Ces blessures... il semble que vous ne les avez pas eus en étant tombées ou quelque chose du genre. Que s’est-il passé ? » demanda Kaito.

« C-C’est-à-dire, nous avons été frappés par l’homme qui est venu hier..., » répondit Sugawara.

« Quoi... !? » s’écria Kaito.

« Hier soir, quand nous étions de retour du dojo, il attendait pour nous attaquer en embuscade tous les sept..., » expliqua Sugawara. « Puis, tout à coup, il nous a attaqués avec un bâton ! Ce type est fou ! Sans hésitation, il essaya de briser les têtes des autres. Il est fou, fou je vous le dis... C’est pourquoi, sans autre issue, nous avons tous combattu, mais... »

Sugawara sanglota énormément une fois à ce point et...

« Nous étions impuissants ! » continua-t-il. « Nous tous, tous les sept, nous n’étions même pas capables de le toucher même s’il n’utilisait pas sa capacité ni même ne couvrait son corps de mana. »

« ... ! »

Ayase déglutit. Elle était choquée en entendant ces paroles. Y compris Sugawara, les autres disciples aussi, tout comme Ayase, avaient appris l’épée d’Ayatsuji depuis leur enfance... et pour eux d’être impuissant contre quelqu’un.

Ce mec, il était si fort...

« Même si nous avons été formés par l’Instructeur pendant tant d’années... » déclara Sugawara. « Nous avons été joués par ce délinquant ! Je suis vraiment désolé ! »

« Vous n’avez pas à vous excuser ! » déclara Kaito. « Plus importants encore, est-ce que les autres vont bien !? »

« ... Nitta a été roué de coups. C’est la raison pourquoi il a dû été traité avec une capsule, mais tous les autres ont été hospitalisés, » expliqua Sugawara.

Les capsules ne pouvaient être utilisées qu’à la suite de la souscription d’une assurance maladie. Sinon elle serait très coûteuse. Par conséquent, il semblait que pour ces sept personnes, Sugawara et Nitta étaient déjà dehors. Les cinq autres étaient encore confinés dans un lit. Ceux qui avaient de graves blessures avaient été diagnostiqués avec des blessures telles que leurs bras ne reviendraient jamais à la normale.

Après avoir avoué tout cela, Sugawara leva finalement la tête.

« Sensei... nous avons pu venir jusqu’ici parce que nous vous admirions, » déclara Sugawara. « Nous voulions devenir des hommes fiers comme Sensei, mais... Je ne veux vraiment pas le dire, mais, ce que nous faisions depuis tant d’années... !? »

Il avait dit ça à Kaito tout en pleurant.

« ... »

En voyant le visage misérable de son aîné, Ayase était en perte de mots. L’entraîneur-chef, Sugawara qui avait enseigné à Ayase l’épée, ne pouvait être plus vu nulle part. Ces yeux étaient tachés de peur et de désespoir. Son cœur avait été tellement tordu qu’il ne pourra plus revenir à son habitude. Faux. Ce n’était pas seulement cela, Sugawara...

« Je suis désolé. Nous ne toucherons plus l’épée dès maintenant..., » déclara Sugawara.

Tout en pleurant, Sugawara avait sorti de sa poche des lettres de résiliation pour sept personnes. Oui, tout comme Sugawara ici, les six autres, qui n’étaient pas présents, avaient également eu le cœur brisé.

« Cruel... » déclara Kaito.

Pourquoi avait-il fait quelque chose comme ça ? Comment quelqu’un pouvait-il faire quelque chose comme ça ? Même si tout le monde donnait le meilleur depuis l’enfance et marchait tout droit sur le chemin de l’épée. Comment pouvait-on jouer avec les cœurs des gens et les briser ? Ayase ne pouvait pas le comprendre.

Et l’homme qui avait fait des choses si incompréhensibles...

 

« Haha ! Je suis venu à un moment intéressant, » déclara Kuraudo.

 

« « !? » »

Il était apparu dans le dojo comme s’il visait à arriver à un tel moment.

« Penser que tout le monde ait décidé de quitter le Dojo. Peut-être que je les ai un peu trop intimidés, » déclara Kuraudo.

« Bonjour... haaaa ! » Au moment où Sugawara avait vu cette silhouette, il avait crié comme une fille battant ses quatre membres pour se déplacer loin à l’intérieur du dojo.

« Hé, hé ! Ne fuis pas comme ça, tu feras mal à mon petit cœur, » déclara Kuraudo.

Kuraudo entra dans le dojo en riant d’une manière vulgaire.

« N-Ne venez pas, s’il vous plaît n’entrez pas, hi-hiiiiii ! » cria Sugawara.

« S-Stop, il a peur ! » déclara Ayase.

N’étant pas capable de voir la silhouette pathétique de son camarade qui avait toujours parcouru le chemin de l’épée avec elle, Ayase s’avança afin de protéger Sugawara.

Mais son épaule fut saisie par une main rugueuse. Il s’agissait de Kaito.

« Quelles affaires avez-vous à faire ici ? » demanda Kaito.

« Les mêmes affaires qu’hier, » répondit Kuraudo.

« Je croyais avoir refusé, » répondit Kaito.

« J’avais pensé que si je venais aujourd’hui, je vais obtenir une réponse différente. Hahaha ! » déclara Kuraudo.

« Je vois, pour me forcer, vous avez fait de telles choses à mes disciples ? » dit Kaito.

« Mais hier, je n’ai pas pu mettre la main sur cette femme là, » déclara Kuraudo.

« ... Pourquoi ? » demanda Kaito.

« Hein ? » s’exclama Kuraudo.

« Pourquoi faites-vous de telles choses ? » demanda Kaito. « N’êtes-vous pas un Blazer ? Que ce soit à l’école ou dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, vous ne devriez pas manquer d’adversaires pour vous défouler. Malgré cela, pourquoi est-ce que je vous obsède tant ? »

« Ne me demandez plus rien de bizarre, vieil homme, » déclara Kuraudo. « Le bord du cœur d’un guerrier est-il si terne quand il se retire ? »

« ... ! » À ces mots, Kaito avait légèrement élargi ses yeux.

« Haha... Eh bien, c’est tout bon, » déclara Kuraudo. « La raison est simple, c’est parce que je veux montrer ma force, ma puissance. Peu importe qu’ils soient Blazer ou des gens normaux. Je veux le montrer à tous ceux qui captent mon intérêt ! »

Ayase brûla de colère face au motif de Kuraudo qu’il venait de parler comme s’il grondait à Kaito.

« Pour quelque chose de si inutile... vous avez fait des choses si cruelles ! » déclara Ayase.

« Sans valeur ? Ha ! Quoi ? » s’écria Kuraudo. « Je veux juste le faire avec quelqu’un de fort, je veux écraser les personnes fortes. N’est-il pas naturel d’avoir des sentiments comme ceux-là ? »

« Ne jouez pas avec moi ! » déclara Ayase.

Elle ne serait pas restée là à laisser ce gars faire ce qu’il voulait.

« Peu importe combien de fois vous venez, la réponse sera toujours non ! » déclara Ayase. « Ce n’est pas un endroit où quelqu’un comme vous peut juste faire irruption. Parce que nous n’utilisons pas nos épées afin de juste montrer notre force ! Père, appelons immédiatement la police ! »

Mais, Kaito chuchota. « Non, je ne peux pas laisser aller comme ça. Le dojo du style Ayatsuji à une lame accepte votre défi. Celui qui gagne lors des deux premières frappes gagne le match. Nous n’utiliserons que des épées en bois. Les véritables épées ne sont pas autorisées, d’accord ? »

De toutes choses possibles, Ayatsuji Kaito était allé de l’avant et avait accepté le défi de Kuraudo.

« Qu-Quoi, Père !!! » cria Ayase.

« Se-Sensei ! » cria Sugawara.

Au moment où ils avaient entendu le fait qu’il acceptait, le défi de Kuraudo, les deux disciples, dont les visages étaient devenus bleus, avait essayé d’arrêter Kaito.

« Arrêtez cela, instructeur ! ... Vous ne devriez pas vous battre avec quelqu’un comme ça ! ... Surtout avec, votre cœur... ! » déclara Sugawara.

« C’est vrai, Père ! » déclara Ayase. « Vous ne pourrez pas vous battre avec ce genre de corps ! Si vous voulez le faire, alors je vais me battre à votre place ! »

La fille de Kaito, Ayase et même Sugawara, qui s’était recroquevillé dut à sa peur de Kuraudo, essayèrent désespérément d’arrêter Kaito. Mais Kaito avait légèrement souri face à ça.

« Merci, à vous deux, » déclara Kaito. « Je suis fière de votre gentillesse qui s’inquiète à propos de moi, mais c’est précisément la raison pourquoi... »

Les paroles prononcées auparavant avaient été gravées dans l’esprit de Kaito.

{Ce que nous faisions depuis tant d’années... !?}

 

« Il n’y a aucune chance que je puisse pardonner à ce type qui vous a tous blessés ! » déclara Kaito.

 

Il ne pouvait pas laisser cela à d’autres. Il devait vaincre cet homme de ses deux mains. Kaito regardait Kuraudo tel un ogre et dans ses yeux résidait la résolution et la détermination.

En voyant cette expression, Ayase perdit la parole. Elle avait déjà compris qu’il ne serait pas arrêté avec ses paroles.

« ... Je comprends, je n’arrêterai pas mon père s’il est prêt à aller aussi loin. Moi aussi, je veux voir cela en tant que le juge, » déclara Ayase.

« Oui, je vais vous laisser vous occuper de ça, » déclara Sugawara. 

« Père... il faut que tu gagnes à tout prix, » une voix violente fut émise par Ayase, qui voulait également faire une prière pour lui.

« Hé, si vous avez fini de parler, alors commençons. Je me lasse d’attendre, » déclara Kuraudo.

« ... Je sais, » répondit Kaito. 

Ayase fronça les sourcils à la voix qu’elle ne voulait pas entendre, puis frappa le sol avec son talon et jeta une épée de bois à la demande de Kuraudo.

« Haha, quelle femme violente, » dit Kuraudo.

« Les règles sont, comme l’a dit mon Père, le premier à obtenir deux frappes sur son adversaire gagne, » déclara Ayase. « Les armes de ce match sont des épées en bois. L’utilisation du mana est interdite. Est-ce clair ? »

« Ouais, ça n’aurait aucun sens si ce n’est pas un match sur des bases égales, » déclara Kuraudo.

Les canines de Kuraudo luisaient comme des crocs quand il souriait. Ses yeux ne regardaient plus que Kaito.

D’autre part, Kaito se concentrait-il ? Il était juste debout là avec l’épée en bois dans sa main droite et avec ses yeux fermés.

Il semble que les deux combattants avaient terminé leurs préparatifs. C’est pourquoi, Ayase en tant que juge...

« Alors, vous deux qui vous tenez l’un en face de l’autre. Commencez ! » déclara Ayase.

Le match entre ces deux combattants avait ainsi commencé.

***

Partie 4

« Haha ! Maintenant, je viens ! » déclara Kuraudo.

Au moment où le « Commencez » avait été crié, Kuraudo avait couru vers Kaito, couvert par les vents. Il avait réduit la distance entre eux par la force pure de ses jambes et avait frappé avec son épée vers le bas en direction de la tête de Kaito. Il n’y avait même pas une trace de technique dans ce coup unique, qui avait déchiré l’atmosphère en deux. Il n’avait pas transmis la puissance de ses jambes ni même utilisé ces muscles en fermant ses aisselles. Il ne faisait rien de tout cela.

C’était une frappe sauvage avec juste la puissance de son bras derrière elle. Évidemment, c’était un jeu d’épée appartenant à un amateur.

Rapide ! pensa Kaito.

Même aux yeux de Kaito, qui était un maître, cette oscillation semblait anormale. Il avait conclu d’avance qu’il serait dangereux de le recevoir de front. Kaito s’était rapidement retiré de la trajectoire de cette frappe en glissant ses pieds sur le côté.

À ce moment-là, l’épée de bois de Kuraudo avait effleuré la pointe du nez de Kaito avant d’aller diviser en deux une planche du plancher du dojo.

« Quelle monstrueuse force... ! » Ayase, la juge, avait haussé la voix, se sentant effrayée devant ça.

Il ne pouvait en être autrement parce qu’une frappe, qui était capable de diviser le plancher, avait effleuré le visage de son père.

Mais, Kaito était différent. Il avait délibérément laissé cette attaque l’effleurer. Ajuster la distance en glissant vos pieds était une compétence de base de tout épéiste. Il avait fait ça parce que c’était pour garder la distance entre eux le plus court possible pour ainsi pouvoir lui permettre un contre. Une frappe suffisante pour diviser le plancher. Dans un tel cas, son adversaire ne serait pas en mesure de prendre une position défensive assez rapidement pour pouvoir bloquer un contre effectué si rapidement. Ce moment unique devenant ainsi le facteur décisif dans un match avec un maître en tant qu’opposant !

Et les contre-attaques étaient la force du style Ayatsuji à lame unique.

Au moment où la pointe de l’épée de Kuraudo s’était plantée dans le plancher, Kaito fit glisser son pied en avant, raccourcissant ainsi la distance entre eux d’un demi-pas. Il s’agissait de la portée d’attaque de Kaito.

« ― ! » Kaito poussa un petit soupir et, cette fois, c’était lui qui attaquait. Visant la même zone corporelle que Kuraudo, la tête, il fit tomber son épée. Mais la frappe de Kaito était magnifique, incomparable avec la frappe barbare de Kuraudo et bien plus rapide. Cette vitesse était la même que la lumière. Même s’il était malade, il était quand même connu dans le passé sous le nom du Dernier Samouraï. Un extraordinaire génie.

L’idée même de comparer son jeu d’épée avec celle d’un amateur était stupide. Kuraudo, qui avait raté sa première attaque, ne pouvait échapper au destin d’être touché par cette frappe.

Où alors ceci était censé l’être !

« Hahaha ! » ria Kuraudo.

*Crack*

Les mains de Kaito étaient devenues engourdies après avoir reçu le recul de sa propre attaque. Ce n’était pas la tête de Kuraudo qu’il avait senti avoir frappée. C’était l’épée de bois de Kuraudo qui avait été placée face à l’attaque de Kaito. Il l’avait repoussé avec sa propre épée. L’os de Kaito avait même craqué à cause de cet impact.

« Vous semblez être surpris, vieil homme. Pensez-vous que je pourrais le bloquer comme ça ? » demanda Kuraudo.

« ... Oui, pour vous dire la vérité, je ne pensais pas que vous la repoussiez, » déclara Kaito.

Il s’agissait vraiment d’une surprise. On pourrait dire que c’était tout à fait inattendu. Mais Kaito n’était pas un épéiste inexpérimenté à être choqué par chaque mouvement de son adversaire.

Il possède un instinct en lui, pensa Kaito.

Il semblerait qu’il avait prédit la contre-attaque de Kaito. Cette vitesse de réaction ne pouvait pas être expliquée autrement. C’était au-delà de la vitesse des humains.

Cependant, cela n’était pas un problème, et cela même s’il avait arrêté un mouvement. Kaito avait encore des tours dans ses manches.

« Ici, je vous rendrai votre faveur ! » déclara Kuraudo.

Encore une fois, il avait frappé avec son épée comme avant sans aucune beauté, à la même vitesse et au même endroit.

Évidemment, ce pouvoir était vraiment affreux. Il ne faisait aucun doute que son épée de bois serait écrasée s’il le recevait de face.

Mais même ainsi, Kaito l’avait reçu avec son épée en bois. N’avait-il pas pu l’esquiver ? Non, c’était le plan de Kaito. Si ses ripostes ne pouvaient pas fonctionner, alors il n’avait nullement besoin d’esquiver les attaques.

Au moment où les deux épées de bois s’étaient affrontées, avant que son sabre de bois ne puisse se briser, Kaito avait déplacé son poignet et avait changé l’angle de la lame de bois avec laquelle il avait reçu l’attaque et avait laissé l’impact de l’attaque partir au loin

À cause de cet acte, l’épée de bois de Kuraudo avait glissé au loin et Kuraudo lui-même avait perdu sa posture.

L’esquive et la réception étaient juste une partie des mécanismes de défense primitive. Les arts martiaux existaient à un niveau supérieur. Ceci créait des techniques défensives révolutionnaires. En d’autres termes, c’était une déviation. Ceci impliquait de recevoir l’attaque de l’adversaire et ensuite d’utiliser la puissance de cette même attaque pour l’arrêter. Avec lui, l’adversaire se mettait à flotter. Il perdait son équilibre et une ouverture décisive était forcément créée. Et cette fois-ci, il était certain que Kaito saisirait cette faille.

« Ha... ha... » murmura Ayase.

Au moment où la juge, Ayase, confirma l’état des choses...,

Ce sentiment...,

Après avoir ressenti une résistance face à sa frappe, Kaito sentit son cœur palpiter.

... Quelle est cette sensation ? pensa-t-il.

« Comme attendu de l’Instructeur ! Vos mouvements ne semblaient pas être ceux d’une personne malade ! » déclara Sugawara.

« Père... incroyable... Comme prévu, mon père est incroyable ! » s’exclama Ayase.

Les disciples avaient haussé leurs voix dans la joie après l’avoir vu marquer le premier point. Face à cela, Kaito leur avait souri en dissimulant l’inexplicable malaise qui jaillissait dans son cœur. Puis il replaça son regard vers l’ennemi.

Kuraudo se tenait debout en se tenant le côté.

« Hahaha... Comme on pouvait s’y attendre du Dernier Samouraï. C’est la première fois que je reçois un tel coup sévère. Cependant... est-ce tout ce que vous avez ? ... Si c’est le cas, alors vous allez mourir, vieil homme, » déclara Kuraudo.

Même après avoir reçu la première frappe, Kuraudo n’avait toujours pas perdu son esprit combatif. La lumière dans ses yeux, toujours brûlante et affamée, transperça Kaito.

« Comme si c’était le cas. Cela commence maintenant, gamin, » déclara Kaito.

« Bon... alors, moi aussi, je vais y aller sérieusement face à vous ! » s’exclama Kuraudo.

Tout en souriant comme une brute, Kuraudo avait de nouveau réduit la distance en chargeant avec la force pure de ses jambes et pour la troisième fois, avait balancé son épée vers le bas.

Il n’apprend rien... ! Un tel mouvement amateur, pensa Kaito.

Il avait certainement prédit et paré la contre-attaque. Ces mouvements étaient quelque chose. Mais, il frappait simplement avec des attaques emplies de ces émotions et sa force brute. Ce genre de jeu d’épée, avec juste de la puissance pour le soutenir, ne représentait aucune menace pour un excellent épéiste.

Je vais finir avec ça... ! pensa Kaito.

Kaito, une fois de plus, prit la position pour une déflexion en utilisant son épée sur son côté gauche. Il aurait détourné l’attaque et aurait ainsi terminé. Kaito et Ayase qui regardait de côté et Sugawara, également, croyaient cela.

À ce moment, l’épée de bois de Kuraudo disparut comme si elle était devenue de la brume.

Quoi... !? pensa Kaito.

En cet instant, le son des côtes de Kaito se fit entendre à l’intérieur du dojo.

***

Partie 5

Kaito était tombé après avoir été touché au torse par l’épée en bois de Kuraudo. Il avait violemment convulsé. Mais Kuraudo avait obtenu un point correct selon les règles. Il s’agissait d’un point qui ne pouvait pas être contesté par la moindre personne.

Cependant, Ayase n’avait pas eu assez de sang-froid pour annoncer tranquillement ce point. Car, en ce moment, sur le plancher, Kaito souffrait d’hémorragie pulmonaire tout en tenant l’un des côtés de son torse. La quantité de sang perdue était excessive. Il était évident d’un regard que ses organes internes avaient rompu. Réalisant cela, Ayase courut vers Kaito avec un visage pâle.

« Père, allez-vous bien ? » demanda Ayase.

« Ne viens pas ici ! » Mais, Kaito, tout en crachant du sang, arrêta Ayase qui s’approchait de lui d’une voix forte et claire.

« Le match n’est pas encore fini... Si tu ne peux pas juger équitablement, alors retire-toi de là ! » déclara Kaito.

« Ce n’est pas le moment de dire ces choses ! » cria Ayase.

« AYASE ! » Kaito, qui crachait toujours du sang, cria sur Ayase qui venait toujours vers lui après qu’elle ait ignoré ses paroles.

Ayase avait déjà été grondée et criée dessus à plusieurs reprises dans le passé, mais cette fois-ci, c’était tout à fait différent. Elle avait ressenti de la crainte, comme si son cœur avait été directement attaqué. Son cri était comme le rugissement d’animal sauvage.

« C’est ma bataille, alors ne t’en mêle pas ! » cria Kaito.

« A... a... Pe... re !? » balbutia Ayase.

Ayase perdit sa position face au cri empli de sérieux de Kaito qu’elle n’avait jamais entendu auparavant.

« Ne t’inquiète pas pour ça ! ... Car je vais certainement gagner contre lui ! » annonça Kaito.

Kaito se leva tout ayant du sang qui sortait de sa bouche. Ses yeux rouges étaient fixés sur un seul point, en plein dans la direction de Kuraudo. Son esprit combatif bouillonnait d’un intense feu.

« Maintenant, j’arrive ! Gaminnnnnn !!! » rugit Kaito.

Kaito espérait ça.

« Haha ! Le résultat sera le même, et cela, peu importe combien de fois vous essayez, vers moi, » répliqua Kuraudo.

Kuraudo attrapa sa tête avec l’une de ses mains.

Puis, pour la troisième fois, leurs épées se heurtèrent. Cependant, cette fois-ci, ce fut un combat unilatéral. Kaito avait déjà subi une blessure mortelle. Il était évident en vue de ses capacités offensive et défensive qu’il avait démontrées en ce moment qu’il était devenu rouillé parce qu’il n’avait pas tenu une épée depuis plusieurs années.

Il avait alors été repoussé. Il était repoussé sans pitié par des frappes aléatoires, qui ne contenaient même pas une once de beauté ou de technique. Ces attaques furent simplement effectuées avec une force brutale. Et maintenant, Kaito ne pouvait même plus attaquer. Il arrivait à peine à parer les attaques aléatoires qui arrivaient sur lui.

Et, afin de délivrer le coup final à Kaito dont tout le corps était couvert de blessures, Kuraudo avait à nouveau effectué la même attaque qui lui avait permis d’obtenir un point juste avant face à Kaito. Il frappa directement le torse.

Face à ça, Kaito avait rapidement pris une position défensive. Il s’agissait d’une position visant à recevoir l’attaque. Cependant, juste avant d’entrer en collision avec l’épée de bois de Kaito, l’épée de bois de Kuraudo avait à nouveau disparu comme si elle se transformait en une brume et avait frappé le corps de Kaito.

Cette fois-ci, l’attaque avait touché le crâne.

C’était totalement incompréhensible. Comment une épée, visant le torse, pouvait-elle subitement se retrouver en dessus la tête. Cette action avait probablement dépassé les capacités des humains. Était-ce une astuce qui permettait de faire ça ? Personne ne pouvait comprendre cela. Personne ne pouvait dire ce que c’était qui avait permis de faire ça.

Cependant, l’épée de bois, qui avait dès lors été le bas, existait certainement au-dessus de la tête de Kaito et elle avait écrasé son crâne sans montrer la moindre pitié. Ou du moins, c’était ce qui aurait dû arriver.

« Quoi !? » s’exclama Ayase.

