Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 4

Table des matières

***

Prologue : Une ville au pays de la neige

« Devenir adulte, c’est dur, hein ? Timur... »

Alors qu’ils étaient au bord des larmes, les deux garçons s’essuyèrent la bouche avec de la neige se trouvant à leurs pieds. En regardant ces deux-là, la fille aux cheveux roux et le garçon ayant environ son âge avaient tous les deux fait preuve d’un sourire parental.

« Hahahahaha. Il y a encore un long chemin à parcourir avant de devenir des adultes cool, » déclara le garçon.

Il y avait un jeune dont les cheveux blonds cendrés lui donnaient un air un peu lugubre. Au premier coup d’œil, c’était un enfant misérable qui avait l’air sale avec de la suie et de la boue, mais après une observation attentive, vous remarquiez que c’était un jeune garçon aux traits horriblement beaux.

Il s’agissait de l’enfance de celui qui s’appellera un jour Nagi Arisuin, et entrera à l’Académie Hagun.

Arisuin — non, Alice — s’était détourné des deux garçons pour s’adresser à la fille.

« Tout bien considéré, tu es une adulte méchante, Yuuri. Timur et Condra n’ont que six ans, et tu savais qu’ils ne pouvaient pas boire quelque chose comme ça, non ? »

En réponse, la jeune fille avait fièrement fait un sourire maléfique. « C’est très bien. Essayer d’aller trop loin les rendra plus audacieux. »

Elle s’appelait Yuuri. Comme Alice, elle était une enfant des rues, et la cheffe de cette équipe qui tenait son quartier général dans le hangar de stockage de l’église.

Yuuri, la fille qui avait une personnalité vivante et pleine d’esprit inébranlable.

Alice, le garçon qui possédait une personnalité délicate et pleine de douceur.

Ils étaient deux personnes diamétralement opposées, mais ils avaient une chose en commun. C’était l’idée qu’ils devaient protéger les enfants plus faibles qui ne pouvaient pas survivre seuls.

Ils avaient donc pris soin des plus jeunes enfants de la rue plus qu’à eux-mêmes et avaient élevé ces enfants. Yuuri avait agi comme un père fiable. Alice avait l’affection d’une mère en lui. Même s’ils étaient eux-mêmes des enfants, ils avaient assumé ces rôles de façon splendide.

— Et ce qui se passait maintenant était un rite de passage pour cette équipe. Les enfants qui buvaient dans la bouteille verte remplie d’une liqueur indécemment forte étaient acceptés non pas comme des enfants, mais comme des compagnons adultes. Ils n’avaient pas de parents. Ils n’avaient pas d’adultes sur qui dépendre. Ils avaient donc dû aller trop loin autant que possible, pour devenir des adultes le plus rapidement possible.

Yuuri, qui pensait ainsi, avait effectué la cérémonie. Mais peu importe la raison qu’elle avait, il n’y avait aucune chance que les enfants puissent boire ainsi de l’alcool — .

« Hé ! Yuuri ! Vous donnez encore de l’alcool aux jeunes enfants !? » s’écria une voix féminine.

« Oh merde ! C’est la nonne ! Tout le monde se cache ! » s’écria Yuuri.

Ayant été découvert par l’effrayante sœur qui dirigeait seule l’église, Yuuri et les deux jeunes garçons s’étaient enfuis, se dispersant dans toutes les directions.

Les garçons s’échappèrent instantanément sous les ordres de leur chef. Leur confiance en Yuuri était profonde. Mais même si c’était le cas...

« Ne bougez plus, sales gosses ! Si vous ne revenez pas ici, vous n’aurez pas de soupe aujourd’hui ! » cria la nonne.

« Nous avons été pris dans les habitudes du chef contre notre volonté, » déclara le premier garçon.

« C’est tout ce que fait le chef. Nous ne sommes pas mauvais. C’est la vérité, » déclara le deuxième garçon.

Face à la promesse d’une soupe chaude, leur loyauté était aussi solide que du papier, mais...

« Bande d’enfoirés !? Je m’en souviendrai — ! » cria Yuuri.

« Hahahahaha. » Tout en laissant sortir un sourire à cette bande de jeunes, Alice se tenait debout. La journée tirait à sa fin. Il serait bientôt l’heure du travail.

Soudain, à ce moment-là.

« Eu-Euh... grande soeur Alice ! »

Trois filles étaient venues de l’intérieur du hangar de stockage. Il s’agissait d’enfants de cinq, six et sept ans. Et Anastasia, âgée de sept ans — l’aînée des enfants à part Yuuri et Alice — se tenait devant Alice avec ses joues blanches rougissant d’un rouge comme des pommes.

« T-Tiens…, » murmura Anastasia.

Elle présenta nerveusement une écharpe faite à la main. C’était quelque chose qu’elle avait fait ces derniers jours à partir de la laine à tricoter qu’elle avait reçue de la Sœur, et cela après avoir appris comme le faire par l’habile Alice. Sachant sans aucun doute que c’était quelque chose qu’elle voulait qu’il voie si elle l’avait bien fait, Alice l’avait pris dans ses mains.

« Oh mon Dieu. Tu l’as bien tricoté, non ? Tu as dû travailler dur, » déclara Alice.

Faisant l’éloge de l’artisanat, il avait essayé de la lui rendre. Mais la fille avait fermement poussé l’écharpe contre la poitrine d’Alice.

« C’est un cadeau pour toi, grande sœur ! » déclara Anastasia.

« Pour moi ? » demanda Alice.

Anastasia hocha la tête avec force.

« Parce que tu travailles toujours... dans le froid, en faisant de ton mieux…, » répondit Anastasia.

« ... Je vois, » déclara Alice.

Comprenant les sentiments d’Anastasia, Alice avait enroulé son écharpe faite à la main autour de son cou. Mystérieusement, elle lui semblait plus chaude que l’écharpe vendue à prix réduit qu’il utilisait habituellement.

« Si chaud... Merci, Anastasia, » déclara Alice.

« Hehehehe…, » recevant les remerciements, Anastasia avait fait apparaître une expression enchantée. C’était un sourire qui réchauffait non seulement son corps, mais aussi son cœur.

— En toute honnêteté, leur vie quotidienne était misérable. Avec la seule remise que la Sœur leur prêtait, il était impossible pour deux enfants de dix ans de s’occuper de deux garçons et de trois filles. Il y avait des emplois à obtenir des gangs criminels dans leur ville natale, mais après que le gouvernement ait supprimé les dons, il ne restait presque plus rien. Pour la nourriture, il n’y avait que la soupe que la Sœur faisait de temps en temps, et du pain dur stocké dans des sacs en plastique. Ceux-ci étaient toujours partagés entre tous. Naturellement, on pouvait difficilement dire que c’était suffisant pour satisfaire les enfants en pleine croissance, et tout le monde avait toujours faim.

Mais même ainsi, ces jours avaient été une bénédiction pour Alice.

Comparé à la quantité qu’il mangeait quand il était seul, c’était bien plus faible. Afin d’élever les enfants, il devait faire plus de travail. Mais — s’il comparait ces jours, d’être aimé à ceux où il vivait seul, volant et fouillant, il était beaucoup plus satisfait du temps passé ici.

Il vivait à proximité d’amis précieux. Pourrait-il en vouloir plus ? Non, il n’y avait rien qu’il voulait en plus.

Si demain, et le jour d’après, pouvaient être tout aussi paisible — .

Ahh, si seulement — .

***

Chapitre 1 : Chapitre 1 : Camp de formation

Partie 1

Nous étions au dernier tiers de juillet. La saison des pluies était terminée, et c’était maintenant la saison des colonnes de nuages blancs. La période scolaire de précipitation pour les batailles de sélection était terminée, et l’Académie Hagun était entrée dans sa pause estivale. Certains élèves étaient partis en vacances et beaucoup étaient rentrés chez eux, de sorte qu’il restait peu de personnes à l’école.

Est-ce qu’il ne restait que ceux qui voulaient des vacances d’été insouciantes à Tokyo ? Était-ce ceux qui voulaient s’entraîner dans les vastes installations de l’académie ? Ou peut-être qu’ils ne pouvaient tout simplement pas rentrer chez eux à cause des problèmes qui les attendaient.

... Cependant, Ikki Kurogane n’était étonnamment pas parmi eux. De même, ses amis et sa sœur n’étaient pas là non plus. Pourquoi était-ce le cas ?

C’est parce que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée se rapprochait. Le Festival d’Art de l’Épée allait ouvrir ses portes à la mi-août. Et pour tout tournoi sportif, participer à un stage d’entraînement était la chose habituelle à faire. Bien sûr, Hagun organisait un stage d’entraînement chaque année. C’était dix jours de formation ciblée dans une installation d’entraînement à Okutama. Les conférenciers professionnels de Chevaliers-Mages qui avaient participé à la Ligue du Roi des Chevaliers avaient été appelés pour cela, donc ne pas y assister conduirait à une énorme différence dans la progression entre les combats lors du Festival. Ikki et les autres n’étaient pas à l’école parce qu’ils participaient au stage d’entraînement en tant qu’équipe représentative ou en tant qu’assistants.

― Cependant, l’endroit choisi n’était pas Okutama. C’était dû au tumulte du géant Okutama, mentionné précédemment. Cette énigme n’avait finalement pas été résolue. Par la suite, le géant de pierre qui avait attaqué le groupe d’Ikki n’avait pas réapparu, mais bien sûr, personne ne pouvait dire qu’ils étaient satisfaits de la sécurité.

Par conséquent, la Directrice Shinguuji avait demandé à l’Académie Kyomon l’autorisation d’organiser un stage d’entraînement combiné avec les représentants de Kyomon dans leur propre pavillon dans les montagnes.

***

Partie 2

La Princesse Écarlate, Stella Vermillion.

La jeune fille qui était venue d’un pays lointain jusqu’au pays des samouraïs pour se fortifier était maintenant au milieu d’un combat qu’elle demandait, ici dans les montagnes après être arrivée de Tokyo.

Dans l’arène de bataille simulée du camp de formation de Kyomon, les flammes pourpres et les éclairs dorés s’affrontaient violemment, créant de grandes étincelles.

Celle vêtue d’un feu pourpre et portant une épée gigantesque était Stella. Puissance et vitesse — son mouvement de haute voltige avec ce que l’on pourrait appeler la plus grande force, et une puissance magique écrasante.

La chevalière nommée Stella Vermillion ne pouvait généralement pas être considérée comme ayant des faiblesses. Elle possédait une capacité offensive remarquablement élevée, mais sa véritable essence était l’étendue de sa puissance globale. En attaque, en défense et en vitesse, elle était dotée d’un équilibre de qualités extrêmement élevées dans toutes les capacités et talents possibles. C’est pour ça qu’elle était un chevalier de Rang A ―.

Cependant, il y avait quelqu’un devant ses yeux en ce moment, un ennemi échangeant des coups d’épée avec elle, endurant ses attaques féroces de front. En ce moment, cette ennemie pouvait le faire avec une technique digne d’être son adversaire.

Une personne ordinaire aurait sûrement son corps détruit en s’opposant directement à la grande force physique de Stella. À la place, cet adversaire avait une défense flexible qui dispersait la puissance de son épée descendante, et une défense qui n’avait certainement pas seulement protégé son utilisateur, mais qui avait fait preuve d’empressement quand à lancer des contre-attaques immédiates.

C’était le genre d’adversaire auquel Stella faisait face, mais ce n’était pas inattendu. Pourquoi ? Parce que celle qui avait servi comme adversaire de Stella, participant comme entraîneuse bénévole avec le reste du Conseil des Étudiants, n’était autre que le chevalier étudiant de Hagun — Touka Toudou, la « Raikiri ».

« Shhh — ! »

Au milieu de ce combat à l’épée, Touka avait utilisé sa technique. À l’instant où les deux chevalières avaient envoyé des étincelles provenant de lames en acier, elle avait utilisé l’impact provoqué par sa parade pour orienter le poignet de Stella. Dans un mouvement qui rappelait l’aïkido, le corps de Stella se penchait fortement. Le choc avait été évité, et la lame de l’épée avait glissé.

« Kuh ! »

Naturellement, Stella était aussi une chevalière de haut niveau. Bien que sa lame ait été repoussée, son équilibre ne s’était pas rompu. Le bas du corps bien entraîné tenait Stella fermement ancrée au sol.

Cependant, le mouvement avait certainement créé un fossé entre elles. Cet écart — Raikiri ne l’avait pas négligé.

Immédiatement, Touka avait remis son Dispositif, Narukami, dans son fourreau noir, et elle avait pris une position en écartant les jambes, déversant l’énergie de la foudre dans son fourreau.

À ce moment-là, un frisson avait traversé la colonne vertébrale de Stella. Quelle attaque pourrait être lancée à partir de cette posture ? Elle le savait.

L’Art Noble — Raikiri.

L’atout de Touka qui avait détruit l’ennemi avec son fourreau. Bien qu’il ait subi une défaite dans sa carrière, Raikiri pouvait se vanter d’une puissance écrasante à courte portée.

Bien qu’on l’appelait la Princesse Écarlate, Stella n’avait aucune technique pouvant être utilisée contre Raikiri. Si la puissance et la portée comptaient, elle pourrait gagner avec Katharterio Salamandra, mais avec la vitesse comme principal déterminant, elle perdrait.

Ainsi, lorsque Touka avait pris la position pour Raikiri, Stella ne pouvait que chuter. Mais...

C’est ce que j’attendais ! pensa Stella.

Ne succombant pas au frisson qui parcourait à travers sa colonne vertébrale, Stella avait fait un coup de pied au sol pour s’élancer à bout portant.

En effet, ayant combattu jusqu’à présent dans un affrontement rapproché à l’épée, cela ne pouvait que conduire à l’utilisation du Raikiri. Le Raikiri était une technique à l’épée qui émettait une énergie électrique intense en imbibant une force électromagnétique dans la lame de l’épée. La propulsion par une intense énergie électrique était quelque chose que Touka elle-même ne pouvait pas arrêter. C’était une technique qui ne pouvait pas annuler le dégainage une fois commencé. Pour cette raison, Stella s’était volontairement mise à portée de Touka, puis s’était retirée de cette portée une fois que Touka avait pris la position pour sa carte d’atout, invitant Touka à frapper dans le vide.

... Mais...

L’atout n’était pas apparu. Touka se tenait immobile dans sa position de dégainage de l’épée et fixa silencieusement Stella qui s’était échappée. Avec le discernement que son adversaire voyait à travers ses moindres mouvements, Stella avait poussé un soupir d’admiration du fond de son cœur.

Après tout, un plan aussi simple ne se déroulerait pas comme je le souhaite, n’est-ce pas ? pensa Stella.

Qu’en est-il du fait de tromper l’utilisateur pour dépenser sa carte d’atout inutilement ? N’importe qui aurait pu trouver une tactique à ce niveau. C’était une contre-mesure typique contre Raikiri. Bien sûr, Touka avait affronté d’innombrables adversaires qui utilisaient cette tactique. Il n’y avait aucune chance qu’elle tombe face à un leurre aussi simple.

― Dans ce cas.

Je devrais utiliser un plan que je suis la seule à pouvoir utiliser, n’est-ce pas !? Se demanda Stella.

Boom ! Stella avait poussé le sol une deuxième fois, faisant un autre grand pas en arrière. Elle avait pris une distance de plus de dix mètres de Touka. C’était au-delà de la portée qu’une épée ou une lance pouvait atteindre. Longue distance — c’était la portée uniquement utilisable par les arcs ou les fusils, ou la magie.

Oui. Stella n’était pas une chevalière qui n’était forte qu’en combat rapproché. Sur cette longue distance, Stella était toujours dans son élément. Parce qu’elle était, parmi ces chevaliers actuellement reconnus, celle qui se vantait de la plus grande capacité magique.

Dans un combat magique de longue portée, ceux qui détenaient une grande capacité magique possédaient un avantage écrasant. Bien que Touka avait aussi une technique de combat à longue distance, la capacité de Stella dans le combat magique dépassait sensiblement la sienne.

À cause de cela, Touka s’était précipitée vers l’avant pour se rapprocher d’elle. Cependant, cette décision avait été un peu lente.

« Haaaaaa ! »

 

 

Sortie de la portée de Touka, Stella versa plus de puissance dans le Souffle du Dragon entourant son Dispositif, Lævateinn. Dévorant cette magie, l’aura de feu de son épée avait grandi en lumière et en chaleur. Alors que les flammes couvraient la pointe de son épée, Stella affrontait Touka qui chargeait de face.

« Prends ça ! Le Croc du Dragon ! »

Et c’était devenu une attaque.

Lævateinn — la flamme qui avait surgi de la pointe de son épée en un éclair avait pris la forme d’une créature vivante.

Il s’agissait d’un dragon. Un dragon avec un long corps serpentin. Ce dragon ardent avait ouvert une mâchoire pleine de dents et il avait frappé Touka.

Touka avait réussi de peu à esquiver la mâchoire de ce dragon de flammes. Instantanément, le dragon s’était retourné pour dénuder à nouveau ses dents contre Touka.

Lævateinn n’était pas une attaque de flammes ordinaire. Avec des crocs qui brûlaient partout, elle avait le pouvoir de mordre son ennemi. C’était une attaque qui suivrait sa cible jusqu’aux extrémités de la terre. Il était impossible de s’en débarrasser. Touka n’avait pas un seul moyen de la contrer.

Un Blazer moyen n’avait aucune chance contre Lævateinn. Cette magie qui était venue de la capacité écrasante de Stella présentait assez de puissance pour délivrer une mort certaine. Si un challenger commençait un combat avec une offensive inadéquate, il se retrouverait battu à son propre jeu. Alors Touka ―.

« ― Raikiri. »

Face au dragon de feu qui s’approchait, elle avait répondu avec l’attaque la plus forte et la plus rapide qu’elle avait.

― Elle n’avait rien d’autre à offrir. Et c’est ce que Stella visait.

Je vous ai eu !

La lame de plasma était entrée en collision avec la tête du Dragon. À cet instant, Stella s’élança de toutes ses forces et elle se rapprocha de Touka dans une poussée de vitesse écrasante.

Touka était tombée dans le piège de Stella et avait utilisé Raikiri. Pour l’instant, elle était incapable d’interrompre sa technique — ce qui signifiait qu’elle était complètement sans défense. C’était le moment où le combat serait décidé.

Pendant un instant sans souffle, Stella avait franchi la distance avec une force explosive et avait donné un coup de grâce. C’était une frappe verticale vers le bas. À cet instant, Touka qui venait d’utiliser sa technique mortelle n’était pas capable de faire quoi que ce soit — .

« Eh... ? »

Elle ne devrait pas pouvoir faire quoi que ce soit et l’attaque de Stella aurait dû frapper.

Mais à ce moment-là, Touka avait effectué un mouvement que Stella n’avait pas anticipé.

Elle avait certainement achevé l’utilisation de Raikiri — mais... sa position n’avait pas arrêté après cette technique.

Elle a utilisé l’élan de Raikiri pour faire tourner son corps, et attaquer deux fois... !!? pensa Stella.

Une propulsion monstrueuse née d’un dégainement d’épée basé sur une force électromagnétique extrême. Il s’agissait d’une deuxième attaque utilisant la rotation à grande vitesse.

Oui, Touka avait complètement vu à travers la tactique que Stella allait utiliser. Touka avait donc — délibérément utilisé Raikiri, afin d’inciter Stella à sauter dans son jeu en se faisant paraître sans défense.

Et ce plan avait fonctionné sans faille. L’abdomen de Stella, où Touka avait visé pour le deuxième coup, avait été fauché par Raikiri — .

« Ah... grrr... »

La Forme Illusoire — face à une épée qui consommait directement l’endurance sans blesser la chair, Stella était tombée à genoux.

Et l’instant d’après, Narumaki s’était placé précisément sur la nuque de Stella. C’est le moment qui avait décidé de la bataille.

« ... Je n’ai pas entendu parler de ce genre de contre-attaque, » déclara Stella.

« C’est parce que c’est la première fois que je l’utilise au combat, » répondit Touka. « Attaquer les faiblesses de l’ennemi est fondamentalement correct, mais maintenant que vous êtes au même niveau que les meilleurs de la nation, vos adversaires profiteront de vos propres faiblesses sans remords. Pour gagner contre des adversaires de cette classe, il est essentiel de ne pas se laisser lire ainsi. »

Face à la jeune fille qui la regardait, Touka expliqua la raison de cette défaite.

« Vous n’en êtes pas encore là, Stella-san, » et elle avait fait un sourire très calme.

Face à cela, Stella ne pouvait s’empêcher de se sentir frustrée.

« Uuuu... » Puis elle avait poussé un gémissement qui semblait tout à fait empli de regret.

***

Partie 3

« Oh, mon Dieu, la Princesse Écarlate a-t-elle vraiment perdu ? »

« Ouais, ce n’est pas possible. »

Deux filles regardant l’affrontement de loin soupireraient toutes les deux. Sur leurs bras, il y avait une bande jaune qui annonçait leur statut de membres du club de presse. Il s’agissait dans leur cas du club de presse de Bunkyoku, qui était venu au camp de formations pour couvrir l’événement. Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avait toujours été l’occasion de recueillir des informations sur les équipes des autres écoles, ce qui n’arrivait pas souvent. C’était un événement vital pour les clubs de presses de toutes les écoles, donc les deux membres de Bunkyoku étaient venus de loin à Kyushu pour écrire un article sur la princesse-chevalière Stella Vermillion, mais — .

« C’est un peu décevant ! »

« Raikiri a gagné si facilement ! Même si j’ai été surexcitée par cette histoire... »

« En réalité, elle est faible ! Ça veut dire qu’il n’y a pas vraiment d’histoire qu’on peut faire avec elle. »

— Elles voulaient écrire des articles sur Stella qui seraient dignes d’être mentionnés, mais sa perte aurait un impact dramatique sur tout ça. Le club de presse de Bunkyoku souffrait d’une déception.

Face à leurs marmonnements... Kagami Kusakabe, qui portait un brassard de club de presse similaire et qui les avait entendues d’où elle se tenait, murmura avec stupéfaction. « Berk, où regardaient les Bunkyoku ? »

« Qui sait ? Elles ont été attirées ici par les résultats qu’elles voulaient elles-mêmes voir, et cela a assombri leurs propres yeux face à la réalité. Elles ne sont pas dignes d’être appelées journalistes, » déclara une voix qui pourrait être confondue avec une femme.

Celui qui avait parlé était Nagi Arisuin, qui avait regardé la bataille fictive entre Raikiri et la Princesse Écarlate de sa place à côté de Kagami. Ils savaient tous les deux ce qui se passait, parce qu’ils avaient regardé beaucoup de combats de Stella. Ils savaient que le résultat de ce combat n’était pas un signe de faiblesse de la part de Stella, comme l’avaient pensé les observateurs de Bunkyoku.

Cependant — parmi d’autres écoles différentes, il y avait aussi des personnes avec des yeux avertis. Il s’agissait d’un garçon et d’une fille qui regardaient le combat un peu plus loin de l’endroit où se tenaient Kagami et Arisuin.

« Waouh — quel combat incroyable ! Tu pourrais les faire payer cher pour ce genre d’info ! » s’exclama le garçon.

« Les participants de Hagun sont tous excellents cette année. N’est-ce pas, Kusakabe ? » demanda la fille.

Kagami avait souri aux deux personnes qui parlaient en s’approchant.

« Yagokoro-san et Komiyama-san, vous regardiez aussi ? » demanda Kagami.

« Bien sûr. S’il y a une bataille fictive entre Raikiri et la Princesse Écarlate, n’importe quel journaliste en aurait connaissance, » répondit Yagokoro.

« Entièrement vrai, » répondit Komiyama.

Après avoir salué les deux étudiants, l’épaule de Kagami avait été touchée par Arisuin qui se tenait à l’écart derrière elle.

Kagami tourna la tête pour demander la raison, mais Arisuin demanda d’abord. « Kagami, qui sont ces deux-là ? »

Lorsqu’on le lui avait demandé, Kagami avait réalisé que c’était la première fois qu’Arisuin rencontrait ces deux personnes.

« Ah, je devrais te les présenter, hein ? Cette fille est Yagokoro-san du club de presse de l’Académie Bukyoku, et ce garçon est Komiyama-san du club de presse de l’Académie Donrou ».

« Je suis enchantée, Arisuin-san, » déclara Yagokoro.

« Enchanté de vous rencontrer, » déclara Komiyama.

« Je vois, ils sont tous les deux dans le même domaine que toi, » déclara Arisuin.

« C’est ainsi. Après tout, on porte les mêmes brassards, » déclara Kagami.

C’était vrai. Arisuin acquiesça d’un signe de tête. Yagokoro s’était approchée de lui après le salut direct.

« Il y a eu beaucoup de rumeurs, mais en vous rencontrant en personne, vous êtes vraiment un tombeur de dames, hein ? Vous pouvez séduire rien qu’avec ce visage, n’est-ce pas ? » demanda Yagokoro.

« Yagokoro, c’est impoli, » face à Yagokoro qui avait dit une telle chose en regardant fixement le visage d’Arisuin, Komiyama, qui se tenait à côté d’elle, l’avait frappée du coude.

Mais Arisuin n’était pas vraiment dérangé par ça. Il avait seulement souri.

« Hahahaha. Je suis d’accord avec vous. Les fleurs et les femmes doivent être aimées, » répliqua Arisuin.

« F-Femmes... ? » s’exclama Komiyama.

Face aux paroles qu’Arisuin avait prononcées, Komiyama s’était mis à trembler comme s’il ne pouvait pas entièrement comprendre leur signification.

« Oh, Alice-chan est ce genre de personne. Ne t’inquiète pas, Komiyama-san, » déclara Kagami.

« Je vais laisser ça de côté…, » murmura Komiyama.

« Quoi, Komiyama ? Ne savais-tu pas que Nagi-san est comme ça ? Ta collecte de données a été superficielle, hein ? » s’exclama Yagokoro.