Cette frappe qui était censée être le coup décisif ne frappa pas le crâne de Kaito, mais toucha finalement sa nuque. Cette attaque lui cassa certainement la clavicule. Kaito avait à peine réussi à éviter cette attaque de sorte que l’attaque ne pouvait pas être comptée comme un point valide.

« Kuh ... Tu ne peux pas appeler cela un point... gamin ! » s’exclama Kaito.

« Haha ! Vous êtes simplement quelqu’un qui a échoué, et cela même face à la mort ! Mais ne luttez plus maintenant ! » répondit Kuraudo.

Après ça, il frappa Kaito à l’estomac, puis il augmenta la distance entre eux. Après ça, Kuraudo avait repris une fois de plus son barrage de violentes attaques. Même si une attaque sur la clavicule ne comptait pas comme un point, ceci n’avait certainement pas changé le fait qu’elle avait drainé l’endurance de Kaito. Les mouvements de Kaito étaient maintenant ternes au point où ils étaient incomparables à avant. Ils manquaient de leur éclat habituel. Ainsi d’innombrables coups furent ainsi portés sur le corps de Kaito.

Les attaques brusques de l’épée de bois lui brisaient les os. Elles lui coupaient la peau et éclaboussaient son sang dans tout le dojo. Mais même ainsi... Kaito parvint à ne jamais lui laisser frapper un endroit qui lui aurait donné le point final. Alors même que tout son corps était couvert de sang, il se tenait encore sur ses deux jambes et il continuait à se battre.

... Pourquoi !?

Ayase ne pouvait pas comprendre les actions de Kaito. Il était évident quant au résultat de ce match. Mais dans ce cas, pourquoi n’avaient-ils pas cessé de se battre ? Pourquoi ne s’était-il pas rendu ?

« Arrêtez... arrêtez !! » cria Ayase.

Les sons de la chair écrasés retentirent. Et chaque fois qu’ils se faisaient entendre, l’épée de bois teint en rouge de Kuraudo éclaboussait du sang.

« Hahahahahahahahahahahaha ! » Kuraudo, qui était couvert de sang, riait. Son rire retentissait dans le dojo.

Actuellement, Kaito était simplement en train d’être touché un peu partout sur son corps. Il ne s’agissait plus de victoire ou de défaite, il ne s’agissait plus d’un match. Ayase se mit à pleurer et elle ne pouvait pas voir quel genre d’expression Kaito faisait, ou s’il était même encore conscient de tout cela.

Si elle n’empêchait pas cela.

Si elle n’empêchait pas cela.

Si elle n’empêchait pas cela, son père serait très certainement tué !

Ayase comprenait parfaitement cela. Mais même en le sachant, elle ne pouvait pas bouger. Même quand le sang de Kaito souillait ses vêtements et même quand les dents de Kaito se cassèrent et se collèrent à sa joue, elle fut incapable de rassembler la moindre force dans ses jambes à cause du rugissement que Kaito avait fait avant.

« Arrêtez, s’il vous plaît arrêtez ! Je n’ai pas besoin de ce dojo ! Alors, s’il vous plaît, arrêtez de frapper mon Père ! » supplia Ayase.

Ayase ne pouvait que crier. Mais, le cri d’Ayase... n’atteignit nullement les deux combattants qui étaient sur le point de mourir. Kaito ne se rendit pas et Kuraudo n’arrêta pas les frappes de son épée.

« ... »

En un instant, Kaito, dont tout le corps avait été couvert de sang, avait alors déclenché une attaque finale. Il dirigea son épée de bois vers les yeux de Kuraudo et chargea.

« Ooooooooooooooooo !!! » cria Kaito.

« Hein !? » s’exclama Kuraudo.

Avait-il senti quelque chose en provenance de la proie mourante qui ne pouvait que se défendre face aux attaques du chasseur ? L’expression de Kuraudo se raidit. Mais Kuraudo ne recula pas. Il frappa simplement avec son épée de bois en utilisant toutes ses forces. Il visait la tête de Kaito qui avançait vers lui.

Même si les épées de bois se rapprochèrent comme si elles déchiraient l’air, Kaito n’arrêta pas sa charge. Non, il ne bougeait même pas son épée de bois qu’il pointait vers les yeux et il ne prit même pas de temps pour bloquer la frappe qui descendait de tout en haut.

Il s’agissait d’une attaque suicidaire. Le sens de cette conduite apparemment imprudente...

Cette position était très certainement... !

Ayase le comprit à l’instant où elle vit ça. Il s’agissait du résultat de la vie entière du Dernier Samurai Ayatsuji Kaito, la technique secrète de l’épée d’Ayatsuji. La seule technique cachée capable de briser une telle situation.

Mais... il n’y avait aucune chance que Kaito, qui était devenu faible en raison de la maladie et d’avoir été tant blessé dans la bataille, puisse être en mesure de l’utiliser pleinement.

« Arrrrrreeeetttezzzzzzz !!! » cria Ayase.

 

L’attaque impitoyable de Kuraudo brisa le crâne Kaito, le faisant tomber inconscient.

 

« Ah... » gémit Kaito.

Le deuxième point avait été acquis. Au moment où le combat prit fin, le corps de Kaito était déjà tombé sur le sol.

« Aaaaaaaa !!! » cria Ayase.

Ayase courut vers Kaito, à moitié folle. Elle l’appela à plusieurs reprises, mais Kaito ne répondit jamais. La bouche de Kaito ne faisait que répandre du sang frais.

« Non, nooooon ! » cria Ayase.

« ... Hmm, comme c’est ennuyeux. Cela s’est achevé assez rapidement, » déclara Kuraudo.

Avec un *Clack*, Kuraudo jeta l’épée de bois qu’il utilisait juste devant Ayase. Il était teint du sombre sang qui s’était répandu dessus. Et il y avait quelques fissures ici et là en raison d’avoir rompu tant d’os. En voyant l’état de l’épée en bois, l’esprit d’Ayase fut revêtu d’un voile rouge en raison de la quantité d’intention meurtrière qu’elle émettait. Cette épée en bois dur avait continué à frapper son père jusqu’à ce qu’il devienne ainsi.

« Vous, Démonnnnn !!! » cria Ayase.

Après avoir perdu toute raison, Ayase chargea vers Kuraudo après avoir matérialisé son dispositif, Hizume.

Mais le bras qui était sur le point de frapper avec Hizume fut attrapé par Kuraudo et il souleva facilement le corps d’Ayase.

« Ne perds pas ton sang froid ainsi, je n’ai aucun intérêt pour les faibles, » déclara Kuraudo.

« Laissez-moi partir, laissez-moi partir ! » rugit Ayase.

« Tout d’abord, ce n’est pas le moment pour toi d’aller te retenir devant moi, n’est-ce pas ? » demanda Kuraudo.

Après avoir dit cela, Kuraudo jeta Ayase sur le dessus du corps de Kaito.

« Tch ! » lâcha Ayase.

À ce moment-là, elle se souvint également qu’elle avait besoin de donner la priorité à autre chose et donc, elle se mit à agir.

« Sugawara-san ! Ambulance ! Appelez vite une ambulance ! Dépêchez-vous ! » cria Ayase.

« O-Okay ! » répondit Sugawara.

Ayase donna ainsi des ordres à Sugawara qui se tenait dans un coin du dojo. Pendant ce temps, Ayase essaya frénétiquement de réveiller Kaito en l’appelant.

Après avoir regardé ces deux personnes avec un regard froid et empli d’ennuis, Kuraudo quitta l’endroit, laissant quelques mots derrière en partant. « Emballez tous vos bagages et partez d’ici. Cet endroit ne vous appartient plus. »

Ayase serra les dents en raison de son amertume. À ce moment, Kaito laissa échapper de sa poitrine un son semblable à un gémissement. « P. a. r. d. o.n... »

« Père ! » cria Ayase.

Elle regarda Kaito. Mais il était encore inconscient. Il disait juste des paroles d’excuses comme s’il s’agissait de faibles soupirs.

***

Partie 6

Il y a deux ans, ce jour-là, Ayase avait tout perdu. La plaque de son dojo, ses terres et tout le reste avait été volée par Kuraudo... et depuis, elle n’avait plus jamais rencontré les autres disciples.

Et Kaito, lui aussi, ayant été cruellement battu était tombé dans un profond coma. Il ne s’était pas encore réveillé. Kaito était encore à l’intérieur de ce jour de cauchemar et... il continuait à s’excuser jusqu’à ce jour.

Pardon, pardon.

Pour ses disciples qu’il n’avait pas su protéger. Pour Ayase, parce qu’il avait laissé tout le style Ayatsuji à lame unique se faire voler.

... Mon Père pourrait ne pas tenir jusqu’à cet hiver.

Il s’agissait du diagnostic que son médecin avait annoncé il y a peu. Elle avait déjà pris sa résolution quand sa maladie avait été diagnostiquée. Elle le comprenait déjà.

Mais elle ne pouvait pas se permettre de laisser son père dans ce cauchemar pour l’éternité. Il s’agissait de quelque chose qu’elle ne pourrait jamais permettre. C’était pourquoi, ces deux dernières années, Ayase avait défié à mainte reprise Kuraudo, qui était devenu le nouveau maître du dojo. Elle faisait ça afin de récupérer le dojo où son père avait risqué sa vie pour le protéger.

Cependant, il n’y avait aucune chance qu’Ayase puisse être en mesure de gagner contre Kuraudo. Car après tout, même Kaito n’avait pas pu le battre. Ayase avait été rejetée à plusieurs reprises par Kuraudo qui l’avait traitée comme un chaton qui essayait de jouer avec un lion.

Au début, il s’amusait à montrer à ses camarades la vue d’une femme pitoyable qui essayait désespérément de le vaincre. Mais peut-être qu’il s’ennuyait, car récemment, elle avait été refusée sans avoir eu la chance de lui faire face. Maintenant, la seule façon de le combattre était qu’elle apparaisse dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et qu’elle arrive à vaincre Kuraudo qui apparaîtrait là aussi.

Ayase et Kuraudo étaient tous les deux des troisièmes années. La limite de la vie de Kaito s’approchait. Le prochain Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée serait donc sa dernière chance. Si elle perdait, l’âme de son père serait toujours prise dans l’obscurité du désespoir. Elle ne pouvait pas pardonner cela.

Alors, le seul choix laissé était d’utiliser tous les moyens nécessaires pour gagner. Pour obtenir des résultats, elle donnerait la priorité à tout cela. Le moyen n’avait pas d’importance. Elle ne pensait pas que c’était la bonne chose à faire, mais en aucun cas elle ne pensait qu’elle avait tort. Si le faible voulait gagner contre le fort, alors il ou elle n’avait pas le luxe de choisir ses manières. C’était la dure réalité de la vie.

« Je réclamerai à tout prix le dojo. Même si pour cela, Kurogane-kun ne me pardonnera jamais, » déclara Ayase.

... Et finalement, elle pourrait dire à son père, qui errait profondément dans le désespoir, que c’était correct maintenant et qu’il n’avait plus à s’excuser.

Une fois de plus, Ayase s’était rappelé tout cela et avait repris le contrôle de ses sentiments. Elle ne fléchirait plus. Elle n’hésiterait plus. Même si elle ne pouvait se vanter face à personne.

Elle gagnerait à tout prix et récupérerait le dojo, parce que c’était tout ce qui comptait pour Ayase Ayatsuji.

***

Partie 7

« Désolé pour l’attente ! Il est l’heure. Donc nous allons commencer le premier match dans la sixième arène d’entraînement ! Moi, Isogai du Club de Radiodiffusion, ainsi qu’Oreki Yuuri, un professeur principal de première année, seront vos commentatrices pour ce match ! Oreki-sensei, vous semblez être en bonne condition physique aujourd’hui ! » déclara Isogai.

« C’est simplement parce que c’est mon premier match du jour ~ je vais devenir la même Yuuri que tout le monde aime quand nous arrivons au troisième match ~ ♪. Mais, cela restera toujours bien même ainsi, car j’ai environ un litre de sang dans ma réserve personnelle ~, » déclara Yuuri.

« Je vois ! Il semble qu’il y aura à nouveau une pluie de sang dans la zone de diffusion ! Eh bien ! Tout le monde, nous allons mener à bien les présentations tant attendues des participants ! » déclara Isogai.

L’étudiante du Club de Radiodiffusion avait alors commencé à présenter le premier concurrent.

« D’abord, dans le coin bleu, avec des scores parfaits, il a remporté ses dix matches. Il est celui qui est maintenant le centre de l’attention de tous, le chevalier de Rang F, Ikki Kurogane ! » déclara Isogai.

Le public s’était alors mis à l’acclamer au moment où Ikki était apparu dans le stade. Les fans qui venaient encourager le Chevalier Raté étaient principalement des étudiantes.

« Le stade s’est rempli de cris au moment où il est apparu ! Il possède une incroyable popularité ! » déclara Yuuri.

« Kurogane-kun a beaucoup de fans du côté de la gent féminine―, » déclara Isogai.

« Même s’il est si fort malgré son Rang F, on se sent comme s’il n’est pas justement récompensé ! » déclara Yuuri.

« Est-ce que Sensei comprend ce sentiment ? » demanda Isogai.

« Avant ces matches, personne ne s’était aperçu de ce qu’il était réellement, » déclara Yuuri. « Pour tous, il n’était qu’une personne qui avait redoublé la même année. Mais après les changements effectués dans le système d’Hagun, il s’est démarqué après avoir démontré sa capacité lors de réel combat et il a démontré à tous sa maîtrise de l’épée. Maintenant, le Chevalier Raté est considéré comme un candidat possible pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! Quel genre de combat nous montrera-t-il aujourd’hui ? Et, aujourd’hui, celle qui lui fait face vient d’apparaître dans le coin rouge ! Avec le même splendide score de dix victoires lors de ses dix matches et souhaitant également obtenir la même chose pour son onzième combat, le chevalier de troisième année de Rang D, Ayase Ayatsuji ! »

Après qu’Ikki soit apparu, ce fut Ayase qui arriva, ses cheveux noirs flottant derrière elle.

« Pour d’étranges raisons, elle provient également d’une maison qui pratique l’art de l’épée, ce qui est très rare ces jours-ci, tout comme le concurrent Kurogane. Ils ont gagné tous leurs matches avec des techniques d’épée. D’après les informations fournies par Mademoiselle Kagami du Club de Journalisme, il semble qu’elle soit en fait une disciple du concurrent Kurogane qui lui a donné des cours ! En d’autres termes, le match d’aujourd’hui se trouve être entre le maître et son disciple ! Le disciple pourra-t-il vaincre son puissant maître ? » demanda Isogai.

« *Toux*. Ce sera un moment critique pour Ayatsuji-san, » répondit Yuuri.

« Oui. Contrairement au concurrent Kurogane qui a combattu de puissants concurrents tels que Le Chasseur et la Grande Coureuse, la concurrente Ayatsuji n’a gagné que contre des chevaliers inférieurs de Rang E. Pour être franc, elle a été extrêmement chanceuse d’avoir pu gagner ses dix matches, » déclara Isogai.

« Quel genre de Blazer est-elle ~ ? » demanda Yuuri.

« Nous n’avons que peu ou pas d’informations concernant la candidate Ayatsuji. Nous n’avons pas de données, car elle n’a même pas participé une seule fois aux matches de l’année dernière. Et comme je l’ai déjà dit, cette année, elle a remporté ses matches avec des techniques d’épée. C’est pourquoi nous ne savons pas quel genre de capacité elle cache dans sa manche ! L’existence de la carte surprise que la concurrente Ayatsuji a cachée augmentera l’excitation présente lors de ce match ! Eh bien, les deux concurrents sont maintenant sur la ligne de départ ! » déclara Isogai.

Les deux blazers s’étaient placés pour se faire face à une distance de vingt mètres. Ils étaient au milieu de l’arène qui était d’environ une centaine de mètres de diamètre. Comme on l’avait annoncé tout à l’heure, les deux étaient des camarades qui avaient pratiqué l’épée et avaient passé du temps ensemble. Mais, à l’heure actuelle, il n’y avait plus une telle relation entre eux.

... Un tel visage effrayant. Pensa Ayase en regardant l’expression d’Ikki. Elle n’avait jamais vu une expression aussi stricte et sinistre présente sur le visage d’Ikki. Il était furieux. Et c’était envers Ayase, qui s’était associée à une conduite qu’on appelait une attitude impitoyable qu’un artiste martial ne devrait jamais faire.

Mais Ayase ne se sentait pas désolée. Car elle avait déjà décidé de marcher sur ce sombre chemin.

Et même dans ce cas... c’est devenu bien plus commode pour elle.

La magie d’Ikki n’avait pas complètement récupéré à cause des préparations effectuées d’Ayase. Il ne devrait plus être en mesure d’utiliser Ittou Shura. En plus de ce fait, Ikki était clairement enragé. Cela n’était pas visible dans sa présente posture, mais elle pouvait facilement le voir.

La colère avait volé son sang-froid et le manque de sang-froid était toujours lié au déclin du potentiel. Puisque la différence entre eux était évidente, elle devrait faire réduire tout ce qui était lié à la puissance de combat d’Ikki. C’est pourquoi on pourrait dire que c’était un effet secondaire agréable vis-à-vis des actions qu’elle avait entreprises.

En outre... Ayase avait un piège qui pourrait très bien être appelé sa carte maîtresse. Elle l’avait déjà préparée à l’aube avant de faire face à Ikki.

Maintenant qu’il avait perdu son sang-froid, il pourrait tout simplement sauter directement dans ce piège.

 

« Maintenant, tout le monde, s’il vous plaît encouragez-les ! QUE LE MATCH COMMENCE ! » cria Isogai.

***

Partie 8

À l’instant où le gong annonçant le début du match fut frappé...

« ... ! »

Avec la vitesse de réaction d’un sprinter, l’épéiste maniant un katana noir se précipita sur Ayase. Pliant son corps afin de s’appuyer encore plus sur le sol, il effectua une course en utilisant tous les ressorts de tout son corps pour le faire avancer et non pas seulement la force de ses jambes. Il s’agissait d’une attaque-surprise à pleine puissance, faisant lever les rideaux sur ce match.

Ayase, qui n’avait pas encore pris une bonne prise sur l’épée japonaise rouge Hizume, ne pourrait pas le contrer.

Mais, tout cela resterait ainsi que s’ils n’étaient que des épéistes. Mais ils étaient tous deux des Blazers !

« Vous vous êtes fait avoir ! » Après avoir dit ça, le Dispositif d’Ayase, Hizume, avait créé une lueur rouge, ressemblant à du sang frais, tout le long de la lame de son épée.

 

... Des jets de sang apparurent en provenance du corps d’Ikki.

 

« Guhh, ahhhhh ! » cria Ikki alors qu’il tomba à genou.

Après avoir un peu plus observé la situation, il semblerait qu’un peu partout sur le corps d’Ikki se trouvait des plaies faites par de longues coupures.

« Qu-Quo-Quo-Quo-Quo-Quo-Quoi ?? Que vient-il de se produire !? » cria Isogai, l’une des deux Présentatrices de cette diffusion.

« Le corps du concurrent Kurogane a soudainement été tailladé de toute part ! Qu’est-ce qui s’est passé !? » demanda Yuuri.

« Oui, qu’est-ce qui s’est passé !? Il y a du sang qui coule un peu partout sur le corps du Chevalier Raté ! » déclara Isogai.

Le public était devenu agité devant la soudaine tournure des événements qui se déroulaient devant eux. Personne ne comprenait ce qui venait de se passer.

Cependant, seul un Blazer pouvait faire quelque chose comme de trancher en dés un adversaire qui était loin. Il s’agissait là de la capacité de l’Hizume d’Ayase Ayatsuji.

Sa capacité était de pouvoir ouvrir les blessures touchées par la lame de Hizume.

En manipulant à volonté les blessures faites par son épée, sa capacité lui permettait de faire de n’importe quelle sorte de petite blessure une blessure mortelle. En d’autres termes, il s’agissait d’une capacité qui permettait d’approfondir les blessures.

Cependant, cela n’était ainsi que lorsqu’elle était utilisée sur les humains. Sa capacité pouvait également être utilisée sur l’atmosphère elle-même. En manipulant les points précis de l’atmosphère qui avaient été coupées par la lame de Hizume, elle pourrait instantanément, ou après un certain temps, créer quelque chose qui était équivalent à des lames de vide.

Il s’agissait de son Art Noble, la Marque dans le Vent.

Avant l’aube, avant d’aller à son match contre Ikki, Ayase était venue dans la sixième arène d’entraînement qui deviendrait la scène de cette rencontre et elle avait déposé l’équivalent de mines terrestres en frappant toute l’arène avec Hizume.

J’ai posé plus d’une centaine de ces marques dans l’arène. Pensa Ayase. Même si Kurogane-kun est un maître quand il s’agit de voir à travers les choses, il n’y a aucune chance qu’il puisse même se défendre contre les attaques qui ne peuvent pas être vues ! En réalité, il est facilement tombé dans un de mes pièges.

Bien sûr, il s’agissait d’une entorse aux règles. Cet acte ne serait pas un problème si elle avait frappé ainsi au cours du match lui-même, mais c’était complètement contre les règles de mettre en place des pièges sur la scène avant que le match n’ait même commencée.

Mais, parce que le kamaitachi ne pouvait pas être vu, il était difficile de remarquer sa tricherie. Elle était inquiète qu’Oreki, qui était un Chevalier-Mage vétéran, puisse être capable de voir à travers cette technique. Mais Oreki n’avait toujours pas annulé le match pour cause de tricherie. Alors...

Je peux le faire ! pensa-t-elle.

Elle avait réussi à tromper Oreki.

Les lames de vide créées par La Marque dans le Vent étaient un sous-produit de la magie conceptuelle. Pour être franc, ceci n’avait pas la puissance pour tuer l’adversaire et donc cela n’était pas un geste décisif. Mais une attaque directe d’Hizume était une histoire totalement différente.

Avec la capacité d’Ayase, le match serait décidé si Ikki recevait la moindre égratignure causée par la lame d’Hizume. Car dès cet instant, elle pouvait faire de n’importe quelle petite coupure une blessure mortelle en l’ouvrant et déchirant la chair jusqu’à ce que l’os soit touché, ce qui serait bien entendu fatal pour sa cible.

En d’autres termes, le but d’Ayase était de bloquer Ikki avec La Marque dans le Vent et de le tuer en utilisant son dispositif.

Si je peux le faire, alors je serai en mesure de gagner, pensa-t-elle.

Le problème était de savoir quand elle pourrait foncer sur lui afin de lui infliger cette blessure.

Car après tout, Ikki n’était pas un épéiste dans la moyenne. Ayase l’avait parfaitement compris par le simple fait qu’elle avait effectué des cours sous sa supervision. À la place, si elle faisait un mauvais mouvement, elle serait certainement vaincue. Elle lui avait provoqué des dégâts avec cette attaque-surprise, mais cela ne le ferait pas tomber. Le seul effet avait été de l’obliger à cesser sa charge. Il était encore sur ses gardes ce qui faisait qu’il était au moins capable de repousser les attaques même quand il était blessé.

... C’est pourquoi c’est encore trop tôt, pensa-t-elle. On ne peut rien y faire pour le moment et ses actions ne signifieraient qu’une chose si Kurogane-kun ne me charge plus dès lors.

Sa charge avait été arrêtée et en retour, il avait fini cette action en recevant plusieurs blessures assez handicapantes.

« Oh ! Le concurrent Kurogane a fait quelques pas en arrière ! A-t-il décidé de reculer et d’essayer de comprendre ce qu’est cette attaque inconnue !? » déclara Isogai.

Je vais en profiter de ça ! pensa-t-elle.

« Gahhhh !? » cria Ikki.

« Ahh !? Comment cela pourrait-il être ? Le concurrent Kurogane vient cette fois-ci de se faire couper depuis derrière lui ! Qu’est-ce qui se passe sur ce ring !? » demanda Isogai.

Ayase avait créé une prison à partir de toutes les frappes qu’elle avait effectuées cette nuit. Il n’y avait nulle part où fuir. Ikki était finalement tombé à genoux après avoir soudainement été coupé par-derrière.

Il avait complètement baissé sa garde et c’était pourquoi Ayase... prit cette chance unique dans sa vie !!!

Je vais maintenant en finir. Tout en pensant ça, Ayase se précipita vers Ikki.

« La concurrente Ayatsuji vient en ce moment de passer à l’offensive à l’instant même où le concurrent Kurogane est tombé à genoux ! C’est vraiment mauvais ! Il ne pourra pas démontrer sa précieuse technique d’épée dans une telle position ! » déclara Isogai.

Ayase avait eu le choix de faire traîner la bataille depuis qu’elle avait créé la prison de frappes, mais elle ressentait en ce moment de la peur.

Car il ne faut pas oublier qu’Ikki avait même pu battre Le Chasseur.

Et il ne l’avait pas seulement battu. La chose importante à retenir dans ce combat avait été le fait qu’il avait réussi à battre Le Chasseur après avoir reçu un grand nombre de blessures et avait même cassé cette fameuse Zone Invisible.

Dans cette lutte, Ikki n’avait pas été en mesure de voir Le Chasseur et cela jusqu’à la fin. Malgré cela, Le Pire avait quand même attrapé Le Chasseur et l’avait vaincu. Ikki possédait une vision vraiment effrayante. Avec cette vision, il ne serait pas étrange pour lui de retracer les pensées d’Ayase et de voir à travers les endroits où avaient été placés les Marques dans le Vent.

Elle ne penserait pas cela s’il était quelqu’un d’ordinaire, mais Ikki Kurogane pourrait le faire. Même si elle l’avait entraîné hors du match et avait réussi à ébrécher son endurance petit à petit, cela serait mauvais pour elle si pendant ce temps, il réussissait à récupérer mentalement.

La partie effrayante au sujet du Pire n’était pas sa force physique, mais sa capacité mentale qui était soutenue par sa perspicacité.

Voilà pourquoi... Je vais maintenant charger ! Ce serait parfait si j’arrivais à le blesser, même légèrement ! Le match serait décidé avec cette unique attaque ! pensa-t-elle.

« Haaaaaaa !!! » cria Ayase.

« Et maintenant, la concurrente Ayatsuji attaque avec force ! Elle charge, charge, chaaaaarge ! Elle est en train de faire pleuvoir sur le concurrent Kurogane un déluge d’attaques avec sa lame écarlate, qui est actuellement à genoux ! Est-ce que le blocage de telles attaques dans une position si instable peut-il être réalisé par le candidat Kurogane !? Ne sera-t-il pas découpé en rondelle sous cette pluie d’attaques !? ... Non !? Qu-Quelle est cette chose ! Le concurrent Kurogane se défend totalement avec la lame d’Intetsu face à cette pluie de frappes rouges malgré le fait d’être désavantagé par le simple fait d’être dans une position instable ! Il ne laisse pas même passer la moindre attaque de la lame qui continue à tomber sur lui depuis le haut ! » déclara Isogai.

« ... Kuh... ! »

Elle ne pouvait pas l’atteindre. Même si tout ce qu’elle avait besoin de faire était de l’égratigner, ce petit peu semblait si loin devant elle. Ayase avait été étonnée par Ikki qui, en dépit d’être dans une position défavorisée, avait bloqué toutes ses attaques en employant des techniques qui utilisaient seulement les poignets.

Comme prévu... du chevalier qui avait même été par certains surnommé le Roi de l’Épée sans Couronne. Il ne la laisserait pas gagner facilement. En outre, Ikki s’était levé tout en bloquant la pluie de frappes.

« Haa ! » cria Ikki.

« Le concurrent Kurogane, tout en bloquant les frappes d’épée de son adversaire dans cette position, vient de se lever et il a finalement effectué une contre-attaque contre son adversaire ! » déclara Isogai.

Il lui lança une large et grande frappe en visant la tête.

Ce n’était pas le style d’Ikki de frapper avec seulement sa force, mais c’était une partie de son plan.

― Ce n’était pas du tout une contre-attaque comme l’avait dit le commentateur.

Même s’il était capable de faire un retour dans le match, le rythme qu’il avait perdu, car il avait reçu tant d’attaques dans cette position désavantageuse ne reviendrait pas si simplement. Ikki voulait simplement créer une certaine distance entre eux, et donc, il avait fait une large attaque. Si son adversaire esquivait, ceci aurait évidemment augmenté la distance entre eux et même si l’adversaire avait reçu l’attaque, il serait encore affecté à cause de la puissance de la frappe et la distance serait quand même créée entre eux.

Cela serait avantageux pour Ikki, peu importe laquelle des deux situations serait choisie par elle. Il s’agissait d’une attaque effectuée avec un plan en tête. Cependant, Ayase avait lu le plan derrière cette attaque !

Maintenant ! pensa-t-elle.

Elle lisait ses mouvements et comprit que c’était une occasion unique de gagner. Le style Ayatsuji à lame unique d’Ayatsu était une école qui se spécialisait dans la contre-attaque par déviation.

Il est donc normalement impossible pour quelqu’un de mon niveau de réellement contrer une frappe d’un Kurogane-kun sérieux, pensa-t-elle.

La maîtrise à l’épée d’Ikki était trop élevée. Si elle avait témérairement essayé de faire un geste, elle serait celle qui se brûlerait les ailes.

Mais l’attaque qu’il venait de faire était une tout autre chose.

Cette attaque intimidante était juste là afin gagner une certaine distance contre un adversaire trop proche. Bien qu’elle fût violente et brutale, elle n’avait pas cette agilité et cette précision qui caractérisait toutes les attaques d’Ikki.

Si c’est face à cette attaque, alors même moi je peux la contrer, pensa-t-elle.

En un instant, elle avait décidé d’agir. Ayase prépara Hizume et plaça sa lame vers l’extérieur afin de pouvoir procéder à son attaque. En même temps qu’elle faisait ça, Ayase avait mis de la force dans ses jambes et avait déplacé son corps vers l’avant, visant à effectuer une contre-attaque. Elle passa devant Ikki dont le haut du corps était à son niveau et elle frappa avec Hizume en visant le torse non protégé d’Ikki.

Je l’ai eu ! pensa-t-elle.

Ayase avait acquis une confiance certaine dans ce jugement.

Mais..., plutôt que d’avoir la sensation de couper la chair abdominale, ce qu’elle ressentit à ce moment-là fut une résistance comme si elle avait frappé quelque chose de dur.

Il a pu bloquer mon attaque ! Comment !? pensa-t-elle.

Même si elle avait glissé sa lame sur le côté, comment avait-il été en mesure de se protéger dans ce moment-là ?

Et la réponse était dans la main d’Ikki.

Il avait bloqué la contre-attaque d’Ayase en utilisant la poignée d’Intetsu.

« Oooooooo ! Au moment où nous pensions qu’il était contré, le concurrent Kurogane a bloqué la contre-attaque avec la poignée de son épée ! Quelle parade incroyable ! » s’exclama Isogai.

« Kurogane-kun a utilisé la même défense dans sa bataille simulée contre Stella-chan. Le blocage d’attaques qui ne pouvait pas être réalisé avec la lame est fait avec la poignée de l’épée. Une défense qui utilise à la fois la lame et la poignée. Comme toujours, il est toujours aussi inexpugnable lorsqu’il se bat au corps à corps, » déclara Yuuri.

... Merde ! Maintenant que j’y pense, Kurogane-kun peut également bloquer de cette manière si étrange... ! pensa Ayase.

Face à l’explication d’Oreki, Ayase fit claquer sa langue. Quel étonnant pouvoir de concentration ! Mais pourquoi était-il capable de maintenir une telle concentration alors même qu’il avait perdu son sang-froid... ?

« Hein !? » s’exclama Ayase.

En y réfléchissant, Ayase, qui venait de tourner sa tête afin de voir l’expression d’Ikki, fut stupéfaite.

Son expression ne contenait même pas un atome de colère ou d’impatience qu’il affichait au début du combat. Ikki avait totalement repris son sang-froid. Il regardait Ayase avec des yeux si tranquille qu’il rappelait une fontaine qui ne créait pas la moindre ride.

Ceci ne peut pas être... Ai-je été attiré dans... !? pensa Ayase.

Ayase réagissait immédiatement face aux frissons qui venaient d’apparaître dans le dos. Elle avait comme décollé du sol afin de gagner une distance considérable par rapport à la zone d’attaque d’Ikki. Elle se plaça ensuite sur ses gardes en pensant qu’une attaque de sa part suivrait. Mais Ikki ne l’avait nullement poursuivi. Ayase se tenait debout à cet endroit, mais aucune attaque n’arriva. Elle pensait qu’elle avait compris de travers ou peut-être qu’elle était excessivement prudente.

Quoi qu’il en soit, on était de retour à la case départ, pensa-t-elle.

Il lui restait encore beaucoup de pièges. Elle ne souhaitait pas une bataille prolongée, mais cela n’aurait pas de sens si elle allait dans une bataille décisive pour seulement se faire mordre par lui.

Comme elle l’avait pensé, elle devait être plus prudente pour le prochain ―.

« ... Je suis content, » déclara Ikki.

En ce moment, le samouraï maniant un katana noir, et qui était son adversaire, soupira comme s’il était soulagé de quelque chose.

« Hein !? » s’exclama Ayase.

Content de quoi ? À propos de quoi ? Alors qu’elle avait augmenté la distance entre eux ? Ayase essayait de réfléchir à la signification de ces paroles.

« Comme je m’y attendais. Ayatsuji-san, vous êtes une personne juste telle que je le pensais, » déclara Ikki.

Ses pensées se figèrent face au sourire d’Ikki qui était rempli de bonheur.

***

Partie 9

Il y avait une femme qui affichait un doux sourire en entendant les paroles d’Ikki. Elle était sa professeur principale et elle était aussi l’une des commentatrices et superviseuses de ce match. Il s’agissait d’Oreki Yuuri.

Ce matin, elle écoutait Ikki en tant que professeur principale alors qu’il donnait les raisons derrière le fait qu’il avait endommagé la propriété de l’école.

« Sensei, lors du match que vous superviserez aujourd’hui, mon adversaire va sans aucun doute tricher, » déclara Ikki.

« Mais... !! » s’exclama Oreki.

Oreki avait renversé son café et son nez avait commencé à saigner face à cette soudaine révélation.

« Quoi !? Hein !? Je vais maintenant faire arrêter mon saignement de nez. En attendant, s’il vous plaît, expliquez-vous ! » déclara Oreki.

À ce moment-là, Oreki avait pu entendre la totalité de ce qui concernait l’incident qui s’était déroulé entre Ayase et Ikki et de ce qui s’était déroulé la nuit dernière. Il y avait également le fait qu’Ayase avait appelé Ikki. Et après l’avoir appelé, le fait qu’elle avait sauté du toit afin de réduire la force d’Ikki. Et il avait aussi paré de la façon dont il avait brisé le bâtiment de l’école en utilisant sa capacité pour la sauver.

« Un... une telle chose est-elle vraiment arrivée... ? » demanda Oreki.

Si cette histoire était vraie alors ce serait un carton rouge automatique. Une expulsion de l’école serait un peu exagérée, mais cet acte la disqualifierait certainement des matchs de qualification.

« Mais comment savez-vous qu’elle va tricher au cours de ce match ? » demanda Oreki.

« ... Quand elle a coupé la clôture, elle ne faisait rien. Mais à ce moment-là, je suis certain d’avoir entendu le son d’une longue épée. Ainsi, en déduisant de ce que j’ai pu voir là-bas, et même si je ne connais pas le mécanisme exact derrière, je pense que la capacité d’Ayatsuji-san est de positionner les frappes à divers endroits. Ces frappes peuvent être déclenchées à l’instant choisi. Si elle possède ce genre de capacité, alors cela ne sera pas une erreur de supposer qu’elle va probablement aller placer des pièges dans toute l’arène du sixième terrain d’entraînement où le match va avoir lieu aujourd’hui. Après tout, elle a essayé de simuler un suicide pour tuer mon atout. Et je suis sûr qu’elle utilisera tous les moyens nécessaires pour me vaincre au cours de ce match, » déclara Ikki.

« Bien sûr, pour quelqu’un qui a déjà fait une telle chose, je ne pense pas qu’elle utilisera le fair-play dans un match si essentiel... Mu mu mu ~, mais une tentative de suicide et d’obstruction... en fait, tout cela est déjà de grands problèmes que vous avez face à vous, » déclara Oreki.

« Mais avec mon seul témoignage, ça ne compte pas comme une preuve, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Tout à fait. Mais Sensei fait confiance à Kurogane-kun. Mais en raison de ma position, je ne pourrai pas agir avec juste ce témoignage. Mais, j’ai pu obtenir une vue d’ensemble. Sensei sera donc à l’affût. Si je trouve des signes de tricherie, je vais immédiatement arrêter le match. Alors, vous pouvez vous détendre maintenant, Kurogane-kun, » déclara Oreki.

« Non, s’il vous plaît, n’annulez pas le match pour jeu déloyal, » demanda Ikki.

Le sang avait alors jailli du nez d’Oreki. Oreki, tout en étant anémique et extrêmement étourdie, avait bloqué son nez avec des mouchoirs avant de demander à Ikki. « Hein !? Quoi ? Que voulez-vous dire par là ? Je ne comprends absolument pas ce que vous dites !? Mais dans ce cas, pourquoi m’en avez-vous parlé, ici et maintenant ? »

 

 

« Si vous m’interrogez sur la raison pour laquelle j’ai cassé la propriété de l’école, je n’aurais pas eu d’autre choix que de vous le dire, » déclara Ikki. « De plus, même si vous n’entendiez pas cela de moi, vous auriez probablement remarqué la tricherie d’Ayatsuji-san et quand vous l’auriez fait, vous auriez immédiatement arrêté le match. Mais... je ne veux pas que vous arrêtiez le match. »

« Pourquoi !? S’il y a vraiment une faute, Kurogane-kun, vous gagnerez par défaut en raison du forfait d’Ayatsuji-san. Vous comprenez parfaitement combien il est important de gagner tous les matchs dans ces matchs de sélection représentatifs, n’est-ce pas ? » demanda Oreki.

« Oui. Si je ne reste pas invaincu, je ne serai probablement pas choisi en tant que l’un des représentants, » déclara Ikki.

« Oui, pour être franche, avec votre situation, si vous n’obtenez pas une victoire complète, vous ne serez pas choisi comme représentant. Vous comprenez cela et pourtant vous voulez que je n’annule pas le match pour cette tricherie ! » déclara Oreki.

« Oui, s’il vous plaît, Sensei, » répondit Ikki.

Oreki ne pouvait pas le comprendre, parce qu’Ikki devrait avoir plus que quiconque envie d’obtenir la victoire. Oreki connaissait Ikki à partir du moment où il avait passé son examen d’entrée, puisqu’elle avait été la responsable de son examen d’entrée. Elle n’avait jamais vu un étudiant avec une détermination aussi forte et envie d’atteindre son but plus forte que celui d’Ikki.

Oreki était très attristée parce que quelqu’un comme lui avait gaspillé une année entière à cause de l’irrationalité du monde des adultes. Puis, le système scolaire avait changé et il avait finalement obtenu cette année une chance égale. Il devrait vouloir gagner même s’il devait utiliser des méthodes sournoises. Malgré cela, pourquoi avait-il baissé la tête pour quelqu’un qui contre lui avait brisé le tabou ultime en tant que chevalier ?

« ... pourriez-vous me donner votre raison ? » demanda Oreki.

« Parce que je veux croire, » répondit Ikki.

« ... Vous voulez croire ? » demanda Oreki.

« Oui... J’ai beaucoup réfléchi à cela à partir du moment où je l’ai rencontrée au cours de cette nuit, » répondit Ikki. « Comme un ami me l’a dit, si je coupe mes liens avec elle ici et maintenant, je vais certainement gagner le match en raison de son jeu déloyal. Mais serait-ce vraiment la bonne chose à faire ? J’y ai réfléchi sans arrêt, mais je n’ai pas pu trouver une réponse... mais j’ai clairement compris une chose. »

« Et qu’est-ce que c’est ? » demanda Oreki.

« Mes sentiments sont que je ne veux pas couper les liens avec elle... C’est pourquoi je veux croire jusqu’à la fin qu’Ayatsuji-san a été acculée par quelque chose et à cause de cela, elle s’est elle-même perdue de vue, » déclara Ikki.

Ikki le savait déjà. Chaque fois qu’elle se rapprochait de l’épée de son père même si c’était d’un millimètre, elle se mettait à agir joyeusement comme une petite enfant. Ikki connaissait le sourire d’Ayase. Les paroles d’Ayase disant qu’elle aimait ses mains qui étaient devenues rugueuses en brandissant un shinai. Il ne pouvait pas croire que tout cela soit un mensonge.

« C’est pour ça que j’ai décidé cela. Je croirais à l’Ayatsuji-san habituelle et non pas à celle que j’ai vue hier soir, » déclara Ikki.

Quand les gens étaient désespérés, ils deviennent aveugles vis-à-vis de ce qu’ils pensent, au point où ils se perdent eux-mêmes de vue. Ikki le savait parce qu’il l’avait lui-même expérimenté dans le passé. Et la seule chose qui pouvait sauver des personnes comme ça était les paroles de quelqu’un qui tenait à eux.

C’est pourquoi, si Ayase était comme lui, qui à l’époque ne pouvait entendre les cris de son propre cœur parce qu’il était trop désespéré, alors...

« Je veux l’aider. C’est pourquoi, Sensei, permettez-moi d’avoir cette dernière chance afin de confirmer ses véritables intentions, » déclara Ikki.

... Bon sang !, il n’y a pas un chevalier qui pourrait refuser après avoir entendu quelque chose comme ça.

Soyez toujours du côté de la justice. Soyez honnête même contre votre ennemi. Le moi idéal que tout le monde visait en voulant être le chevalier de leurs rêves.

Oreki était également ainsi, c’est pourquoi elle avait accepté la demande d’Ikki. Bien sûr, elle avait vu à travers la tricherie d’Ayase au premier coup d’œil, mais elle n’avait pas annulé le match, parce qu’elle avait décidé de laisser le match et le cœur de la fille entre les mains de son jeune élève.

Elle n’interviendrait pas. Oreki surveillait Ikki en restant silencieuse.

Aidez-la, votre précieuse amitié...

***

Partie 10

Pour être franc, tout était dans la paume de la main d’Ikki dès le début. Il savait déjà qu’il y avait des pièges se trouvant un peu partout dans l’arène. Il avait déjà vu ceci par le simple fait qu’elle ne voulait pas faire prolonger ce duel. Il s’agissait de la raison pour laquelle Ikki avait sauté en accord avec sa propre volonté vers ces frappes placées à l’avance afin de la faire passer à l’offensive, visant ainsi à faire avancer ce duel vers une bataille décisive.

Tout cela... c’était pour pouvoir parler avec Ayase par l’intermédiaire de leurs épées et non pas de paroles.

J’aurais dû le faire dès le départ, pensa-t-il.

Ikki sourit amèrement face à sa propre sottise.

Eh oui ! C’était vrai ! Il n’y avait aucune chance qu’un homme comme lui, qui ne pouvait même pas reconnaître les sentiments de la personne la plus proche de lui, sa petite-amie, pendant tout un mois, puisse comprendre Ayase avec seulement des paroles. En fin de compte, il n’avait que l’épée comme recours. Il ne pouvait comprendre les véritables sentiments des autres que par l’épée.

Mais maintenant, et cela avec une certitude, Ikki voyait les vrais sentiments d’Ayase.

« Je suis heureux... Comme je m’y attendais, Ayatsuji-san, vous êtes comme je vous avais imaginé, » déclara Ikki.

« ... Que voulez-vous dire par là ? » demanda Ayase.

« Je vais vous le dire ! Vous n’êtes pas quelqu’un qui pourrait agir comme si rien ne s’était passé après avoir fait quelque chose de mal, » déclara Ikki.

« ... Je me demandais bien ce que vous me diriez... Hahaha. Après avoir été battu à plate couture, vous devez certainement avoir perdu votre bon sens pour pouvoir dire ces sottises. N’est-ce pas un peu trop là ? Quoi qu’il arrive, n’êtes-vous pas trop gentil ? » demanda Ayase.

Ayase regarda droit dans les yeux d’Ikki. Elle parlait avec son ton méprisant de la même manière qu’elle l’avait fait sur le toit la nuit dernière. Mais...

« Ce n’est pas des sottises, » déclara Ikki.

Ikki ne serait plus trompé par cette fausse expression, parce que les épées ne mentaient jamais.

« Votre jeu d’épée, votre positionnement, votre rythme, votre respiration, chacune de ses choses sont gâchés en vous, » déclara Ikki. « Vous avez oublié ce que je vous ai enseigné. Mais en plus, vous n’êtes même plus capable d’exécuter ce que vous saviez déjà avant. Même l’exécution de la contre-attaque, qui est normalement votre spécialité, était devenue fragile. C’est pourquoi elle a été parée avec une telle facilité. Vous ne pouvez pas tromper votre âme, et cela, peu importe combien vous essayez de vous faire passer pour une méchante dans votre tête. La maîtrise de l’épée est composée du cœur, de la technique et du corps. Il n’y aura pas de réelle puissance dans une épée si votre cœur hésite... Ayatsuji-san, vous êtes une personne fière, plus que vous ne le pensez vous-même. »

« Il n’y a rien de tel ! » cria Ayase.

Face aux déductions d’Ikki, Ayase augmenta soudainement le volume dans sa voix.

« Je n’hésite pas ! Je l’ai expérimenté il y a deux ans ! Peu importe la fierté avec laquelle vous vous battez, » déclara Ayase. « Si vous perdez, alors tout sera fini ! Il n’y a aucun sens dans de simples mots qui n’apporteront aucun résultat ! Parce que vous ne pouvez pas protéger si vous ne gagnez pas ! C’est pourquoi je vais utiliser tous les moyens nécessaires afin de gagner ! Peu importe les méthodes que je dois utiliser, je vais gagner et tout reprendre ! »

Plutôt que d’être une réfutation contre Ikki, c’était des mots destinés à elle-même se persuader. Ikki l’avait compris. En devenant désespérée, elle fermait ses oreilles face aux cris de son cœur. Tout comme ce qui s’était déroulé dans son passé.

« ... Alors, il ne me reste pour moi qu’une chose à faire, » déclara Ikki.

C’était de lui permettre d’entendre le cri de son propre cœur. C’était maintenant la seule chose à faire. C’est pourquoi Ikki avait pointé la pointe d’Intetsu vers Ayase.

 

« Avec ma plus grande faiblesse, je vais vous faire retrouver votre fierté. » Ainsi, avait-il déclaré ces mots dans l’arène.

***

Partie 11

« Ho ! Le concurrent Kurogane vient d’abaisser le haut de son corps ! Tout comme au début, il s’agit d’une position d’attaque ! Même après avoir reçu ces mystérieuses attaques, il n’y a aucun signe de nervosité présente sur son visage ! Le Pire planifie d’attaquer ! Ceci veut-il dire qu’il a déjà vu à travers ces mystérieuses attaques ? » déclara Isogai.