« Kuh. Je ne comprenais pas jusqu’où allait son fétichisme…, » répliqua Komiyama.

Kagami pensait que ces propres pensées ressemblaient beaucoup à celle de Komiyama. Même en tant que journaliste, il y avait ce qu’on appelait la préférence. Yagokoro et Kagami avaient préféré écrire des articles dans les journaux qui mélangeaient les faits sur les prétendants avec leurs côtés humains. En revanche, Komiyama était le type le plus objectif qui réussissait à établir les faits de l’actualité tout en évitant la dramatisation, comme dans le cas d’une émission gouvernementale. Ce genre de journaliste ne vérifierait probablement pas des choses comme l’inclination sexuelle.

« Mais Nagi-san, puisque vous êtes un candidat représentatif, est-ce que vous pouvez regarder d’autres personnes se battre de façon aussi décontractée ? » demanda Komiyama.

« J’ai eu un peu de chance, alors j’ai réussi jusqu’ici. À l’origine, je ne m’intéressais pas au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, vous savez ? » répondit Arisuin. « Même si c’est un peu injuste pour les personnes qui ont perdu contre moi, c’est le cas. De toute façon, je ne suis venu à ce camp de formations que pour chaperonner ma colocataire. C’est pour ça que je me détends. »

« La chance, hein ? Je ne pense pas qu’on puisse gagner vingt combats consécutifs par chance, » déclara Yagokoro.

« Mais puisque j’ai gagné, on ne peut rien y faire, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

« Eh bien, je suppose que les gens qui entrent dans ce genre de compétitions apparaissent avec différents buts et circonstances. C’est probablement une bonne chose qu’il y ait aussi ce genre de candidat, » déclara Komiyama.

« Oh, mon Dieu, êtes-vous du genre ouvert d’esprit ? » demanda Arisuin.

« Pardonnez-moi pour ce que j’ai dit avant…, » déclara Komiyama.

Face au regard charmant d’Arisuin, Komiyama s’était mis à pâlir puis il avait battu en retraite.

Alors qu’elle regardait cette scène étrange, Kagami avait soudainement demandé aux deux quelque chose qu’elle avait en tête. « Au fait, Yagokoro-san et Komiyama-san. Que pensez-vous de la bataille de tout à l’heure ? »

« Parles-tu du match entre Raikiri et la Princesse Écarlate ? » demanda Yagokoro.

« Oui, » répondit Kagami.

« Oh, c’est vrai. Pour dire les choses simplement — c’était à un niveau outrageusement élevé, » répondit Komiyama.

« Lequel ? » demanda Kagami.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Les deux, bien sûr, » répondit Yagokoro.

Face à cette réponse, Kagami avait gloussé. Ces deux-là avaient après tout compris la réalité. Oui, Yagokoro et Komiyama avaient bien vu la raison pour laquelle Stella avait perdu lors de cette bataille fictive.

« La Princesse Écarlate possède exactement la puissance dont parlaient les rumeurs l’entourant. Il n’y a rien qui s’y oppose. Elle a la capacité offensive qui lui permet de combattre coup pour coup, et la puissance surgissant sans crier gare... chacun de ses traits de chevalier est parfaitement de première classe. Un étudiant de première année comme ça n’arrive qu’une fois par décennie. Donc, dans ce match, la raison de sa défaite n’était pas due à une faiblesse. La Princesse Écarlate n’est certainement pas faible, mais c’est simplement que Raikiri est étrangement forte, » répondit Komiyama.

« Je le pense aussi, » déclara Yagokoro. « Komiyan et moi sommes tous les deux en troisième année, donc nous avons pu collecter des données sur Raikiri l’année dernière, mais la beauté et la puissance de sa technique ne peuvent même pas être comparées à celles de l’année dernière. »

« Peut-être qu’au cours de l’année dernière, elle a perfectionné sa technique pour battre le roi de l’épée des sept étoiles, » déclara Komiyama. « Mais c’est pour ça que c’est toujours aussi incroyable. Même si elle est aussi forte, Raikiri participe à ce camp de formations non pas en tant que représentante, mais en tant qu’entraîneuse bénévole. Et sa place de représentante a été prise non pas par le chevalier de Rang A, mais par un chevalier de Rang F. »

En disant cela, Komiyama avait tourné son regard vers le bord de l’arène d’entraînement.

Et là, il y avait l’homme qui avait vaincu Raikiri et lui avait volé sa place de représentante. Le Pire, Ikki Kurogane.

Il était un chevalier de Rang F, et bien qu’il avait la puissance la plus faible entre tous ces combattants, il était l’homme qui avait fauché à travers ses supérieurs jusqu’à ce qu’il atteigne le poste d’étudiant représentatif au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

« Au fait, qu’est-ce qu’il fait sur le côté comme ça ? » demanda Komiyama.

« Je suppose qu’il va y avoir une bataille fictive dans peu de temps ? Je dis ça, car Intetsu vient d’être matérialisée, » répondit Kagami.

« Celles qui sont près de lui sont les sœurs Hagure, qui sont des représentantes comme moi, » déclara Arisuin.

« Une bataille simulée... contre ces deux filles ? » demanda Komiyama.

« Pour Senpai, ce n’est pas grand-chose, » déclara Kagami.

L’hypothèse de Kagami était en effet correcte. Et devant les yeux de ces quatre personnes, Ikki était en train de combattre dans une bataille simulée avec comme participants : lui d’un côté, et les deux sœurs jumelles de troisième année Kikyou Hagure et Botan Hagure en face.

« Vous êtes à mooooiiiiiiiiii ! » cria Kikyou.

Kikyou Hagure, qui avait matérialisé un Dispositif en forme de lance, utilisa un Art Noble d’accélération instantanée et elle avait attaqué avec une charge supersonique. Mais Ikki, face à la vitesse absurde de la lance, n’avait pas paniqué devant cet état de choses.

« Op. »

— Donnant un petit coup sur le fer de lance qui s’approchait, il l’envoya se poignarder dans le sol.

« Quoiiiiiiiiiiiiiiiii !? » cria Kikyou.

Kikyou, dont la lance avait été plantée dans le sol, s’était vue projeter vers le haut comme si elle faisait du saut à la perche, alors que son propre élan l’envoyait dans les airs sans avoir le moindre contrôle.

Et quand elle avait fini de survoler Ikki...

« Hein ? » s’exclama sa sœur.

Elle s’était écrasée sur sa sœur Botan, qui visait le dos d’Ikki avec une arme de poing et était sur le point d’appuyer sur la détente.

« Arg ! » cria Botan.

« Noooooon ! » cria Kikyou.

Et ainsi, les deux combattantes avaient été envoyées roulées sur la surface sablonneuse du sol. Inquiet quant à leur santé, Ikki les avait appelées et il s’était précipité auprès d’elles.

« Toutes les deux, allez-vous bien  ? » demanda Ikki.

« Oh aie... ouais. Je vais très bien. Et toi, Botan-chan ? » demanda Kikyou.

« Euhh... Je crois que je me suis écorchée le genou, » répondit Botan.

« Shizuku, » Ikki avait alors appelé sa sœur.

« Oui, laisse-moi faire, Onii-sama, » en réaction à la voix d’Ikki, Shizuku, qui attendait sur le côté, avait rapiécé le genou écorché de Botan avec une magie de guérison.

Et pendant ce temps, Ikki avait parlé aux sœurs Hagure. « Kikyou-senpai, vous utilisez la vitesse, mais cela ne présente pas vraiment d’avantages à le faire lorsque vous maniez une lance contre moi, qui possède une portée inférieure d’attaque. Ce faisant, vous avez renoncé à votre propre avantage en termes de portée. Je pense que vous devriez considérer les tactiques offensives un peu plus attentivement. Et aussi, le fait d’entrer dans la ligne de tir de votre propre alliée Botan-senpai est — . »

Il avait souligné les problèmes dans le combat qu’ils avaient eu tout à l’heure, démontrant que ce qu’Arisuin, qui observait la situation de loin, était correct.

« Ce simulacre de bataille, c’est vraiment comme si Ikki les entraînait toutes les deux, » déclara Arisuin.

Parce que la bataille fictive avait été beaucoup trop unilatérale, cette vérité sautait aux yeux. En réalité, cette bataille fictive avait été l’entraînement que les sœurs Hagure avaient demandé à Ikki dès le début, de sorte que le discernement d’Arisuin était totalement correct.

« ... De l’entraînement, hein ? En tout cas, il était vraiment impressionnant. Le Pire n’est pas seulement bon quand il s’agit de brandir une épée, » murmura Komiyama.

« Kagami-chan, ces sœurs Hagure sont-elles faibles ? » demanda Yagokoro.

Face à la question de Yagokoro, Kagami secoua la tête en désaccord. « Pas du tout ! On pourrait certainement dire que les sœurs Hagure ont eu de la chance de ne pas avoir à faire face à des combattants supérieurs comme Senpai ou Stella-chan, mais il n’y a aucune chance qu’elles soient faibles. Toutes les deux ont fait tomber les dix premiers du classement de l’académie qui étaient plus forts qu’elles, et ce sont des chevaliers qui ont gagné leurs vingt matches sans jamais être vaincus. Si elles étaient comparées à Raikiri ou Grande Coureuse, je pense qu’elles perdraient, mais elles ont de réelles capacités. »

« Et il les a vraiment traités comme des enfants, hein ? C’est plus important que prévu, » murmura Komiyama.

« En tout cas, elles sont très calmes. Elles s’entraînent de façon régulière dans ce précieux camp de formations, » déclara Yagokoro.

« Senpai aime fourrer son nez dans les affaires des autres, alors c’est rafraîchissant, non ? » demanda Kagami.

« De plus, en trois jours, Ikki a fait tomber tous les entraîneurs que Kyomon a amenés, est-ce que vous le saviez ? » demanda Arisuin.

Les paroles qu’Arisuin avait prononcées étaient vraies. Nous étions au quatrième jour du camp de formations, mais Ikki avait déjà battu facilement dans des batailles fictives tous les entraîneurs professionnels que Kyomon avait engagés.

C’était la raison pour laquelle il n’avait plus aucun adversaire pour faire des batailles simulées et qu’il faisait ce genre d’entraînement. Même Raikiri, qui était l’entraîneuse la plus forte du camp de formations, avait déjà été battue par Ikki lors d’un vrai match.

***

Partie 4

« Eh bien, je suppose que dans cette situation où l’honneur du commanditaire, Kyomon, a été affecté, ils demandent un entraîneur spécial pour le Pire, hein ? » demanda Komiyama.

« Je me demande qui viendra. La Présidente Shinguuji ou Saikyou-sensei se précipiterait probablement ici, mais comme c’est le temps pour les préparatifs du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et du match du championnat du KOK, il est probablement impossible qu’elles viennent d’Osaka. D’un autre côté, les entraîneurs qui ont été battus sont tous membres de la ligue nationale japonaise, donc cela ne sert à rien d’appeler des chevaliers ordinaires, » déclara Arisuin.

« S’ils convoquaient des individus de ce calibre, ce serait un cas inhabituel où les adversaires ne seraient pas adaptés au niveau des participants, n’est-ce pas ? » demanda Komiyama.

« Oui, vraiment. Hagun est incroyable cette année. Tout le monde de Bukyoku est également en danger, » murmura Yagokoro.

Yagokoro avait fait l’éloge des représentants de Hagun d’une voix larmoyante.

Mais en réponse, Kagami avait eu un rire ironique de désaccord. « Une fois de plus, vous agissez comme si vous alliez déjà perdre. Mlle Bukyoku, n’y a-t-il pas des gens déraisonnables qui entrent dans le Festival ? »

Bukyoku avait le plus gros palmarès même parmi les écoles les plus prestigieuses, ayant monopolisé le podium du vainqueur pendant plusieurs années consécutives. La force de l’équipe qui comprenait l’actuel Roi de l’Épée des Sept Étoiles, le représentant Yuudai Moroboshi, était renommée non seulement au Japon, mais aussi à l’étranger.

Cependant — en laissant de côté ce membre de l’équipe de représentants renommés, il y avait un homme qui s’était annoncé comme représentant de Bukyoku soudainement en soumettant sa candidature à la dernière minute. Cet homme était le seul chevalier de Rang A parmi les étudiants japonais et il avait le surnom d’« Empereur de l’Épée du Vent », Ouma Kurogane.

« Ce chevalier de Rang A est entré au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée en troisième année, même s’il n’y a pas participé pendant sa première ou sa deuxième année. Les représentants de Bukyoku étaient vraiment surpris de voir cela pour la première fois, » déclara Komiyama.

« Moi aussi, j’ai été surpris. J’ai également pensé que l’homme ne participerait certainement pas non plus cette année. Je suppose que son entrée est Bukyoku essayant de mettre autant de puissance que possible dans le tournoi ? » demanda Kagami.

La Princesse Écarlate, Chevalier de Rang A, venait d’un pays étranger.

Le Pire avait vaincu Raikiri avec une unique frappe.

Dans d’autres académies également, cette année, le ratio des premières années inconnues était anormal.

Avant même que la compétition n’ait commencé, cela semblait déjà être dans un tumulte. Il semblait qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’affronter Ouma, qui était un chevalier d’un rang encore plus élevé que Moroboshi, le Roi de l’Épée des Sept Étoiles. N’était-ce pas la raison pour laquelle l’entrée a été faite ? C’est ce que Komiyama et Kagami avaient conjecturé.

Mais Yagokoro secoua la tête. « Non, pas du tout. L’Empereur de l’Épée du Vent n’est pas du genre à écouter ce que demande l’école, vous savez ? Pour commencer, il ne vient pas à l’école, alors qui sait comment le contacter ? Son entrée en compétition était la décision de l’Empereur de l’Épée du Vent lui-même. À cause de cela, nous avons aussi été complètement surpris. »

« Alors ce n’était pas sous la direction de l’académie ? » demanda Kagami.

« Non, » répondit Yagokoro.

« Est-ce vrai  ? Même si c’était sa propre décision, c’était probablement ce que l’académie voulait aussi, » demanda Kagami.

« C’est probable. Ils se sont donc précipités pour organiser une bataille de sélection avec le sixième, Shibata-kun, pour voir qui serait le représentant, » expliqua Yagokoro.

« Et Ouma-san a gagné ça ? » demanda Kagami.

« En toute franchise, je ne peux pas appeler ça un match. Si nous disons que l’adversaire avait des pouvoirs vraiment pas compatibles avec l’autre, je pense que cela serait la meilleure façon de le décrire, » répondit Yagokoro.

Le visage de Yagokoro était coloré de chagrin lorsqu’elle avait répondu. Shibata avait probablement subi une défaite cruelle. Cependant — .

« C’était peut-être une mauvaise chose pour Shibata-san, mais le caprice de l’Empereur de l’Épée du Vent est une bonne nouvelle pour nous, n’est-ce pas ? » demanda Komiyama.

« Tout à fait. Pour honorer cela, nous effectuerons beaucoup d’articles de presse sur lui, » répondit Yagokoro.

« Il y a beaucoup de voix sur le Net qui attendent avec impatience une confrontation entre la Princesse Écarlate et l’Empereur de l’Épée du Vent, » déclara Komiyama.

« C’est compréhensible. N’importe qui voudrait voir un match de l’étudiant de Rang A soutenu par l’Horloge Mondiale et la Princesse Yaksha, » déclara Kagami.

Un combat légendaire entre ces deux-là était déjà devenu un sujet d’actualité. Ce combat était étrangement présenté comme une confrontation entre Hagun et Bukyoku, entre l’Est et l’Ouest du Japon, et suscitait déjà l’intérêt du public.

« ... C’est une histoire honteuse pour nous Donrou qui sommes aussi à Tokyo, » déclara Komiyama.

« Mais je m’intéresse aussi en ce qui concerne la revanche entre le Pire et le Mangeur d’Épée, » déclara Yagokoro.

« Franchement, c’est ma seule grâce salvatrice. Nous attendons aussi beaucoup de lui cette année. Son comportement est problématique, mais le sens du combat rapproché du Mangeur d’Épée est de premier ordre... Mais sur cette base, la compétition de cette année est centrée sur... le Pire, après tout, » déclara Komiyama.

Bien qu’il attendait avec impatience la performance de son camarade de classe Mangeur d’Épée, les sens du journaliste de Komiyama lui avaient dit que le cheval noir de la compétition cette année n’était pas Mangeur d’Épée, mais Ikki, et c’est ce qu’il avait dit à ce moment-là.

« Avec les rumeurs d’avoir entretenu une relation amoureuse après sa confrontation avec la Princesse Écarlate, et se distinguant de plus en plus sur la scène centrale avec sa victoire sur Raikiri. On se demande quels autres champions nationaux ce fameux Rang F va vaincre... Ce genre de pensées, n’importe qui pourrait s’adonner à des idées similaires. Officieusement, il semble qu’il y a beaucoup de gens qui veulent faire un reportage spécial sur le Pire avant le début du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, » déclara Komiyama.

« Le frère cadet de l’Empereur de l’Épée du Vent, qui a vaincu la Princesse Écarlate et abattu le Raikiri avec une seule frappe... C’est peut-être un traitement naturel, » déclara Yagokoro.

Yagokoro avait acquiescé.

Près d’elle, Kagami avait souri discrètement. Elle était heureuse pour la personne qu’elle avait reconnue, qu’elle avait toujours suivie et observée. C’était la confirmation qu’elle avait un bon œil, mais plus que tout, elle connaissait les véritables circonstances du chevalier Ikki Kurogane qui avait surmonté toutes sortes d’obstacles pour atteindre ce point, ce qui la rendait encore plus heureuse.

Ce n’est pas bon de mettre les autres membres de l’équipe de côté, pensa-t-elle.

Mais Kagami pensait que c’était tout à fait normal, étant donné son lien avec Ikki.

Après tout, il n’y a pas une fille qui n’encouragerait pas un garçon aussi sincère et sérieux, pensa-t-elle.

Il n’y a donc rien à faire. Ouais, pensa-t-elle.

« Hmm ? »

Soudain, lorsqu’elle retourna son regard vers Ikki, Kagami vit quelqu’un au bord de sa vision périphérique. C’était une jeune femme aux cheveux d’un blond cendré, qui regardait Ikki de la ligne de touche comme ils le faisaient également.

« Hé, n’est-ce pas le “Mépris Glacial” de Kyomon ? » demanda Kagami.

« C’est vrai. Est-elle venue en reconnaissance pour voir le Pire ? » demanda Yagokoro.

« Je vais aller voir, » déclara Komiyama

« J’aurai certainement ses commentaires — wôw, Komiyama-san est déjà parti ! » s’exclama Kagami

« Attends-moi, Komiyan ! Je ne te pardonnerai pas si tu monopolises ça ! Nagi-san, je reviendrai t’interviewer, hé ! » s’exclama Yagokoro.

Après avoir obtenu l’accord d’Arisuin sur une astucieuse promesse de bouche-trou, Yagokoro avait couru après Komiyama.

Mais Kagami ne les avait pas encore suivis. Elle était restée avec son compagnon, Arisuin. Après tout, ce serait mal de le laisser ainsi, alors Kagami avait demandé à Arisuin. « Alice-chan ! Je dois y aller aussi, alors m’attendras-tu ici !? »

Mais Arisuin n’avait pas immédiatement répondu. Il regardait vers le sol avec une expression qui indiquait qu’il réfléchissait, comme si ses pensées étaient ailleurs.

« ... Alice-chan ? » demanda Kagami.

« Eh ? Ah ! désolé, Kagami. Je me suis perdue dans mes pensées pendant un moment. Qu’est-ce que tu as dit ? » demanda Arisuin.

Kagami avait dit à Arisuin qui avait répondu après la deuxième fois qu’elle allait interviewer le Mépris Glacial.

Arisuin avait rapidement retrouvé un sourire insouciant. « Bien sûr que ça me va, Kagami. Bonne chance pour l’entretien. Je serai là. »

« ... D’accord. À plus tard, alors ! » déclara Kagami.

En disant cela, Kagami avait couru dans la même direction que les deux autres avaient prise avant ça.

Ce faisant, elle pensait à ce qui préoccupait Arisuin. Pourquoi était-il perdu dans ses pensées ? Cela faisait déjà plusieurs mois qu’ils s’étaient rencontrés, mais ce genre de choses ne s’était jamais produit auparavant. C’était étrange qu’Arisuin n’écoute pas ce qu’une autre personne disait, non ? Cela n’était jamais arrivé jusqu’à maintenant.

Se pourrait-il qu’Alice-chan soit nerveux juste avant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ? Se demanda-t-elle.

Si ce n’est pas le cas, alors le sujet dont ils discutaient avant qu’Arisuin ne se taise — la discussion sur Ouma Kurogane, peut-être qu’il s’inquiétait de quelque chose à ce propos ?

Mais après y avoir réfléchi un peu, Kagami pensa — tout le monde a un moment d’inattention ici et là.

Quoi qu’il en soit, elle devait saisir l’occasion d’interviewer le Mépris Glacial. Kagami avait immédiatement mis ses doutes hors de ses pensées. Heureusement, l’interview de Komiyama ne faisait que commencer au moment où Kagami avait rattrapé son retard.

« Bonjour ! Je suis Komiyama du club de presse de Donrou. Mikoto Tsuruya-san, dit le “Mépris Glacial”, après avoir vu la bataille fictive tout à l’heure, que pensez-vous d’Ikki Kurogane, le Pire — je veux dire, le Roi de l’Épée sans Couronne ? Il a surpassé les huit meilleurs du pays, comme vous, n’est-ce pas ? » demanda Komiyama.

C’était un entretien vraiment soudain. Mais un membre des médias serait probablement habitué à affronter quelqu’un d’aussi important que Tsuruya. Dans cette situation pas si surprenante que ça, elle n’avait pas non plus fait un visage qui indiquait que cela la dérangeait.

« Hmph. Vous ne devriez pas être si pressé, Monsieur le Reporter, » répondit-elle.

Avec une expression bien contrôlée, elle avait donné un sourire légèrement significatif.

« Quelles sont mes pensées sur lui ? Il n’y a pas de raison que j’en parle, voilà ce que je pense. Pour nous, chevaliers, seuls les résultats des batailles comptent. Et la bataille est déjà en place — qu’il nous surpasse ou non, cela deviendra vite clair qu’à ce moment-là. De cette façon, aussi cruel soit-il, le résultat s’exprimera plus clairement qu’avec des mots, » déclara Tsuruya.

En annonçant cela, Tsuruya avait laissé glisser tous ces mots par le petit espace présent entre ses lèvres. Ce sourire, plus froid que n’importe quoi, avait laissé les trois intervieweurs trembler d’un frisson qui avait traversé toute leur colonne vertébrale.

« Haha. Eh bien, excusez-moi…, » déclara Tsuruya afin de finir la discussion.

Exprimant ses intentions aux trois qui s’étaient figés dans l’horreur face à son sourire, Tsuruya s’était tournée vers la sortie de l’arène de pratique. Sa réponse simple avait été très évidente pour les trois journalistes, mais son départ en toute dignité n’avait pas laissé le moindre doute sur sa confiance et sa force.

« C’est la dignité que vous attendez des huit meilleurs, hein ? » murmura Yagokoro.

« Quelle présence impressionnante ! Je pense que j’étais un peu gelé, » déclara Komiyama.

Yagokoro et Komiyama émettaient des voix d’admiration. Kagami avait les mêmes sentiments, mais sa foi en Ikki était largement plus grande. Et cela était parce qu’Ikki avait fait tomber le Mangeur d’Épée qui était aussi l’un des huit meilleurs, et même Raikiri qui était l’un des quatre meilleurs.

Pour cette raison, je n’ai pas de raison de perdre mon sang-froid, pensa-t-elle.

Mais quand même ―.

Les huit meilleurs du pays n’étaient pas aussi faibles que Kagami le pensait. Tsuruya, qui avait quitté l’arène de pratique, avait parlé à une camarade de classe représentative en sortant.

« Ah, Mikoc-chan. Que penses-tu des membres d’Hagun de cette année ? Si c’est toi, je pense que tu peux gagner sans problème. »

Elle avait répondu avec un sourire qui incarnait le nom Mépris Glacial. « Absolument impossible. »

C’était une déclaration claire. Oui, le Mépris Glacial, Mikoto Tsuruya, était beaucoup plus fort que Kagami et les autres le pensaient. Et ainsi, elle pouvait mesurer avec précision la force et ces propres capacités et celles des autres. Pour cette raison, loin des trois qui l’avaient interrogé dans l’arène, le véritable être nommé le Mépris Glacial pouvait être perçu.

Elle savait qu’elle ne pouvait pas gagner contre le Pire.

« C’est tout à fait logique. Après tout, il était même entouré par trois chevaliers professionnels. Est-ce que tu t’en rends compte ? Pour moi, c’est tout bonnement impossible de résister face à ça, » parlant d’une voix larmoyante, Tsuruya était appuyée contre un mur voisin. Dans ses oreilles, elle pouvait entendre l’agitation en provenance de l’arène de pratique.

« Hé, ce n’est pas Torajirou Nangou !? »

« Le coach qu’ils ont fait venir pour le Pire est le Dieu de la Guerre ! C’est beaucoup trop extravagant ! »

« Impossible... »

Glissant contre le mur, Tsuruya s’était laissé tomber jusqu’au sol. Elle n’avait souhaité qu’une seule chose. « Ahh, pourquoi ne puis-je pas éviter de me battre contre ce genre de monstres... !? »

— De cette façon, l’existence hérétique connue sous le nom du Pire était devenue bien connue.

Yuudai Moroboshi, le Roi de l’Épée des Sept Étoiles.

La chevalière Stella Vermillion, la Princesse Écarlate.

Le suiveur de la nuit, le Rang A, Ouma Kurogane, l’Empereur de l’Épée du Vent.

Parmi les favoris du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, c’étaient qu’eux qui s’étaient fait un nom.