Ayase avait immédiatement réagi face à cette action. Elle recula pour ainsi se retrouver plus loin de lui. Sa réaction était calme, mais son esprit était grandement décomposé.

Je suis dans le tort !? Le cri de mon cœur !? pensa-t-elle. Quel genre de jacassement est-ce ? Il n’y a aucun moyen qu’une telle chose soit possible. Peu importe ce que je dois faire, je dois juste reprendre le dojo pour pouvoir ainsi soulager mon Père !

Elle ne chancelait pas. Elle ne cherchait nullement à se tromper. Ikki essayait juste de l’égarer. Ayase s’était persuadée de force à l’aide de ces mots et avait essayé d’éviter d’y penser trop profondément.

... Si vous parlez autant, alors très bien. Je vais terminer ce match avec la même erreur dont vous venez de parler ! pensa-t-elle.

La distance qu’elle avait créée par sa marche arrière était de trente mètres. Et entre les deux combattants se trouvait le champ de mines de frappes invisibles. Au début, elle avait entièrement mémorisé la vitesse de charge d’Ikki. La prochaine fois, elle sera capable d’activer la Marque dans le Vent avec un minutage encore plus létal !

« Alors, Ayatsuji-san, j’arrive, » déclara Ikki.

À ce moment exact, Ikki leva le haut du corps et courut en avant à pleine puissance !

Maintenant ! pensa-t-elle.

Face à cet acte, Ayase avait libéré les coupures de la Marque dans le Vent qui se trouvait en face d’Ikki. L’espace dans cette zone s’était soudainement ouvert comme si elle était un grand nombre de guillotines du vide qui coupait tout ce qu’elle touchait.

Il ne sortirait pas avec une simple égratignure si cela le touchait. Mais...

« Quoi... !? » s’exclama Ayase.

Le corps d’Ikki Kurogane s’était précipité vers elle telle une balle. C’était incomparable vis-à-vis de la vitesse qu’il eût affiché au début du combat et il avait esquivé la lame d’Ayase avant même que le vide ne s’ouvre... Cette super-vitesse était la même qu’Ittou Shura !

« Quelle vitesse ! Le concurrent Kurogane utilise finalement son atout, Ittou Shura ! » déclara Isogai.

Co-Comment !? Sa carte maîtresse aurait dû être scellée... ! pensa-t-elle.

La voix d’Oreki atteignit une Ayase déconcertée.

« Eh bien ! Ce n’est pas Ittou Shura..., » déclara Oreki.

« Hein ? Est-ce vrai, Madame Oreki ? » demanda Isogai.

« Il agit en ce moment avec le même pouvoir que tout le monde possède. Il accélère uniquement en émettant son mana dans son corps, » déclara Oreki.

Émission de mana ! pensa-t-elle.

Ayase réalisa son erreur en entendant ces mots.

L’émission de mana était la libération de son mana afin d’accélérer et s’améliorer soi-même. Il s’agissait d’une technique d’amélioration que beaucoup d’autres Blazers utilisaient inconsciemment. Bien sûr, Ayase l’avait également utilisée.

« À la différence des autres étudiants, Kurogane-kun n’a pas beaucoup de mana, » déclara Oreki. « Donc, s’il l’utilise comme ça, il manquera de mana après l’avoir utilisée plus d’une ou deux fois. C’est pourquoi normalement, il ne l’utilise jamais. Mais, “ne pas l’utiliser” est différent de “ne pas être en mesure de l’utiliser”. Il ne peut probablement pas, pour une raison inconnue, utiliser Ittou Shura cette fois-ci. C’est pourquoi je pense qu’il utilise cela en tant que remplacement. »

Comme l’avait dit Oreki, « ne pas l’utiliser » était différent de « ne pas être en mesure de l’utiliser ». Normalement, Ikki « ne l’utilise pas » parce qu’il n’avait pas beaucoup de mana. Mais, maintenant que la quantité de mana requise pour utiliser Ittou Shura ne sera pas récupérée à temps, il n’avait pas de raison de ne pas utiliser l’émission de mana afin de se renforcer. C’était pourquoi il l’avait maintenant utilisée. En libérant tout son mana présent en lui, bien qu’il le faisait pour un unique usage, il était capable de produire une vitesse qui n’était pas inférieure de beaucoup vis-à-vis de celle produite par Ittou Shura !

J’étais trop préoccupée par Ittou Shura ! pensa-t-elle.

Quelle erreur fatale ! Ikki était déjà arrivé à une distance où son épée pouvait la couper en utilisant un seul pas super-rapide.

La Marque dans le Vent n’arriverait pas à le faire à temps.

Elle était totalement déjouée mentalement.

Cependant, ce n’était certainement pas la fin !

Il avait brisé son périmètre de défense. Elle ne pouvait pas éviter l’affrontement des épées. Mais seulement pour une unique passe d’armes, elle devrait résister lors de cet affrontement avec tout ce qu’elle avait et ainsi pouvoir augmenter la distance entre eux ! Ainsi, le mana d’Ikki serait épuisé. Il ne serait plus capable d’effectuer un démarrage comme celui d’une balle comme il venait de faire.

Ma chance de gagner existe encore maintenant ! Je dois à tout prix résister lors de cet affrontement ! pensa-t-elle.

Ayase avait frappé avec Hizume tout en criant intensément et elle avait frappé Ikki qui était devant ses yeux...

 

Cette lame passa à travers l’air vide se trouvant devant elle.

 

« ―Hein... !? » s’exclama-t-elle.

Ikki était, bien sûr, devant ses yeux...

Le coup d’Ayase, frappé de toute sa force, avait seulement effleuré la pointe du nez d’Ikki, alors qu’il courait vers elle. Elle ne l’atteignit pas. Avait-elle mal calculé la distance entre eux ? Non. Ikki était certainement à portée de son épée.

Ayase était étourdie. Elle ne comprenait plus ce qui se passait. Mais cette confusion n’était pas sans signification. Il s’agissait de l’une des techniques originales qu’Ikki Kurogane possédait, une technique rivalisant avec la septième épée secrète, Raikou. Avec un jeu de jambes bien spécifique, il créait une image rémanente juste devant lui tout en se déplaçant pour ainsi rendre confuse la distance entre lui et son adversaire.

 

« Quatrième épée secrète — Shinkirou [1], » déclara Ikki.

 

À ce moment, la lame d’Intetsu frappa avec toutes ses forces pour trancher à travers l’air et Ayase.

Notes

  • 1 Shinkirou, 蜃気狼 : « Le Mirage du Loup »

***

Partie 12

« C’est fini ! L’attaque de l’attaquant Kurogane a été couronnée de succès ! » déclara Isogai.

En entendant cette voix qui se détacha clairement de la scène, le public, aussi, s’était levé avec vigueur.

« La concurrente Ayase est tombée à terre ! Mais elle ne saigne pas... ! Que se passe-t-il... ? » demanda Isogai.

« *Toux, toux*... Oui, c’est parce qu’il a changé son Dispositif pour prendre sa Forme Illusoire à l’instant juste avant le moment où il allait la frapper, » expliqua Oreki.

« Alors, est-ce que cela signifie qu’elle n’a été qu’un peu plus épuisée et qu’elle n’a pas nécessairement reçu un coup fatal ? » demanda Isogai.

« Oui, c’est exact, » répondit Oreki.

« Mais pourquoi a-t-il fait une telle chose ? Cela signifie-t-il qu’il ne veut pas blesser les femmes ? » demanda Isogai.

« Ce n’est nullement le cas. Dans le passé, j’ai déjà été frappé par lui. Il est plus probable que dès le début, il cherchait simplement à la fatiguer... parce que cette fois-ci, la victoire n’est pas le seul but de Kurogane-kun. » Oreki murmura cela tout en regardant l’arène.

L’Ayase déchue tentait de se lever en mettant plus de force dans ses membres. Ayase, tout en tremblant, leva la tête et jeta un regard furieux vers Ikki qui se tenait devant elle.

« ... Qu’est-ce que vous... essayez de faire ici... ? » demanda Ayase.

« À propos de quoi ? » demanda Ikki.

« Ne jouez pas à l’idiot... ! Pourquoi ne m’avez vous pas tranché... !? » demanda Ayase.

« Car je ne suis nullement obligé de le faire. Ayatsuji-san, vous ne pouvez déjà plus vous battre, » répondit Ikki.

Il se moque de moi... ! pensa-t-elle.

Il avait été compatissant envers elle. En pensant à cette action comme une insulte, Ayase se mit à fléchir ses membres. On ne recevait aucun dommage physique si l’on était coupée par un Dispositif sous sa Forme Illusoire. Seule son endurance serait épuisée. Ayase avait confiance quant à son endurance, au point où elle pouvait facilement suivre Ikki et Stella lors de leurs courses matinales. Une fatigue de ce niveau ne signifiait rien pour elle.

« ... Hein !? » s’exclama-t-elle.

C’était ainsi que cela aurait dû être... mais elle ne pouvait sentir aucune force dans son corps.

« ... Pourquoi... ? » demanda-t-elle à elle-même.

Elle devait se lever. Elle devait gagner ce combat, ou bien tout cela serait fini. Elle ne pourrait plus jamais sauver son père... Pourquoi pourquoi ?

Mon cœur... était-il si froid ? se demanda-t-elle.

Son cœur ne bougeait plus. Elle ne pouvait sentir son esprit combatif s’élever en elle, une fois de plus, pour ainsi pouvoir rassembler le reste de sa force.

Ayase le réalisa en constatant ce fait. Que même son âme rejetait une telle lutte qui ne s’enorgueillissait pas d’elle.

Je vois... C’est donc ça le cri de mon cœur... pensa-t-elle.

Lorsque les personnes étaient acculées, elles ne pouvaient que se relever parce qu’elles avaient de l’orgueil dans leur cœur. C’est pourquoi elles pouvaient encore le faire ! Et c’est pour cela qu’elles le faisaient. Elles n’abandonnaient pas. Elles s’encourageaient de cette manière.

Au début, Ayase aussi le faisait. Peu importe les difficultés liées, à l’entraînement, peu importe à quel point ses mains avaient des cloques, elle avait été capable de supporter tout cela parce qu’elle avait sa fierté alors qu’elle brandissait l’art de l’épée d’Ayatsuji.

Mais... pour l’Ayase qui avait rejeté cette même fierté...

« ... C’est donc vraiment comme vous l’aviez dit, » déclara-t-elle.

Elle n’avait plus la force de se lever.

« ... J’ai perdu, » déclara Ayase.

***

Partie 13

« Wôw, il y a le signe d’un abandon de la part de la concurrente Ayatsuji ! » déclara Isogai. « Le match se termine avec cela ~~ ! Comme prévu, c’était Le Pire, le prétendant Kurogane, qui a gagné cette rencontre ! Avec cette victoire, le prétendant Kurogane possède maintenant onze victoires consécutives ! Les onze victoires consécutives qu’il a gagnées en battant des personnes célèbres comme Le Chasseur et la Grande Coureuse ! Nous pouvons maintenant le dire avec confiance qu’il sera l’un des représentants pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! »

Jetant un coup d’œil sur les acclamations excitées du public, Ayase laissa échapper un rire sec.

« C’est vraiment super... j’ai oublié de l’abandonner, je ne pouvais même pas maintenir cela..., » déclara Ayase.

Les mots qui sortaient de sa bouche étaient censés être un ricanement concernant son propre cœur.

Mais, ce ricanement...

« Vous n’êtes certainement pas ainsi, » déclara Ikki en rejetant les paroles d’Ayase.

« Hein... !? » s’exclama-t-elle.

« Vous vous êtes vous-même trompée. Vous vous êtes mise en échec et finalement, vous avez perdu de vue votre véritable vous. Mais vous n’avez pas encore jeté tout ce qui vous caractérise. C’est cela votre force, Ayatsuji-san, » déclara Ikki tout en tendant la main vers une Ayase déchue. « Ayatsuji-san, s’il vous plaît dites-moi... ce qui vous a été enlevé par ce Mangeur d’Épées ? Qu’est-ce qui vous a poussé aussi loin de vous-même ? »

« Que comptez-vous faire après avoir entendu quelque chose comme ça... ? » demanda-t-elle.

« Je vais aller le récupérer, » déclara Ikki.

Il n’y avait même pas la moindre hésitation ou le moindre mensonge dans ces paroles. Si Ayase comptait sur lui, Ikki se battrait pour elle sans aucune hésitation. Elle le comprenait et c’était précisément parce qu’elle le comprenait qu’elle avait dit... « ... Je ne peux pas vous le dire, parce que cela n’a après tout rien à voir avec vous, Kurogane-kun. »

Elle ne pouvait pas le laisser se battre contre un tel monstre. Elle ne pouvait pas permettre à un homme si gentil de se blesser à cause d’une personne méchante comme elle.

Mon Père est déjà bien suffisant. Je ne peux pas laisser une telle chose lui arriver, pensa-t-elle.

C’est pourquoi Ayase cachait tout. Mais...

« Dans ce cas, je vais juste enquêter sur la question, » déclara Ikki.

« Hein !? » s’exclama Ayase.

« Je vais procéder à une enquête approfondie vous concernant en vous suivant et en faisant des recherches sur vous, » déclara Ikki.

« Q-Qu’est-ce que vous dites..., » demanda Ayase

« Je vais chercher partout et ainsi tout savoir ce qui vous concerne. Ayatsuji-san, vous aussi, vous m’avez traqué avant ça. Donc nous serons égaux avec cela. Je n’ai donc aucune raison d’écouter vos plaintes, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

C’était incompréhensible. Qu’entendait-il avec son « nous serons égaux avec cela »... ? Cela n’était pas quelque chose qui allait équilibrer la dette, ceci allait juste l’augmenter.

« ... pourquoi... ? » demanda Ayase.

Ayase ne put s’empêcher la présence d’un tremblement dans sa voix. Elle ne pouvait pas arrêter les misérables larmes de coulée de ses yeux.

« Même si je vous ai trahi, Kurogane-kun... Même si j’ai fait des choses si horribles... Pourquoi... essayez-vous de m’aider ? » demanda Ayase d’une voix tremblante.

La réponse d’Ikki fut remplie de clarté. « Je n’ai pas besoin d’une raison pour essuyer les larmes d’une de mes amies. »

« ... ! »

Pendant un instant, dans les yeux d’Ayase, la silhouette d’Ikki se superposa à celle de Kaito. La silhouette de son père qui avait grimpé sur la scène de la bataille pour l’amour de son apprenti. Ikki était identique à lui. Même s’il était humilié ou raillé, il ne sortirait pas son épée pour des choses banales comme celles-là. Mais si ses précieux camarades étaient blessés, il n’hésiterait pas à dégainer son épée.

Ah... Oui, c’est donc ainsi..., pensa-t-elle.

Depuis quand l’avait-elle perdue ? C’était la silhouette qu’elle avait si mal poursuivie afin de récupérer ce dojo. Ayase regarda ses propres mains. Il s’agissait des mains blasées qui ne pouvaient pas être considérées comme jolies, même si c’était dit comme de la flatterie. Tout comme son père et Ikki, c’étaient les mains d’un épéiste.

C’est juste, je voulais juste être un épéiste comme mon Père. C’est pourquoi j’ai brandi l’épée. Pensa-t-elle.

Elle avait été confrontée à la force emplie de violence de Kuraudo juste une fois et avait perdu de vue d’elle-même dans l’impatience d’essayer de récupérer le dojo. Où était sa fierté, Ayase avait fini par s’en souvenir et cela lui fit serrer les mains avec force.

À ce moment, le cœur d’Ayase finit par se décider.

« ... Kurogane-kun... s’il vous plaît, aidez-moi... ! » demanda Ayase.

La chose qu’elle devait faire maintenant n’était pas d’aller à l’encontre des enseignements de son père et de trahir sa propre fierté. Elle devait plaindre d’elle-même comme une demoiselle en détresse et elle devait agir afin de demander à ce doux garçon, mais fort, afin d’avoir son aide et après ça, elle devait croire en sa victoire.

C’est pourquoi Ayase prit la main tendue d’Ikki.

« Je voulais juste entendre ces mots, » après avoir déclaré ces mots, Ikki sourit comme s’il était vraiment heureux et serra fortement la main d’Ayase.

***

Chapitre 4 : Bataille Décisive, Le Chevalier Raté VS Le Mangeur d’Épées

Partie 1

Nous nous trouvions à minuit, le même jour où Ikki avait combattu Ayase. Dans la clairière de la forêt où Ikki s’entraînait habituellement, on pouvait voir une unique silhouette. Cette silhouette frappait dans le vide à l’aide d’un Katana luisant faiblement sous le clair de lune.

Une nuit sans vent, mais le bruit de la lame tranchant dans le vent pouvait être entendu. Il s’agissait d’une belle forme d’entraînement, comme si cette silhouette dansait.

Mais ce mouvement s’arrêta brusquement.

« Stella ? » demanda Ikki.

Cette silhouette... Ikki Kurogane se tourna vers l’entrée de la clairière tout en essuyant sa sueur. Il avait ressenti une présence. Comme on pouvait s’y attendre, une jeune fille aux cheveux brillants et rougeoyants se tenait là. Il s’agissait de Stella Vermillion.

Elle fronça un peu les sourcils, mais demanda en toute franchise. « Tu es encore là ? Si tu ne fais pas plus attention, ceci va affecter la bataille de demain. »

La bataille que Stella mentionnait était le duel contre Kuraudo. Après le match d’Ikki contre Ayase, Ikki et Stella avaient tous deux pu entendre toute l’histoire. Du début jusqu’à la fin ainsi que ce qui s’était produit il y a deux ans.

Et également la manière dont Kaito Ayatsuji, le Dernier Samouraï, avait été vaincu.

Et après avoir entendu tout cela, Ikki avait promis avec fermeté à Ayase qu’il se battrait demain contre Kuraudo pour récupérer le dojo. Demain... une bataille encore plus dure que celle d’aujourd’hui pourrait se dérouler. Alors maintenant, la décision la plus sage serait de se reposer. Ikki l’avait également compris, mais il ne pouvait pas se calmer.

« ... Est-ce un choc ? » demanda Stella.

« Eh bien ! Oui... Pour moi, Kaito-san a toujours été quelque chose comme une idole, » déclara Ikki.

Pour Ikki qui avait été abandonné par les adultes de la maison Kurogane, les personnes comme Kaito avaient été équivalentes à un maître à l’épée. En regardant ces matchs, il avait analysé, volé et pratiqué leurs techniques à maintes reprises. C’était quelque chose qui était devenu le fondement de l’actuel Ikki. Donc entendre les événements présents dans le passé d’Ayase avait été un choc pour lui. Affaibli par la maladie, dans un match sans magie... en d’autres termes, dans un match non pas entre des chevaliers, mais entre épéistes, il avait été unilatéralement battu.

« Comme prévu, Kurashiki-kun n’est vraiment pas une chiffe molle, » déclara Ikki.

« Es-tu nerveux ? » demanda Stella.

« ... Oui, car après tout, il est un adversaire très difficile, » déclara Ikki

Kurashiki Kuraudo, l’Atout de l’Académie Donrou était un étudiant de troisième année. Il avait été dans les huit meilleurs du dernier festival. Des informations sur un personnage comme lui pourraient être facilement trouvées si elles étaient recherchées. Son Dispositif était Orochimaru [1], une lame-scie blanche avec la capacité d’étendre sa longueur. Il avait tué le sens du mot « distance ». Il pouvait frapper son adversaire avec une attaque avec une vitesse proche de celle d’une balle, et cela même à une longue distance et même si cela était esquivé, il pourrait encore frapper toute l’arène. Si son adversaire venait au corps à corps, il pourrait faire rétrécir Orochimaru en une épée courte et submerger son adversaire avec un barrage rotatif.

La Lame de l’Os du Serpent, l’Art Noble de Kuraudo qui avait une portée absolue, quelle que soit la distance, il n’avait pas de points aveugles. Ce n’était pas un mouvement tape-à-l’œil. Mais ce mouvement simple avait une quantité ennuyeuse de puissance offensive. Le changement constant quand à la distance présente entre son adversaire était difficile à traiter pour un épéiste comme Ikki. Ikki était après tout spécialisé dans les combats au corps à corps à l’aide de son épée.

Ainsi, il avait été appelé « Le Tueur d’Épées » et comme le surnom le déclarait, sa capacité était l’ennemi naturel pour les épéistes. Et il avait battu Kaito. Ikki avait donc la sensation que Kuraudo avait autre chose dans sa manche.

« Mais, c’est quelque chose que je comprends, » déclara Ikki.

Et cela, depuis qu’il avait senti dans le restaurant son aura barbare avec cette expression si sauvage. Mais ce n’était pas la raison pour laquelle Ikki ne pouvait pas se calmer.

« ... Stella. Après avoir entendu l’histoire d’Ayatsuji-san, qu’as-tu pensé ? » demanda Ikki.

« Elle s’est mêlée à un bâtard gênant et je la plains, » répondit Stella.

« Est-ce tout ? Je..., » demanda Ikki.

« Tu n’as pas besoin de me le dire, » Stella l’interrompit et marmonna. « Car probablement, nous pensons la même chose. C’est pourquoi tu l’as dit, n’est-ce pas ? »

« Est-ce que... oui, c’est vrai, je savais que tu le comprendrais, » déclara Ikki.

Le visage d’Ikki s’illumina dû à la joie. Il était heureux que sa petite-amie pensait la même chose que lui.

« Mais, quelle que soit la vérité, ceci ne devrait pas te concerner, n’est-ce pas ? Ce que tu as à faire n’a pas changé à cause de ça, » déclara Stella.

« Oui, c’est vrai, » déclara Ikki.

Tout en inclinant la tête, Ikki frappa dans l’obscurité avec son épée.

... L’état de mon corps est très bon. Et pas de problèmes non plus quant à ma vitalité. Il ne reste plus qu’à attendre. Demain soir, tout sera clair, pensa-t-il.

― Il parlait de la vérité qu’Ayase n’avait pas encore réalisée concernant les événements qui s’étaient produits il y a deux ans.

Note

1 Orochimaru : 大蛇丸: la « Grande Courbe du Serpent ».

***

Partie 2

Le lendemain soir, Ikki et Stella se dirigèrent vers l’ancien terrain du dojo Ayatsuji guidé par Ayase.

« Cette route, ça me rappelle des souvenirs, » Ikki murmura cela en regardant les vieilles maisons familiales alignées.

« En y pensant, Kurogane-kun, n’êtes-vous pas déjà venu ici une fois afin de défier notre dojo ? » demanda Ayase.

« Exact. Mais j’ai été renvoyé après avoir appris qu’ils ne faisaient plus de telles choses, » répondit Ikki.

« Est-ce que c’était lorsque vous étiez au collège d’Ikki, n’est-ce pas ? Êtes-vous allé dans de nombreux endroits et avez-vous visité beaucoup de dojos ? » demanda Ayase.

« Oui. Peut-être ai-je eu un petit côté malicieux en moi. Quand je pouvais obtenir un peu de temps libre, je voyageais partout dans le pays et je faisais des défis, » déclara Ikki.

« Cela nécessite beaucoup de volonté. Mais Kurogane-kun, n’est-ce pas dangereux ? Un étudiant du collège qui va défier lors de challenges de dojos... n’avez-vous jamais été passé à tabac à cause de cette attitude effrontée ? » demanda Ayase.