Jusqu’où peut-il progresser dans la lutte contre cette bande de guerriers ? Dans quelle mesure un chevalier de Rang F sans couronne pouvait-il créer un tumulte ?

Parmi les membres de l’équipe et les spectateurs, tout le monde avait commencé à se réjouir des efforts qu’il entreprenait pour bouleverser l’ordre logique des choses.

***

Partie 5

Le camp de formations de Kyomon n’avait pas d’horaires définis. Les entraîneurs qui y avaient été convoqués avaient ouvert des classes spéciales, mais la participation dépendait de la préférence de chaque représentant. La raison en est que chaque Blazer avait ses propres capacités. La variété était trop grande, et les méthodes de formation efficaces étaient également très divergentes de l’une à l’autre, de sorte qu’il serait inefficace d’établir un programme global pour tous. C’est pourquoi tous les étudiants avaient décidé de leur propre programme de formation individuellement avec l’aide de leurs amis.

En conséquence, Stella avait demandé à Ikki d’aller courir avec elle avant le dîner. Du camp de formations au centre commercial à dix kilomètres de distance, c’était un aller-retour de vingt kilomètres. Pour eux deux, ce n’était pas une distance que l’on pourrait appeler comme étant un vrai entraînement. Si on le demandait à l’un d’entre eux, il dirait que c’était plus proche de la relaxation.

Stella courait pour se distraire du chagrin engendré par la défaite contre Raikiri. Cependant — .

« Hmm ! Ahh ! Après tout, ça me dérange vraiment ~ ! » s’exclama Stella.

Sur un banc sur lequel ils faisaient une pause, dans un parc près du quartier commerçant qui avait été leur destination de leur sortie, Stella avait tapé ses pieds dans une frustration enfantine.

« N’as-tu pas été revigorée par la course à pied ? » demanda Ikki.

« Non, pas du tout ! Absolument pas ! » S’écria Stella.

Ils étaient partis à deux fois leur rythme habituel. Arrivée ici, elle s’était lavé le visage à une fontaine d’eau présente dans le parc, mais l’humeur de Stella ne s’était pas améliorée.

— En toute honnêteté, Stella avait aussi ressenti vaguement un pressentiment comme quoi Touka était plus forte qu’elle, en raison de l’incident d’Okutama ou en voyant le match avec Ikki. Mais maintenant que ce résultat avait été poussé devant ses yeux, c’était vexant.

« Je veux dire par là que je savais avant de faire ce combat qu’elle était forte, mais cette personne est vraiment trop forte, » déclara Stella.

« Quand Touka-san est au corps-à-corps, c’est là ou elle peut déployer la totalité de sa puissance, tu sais. Le fait de charger dans une attaque frontale est une tactique qui est difficilement utilisable, » répondit Ikki.

« Mais Ikki, n’as-tu pas toi-même utilisé cette tactique pour la vaincre ? » demanda Stella.

« ... Je n’avais pas d’autre choix. Dans n’importe quelle autre distance, je n’avais pas la moindre chance de victoires, » répondit Ikki.

Son petit ami avait fait un sourire tout en parlant d’une manière humble, mais Stella ressentait une teinte d’envie face à ça. Contre Raikiri, contre qui elle ne pouvait rien faire, ce garçon souriant avec un comportement modeste avait gagné en se frayant un passage du front d’une manière vraiment majestueuse. Le match en une frappe de Touka et Ikki : cet échange instantané avait été brûlé dans les rétines de Stella. C’était splendide et en même temps frustrant. Elle n’avait toujours pas assez d’expérience pour pouvoir atteindre une telle action.

« En tout cas, pour que ce genre de personne n’atteigne que les quatre premières places l’an dernier, le niveau du Japon est vraiment élevé, » déclara Stella.

« Eh bien, il y a toujours la chance de savoir qui tu affrontes lors d’un tournoi, alors je pense qu’il y en a peut-être même de plus puissants que les quatre dont Touka-san est membre. Aux quarts de finale, il y a certainement ceux qui sont perdus à cause de blessures corporelles graves, » expliqua Ikki.

« C’est pourquoi je n’ai pas d’excuse pour avoir perdu ! Il y a déjà deux personnes qui ont battu Touka-senpai, toi et l’actuel Roi de l’Épée des Sept Étoiles, donc je ne peux pas perdre ici. Mon but est de te battre toi et tous les autres pour devenir le Roi de l’Épée des Sept Étoiles. En plus, il y a un adversaire qui m’inquiète un peu, » déclara Stella.

« Un adversaire qui t’inquiète ? » demanda Ikki.

« Celui qui vient de l’Académie Bukyoku, tout comme le roi de l’épée des sept étoiles. Ouma Kurogane, » répondit Stella.

Au moment où ce nom avait quitté la bouche de Stella, l’expression d’Ikki s’était sensiblement raidie. En voyant cette réaction, Stella était convaincue. « Comme je le pensais, c’est le même Kurogane que toi et Shizuku, n’est-ce pas ? »

« Exact. C’est mon frère aîné, » répondit Ikki.

« Je ne savais pas que tu avais un frère aîné. Non, c’est aussi la première fois que j’ai appris qu’il y avait un chevalier de Rang A comme moi parmi les étudiants japonais, » déclara Stella.

« Tu vois, pendant les deux années où il est entré à l’école des chevaliers, non, même pendant les cinq années où il était étudiant au collège, sa situation a presque été totalement inconnue, » répondit Ikki.

« Hein ? A-t-il disparu ? » demanda Stella.

« Non, pas vraiment, » répondit Ikki. « Ce n’est arrivé qu’occasionnellement, mais il semble qu’il a pris contact, et il a aussi été vu en public. Mais il semble qu’il allait quelque part pour un jour ou deux. Et il n’a participé à aucune des compétitions pendant cinq ans. Il a été champion dans la ligue des écoles primaires, et il y avait beaucoup de gens qui ont eu beaucoup d’attentes à son encontre, mais avec cinq ans où il n’a pas démontré le genre de talent qu’il possédait, la société a perdu tout intérêt pour lui. Pour ce qui est du genre d’attention qu’il avait avant son annonce, je pense que Shizuku a plus d’attention du public en ce moment. Il est donc naturel que tu n’aies pas entendu parler de lui avant aujourd’hui, Stella. »

« J’ai compris. S’il a été absent des matches publics pendant cinq ans, donc c’est normal, » déclara Stella.

Mais si c’était le cas —

« Je me demande pourquoi quelqu’un comme ça réapparaîtrait ici. Ikki, sais-tu quelque chose à ce sujet ? » Stella demanda à Ikki et il secoua la tête.

« Non, je n’en ai aucune idée, » répondit-il.

« Même si c’est ton propre frère ? » demanda Stella.

À ces mots, Ikki avait fait un rire troublé et amer. « En plus d’avoir moi-même été expulsé de la famille, mon frère Ouma a également été expulsé de force, de sorte que nous n’avons jamais eu de contact. Pour moi, c’est quelqu’un de plus distant que mon Père. Pour cette raison, c’est quelqu’un que je ne connais vraiment pas du tout. C’est juste que, eh bien, si je devais dire quelle impression j’ai de lui, il était incroyablement stoïque. »

« Stoïque ? » demanda Stella.

« Le fait d’être né signifiait pour lui qu’il doit devenir fort... il était ce genre de personne, » répondit Ikki.

« ... N’est-ce pas comme toi, Ikki ? » demanda Stella.

Face à Stella qui disait ce qu’elle pensait, Ikki secoua de nouveau la tête. « Tu ne peux pas me comparer à ça. Ouma ne s’intéressait à rien d’autre que de devenir plus fort. Il ne s’intéressait pas à un jeune frère plus faible que lui. Il ne s’intéressait pas à une sœur cadette plus faible que lui. Il n’avait aucun intérêt pour un père plus faible que lui-même... Il a même déclaré dans une entrevue qu’il n’avait pas participé au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée parce qu’“aucun adversaire n’est digne de moi”. »

« Il a confiance en lui, » déclara Stella.

« Mais il a la force d’être ainsi. Et pour mon frère Ouma qui ne se soucie de rien d’autre que de devenir plus fort pour se produire au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, il n’a sûrement pas d’autre motif que de devenir plus fort. Donc — ce n’est qu’une supposition, mais je pense que le but d’Ouma est toi, Stella. Un étudiant de Rang A comme lui. Tu n’es pas quelqu’un qu’il rencontrera souvent dans le monde. Si j’étais lui, je penserais à me battre contre toi, » déclara Ikki.

Face à ces mots, Stella était également d’accord. Ce serait un mensonge pour elle de dire qu’elle n’était pas intéressée par un autre étudiant de Rang A. Si elle le pouvait, elle essaierait d’avoir un match avec lui. La probabilité que son adversaire pense la même chose était élevée.

« Au fait, Ikki, d’après ce que tu as vu, à quoi ressemble la force d’Ouma ? » demanda Stella.

« C’est exactement ce qu’il a dit, » répondit Ikki.

« Comme il l’a dit ? » demanda Stella.

« “Il n’y a pas d’adversaire digne de moi”. — sa vraie force correspond à sa vantardise, » déclara Ikki.

Face à l’attitude d’Ikki pleine de tension, Stella avait ressenti un frisson dans sa colonne vertébrale. En un mot, ce qu’Ikki avait dit était qu’Ouma Kurogane avait une force où, pour ne même pas parler de Raikiri, il pouvait même ne pas tenir compte de l’actuel roi de l’épée des sept étoiles.

La tension qui s’était répandue à partir des paroles d’Ikki, cela lui rappelait en lui aussi qu’il ressentait de la pression quant à la participation de son frère à la compétition. En parlant du passé quand Ouma était enfant, il n’était pas une personne ordinaire. Et si Ikki devait rencontrer un tel ennemi en compétition — .

Pour Stella aussi, c’était de moins en moins une situation où elle pouvait perdre contre quelqu’un du niveau de Raikiri.

« J’ai décidé. Avant la fin de ce camp de formations, je deviendrai absolument plus forte que Touka-senpai ! » déclara Stella.

Il restait encore cinq jours au camp de formations. Avec une bataille simulée par jour, en tenant compte d’aujourd’hui, cela signifiait qu’il y avait six matches à faire. Elle gagnerait plus qu’elle ne perdrait. D’une voix forte, Stella avait déclaré son but. Et comme Stella était capable de se donner un but précis, son corps avait été ébranlé par sa conviction. Elle n’était déjà plus d’humeur à se reposer dans le parc. Stella avait sauté de son banc, et Ikki avait donc décidé de la suivre rapidement.

« Ikki ! Retournons vite au camp de formations ! Après le dîner, nous ferons plus d’entraînement —, » déclara Stella.

Mais à ce moment-là.

*Bruit fort d’estomac~ ~ *

Un bruit extrêmement mignon était venu de l’estomac de Stella. De plus, s’il y avait des enfants qui jouaient dehors à cette heure-ci de la journée, le parc était en ce moment désert. Cela signifiait que le son s’était répercuté dans toute la région sans obstacle.

« Hahaha ! Quel son adorable ! » s’exclama Ikki.

Ikki riait un peu d’elle. Le visage de Stella avait rougi comme une pomme dans l’embarras.

« Je ne peux pas m’en empêcher ! J’ai beaucoup bougé aujourd’hui ! Et c’est juste avant le dîner…, » déclara Stella d’une voix forte.

« Oui, c’est vrai. Avoir faim est la preuve que tu as travaillé fort, Stella. Il n’y a pas de quoi être gênée, » déclara Ikki.

« N’est-ce pas ? C’est bien que tu le comprennes, » déclara Stella.

« Mais endurer la faim aussi longtemps n’est pas bon non plus, alors allons manger quelque chose, » déclara Ikki.

En disant cela, Ikki se leva et prit la main de Stella qui avait le visage rouge et qui regardait vers le bas en raison de la honte.

« Ah ! » s’exclama Ikki.

Stella avait été très surprise de voir sa main prise soudainement. Mais Ikki n’avait pas fait attention à ça.

« Si nous allons vers le quartier commerçant, nous devrions pouvoir trouver quelque chose. Alors, résiste encore un peu à la faim, d’accord ? » demanda Ikki.

Avec un sourire, il avait tiré la main de Stella et avait commencé à marcher vers la ville.

***

Partie 6

Le quartier commerçant à la tombée de la nuit avait toujours été favorisé par les élèves du collège en vacances d’été et les femmes au foyer qui allaient acheter le dîner pour leurs familles. Au milieu de tout cela, Ikki et Stella marchaient main dans la main.

Alors qu’ils faisaient ça, ils entendirent des voix chuchotantes d’un peu partout.

« Ne s’agit-il pas de la princesse du Vermillon et de l’enfant de la famille Kurogane qui ont fait la une des nouvelles dernièrement ? »

« Ahh, n’est-ce pas ces histoires sur la princesse trompée et maltraitée ? »

« J’ai entendu dire que tout cela n’avait été que de fausses rumeurs. »

Des discussions concernant la relation entre eux s’étaient fait entendre l’un après l’autre. C’était normal en tenant compte que maintenant, ce n’était pas seulement Stella, mais également Ikki qui était connu, vu que son visage avait été maintenant largement vu dans la société à travers la télé et les journaux. Ce n’était pas seulement leurs visages, mais aussi les détails de leur relation qui avait été divulguée. C’est pour cela qu’ils s’étaient démarqués en marchant, même si c’était désagréable.

« Regardez, regardez ! Ils se tiennent la main ! C’était donc vrai qu’ils sortent ensemble et que leur relation est vraiment bonne ! »

« Franchement, en la voyant de près, cette princesse est outrageusement belle. »

« Comme c’est bien... Je veux sortir avec une fille comme ça... »

Sous les regards emplis de curiosité qui les transperçaient en provenance de partout autour d’eux, les oreilles de Stella devenaient peu à peu de couleur rouge. Elle avait pris l’habitude d’être regardée comme un couple à l’école, mais être regardée comme une petite amie et un petit ami par des gens hors campus était toujours embarrassant, peu importe la façon dont elle y pensait.

Devinant que Stella pensait cela, Ikki avait parlé. « Stella, si tu es gênée, on peut arrêter de nous tenir la main ? »

C’était la considération qu’il avait prise après avoir remarqué que Stella rougissait à cause des regards présents tout autour d’eux. Mais Stella — .

« Je ne suis... pas gênée... pas du tout…, » murmura Stella.

— avait bien évidemment menti.

Elle était certainement embarrassée, mais elle aimait vraiment le fait de se tenir la main comme elle le faisait en ce moment.

« Si c’est vrai, alors bon. Mais ne te force pas, d’accord ? » demanda Ikki avec douceur.

Stella comprenait-elle les subtilités de cette situation ? Ikki avait un peu souri, puis il renforça un peu plus la prise de sa main et il recommença à marcher en la tirant un peu.

En regardant le visage d’Ikki de profil, Stella se mit à penser, qu’est-ce qui se passe ? On dirait qu’Ikki a un peu changé dernièrement.

Le garçon que Stella connaissait en tant qu’Ikki Kurogane n’était pas ce que l’on pourrait appeler une personne affirmée. Comme elle, c’était la première fois qu’il aimait quelqu’un ou sortait avec quelqu’un, donc il s’agissait d’une relation où les deux jeunes s’étaient mises à agir avec timidité dans le rôle d’amoureux qu’ils ne connaissaient pas.

Mais récemment, l’ambiance autour d’Ikki avait changé — il était devenu anormalement proactif. Par exemple, c’était lui qui avait attrapé la main de Stella juste avant ça, et ce n’était pas la première fois dernièrement. Ils avaient toujours aimé ce genre de contact physique avant, mais jusqu’à présent, il était difficile de dire qui était habituellement celui qui mettait la main sur celle de l’autre. Mais dernièrement, c’était différent.

Cette main est... solide... et ferme... ―, pensa Stella.

Ce n’était pas une prise timide, mais plutôt la poigne confiante d’Ikki. Et en ce moment, il ne s’inquiétait pas des regards qui les entouraient, et il lui tenait la main avec dignité. Connaissant les vertus habituelles de sollicitude et de sincérité d’Ikki, Stella, un peu anxieuse, ne pouvait s’empêcher d’être choquée par ce changement. Qu’est-ce qui avait exactement causé ce changement dans sa mentalité ? C’est pourquoi Stella en avait parlé ouvertement à Ikki.

« Hé, Ikki, tu as un peu changé récemment, » déclara Stella.

« Ai-je changé ? » demanda Ikki.

« Tu es devenu... un peu plus pressant, un peu plus affirmatif qu’avant dans notre relation, » répondit Stella.

... Un peu plus viril, un peu plus impressionnant..., pensa Stella.

Lors de la déclaration de Stella, Ikki avait affiché une expression de surprise pendant un instant. Et aussitôt, il avait rougi et il s’était gratté la joue avant de répondre.

« ... Je suppose que tu l’as remarqué, Stella ? » demanda-t-il.

La réponse d’Ikki avait montré qu’il était conscient de son propre changement.

« Désolé. J’ai essayé d’être plus courageux, » déclara Ikki.

« Ce n’est pas comme si je n’aimais pas ça ! Je me demandais tout simplement ce qui en était la cause, » répondit Stella.

« Je ne pense pas qu’il y ait vraiment une cause…, » répondit Ikki.

Face aux questions qui s’enchaînaient sur lui, Ikki avait commencé son explication de cette façon.

« C’est juste que, depuis que je t’ai fait ma proposition, j’ai ressenti un attachement à toi de plus en plus fort à l’intérieur. Cela m’a surpris moi-même, » répondit Ikki. « Il s’agit d’un sentiment pour lequel je ne peux rien faire contre, comme quoi cette personne est ma précieuse femme. »

Il avait parlé de la raison du changement que Stella voulait connaître. Les aveux qu’il avait faits après la confrontation avec Raikiri étaient devenus un tournant majeur pour lui. Jusque-là, Ikki avait l’intention d’aimer Stella plus que quiconque, mais après que leurs sentiments forts aient été confirmés par leurs paroles échangées, le désir qu’il avait pour elle était devenu plus fort que ce qu’il ressentait auparavant. Le sentiment qu’il n’abandonnerait pas cette fille à qui que ce soit était devenu plus fort.

En conséquence, une conscience de ça était née à l’intérieur de lui. Le besoin irrésistible de l’homme qui devait protéger sa femme. Et cette prise de conscience avait donné à Ikki une assurance qu’il n’avait pas eue jusqu’à présent.

« Au point que je veux t’embrasser dès maintenant... Mais je ne pense pas que dire ça soit très chaste, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

Ikki avait dit ce qu’il avait dans son cœur, même s’il avait l’air un peu gêné. Face aux aveux d’Ikki, Stella avait senti sa poitrine battre comme un tambour.

Ikki..., pensa Stella.

Cette pulsation. C’était une douceur qui émergeait de si profondément de sa poitrine que cela faisait qu’elle avait des picotements en ce moment.

Pourquoi ? La raison en était évidente. Celui qu’elle aimait déclarait en ce moment même que les mots ne suffiraient pas.

Tu es à moi. Je ne laisserai personne d’autre t’avoir.

Et en même temps, la pression écrasante de leur environnement s’était dissipée.

C’est ma femme. Ne la touchez pas.

Lors de cette prise de conscience, Stella avait dû cacher ses joues rougissantes.

Ikki, tu es si mignon..., pensa Stella.

Franchement, c’était adorable. Même s’il était immature, il essayait de monopoliser sa femme de toutes ses forces. Elle ne pouvait pas agir autrement quand il était si mignon. Ikki n’aimerait probablement pas qu’on pense de cette façon, mais en ce qui concernait Stella, Ikki était si adorable qu’elle en avait le vertige.

Elle devait le récompenser quoiqu’il arrive. En tant que femme de quelqu’un, en tant que sa femme, elle devait faire quelque chose. Alors Stella — avait pris le bras d’Ikki avec sa propre main, et l’avait tiré dans une étreinte.

« S-Stella ? » demanda Ikki, surpris.

« Si on fait ça, tout le monde comprendra mieux que je suis ta femme, non ? » demanda Stella.

Souriante, Stella pressa le bras d’Ikki contre sa joue. Elle ne se souciait plus des regards qui lui tombaient de partout. Et bien plus que ces choses triviales, le garçon qui essayait de la monopoliser de toutes ses forces avait créé un sentiment beaucoup plus fort en elle.

Mais pour Ikki, qui essayait de tenir sa main et de marcher avec un visage impeccable jusqu’à la fin, les agissements de Stella qui s’accrochait à lui avaient créé une situation où il ne pouvait pas se calmer. Mais comme c’était lui qui avait dit qu’il voulait cela, il ne pouvait pas lui dire qu’ils devraient arrêter, car il était devenu gêné.

« C-C’est vrai. Bonne idée. D’accord..., » déclara Ikki.

 

 

Ikki continuait à marcher tout en restant aussi calme que possible, mais ses joues brillaient d’embarras, et la main avec laquelle il tenait Stella était devenue humide de sueur.

« Hehe..., » murmura Stella.

Face à un tel bluff, Stella ne pouvait s’empêcher de le trouver charmant.

... D’une façon ou d’une autre, je suis vraiment heureuse en ce moment..., pensa Stella.

La bouche s’était ouverte sur un sourire, Stella confia entièrement la promenade à Ikki. N’importe qui autour d’eux qui auraient vu ceci penserait probablement qu’ils étaient un couple flirtant bêtement. Stella s’était sérieusement dit que ce n’était pas quelque chose qu’ils ne pouvaient pas faire. Après tout, ils étaient amoureux.

Tiens-moi fermement, mon prince, pensa Stella.

Cette chose embarrassante n’avait nullement quitté sa bouche, mais cela avait seulement été murmuré à l’intérieur de son cœur.

Mais à ce moment-là ―.

« Hmm ? »

Les pas d’Ikki s’arrêtèrent brusquement.

A-t-il trouvé un endroit où manger ? Cela avait été la première pensée de Stella, mais elle s’était tout de suite rendu compte que ce n’était pas le cas.

La vision d’Ikki était dans la direction opposée à celle où ils allaient, et son visage affichait une couleur très sombre.

***

Partie 7

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Stella.

« ... La personne qui est là-bas, » répondit Ikki alors qu’il regardait le dos d’un homme vêtu d’un habit de travail qu’ils venaient de croiser.

« Sa manière de marcher n’est-elle pas étrange ? » demanda Ikki.

« C’est peut-être qu’il a été blessé, non ? » demanda Stella en réponse.

« Non..., » répondit Ikki.

Ikki avait également pensé ça au départ, mais...

Ce n’est probablement pas la cause, pensa Ikki.

Ikki avait modifié sa respiration afin de pouvoir augmenter sa concentration. Puis, regardant toujours derrière lui, il avait tenu compte du physique, de la taille et de la largeur de l’homme. Il avait comparé les muscles de l’homme vis-à-vis de ses idées préconçues sur la façon dont les corps étaient assemblés. Oui, l’homme marchait étrangement. Sa démarche n’allait pas à gauche et à droite de façon régulière. Mais il n’y avait pas l’impression que c’était quelque chose en raison d’une blessure ou d’autres obstacles. Il pouvait voir que les différentes articulations de l’homme étaient dans une position plus vers l’avant.

De plus, ses mouvements semblaient tellement sans vie. L’homme marchait comme si son corps était en mode automatique.

Je vois qu’il y a quelque chose qui alourdit l’un de ses côtés. Est-ce sa poche droite ? pensa Ikki.

L’homme avait une main qui était placée dans la poche droite à sa taille. D’après les rides provoquées dans ses vêtements de travail, il n’y avait pas que la main de présente là. La main droite serrait quelque chose, qui avait été placé dans la poche. Cela semblait être quelque chose d’un peu long et large. Par exemple ― un couteau de survie, ou un autre objet dans le genre.

... D’après ses vêtements, cela pourrait être un électricien, pensa Ikki.

Il était courant pour un électricien de porter un couteau afin de dénuder l’enveloppe extérieure solide des câbles électriques. Les couteaux utilisés par les électriciens étaient très gros, mais sa propre connaissance de ce genre de choses était maigre, et c’était peut-être juste une préférence individuelle. Mais alors qu’il pensait ça, Ikki remarqua clairement quelque chose pendant un instant.

En dessous de la casquette que l’homme portait sur sa tête, quelque chose à l’intérieur brillait d’un éclat étrange. Ce qu’il avait vu, c’était les yeux injectés de sang d’une bête sauvage concentrée sur sa proie. Pour le dire simplement, c’était les yeux de quelqu’un emplis de haine.

C’est peut-être le regard injecté de sang de quelqu’un qui manquait de sommeil. De plus, la chose dans la poche pourrait aussi avoir été un outil de travail ordinaire. Ces deux possibilités étaient peut-être plus probables vis-à-vis du pire scénario envisagé par Ikki. Mais — il n’y avait aucune chance qu’il puisse oublier le pire des cas possibles. Son pressentiment ne faiblirait pas.

« ... D’accord, » déclara Ikki.

« Ah, Ikki, où vas-tu !? » s’écria Stella.

« Attends-moi un peu, » déclara Ikki.

Ikki avait retiré son bras droit que Stella tenait, et il se précipita vers l’homme qui était habillé en vêtements de travail.

Il devait commencer par parler et trouver un moyen de vérifier ce qu’il y avait dans cette poche. S’il commettait juste un malentendu grossier, ce serait une bonne chose. Il aurait simplement besoin de s’excuser auprès de l’homme. Si ses excuses n’étaient pas acceptées, alors il pourrait accepter d’avoir des ennuis à cause de ses actes. Il devait tout faire afin de pouvoir apaiser les pires pensées qui avaient captivé toute son attention...

En y pensant, Ikki avait laissé sortir un cri — et à ce moment-là, l’homme vêtu de ses vêtements de travail s’était soudainement arrêté de marcher.

L’endroit où il s’était arrêté était en plein dans la dixième rue du quartier commerçant. C’était au milieu d’un flux très dense de piétons. Pourquoi s’était-il arrêté dans un tel endroit sans rien à regarder ? La réponse était — .

« C’est quoi ce bordel !? Pourquoi t’arrêtes-tu au milieu de la rue, vieil homme ? » s’écria un enfant.

Au moment où des enfants étaient tombés sur cet homme, tout était devenu évident.

« Heeeeee —, »

L’homme s’était mis à bouger en faisant entendre un cri sifflant bizarre. Il avait commencé à sortir rapidement ce qu’il y avait dans sa poche avec sa main droite. Dans cet instant qui semblait sans fin, Ikki avait vu le temps s’écouler avec sa concentration concentrée et sa perception améliorée des mouvements.

Il avait correctement identifié la chose scintillant à travers le petit trou dans la poche de l’homme qu’il avait fixé. Il s’agissait du tranchant d’une lame étincelant provenant d’un épais couteau de survie. Au milieu de l’intersection, il n’y avait qu’une seule raison de sortir un tel outil.

La pire possibilité qu’Ikki soupçonnait était devenue réalité. Et alors qu’il sentait que sa prédiction était dans le mile, Ikki bougea.

Sa concentration donnait l’impression de ralentir le monde autour de lui. Ainsi, il était plus rapide que quiconque en ce lieu. Alors qu’il se frayait un passage à travers les piétons qui allaient et venaient dans la rue, Ikki avait couru pour arrêter la main de l’homme qui tenait la lame. La distance jusqu’à l’homme était maintenant inférieure à cinq mètres alors que l’homme n’avait pas entièrement sorti le couteau de sa poche, et que le groupe de collégiens devant l’homme n’avait pas encore réalisé le danger qui se présentait devant eux.

Je peux y arriver... ! pensa Ikki.

Avec la vitesse d’Ikki, il lui restait encore beaucoup de temps pour le faire. En courant, il pouvait frapper l’homme par-derrière et le rendre inconscient en une fraction de seconde. Ainsi, avant que la lame du couteau ne soit complètement sortie de sa poche, il pouvait régler l’affaire. Bien que cela puisse créer un petit grabuge, il pourrait empêcher qu’une tragédie se produise. C’était ce qu’Ikki avait immédiatement ressenti au moment où ils s’étaient croisés, mais heureusement, la vivacité d’esprit d’Ikki l’avait capté avec précision. En effet, jusqu’à présent, c’était pleinement ce qu’Ikki considérait comme la pire des possibilités.

Mais à l’instant d’après, quelque chose qu’il n’avait pas prévu s’était produit.

« Quoi ? Attendez, attendez ! Ne faites pas ça ! »

La voix aiguë d’une fille qui semblait à bout de souffle avait retenti, et avant qu’Ikki puisse arriver à l’endroit où se trouvait l’homme, le propriétaire de cette voix s’accrocha au bras de l’homme.

Hein... !? Se demanda Ikki.

Cela avait été planifié pour se produire juste avant que le couteau ne puisse être complètement retiré de la poche.

Si une personne normale ne regardait pas d’emblée la poche que l’homme surveillait avec vigilance, elle n’aurait pas eu le temps d’interrompre cette action avec seulement des réflexes communs. Seul quelqu’un qui avait le genre de capacité physique qu’Ikki perfectionnait régulièrement pouvait le faire. C’est pourquoi Ikki n’avait pas prévu que quelqu’un aurait un tel minutage. Quelqu’un avait attaqué l’homme alors que sa garde était parfaitement baissée. Et d’une manière vraiment invraisemblable, c’était une fille qui était à côté de l’homme, et qui était maintenant sur le chemin pour l’attaque d’Ikki.

Il ne pouvait plus charger l’homme. N’ayant pas le choix, Ikki avait immédiatement annulé l’accélération de son corps et s’était arrêté.

Entre-temps, la situation avait progressé. La jeune fille, d’une voix un peu aiguë, cria à l’homme qui avait l’air choqué par l’interruption abrupte.

« Vous ne pouvez pas, monsieur ! Même si votre entreprise vous a mis à pied ou que vous avez des tonnes de dettes, le fait d’envisager d’emmener quelqu’un avec vous lors d’un suicide serait... ! » s’écria la femme.

Mais son cri avait été entendu par tout le monde dans le voisinage.

« H-Hey ! Ce type a un couteau ! »

« Eh — quoi !? »

« Ahhh ! Il va tuer quelqu’un ! »

Bien que l’objet n’ait pas encore été complètement sorti de sa poche, tout le monde pouvait comprendre l’implication de ce qui se passait en ce moment. Le reflet qui était visible au niveau de la poche droite de l’homme avait provoqué un remue-ménage. Pendant que les personnes les plus proches de lui se recroquevillaient et que le contenu des sacs qu’ils portaient se renversait tout autour d’eux, tout le monde avait couru afin de s’éloigner de l’intersection. Au milieu de tout cela, la jeune fille qui s’était agrippée au bras de l’homme...

« Puisque vous n’avez pas réussi à faire ce que vous vouliez faire, pourquoi ne viendrez-vous pas avec moi à la police ? Quelque chose comme ça ferait pleurer votre mère à la campagne, vous savez. Tout se passera bien. Tant que vous êtes en vie, la chance finira bien par vous arriver, non ? » déclara la fille.

Souriant d’un beau visage qui ne transpirait que faiblement, elle lui parlait d’une voix douce. Elle essayait probablement de le calmer.

Mais l’homme ne l’avait pas accepté si facilement.

Il lui avait crié dessus, « Espèce de sale gosse ! »

« Uwa ! »

Qu-Que dois-je faire !? se demanda Ikki.

À ce moment-là, Ikki, qui observait la chaîne des événements de l’intérieur du flot des personnes qui fuyaient la région, hésitait dans le choix de sa prochaine action.

À proprement parler, c’était le genre de situation où il ne devrait pas hésiter, mais aller sauver la personne. Mais — il y avait un facteur qui faisait hésiter Ikki. Ce n’était rien d’autre que la fille qui avait fait irruption dans tout ça.

Non, ce n’était pas une fille. Il n’avait pas mal interprété cette charmante voix ou ces jolis traits. Mais les vêtements étaient bel et bien l’uniforme pour garçon de l’Académie Kyomon.

Et il connaissait ce visage. Il ne l’avait pas reconnu au début, mais après l’avoir regardé attentivement, il s’en était souvenu. Une fois les batailles de sélection terminées, sa camarade de classe Kagami lui avait montré une liste des élèves représentatifs du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année. Le visage de cette personne était sur l’une des photos.

Ikki avait oublié le nom, mais c’était un Blazer qui était à un niveau pour pouvoir concourir dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Dans ce cas —

Ce genre de personne ne ferait irruption là-dedans qu’avec un plan en tête, pensa Ikki.

Ce genre de personne n’apparaîtrait pas nonchalamment et ne cracherait pas les paroles clichées d’un drame policier sans une raison. Ce genre de personne devait avoir les moyens et la capacité de prendre le contrôle de la situation. Et comme il ne savait pas quel genre de capacité ce garçon avait, il était possible qu’il puisse être un obstacle s’il intervenait. Ikki pensait ça du garçon.

Donc je dois lui laisser se charger de la situation, d’accord ? pensa Ikki.

Mais au moment où Ikki en arriva à ce jugement, le garçon aux cheveux blonds, faisant face au couteau descendant, s’était couvert la tête et avait crié. « Q-Que quelqu’un me sauve la vie — ! »

N’avez-vous donc aucun plan — !? se demanda Ikki.

Tout en criant dans son esprit face à l’appel à l’aide du garçon, Ikki avait immédiatement commencé à agir. Il n’avait plus eu le temps de se précipiter vers le lieu du crime, mais les effets personnels des passants en fuite étaient éparpillés partout sur le sol.

Ikki frappa d’un coup de pied avec force en plein sur un tube de rouge à lèvres, visant à frapper le couteau qui basculait.

« Guah !? » cria l’homme.

En encaissant un impact inattendu, le couteau s’était vu arraché de la main de l’homme et il était tombé sur le sol. Au même moment, Ikki chargea et frappa l’homme au visage avec son poing.

« Gah ! » cria l’homme.

L’homme était alors tombé face contre terre, alors que du sang volait hors de son nez en un arc de cercle rouge. Puis, il s’arrêta de bouger, assommé. Le poing d’Ikki avait rendu l’homme inconscient en une seule frappe implacable.

Pour tous ceux qui les regardaient, il s’agirait probablement d’une performance vraiment impressionnante et montrant une grande compétence. Cependant...

« Ha... haa... haa... haa... haa... ! » La personne qui venait de réaliser ça transpirait abondamment en ce moment même.

Un peu trop serré... ! Cette personne n’a vraiment pas réfléchi avant d’agir... ! pensa Ikki.

Si Ikki n’avait pas volé à l’aide du garçon, le garçon aurait sans doute été tué. À ce moment-là, le garçon était sans défense face au couteau qui se baissait sur lui. Sans parler des arts martiaux, il n’avait même pas utilisé la magie d’un Blazer pour se prémunir contre l’attaque. Il avait seulement été là, paniquant, complètement paralysé en se blottissant contre l’adversaire qui était en train de se servir de sa lame pour le tuer. En toute honnêteté, le comportement imprudent du jeune garçon avait été plus terrifiant que celui de l’homme qui avait essayé d’attaquer les passants au hasard dans la rue.

« Ikki ! » cria Stella.

« Ha... Stella. Peux-tu appeler la police afin de faire arrêter cet agresseur ? » lui demanda Ikki.

« D’accord ! Je vais le faire ! » répondit Stella.

Après avoir demandé à Stella, arrivée en retard, d’aller informer les autorités, Ikki se tourna vers le jeune garçon qui était encore allongé sur le sol. Ikki voulait en quelque sorte se plaindre, mais le garçon avait fait ce qu’il avait ce qu’il pouvait afin d’arrêter une tragédie. Par conséquent, aucune plainte n’avait surgi de sa gorge, et Ikki avait demandé au garçon alors qu’il lui tendait la main.

« Êtes-vous blessé ? »

« ... Ah, non. Je vous remercie. Vous m’avez sauvé, » déclara le jeune homme.

Le garçon avait soudain souri et avait remercié Ikki en lui prenant la main.

« Hein ? » s’exclama le garçon.

Soudain, ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il regardait le visage d’Ikki.

« ... Hmm ? Quelque chose ne va pas ? » demanda Ikki.

 

 

« Ah-Ahhh ! Vous, ne seriez-vous pas par hasard Ikki Kurogane-kun ? » demanda le garçon.

« Euh, oui. C’est exact, mais —, » commença Ikki.

Qu’est-ce qu’il y avait à agir ainsi ? Et dès qu’Ikki avait répondu à la question du garçon étrangement excité — .

« Wôw ! Wôw ! C’est vraiment vous, Ikki-kun ! » s’écria l’autre.

Et dès qu’il s’était levé, il avait pris Ikki dans ses bras.

« E-Ehhhhhh !? » s’exclama Ikki.

« H-Hey, qu’est-ce que vous faites tous les deux !? » Lors de l’étreinte inattendue, Ikki et Stella élevèrent la voix en pleine confusion.

Mais le garçon avait continué à enlacer Ikki sans se soucier de leur surprise.

« Je suis si ému ! Même si je l’espérais, vous rencontrer par hasard comme ça, après tout, j’ai vraiment de la chance ! » déclara le garçon inconnu.

Comme s’ils se retrouvaient à nouveau entre amis après dix ans, le garçon était rayonnant et sautait de haut en bas de tout son corps. Les yeux bleus qui vacillaient sous ses longs cils versaient des larmes démontrant une grande affection. Le garçon semblait être vraiment et sincèrement heureux de rencontrer Ikki.

Mais à cause de cela, les pensées d’Ikki étaient dans le chaos. Pourquoi un garçon était-il si heureux de le rencontrer ?

« Qui êtes... vo —, » commença Ikki.

Mais avant qu’Ikki ne puisse finir de demander, Stella avait été plus rapide. Alors qu’elle oubliait totalement d’appeler la police, celle qui ne pouvait plus supporter cela s’était précipitée et avait saisi l’épaule du garçon au visage mignon qui enlaçait son petit ami et l’avait arraché de là avec force. Puis, elle s’était placée devant le garçon comme si elle couvrait Ikki d’une manière protectrice.

« Pour qui vous prenez-vous ? D’après vos vêtements, vous ressemblez à un garçon, mais êtes-vous gay ? Répondez-moi, êtes-vous un gay !? Bien que nous ayons déjà un tel personnage dans nos connaissances... ! » déclara Stella.

Stella grogna sur le garçon comme pour l’intimider. Dans son côté, le garçon fut étonné d’être repoussé soudainement, mais il avait immédiatement compris qu’il faisait face à Stella qui était la petite amie d’Ikki, et il avait également compris pourquoi elle était en colère.

« Ahh, je suis désolé, Stella-san. Non, je ne suis pas gay. Je suis juste excité et heureux de rencontrer Ikki-kun, » déclara-t-il.

Après avoir fait cette explication, il se tourna vers les deux et se présenta.

« Comment allez-vous ? Je suis en première année à l’Académie Kyomon, Amane Shinomiya. Comme vous, je suis un représentant pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, et — je suis un grand fan du Roi de l’Épée Sans Couronne ! » déclara-t-il en se penchant devant les deux autres étudiants.

***

Partie 8

Après cela, Stella et Ikki avaient fait leur rapport aux policiers qui étaient venus arrêter l’agresseur, et ils étaient retournés à leur objectif initial de se procurer quelque chose à manger. Ils étaient ainsi entrés dans un restaurant d’une franchise vendant des hamburgers. Ils l’avaient fait tous les trois.

La troisième personne était Amane Shinomiya, le fan autoproclamé d’Ikki qu’ils venaient de rencontrer. Il était également venu parce qu’il voulait les inviter tous les deux pour l’avoir sauvé du danger.

« Hmm — ♪. C’est la première fois que je viens dans un endroit comme celui-ci, mais ces frites sont délicieuses, même si elles sont pleines de graisse qui se répand dans votre estomac et qu’elles contiennent beaucoup de sel, » déclara Amane.

« Le fait de manger quelque chose comme ça de temps en temps, ça me convient. Mais est-ce vraiment correct pour toi de nous inviter ainsi ? » Ikki l’avait demandé alors qu’il était assis face à Amane.

Face à cette question, Amane hocha la tête avec un grand sourire sur son joli visage mignon. « Bien sûr ! Ikki-kun, tu m’as sauvé la vie, alors je dois au moins t’offrir un McRonalds ! »

Dire qu’il lui avait sauvé la vie n’était pas exagéré. En pratique, si Ikki n’était pas intervenu à ce moment-là, Amane aurait perdu la vie. Du côté d’Amane, c’était sûr que cela le conduirait probablement à ressentir de la culpabilité s’il n’offrait pas quelque chose comme ça.

« ... Alors j’accepterai ta gentillesse, » déclara Ikki.

En sympathisant avec cette situation, Ikki accepta la bonne volonté d’Amane. En déballant son hamburger, Ikki avait mordu dedans. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un repas particulièrement nutritif, le goût stimulant qui se répandait sur sa langue était agréable.

« Au fait, Amane-san, c’est bien ça ? » demanda Stella.

Soudain, Stella — qui avait déjà dévoré son propre hamburger et rendu son plateau il y a quelque temps — avait parlé à Amane.

« Appelle-moi Amane. Nous avons le même âge, et le fait d’avoir une princesse qui met un “-san” après mon nom est un peu embarrassant, » déclara Amane.

« Je vois. Alors je n’utiliserai pas le titre honorifique, mais Amane, es-tu un membre représentatif de Kyomon ? » demanda Stella.

« Ouais. C’est exact, » répondit Amane.

« Mais jusqu’ici, je ne t’ai pas vu au camp de formations. Où étais-tu passé ? » demanda Stella.

Face à la question de Stella, Amane avait fait sortir un « aah » avant de répondre.

« C’est parce que je ne participe pas au camp de formations. Aujourd’hui, c’était la première fois que je venais ici, donc c’est normal que tu ne m’aies pas vu, » déclara-t-il.

« Vraiment ? Alors envisages-tu d’y participer à partir d’aujourd’hui ? » demanda Stella.

« Non. Aujourd’hui, c’est simplement moi qui suis venu apporter des choses que les participants de la classe supérieure ont demandées et après ça, je repars immédiatement, » répondit Amane.

« Comme c’est humble. Puisque tu as déjà fait l’effort de venir, ne devrais-tu pas aussi participer aussi ? » demanda Stella.

« Hahaha... Eh bien, contrairement à toi, Stella-san, je ne suis pas très intéressé par le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. C’est seulement parce que j’ai une capacité rare, même si je n’ai ni force physique ni la connaissance des arts martiaux, que j’ai été choisi comme représentant, » répondit Amane.

Un étudiant qui n’était pas intéressé par le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avait été choisi comme représentant. Il n’était pas rare qu’une telle chose se produise dans des académies qui n’utilisaient pas la sélection au combat comme Hagun et Bukyoku. Ce n’était donc pas inhabituel. Amane n’avait probablement pas seulement dit ça pour être modeste. Dans ce cas...

« Alors contre cet attaquant, ta capacité rare aurait dû aider, n’est-ce pas ? » Ikki avait demandé ça à Amane.

En réponse, Amane secoua un peu la tête et répondit. « ... Pourquoi penses-tu cela ? »

« Il s’agit juste d’un processus d’élimination. Amane-san, je suis sûr que tu n’as pas l’expérience dans les arts martiaux en raison de ta carrure et de tes réactions lorsque l’agresseur t’a attaqué. Malgré cela, tu avais choisi le moment parfait quand tu as saisi la main de cet homme. Bien que tu n’aies pas un niveau élevé d’arts martiaux, c’est le genre d’action qui a démontré une vitesse de réaction exceptionnelle. S’il ne s’agit pas d’arts martiaux, alors je pense qu’il ne reste que la capacité de Blazer, » face à la question d’Amane, Ikki répondit par ses propres réflexions.

Après qu’Ikki eut déclaré cela, la surprise s’était répandue sur le visage d’Amane.

« Ahh ! Comme on pourrait s’attendre venant de toi, Ikki-kun. Tu as été capable de voir à travers ça. Une telle perspicacité ne diffère pas des rumeurs, » déclara Amane.

C’était une expression du discernement appelé « miroir magique resplendissant », appartenant au Roi de l’Épée Sans Couronne. Amane était-il content de voir quelque chose comme ça ? Il avait prononcé des paroles remplies d’une admiration vraiment heureuse.

« Mais je ne peux pas te dire quel genre de pouvoir c’est. Mon professeur m’a dit de ne pas en parler aux étudiants des autres écoles, alors je suis désolé, » déclara Amane.

« Ahh, c’est normal, surtout pour des personnes comme nous, qui sommes d’autres candidats, » déclara Ikki.

Il n’y avait rien à gagner à dire à l’ennemi ses propres capacités, alors Ikki n’avait pas vraiment l’intention de le lui demander.

« Mais Amane-kun... si ce n’est pas une capacité que tu peux utiliser pour repousser un adversaire, tu devrais peut-être te retenir la prochaine fois. Car après tout, c’est ta vie qui est en danger, » déclara Ikki.

En effet, Ikki avait donné des conseils francs à Amane par expérience. Avec un regard sérieux, Amane inclina la tête pour s’excuser.

« O-Oui. C’est vrai... J’étais tellement bouleversé que j’ai oublié de me protéger... Si tu n’avais pas été dans les parages, Ikki-kun, que serait-il arrivé... ? J’ai eu beaucoup de chance. Mais —, » commença-t-il à répondre à Ikki.

« Mais ? » demanda Ikki.

« Mais parce que j’ai eu de la chance, j’ai pu te voir en action, et c’était tellement génial ~ ♪. Tu étais vraiment cool, comme un héros ~ ♪, » déclara Amane.

En changeant totalement par rapport à son regard empli remords, le visage d’Amane s’était épanoui en un regard empli de bonheur. Où pourrait-on trouver une personne aussi optimiste ? La tête d’Ikki commençait à faire un peu mal.

... Ce n’est pas un mauvais enfant, mais..., pensa Ikki.

« Oh, c’est vrai, » déclara Amane.

Soudain, Amane avait tendu la main dans son sac comme s’il se souvenait de quelque chose.

« ... La vérité est que, puisque je savais que Hagun et Kyomon avaient un camp de formations cette année, j’avais un peu d’espoir de te rencontrer, Ikki-kun, alors j’avais quelque chose à te faire signer. Hmm... tu me le permets !? » demanda-t-il

Avec les yeux pétillants, il sortit un gigantesque morceau de papier et supplia Ikki.

« Euh, veux-tu que je signe ce papier coûteux ? » demanda Ikki.

« Ouais ! S’il te plaît ? » demanda Amane.

« Euh, ce n’est pas comme si je refusais..., » déclara Ikki.

Ikki était perplexe face à la demande d’Amane. Après le duel avec Stella à l’école, il était devenu un peu populaire, alors ce n’était pas comme s’il n’y avait pas d’individus qui lui demandaient une poignée de main ou de signe leurs cahiers. Mais personne n’avait apporté du papier pour un autographe avec autant de diligence. À cause de cela, un simple roturier comme Ikki deviendrait nerveux. C’était étrange d’être traité comme une célébrité comme ça, non ?

« Étant donné la qualité du papier, je ne pense pas que ma signature soit bonne pour..., » commença Ikki.

Mais Stella pensait qu’elle n’était pas du tout concernée.

« N’est-ce pas bien ? Tu dois juste écrire ton nom, » déclara Stella.

« Stella... mais quand même, » déclara Ikki.

« Il t’idolâtre à ce point. Ne devrais-tu pas réagir d’une manière appropriée ? De plus, la valeur de ton autographe dépend de la personne qui le reçoit, » déclara Stella.

« Argh..., » Ikki avait gémi face à cette remarque.

C’était certainement un bon raisonnement. Amane voulait seulement qu’Ikki signe. Il avait apporté du papier qui reflétait l’importance de la signature d’Ikki pour sa demande, et donc, il était déraisonnable pour Ikki de douter de sa propre valeur.

C’est pourquoi Ikki accepta le splendide papier avec un faible « je comprends ».

« Mais je ne peux pas faire plus que signer de mon nom. Est-ce correct ? » demanda Ikki.

« Ne t’inquiète pas pour ça ! » déclara Amane.

Donc, après qu’Ikki ait vérifié deux fois, et qu’Amane avait réaffirmé qu’il devait signer, il avait écrit son nom complet avec des caractères peu habiles.

« Whoa — ! Merci, Ikki-kun ! Je l’encadrerai et le garderai pour le reste de ma vie ! » déclara Amane.

En recevant l’autographe d’Ikki, Amane avait sauté de joie et l’avait serré contre sa poitrine. Voyant un bonheur semblable à celui d’un enfant qui avait acheté le jouet qu’il voulait vraiment, Ikki avait fait un sourire ironique.

Ai-je déjà imaginé que quelqu’un mettrait mon nom dans un cadre et le garderait pour la vie... ? se demanda Ikki.

Il était heureux que quelqu’un l’idolâtrait à ce point. Mais Ikki, qui n’était pas habitué à un tel traitement, se sentait plus gêné que tout et il avait commencé à transpirer. Jusqu’à ce qu’il rencontre Stella, des choses comme les louanges et le respect étaient hors de portée pour lui, alors ce sentiment ne pouvait peut-être pas être évité si facilement.

Cependant, contrairement à l’humeur d’Ikki,

« Dans tous les cas, tu aimes vraiment Ikki, n’est-ce pas Amane ? Peux-tu nous dire exactement ce qui a fait de toi son fan ? » Stella le demanda à Amane, et le sujet se tourna de plus en plus vers Ikki.

« J’aime sa façon de se battre. La façon dont il a vaincu tous ses adversaires avec une épée est intelligente et élégante, » déclara Amane.

« Mais les enregistrements de ses combats de sélection n’étaient pas autorisés à sortir de l’école, du moins, c’est ce que j’avais entendu, » déclara Ikki.

« C’est vrai, mais chaque école a quelques “bienfaiteurs” qui les téléchargent. Cela concerne surtout Bukyoku et Hagun d’après ce que je sais. Les écoles ayant des élèves actuellement populaires et qui réalisent des matchs laissent fuiter à tous les coups de l’information. Ikki-kun, ton match principal a donc été apprécié par tout le monde ! Cela a été téléchargé sur un grand nombre de tablettes, diffusé des centaines de fois. Dans mon cas, j’ai vraiment mémorisé chacune de tes paroles ! Avec ma grande faiblesse, je briserai ton invincibilité... ! » déclara Amane.

« Buh ! »

En voyant une représentation de lui-même récitant les paroles du match contre Raikiri avec une expression sexy, Ikki avait à peine réussi à recouvrir d’une serviette le spray de soda au gingembre sortant de sa bouche.

« Cette phrase emblématique est envoûtante ! Ah, mais j’aime aussi la version que tu as donnée pendant ton combat avec le “Chasseur” !, » déclara Amane.

« Franchement, peut-on éviter d’entendre ça ? Arrête ? S’il te plaît, arrête ! Hé ! » demanda Ikki.

« Avec ma plus grande faiblesse, j’attraperai ta plus grande force ! »

« Nooooooooonnn! » s’exclama Ikki.

« Quand tu as vaincu, non, attrapé Le Chasseur, tu étais vraiment élégant, tu sais ? » déclara Amane.

« Ouah — non, s’il te plaît, oublie ça ! J’étais vraiment stressé à l’époque ! Pendant le combat, j’étais tout simplement un peu à côté de la plaque ! Pardonne-moi, je t’en supplie ! » s’écria Ikki.

Ne supportant plus la démangeaison de l’humiliation, Ikki s’accrocha à Amane. Son visage était si rouge qu’il pouvait s’enflammer à tout moment. Mais Amane avait l’air insatisfait de la retenue d’Ikki.

« Eh — pourquoi ? Je te trouve vraiment cool. N’est-ce pas, Stella-san ? » demanda Amane.