« Cela m’est arrivé quelquefois. Parfois, j’ai été battu de tous les côtés par des disciples jusqu’à ce que je sois à moitié mort. Mais je ne pouvais rien y faire vu que j’avais fait quelque chose d’impoli en venant défier leur dojo. Le challenger ne peut pas se plaindre, et cela, peu importe ce que les défenseurs lui font. C’est une règle absolue, » déclara Ikki.

C’est vrai. Il savait que c’était dangereux et le nombre de fois où il avait presque été tué ne pouvait être compté avec ses doigts. Mais à cette époque, il voulait juste devenir fort quoiqu’il arrive. Puisque les adultes autour de lui ne l’aidaient pas du tout, il voulait tout expérimenter, tout absorber et gagner toute la force qu’il pouvait.

Mais même ainsi, il n’avait jamais fait des actes comme le fait d’attaquer des élèves et de contester de force les dojos quand il avait été rejeté par eux.

Tout en se souvenant de ça, les trois blazers avaient quitté la route et ils étaient entrés dans un espace rural mélangé avec des bosquets d’arbres. Devant eux se trouvait une maison solitaire entourée de longs murs.

« C’était... autre fois, c’était ma maison, » déclara Ayase.

Mais maintenant, il était approprié de l’appeler un manoir abandonné de samouraï. Les carreaux étaient tombés. Le bois soutenant la porte était pourri et il s’était effondré. La zone autour de la bâtisse était jonchée de mégots de cigarettes, de boîtes de repas, de sacs en plastique, etc. Les murs blancs étaient maintenant insipide et remplis de graffiti coloré.

« Quels gribouillages insipides ! J’ai entendu dire qu’il y a des personnes avec des compétences impressionnantes pour faire des graffitis, mais ceci, c’est totalement moche, » déclara Ikki.

« ... Je ne pense pas que c’est là que tu devrais être surpris... Quelle pagaille ! » déclara Stella.

Ayase qui les guidait ici avait une expression douloureuse, comme si elle tuait la déception qu’elle ressentait. Son lieu si précieux avait été endommagé à un tel point. Alors, bien sûr qu’elle serait ainsi.

Je dois le lui récupérer, pensa Ikki.

Ikki se résolut encore une fois et sortit une épée de bois de son sac.

« Kurogane-kun... Puis-je vous demander cela ? Comment allez-vous récupérer le dojo ? » demanda Ayase.

« Bien sûr. Je vais directement aller dans le dojo et défier le maître du dojo. Il n’y a pas d’autre façon de faire, » répondit-il.

Après avoir entendu ce qui s’était produit il y a deux ans, Ikki pensait que la façon de faire de Kuraudo était étonnamment correcte. Bien sûr, attaquer les étudiants pour obtenir le droit de défier le dojo n’était pas exactement correct, mais à la fin, tout avait été réglé dans un duel supervisé que les deux parties avaient accepté. En d’autres termes, le bien et le mal, la vérité et le faux... tout cela avait été confié à ce duel. Donc un tiers s’immisçant dans les résultats serait très grossier. Cela serait une insulte envers Kaito.

« Cela te ressemble bien, Ikki, » déclara Stella.

« Je comprends..., mais Kurogane-kun, s’il vous plaît, soyez prudent. Cet homme... le Tueur d’Épées est très fort. Bien sûr en ce temps-là, mon père était malade, mais il était toujours assez fort pour que moi et les autres élèves ne pussions pas même le toucher. Et mon père a perdu, » déclara Ayase.

« Je le sais. Il est aussi l’Atout de Donrou. Ce n’est pas quelqu’un que je peux facilement affronter, » déclara Ikki. Ikki prit une profonde inspiration une fois. « Alors, allons-y. »

Se résolvant à avancer, il se dirigea vers la porte de l’ancien dojo Ayatsuji.

Devant la porte en plein déclin et presque effondrée du dojo, environ cinq personnes, probablement des lycéens en tenue grossière, étaient agenouillées et ils bavardaient d’une manière grossière. Parmi eux, il y avait l’étudiant avec une crête sur la tête qu’ils avaient vu au restaurant. Sans doute, ils étaient les laquais de Kuraudo.

« Pardonnez-moi, mais puis-je avoir un moment de votre temps ? » demanda Ikki.

« Hein !? » s’exclamèrent-ils.

Je me demande pourquoi ce type de personnes commence toujours avec des menaces, pensa Ikki.

« ... A-Ah ! N’est-ce pas le lâche du restaurant... ! » Il semblerait que cette personne se souvenait d’Ikki. Il l’avait aussitôt reconnu.

« Hein ? Parles-tu du type dont tu m’as parlé récemment ? » demanda un autre étudiant.

« Ouais, ouais ! Ce lâche-là qui ne pouvait rien dire même après avoir été frappé par Kuraudo, il ne pouvait que trembler ! » déclara le premier étudiant.

« HAHAHA ! Il a l’air trop faible. Il porte l’uniforme Hagun, mais est-ce vraiment un Blazer !? » demanda un autre étudiant.

« Nn ? Mais n’est pas Ayase-chan qui se trouve dans son dos... wôw ! Qui est cette nana rousse totalement chaudasse !? » l’un des garçons oisifs remarqua la présence de Stella et avec un sourire pervers, il s’était approché de Stella.

De l’autre côté, Stella le regardait comme si elle regardait un insecte. Des étincelles rouges commencèrent à apparaître dans l’air.

Ah, c’est mauvais, pensa Ikki.

Avant qu’un cadavre brûlé ne puisse être produit, Ikki avait saisi l’épaule de la personne qui s’approchait de Stella. Il le faisait par bonne volonté, mais l’atmosphère autour d’eux s’était soudainement changée.

« Hé ! Que fais-tu avec cette main, mec ? » demanda-t-il.

« J’essaye juste de vous sauver la vie. Alors, écoutez-moi bien. Je suis venu défier Kurashiki-kun lors d’un duel. S’il vous plaît, guidez-moi jusqu’à l’endroit où il se trouve, » demanda Ikki.

Face aux paroles d’Ikki, leurs yeux s’écarquillèrent un instant, « «« HAHAHAHAHAHAHAHAHHA !!! »» » Et ils se mirent à rire.

« Hey hey hey, tu es sérieux ! Un duel !? Une poule mouillée comme toi ? C’est bien trop drôle ! » déclara l’un d’eux.

« En premier lieu, sais-tu ce que signifie un duel ? » demanda un deuxième.

« Hihihi ! Merde, c’est bien trop drôle ~. »

« Kukukukuh ... Hé, mec. C’est malheureux, mais Kuraudo n’a pas le passe-temps de faire des duels avec les petits froussards comme toi. Alors, pourquoi à la place ne pas nous combattre ? Si tu nous bats alors nous allons t’y conduire... c’est une bonne affaire, non ? »

« Haha, un combat, un combat ! Cela va être trop bien. »

En disant cela, l’un d’eux matérialisa un Dispositif qui ressemblait à un couteau de l’armée et il toucha les joues d’Ikki avec le plat de la lame tout en riant.

Face à cette provocation, Ikki...

Ah, ce sont donc tous des étudiants de Donrou, Hmm..., pensa Ikki.

― Et ainsi, puisque les circonstances allaient dans ce sens, il attrapa soudainement le poignet du voyou.

« C’est correct pour moi, » déclara Ikki.

*Crunch*

Il avait alors affiché un sourire qui pourrait presque être appelé sans cœur.

***

Partie 3

« Alors, parce que ce connard aux cheveux brun était trop ennuyeux, je lui ai arraché son pantalon et l’ai laissé courir dans la rue principale. »

« Gyahaha, sérieusement ! »

« Pas possible ~ Kyahaha ! »

Dans les ex-halls du dojo Ayatsuji, certains garçons étaient assis sur le sol pendant qu’ils bavardaient. Les sujets de leur bavardage étaient les mêmes que tous les autres jours. Qui avait combattu avec qui, qui avait triché, qui l’avait fait avec qui et ainsi de suite. Kuraudo n’était pas vraiment intéressé par tout cela, alors il s’était assis un peu plus loin pour être seul sur son canapé. Il était loin de ses amis tout en fumant du tabac.

... Ces gars-là ne se lassent pas de parler de la même chose tous les jours, pensa-t-il.

C’étaient des collègues qui étaient d’accord avec lui, mais c’était la seule chose qu’il ne comprenait pas.

Je préfère prendre part aux matchs de sélection qu’ils ont commencés à Donrou et à Hagun, pensa-t-il.

Car ainsi, il pourrait passer un moment plus stimulant. Tout en soupirant, il lâcha de la fumée et la regarda alors qu’elle montait vers le trou du toit. Le ciel du soir faisait son apparition. Maintenant qu’il y pensait, ceci faisait deux ans qu’il avait volé ce dojo.

Après tout ce temps, peut-être que je devrais le vendre, alors qu’il pensait ça en libérant la fumée...

« Eh, Kuraudo ! » demanda l’un des membres de son groupe.

« Quoi ? Est-ce un mal d’estomac ou quelque chose comme ça ? » demanda Kuraudo.

« ... Te souviens-tu des gars avec qui tu as récemment joué dans ce restaurant ? Connais-tu les deux personnes qui étaient avec Ayase-chan ? » lui demanda-t-il.

« Aah, qu’en est-il de ces deux-là ? » demanda Kuraudo.

« Je pensais déjà avoir vu leurs visages avant ça. Mais hier, je me suis soudainement souvenu d’où je les avais vus, » déclara-t-il.

Cette personne avait alors montré son terminal informatique à Kuraudo. Il y avait un article intitulé [Bataille Simulé ! Chevalier de Rang A, la « Princesse Écarlate » vaincue par le Chevalier de Rang F le « Pire » !] Et quelques liens pointant vers les vidéos de référence. Les vidéos de référence étaient bien sûr celles de Stella et Ikki lors de leur bataille simulée.

« J’ai entendu aujourd’hui par un ami d’Hagun que ce gars a même battu la Haute Coureuse ! Et qu’un groupe lui a même donné ce surnom exagéré, le Roi de l’Épée sans Couronne ! Peut-être... peut-être que nous nous sommes frottés avec quelqu’un de vraiment dangereux... »

Il transpirait avec un visage bleu après avoir appris la véritable identité de la personne avec qui il avait joué. Mais quant à Kuraudo ―.

« ... Haha ! » après avoir regardé cette vidéo, il avait fait un large sourire montrant toutes ses dents. « Je vois bien maintenant. Je pensais qu’il était seulement au niveau d’Ayase, mais je ne pensais pas qu’il serait aussi fort. »

Kuraudo sentit sa température intérieure rapidement augmenter. Eh bien, on ne pouvait rien y faire si son énergie contenue en lui voulait exploser.

Intéressant.

Il voulait reporter ce combat jusqu’aux festivals, mais il valait mieux aller à Hagun aujourd’hui. Ou bien, devrait-il simplement utiliser Ayase pour arriver jusqu’à lui ? Pendant qu’il imaginait ce genre de chose ―.

« ... Ah ? »

Kuraudo entendit les pas qui approchaient de la salle du dojo en foulant le sol d’une manière bien particulière. Il s’agissait d’un son parfaitement propre. Par propre, cela signifiait que la posture de la marche était correcte. Parmi ses compagnons, il n’y avait personne qui puisse le faire.

« Haha, hehe, c’est maintenant que c’est intéressant, » déclara Kuraudo.

« Eh ? Kuraudo, qu’est-ce que tu..., » demanda l’un de ses larbins.

Pendant un instant, les pas s’arrêtèrent devant la bâtisse. Puis la porte s’ouvrit avec force.

Les invités qui étaient venus le voir étaient ceux que Kuraudo s’était attendu à voir. Kurogane Ikki, Stella Vermillion et Ayase Ayatsuji, les trois personnes du restaurant.

« Pardonnez-nous, » déclara Ikki.

« Uwah, quel désordre ! Je suis surpris que vous puissiez vivre dans cette poubelle, » déclara Stella.

« Q-Qui diable êtes-vous ! »

« Attendez ! Ceux du restaurant... ! »

Ses compagnons étaient inquiets devant ces invités inattendus, mais Kuraudo resta toujours assis sur le canapé et jeta un coup d’œil à Ikki, qui avait une épée en bois dans une main et un sac en vinyle dans l’autre.

« ... C’est une coïncidence. Je pensais justement à aller chez toi, » déclara Kuraudo.

« Vraiment ? Heureusement que nous ne nous sommes pas manqués, » déclara Ikki.

Ikki était complètement détendu même s’il se trouvait en territoire ennemi. Il avait des tripes.

« Alors, pourquoi es-tu là, le lâche ? » demanda Kuraudo.

« Je ne pense pas que vous soyez assez stupide pour ne pas savoir ce que je veux après avoir vu tout cela, mais... Je suis ici en tant que remplaçant. Au lieu d’Ayatsuji-san, je vais reprendre moi-même le dojo, » déclara Ikki.

« Haha ! Je me demandais ce que tu me dirais, mais c’est boiteux~ ! Je ne sais pas si cette femme t’a fait un lavage de cerveau, mais ce dojo est quelque chose que j’ai eu avec un duel juste et carré. Si tu es un épéiste, alors bien sûr, tu sais ce que cela signifie, non ? » demanda Kuraudo.

« Bien sûr... C’est pourquoi je ne vous dirais pas de me le redonner ainsi. » Tout en disant cela, Ikki s’approcha du canapé. « Kurashiki-kun, je vous défie dans un duel. »

Il enfonça l’épée de bois juste devant le nez de Kuraudo.

« Un challenge de Dojo, hein ? » demanda Kuraudo.

« La même méthode que vous avez utilisée. Ne songez-vous pas à fuir ? » demanda Ikki.

Oh ? Alors il va me provoquer aussi, hein ? pensa Kuraudo.

C’était presque une personne différente de quand ils s’étaient rencontrés. Mais cela n’avait pas d’importance de savoir pourquoi il avait eu ce changement dans son cœur... puisque c’était intéressant.

Kuraudo saisit la pointe de l’épée se trouvant devant son nez.

« Haha. C’est bon. Je vais l’accepter, » déclara Kuraudo.

Avec sa main, il brisa l’épée de bois.

« Mais cela va se faire comme je l’avais fait. Tu vas devoir te battre contre ces trente idiots seuls avant même de pouvoir me combattre, » déclara Kuraudo.

« Je n’ai pas d’objections quant à votre demande. Les filles présentes avec moi sont juste là pour regarder. Quand je défie un dojo, je dois respecter les règles du maître du dojo, parce que c’est la bonne façon de le faire, » déclara Ikki.

« On dirait que tu connais l’étiquette d’un challenger de dojo, hein. Bon, attends un peu, je vais appeler mes autres gars, » déclara Kuraudo.

Kuraudo avait pris son téléphone avant de l’utiliser afin de faire venir les étudiants se trouvant à l’extérieur, mais...

« Non, ce n’est pas nécessaire, » déclara Ikki.

« Hein !? » s’exclama Kuraudo.

 

« Je pensais que vous diriez ceci, alors j’ai déjà fini avec ça avant de venir ici, » déclara Ikki.

 

Tout en disant cela, Ikki retourna à l’envers le sac en vinyle qu’il avait. Les terminaux informatiques des étudiants de l’Académie Donrou commencèrent à tomber sur le plancher tout en faisant des bruits. Et parmi eux, l’un d’eux se mit à sonner. Celui-là était, en fait, le destinataire que Kuraudo venait d’appeler.

« Il ne reste que les sept personnes présentes ici, » déclara Ikki.

En montrant ses trophées, il fit un sourire audacieux à Kuraudo comme s’il le raillait.

« C-Ce bâtard ! Faisons tourner sa chance ! »

« Tuons-le — ! »

Après avoir appris que leurs compagnons avaient été écrasés, les sept voyous restants avaient commencé les uns après les autres à matérialiser leurs Dispositifs.

Cependant, Kuraudo les avait arrêtés et...

« Vous, arrêtez-vous, » déclara Kuraudo.

« Kuraudo !? » s’exclama l’un de ses hommes.

« I-Il n’y a pas besoin d’avoir peur ! Lâchez le gang sur lui et bottons-lui le cul ! » cria un autre membre de son groupe.

« Arrêtez-vous. ― Vous êtes sur le chemin, » déclara Kuraudo.

« Hii... ! » Ses compagnons avalèrent et pâlirent face à ces mots. Ils étaient écrasés par la dangereuse folie qui habitait les yeux de Kuraudo.

Je vois, même si ces gars l’ont tous attaqué en même temps, alors avec ces sept-là, cela ne serait même pas du sport pour lui. Pensa-t-il. Ce sera juste une perte de temps.

« Hmm, changement de règles. Le duel sera entre toi et moi, et cela sera un combat avec de véritables armes. Bien entendu, celui qui mourra perdra, » tout en déclarant cela, Kuraudo avait fait apparaître son Dispositif, un nodachi blanc nommé Orochimaru.

En général, il était interdit aux élèves chevaliers d’utiliser leurs aptitudes hors de l’école. Mais il y avait quelques exceptions. L’une d’elles était quand ils étaient mêlés à certains types d’incident mettant en péril la vie d’autrui et la leur. L’une des autres était lorsqu’ils se trouvaient dans un dojo privé et que le propriétaire du dojo le permettait. Actuellement, c’était le dernier cas qui était utilisé. Et Ikki n’avait aucune raison de refuser.

« Vous avez toute ma gratitude pour avoir accepté ma demande, vous, le Mangeur d’Épées, » tout en répondant ça, Ikki avait également matérialisé Intetsu avant de se mettre en position. Pendant un moment, Kuraudo sentit tous les poils de son corps se lever avec un froid.

... Il avait immédiatement saisi la situation, ce qui se passait devant lui n’était pas une blague. Ce sentiment-là, il ne l’avait pas ressenti depuis qu’il avait affronté le Dernier Samouraï.

Les épéistes sont vraiment les meilleurs des adversaires. La tension face à eux est à un autre niveau que de combattre un idiot aléatoire, pensa-t-il.

Un regard perçant. La pointe d’une lame brillante. Tout, comme si cela creusait ses entrailles. Une augmentation soudaine de sa tension qu’on ne pouvait pas empêcher. Ce genre de sensation qu’il ne pouvait pas obtenir aussi souvent qu’il l’aurait voulu, et cela, même dans le Festival.

Kuraudo se laissa emporter par tous ses stimulus...

« Maintenant, allons-y !!! » rugit-il avec rage avant de foncer vers Ikki.

***

Partie 4

Tout d’abord, Kuraudo s’était précipité vers l’avant ce qui avait immédiatement diminué la distance les séparant. Pour ce faire, il avait frappé le sol avec ses jambes fortifiées par la magie, s’approchant à vive allure d’Ikki.

« Haha ! »

Un éclair d’acier.

Il avait frappé avec son nodachi avec sa lame aux dents de scie qu’il tenait dans sa main droite, déchirant le vent en face de lui.

Sa manière de se battre présentait plein de défauts et de failles dans sa défense. Il s’agissait d’une manière très grossière et maladroite d’utiliser une épée. Il était assez facile à se défendre face à ça. Cependant, bien qu’il n’avait pas les connaissances de base concernant la façon de manipuler un nodachi, il avait effectué une attaque aussi rapide que la foudre avec seulement la seule force de son bras !

Plutôt que de frapper, cela ressemblait plus à l’acte de vouloir faucher ce qui était présent devant lui.

Un mouvement bâclé, mais dans ce cas, pourquoi cette frappe était si puissante !?

Une fois, deux fois, trois fois. Intetsu qui avait continué à bloquer les coups a commencé à craquer. Les bras d’Ikki grinçaient de douleur. Même ses chevilles avaient l’impression d’être démolies.

Quelle ridicule puissance ! Comme celle d’une bête. Ses frappes étaient vraiment comme celle effectuée par une bête féroce dévoilant ses crocs. Pas de logique, aucune finesse, aucune intelligence, il dominait les hommes avec sa force brute seule !

Mais ce genre de mouvement de bras devrait complètement le déséquilibrer et en toute logique, la récupération de sa posture devrait ainsi être retardée !

Après avoir bloqué trois fois ces attaques, Ikki avait placé son corps vers l’arrière en changeant la position de ses jambes avant d’attaquer sur le flanc de Kuraudo. Une forte rafale produisit du son et une pression passa vers le bout de son nez. Kuraudo qui frappait de toute ses forces avec le nodachi avait laissé la zone de sa poitrine sans défense.

Maintenant... ! pensa Ikki.

La raison pour laquelle Ikki esquiva la frappe d’une largeur d’un cheveu était pour pouvoir effectuer une contre-attaque. Ikki avait attaqué Kuraudo en n’ayant pas l’intention de laisser fuir cette chance. Mais — le tatouage de crâne sur la poitrine de Kuraudo avait l’air de rire face à cette contre-attaque si soignée.

« ― !? »

Ce que les mains d’Ikki ressentirent alors fut un choc avec de l’acier. Une lame en acier stoppa la contre-attaque parfaitement orchestrée d’Ikki.

« Haha ! Dommage, » déclara Kuraudo.

La bête riait tout en sortant sa langue. Certes, c’était regrettable.

La planification d’Ikki était parfaite. Pour être capable de le bloquer même après ça, ce n’était pas quelque chose de possible en utilisant uniquement les réflexes normaux d’un humain.

À moins de prévoir sa contre-attaque et de planifier sa défense depuis le début.

... Non ce n’est pas ça... Ceci ne pouvait pas être qu’il... ! Mais c’est..., pensa Ikki.

Soudain, une possibilité extrêmement dangereuse avait surgi dans l’esprit d’Ikki.

« Ha ! Haha ! »

Mais il n’avait pas le temps d’y penser plus, car Kuraudo avait repoussé Ikki ainsi qu’Intetsu avec seulement une poussée produite par son nodachi tenu avec une seule main.

Après ça, la distance de combat avait changé de celle d’une épée à celle pour une lance. Aucune de leurs épées ne pouvait désormais s’atteindre. Devait-il diminuer la distance ?

Non, c’est mauvais, pensa Ikki.

« Chassez et tuez, Orochimaru ! » déclara Kuraudo.

Il était encore à la portée d’Orochimaru. Le nodachi de Kuraudo s’étendit tel un serpent et poursuivit Ikki avec l’intention de le tuer.

« ... ! » Ikki bloqua par réflexe avec Intetsu, mais...

« HAHA ! Je n’ai pas encore fini ! » cria Kuraudo.

L’attaque de Kuraudo n’avait pas encore pris fin. Son nodachi avait immédiatement reculé, puis il l’avait utilisé tel un fouet afin de frapper Ikki, étendant encore une fois la lame. À l’heure actuelle, leur distance était celle où seules les attaques du Mangeur d’Épées pouvaient le toucher, et c’était donc une bataille unilatérale. Ikki n’avait pas d’autre choix que de prendre une position défensive face à ces attaques.

« Kuh ! »

La lame noire d’Ikki avait peu à peu été ébréchée alors qu’elle produisait des étincelles en bloquant les attaques de longue distance de la lame blanche à dents de scie.

Ses bras avaient également envoyé au large en subissant ces attaques à longue distance.

« Ouais ! Fais le Kuraudo... ! »

« Découpe-le, ce déchet ! »

Le public de Kuraudo applaudissait quand ils virent qu’il avait pris le dessus.