Et du côté de Stella, qu’Amane essayait d’amener dans la conversation — .

« Oui, c’est vrai. Je suis d’accord, Ikki est vraiment cool... Hehe hehe hehe, hehe, » répliqua-t-elle.

— criant à moitié, elle essayait d’éviter de se mettre à rire.

« Stella, tes paroles ne correspondent pas à l’expression que je vois, » déclara Ikki.

Stella, comme il s’y attendait, détourna le visage plutôt que d’objecter. Puisqu’il comprenait ses sentiments, Ikki ne s’y était pas opposé avec force. S’il devait lui-même le dire, comment pourrait-il dire des paroles aussi effrontées ? Le stress était vraiment une chose effrayante.

Mais dans ce lieu, le fan d’Ikki continuait à parler des choses qui rendaient Ikki fascinant, même si Ikki se tortillait de honte face aux descriptions de sa propre conduite.

« Même si tu as l’air si cool en te battant... J’aime encore plus ton attitude face au combat, Ikki-kun, » déclara Amane.

« À quoi ressemble Ikki quand il fait face au combat ? » demanda Stella.

« Eh bien. Ma façon de dire cela peut peut-être sembler impolie, mais franchement, Ikki-kun semble avoir abandonné les caractéristiques d’un Blazer, non ? Du moins, il n’a pas été béni de ce côté-là. Mais Ikki-kun n’abandonne pas pour autant. Peu importe la force de son adversaire ou l’écart entre lui et son adversaire, Ikki-kun relève ses défis avec fierté et dignité. C’est comme s’il croyait en sa propre valeur. Je trouve ça impressionnant, » répondit Amane.

Amane les avait ainsi informés de la raison pour laquelle il était captivé par Ikki. Lors de cette confession, Ikki fut de nouveau surpris et embarrassé.

Il observait vraiment attentivement, hein ? pensa Ikki.

Croire en sa propre valeur. L’attitude qu’il avait quand il se battait, ce qu’Amane venait de décrire, c’était sûrement la vérité fondamentale sur Ikki.

« Ah, haha... après tout, le fait de dire cela devant la personne elle-même est embarrassant, n’est-ce pas ? Mon visage devient un peu rouge, tu sais, » déclara Amane.

« ... C’est encore plus embarrassant d’entendre ça, » répondit Ikki.

« Haha. Désolé, désolé, » déclara Amane.

Puis, soupirant comme s’il faisait tout disparaître, Amane quitta son siège.

« Eh bien, il est temps pour moi de rentrer, » déclara Amane.

« Oh mon Dieu. Dans tous les cas, nous allons au camp de formations. Alors, allons-y ensemble, » déclara Stella.

« Je ne peux pas continuer à vous suivre, après que vous ayez fini de manger. En plus, je n’ai pas fini d’acheter ce que mes camarades de classe supérieure m’ont demandé, » déclara Amane.

Amane avait ainsi refusé la suggestion de Stella. Et avant son départ, Amane s’était tourné vers Ikki.

« Merci pour l’autographe. Je t’encouragerai du fond du cœur pour que tu franchisses toutes les difficultés et atteignes le sommet des Sept Étoiles ! » déclara Amane.

Eh oui, il lui avait donné des paroles d’encouragement avec le sourire. C’était très étrange d’entendre ces paroles de soutien de la part de quelqu’un qu’il pourrait rencontrer et combattre au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, mais il serait grossier de la part d’Ikki de rétorquer cela alors qu’on lui avait clairement manifesté sa faveur.

Il m’acclame d’une manière si honnête, si je ne réponds pas correctement..., pensa Ikki.

Ikki avait ouvert la bouche pour remercier Amane de son soutien en souriant —

— Hein... ?

À ce moment-là, à l’intérieur de lui-même, il avait ressenti un malaise — et il avait ainsi perdu le fil de sa pensée.

« Ikki-kun... ? » demanda Amane.

« ... Ah, non. Je ferai de mon mieux. Merci, » déclara Ikki.

Après un silence de quelques secondes, Ikki avait réussi à faire sortir quelques mots en guise de réponse. Pour Ikki qui s’était soudainement enfoncé dans le silence, Amane avait montré une expression un peu perplexe, mais...

« Eh bien, rencontrons-nous à nouveau ~, » déclara Amane.

Était-il satisfait de la réponse d’Ikki ? Amane avait fait un petit sourire et avait quitté cet endroit tout seul.

***

Partie 9

« Hehehehe. En fin de compte, Ikki, tu es devenu le genre qui peut avoir des fans en dehors de l’école. C’est incroyable si on le compare à ce que tu étais au début, » déclara Stella.

Après le départ d’Amane, Stella avait bien ri alors qu’elle terminait sa dernière portion de frites. En réponse, Ikki hocha légèrement la tête.

« ... C’est vrai, » déclara Ikki.

« Et Amane semble avoir le béguin pour toi, » déclara Stella.

« Tu as l’air très heureuse de ça, Stella, » répliqua Ikki.

« Oui, je le suis bien sûr. Je suis heureuse que la force avec laquelle tu m’as battue ait été reconnue. Mais je le suis encore plus, en voyant qu’Amane l’exprime avec tant de sincérité et de chaleur. Alors je suis heureuse qu’il ait reconnu ce qui est merveilleux chez celui que j’aime. Ikki, n’es-tu pas satisfait ? Sur le fait d’avoir un fan qui te comprend bien et te soutient ? » demanda Stella.

« ... Eh bien, oui. Je n’ai pas de problème avec ça... Je ne peux pas avoir de problème avec ça, » déclara Ikki.

« Ikki... ? » demanda Stella.

Soudain, Stella avait senti une étrange hésitation dans la réponse d’Ikki, et elle observa son expression. Ikki regardait vers la sortie qu’Amane avait prise et il avait une expression quelque peu tendue.

Non, ce n’était pas le cas — c’était juste au niveau de la tension. Ikki était... visiblement en sueur, et cela même dans ce restaurant qui possédait un climatiseur en état de marche.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Ikki ? Tu transpires tellement..., » demanda Stella.

« Hé, Stella, » comme si la question de Stella avait été mise de côté, Ikki demanda à Stella. « Selon toi, quel genre de personne est Amane-san ? »

« Quel genre de..., ses bonnes manières sont respectueuses, il a un joli visage et, plus que tout, il t’observe correctement. Je pense que c’est une personne qui me semble splendide, » répondit Stella.

Et face à la réponse de Stella,

« Ouais... c’est vrai. Normalement, on penserait que... c’est bien... ? » la voix d’Ikki se fit entendre tel un gémissement, et il fronça les sourcils.

C’est exact... Parce qu’il n’y a rien à détester, pensa-t-il.

Amane Shinomiya. Il affichait de temps en temps des regards charmants telle une fille. Il possédait une douceur qui ne pouvait pas fermer les yeux sur une éventuelle tragédie, mais qui retenait un agresseur même au risque de sa propre vie. Lui, plus que toute autre chose idolâtrait et respectait Ikki. Tout en lui était ce qu’il y avait d’aimable chez un être humain.

Il devait être sympathique. Mais — malgré cela —

 

Je n’arrive pas à faire tenir cet ensemble pour avoir envie d’aimer ça, sans que tout cela se brise en morceaux comme si quelque chose clochait dans l’ensemble..., pensa Ikki.

 

De plus, au moment où Ikki avait rendu les encouragements à un Amane souriant au moment du départ d’Amane, il l’avait senti. Face au sourire d’Amane, il avait dû faire beaucoup d’efforts pour y répondre. Les mots d’Amane. L’expression d’Amane. La bonne volonté d’Amane. Tout cela était naturellement sympathique. Mais toutes ces choses qu’Ikki devrait aimer, en réalité, aucune d’entre elles ne résonnait dans le cœur d’Ikki.

C’était incompréhensible. Ikki lui-même ne comprenait pas pourquoi il ne réagissait pas positivement face à Amane. Et ainsi, cette vérité informe et étrange s’accrochait au cœur d’Ikki comme du goudron.

Ce sinistre malaise n’avait pas pu être évité, alors Ikki avait sorti son appareil d’étudiant et avait essayé d’appeler quelqu’un. L’appel téléphonique avait été immédiatement effectué.

{Allô, bonjour ! C’est rare que tu m’appelles, Senpai. Il y a quelque chose qui ne va pas ?}

« Ah, Kagami-san. As-tu un peu de temps maintenant ? Il y a quelque chose que je dois te demander, » répondit Ikki.

{Bien sûr, ce n’est pas un problème. Je prends juste le thé avec Alice-chan et les autres en ce moment. Qu’est-ce que tu veux demander ?}

« Kagami-san, tu n’as pas seulement enquêté sur Hagun, mais aussi sur les candidats des autres écoles, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

{Bien sûr. J’ai récupéré des informations sur pratiquement toutes les équipes représentatives des écoles.}

« Alors sais-tu quel genre de personne est le représentant de Kyomon, Amane Shinomiya ? » demanda Ikki.

{Tu me demandes quel genre de personne il est. C’est encore une question très vague, tu sais ?}

« Ah, oui, je le sais. Hmm, » répondit Ikki.

En disant une telle chose, Ikki avait eu la même sensation. C’était une enquête qui ressemblait trop à ce qu’un homme demanderait à un autre homme. Cependant, pour balayer ce sentiment omniprésent, ne serait-il pas bon de savoir tout ce qu’il pouvait sur Amane ? Puisqu’il ne se connaissait pas lui-même, Ikki s’était inquiété pendant un court moment. Mais Kagami avait deviné la détresse d’Ikki au téléphone et avait ouvert la bouche pour parler.

{Oh, c’est très bien. Si c’est à propos de Shinomiya-san, je peux dire ce qui se dit.}

« Vraiment ? » demanda Ikki.

{Il n’y a pas beaucoup d’informations. Ce n’est pas un prétendant qui est apparu dans la ligue du collège. Ce que je sais, c’est qu’il est un Blazer du système rare de causalité et de manipulation, et les informations indiquent qu’il a été approuvé avec une haute opinion comme représentant. Comment dois-je le dire ? La vérité, c’est qu’il y a beaucoup de concurrents de ce genre cette année, tu sais ? Il y a un schéma récurrent des premières années sans nom qui n’ont pas d’expérience dans la ligue intermédiaire et qui sont choisies comme représentants. Donc, en ce qui concerne cela, Shinomiya-san est l’un d’entre eux, il n’y a pas beaucoup de retours associés à son nom et cela me fait poser des questions sur lui ce qui me rend un peu intéressé quant à lui. S’est-il passé quelque chose avec Shinomiya-san ?}

Face à la question qui lui était posée, Ikki hésita à expliquer la sensation inquiétante qu’il avait ressentie. Puisqu’il n’en connaissait pas lui-même la raison, il ne voulait pas dénigrer une autre personne, et plus que toute autre chose, il ne pouvait pas exprimer ce sentiment inquiétant par des mots.

« Non, je l’ai rencontré à l’improviste pendant ma promenade. Et à cause de ça, j’ai eu envie de savoir quel genre de personne il est, » finalement, Ikki avait esquivé la question de cette façon.

{Euh, je croyais qu’il ne venait pas au camp de formats, mais est-il venu dans la montagne ?}

« Il semble qu’il soit venu livrer des provisions à ses camarades de classe supérieure, » répondit Ikki.

{Dans ce cas, je suppose que je devrais faire le guet et rassembler des informations sur lui. Hehe hehe hehe.}

« Hahaha... eh bien, tu peux faire ça. Désolé pour l’appel abrupt, » déclara Ikki.

{Non, non. Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher. Dis-moi si tu trouves quelque chose d’intéressant ~.}

« Ouais. Merci. On se parle plus tard, » répondit Ikki.

En la remerciant, Ikki avait mis fin à l’appel. En fin de compte, il n’avait pas obtenu beaucoup d’informations. Si Kagami, qui avait toujours été à l’écoute de ce genre de choses, ne le savait pas, alors il y avait probablement peu d’informations disponibles sur Amane.

« N’y réfléchis-tu pas trop ? Tu as probablement une mauvaise compatibilité avec Amane. Peut-être vous êtes-vous entretués dans une vie antérieure, ou vous êtes-vous battus pour la même amoureuse ? Ou peut-être que c’est vrai des deux côtés, » déclara Stella.

« Peut-être que c’est comme ça, » déclara Ikki.

« Je pense que tout le monde a quelqu’un avec qui il ne s’entend pas, » déclara Stella.

Je ne peux pas m’entendre avec lui. Ce serait bien que son inconfort n’aille pas plus loin. Cependant, puisqu’il n’avait pas pu lui-même expliquer la raison du sentiment bizarre qu’il avait à l’égard d’Amane...,

« Ouais... C’est vrai. C’est probablement juste ça, » déclara Ikki.

Il n’avait pas d’autre choix que d’être d’accord. Mais même s’il se disait d’accord, il ne pouvait pas faire disparaître l’impression étrange que ces fausses paroles restaient accrochées dans son cœur.

Ce qui s’était installé dans son cœur, qu’il n’arrivait pas à mettre en mots, était — un mauvais présage. Une prémonition terriblement désagréable. C’était ce que pensait Ikki en regardant la porte du restaurant par laquelle Amane était sorti : il pensait qu’il venait de rencontrer quelque chose d’extrêmement redoutable.

***

Chapitre 2 : Chapitre 2 : Manœuvre intriguante

Partie 1

 

À peu près au moment où les faibles rayons du soleil atteignaient le sol du pays enneigé, Alice avait terminé le travail pour lequel le gang criminel de sa ville natale l’avait appelé et était sur le chemin du retour.

La température de l’air à l’aube était meurtrière. Contre ce froid cinglant, la sensation de l’écharpe que ses petites sœurs lui avaient fabriquée et offerte était réconfortante.

« Salut, Alice. »

Une voix forte s’était soudainement fait entendre d’en haut. Quand il leva les yeux, une fille aux cheveux roux marchait sur le mur de pierre se trouvant au-dessus de lui. Tout en riant à l’idée qu’elle ressemblait à un chat, Alice retourna la salutation.

« Yuuri... c’est rare qu’on rentre ensemble, n’est-ce pas ? » déclara Alice.

« Ouais, n’est-ce pas ? » répondit Yuuri.

Puis, sautant du mur de deux mètres, Yuuri s’était approchée d’Alice.

Et en s’étreignant les épaules, elle avait tremblé de froid.

« Ooh, si froid, si froid. Cette écharpe a l’air vraiment chaude. Comme c’est gentil, » déclara Yuuri.

« Hahaha, es-tu jalouse ? » demanda Alice.

Face à Yuuri qui envoyait un regard avide, il lui montra son foulard duveteux.

« Prête-le-moi pour un moment, » demanda Yuuri.

« Jamais. Yuuri, tu vas tout de suite le salir, » répondit Alice.

« Hmm... Un garçon qui laisse une fille geler, c’est vraiment terrible, » déclara Yuuri.

« Tu n’es une fille que quand c’est pratique... Mais..., » déclara Alice.

Alice avait invité Yuuri à venir plus près, puis avait un peu tiré sur l’écharpe autour de son cou, et l’avait présenté vers celui de Yuuri.

« Voilà. Comme ça, on pourra l’utiliser tous les deux, non ? » demanda Alice.

« ... C’est un peu embarrassant..., » déclara Yuuri.

« N’est-ce pas bien ainsi ? De plus, l’embarras te réchauffera encore plus, » déclara Alice.

Face à une Yuuri qui affichait un rougissement rare sur sa joue, Alice avait fait un sourire méchant.

Tous les deux avaient marché côte à côte le long de la toute nouvelle rue du quartier déserté. En cours de route, ils avaient discuté du rite de passage avec les deux jeunes garçons d’avant.

« La façon dont ces deux-là voulaient devenir adultes, c’était assez impressionnant, n’est-ce pas ? » demanda Alice.

« On les a ramassés il y a environ deux ans, hein ? Mais ce sont encore des gosses. Quand on avait leur âge, on était beaucoup plus volontaires, » déclara Yuuri.

Alors qu’il parlait des jours anciens, Alice avait fait une expression amère.

« ... Je ne veux pas vraiment me souvenir de ces moments, » déclara Alice.

« C’était dur, hein ? La blessure par balle que j’ai eue de toi est toujours là, tu sais ? » déclara Yuuri.

« On n’a pas changé d’avis. Parce que j’ai perdu contre toi, je suis toujours en dessous de toi, alors ne fais pas l’innocente, » déclara Alice.

Tout en faisant la moue, Alice se remémorait un peu du bon vieux temps.

Alice et Yuuri étaient des orphelins avec des pouvoirs. Parce qu’ils avaient des pouvoirs boiteux, il avait fallu beaucoup de sang et de temps pour en arriver à la relation calme qui existait entre eux maintenant. Le nombre de combats qui avaient failli entraîner la mort parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ou de lits pour faire le tour était plus élevé que ce qu’ils pouvaient compter sur une main.

Mais tous les deux s’étaient lassés de ces jours-là, du genre de jours vides où ils volaient les autres pour leur propre bénéfice. Ils avaient donc tous les deux terminé ces jours stériles en buvant cet alcool et en prêtant serment.

Si tout le monde pouvait être aussi fort qu’à l’époque, de nombreux enfants auraient certainement pu être protégés. C’est pourquoi ils n’utilisaient plus leurs pouvoirs pour voler, mais pour prendre soin des individus à côté d’eux. De cette façon, ils étaient devenus des adultes calmes.

Depuis lors, ils avaient vécu comme lorsqu’ils l’avaient juré sur l’alcool. En réunissant une équipe d’orphelins impuissants, les deux individus avaient veillé sur eux tous.

« ... C’est vrai qu’on a aussi essayé de s’entretuer dans cette rue, hein ? » déclara Alice.

« Ouais ! L’était dans lequel cet endroit est devenu maintenant est bien plus joli qu’à l’époque, » répondit Yuuri.

Exactement comme Yuuri l’avait dit, la rue dans laquelle les deux personnes marchaient était recouverte d’une belle pierre blanche, et les bâtiments le long de la route avaient été recouverts d’une nouvelle peinture. Les endroits où ils avaient concouru, la route familière de pavé de pierre négligé que même les voitures ne pouvaient pas traverser correctement, étaient un endroit où un voyageur qui ne connaissait rien se verrait dépouiller de tous ses biens en quelques secondes seulement.

Et il y avait une raison à ce changement. C’était — ici et là, par endroits, il y avait des emblèmes étendus sur les murs, chacun avec cinq anneaux colorés.

« Quel grand festival ! Il est probable que puisque des personnes viennent du monde entier, cet endroit ne peut pas être considéré comme sale, » déclara Alice.

« Un endroit honteux, hein... ? » Yuuri avait fait sortir un sombre marmonnement.

En réponse, Alice devina immédiatement ce qu’elle avait dans le cœur. « Les personnes du gouvernement sont revenues, n’est-ce pas ? »

« Ouais, hier, » répondit Yuuri.

... Bien que pauvre, Alice aimait sa vie actuelle. Même si elle était modeste, elle était bonne aussi longtemps que tout le monde pouvait vivre. Mais récemment, les Jeux olympiques approchaient et le monde entier était très enthousiaste, de sorte que son gagne-pain avait été poussé dans l’ombre.

Chasser les sans-abri.

Dans la campagne et dans les villes, ils ne voulaient pas montrer des choses honteuses. Les adultes qui le pensaient avaient organisé une réunion dans un quartier voisin et avaient commencé à expulser les sans-abri et les enfants des rues.

Ils n’avaient offert aucune aide à ceux qu’ils avaient expulsés. Ils les avaient juste chassés avec des barres en métal et des coups de pied. Et les individus qui chassaient avaient en ligne de mire l’équipe d’Alice.

« Ces salauds. S’ils venaient pour toi et moi, ça irait, puisqu’on a des pouvoirs, » déclara Alice.

« C’est hors de question, » déclara Yuuri.

« Ouais, je suppose que bien le cas. Qu’arriverait-il à Natasha et aux autres ? Puisque même la sœur en sait autant, elle ne peut que continuer à les repousser. Ce n’est pas agréable du tout, ces individus du gouvernement, » déclara Alice.

« Eh bien, de leur point de vue, ce serait honteux qu’on embarrasse des touristes, n’est-ce pas ? Cela les embarrasserait, » déclara Alice.

Cependant, Alice et les autres ne pouvaient pas dire « oui, nous comprenons » et partir. Le fait d’être forcé d’aller quelque part dont ils ne savaient rien pendant cette saison remarquablement froide et sévère n’était pas différent d’une condamnation à mort.

« Si Natasha et les autres pouvaient au moins être envoyées dans une institution, ça ne me dérangerait pas de partir, mais — où vivrions-nous seuls ? » demanda Yuuri.

« C’est aussi difficile, hein... ? Si partir était si simple, les individus comme nous ne tourneraient pas au ralenti dans un endroit comme celui-ci, » déclara Alice.

Comme Alice l’avait dit, les enfants sans abri étaient un problème social que le pays tout entier devait porter. Par conséquent, il n’y avait aucun moyen de les sauver. Non, c’était possible, mais dans tous les cas, l’administration n’avait pas l’intention de le faire. Ils étaient occupés à construire la rue qui n’était pas encore utilisée, ou le musée d’art sans objets exposés, et n’avaient plus rien pour s’occuper des enfants des rues.

Ils avaient donc dû vivre avec leur propre force. Et pour vivre, ils ne pouvaient pas se laisser chasser du quartier en cette saison. Cependant — .

« Mais en fin de compte, je pense qu’il est temps de le faire, » Alice marmonnait sa vraie opinion.

En réponse, Yuuri hocha également la tête. « ... Nous avons beaucoup reçu de la sœur, hein ? Après tout, on ne peut pas lui causer plus d’ennuis. »

La sœur qui les avait hébergés dans le hangar de stockage était une bonne personne. Tout en s’occupant seule d’une église sans le sou dans un quartier délabré, elle leur fournissait de la soupe à même ses propres fonds. Ils n’avaient même pas vécu dix ans, mais elle était la première personne qu’ils avaient rencontrée et qui était si gentille. Mais... pour cette raison, la sœur avait été ciblée par le gouvernement municipal, et l’image d’elle étant rabaissée et maltraitée était quelque chose qu’ils ne pouvaient pas supporter de voir.

« Alors c’est décidé ! » Soudain, Yuuri montra du doigt le soleil qui montait dans le ciel du côté d’Alice. « Alice, à la fin de l’hiver, quand il fera un peu plus chaud, nous quitterons tous ce quartier. Allons dans le sud. J’en ai déjà marre des endroits froids. »

Par contre, tu montres l’est du doigt..., pensa Alice.

Elle montrait probablement du doigt la chaleur, mais Alice ne l’avait pas dit quand il avait hoché la tête.

« ... Ouais. C’est très bien. Trouvons une ville chaleureuse, » déclara Alice.

En vérité, Alice avait aussi songé à parler à Yuuri de la recherche d’un endroit plus chaud où s’installer. Les frères et sœurs plus jeunes dont ils s’occupaient avaient assez grandi pour avoir la force d’y aller. S’ils arrivent à passer l’hiver, ils pourraient sûrement faire un long voyage.

« On va viser l’équateur ! » déclara Yuuri.

« C’est la première fois qu’on voyage, alors on y va un peu plus doucement, » déclara Alice.

Alice l’avait dit avec stupéfaction, mais son expression n’était pas aussi gênée qu’on pourrait le croire. Il rêvait aussi de commencer un voyage au printemps. Ce serait bien qu’il y ait une nouvelle ville, un endroit dans les pays du sud où il soit facile de vivre pour tout le monde.

 

Mais — en fin de compte, cette promesse de trouver un nouvel endroit pour vivre ne serait pas tenue.

 

Un désastre frappera soudainement, et son bonheur modeste sera brusquement brisé.

Soudain, à côté de la voie de desserte où Alice et Yuuri marchaient, une voiture noire était passée, et la vieille personne assise sur le siège arrière de la voiture avait donné une exhortation à sa secrétaire qui conduisait.

« ... La rénovation de cette zone ne se déroule pas bien, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

« Hein ? Je ne crois pas que ce soit vrai, monsieur. Le revêtement de la voie de desserte a presque été réparé et la peinture des murs est presque terminée, » répondit la secrétaire.

« Au coin de la rue, j’ai vu quelque chose de sordide, » déclara l’homme.

« ... Les enfants des rues ? » demanda la secrétaire.

« Vous pouvez couvrir la ville de tapis persans, mais le fait d’avoir de tels gosses miteux qui courent partout dans ces rues les rendrait complètement inutiles. Cela nuirait à notre réputation si des mendiants encombraient la ville pendant les Jeux olympiques, » déclara-t-il.

« Mais les enfants des rues sont un problème dans tout le pays, alors que pouvons-nous faire exactement... ? Et la région autour d’ici est le territoire d’un groupe dirigé par cette enfant Yuuri, et bien que la plupart d’entre eux soient de très jeunes enfants, les deux dirigeants ont tous les deux des capacités, donc c’est assez difficile pour notre personnel de s’en occuper..., » déclara la secrétaire.

« Lâches. Pourquoi tremblent-ils face à deux gosses ? » demanda-t-il.

« ... Alors, voulez-vous que la police les expulse par la force ? » demanda-t-elle.

« Ne soyez pas ridicule. Depuis le début, le chef de la police vise le siège de maire. S’il donnait un tel ordre, ses opposants se serviraient joyeusement de campagnes négatives pour l’accuser d’une telle inhumanité, » déclara-t-il.

« Alors... qu’est-ce qu’on fait ? » demanda-t-elle.

La secrétaire, à l’intention du patron qui faisait ce qu’il voulait sans se soucier des difficultés provoquées dans le Gouvernement, l’avait demandé d’un ton ennuyé. En réponse — le vieil homme avait parlé comme si c’était insignifiant.

« Envoyer des ordures pour nettoyer les ordures. Nous pouvons même économiser sur le travail, » déclara-t-il.

Il avait dit cela d’une manière aussi détendu que s’il buvait dans un café.

***

Partie 2

Tard dans la nuit, lors de l’avant-dernier jour du camp de formation combiné de Kyomon et Hagun, il pleuvait malheureusement. Ce n’était pas assez fort pour être un orage, mais de grosses gouttes descendaient et frappaient bruyamment les fenêtres. Tout en l’écoutant comme s’il s’agissait d’un son plutôt agréable, Kagami Kusakabe, la chef du club de presse de l’Académie Hagun, était dans les locaux que l’institution voisine avait gentiment prêtés aux clubs de presse de toutes les écoles. Elle était en train de trier les données qu’elle avait recueillies pendant la période du camp de formation.

Sous la petite lumière du bureau se trouvaient de nombreux documents de base, le contenu de nombreuses transcriptions d’entrevues et l’information sur l’équipe de chaque école échangée entre les clubs de presse. La chose affichée sur l’ordinateur portable reposant sur la pile de documents était de l’information sur les camps de formation d’autres écoles recueillie par les membres des équipes.

La vérification de l’ensemble de ces informations dans une perspective globale — les tendances des sept écoles durant cette période d’entraînement et l’analyse de leur puissance de combat respective — lui permettrait de tirer une conclusion sur le nombre de cas spéciaux durant ce Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

— C’était le genre de travail qui mènerait à la découverte.

L’élément déclencheur avait été l’appel téléphonique d’Ikki qui s’inquiétait au sujet d’Amane Shinomiya.

Pour être franche, Kagami n’était pas très intéressée par Amane Shinomiya. Il y avait sûrement beaucoup de mystères parmi les équipes. Les pouvoirs qu’il détenait n’étaient souvent pas clairement connus. Mais cela ne se limitait pas seulement aux nouveaux venus sans nom qui n’avaient aucune expérience de la ligue des collèges. Pour commencer, les écoles ne parlaient pas des capacités de leurs Blazers, parce qu’il n’y avait aucun avantage à révéler l’information des membres de leur propre équipe.

De plus, cette année, il y avait plusieurs participants, et non pas seulement Amane, qui n’avaient pas été des représentants expérimentés pendant les années d’école intermédiaire. Pour cette raison, Kagami n’avait pas reconnu Amane comme étant plus qu’un des nouveaux venus sans nom, et elle n’avait donc pas envie d’enquêter profondément sur lui.

Ouma Kurogane, l’empereur de l’épée du vent. Stella Vermillion, la princesse cramoisie. Et Yuudai Morboshi, l’actuel roi de l’épée des sept étoiles. Il y avait des candidats qui attiraient davantage l’attention des gens.

Cependant, l’appel téléphonique d’Ikki avait fait germer l’intérêt pour Amane dans un coin de son esprit, de sorte que Kagami avait cherché dans les données des sept écoles pour satisfaire cet intérêt par hasard. En conséquence —

« ... Qu’est-ce que... c’est... c’est... c’est... ? »

Kagami était étonnée. Bien que les montagnes de Tohoku soient fraîches même en été, des perles de sueur froide coulaient sur son dos. Ce qui se trouvait devant les yeux de Kagami, c’était le rapport scolaire d’Amane Shinomiya qu’elle avait obtenu à grand effort. Les résultats des simulacres de batailles mandatées par les cours étaient là.

 

Six batailles, six victoires — six victoires sans combat.

 

Kagami avait rassemblé les résumés des batailles simulées pour de nombreux prétendants dans le cadre du club de la presse, mais elle n’avait jamais vu un disque aussi bizarre que celui-ci.

Non, attends, si je parle de choses que je n’ai jamais vues auparavant..., pensa-t-elle.

Elle avait probablement vu un dossier de bataille aussi bizarre que celui d’Amane avant, non ? Ce à quoi elle n’avait pas prêté attention jusqu’à présent, Kagami avait été forcée de se souvenir.

... Entrer au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée en tant que nouveau venu sans nom. Il n’y a jamais eu quelqu’un comme ça avant.

C’était une tendance ordinaire. Si elle pensait à ce qui s’était passé jusqu’à présent, ne s’y attendait-elle pas ? Les gens qui avaient le pouvoir désiraient tout ce qu’ils voyaient dans le monde. Dans ce monde, il y avait beaucoup de gens influents qui avaient choisi d’être des représentants dans leur première année, mais...

C’est comme si quelqu’un avait rassemblé tous les individus qui n’étaient pas venus jusqu’à maintenant.

Soudain, Kagami l’avait senti comme si elle était en train de réaliser quelque chose de grotesque. Et cette prise de conscience était absurde, même pour quelqu’un qui n’était pas étudiant.

Mais à cause de ça, je ne peux pas laisser tomber.

Parce qu’elle se souvenait de ce sentiment d’inconfort, ne pas enquêter serait...

C’était une journaliste. C’est pourquoi Kagami rassembla tout son matériel et s’interrogea sur l’inconfort qu’elle ressentait. Les informations sur les représentants des sept écoles. Les membres du conseil d’administration de l’école et les membres du comité directeur du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. De plus, la liste des sponsors collaborant avec l’administration. Elle avait examiné l’ensemble des composantes du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

— Et après quelques heures, c’était la nuit. Kagami Kusakabe était arrivée à une conclusion. Les capacités extrêmement élevées qu’elle avait perfectionnées en tant que journaliste tous les jours étaient arrivés à la vérité qu’elle en était venue à réaliser.

Il n’y a pas d’erreur.

Kagami avait regardé la liste des noms au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année, les noms des représentants des sept écoles, et s’était plainte.

« ... Parmi les sept écoles, il y en a... une de plus... ! »

À ce moment-là. La chaleur brûlante avait pénétré le dos de Kagami.

« — Hein ? »

Devant les documents que Kagami regardait, elle pouvait voir un couteau gris foncé sortir de sa poitrine pendant ce temps.

Kagami connaissait la forme du couteau qui était éclairé par sa lampe de bureau.

... Je... savais... ça.

Le couteau qui sortait de la poitrine de Kagami était le dispositif appelé Ermite des Ténèbres. Et le propriétaire de ce Dispositif était...

« À... lice... chan..., » murmura Kagami.

En rassemblant le reste de ses forces, Kagami s’était tournée. Là, elle avait vu un visage froid qui ne ressemblait en rien à celui de son camarade de classe qu’elle voyait tous les jours.

Son camarade de classe — Nagi Arisuin avait ouvert les lèvres sur ce visage froid. Sans aucune trace d’émotion, une voix émergeait de ces lèvres de cadavre.

« Tu es un peu trop intelligente, » déclara Arisuin.

Puis il retira le couteau et fit un bruit de claquement. Au même moment, le corps de Kagami tomba au sol parmi la montagne de documents.

Tu ne peux pas...

Elle n’avait pas la force de soulever son corps ou de s’enfuir. L’évanouissement forcé en raison d’une blessure mortelle délivrée sous une Forme Illusoire avait volé la conscience de Kagami.

Senpai... Stella-chan... Attention...

Alors Kagami pria. De sa gorge qui ne pouvait plus crier, elle essaya au moins de délivrer ses espoirs.

Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année... cache un monstre... !

Et ainsi, Kagami Kusakabe tomba dans les ténèbres.

***

Partie 3

Accroupi sur un genou, Arisuin observa une Kagami au sol. Elle avait complètement perdu connaissance. Avec elle comme ça, elle resterait probablement endormie toute une journée.

« Comme c’est malheureux ! Si Kagami avait été un peu moins ennuyeuse, nous aurions pu être des amies encore quelques heures, » déclara Arisuin.

La conclusion qu’elle avait pu obtenir... « Parmi les écoles, il y en a une de plus. »

Ce que Kagami avait réalisé — était certainement vrai. Au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année, comme elle l’avait conclu, il y avait une puissance secrète qui manœuvrait sous la surface.

Le nom de cette puissance était — l’Académie Akatsuki.

Il s’agissait d’une nouvelle école basée sur une grande organisation dont le seul but était de détruire le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. À l’heure actuelle, il y avait sept étudiants. Ils étaient presque tous membres de l’énorme organisation qui avait créé l’Académie Akatsuki, mais ils faisaient partie de l’élite de la société du monde souterrain qui employait le groupe terroriste Rébellion. Ils s’étaient faufilés dans les sept écoles et avaient déjà pris le contrôle du cadre du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Afin de créer le chaos dans le tournoi, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avait été infiltré, car ce nouveau pouvoir voulait s’emparer de la Ligue qui soutenait les sept étoiles.

Kagami s’était rendu compte de cette situation. Parce qu’elle s’en était rendu compte — elle avait été attaquée.

« C’est vraiment dommage, mais on n’y peut rien, » continua-t-il.

Soudain, son terminal étudiant dans sa poche avait vibré. Il avait diffusé cette notification à maintes reprises, mais Arisuin regardait Kagami depuis l’ombre, alors il l’avait ignorée.

Ce qu’Arisuin avait sorti de sa poche n’était pas son terminal étudiant de Hagun, mais un appareil venant d’une autre école. Bien qu’aucun nom n’ait été affiché, il savait de qui venait le message. Le seul qui utiliserait cet appareil pour le contacter était le responsable des communications de l’Académie Akatsuki. Seulement le Pierrot, Reisen Hiraga.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Arisuin.

« Ah, je t’ai enfin eu. Puisque tu n’as pas décroché du tout, je croyais que tu ne m’aimais pas, » déclara Reisen Hiraga.

« Je pense que j’ai souvent de telles pensées, » répliqua Arisuin.

« Comme c’est dur, » déclara Reisen Hiraga.

Les yeux d’Arisuin se plissèrent face au son d’un rire retentissant venant du téléphone. Il n’était pas possible qu’il puisse aimer la voix de cet homme, parce que même si c’était un ton qui pouvait facilement calmer quelqu’un, le rire semblait apparaître et disparaître frivolement comme s’il riait de tout.

« Au fait, pourquoi n’as-tu pas décroché tout de suite ? » demanda Reisen Hiraga.

« Il y a eu un petit problème, » répondit Arisuin.

« Oh ? Quel genre d’ennuis ? » demanda Reisen Hiraga.

« Une fille du club de presse de Hagun a commencé à suspecter notre opération, alors je l’ai fait taire, » déclara Arisuin.

« ... Et à quel point se doutait-elle de quelque chose ? » demanda Reisen Hiraga.

Légèrement, mais clairement, le ton du téléphone s’était raffermi.

Arisuin avait pris l’un des documents que Kagami avait examinés avant de s’évanouir et répondit.

« Yui Tadara de l’Académie Donrou. Amane Shinomiya de l’Académie Kyomon. Sara Bloodlily de l’Académie Rokuzon. Reisen Hiraga de l’Académie Bunkyoku. Rinna Kazamatsuri de l’Académie Rentei. Ouma Kurogane de l’Académie Bukyoku. Nagi Arisuin de l’Académie Hagun. Elle en sait assez pour énumérer ces sept noms, y compris le tien et le mien, » déclara Arisuin.

« ... C’est certainement quelque chose, » déclara l’autre.

« Comme je ne connais aucun de nos membres à part toi qui communiques avec moi et Ouma-san qui est un invité, je ne peux pas confirmer que cette liste soit vraiment correcte. Elle semble avoir prédit nos intentions, alors pour l’instant, je l’ai fait taire, mais... Je me demande si cette liste est à jour, » déclara Arisuin.

« Hélas, pardonne-moi ! Je ne peux pas encore te donner les détails de nos membres. Pour l’instant, ce n’est qu’une liste inutile. Eh bien, ça approche du festival, donc ce sera pour bientôt. Même si je n’aime pas ça, je dois me montrer, alors je vais te présenter... Pourtant, cette liste correspond correctement à trois sur sept. Je me demande comment elle l’a découvert, » déclara Reisen Hiraga.

« En regardant les données ici, elle a apparemment enquêté sur tous les prétendants représentatifs du passé. À part l’invité, toutes nos histoires personnelles ont été fabriquées. Ils ne résisteraient pas à l’enquête approfondie d’un professionnel, » déclara Arisuin.

« Je vois, je vois. En d’autres termes, c’était l’incompétence des personnes chargées de la documentation ? Eh bien, nous nous occuperons de ceux qui en sont responsables plus tard — hah, ton action était vraiment appropriée. C’est ce que j’attends de l’Assassin Noir. Quelle fiabilité ! Au fait, comment vas-tu te débarrasser de notre perceptive petite souris ? » demanda Reisen Hiraga.

« Je l’ai seulement assommée ―, mais si tu veux la tuer, je le ferai, » déclara Arisuin.

Arisuin n’avait aucune trace d’hésitation dans sa voix, même si sa cible était une fille avec qui il avait été ami hier. Cette voix froide et sereine, à la manière d’une lame, confondait Hiraga, qui était à l’autre bout du fil.

« Oh non, non ! Tuer signifierait devoir cacher les preuves. Après ce soir, le monde entier connaîtra l’Académie Akatsuki, alors c’est bien de l’emprisonner quelque part pour la journée, » déclara Reisen Hiraga.

« Je comprends. C’était juste une petite blague... Si tu as besoin d’autre chose, tu me contacteras ? » demanda Arisuin.

Arisuin était sur le point de couper son appel avec Hiraga. Depuis le début, c’était une conversation désagréable. Il n’avait pas l’intention de parler longuement. En réponse, Hiraga...

« Non, non, non. Ce n’est pas moi qui veux quelque chose. Il y a quelqu’un d’autre qui veut te parler. Je vais échanger avec lui maintenant, » déclara Reisen Hiraga.

Sur ce, quelqu’un était venu à la place. La voix suivante qu’il entendit fut...

« C’est moi, Alice. »

En un instant, le visage d’Arisuin s’était raidi. Il ne voyait pas qui était à l’autre bout, mais il comprenait bien. Il ne pouvait pas se tromper sur ce qu’il entendait. Cette voix grave et sévère était — .

« Ça fait longtemps, n’est-ce pas Wallenstein-sensei ? » déclara Arisuin.

« Ahh, je vois que tu es allé au Japon, » déclara l’autre.

L’épéiste à un bras, Sire Wallenstein. L’un des dirigeants de la Rébellion, les Douze Apôtres. L’homme qui avait découvert la force d’Arisuin et l’avait entraîné à devenir le meilleur assassin de la Rébellion.

« Sensei, vous êtes aussi au Japon, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

« Plutôt que de confier la supervision à d’autres, j’ai dû venir ici moi-même, » répondit l’autre.

Wallenstein était déjà venu au Japon. Face à cette réalité, le corps d’Arisuin s’était un peu raidi. C’était probablement par peur, car Arisuin connaissait la force de cet homme. D’après le standard de la Ligue, on pourrait certainement l’appeler un Rang A. Il n’avait aucune vulnérabilité au niveau de ses capacités ou de son expertise au combat, et sa maîtrise à l’épée était excellente. Sans aucun doute, il était le chef le plus puissant de la Rébellion.

Maintenant qu’une telle personne était venue prendre le commandement direct, le plan de Rébellion pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année devait être réel.

« Alors Sensei, que souhaitez-vous de moi aujourd’hui ? » après l’accueil modéré, Arisuin avait demandé cela par téléphone.

Et Wallenstein avait balayé la question d’une voix sévère. « ... Alice. Tu es le meilleur des élèves que j’ai pris. Celui qui a obtenu des résultats contre les bandes criminelles, les sectes et les groupes terroristes... assassinant les gens qui vivent avec nous dans le monde souterrain dans les guerres pour les territoires et cela, quelle que soit leur importance, quel que soit l’effort nécessaire pour les atteindre. Tu n’y as peut-être jamais pensé, même maintenant, mais comprends-tu bien ton rôle aujourd’hui ? »

En réponse, Arisuin — était devenu silencieux en un instant. Et il ferma les yeux, comme s’il se résolvait à un adieu.

« Oui. Je le comprends parfaitement. Et je ne chancellerai pas. J’ai déjà gagné la confiance de l’équipe principale de Hagun. Je vais les écraser d’un coup. Et mon Lien Sombre est un Art Noble qui peut leur voler toute leur capacité de combat en un instant. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, Sensei. À la veille du festival, je présenterai sans aucun doute le succès, sur mon nom en tant qu’Assassin Noir, » déclara Arisuin.

Il avait fait cette promesse sans hésitation dans sa voix. En entendant cette réponse...

« ... Je suis soulagé d’entendre ces paroles, » déclara Wallenstein.

Wallenstein encouragea Arisuin d’une voix qui semblait sourire quelque part. « Je compte sur toi, Alice. »

Face à cet encouragement, Arisuin répondit d’un signe de tête. « Oui, s’il vous plaît, laissez-moi faire. »

À la fin de cet échange, Wallenstein avait mis fin à la connexion.

Pour que Sensei me contacte, pensa Arisuin.

C’était quelque chose de rare, mais c’était peut-être raisonnable. La veille du festival qui avait eu lieu aujourd’hui était un ordre du commanditaire qui avait employé la Rébellion. C’était la cérémonie de lancement de l’Académie Akatsuki, le pouvoir qui allait détruire le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Aucun échec, aussi petit soit-il, ne serait permis ou pardonné. S’il y avait des échecs, les espoirs de la Rébellion et de son commanditaire n’aboutiraient à rien.

Maintenant, je dois ranger cet endroit, pensa Arisuin.

Pour que la veille du festival se déroule comme prévu, Kagami et ses documents devaient être cachés jusqu’à ce soir. Arisuin activa donc sa magie de l’ombre et submergea Kagami et les documents dans l’obscurité.

« Ne pense pas du mal de moi. Pour mettre en œuvre le plan, nous ne pouvons pas avoir d’éléments incertains, » déclara Arisuin.

Et toutes les traces avaient été effacées.

***

Partie 4

Après avoir caché Kagami et ses documents, Arisuin était retourné au logement pour les participants s’entraînant.

Et face à sa chambre, il avait ouvert la porte ―.

« Bon retour, Alice, » dans sa chambre qui n’était éclairée que par la lampe de chevet, Shizuku, étendue sur les draps de lit dans un déshabillé et lisant un livre de poche, s’adressa à lui.

« Oh mon Dieu, tu es toujours debout, Shizuku ? » demanda Arisuin.

« Je m’endormirai bientôt, » en disant cela, Shizuku tourna la page d’un doigt. Bien sûr, il ne restait plus beaucoup de pages.

« Je me demande bien ce que tu lis ? » demanda Arisuin.

« Les cent huit façons d’intimider la nouvelle femme. À lire absolument pour les belles-mères, » répondit Shizuku.

Effrayante !

« ... En tout cas, tu t’es beaucoup amusée ces derniers temps, Alice, » déclara Arisuin.

Dans le temps qui avait suivi, Arisuin s’était demandé comment il devait répondre. Après avoir entendu l’appel inquiet d’Ikki, Arisuin était sorti la nuit pour surveiller Kagami à plusieurs reprises récemment. Si je vais me promener tous les soirs, il est naturel que les autres deviennent méfiants, pensait-il. Surtout par une nuit aussi pluvieuse que celle-ci.

Mais faire un mensonge gênant ne ferait que le révéler. Shizuku était une jeune femme intelligente qui savait discerner les subtilités de l’esprit d’une personne. Alors...

« Je ne me suis pas vraiment amusé, tu sais ? Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée est à venir. Je dois me préparer moi-même, » Arisuin n’avait pas dit la vérité, mais sa réponse n’était pas non plus un mensonge.

« Vraiment ? » demanda Shizuku.

En réponse, Shizuku avait donné une réponse qui ne semblait pas très intéressante et avait continué sa lecture. En ce moment, il était reconnaissant de l’indifférence de Shizuku envers les autres. Après tout, ses intérêts et ses préoccupations concernaient entièrement son frère, Ikki Kurogane.

Je suis... un peu envieuse, hein ? pensa Arisuin.

Au moment où il y avait réfléchi, il s’était rendu compte que ses jours avec Shizuku étaient terminés. Une fois la veille du festival terminée, il quitterait Hagun. Et il ne reviendrait jamais.

―, Mais.

« Hey, Shizuku, » Arisuin, qui était entré dans la pièce, avait pris une bouteille d’alcool tachée dans le sac de voyage qu’il avait mis dans un coin. « Voudrais-tu partager un verre avec moi ? »

Pour le dernier soir, il avait invité Shizuku à boire avec lui. Shizuku entendit l’invitation d’Arisuin et leva lentement son corps. Et dans l’obscurité, elle s’était concentrée sur la bouteille d’alcool qu’il tenait — .

« Est-ce que c’est l’alcool qui sent la médication qu’on n’a pas finie dans le bar où on allait avant ? » demanda Shizuku.

Après avoir entendu ça, Arisuin s’en était souvenu. Maintenant qu’elle en parle, c’était lors de la célébration après cette première victoire dans les batailles de sélection, n’est-ce pas ?

Plutôt que de le boire, Arisuin n’en avait goûté que quelques-uns en étant assis à ses côtés. Mais il n’avait pas fallu longtemps, avant que Shizuku ne boive de l’eau tout en ayant les larmes aux yeux à cause de l’odeur que le whisky dégageait.

« Désolé, j’ai oublié. Je suppose que je vais boire seule..., » déclara Arisuin.

« Non, c’est bon, » en disant cela, Shizuku se leva du lit et se plaça sur le canapé.

« Es-tu sûre ? C’est difficile pour toi, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

« Je suis d’accord pour aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui c’est spécial, » déclara Shizuku.

Aujourd’hui, c’est spécial ? se demanda Arisuin.

S’était-il passé quelque chose de bien aujourd’hui ? Alice se le demandait, mais si la personne elle-même n’y voyait pas d’inconvénient, il devrait probablement être correct de boire. Arisuin avait sorti deux verres, et fit face au canapé. Il s’était assis face à Shizuku, versa le liquide ambré dans les deux verres et avant de tendre un verre.

Shizuku avait accepté le verre et l’avait approchée de son nez. « Argh. »

Elle avait grimacé de toutes ses forces. Après tout, il était impossible de s’habituer en une seule journée à l’arôme singulier qui lui perçait le nez.

« Toi aussi, tu es différente, Alice. Tu as plein d’autres alcools plus faciles à boire, » déclara Shizuku.

« Ha ha ha, c’est vrai, » répondit Arisuin.

Ses paroles sont tout à fait justes, pensa Arisuin.

« Mais tu sais, si on parle de cet alcool, ce n’est pas bien qu’il soit facile à boire, » déclara Arisuin.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Shizuku.

Shizuku inclina légèrement la tête. En réponse, Arisuin s’était concentré sur la bouteille avec l’étiquette de suie sur le bureau et avait parlé.

« ... Il y a longtemps, quand j’étais plus jeune, j’ai fait une promesse à une amie du quartier. Les adultes boivent quelque chose d’aussi désagréable, donc celui qui est capable de le boire est un adulte, » déclara Arisuin.

En entendant cela, Shizuku avait émis quelque chose qui ressemblait à un petit éternuement. « Hahahaha. Qu’est-ce que c’était ? C’est une idée si mignonne. »

« Oui, tout à fait... Eh bien, en raison de ça, ces gamins qui buvaient sont devenus adultes, » répondit Arisuin.

« C’était donc un rite de passage pour votre groupe d’amis ? » demanda Shizuku.

« On peut tout à faire dire que c’est exact, » déclara Arisuin.

 

 

« Tu n’étais pas une bonne enfant, n’est-ce pas, Alice ? Tu n’avais pas encore atteint l’âge adulte, n’est-ce pas ? » demanda Shizuku.

« Là où j’ai grandi, on n’avait pas ce genre de coutume de toute façon, » répondit Arisuin.

Avec sa réponse, Arisuin avait avalé le contenu avant de remplir son propre verre. L’alcool avait donné à l’intérieur de sa bouche une sensation de picotement, et cela avait mis l’odeur de la médication dans son nez. C’était une liqueur particulièrement forte. En vérité, la boisson était une préférence très spécifique, même parmi les personnes qui étaient pointilleuses au sujet des whiskies.

« ... Honnêtement, je ne suis toujours pas très en harmonie avec la saveur de cet alcool, même maintenant, » déclara Arisuin.

« Mais tu le bois toujours ? » demanda Shizuku.

« C’est une saveur qui me rappelle des souvenirs, tu sais ? Ce n’est pas comme si je buvais souvent dans cette bouteille, » déclara Arisuin.

« Hmm... mais je n’ai rien comme ça, donc je n’aime pas beaucoup l’alcool, » répliqua Shizuku.

Tout en disant cela, Shizuku leva son verre d’un coup sec et avala tout le whisky qu’il contenait d’une seule gorgée. Et elle avait fait une grimace.

« ... Après tout, ce n’est pas pour moi. Ma gorge me brûle et l’odeur de médicaments dans ma bouche me fait mal à la tête, » répliqua Shizuku.

« Dans tous les cas, tu n’avais pas besoin de le boire..., » déclara Arisuin.

« C’est très bien ainsi. Aujourd’hui, c’est spécial, » tout en se frottant la gorge avec un doigt, Shizuku répondit ainsi.

Spécial — il avait aussi entendu ce mot il y a quelque temps. Qu’y avait-il de si spécial ?

Arisuin demanda avec inquiétude. « Tu l’as déjà dit, mais quel est ce jour spécial ? S’est-il passé quelque chose de bien ? »

En réponse, Shizuku secoua doucement la tête. « Pas pour moi. Alice, c’est un jour spécial pour toi, n’est-ce pas ? »

Hein !? s’exclama intérieurement Arisuin.

À ce moment-là, les mots de Shizuku avaient fait bondir le cœur d’Arisuin. Certainement, pour lui, c’était la dernière nuit qu’il aurait à passer avec Shizuku. Une fois l’aube levée, et une fois le soleil couché à nouveau, il se réintroduirait en tant que membre de l’Académie Akatsuki. Mais elle n’était sûrement pas au courant de ça. Même ainsi — .

« ... Pourquoi... penses-tu ainsi ? » demanda Arisuin.