D’autre part, Ayase qui était sur le côté d’Ikki avait un visage pâle. « À ce rythme, votre garde sera brisée ! Kurogane-kun, vous devriez prendre une certaine distance ! »

« C’est inutile. Si Ikki recule, alors le nodachi va simplement s’agrandir d’autant afin de s’adapter à cette nouvelle distance et il n’y aura aucun avantage obtenu lors de cette augmentation de la distance. Et même, dans ce cas, cela serait plus désavantageux pour lui, » répondit Stella.

« Heuu ! Est-ce que cela signifie que la situation ne peut que s’aggraver ? » demanda Ayase.

« Oui. Mais... Ikki n’est pas le type de personne à s’asseoir paresseusement pendant qu’une telle chose lui arrive ! » déclara la Princesse Écarlate qui avait fait mouche avec cette remarque.

Bien sûr, c’était normal puisque’elle était la femme qui connaissait le mieux « Le Pire ».

Ikki qui se défendait uniquement à cette grande distance s’était alors soudainement penché en avant. À l’aide de ses pieds, il avait poussé tout son corps en avant. Bien sûr, Kuraudo ne laisserait pas cela se produire si facilement. Car après tout, cette distance était parfaite pour lui, car c’était une bataille unilatérale où Ikki ne pouvait pas attaquer. Donc il avait frappé avec son épée afin de protéger cette distance.

Un serpent blanc trancha le vent alors qu’il poursuivait Ikki. C’était une frappe capable d’ouvrir le crâne d’Ikki. Mais Ikki se pencha encore plus vers l’avant.

Une charge ! Elle avait été rendue possible grâce au fait qu’Ikki avait formé son corps pendant de nombreuses années. Ikki avait prestement évité la lame et se précipita vers l’adversaire qu’il était venu afin de le vaincre.

« Il l’a fait...  ! », déclara Ayase qui voyait cette splendide évasion. Elle serra son poing. Mais...

« Haha ! »

Mais le Mangeur d’Épées n’était pas quelqu’un d’aussi doux qu’il aurait laissé son adversaire l’approcher juste parce que son attaque avait été éludée. Orochimaru qui avait perdu sa cible pendant un moment tournait sa tête de serpent pointue autour de lui comme si elle possédait une volonté et il attaqua à nouveau le dos exposé d’Ikki.

« C-Cette épée peut aussi faire ça !? » Ayase cria.

La véritable puissance d’Orochimaru n’était pas sa capacité à prolonger sa longueur, mais le fait qu’il pouvait se déplacer comme son maître l’ordonnait. Comme si la lame avait un esprit propre, elle avait changé de direction et avait poursuivi Ikki. Après avoir reconnu qu’Ikki l’esquivait, Orochimaru tourna sa lame vers la direction de son dos.

« Haa ! Comme c’est toi, Kurashiki-kun, je pensais que tu arriverais à faire ça, » cria l’un des membres de son gang.

Mais il n’y avait qu’une seule ouverture.

« Quoi... ! »

Ikki avait fait un pas avec le minimum de mouvement puis avait esquivé la lame qui le poursuivait.

C’était vrai ! Ikki ne se contentait pas de se défendre. Il n’était pas soumis à une personne. Il y aurait certainement un plan beaucoup plus élaboré comme dans toutes ses autres batailles. Lorsqu’il esquiva les attaques de Kuraudo d’une faible marge, il analysait et cataloguait chaque mouvement, chaque action et ces combinaisons de Kuraudo tout en révélant les racines de la personne appelée Kurashiki Kuraudo.

La Vision Parfaite.

La véritable Puissance du « Pire » qui avait même pu attraper Le Chasseur invisible. Le pouvoir de lire les actions d’une bête et avec cette connaissance, d’effectuer une contre-attaque parfaite. Le contre qu’il avait libéré après avoir lu les attaques de Kuraudo était l’attaque la plus rapide possible avec une épée japonaise, ― une charge.

Une attaque visant à creuser les yeux du crâne se trouvant sous cet uniforme. Kuraudo était également plein d’ouvertures face à cette attaque-surprise. Il n’y avait aucune chance qu’il puisse faire tourner son épée afin de bloquer cette attaque ou qu’il soit capable de l’éluder. Ce n’était pas quelque chose qu’un humain pouvait faire.

Ainsi était la vérité. L’attaque d’Ikki frappa en plein dans la poitrine de Kuraudo !

Du moins, c’était censé se passer ainsi. Mais juste avant qu’il ne frappe, le crâne devant les yeux d’Ikki avait soudainement disparu.

... Hein !?

Qu’est-il arrivé ? Comment avait-il pu perdre de vue sa cible dans un tel moment ? Il ne pouvait pas le comprendre. Avait-il simplement perdu de vue Kuraudo comme s’il était entré dans de la brume ?

Non, ce n’était certainement pas cela. Les sens d’Ikki lui annoncèrent immédiatement en danger en produisant une alarme frénétique. Cela en faisait presque mal.

Danger, Danger, DANGER, DANGER — !

... Il avait pu esquiver l’attaque !

Juste avant l’impact de l’attaque, Kuraudo avait tellement plié le haut du corps en arrière qu’il était presque parallèle au plancher. Il avait ainsi pu esquiver l’attaque. Et comme s’il se moquait d’Intetsu qui se trouvait directement en dessus de lui, il leva les yeux et...

« Ha... Ha ! »

Il attaqua Ikki à l’aide d’Orochimaru.

« Argh... ! »

Ikki l’avait bloqué avec Intetsu juste avant qu’il ne touche son cou. Mais parce que l’attaque était très puissante, son épaule avait presque été disloquée, mais il n’avait pas laissé l’attaque le toucher. Son expression devint également lugubre. Mais la raison d’une telle expression n’était pas sa position désavantageuse ni la puissance de l’attaque.

Comme je le pensais... ce gars... ! pensa-t-il.

En utilisant la force de son attaque, Kuraudo se releva afin de se remettre droit puis il recommença une fois de plus son déluge d’attaques.

La respiration d’Ikki était désordonné par rapport au moment où il ne faisait qu’esquiver. Il ne pouvait pas se permettre d’aller trop loin. Il avait donc soulevé Intetsu afin de bloquer le nodachi descendant.

 

Mais au moment où leurs lames auraient dû se rencontrer... tout en produisant un effet semblable à une brume, le nodachi de Kuraudo avait disparu.

 

Ce n’est―

―Ce n’est pas bon !

Ikki, même s’il était déjà dans une mauvaise situation, jeta son corps en arrière avec toute sa force. Et Juste à ce moment, un éclair apparut dans l’endroit où Ikki se tenait avant ça. L’air avait été comme déchiré par une lame.

« ! »

Mais parce qu’il avait soudainement sauté en arrière, sa position avait été complètement cassée. Mais malgré ça, il avait réussi à reprendre pied et à retrouver quasi immédiatement son équilibre. Ayase et Stella qui observaient leur échange avaient arrêté de respirer.

L’uniforme d’Ikki... au niveau de l’abdomen, affichait une énorme fente. Ceci signifiait que tout à l’heure, si Ikki n’avait pas sauté en arrière, elles auraient vu ses entrailles se répandre.

« Haha ! Très bonne action en esquivant ça tout à l’heure, » déclara Kuraudo.

« ... Qu-Qu’est-ce que... que... !? » s’exclama Stella.

« Kurogane-kun ! » s’exclama Ayase.

« Yeaaaaaaaaah ! »

« Il aurait été tranché en deux, n’est-ce pas ~ ? »

« Ouais, mais c’était prévisible avec Kuraudo ! Ce gars-là est une perte de temps ! »

« Chopez-le ! »

Perturbation et perplexité. Attentes et excitation. Il y avait eu un changement dans les sentiments présents dans les groupes des deux côtés. Mais Ikki n’avait pas eu le temps de faire attention à cela.

« ... Je vois, c’est donc ça, » déclara Ikki.

Parce qu’il était arrivé à réaliser ce qui se cachait derrière tout ça. Une possibilité impensable qui était dans le coin de son esprit depuis que Kuraudo avait esquivé la première contre-attaque parfaite d’Ikki. Mais cette pire possibilité possible était en fait la réalité.

« Voilà donc votre véritable pouvoir, celui qui a vaincu le Dernier Samouraï, » déclara Ikki.

***

Partie 5

« Il y a une chose dont je m’inquiétais depuis que j’en ai entendu parler lors de votre explication. Il s’agit de la manière dont Kaito-san a été battu par Kurashiki-kun il y a deux ans. Pourquoi Kaito-san a-t-il été vaincu si unilatéralement ? Même s’il était malade, il était quelqu’un qui avait saisi la couronne dans le monde des épées, le Dernier Samouraï. La bataille ne serait jamais unilatérale s’il était présent. Il devait y avoir une raison appropriée, » déclara Ikki.

Et il s’agissait du facteur qu’Ikki avait remarqué à propos de la force de Kuraudo.

« Et je l’ai maintenant confirmé, » déclara-t-il.

Des esquives et des parades effectuées contre les attaques qui étaient absolument parfaites quand à l’instant choisis. Il pouvait disparaître comme s’il était en brume avant d’attaquer d’un angle complètement différent. Tout cela était le fruit d’une certaine capacité.

« Que racontez-vous !? Y a-t-il une sorte d’astuce derrière tout ça !? » Ayase le questionna immédiatement sur le sujet. Pour elle, c’était peut-être la réponse à la question de savoir pourquoi son père avait été vaincu d’une façon unilatérale il y a deux ans, ce qui était vraiment important pour elle.

Kuraudo avait-il utilisé une sorte d’astuce ? Mais Ikki avait nié ce fait.

« Non, il n’y a pas de tromperie ni de truc derrière ses actes, » déclara Ikki.

« Haha ! On dirait que tu as remarqué... Alors, dis-le-moi et peut-être que je répondrai à ta réponse, » Kuraudo, qui avait un grand sourire, avait demandé à Ikki de révéler la véritable identité de son pouvoir qu’Ikki avait réussi à comprendre.

« C’est quelque chose que Kurashiki-kun a obtenu directement de ses racines : la sensibilité réflexive, » annonça Ikki.

« Sensibilité... réflexive..., » s’exclama Ayase.

« Ikki, c’est... n’est-ce pas la même vitesse d’exécution pour les réflexes pour tous les humains ? » demanda Stella.

« C’est à moitié vrai, c’est à moitié faux. Si c’était mis en mots, alors ce serait être cela, mais l’efficacité et la vitesse sont trop différentes entre les deux extrémités. Je parle du temps qu’il faut à un humain pour achever le processus sensoriel, comme dans le “sens”, “comprendre” et “répondre.” Pour la plupart des personnes, il s’agit de 0,3 seconde. On dit qu’un sprinter professionnel a un temps de point réaction de 0,15 seconde. Et peu importe combien vous vous entraînez, ce nombre ne peut pas franchir le seuil de 0,1 seconde. C’est du bon sens. Cependant... pour Kurashiki-san qui vient d’esquiver cette contre-attaque, il semble que le temps pour lui est de 0,05 seconde ou peut être encore moins. »

« « ― !? » »

Stella et Ayase étaient devenues muettes face à ce fait. Eh bien, c’était évident d’être surpris. Le temps de réaction pour Ikki et Stella était d’environ 0,13 seconde. Les temps de réaction de Kuraudo avaient longtemps traversé la frontière humaine. En d’autres termes, pendant le temps qu’il avait fallu pour qu’Ikki et Stella effectuent une action, Kuraudo pouvait faire environ deux ou trois actions.

« Et avec ce sens défiant la vitesse de réaction, il peut esquiver nos attaques qui peuvent sembler absolument impossibles à esquiver avec le minutage parfait, ou il peut changer la direction d’une attaque juste avant qu’elle heurte avec la nôtre et ainsi la faire venir d’un angle complètement différent. La raison pour laquelle son épée semblait disparaître à mi-chemin était liée à ça, » déclara Ikki.

« Haha... Hahaha... HAHAHA ! BINGO ! » Kuraudo avait écarquillé les yeux en riant follement.

Oui, son épée n’était pas de l’art. Il s’agissait de la pure violence. Et avec cette violence, le Mangeur d’Épées piétinait tout ce qui se présentait devant lui.

Et comme la vitesse de réaction était la base de tous les sports et actions. Peu importe combien on s’entraînait, ou combien on polit sa posture, cela n’avait pas d’importance la quantité d’expériences que l’on avait acquise, tout devenait sans signification devant ça. Peu importe, la quantité d’une attaque absurde surprise qui était effectuée contre lui, il pouvait les bloquer après les avoir vues. Peu importe comment quelqu’un lui faisait des charges téméraires, il peut changer de défense après avoir vu cela. Cela lui permet même quelque chose d’irrationnel comme de voir le choix de l’adversaire d’un duel de "pierre-feuille-ciseaux", avant de faire son propre choix. C’était la véritable valeur de Mangeur d’Épées.

Les Techniques, les expériences acquises, les schémas et les tactiques, c’était un cauchemar qui rendait tout ça inutiles. Des réflexes surhumains et une capacité de réaction née de cela, en ajoutant les deux et en créant ainsi la Contre-Attaque Marginale.

« Tu es le premier à voir à travers ma Contre-Attaque Marginale lors de la première réunion ! Je te féliciterai, toi, Le Pire ! Comme je l’avais pensé, tu es le meilleur. Mais alors quoi !? Même si tu sais comment cela fonctionne, peux-tu faire quelque chose face à ça ? »

« ... » En entendant cela, l’expression d’Ikki s’obscurcit.

Oui. Sa Vision Parfaite était sans signification dans un jeu de pierre, feuille, ciseaux où l’adversaire pouvait voir son mouvement d’avance. Et Ittou Shura ne fortifiait que ses capacités physiques et non la vitesse de transmission de son cerveau. En d’autres termes, c’était exactement comme Kuraudo l’avait dit. Ikki n’avait aucune méthode pour déchirer la Contre-Attaque Marginale.

« Haha. Tu ne peux pas. Tu ne peux rien faire. Ma Contre-Attaque Marginale n’est pas un “art.” C’est un trait particulier. Je n’ai pas de triche derrière ça... Et ce n’est pas la limite de ma Contre-Attaque Marginale ! » En disant cela, comme s’il hurlait, il attaqua. Et ce qui était arrivé vers Ikki fut une attaque comme s’il visait deux endroits en même temps !

« Hebigami [1] ! » cria Kuraudo.

Comme s’il mordait, la frappe dans sa main droite avait attaqué à la fois le côté gauche et droit. Une attaque fantomatique comme celle-ci était irréaliste en voyant cette vigueur ridicule et cette vitesse qui étaient si importantes qu’il en était impossibles à défendre face à elle. Car après tout, il attaquait des deux côtés en même temps.

Même s’il parvenait à se défendre contre l’une des attaques, l’autre le déchirerait. Alors il n’avait qu’une chose à faire. Ikki utilisa toutes ses forces pour effectuer un saut en arrière en essayant d’esquiver ça. Être sous le coup d’une double attaque n’avait pas d’importance s’il arrivait à se mettre hors de portée.

« Il n’y a aucune chance que je te laisse faire la même chose deux fois ! » déclara Kuraudo.

La lame d’Orochimaru s’était étendue et elle avait immédiatement poursuivi Ikki. Il n’y avait plus de sens dans le gain de distance. Les lames de scie étaient venues de sa gauche et de sa droite et se croisèrent en plein sur le corps d’Ikki.

― Mais à ce moment-là, Ikki avait pris des mesures appropriées. Avec un clang, le son de deux lames retentit et des étincelles contenant du mana s’échappèrent. Avec Intetsu qu’Ikki tenait dans sa main droite, il repoussa l’Orochimaru venant de la droite. Mais c’était... une erreur ! Les réflexes d’Ikki n’étaient pas assez rapides pour pouvoir bloquer la deuxième attaque venant de la gauche ! La lame de scie venant de la gauche frappa son corps !

La lame de scie arracha de la chair de son corps qui volait dans les airs et le sang coula sur le sol en le teintant en rouge... c’était ce qui était censé se produire.

« Quoi ? » s’exclama Kuraudo.

Mais cela ne s’était pas produit. Ce qui s’était répandu, ce n’était pas du sang, mais des étincelles. Pourquoi ? La réponse était dans la main d’Ikki qui se défendait face à Hebigami.

« Toi ! » s’exclama Kuraudo.

Après l’avoir remarqué, Kuraudo lança un hurlement. Ikki ne serrait pas la poignée d’Intetsu, mais la base de la lame et donc il avait intentionnellement réduit sa portée.

« C’est vrai, il a encore les techniques de kodachi... Comme attendu d’Ikki ! » déclara Stella.

« Kurogane-kun sait-il utiliser un kodachi ? » demanda Ayase.

« Oui, au point où il peut même l’enseigner à Shizuku qui possède un Dispositif en forme de kodachi, alors bien sûr, il peut l’utiliser ! » déclara Stella.

Ikki détestait enseigner les mauvaises choses aux autres, et connaissant sa nature, Stella était convaincue de ça. Et sa supposition était correcte. Ikki était non seulement très versé dans l’art de l’épée, mais il maîtrisait également le tir à l’arc, les différentes formes de luttes, les arts martiaux et bien d’autres choses. Même s’il ne pouvait augmenter sa force que d’un millimètre, il le pratiquait désespérément et utilisait tout le temps que son corps lui permettait afin de poursuivre sa progression vers l’acquisition d'une nouvelle force. Et tout cela était parce qu’il était bien conscient du fait qu’il était plus faible que quiconque. Et il démontrait maintenant tout ce qu’il avait appris à l’époque.

Le fait de pouvoir discerner la position du Chasseur après avoir été frappé par sa flèche en était également le résultat. C’était également vrai pour ce qui concernait les techniques défensives et offensives démontrées dans ce match. En raison de la portée plus courte, le kodachi avait moins de capacité offensive, mais comme il pourrait être déplacé plus rapidement, sa capacité à effectuer des blocages avait en contrepartie augmenté. Ikki, en utilisant cette défense, avait dévié l’attaque de Kuraudo.

« Cela signifie que vous n’êtes pas le seul qui peut changer sa portée, » déclara Ikki.

Ikki, après s’être défendu contre Hebigami avec Intetsu était immédiatement intervenu et il avait commencé une contre-attaque.

« Haha. » Kuraudo rit après avoir vu Ikki le défier, et cela malgré le fait qu’Ikki avait déjà été témoin de sa vitesse d’attaque écrasante.

Même si ce n’était qu’un échange, pour un mage-chevalier qui comptait beaucoup sur le mana, c’était une décision unique dans une vie. Kuraudo avait félicité Ikki pour cela. Mais...

Mais tu ne peux pas gagner. Pas juste avec ça, pensa Kuraudo.

Il était assez habile d’avoir soudainement passé à une technique kodachi. Mais à la fin, la portée était encore courte.

... Ainsi, cette personne allait apprendre... face à l’un des huit meilleurs de tout le pays. Face à quelqu’un qui résidait au sommet des Sept Étoiles.

La force n’était pas seulement de magnifiques techniques d’épée qui émerveille les foules. La force n’était pas un sentiment brûlant que vous avez lorsque vous vous battez pour un ami,

Il s’agit de quelque chose de plus simple. C’est quelque chose de bien plus affreux. Il n’y avait qu’une seule réponse à cela.

 

... C’était juste une écrasante violence.

 

« HAHHAAAA... ! » riait Kuraudo

« Quoi... ! » s’exclama Ikki.

Pendant un instant, Ikki, ainsi que Stella et Ayase en furent sans voix.

L’attaque de type serpent qui avait été déchaîné vers Ikki après qu’il soit intervenu pour faire sa contre-attaque fut une attaque à quatre têtes ! Une attaque non pas doublée, mais quadruplée !

Il pouvait donc aller encore plus vite... !

Une attaque-surprise totale. Mais Ikki n’avait pas perdu son sang-froid et avait bloqué l’attaque venant lui couper la tête et son flanc gauche, avec sa technique kodachi.

Mais ce n’était pas assez. Kuraudo avait instantanément effectué quatre attaques sur Ikki. Et Ikki ne pouvait en bloquer que deux. Les deux autres attaques avaient donc frappé la poitrine d’Ikki en le marquant d’une croix.

« Argggggh ! » cria Ikki.

« Ikki ! » cria Stella.

« Kurogane-kun ! » cria Ayase.

« ... Je-je vais bien, je peux encore me battre, » déclara Ikki.

Une grande quantité de sang se répandait hors de ses plaies. Les plaies atteignaient probablement le sternum. Mais Ikki avait mis encore la puissance dans ses genoux et avait refusé d’abandonner. Il avait continué à regarder l’adversaire se trouvant devant lui.

« Oh ! Tu as évité une blessure mortelle en utilisant l’élan du premier et du second coup afin de reculer. Rusé, n’est-ce pas... mais tout cela fini maintenant ! » Kuraudo étendit son Orochimaru, teint en sang neuf, comme un fouet après avoir dit ça. « Que peux-tu faire en te tenant à cette distance ? Je vais te transformer en viande hachée ! »

Il attaqua d’une distance où il ne pouvait que passer à l’offensive sans craindre la moindre attaque et il frappa un Ikki déjà amplement blessé.

Notes

  • 1 Hebigami, 蛇咬 : « La morsure du serpent ».

***

Partie 6

Au début quand Ikki avait bloqué Orochimaru, Ayase pensait qu’il pourrait certainement gagner avec ce genre de technique. Quand il avait dévié Hebigami avec la technique kodachi, elle avait pensé « Il peut le faire ! » Mais chaque fois, le Mangeur d’Épées avait simplement augmenté encore plus la difficulté. Il avait sauté sur chacune de ses attentes et hypothèses. C’était vraiment un cauchemar.

L’actuel Ikki pourrait aller en tête à tête et gagner contre chacun des candidats du festival actuel à Hagun. Il était le Roi de l’Épée Sans Couronne qui avait même défait la Princesse Écarlate sans recevoir une seule blessure. Mais même cet Ikki...

Il ne pouvait rien faire... et cela même au corps à corps.

La Vision Parfaite avait perdu face à la Contre-Attaque Marginale. Et avec Ittou Shura, la vision marginale avait fait que toutes ces actions devenaient inutiles dès l’instant où il les utilisait, ainsi il n’y avait plus aucune signification en l’utilisant. Et même, cela pourrait être mortel s’il l’utilisait négligemment.

Ittou Shura était quelque chose qu’Ikki utiliserait en utilisant toute sa résolution et sa détermination. S’il l’essayait inutilement, il finirait par brûler toute sa puissance. Il ne pouvait jamais s’arrêter à mi-chemin. Il ne pouvait pas non plus l’activer pour de petites utilisations pour ainsi pouvoir rallonger sa durée. Et s’il était face à un adversaire qui pouvait faire deux ou trois actions dans le même laps de temps, il devait rester sur une position défensive, et donc vaincre cet adversaire en une minute serait presque impossible.

Il n’avait vraiment... plus aucune option...

Tout ce qu’il pouvait faire était de continuer à se défendre contre Orochimaru et Hebigami tout en se tenant sur le dessus de la flaque fait de son propre sang et devoir résister avec de profonde coupure qui marquait son corps. Il s’agissait d’une bataille entièrement unilatérale.

Ayase déglutit tout en mordant ses lèvres et en voyant la silhouette de Kuraudo qui continuait son barrage d’attaques sur Ikki.

... Puissant ! Cet homme, il ne peut pas être vaincu !

Donc c’était ça le niveau national ! Dans les huit meilleurs du dernier festival, c’était la véritable force de Mangeur d’Épées.

Y a-t-il de tels monstres au sommet des Sept Étoiles... !?

Elle ne pouvait pas voir venir la victoire. Aucune issue n’était visible. Il avait piétiné toutes les tactiques et les techniques qui lui avaient envoyées tout en se moquant.