Shizuku répondit à Arisuin qui avait l’air étonné sur son visage. « Parce qu’Alice, c’était la première fois que tu m’invites à quelque chose. »

La première fois... ? Se demanda Arisuin.

« Comment est-ce possible ? Après qu’Ikki se soit battu avec le Chasseur, n’est-on pas sortis boire ensemble ? » demanda Arisuin.

« C’était... parce qu’Onii-sama était blessé et que j’étais inquiète. Moi y compris, tu n’as jamais approché une autre personne pour ton propre bien. Tu parles à n’importe qui d’une manière amicale, gentille et facile à vivre, mais personne ne s’est jamais rapproché de toi, » répondit Shizuku.

Le souffle d’Arisuin s’était bloqué en lui sans qu’il s’en rende compte. C’était exactement comme Shizuku l’avait dit, Arisuin en avait pris conscience. Être favorable avec qui que ce soit, être amical avec qui que ce soit, mais ne jamais ouvrir son cœur à qui que ce soit du tout.

Il n’avait permis à personne de s’approcher inutilement, car il avait infiltré Hagun avec un mobile sournois. Et parce qu’il n’avait pas l’intention de laisser quiconque le soupçonner, il s’était comporté en conséquence.

Mais Shizuku l’avait réalisé. Arisuin avait été franchement surpris de cela.

« ... Je suis choquée. Tu vois vraiment à travers moi, Shizuku, » déclara Arisuin.

Shizuku semblait avoir vu juste...

« Naturellement, parce que tu es ma grande soeur, Alice, » portant un petit sourire sur ce visage adorable comme une poupée bisque, elle avait donné cette réponse.

« Tu m’as toi-même appelée pour la première fois. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais ça doit être un jour spécial pour toi, non ? Alors je partagerai un verre d’alcool avec toi, mais vraiment, un seul, » répliqua Shizuku, bougeant ses lèvres comme si elle boudait.

Face à cette expression mignonne, les joues d’Arisuin se relâchèrent en souriant.

« Ha ha ha, un verre suffit. ... Merci, Shizuku, » déclara Arisuin.

***

Partie 5

C’est naturel que la fatigue s’accumule. Après que Shizuku ait avalé un verre, elle n’avait pas tardé à s’endormir sur le canapé. Assez rapidement, elle s’était endormie complètement en raison de l’heure.

Maintenant que j’y pense, quand on est allés au bar, elle s’est endormie, pensa Arisuin.

Peut-être qu’elle avait une constitution qui la faisait s’endormir quand elle prenait de l’alcool. En pensant ainsi, Arisuin ramassa Shizuku comme une princesse. Bien qu’elle n’aurait probablement pas attrapé un rhume en dormant sur le canapé comme c’était l’été, il était encore mal élevé de dormir sur un canapé. C’est pourquoi Arisuin avait décidé d’amener Shizuku dans son lit.

« ... Nnnuuuuu... Onii-sama..., » Sur le chemin, Shizuku s’agita dans ses bras et une voix enfantine se fit entendre.

« Haha, quel genre de rêve fais-tu ? » demanda Arisuin.

« Dégagez le passage... Je ne peux pas la tuer... munya munya munya..., » continua Shizuku.

« Quel genre de rêve fais-tu... ? » demanda Arisuin.

Le visage un peu pâle, Arisuin avait amené Shizuku à son lit, et l’avait placée dessus sans la réveiller. Il avait mis les couvertures sur elle. Quand il l’avait fait, Shizuku avait fait apparaître une expression confortable, et s’était recroquevillée dans le futon.

« Quel joli visage endormi ! » murmura Arisuin.

En regardant l’adorable visage de Shizuku, Arisuin s’était assis sur son propre lit adjacent, et il avait repensé aux paroles que Shizuku avait déjà dites.

« Grande sœur... c’est ça ? » Murmurant, Arisuin fixa le canapé où ils étaient assis il y a quelque temps. Ce qu’il regardait fixement, c’était... la bouteille d’alcool verte marquée à la suie qui avait été laissée sur la table. Et... dans l’alcool pâle, les souvenirs qui y étaient rattachés.

Associé à la bouteille, les vieux souvenirs d’avant qu’il fut retrouvé par la Rébellion, et transformé en assassin. Dans un pays étranger, élevant de jeunes enfants des rues avec une fille nommer Yuuri, avec des enfants qui l’admirent comme une grande sœur — les souvenirs de ces derniers jours.

 

***

Il ne l’oublierait jamais. Au petit matin de ce jour-là, la pluie tombait sur le quartier. Il n’avait pas encore neigé, mais il pleuvait tout en faisant assez froid pour geler le corps.

Sous cette pluie froide, Alice portait un parapluie en plastique, face à un grand homme. C’était un collectionneur de fond d’un gang local. Le profit du travail effectué par leur groupe avait été apporté à cet homme, et la partie qui restait après qu’ils aient pris leur part avait été donnée à Alice.

Mais ce n’était qu’un sous-fifre des gangs. Ce n’était pas un homme bien qui tenait parole.

« ... Tiens, » déclara l’autre.

La part de l’argent qu’Alice lui avait donné et qui aurait dû rester pour lui était de loin trop petite.

« Vous aviez promis 20 %..., » Alice s’était plainte, et l’homme lui avait craché au visage.

« Ne te moque pas de moi, sale gosse de merde. Sois juste reconnaissant qu’on te laisse faire des affaires sur notre île, » après avoir parlé avec des yeux qui semblaient regarder des ordures, l’homme était parti.

Après qu’Alice n’ait plus pu voir ce dos, il avait sorti un peu sa langue.

Même si nous sommes si semblables à l’extérieur, pensa Alice.

En essuyant la salive de l’homme de sa joue avec sa manche, Alice s’était mise à l’abri et avait balayé la neige qui lui était tombée dessus.

Là, un contenant en plastique de couleur rose avait été enveloppé et dissimulé.

« Je me demande s’il fait un peu froid, » murmura Alice.

Son contenu était une tarte à la viande qu’il avait trouvée. Si cet homme avait vu une telle chose, il n’y avait aucun doute qu’il l’aurait prise, alors Alice l’avait cachée avant.

« Ça fait longtemps qu’on n’a pas mangé de viande. Tout le monde sera heureux, » déclara Alice.

Je dois aussi la partager avec la sœur. Ah, mais il y a une congrégation aujourd’hui, alors elle est allée dans la ville voisine, n’est-ce pas ? Tout en y réfléchissant, Alice s’empressa de faire des pas rapides sur le chemin du retour.

Il voulait voir les visages heureux de tout le monde dès qu’il le pouvait.

Mais — .

« ... Hein ? » s’exclama Alice.

Quand Alice était revenue, la porte du hangar derrière l’église avait été brisée, partiellement détruite.

Voyant cela, Alice qui avait l’habitude de voir les combats avait immédiatement compris. Des gens hostiles avaient attaqué.

« ... T-Tout le monde ! » En poussant un cri, Alice laissa tomber tout ce qu’il portait et se précipita dans la remise.

Mais il n’y avait personne à l’intérieur. Il était encore tôt le matin. Ce n’était pas le moment pour les petites enfants de se lever. Mais ils n’avaient pas pu être retrouvés, et seules les couvertures sales qu’ils utilisaient étaient restées.

Que s’est-il passé !? Où sont-ils tous allés... !? Se demanda Alice.

Et au moment où il ramassa l’une des couvertures, Alice vit ce qu’il y avait sous la couverture, et son souffle se coinça dans sa gorge.

Il y avait une tache de sang. De plus, ce n’était pas du sang séché, mais du sang frais. Et quand il regarda de près la tache de sang, il en trouva de petites gouttes qui se répandaient dans la rue principale. Après avoir été emportés par la pluie, ils n’auraient pas été perceptibles s’il n’avait pas fait attention, mais il était sûr.

Alice, les pieds emplis par l’urgence, s’était mise à courir en suivant la trace du sang.

Une prémonition désagréable était en lui. C’était une prémonition extrêmement désagréable. Des sueurs froides coulaient dans son dos. Le fait qu’il y avait une tache de sang signifiait que quelqu’un avait été blessé.

Était-il possible que cela vienne de ses amis ?

« Ça... ne peut pas être... ! » Cela n’avait aucun fondement, mais il marmonnait cela comme s’il essayait de se persuader lui-même.

Cependant, la vérité était impitoyable.

Le sang qu’Alice suivait de l’église jusqu’à la route de devant — il allait dans la direction opposée à celle d’où Alice était revenue après le travail. Et là, il avait vu — .

— Ah.

Une fille aux cheveux roux, le torse teinté de sang frais était appuyé sans force contre le mur de briques au bord de la route.

« Y-Yuuriiiiiii ! » Hurlant son nom, Alice courut immédiatement à ses côtés.

Yuuri, qui était assise au bord de la route, avait certainement répondu à sa voix. « ... Ah... »

Elle ouvrit lentement les yeux et regarda Alice qui courait. « ... Ah... Dieu merci... Alice. Tu es... en sécurité... »

« Est-ce que ça va !? Que s’est-il passé ici ? » demanda Alice.

Face à la question, le visage de Yuuri s’était tordu de douleur et de frustration.

« ... Je ne... sais pas. Les hommes de Sergei... nous ont soudainement attaqués... ils ont dit qu’ils nettoyaient des ordures... Merde, ils ont pris tout le monde... Comme j’ai pu être inutile, hein... ? » s’exclama Yuuri.

« Le gang l’a fait !? Pourquoi... alors même que nous leur avons rendu hommage... ! » s’écria Alice.

« Je ne sais pas..., » répondit Yuuri avant de tousser à plusieurs reprises.

S’étouffant violemment, Yuuri cracha du sang sur le sol gelé.

« Yuuri ! Ne parle pas maintenant ! » cria Alice.

Ce serait mauvais pour elle de continuer à parler. S’il ne l’emmenait pas chez le médecin immédiatement...

Heureusement, il y avait des piétons sur la route, et tous avaient remarqué la situation.

« Excusez-moi ! Quelqu’un peut appeler un médecin ? » Alors Alice les avait suppliés d’une voix élevée. Cependant — .

À cet instant, tous ceux qui observaient la situation autour d’eux détournèrent les yeux d’Alice et de Yuuri en toute hâte. Et tous s’en allèrent à un rythme rapide. C’était comme si personne n’avait entendu la voix d’Alice.

Eh... Qu’est-ce que c’est... ?

« S’il vous plaît ! Quelqu’un peut-il me prêter un téléphone ? Si c’est de l’argent, je paierai ! » cria Alice.

Malgré les demandes répétées d’Alice, personne n’en avait tenu compte.

Les gens qui surveillaient la fillette avec intérêt de loin étaient partis précipitamment quand Alice avait appelé. Chacun d’entre eux avait agi comme s’il fuyait une affaire gênante. Face à cette réponse tout à fait sombre, Alice doutait de ses propres yeux.

Pourquoi... ? Même si elle saigne comme ça... personne ne le fera..., pensa Alice.

« Hé ! Vous m’entendez, n’est-ce pas ? Mon amie est mourante ! » cria Alice.

« Oublie ça..., » face à Alice qui criait d’une voix déchirée, Yuuri parlait avec une certaine tension.

« Personne ne veut... aider. Il n’y a personne ici qui sauvera des gens comme nous... Tu le sais, n’est-ce pas ? » demanda Yuuri.

Alice comprenait bien les paroles de Yuuri. Parce qu’Alice et les autres étaient des gens abandonnés sans famille ni argent, il n’y avait pas un seul avantage à les aider. C’était quelque chose que les adultes comprenaient très bien.

« Mais nous sommes... différents, n’est-ce pas ? » demanda Yuuri.

« Eh... ? » demanda Alice.

« Nous ne sommes pas comme eux... Nous sommes des adultes cool... ! N’est-ce pas !? » demanda Yuuri.

Alice fut stupéfaite par ces paroles, et ses yeux s’écarquillèrent. Adultes cool — ces mots étaient le vœu entre eux, et il se réprimanda lui-même.

Ce jour-là, alors qu’Alice et Yuuri agirent ensemble pour la première fois, ils se jurèrent cela sur cet alcool. Ils ne penseraient pas seulement à eux-mêmes, mais aussi à ceux de faible naissance. Ils étaient devenus des adultes cool qui aidaient les autres, qui aimeraient les autres.

Mais — .

« ... Tu as raison. Tu as tout à fait raison ! Mais pourquoi le dis-tu maintenant ? » demanda Alice.

Mais face à sa voix interrogative, Yuuri ne répondit pas. Elle avait regardé Alice en paix, et

« Dans ce cas, va les aider... eux..., » déclara Yuuri.

Comment pouvait-elle... dire ces mots comme si elle lui confiait tout ?

Face à ses mots, Alice ressentit une angoisse qu’il ne pouvait exprimer, et avait saisi l’épaule de Yuuri.

« Qu’est-ce que tu racontes de stupide ? Tiens le coup ! Je ne peux pas faire quelque chose comme ça toute seule, tu sais !? C’est moi qui ai perdu contre toi ! » s’écria Alice.

« ... Ha ha ha, *toux*... pas possible. Nous sommes ensemble depuis longtemps... alors je sais... que tu as toujours... été facile... pour éviter de me tuer... Avec ton pouvoir... tu peux les protéger... alors..., » déclara Yuuri.

« Arrête ça ! Je ne veux pas t’entendre trouver des excuses comme ça ! » s’écria Alice.

Il lui cria dessus, alors que les larmes coulaient sur son visage.

Mais les yeux avec lesquels Yuuri le regardait étaient déjà vides, et elle avait dit...

« ... C’est à toi de décider... Alice... »

Et enfin, Yuuri ferma les yeux, comme si elle dormait. À ce moment-là, toute force avait disparu de son corps.

« ... Yuuri ? » élevant la voix, Alice secoua l’épaule. « Hé, réponds-moi... »

Mais elle n’avait pas remué. Elle ne s’était pas réveillée.

« ... Yuuri, tu ne peux pas. Tu ne peux pas rester assise ici comme ça. On a dit qu’on irait au sud. On a promis... on ne promettait pas juste..., » déclara Alice.

Goutte d’eau. Il avait continué à parler pendant que les larmes tombaient, mais Yuuri n’avait pas répondu.

Comment a-t-elle pu ? Alice avait après tout compris.

... Que Yuuri ne se réveillerait plus jamais.

Ce n’était pas comme si c’était la première fois, ou cela soit même un événement si rare. Ça arrivait tout le temps dans cette ville.

Mais il ne voulait pas le reconnaître. L’endroit qu’il voulait protéger, c’était si facilement, si abruptement brisé.

Il ne voulait pas accepter cette réalité amère.

***

Partie 6

Cependant, le temps avait continué sans s’arrêter, et cela n’avait pas attendu Alice.

« Oh, le voilà ! Hé mec ! Ce type, Alice est revenue ! » s’écria une voix d’homme.

« Super, attrapez-le. Mais ne lui abîme pas le visage. Il vaut le prix de vingt de ces enfants à lui tout seul, » déclara un autre homme.

Il pouvait entendre des voix impolies et de nombreux pas derrière lui. Tournant le regard, il vit les membres du gang de sa ville natale auxquels lui et Yuuri étaient associés, tous armés et portant des armes à feu et des Dispositifs. Et ils encerclèrent Alice en un clin d’œil, chacun d’eux pointant une arme sur lui.

Alice fixa tous les adultes qui l’entouraient avec des yeux creux et impassibles… et demanda —

« … Pourquoi avez-vous fait ça ? On vous a toujours donné l’argent que vous vouliez, » demanda Alice.

« Hehe hehe. Eh bien, c’est à cause des fonctionnaires. Les gros bonnets veulent que cette ville soit jolie, tu sais ? Et l’argent que tu rapportais est trop faible. Si on peut en tirer un gros bonus, on ne peut pas refuser de te trahir, compris ? » répliqua l’autre.

« Eh bien, les forts mangent les faibles. C’est comme ça dans le monde des adultes. Abandonne et ne résiste pas, d’accord ? On ne veut pas te mettre à la poubelle comme cette idiote là-bas, » répliqua un autre.

En disant cela, l’un des membres du gang avait tendu la main. Il avait attrapé les cheveux d’Alice et avait essayé de le traîner.

Fixant le bras qui le tirait, Alice pensa, Les forts mangent les faibles — oui, c’est vrai.

Après tout, il s’agissait de personnes qui avaient vécu plus longtemps que lui et les autres enfants. Ce qu’il avait dit était vrai. Parce que sinon, cette tragédie n’aurait pas pu se produire.

Le monde n’avait pas fait d’erreur. Tout cela… n’était ni déraisonnable ni irrationnel. Un adulte cool — dansant sur un idéal fantastique, c’était lui qui s’était trompé.

Maintenant, il l’avait bien compris. Vraiment, c’était vrai. Il comprenait cela, même si c’était à contrecœur. Donc — .

— Je te prendrai tout.

Et au moment où la main tendue tirait les cheveux d’Alice,

« Ah — ! »

La vision d’Alice fut emplie par un rouge furieux.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh ! »

Et — tout s’était terminé en un éclair.

Quand sa vision avait repris de la couleur… Alice était à la planque du gang. C’était une pièce qui avait apparemment une épaisse couche de peinture rouge éclaboussée sur tous ses murs. Il se tenait au-dessus des morceaux de ceux qui n’avaient plus la forme d’humains, seulement de la viande. Au milieu de la vapeur qui s’élevait des entrailles dispersées, tout le corps d’Alice était coloré par le sang.

Et comme la couleur revenait, il vit devant lui… dans un coin de la pièce, la vue de ses jeunes frères et sœurs, leurs dents claquaient bruyamment.

« H-Hiiiiii... »

« S’il vous plaît, ne nous tuez pas… »

« Ahh — aaaaaahhhh… »

Leurs yeux regardaient clairement Alice. Les yeux emplis de terreur et de désespoir s’embrouillaient à l’intérieur. Il n’y avait aucune trace du respect qu’ils avaient toujours pour lui. Il n’y avait pas l’ombre de leurs sourires réconfortants.

Voyant les expressions de ses petites sœurs et petits frères, Alice était convaincue qu’il les avait protégés.

Et — en même temps, il les avait aussi perdus.

 

***

 

Quand Alice s’était réveillée, il marchait seul dans la ville sous la pluie, sans parapluie.

Il ne se dirigeait pas dans une direction particulière. Il errait comme un fantôme sans but. La pluie verglaçante l’avait trempé de fond en comble, et il n’en avait plus rien à faire. Il était trempé de sang avant même ça, alors quelle différence ça faisait ?

Les piétons qui passaient parfois à côté de lui, après avoir posé les yeux sur le corps couvert de sang d’Alice, tournèrent instantanément le regard et s’enfuirent en courant. Il agissait ainsi parce que, qu’il soit orphelin taché de sang ou sur le point de mourir, ils n’avaient aucun lien avec sa vie.

Il ne se souvenait plus de ses ressentiments, ni de sa frustration, de sa tristesse, ou de toutes autres choses. Tous ses sentiments, ils s’étaient écoulés avec ses larmes qui s’étaient taries.

Mais… Alice pensait que c’était bien.

— Il s’était souvenu des derniers instants de son amie intime, la chaleur quittant son corps alors qu’il la tenait dans ses bras. Les expressions terrifiées de ses petites sœurs et ses petits frères qui regardaient son visage. La douleur de perdre les gens doux qu’il aimait.

S’il devait se souvenir d’une telle douleur, il préférerait ne rien ressentir du tout.

À ce moment-là.

« Je n’arrive pas à croire que je sois le premier à trouver un tel enfant, » soudain, derrière Alice qui errait comme un fantôme, une voix retentit.

Alice tourna la tête paresseusement, et regarda derrière lui avec des yeux ténébreux. Là, un jeune homme vêtu d’une robe de prêtre noire le regardait fixement dans sa direction.

Cette expression présentait une certaine allure. Alice qui avait vécu une longue vie endurcie l’avait compris — cet homme n’était pas quelqu’un de bien. Il était encore pire que les membres du gang qu’Alice venait de tuer, mais Alice ne ressentait aucun malaise, parce que cette émotion aussi s’était déversée avec ses larmes.

Alors Alice demanda sans hésitation. « … Qui êtes-vous ? »

« Juste un tueur à gages idiot qui s’est fait voler sa proie par toi, » le jeune homme répondit qu’il était en train de nettoyer les ordures du gang local à la demande du maire.

C’était certainement ironique en appelant Alice et les autres ordures, alors que ceux qui venaient les nettoyer devaient être eux-mêmes nettoyés.

C’est vraiment stupide, pensa Alice.

Les lèvres plissées par le mépris, Alice parla à nouveau. Ce tueur à gages, pourquoi était-il ici pour le moment ?

« … Hein ? Quelles plaintes voulez-vous me formuler ? » demanda Alice.

En réponse, le jeune homme déclara. « Pas du tout. Puisque tu as arrangé les choses pour moi, je suis là pour t’apporter ta paie. Prends-le. »

De l’intérieur de la robe du jeune homme, il sortit quelque chose de rond et le roula vers les pieds d’Alice.

Ça roule, ça roule.

Ce qui était tombé, c’était… la tête d’un vieil homme. Le maire de la ville. En d’autres termes, la tête de l’homme qui avait ordonné qu’Alice et ses amis soient balayés.

Il avait regardé cette tête sans surprise,

« … C’est vraiment un cadeau attentionné, n’est-ce pas ? » demanda l’homme.

Alice avait marché sur cette tête et l’avait écrasée sous son pied sans aucune hésitation. Et,

« Hehehehe… Hahahaha… » Un rire crépitant émergea du plus profond de lui.

— Franchement, quel monde ! pensa Alice.

Yuuri avait été tuée par le gang, le gang qui avait tué Yuuri était censé être tué par le maire, et ce maire avait été tué par le tueur qu’il avait lui-même appelé.

Alice était convaincue. L’enfer était censé être un endroit où l’on allait quand on mourait, mais c’était ridicule. Si l’endroit où il se trouvait n’était pas l’enfer, où d’autre cela pourrait-il être ?

Dans ce monde, protéger quelque chose… aimer quelque chose… – c’est absurde

Franchement, à quel point sommes-nous comiques ? Se demanda Alice.

Soudain, le jeune homme parla d’une voix sèche à Alice qui riait fort. « La prise de conscience que tu viens de réaliser est juste. Amour, argent, éthique, morale — ce monde est plein de fictions. Diverses tromperies, excuses, mensonges obscurcissent les vérités du monde. Il n’y a qu’une seule règle régissant ce monde. La forte prend, et les faibles perdent. Les plus remarquables suivent leur propre ego. C’est la seule providence de ce monde. Et en réalisant cela, tu es devenu qualifié pour te joindre à nous. Nous, qui apportons la vérité à ce monde rempli de déceptions, somme la Rébellion. Ta capacité à tuer est quelque chose qui nous serait utile. Viens avec moi, mon garçon. »

C’était une invitation d’un monde souterrain encore plus sombre que cet endroit. En réponse, Alice avait demandé — « Et si je dis non ? »

« Je l’ai déjà dit. Les forts prennent tout. C’est la vérité du monde. Si tu n’acceptes pas, je te réclamerai par la force, » répliqua l’autre.

La soif de sang avait jailli du corps du jeune homme.

Mais Alice s’y était opposée comme si ce n’était qu’un jeu d’enfant. Alice ne pouvait plus être menacée par la violence. L’homme pouvait emporter les choses avec violence, mais Alice n’avait plus rien à perdre. Cependant — .

« Ha ha ha ha, je vois. C’est bien que ce soit facile à comprendre, hein… ? »

C’était précisément parce qu’il n’avait rien qu’Alice était intéressée par cette discussion.

« Ça ne me dérange pas vraiment. De toute façon, je n’ai nulle part où retourner, personne à protéger, rien… Donc si tu acceptes une condition, je te suivrai, » déclara Alice.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda l’autre.

« Cent millions, trouve-moi ça pour moi. Si tu le fais, je travaillerai pour toi, » déclara Alice.

Ce qu’Alice demandait, c’était de l’argent. Et pas seulement un montant insignifiant, mais un montant colossal.

« Cent millions pour un gosse sans passé comme toi ? C’est un chiffre vraiment exagéré, » répliqua l’autre.

Bien sûr, le jeune homme avait fait une tête sombre. Et il avait répondu à une question. « … Si je refuse ? »

En réponse, Alice rit avec mépris. « Veux-tu que je te le dise ? »

Il disait que si l’homme refusait, il le prendrait quand même — à cause de son arrogance totale, de son attitude désespérée

« … Hahahaha, quel morveux intéressant ! Très bien, très bien. Cent millions, je m’en occupe pour toi, » déclara le jeune homme.

Le jeune homme semblait extrêmement amical. Il accepta volontiers la demande ridicule d’Alice et demanda à nouveau. « Alors, mon garçon. Quel est ton nom ? »

« Alice. C’est comme ça que tout le monde m’appelait, » répondit Alice.

« Je suis membre des Douze Apôtres, le maître à l’épée à un bras, Wallenstein. Je te souhaite la bienvenue, Alice, » déclara Wallenstein.

Wallenstein étendit un bras de sa robe et chercha à avoir une poignée de main à Alice. Alice avait également réagi à cela — et avait forgé un accord à cet endroit.

Immédiatement après, il confia les cent millions qu’il avait reçus à la sœur pour les frais pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs, interrompant après ça toutes ses relations avec cette ville, et il partit loin de là.

Et comme le souhaitait Wallenstein, il supprima toutes les faussetés de l’éthique et de la morale, concentra son ingéniosité sur le meurtre, et fit preuve d’une loyauté totale envers la Rébellion en tant que l’Assassin Noir — .

C’était la vie passée du garçon qui se faisait appeler Nagi Arisuin.

 

***

 

C’est drôle, n’est-ce pas ?

En réfléchissant sur sa vie passée, Arisuin avait ri amèrement. Dans le cadre de ses fonctions d’infiltration, devenir une sœur aînée comme il l’était maintenant n’était qu’une imposture.

Mais cette farce prendrait fin aujourd’hui. Dans peu de temps, cette relation fictive allait disparaître.