Et pendant ce temps, Ikki continuait à se blesser au cours de ces échanges.

Il avait continué à se défendre contre Orochimaru et Hebigami maintes et maintes fois avec son observation aiguë et les techniques kodachi qui se ternissaient avec le temps et le nombre de frappes qu’il ne pouvait pas esquiver ou se défendre augmentaient de plus en plus.

Et chaque fois que cela arrivait, la lame de scie déchiquetait la viande sur ses bras ou ses cuisses.

À ce rythme-là... !

Un déjà vu inquiétant avec surgit dans son esprit. La vue d’Ikki refusant d’abandonner, même après avoir été blessé à un tel point se chevauchait avec la vue de Kaito il y a deux ans.

« ... ! »

Ayase ne pouvait plus le supporter.

« Vermillion-san, s’il vous plaît, faites arrêter ce match ! À ce rythme, Kurogane-kun va mourir ! » déclara Ayase.

« Si je l’arrête maintenant, vous ne récupérerez pas ce dojo, est-ce que vous savez ? » demanda Stella.

« Je m’en fous ! Kurogane-kun est plus important pour moi ! » répondit Ayase.

« C’est vrai... Mais finalement, non..., » déclara Stella.

Ayase avait été choquée par les paroles de Stella, qui observait son amoureux se faire déchiqueter petit à petit tout en ayant les bras croisés sous ses seins comme si rien de tragique ne se produisait devant elle.

« Pourquoi !? N’est-il pas votre petit-ami !? Alors, comment pouvez-vous dire cela !? Ou y a-t-il une manière de tourner cette situation en sa faveur !? » demanda Ayase.

« ... En aucune façon. Si c’était moi, j’aurais pu le restreindre avec mes flammes, mais Ikki n’a pas cette option, » déclara Stella. « Il n’a pas de méthode pour attaquer à partir de cette distance. Et en plus de ça, sa seule façon d’attaquer, de sa défense était au corps à corps tel un épéiste. Il ne peut pas le faire à partir de cette distance... La situation est assez désespérée. Je suppose qu’on peut le dire. Honnêtement, je ne pensais pas que le crâne serait si fort. »

La réponse de Stella était la sérénité elle-même. Mais en regardant de plus près, ses ongles perçaient la peau blanche de ses bras croisés. Une goutte de sang tachait déjà son uniforme. Elle retenait l’envie de se lancer dans la bataille dès maintenant.

« Le titre des huit meilleurs dans le pays n’est pas une blague, je dois l’admettre après avoir vu cela. Cet homme est fort. À ce rythme, Ikki va perdre, » déclara Stella.

« Je ne comprends pas... même si vous comprenez tout ça, alors pourquoi ne l’arrêtez-vous pas ? » demanda Ayase.

« Car je ne peux pas faire ça, » répondit Stella.

« Pourquoi !? » demanda Ayase.

« Parce qu’Ikki... il a l’air d’avoir tellement de plaisir tout en se battant, » répondit Stella.

« Hein !? » s’exclama Ayase.

Ayase regarda Ikki, tout en réfléchissait à ce que Stella venait de lui dire. Et elle fut frappée par un choc en constatant ce qui était devant elle.

Était-il... en train de rire !?

Ikki avait un large sourire sur le visage. Et ce n’était pas le sourire habituel et innocent qu’il avait habituellement. C’était plus comme si une bête découvrait ses crocs.

« En y pensant, il souriait également ainsi quand je l’affrontais avec mon Katharterio Salamandra, » déclara Stella.

« P-Pourquoi, même s’il pouvait être tué ? I-Il y a tellement de sang... pourquoi ? » demanda Ayase.

« N’est-ce pas parce que c’est si amusant ? » demanda Stella.

Elle ne pouvait pas comprendre. Elle n’était pas encore... à ce niveau-là. Mais, Stella avait parfaitement compris elle. Et probablement, le père d’Ayase également.

« ... Eh Senpai. Après avoir entendu votre histoire, il y avait une chose qu’Ikki et moi ne pouvions pas comprendre. Nous ne sommes tout simplement pas satisfaits par tout ça, » déclara Stella.

« Nous ne sommes... pas satisfaits ? » demanda Ayase.

« Le Dernier Samouraï a-t-il vraiment sombré dans le regret ? » demanda Stella.

« ... H-Hein, qu’est-ce que vous dites ? N’est-ce pas une évidence !? » demanda Ayase.

Ayase était devenue soudainement furieuse face aux mots inattendus de Stella.

« Si seulement... si seulement ce gars-là n’était pas apparu, alors nous sommes encore à vivre une vie paisible  ! Mon père ne serait pas tombé dans le coma  ! » déclara Ayase. « Notre dojo n’aurait pas été volé  ! Les élèves n’auraient pas été blessés  ! Ce gars-là, il a détruit notre paisible vie quotidienne ! Alors, bien sûr que mon père a eu des regrets ! »

« Mais ce n’est rien d’autre que la subjectivité de Senpai, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Quoi... !? » cria Ayase.

« Essayez juste de réfléchir un peu plus, » déclara Stella. « Un homme qui voulait autrefois la couronne dans le monde des épées, un homme qu’on appelait même le Dernier Samouraï à cause de cette ambition absurde... une personne comme ça, serait-il vraiment heureux dans une vie où elle ne pouvait même plus utiliser son épée et serait cantonnée en tant qu’instructeur ? Est-ce vraiment une vie quotidienne qu’il voudrait continuer pour toujours ? ... Si cela avait été moi, alors je ne pourrais certainement pas le supporter. »

« ... ! » Ayase resta sans voix.

« Certes, la nuisance lors de cette bataille est indéniable. Et les méthodes que ce type au crâne a utilisées afin de contester votre père n’étaient pas recommandables du tout. Mais, il y avait une personne qui soit allée si loin afin de contester votre père... En tant qu’épéiste, n’est-ce pas quelque chose à même de vous rendre vraiment heureux ? » demanda Stella.

En aucune façon... Il n’y avait aucune chance que ce soit possible. Après tout, son père souriait toujours. Il s’occuperait des élèves avec de bons yeux et passerait son épée à la génération suivante...

« C’est ma bataille ! N’interférez pas ! »

« ― !!! »

À ce moment précis, quelque chose à l’intérieur d’Ayase, quelque chose qui avait été perdu pendant une longue période venait de se remettre parfaitement en place avec un déclic. Et puis, elle avait tout compris.

Il s’agissait de la raison pour laquelle pendant ce combat, Kaito avait l’air si affreux et pourquoi il donnait vraiment l’impression d’être un démon sauvage quand Ayase avait essayé d’arrêter le duel, une attitude que même Ayase n’avait jamais vue ou entendue auparavant. Pourquoi avait-il l’intention de continuer le duel avec ce résultat si évident ?

Elle ne l’avait pas compris jusqu’à maintenant. Elle n’avait pas réalisé les véritables sentiments de Kaito.

Pendant si longtemps, elle avait pensé que Kaito avait accepté de force un duel qu’il ne voulait pas et qu’il avait été vaincu en ayant plein de regret.

Mais, c’était faux ! Absolument, faux !

Certes, il avait l’intention de se battre pour les élèves qui avaient été blessés. Il voulait se battre pour protéger l’endroit où vivait sa fille.

Cependant, ce n’était pas tout !

Le combustible qui avait enflammé Kaito à l’époque, c’était un sentiment beaucoup plus simple que le décorum ou la morale, c’était aussi beaucoup plus pur.

Il voulait se battre.

Il voulait combattre l’adversaire se trouvant devant lui.

Il voulait vaincre la personne étonnante se trouvant devant lui.

Il s’agissait juste des instincts naturels et simples d’une bête sauvage qui voulait se battre.

Parce que ce combat était, pour Kaito-san qui était atteint de maladies, un moment qu’il avait toujours aspiré. Il le désirait même si son âme brûlait, un moment unique emplie de passion.

... Aaah... alors c’était simplement ça, pensa-t-elle.

— Pardon.

Ce mot, cela n’était pas quelque chose qu’il nous avait dit.

Mais c’était seulement maintenant qu’elle pouvait le comprendre. Ces paroles ne visaient ni Ayase ni ses élèves. Il avait dit ce mot à Kuraudo. Peu importe la raison, il y avait un garçon qui voulait le défier, lui, un fossile du passé tel que lui, en proie à la maladie. Mais il n’avait pas réussi à lui montrer tout le style Ayatsuji à lame simple. Alors il demandait à Kuraudo de lui pardonner d’être si faible.

... Vraiment, ce vieux fou, pensa-t-elle.

Il avait déclaré ces mots qui pourraient aussi bien être ses dernières paroles à son ennemi.

Elle pensait toujours à son père comme un type plus intellectuel que les autres. Mais alors quoi ? Il s’était avéré être empli d’un égoïsme vraiment étonnant ! Presque comme un garçon qui n’aimait pas perdre.

Mais... encore.

... Alors mon père était-il... heureux à la fin ? se demanda-t-elle.

À ce moment, un important bruit retentit dans la salle.

***

Partie 7

Un plus important bruit d’épée retentit soudainement puis la salle tomba dans le silence complet.

« Haa, haa ! Haa ! » Dans ce silence, Ikki haletait grossièrement. La perte de sang causée par les innombrables blessures qu’il avait subies avait fortement épuisé son énergie. Mais... Ikki n’était pas le seul qui haletait.

« Argg ! Haa, haa, haa. » Même si Kuraudo n’avait pas encore reçu la moindre blessure, il respirait aussi difficilement. La bataille semblait être complètement unilatérale, mais pourquoi était-il presque aussi fatigué qu’Ikki ?

La réponse, Stella l’avait immédiatement compris.

« C’est donc ça ! C’est le point faible de la Contre-Attaque Marginale... ! » déclara Stella.

« Eh, de quoi parlez-vous, Vermillion-san ? » demanda Ayase.

« Regardez attentivement le visage de l’homme au crâne, et vous comprendrez, » déclara Stella.

Ayase regarda le visage de Kuraudo. Il transpirait énormément et, depuis son menton, des gouttes de sueur coulaient tels de petits ruisseaux.

« ... Je vois ! Il s’agit de son endurance ! » déclara Ayase.

« Tout à fait. C’est assez logique maintenant quand on y pense, » déclara Stella. « Cette écrasante Contre-Attaque Marginale qui dépasse le bon sens lui offre bien des avantages. Mais en contrepartie, la consommation d’énergie est vraiment importante. Ikki doit immédiatement avoir réalisé cela et il a agi afin de temporiser le combat tout en encaissant le minimum de blessure et tout cela, afin de réduire son endurance à néant ! »

Comme si c’était confirmer ça, soudainement, Kuraudo grogna violemment. « Fichu copieur...  ! C’était censé aller à mon rythme, mais avant que je ne le sache, je me suis pris au jeu d’endurance de ce salaud ! »

Même si Ikki était à moitié mort et qu’il pouvait à peine tenir son épée, il avait immédiatement vu à travers la faiblesse de la Contre-Attaque Marginale de Kuraudo et il l’avait attiré dans son propre rythme. Ainsi, l’énergie de Kuraudo avait presque été complètement épuisée.

Oui, c’était exactement comme l’avait décrit Stella. Ikki n’était pas le genre de personne à s’asseoir tranquillement alors qu’il était attaqué. Il possédait dans son arsenal beaucoup de méthodes afin de s’opposer à ses adversaires.

Presque comme de la sorcellerie... quel bâtard ennuyeux, pensa Kuraudo.

Kuraudo avait eu des frissons quand il avait essayé de penser à combien de couches de planification était présente dans les simples attaques et défenses effectuées par Ikki.

En revanche, Ayase était pleine d’admiration envers Ikki. « Comme prévu de Kurogane-kun ! Il peut même se battre là où son épée ne peut pas atteindre son adversaire ! Dans ce cas, il peut être en mesure de gagner...  ! »

Mais lorsqu’Ayase avait levé son poing en raison du bonheur qu’elle ressentait après avoir pensé à la possibilité d’un revirement de la situation, Stella avait montré une expression très sérieuse.

« ... Peut-être, peut-être pas, » déclara Stella.

« Hein !? Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Ayase.

« Ce jeu d’endurance était sa dernière carte. Il n’avait pas d’autres options, car il ne pouvait pas changer la distance. Mais c’est tout. Et Ikki est également très fatigué. Il est bien au-delà de sa limite. Dans une bataille prolongée, la possibilité pour lui de perdre est de plus en plus élevée, » répondit Stella.

C’était juste quelque chose qu’il faisait en dernier ressort dans cette situation si désespérément désavantageuse. Donc ce n’était pas une chose qui avait beaucoup de mérite quand à sa réalisation. La seule chose qui pourrait être dite était...

« Eh bien, peu importe qui perd et qui gagne... le prochain coup sera probablement le dernier, » déclara Stella.

C’était la seule vérité.

« ... Ce bâtard... il doit y avoir une limite à l’entêtement... ! » rugit Kuraudo.

« Haa, haa... malheureusement, je déteste vraiment perdre... Et... ça fait longtemps que je n’ai pas été lancé dans une telle bataille... C’est tellement amusant... ce serait dommage de la terminer ainsi, » déclara Ikki.

« Haa... haa... haa... amusant, n’est-ce pas ? Hahahahaha ! Toi aussi, hein ? Tu es assez perturbé dans la tête, toi aussi ! » répliqua Kuraudo.

« ... Ça, je pourrais en dire autant de vous... ! » déclara Ikki.

« ... Ouais, mais il est temps de mettre fin à cela, » déclara Kuraudo.

Kuraudo retrouva une respiration normale puis il redressa son dos. Et il brandissait Orochimaru.

« Le prochain va te faire tomber raid mort, » il déclara cela au guerrier couvert de sang, se tenant debout devant lui. Avec la prochaine attaque... il le tuerait.

Et acceptant ce défi mortel, Ikki souleva joyeusement les extrémités de ses lèvres. « ... Oui, c’est vrai. Je le pense également. »

Il plaça la lame noire devant ses yeux, pointant l’extrémité directement vers la poitrine de Kuraudo. Les deux chevaliers avaient échangé l’engagement d’apporter une mort certaine à l’autre et alors...

« Avant ça, puis-je demander quelque chose  ? » demanda Ikki.

« Quoi ? » demanda Kuraudo.

Avant de terminer le match, Ikki devait demander quelque chose qu’il devait absolument entendre de la bouche de Kuraudo.

 

« Le grand maître à l’épée que nous avons tous deux tant admiré... était-il souriant tout comme nous le sommes actuellement ? »

 

Face à cette question, les yeux de Kuraudo s’écarquillèrent soudainement.

« ... Haha, ne demande pas quelque chose de tellement évident, » il avait répondu comme s’il crachait.

 

« Il n’y a aucune chance que quelqu’un qui est appelé le Dernier Samouraï ne jouirait pas d’un match à mort si excitant que celui-ci, » continua Kuraudo

 

« ... oui, c’est vrai, » répondit Ikki.

Il voulait le savoir. Et il voulait que la réponse soit ainsi. C’est pourquoi Ikki l’avait demandé.

« Je vous remercie pour cette réponse, » déclara Ikki.

Puis, après ça, il se précipita vers son adversaire tout en montrant ses crocs.

***

Partie 8

Tout en répandant du sang depuis de nombreuses coupures, Ikki avança vers son adversaire.

Son corps teint en rouge était tout autant à moitié mort qu’à moitié vivant. Mais la vitesse de cette charge effectuée en ce moment était bien plus importante que tout ce qu’il avait fait depuis le début de la bataille. C’était presque comme une tempête.

Quel bâtard ridicule ! pensa Kuraudo.

Kuraudo ne se sentait pas réticent de féliciter Ikki. Alors, il devrait également mettre de côté toute son hésitation. Il décida de verser toute son âme dans la prochaine attaque et il fit rétrécir Orochimaru pour qu’il ait la taille d’une épée à une main.

Cela réduisait sa portée, mais cela donnait en contrepartie la priorité à la vitesse. Il s’agissait d’une attaque à pleine vitesse qui contenait tout ce qui lui restait. Il voulait utiliser la pleine puissance de sa Contre-Attaque Marginale, une technique ultime que seul le Mangeur d’Épées pouvait déchaîner !

 

« Yamata no Orochi [1] … ! » dit Kuraudo.

 

Une attaque à pleine puissance. Et en même temps qu’il disait ça, il frappa à l’aide de son épée. Huit têtes étaient apparues en tant qu’attaque ! Le serpent à huit dents qui était légèrement lumineux avait assailli le chevalier aux cheveux noirs tout en découvrant ses crocs.

Ikki, qui ne pouvait déjà pas arrêter l’attaque à quatre coups, ne pourrait certainement pas arrêter cela. Il serait sans aucun doute tué par une telle attaque.

Mais, même si tout cela étant le bon sens, le bon sens était quelquefois bouleversé.

Le Pire ne s’était pas arrêté lors de sa charge. Sans hésitation, il se précipita vers le serpent à huit têtes.

Avec la lame positionnée parallèlement à sa vue et avec la pointe pointée directement sur la poitrine de Kuraudo, il fonça en avant sans aucune intention de se défendre.

S’agit-il de l’abandon ? Était-ce une attaque frénétique aléatoire ?

Faux !

... Non ! C’est...

En raison de la lame positionnée parallèlement à sa vue renforcée par la présence d’une paire d’yeux qui produisait un éclat si aveuglant, Kuraudo ressentit une sueur glaciale qui lui trancha le corps comme s’il venait d’être sectionné en deux parts.

Il connaissait déjà cela. Dans le passé, il y avait une seule fois où il avait ressenti la même sensation. C’était lors du match qu’il avait fait contre Ayatsuji Kaito, dans les derniers instants du duel. À cette époque, Kaito qui était presque mort avait essayé de faire quelque chose face à lui. Tout comme l’actuel Ikki, il avait positionné son épée de cette manière et il avait chargé vers l’avant tout en abandonnant toute défense.

Jusqu’à ce jour, Kuraudo avait souvent réfléchi à ce que c’était que ce sentiment qu’il avait ressenti ce jour-là. Et aujourd’hui, il ressentait pour la deuxième fois ce même sentiment qui lui labourait le corps.

Le danger.

Face à un homme à demi mort, un homme qui pouvait s’effondrer à tout moment, il éprouvait une crainte déraisonnable, qui remontait depuis les profondeurs de ses tripes. Et en ce moment, c’était la même chose que la dernière fois... c’était exactement parce que cela devait être la même chose !

Intéressant !!!

Kuraudo n’avait pas arrêté l’attaque de son épée. Même en ce moment, il pourrait l’éviter en utilisant sa Contre-Attaque Marginale. Mais, malgré tout, il ne l’avait pas fait ! Il avait préféré faire face à tout cela.

Bien sûr, j’y vais...  !!!

 

 

Kuraudo avait toujours voulu voir que c’était. Il voulait voir la continuation de ce duel, alors même qu’il avait toujours pensé que cela ne serait plus jamais possible.

Peut-être, après que Kaito ait pu récupérer.

Peut-être après qu’Ayase ait pu maîtriser entièrement cet art de l’épée et qu’elle vienne le défier.

Avec cet étrange souhait à l’esprit, il avait toujours attendu à cet endroit. C’était pourquoi il ne s’arrêtait pas. Il n’y avait aucune raison pour qu’il s’arrête.

« Cela valait la peine d’attendre ! Ces deux longues années ― !!! » cria-t-il.

Et immédiatement après ça, leurs deux silhouettes se croisèrent et du sang frais s’envola dans les airs.

Notes

  • 1 Yamata no Orochi: un dragon à huit têtes et huit queues de la mythologie japonaise.

***

Partie 9

L’éclaboussure de sang qui montait si haut qu’elle atteignit le plafond... était celle produite par Kuraudo. Il y avait une énorme coupure transversale présente sur son énorme corps. Elle commençait à partir de l’épaule droite jusqu’à la fin de la zone abdominale inférieure gauche.

Quant à Ikki, il n’avait subi aucune blessure.

Pourquoi ? Yamata no Orochi était quelque chose qui ne permettait pas de parade et encore moins d’esquive. En vérité, Ikki avait reçu les huit crocs de serpent avec son corps. Mais pourquoi était-il indemne ?

La raison, Ayase l’avait immédiatement comprise.

... A-Aucun doute... c’est... pensa-t-elle.

Dans le passé, Ayase avait une seule fois été témoin de cette technique. Et c’était quand Ayase se décida à entrer à l’Académie Hagun. Il s’agissait de la technique secrète du style Ayatsuji à lame simple que son père lui avait montré.

À cette époque, quand Ayase avait attaqué son père avec Hizume, elle était certaine d’avoir frappé son corps. Mais, elle n’avait pas pu le couper.

La réponse... c’était comme s’il coupait les pétales d’un cerisier qui dansaient dans l’air. Son père lui avait dit cela ainsi...

... Une contre-attaque sera retardée si l’on utilise la lame afin de faire une parade. Parce que chaque fois que l’on déplace l’épée de l’ennemi pour s’y soustraire, sa propre épée changera également de l’endroit parfait où elle devrait être présente pour attaquer.

Alors que faire pour réaliser une contre-attaque parfaite ?

Kaito avait alors donné une réponse à cette question. Tout ce que l’on avait à faire était de prendre l’attaque de l’adversaire avec son corps et de se défendre, sans déplacer son épée de face à l’endroit que l’on veut attaquer.

Une position sans pareil afin d’échapper à l’attaque de l’ennemi était réalisée tout en effectuant le minimal possible de mouvements, dissipant tout ce qui constituait le monde matériel tout en ressentant chaque existence physique se trouvant autour de soi.

 

« La Technique Secrète Finale du Style Ayatsuji à Lame Unique, Ten’i Muhou [1] ! »

 

Mais pourquoi Kurogane était-il capable de l’utiliser ? Même Kaito n’avait utilisé cette technique top secret devant elle qu’une fois, alors comment ?

« ... Ah ! » s’exclama Ayase.

Puis elle se souvint de quelque chose qu’Ikki avait dit dans le restaurant familial.

« C’est entièrement en raison du travail acharné d’Ayatsuji-san. Même seule, je pense que vous l’auriez remarqué, et vous auriez atteint ce secret quand le temps viendra, » avait-il déclaré à l’époque.

Ikki ne disait jamais rien dont il n’était pas sûr. Ayase qui avait directement reçu sa formation savait qu’il était toujours sincère dans ses propos.

« Pas possible, il le connaissait déjà... ! », s’exclama Ayase.

« Le Vol de Lame, » déclara Stella.

« Hein ? » s’exclama Ayase.

« Il s’agit du style de l’épée propre à Ikki. Il est capable de voler même les secrets les plus profonds d’un style d’épée après l’avoir observé. C’était ce qui s’est également passé dans mon cas, » expliqua Stella.

Oui, à cette époque, Ikki avait déjà vu à travers le style Ayatsuji. La destination vers où devait aller l’art de l’épée bâclée d’Ayase, une épée qui s’entraînait désespérément à poursuivre le dos de son père.

Après avoir confirmé cela, Stella avait affiché un regard enchanté. Parce qu’elle savait que c’était la véritable et effroyable puissance d’Ikki. Il n’était jamais satisfait, même s’il avait déjà tant de puissance. Il devait stocker encore plus de puissance et de techniques, même si elles ne l’aidaient qu’un petit peu et il les utilisait afin d’atteindre une nouvelle hauteur. Cette ambition irrésistible et démesurée était ce qui faisait du Pire, le Roi de l’Épée sans Couronne. Il s’agissait de la véritable essence de Kurogane Ikki, l’amoureux de la Princesse Écarlate.

« ... Mon Dieu, c’est un homme qui vaut réellement la peine de poursuivre, » Stella marmonna cela d’une voix étonnamment basse.

Mais à ce moment-là...

« ―AAAAAH ! »

Quelque chose que personne ne pouvait croire était arrivé. Kuraudo, tout en portant cette blessure évidemment fatale hurla comme une bête folle. Il restait en position, refusant de laisser tomber sur le sol son corps. L’énorme quantité de sang qui coulait de sa plaie formait une flaque de sang sous ses pieds. Mais même ainsi, Kuraudo n’avait pas laissé ses genoux plier et il n’avait pas admis sa défaite.

Il était toujours debout !

Face à ça, même Ikki ne pouvait cacher sa surprise. Mais...

« ... Je vois, c’est ce que ce vieux monsieur voulait utiliser contre moi, » déclara Kuraudo.

Il n’y avait plus de volonté de se battre présente dans les yeux de Kuraudo.

« Haha... Impressionnant..., » continua-t-il.

Comme s’il était nostalgie de la bataille qui s’était déroulée ici il y a deux ans, il rit de joie. Et puis, il se tourna une fois de plus vers Ikki après avoir soulevé son corps teinté de sang.

« Le Pire, votre nom ? » demanda-t-il.

« Ikki Kurogane, » répondit-il.

« Kurogane... Nous allons continuer cela au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, » annonça Kuraudo.

Tout en disant cela, il se dirigea vers la sortie du dojo. Il semble qu’il n’avait plus l’intention de se battre. Tout en supposant cela, Ikki lui avait alors demandé... « Kurashiki-kun, ce dojo... »

« Faites tout ce que vous voulez avec lui... Il n’y a plus aucune raison pour moi que j’attende ici, » c’était sa réponse.

« Attendez Kuraudo ! » cria l’un des membres du groupe de Kuraudo.

« Hé, les gars, nous partons ! » déclara Kuraudo.

« O-Ouais ! » Ses laquais avaient suivi Kuraudo les uns après les autres. Et ainsi, ils avaient quitté le dojo. Et quand leurs silhouettes avaient complètement disparu,

« Wôw ! Attrapez-le, Kuraudo ! » cria une voix à l’extérieur.

« C’est mauvais, il a complètement perdu connaissance ! »

« Que quelqu’un se dépêche et appelle une ambulance ! »

« Attendez un peu, je vais nous conduire à l’école. »

« Kurauudo ! Accroche-toi ! »

Leurs voix paniquées retentirent de loin.

Ikki fit disparaître Intetsu tout en poussant un soupir, bien qu’il semblait être admiratif face à ça.

« Ne pas laisser ses ennemis voir sa faiblesse... Il est étonnamment têtu, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Tout comme toi, n’est-ce pas ? » répliqua Stella.

« Uwaah ! » Cria Ikki.

Il tomba sur le dos après que Stella le pousse un peu.

« Q-Qu’est-ce que tu fais, Stella !? » demanda Ikki.

« Ne te mets pas à débiter ces choses prétentieuses alors que tu ne peux même pas te tenir debout, » répliqua Stella.

« Mais Heuuu, » répondit Ikki.

Certes, l’actuel Ikki ne pouvait même plus se lever, et encore moins marcher. Et parce qu’il avait été découvert, il détourna son visage avec un air boudeur.

« Tu l’as donc remarqué..., » dit-il.

« Bien sûr ! Bon sang ! Se faire battre comme ça tous les jours ! Si tu avais cette technique impressionnante, alors pourquoi ne pas l’utiliser plus tôt !? » demanda Stella.

« Ne demande pas l’impossible. Il s’agissait de l’attaque secrète du grand Dernier Samurai. Il n’y a aucune chance que je puisse l’utiliser sans préparation au préalable. Si je n’avais pas fatigué Kurashiki-kun, alors ses attaques d’épée seraient devenues un peu trop ennuyeuses, et je serais actuellement transformé en steak haché, » répondit Ikki.

« Alors au moins, n’aurais-tu pas pu essayer d’éviter ces blessures !? » Tout en soupirant, Stella jeta son sac à Ayase. « Senpai, j’ai apporté une trousse de premiers soins juste au cas où. Alors, pourriez-vous, s’il vous plaît, arrêter les saignements ? Une fille d’un dojo comme vous devrait être en mesure de le faire ? En attendant, je vais appeler un professeur afin qu’il vienne nous rejoindre. Car après tout, nous ne pouvons pas aller dans le train tout couvert de sang comme ça, ou alors le pouvons nous ? »

« O-Oui, j’y vais ! » Après avoir répondu ça, Ayase prit le sac.

À l’intérieur, il y avait beaucoup de matériel de premiers secours comme des bandages, des liquides de désinfection et ainsi de suite. Avant que Stella ait fini d’appeler l’école afin d’obtenir une voiture, elle devrait être en mesure de compléter une partie du traitement. Ayase commença le traitement et tout en le faisant... « Kurogane-kun... Je vous remercie. »

Elle serra fortement les mains d’Ikki et lui témoigna sa profonde gratitude. « Grâce à vous, je crois que j’ai enfin compris ce que mon père ressentait vraiment... Je pensais que j’étais celle qui le comprenait le plus, mais on dirait que je ne l’avais pas du tout compris. »

« Ce n’est pas vrai, » répliqua Ikki.

« Hein... !? » s’exclama Ayase.

« La raison pour laquelle je pus gagner aujourd’hui était grâce au fait que vous avez su vous rappeler parfaitement des enseignements de Kaito-san, » répondit-il. « Je ne pense pas qu’à part vous, quelqu’un d’autre aurait pu faire cela. Vous le comprenez bien plus que quiconque. Parce que vous êtes le successeur du Dernier Samouraï. »

« ... »

Était-ce vrai ? Ayase ne le savait pas. Mais elle avait certainement prié pour que cela se produise.

« Alors, je vais devoir devenir plus forte, » déclara Ayase. « Assez forte pour que je puisse m’appeler fièrement son successeur, assez forte pour battre ce garçon par moi-même. »

Les yeux d’Ayase n’étaient plus obscurcis comme auparavant. Elle ne perdrait probablement plus jamais son chemin. Parce qu’elle avait trouvé un endroit pour elle, un endroit où elle pouvait être fière d’être.

Ikki montra un sourire soulagé face à cette Ayase. « Je l’attendrai avec impatiemment. »

Il pria pour que le vœu de la jeune fille se réalise un jour.

Notes

  • 1 Ten’i Muhou, 天衣無縫 : « Voile du Néant du Paradis »

***

Épilogue: Sourire Glacial

Partie 1

[Duel Hors du Campus ! Le Mangeur d’Épées, l’As de Donrou a été écrasé par Le Pire !]

 

Un jour après le duel, un journal affichant ce titre s’était répandu comme une traînée de poudre. Il y avait même des photos du duel pris secrètement. Celle qui avait rédigé l’article n’était autre que Kusakabe, la nouvelle du Club de Journalisme. Elle avait dès le départ soupçonné quelque chose après avoir entendu la conversation entre Ikki et Ayase pendant le match de sélection. Donc le lendemain, elle les avait suivis tous les trois, y compris Stella.

[Pour un journaliste, ce niveau de compétence en filature est un must !]

Cela semblait être le cas.

Et Ikki ne pouvait faire qu’un claquement de langue, puisqu’il n’avait pas senti une parcelle de sa présence pendant tous les événements de la veille.

Cet article avait également été un gros coup à Hagun. Bien sûr, puisque l’adversaire était l’as d’une autre école, même s’il s’agissait d’un duel hors du campus, cela ne pouvait pas être une victoire sans importance vu qu’elle avait été faite contre l’un des huit meilleurs du pays. Même les gars qui avaient encore un peu de doute quand à la capacité d’Ikki n’avaient pas eu d’autre choix que de se taire et d’accepter les capacités d’Ikki.

Et quelque part parmi eux, quelqu’un avait demandé ceci...

« Qui est le plus fort ? La plus forte d’Hagun, la présidente actuelle du conseil étudiant Raikiri [1] Toudou Touka ou Le Pire ? »

 

Personne ne savait d’où venait cette question, mais cette question avait déclenché un incendie chez les étudiants de l’Académie d’Hagun. Raikiri était classée parmi les quatre meilleurs du Japon !

« Bien sûr, elle est la plus forte. »

« Non, si c’est Le Pire, alors, il pourrait être capable de la battre. »

« En aucune façon. »

« Oui. »

« Non... »

« Oui !... »

Des arguments comme celui-là avaient éclaté à travers le campus et après qu’une semaine se soit écoulée, chacun souhaitait savoir la réponse à propos de cette si sérieuse question.

Notes

  • 1 Raikiri, 雷切 : « L’Attaque de Foudre »

***

Partie 2

Nous nous trouvions une semaine après le duel avec le Mangeur d’Épées. Il s’agissait du soir. Ikki et Stella avaient terminé leur entraînement quotidien dans la clairière de la forêt et ils se reposaient maintenant sur le banc, assis côte à côte.

Juste avant, Ikki avait reçu un courrier d’Ayase, le contenu... il était dit que son père, Kaito-san, avait repris connaissance.

« Hein !? Le père de Senpai s’est réveillé ! » s’exclama Stella.

« C’est comme ça, » répondit Ikki.

« Quel moment choisi incroyable !? » déclara Stella.

« Oui, Ayatsuji-san semble aussi être surprise. Regarde ceci, » déclara Ikki.

Ikki avait montré à Stella le contenu du courrier.

{Mon père a repris connaissance !!!!!!!}

« Wôw, c’est vrai, elle a l’air très surprise ! Il y a autant de points d’exclamation qu’il y a de Boules de Dragons, » déclara Stella.

« Eh bien, c’est bien si elle est heureuse, » dit Ikki.

En fait, après le duel effectué ce jour-là, ils n’avaient pas vu une seule fois Ayase. Parce que, après ce jour-là, quand ils étaient retournés à l’école...

« Pendant tout ce temps, j’ai laissé faire Kurogane-kun, alors maintenant, je vais au moins décider par moi-même quoi faire à partir de maintenant. » Furent les paroles d’Ayase.

Après avoir dit ça, elle était allée au comité exécutif des matchs de sélection et avait avoué qu’elle avait triché pendant ce match. En raison de l’intervention d’Oreki, son expulsion put être évitée, mais ses matchs de sélection furent tous annulés et elle avait été suspendue de l’école pendant sept jours. C’est pourquoi Ikki était heureux de savoir qu’elle allait toujours bien malgré tout ça.

« Mais depuis que son père s’est réveillé, il lui sera difficile de retourner à l’école, » déclara Stella.

« Tout à fait..., » répondit Ikki.

Parce qu’il était dans le coma depuis deux longues années. Son corps était probablement très faible. La réhabilitation serait difficile, c’est sûr.

En plus... il avait une maladie cardiaque. Ayase devrait également vouloir passer un peu plus de temps avec lui.

« Elle ne viendra plus pratiquer, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« On se sent un peu seul maintenant, » répondit Ikki

« Mais on ne peut pas y faire grand-chose, » rajouta Stella.

Au contraire, ceci devrait être une situation où il fallait être heureux, puisque Kaito s’était finalement réveillé, et cela même si les médecins disaient qu’il ne durerait pas jusqu’à l’hiver.

« Ceci pourrait être court, mais je veux que ces deux passent un temps significatif ensemble, » déclara Ikki.

« ... Oui, » répondit Stella.

Alors qu’il priait avec Stella à côté de lui tout en levant les yeux vers le ciel du soir, son terminal informatique avait soudainement sonné. Quelqu’un l’appelait. Quand on parle du loup ! Il s’agissait d’Ayase Ayatsuji.

« Oh ! maintenant, elle appelle directement... Bonjour ? » déclara Ikki.

« Tu es Ikki Kurogane-kun, n’est-ce pas ? J’ai entendu parler de toi par l’intermédiaire d’Ayase. Je voudrais que tu l’épouses tout de suite et me succède dans mon doj... *Bang**Arggg*, » commença une voix d’homme au téléphone.

« Qu’est-ce que tu fais ? Tu viens de te réveiller après deux ans ! Désolé Kurogane-kun, l’idiot a dit quelque chose d’impoli. Je vous ai appelé parce qu’il voulait vous dire merci, mais..., » déclara Ayase.

« Hahaha ! Tu n’as pas besoin de le cacher, Ayase. Tu l’aimes, n’est-ce pas ? Je veux parler de Kurogane-kun. Un parent peut facilement le comprendre. Quand tu parles de Kurogane-kun, tu ressembles tellement à une épouse parlant affectueusement de son mari. Vraiment comme ta mère avait l’habitude d’être ! » déclara Kaito.

« Aaaaaaaah ! Ahhhhh ! Ne dis pas quelque chose de si bizarre... !!! » cria Ayase.

« Tu n’as pas à le cacher, Papa vient de se réveiller, donc pour vous deux..., » commença Kaito.

« Tu devrais juste dormir pendant encore deux ans... !!! » cria Ayase.

« Argg... Ailleeee ! » cria Kaito.

« K-K-Kurogane-kun ! O-Oubliez ça ! Je vous appelle plus tard ! *Click* ―Bip-Bip-Bip― » déclara Ayase.

« ... Eh bien ! D’une certaine manière, on a l’impression que Kaito-san nous survivra..., » déclara Ikki.

« Je pensais la même chose, » répliqua Stella.

Mais bon...

« Mais d’une façon ou d’une autre, tout semble résolu ? » demanda Stella.

« Tout à fait, » répondit Ikki.

Le dojo avait été rendu à Ayase et Kaito était sorti de son coma. Ayase pourrait ne pas venir aux leçons plus longtemps, donc c’était un peu triste. Mais ce n’était pas comme si c’était la dernière fois qu’ils la verraient. Le cas du dojo d’Ayatsuji était plein de hauts et de bas depuis l’histoire du restaurant, mais comme cela s’était calmé, c’était très bien.

« Mais c’est un peu plus tranquille puisque nous avons une personne de moins..., » déclara Stella.

« Au contraire, nous sommes les seuls ici, » répondit Ikki.

« Eh bien, c’est vrai ça, » déclara Stella.

Aujourd’hui, Shizuku et Arisuin étaient absents tout comme Ayase.

« C’est rare ! Alice c’est une chose, mais pour que Shizuku soit absente c’est..., » déclara Stella.

« Oui... peut-être qu’elle est fatiguée ? » se demanda Ikki.

« ... C’est-à-dire... on est juste nous deux... non ? » demanda Stella.

« ... »

Stella entrelaça ses mains avec celle d’Ikki. Elle le regardait avec espoir et ses yeux de rubis semblaient héberger une légère fièvre. Depuis la piscine, leur relation était devenue plus proche de celle de véritables amoureux, même si elle était restée platonique.

Alors, quand ils se lançaient de tels signaux, ils agissaient de concert. Assis sur le banc, ils se rapprochèrent peu à peu, diminuant la distance.

« Stella..., » murmura Ikki.

« Ikki..., » murmura Stella.

« Ikki... ♡, »

« « Hein ? » » s’exclamèrent Ikki et Stella.

Tous deux se retournèrent brusquement face à cette voix supplémentaire.

« Bisou ~... Hein ? Ne vas-tu pas l’embrasser ? » demanda Arisuin qui se mêlait à cette situation en se tenant sur le côté à les observer attentivement.

« « UWAAAAAAAH !!! » » crièrent Stella et Ikki alors qu’ils tombèrent presque instantanément du banc sur lequel il se tenait.

« A-Alice ! Q-Qu’est-ce que tu fais !? » demanda Ikki.

« Oh non ~ avec cette passion, je pensais que si nous pouvions faire un trio ~, » s’exclama Alice.

« « HORS DE QUESTION !!!!!! » » crièrent Ikki et Stella.

« C’est une blague, une blague ~ ♪ Aww ~ vous deux, vous êtes tous rouges, c’était si mignon ~ Ahaha, » dit Alice.

Sa réaction était-elle tout simplement bizarre ? Arisuin avait des larmes dans le coin de ses yeux et il avait un grand sourire.

« Mais quand même ! Grande Sœur est surprise ~ cette diminution de votre distance telle un hérisson... si lentement..., se pourrait-il que vous soyez encore vier... » commença Arisuin.

« N-N-Nous ne somme pas allés aussi loin ! » s’exclama Stella.

« Ah, n’est-ce pas ? Mais c’est un progrès rapide. Car maintenant, vous pouvez si bien flirter ensemble, » déclara Arisuin.

« ... Au contraire Alice ! As-tu remarqué que nous sortions ensemble ? » demanda Ikki.

« Eh bien ! Oui, un peu. Mais je l’ai confirmé aujourd’hui ~ ♪ » répondit Arisuin.

« Pouah... » Stella afficha une expression amère.

Arisuin était une personne sociable, il était donc populaire parmi les filles et les garçons. Donc, si on les découvrait maintenant, cela pourrait devenir vraiment mauvais... c’était probablement ce qu’elle pensait.

Il n’y avait pas de possibilité de le tromper ? Stella se plaignait avec son regard.

Non, mais c’était maintenant impossible. Mais s’ils expliquaient correctement la situation, il pourrait garder un secret. Alors il décida de tout avouer à Arisuin.

« Hé, Alice, à propos de cela..., » commença Ikki.

« Je sais, soyez à l’aise. Je n’ai pas l’intention de le dire à qui que ce soit, » déclara Arisuin.

Arisuin aurait peut-être deviné cela tout seul. Il mit son index devant ses lèvres et cligna de l’œil. Comme prévu de la personne qui avait même fait que Shizuku, qui haïssait l’homme, se soit ouverte à lui. Il savait comment gérer les êtres humains.

« Je vais juste profiter d’un siège spécial ♪, » déclara-t-il.

C’est à ça que cela ressemble.

« Merde, c’était une faute d’être découvert ici. Mais je suppose que le fait que Shizuku ne soit pas ici est la fortune dans notre malheur, » déclara Stella.

« Vrais. Par ailleurs, l’as-tu vue, Alice  ? » demanda Ikki.

« Oui. Mais je suis plus avec elle, car je jouais à UNO avec des fans. Mais Shizuku dit qu’elle allait dans un entraînement supplémentaire en solo aujourd’hui, » répondit Alice.

Entraînement en solo... 

« Oh, c’est étrange. Pour que Shizuku ne soit pas avec Ikki. Et de sa propre volonté qui plus est, » déclara Stella.

« Oui, elle se prépare probablement... car cette fois-ci, son prochain adversaire est un vrai adversaire, » déclara Arisuin.

« Hein ? Son prochain adversaire a déjà été décidé ? » demanda Ikki.

« Oh, mon Dieu, vous deux, vous ne le saviez pas ? » demanda Arisuin.

Est-ce que Stella le savait ? Arisuin la regarda, mais elle fit un signe négatif de la tête. Bien sûr, Ikki ne le savait pas non plus.

« Alice, qui est le prochain adversaire de Shizuku ? Et que veux-tu dire, avec son prochain adversaire est “un vrai adversaire” ? » Demanda Ikki, inquiet.

Et Arisuin afficha une expression malaisée. « Elle est la plus forte... La numéro un de cette académie. »

***

Partie 3

Pendant ce temps, dans la sixième arène de formation.

Elle était utilisée comme une arène de midi jusqu’à cinq heures dans l’après-midi pour les matchs de sélection, mais après cela elle était utilisée comme une zone d’entraînement pour des batailles royale dans laquelle n’importe qui pourrait concourir.

Bien sûr, les participants utilisaient uniquement la Forme Illusoire. C’était différent des leçons et il n’y avait aucune règle. Ainsi, les personnes qui n’avaient pas participé aux matchs de sélection peuvent également y participer. Pour cette raison, tous les jours, les sons des batailles se répandaient dans l’arène.

Mais aujourd’hui, c’était différent. Il s’agissait d’un silence absolu qui y régnait.

La chaleur d’une bataille ne pouvait pas non plus être ressentie. Seule l’atmosphère proche du zéro absolu pouvait être ressentie alors qu’il dominait la sixième zone de formation.

Eh bien, bien sûr, ce serait certainement le cas, car...

« Qu’est-ce qui se passe avec elle ? »

« Monstre... »

Car tous les chevaliers qui s’étaient battus ici avaient été transformés en sculptures de glace.

« En vérité, elle a déjà fait sortir cinquante personnes hors de l’arène... en étant toute seule... ! »

Dans l’auditoire, un étudiant parlait d’une voix tremblante. Le sens de ses paroles remontait à ce qui c’était produit il y a dix minutes.

Une première année était venue sur le terrain d’entraînement et elle avait fait cela à tous ceux qui étaient présents : elle voulait faire face à toutes les personnes présentes et en même temps.

Ceux qui avaient cru que ce défi était ridicule avaient probablement été réprimandés par ce jeune adversaire.

Mais le résultat... ? Une annihilation. Pas une seule personne n’avait été capable de la toucher. Le seul qui se tenait encore là était au centre de l’arène était ― la « Lorelei » Shizuku Kurogane.

 

 

« Ce n’est pas encore assez..., » murmura-t-elle.

Elle soupira en regardant la prairie gelée qu’elle avait créée. Elle pensait que si elle se battait face à une cinquante de Blazers, ceci serait au moins devenu un entraînement. Mais, cela ne suffisait pas du tout. Hagun était-elle vraiment d’un niveau si faible ? Tout ceci ne faisait que lui faire penser ça.

« ... Cependant, vous n’allez pas nous décevoir, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle.

Elle baissa les yeux vers son terminal informatique. Sur l’écran se trouvait un courrier du comité exécutif l’informant au sujet de son prochain adversaire. Elle était la numéro un d’Hagun et dans le top quatre national de l’année dernière.

 

{L’adversaire du dixième match de Shizuku Kurogane-sama a été décidé. Il s’agit de Toudou Touka, troisième année de classe 3.}

 

Finalement ! Shizuku avait fait un sourire étrangement hypnotisant.

Elle pouvait enfin arrêter de se battre tout en se retenant, afin de prendre soin de ne pas finir par tuer ses adversaires. Cette farce se terminait enfin.

Elle voulait se battre contre un adversaire où elle pouvait tout donner. Elle y pensait depuis longtemps.

Ce genre de chose, je me demande si c’est comme ce que fait Onii-sama.

Eh bien, si c’était lié aux ambitions, alors ça serait mieux avec Stella... Mais, face à un adversaire comme Todou qui n’avait pas de lacunes. Elle était un adversaire qu’elle avait à combattre de toutes ses forces afin de pouvoir gagner.

Enfin...

Enfin, elle pouvait se battre de toutes ses forces.

Enfin, elle pouvait briser quelqu’un avec toute sa force.

« Fufufu, Hahahah ! » Shizuku se mit à rire.

Même si la température environnante était si froide qu’elle perçait l’atmosphère, elle ne pouvait pas arrêter l’excitation explosive venant de son intérieur. Non, c’était comme une fièvre qu’elle ne pouvait pas refroidir et qu’il valait mieux ne pas essayer de le faire.

Shizuku continua à rire, comme si elle confiait son corps à la passion de la bataille à venir.

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Illustrations

 

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2 commentaires :

  1. une seule chose à dire … A quand la suite ????

  2. Bientôt, mais comme je suis en train de faire des rush sur des romans avec moins de sorties déjà faite, alors je n’ai rien sorti. De plus, comme il est moins aimé par le monde, je ne compte pas faire de rush avec uniquement ce roman.

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