À ce moment-là, avec quel genre d’yeux Shizuku le regardait-il ? Arisuin se souvenait des expressions terrifiées de ses petites sœurs à l’époque, les yeux pleins de rejet et de dégoût face à un meurtrier.

Elle ne lui pardonnerait probablement pas, mais il n’était pas vraiment triste. Au mieux, c’était quelque chose qui lui facilitait la tâche.

Le joueur clé de Hagun, le chevalier de Rang B appelé Lorelei. Pour se rapprocher d’elle, le fait de devenir comme une grande sœur était la méthode la plus efficace.

Ce n’était rien de plus que cela.

***

Chapitre 3 : Chapitre 3 : Akatsuki sur scène

Partie 1

C’était le soir du dernier jour du camp de formation combiné. Afin de saluer les étudiants qui étaient sur le point de rentrer, Yuuri Oreki, instructrice de l’Académie Hagun, balayait l’entrée principale avec un balai en bambou.

À ce moment-là, une étudiante en maillot l’appela. « Bonsoir, Oreki-sensei. »

La voix qui passait par-dessus son épaule, bien qu’elle ne l’ait pas effrayée, lui avait fait se souvenir d’une fille de troisième année. Il s’agissait d’une étudiante qui s’était battue dans une bataille de sélection qu’Oreki avait supervisée il y a quelque temps. Oreki avait déterré le nom de la jeune fille dans ses souvenirs et lui avait retourné le salut.

« Bonsoir, Ayatsuji-san. *toux*, » déclara-t-elle.

 

 

« Merci encore pour votre aide à l’époque, » Ayase Ayatsuji lui avait exprimé sa gratitude avec la tête baissée, en parlant de cette affaire lors de la bataille de sélection contre Ikki Kurogane.

« Je n’ai rien fait, vous savez ? C’est Kurogane-kun qui a fait de son mieux dans cette affaire, » répondit Oreki.

« Mais Oreki-sensei, si vous n’aviez pas fermé les yeux pendant que j’enfreignais les règles, je ne pourrais probablement pas rester ici maintenant, » répondit Ayase.

« C’est aussi parce que Kurogane-kun m’en avait parlé avant. *Toux* puisqu’il y avait un problème avec votre père, j’ai pensé que vous rentreriez à tous les coups à la maison pour l’été, » déclara Oreki.

« J’avais aussi l’intention d’être avec mon père pendant sa rééducation, mais il m’a mis à la porte. “Ne saute pas l’entraînement pendant ta période de croissance. Je me débrouillerai tout seul.” — voilà ce qu’il m’a dit, » déclara Ayase.

« Haha, c’est après tout le Dernier Samouraï…, » répliqua Oreki.

« Eh bien, cela fait deux ans qu’il dort. Après son réveil, il est devenu très énergique. Je ne perdrai pas face à lui, alors je me suis mise à agir, » répondit Ayase.

« Oui, c’est un bon dévouement. Je pense que votre autre professeur travaille dur en ce moment aussi, Ayatsuji-san, » déclara Oreki.

En disant cela, Oreki regarda vers le ciel clair au nord. Ayase avait aussi dit « c’est vrai ! » d’une petite voix, et elle avait regardé la même direction.

« Kurogane-kun est vraiment incroyable, hein ? Il a même battu la présidente du conseil des élèves dans ces circonstances, » déclara Ayase.

« En effet, n’est-ce pas ? Même moi, j’étais un peu surprise ~, » déclara Oreki.

« J’ai entendu des ragots, mais est-ce vrai que c’est vous qui étiez responsable de l’examen d’entrée de Kurogane-kun ? » demanda Ayase.

« *Toux*… Oui, c’est vrai, » répondit Oreki.

« Alors Sensei, vous avez de très bons yeux, hein ? » déclara Ayase.

En regardant seulement les attributs d’Ikki Kurogane, il était un Rang F. Il n’avait même pas atteint le seuil d’éligibilité pour l’Académie Hagun. Le fait qu’Ikki soit dans cette école devait donc être dû au jugement d’Oreki. En pensant de cette façon, Ayase avait fait l’éloge d’Oreki.

Cependant, Oreki secoua la tête avec une expression quelque peu désolée.

« Non, non, ce n’est pas ça du tout. La réalité est que je l’ai également rejeté tout comme les autres, » déclara Oreki.

« Vraiment ? » demanda Ayase.

Oreki hocha la tête.

— Il était rare qu’une personne manque de talent à ce point. Quand Oreki avait acquis sa première impression sur Ikki, elle n’avait pas hésité à décider qu’elle n’allait pas le laisser passer. Si bien qu’elle avait l’intention de s’en tenir aux règles alors qu’elle s’était vantée de ses propres mérites en tant que Blazer.

« Mais qu’est-ce que vous pensez que ce garçon a dit face à ma vantardise ? » demanda Oreki.

« Qu’est-ce… qu’il a dit ? » demanda Ayase.

« “Je peux vous vaincre”… Juste comme ça, » répondit Oreki.

Un enfant qui n’était même pas en première année, disait ça à un instructeur de Chevalier-Mage de Rang C bien établi.

« J’étais tellement surprise que je n’en croyais pas mes oreilles ! » déclara Oreki.

« … Une grande confiance en soi, n’est-ce pas ? » demanda Ayase.

« *Toux*… Et plus encore, il allait se battre et gagner jusqu’à ce qu’il soit accepté même si ce n’était pas contre moi, » déclara Oreki.

« Je vois. Donc quelque chose comme ça s’est passé… ? » demanda Ayase.

En entendant les détails de son entrée à l’école, Ayase hocha la tête avec admiration. Ikki l’avait peut-être lui-même compris. Il n’avait pas réussi l’examen habituel. C’est pour cette raison qu’il avait agi face à Oreki avec une provocation et qu’il avait créé l’occasion de montrer ses propres forces.

Ayase y avait alors réfléchi. Manquant de pouvoir, d’attributs insuffisants, en compensation de ses facteurs négatifs, il devait détecter tous les moyens de survivre, aussi faibles soient-ils.

En vérité, cela ressemblait beaucoup à Ikki — sans aucun doute, même aujourd’hui, et à l’avenir, il continuerait à agir ainsi.

En pensant à lui, Ayase demanda à Oreki. « Oreki-sensei, pensez-vous que Kurogane-kun puisse devenir le roi de l’épée des sept étoiles ? »

En réponse, Oreki déclara — . « Ce garçon est voué à devenir toutes sortes de choses, alors je peux le voir sous un jour plutôt favorable. Je pense qu’il a assez de force pour aller aussi loin. ... Mais… »

« Mais ? » demanda Ayase.

« Cette année, il y a beaucoup de personnes qui ont la force de devenir le roi de l’épée des sept étoiles. Il ne pourra peut-être pas aller plus loin que ça, n’est-ce pas ? » déclara Oreki.

Elle avait donné une réponse quelque peu pessimiste.

« Voulez-vous parler du chevalier de Rang A qui est le frère aîné de Kurogane-kun ? » demanda Oreki.

Face aux mots d’Ayase, Oreki s’éclaircit un peu la voix et acquiesça de la tête.

« Il y a lui aussi, mais il y a plus que ça… il y a beaucoup d’enfants cette année que je ne connais pas bien. Les premières années sans nom, dont les capacités sont mal comprises, sont présentes dans toutes les écoles. Quel genre de pouvoir ont ces enfants ? Je pense que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée va beaucoup évoluer, non ? » demanda Oreki.

« Uh huh huh… comme avec Stella-san, cette année est très fructueuse, » déclara Ayase.

Aux paroles insouciantes d’Ayase, Oreki sombra un peu dans le silence.

Fructueux. C’était certainement vrai. La plupart du temps, il n’y avait qu’un ou deux nouveaux représentants. Il n’était pas inhabituel qu’il n’y ait pas non plus de nouvelles personnes pendant un an. En y pensant de cette façon, une année au cours de laquelle dix personnes de toutes les écoles avaient participé avait sans aucun doute été une grande moisson.

Mais il y avait quelque chose de lourd dans l’estomac d’Oreki.

Ça irait si c’était seulement une année. Mais est-ce que ça se terminerait seulement avec ces personnes sans nom ?

… C’est comme si quelque chose fonctionnait secrètement depuis le début, non ? pensa-t-elle.

Si la directrice Shiguuji et Saikyou revenaient toutes les deux d’Osaka, elle voulait aussi avoir leurs opinions ? Alors qu’Oreki pensait cela…

« Oh ? Oreki-sensei, on dirait que beaucoup de gens viennent par ici ? »

Ayase en avait informé Oreki en montrant du doigt la porte principale. Quand elle avait dit cela, Oreki avait aussi regardé là-bas. En effet, de l’extérieur de la porte principale, les silhouettes de sept personnes s’approchaient de l’Académie Hagun en se tenant en ligne.

C’était une scène inhabituelle en raison des dortoirs des étudiants à l’académie. Sans parler des vacances d’été, il était très rare qu’autant de personnes viennent en un seul groupe de cette façon.

Mais sur les sept personnes, deux chevauchaient une énorme bête sauvage qui ressemblait à un lion. C’était étrange.

Se demandant qui étaient ces gens, Oreki avait plissé les yeux.

« Eh, n’est-ce pas…, » murmura Oreki.

Ses yeux rétrécis s’élargirent de surprise. Parmi les sept personnes, il y avait un visage qu’elle connaissait du passé.

« Le chevalier de Rang A de l’Académie de Bukyoku, Ouma Kurogane… !? » s’écria Oreki.

Pourquoi quelqu’un de Bukyoku venait-il à Hagun ? Cette question s’était posée dans l’esprit d’Oreki, mais elle s’était rapidement éloignée de ses pensées, parce qu’elle avait remarqué quelque chose dans son champ de vision qui ne laissait aucune place à des préoccupations triviales dans son esprit.

Cela concernait tout le monde et pas seulement Ouma. Oreki avait vu leurs visages dans les données distribuées au personnel du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année.

Ce n’est pas seulement Ouma-kun. Bunkyoku, Donrou, Rentei, et même les autres… ! pensa-t-elle.

Il s’agissait de divers représentants des sept écoles qui allaient tous participer au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée cette année.

Les premières années sans nom pour qui Oreki s’interrogeait quand à leur motivation étaient toutes alignées ici. En un instant, Oreki sentit un froid indicible sur la nuque.

Pourquoi les représentants de toutes les écoles s’étaient-ils réunis ?

Pourquoi s’étaient-ils rassemblés et avaient-ils marché jusqu’à Hagun ?

Pourquoi ressentait-elle une prémonition désagréable ?

Et plus que tout, pourquoi avaient-ils manifesté leurs Dispositifs ?

À ce moment-là, les questions tourbillonnaient dans l’esprit d’Oreki, et —

 

« Ayatsuji-san ! Fuyez tout de suite ! » cria Oreki.

 

C’est à ce moment-là — que tout avait commencé.

L’une des sept personnes avait agi. Même si c’était l’été, une fille était lourdement vêtue comme si elle se battait contre le froid. La représentante de Donrou, Yui Tatara, avait soudain réduit la distance entre elle et Ayase avec la vitesse d’un coup de vent.

Et elle balança une tronçonneuse qu’elle portait à deux mains sur une Ayase sans défense.

« Hein ? » s’écria Ayase.

C’était une méchanceté brutale qui était tout simplement trop inattendue. Ayase s’arrêta, incapable de répondre. La lame rugissante était descendue, et — .

« Haa ! » cria Oreki.

Juste avant que la lame ne traverse le cou d’Ayase, Oreki l’avait repoussée avec un dispositif en forme de couteau. Le corps de Tatara s’était retourné en douceur. Oreki n’avait pas manqué cette opportunité.

D’abord, je dois prendre le contrôle de la situation…, pensa Oreki.

Pourquoi s’était-elle soudainement rendu compte que l’agression était quelque chose qu’Oreki devait faire dès que possible ? Décidant cela, Oreki avait tourné son poignet et avec le moins de mouvements possible, elle avait brandi sa lame. Elle visait avec son dispositif sous Forme Illusoire l’artère carotide de Tatara. Une fois que cela aura été coupé, sa conscience s’estomperait. Couper avec le moindre mouvement lui permettrait d’éviter toute lacune dans sa défense. Et comme Oreki l’avait prévu, son coutelas avait tranché l’artère de Tatara.

 

« Réflexion totale »

 

— À cet instant, la bouche de Tatara se courba en un arc de cercle tortueux, et un mystérieux impact frappa le corps d’Oreki.

***

Partie 2

C’était le soir, et le ciel était teint en rouge.

Ikki et l’équipe des représentants de Hagun au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée qu’il dirigeait, ainsi que Shizuku et tout le conseil des étudiants qui les aidaient, étaient dans un autobus ralentissant qui descendait des montagnes. Ils étaient enfin sur le chemin du retour à l’Académie Hagun. Dans l’autobus, les compagnons proches étaient assis ensemble et prenaient des collations sucrées, bavardant paisiblement.

Mais au milieu de tout ça, seule Stella était déçue au point de baisser ses épaules.

« … Haa ~ » Stella laissa sortir un soupir.

« Courage, Stella, » déclara Ikki.

Bien qu’Ikki, qui était assis à côté d’elle, s’inquiétait pour elle, elle n’avait pas retrouvé sa vivacité.

« Mais c’est quand même frustrant… ! » s’exclama Stella.

Soudain, deux étudiantes l’avaient appelée. Deux filles au même visage étaient ses collègues du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, Kikyou et Botan Hagure.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Stella-chan ? » demanda Kikyou.

« Es-tu malade en voiture, Votre Altesse ? » demanda Botan.

Ikki leur avait fait signe de ne pas s’en faire pour elle. « Elle semble juste ennuyée par le résultat de son entraînement contre Toudou-san. »

Il avait expliqué la raison de la dépression de Stella.

« Maintenant que tu le dis, elles se sont battues pas mal de fois, hein ? Au fait, quels sont les résultats ? » demanda Botan.

« … Trois victoires, trois défaites, » face à cette question, c’était Stella elle-même qui répondit d’une voix basse.

Oui, l’objectif de Stella pour le camp de formation était d’avoir plus de victoires que de défaites contre Raikiri. Mais d’une façon ou d’une autre, il y avait égalité, et cet objectif n’avait pas été atteint. Stella s’était déçue d’elle-même.

« Mais je pense que c’est déjà assez incroyable avec la présidente des élèves comme adversaire, » déclara Botan.

« Non, Stella-chan est une chevalière de haut rang. Elle voudrait gagner contre un adversaire de rang inférieur, n’est-ce pas ? » demanda Kikyou.

« … Je ne pense pas que Touka-san soit d’un rang inférieur à moi, » Stella déclara ces mots en réponse à l’argument de Kikyou.

Elle ne pensait pas que Touka était moins bien classée. Au contraire, en vérité. Stella pensait qu’elle était inférieure à Touka à l’heure actuelle. C’est pour cette raison qu’elle essayait de gagner lors de ce camp de formation, afin d’avoir confiance dans le prochain Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Mais — le résultat n’était pas comme Stella le voulait.

« Oooooh ! Frustrant ! C’est si frustrant que je ne peux pas me calmer ! Si c’est comme ça, je devrais courir jusqu’à la destination au lieu de prendre le bus ! » déclara Stella.

« C’est n’importe quoi…, » Ikki avait fait un sourire ironique. Stella était comme ça.

« … Dans un moment pareil, je ferais mieux de me distraire avec de la nourriture, » en disant cela, Stella sortit trois barres de chocolat de son sac de voyage et, se recroquevillant, elle commença à les manger sans relâche.

En voyant Stella comme ça, les sœurs Hagure avaient crié. « Tu as mangé trois bols d’udon et trois bols de ramen pendant le déjeuner à la station-service, et maintenant tu manges à nouveau !? »

« Tu sais que tu vas grossir…, » déclara Kikyou.

En réponse, comme si de rien n’était, Stella donna — « C’est correct. Je ne peux pas prendre du poids, même si je mange beaucoup. »

– cette brève explication.

En effet, c’était mystérieux, mais bien que Stella soit une gloutonne grotesque, son corps était magnifiquement tonique et n’avait pas de graisse inutile. Même pour Ikki qui considérait son propre corps comme spécial, c’était un mystère. Il ne pouvait que trouver cela injuste.

Et bien, même si Ikki était aussi un peu fâché à ce sujet — .

« Hein !? » Cela semblait dévastateur pour les deux camarades de classe supérieure qui l’avaient appris pour la première fois pendant le camp de formation. Les expressions des deux filles avaient gelé, et…

« … Botan-chan. Les bols udon étaient… au kitsune, au curry et au kakiage. Les ramens étaient du shouyu, du miso et du tonkotsu. Est-il possible de ne pas grossir après les avoir mangés au déjeuner et après avoir ajouté des barres au chocolat à tout ça ? » demanda Kikyou.

« La magie noire n’existe pas. Elle doit avoir un ventre de bœuf sous ses vêtements, » répliqua Botan.

« I-Il n’y a aucune chance que j’aie quelque chose comme ça. Comme c’est grossier ! Il semble que ma constitution rassemble tout le poids dans ma poitrine, donc je n’ai jamais eu trop de graisse depuis que je suis née, » Stella répondit ainsi en mangeant bruyamment les barres de chocolat super épaisses, et quand elle le fit — Ikki, qui était assis à côté d’elle, entendit certainement un bruit comme si quelque chose se déchirait en deux.

 

« Ne nous mens pas !! » Et les sœurs d’Hagure qui avaient émis ce son enflammèrent leurs visages enragés qui ressemblaient à des masques démoniaques, s’abattant sur Stella.

 

« Wôw !? » bloquant Stella de son siège d’autobus par les épaules, les deux filles l’avaient tenue fermement.

« Qu’est-ce que vous faites tous les deux ? » demanda Stella.

« Ne nous dis pas ça ! On sait que tu caches de la graisse là-dessous ! Avoue-le ! » cria Kikyou.

« J’ai dit que toute la graisse allait dans ma poitrine, n’est-ce pas ? » demanda Stella.

« Comment quelque chose d’aussi scandaleux peut-il être vrai ? » demanda Botan.

« Nous te demanderons de le prouver ! » s’écria Kikyou.

 

 

En tournant les épaules de Stella qu’elles bloquaient, les deux filles avaient commencé à tâtonner son corps.

Face à cela, Stella avait rougi et avait crié. « Hé ! Arrêtez ! Où pensez-vous me toucher !? Ikki ne reste pas assis là, aide-moi ! »

« Ah, oui, c’est vrai ! Du calme, vous deux ! » déclara Ikki.

Au moment où Ikki avait essayé d’intervenir — Flash ! Deux paires d’yeux sauvages et injectées de sang se tournèrent vers Ikki.

« C’est une croisade de filles, ce que nous ne concéderons pas, » déclara Botan.

« Les garçons devraient s’asseoir là et manger du Pocky [1], » déclara Kikyou.

« D’accord. Pardonnez-moi, s’il vous plaît » déclara Ikki.

« Ikki — !? » s’écria Stella.

Désolé, elles font vraiment peur, pensa Ikki.

Foudroyé par l’intensité écrasante des deux sœurs, Ikki détourna les yeux de la scène qui pourrait mener à un problème international.

Et dans le siège vide d’où Stella avait été retirée, une petite fille aux cheveux argentés s’était assise. C’était la petite sœur d’Ikki, Shizuku Kurogane.

Shizuku avait tourné ses yeux verts vers les trois personnes qui luttaient sur scène et avait parlé en plaisantant. « C’est une scène qui ferait plaisir à Kusakabe-san si elle était là, n’est-ce pas ? »

« Hahaha… C’est certainement vrai. Je suis sûr qu’elle le regrettera quand elle l’apprendra plus tard, » déclara Ikki.

Ikki était également d’accord avec son point de vue. Au contraire, Kagami se joindrait aussi à elles.

« Kagami est allée à Hokkaido toute seule ? » demanda Ikki.

La question d’Ikki s’adressait à Arisuin, qui était assis de l’autre côté de l’allée du bus à la fenêtre. Arisuin répondit par un signe de tête à sa question.

« Oui. Elle est allée couvrir le camp de formation de Rokuzon qui a commencé il y a trois jours, et elle est partie tôt ce matin, » répondit Arisuin.

C’était un mensonge, bien sûr. En vérité, elle avait été ligotée et emprisonnée dans un endroit hors de vue dans le camp de formation de Kyomon.

Mais pour l’instant, Ikki n’avait aucun moyen de dissiper ce mensonge.

« Elle aurait dû revenir avec nous, » déclara Ikki.

Il avait cru au mensonge sans aucun doute. Et ce n’était pas seulement Ikki. Shizuku croyait aussi au mensonge d’Arisuin, et cela lui laissa un petit soupir de soulagement.

« Quelle personne travailleuse, Kusakabe-san ! Je suis un peu fatiguée moi aussi, » déclara Shizuku.

« Tu as fait beaucoup, Shizuku. Grâce à toi, nous avons été sauvés de bien des façons, » déclara Ikki.

Bien que les capsules IPS soient pratiques, elles nécessitaient une anesthésie par injection, et la charge sur le corps était importante. Avec un excellent guérisseur comme Shizuku en réserve, la différence dans l’efficacité de l’entraînement était énorme. Pour cette raison, Ikki l’avait emmenée dans les montagnes même si elle n’était pas une représentante, et elle appréciait son travail pour soigner les blessures mineures. Shizuku répondit avec des mots et un sourire qui s’épanouissait comme une fleur, qu’elle ne montrerait jamais à personne d’autre.

« C’est seulement pour toi, Onii-sama, » déclara Shizuku.

Et elle avait tendu une boîte de Pocky. « En veux-tu ? »

« Je n’en prends qu’une, » répondit Ikki.

Ikki n’aimait pas beaucoup les choses sucrées, mais c’était différent si sa petite sœur l’offrait. Il tendit la main pour le Pocky qu’elle lui offrait et sortit un biscuit de la boîte.

Mais — l’instant avant que le doigt d’Ikki ne touche le Pocky, la boîte rouge caractéristique avait été déplacée.

Hein ?

Ikki était perplexe. De l’autre côté, Shizuku avait sorti un Pocky avec un visage innocent, et l’avait mis entre ses lèvres rose pâle. Elle avait fait face à Ikki avec ça dans sa bouche entre eux comme pour demander un baiser.

« Nnn ~ , » murmura Shizuku.

« Qu’est-ce que tu me fais faire ? » demanda Ikki.

Ikki vacilla sous l’attaque soudaine.

Mais il n’y avait pas moyen que sa chérie accepte cette scène en silence.

« H-Hey toi ! Shizuku, qu’est-ce que tu essaies de faire à Ikki ? » demanda Stella.

« Wôw ! »

« Argh ! »

Comme si le fait d’être détenue jusqu’à présent n’était qu’une illusion, Stella se débarrassa facilement des sœurs Hagure et s’approcha.

« C’est juste du harcèlement sexuel. Qu’est-ce qu’il y a dans ta tête ? » demanda Shizuku.

« Ne le fais pas avec autant d’audace ! Franchement ! Ne trouves-tu pas que c’est immodeste ? » demanda Stella.

« Une personne dans un tel état ne devrait pas parler de modestie, » déclara Shizuku.

« Hein ? »

Avec le doigt pointé de Shizuku vers elle, Stella avait porté son attention sur sa propre situation. Et elle avait perdu la parole. Comme les sœurs Hagure l’avaient pelotée, son soutien-gorge était complètement visible et sa jupe était tombée presque complètement.

« E-Eeeeekkk ! » s’écria Stella.

Elle avait perdu toutes ses autres pensées. Alors que sa considération de la réalité rattrapait toutes les autres questions, Stella s’était accroupie avec le visage enflammé.

Face à cette silhouette, Utakata qui regardait du côté murmurait. « … Elle se comporte vraiment comme quelqu’un sans expérience qui vient de se faire violer. »

« Uta-kuuuuun. Une fois qu’on sera de retour à l’école, j’espère que tu seras prêt à être puni —, » déclara Stella.

« Hiiii ! J’ai remué un nid de frelons ! Kanata, sauve-moi ! » s’écria Utakata.

« Tu as plongé dans ce buisson tout seul, alors je ne t’aide pas, » répliqua Kanata.

Mais Stella était aussi une femme de caractère. Elle n’avait pas reculé devant quelque chose de ce degré. Elle avait promptement remis sa tenue en ordre et s’était imposée à Shizuku une fois de plus.

« Hé Shizuku, le truc entre Ikki et moi, tu ne l’as pas déjà accepté ? » demanda Stella.

« Veux-tu parler du fait que vous soyez tous les deux un couple ? » demanda Shizuku.

« Oui ! » répondit Stella.

« Bien sûr que je l’ai accepté, » répondit Shizuku.

« D-Dans ce cas, arrête de faire ce genre de choses ! » Élevant la voix, Stella avait exprimé son insatisfaction. En réponse, Shizuku — avait juste ri.

« Bonté divine. J’aimerais vraiment que tu y réfléchisses plus attentivement, » déclara Shizuku.

« De-De quoi parles-tu ? » demanda Stella.

« J’ai certainement accepté que tu sois celle qu'Onii-sama aime, tu sais ? Oui. Mais c’est tout ce que je te concède, Stella-san. J’adorerai Onii-sama comme une sœur, je prendrai soin de lui comme une mère, je le suivrai comme un ami et je l’aimerai comme une amoureuse, » déclara Shizuku.

« Euh, Shizuku, quelque chose d’inattendu s’est mélangé vers la fin…, » protesta Ikki, mais Shizuku l’ignora magnifiquement. Levant quatre doigts devant Stella, elle avait déclaré.

« En d’autres termes, j’aime Onii-sama quatre fois plus que toi ! Comprends-tu cette vérité incontestable ? » demanda Shizuku.

« Comment puis-je comprendre ça — !? » s’écria Stella.

C’était naturel pour Stella de répondre ainsi. Quel argument irrationnel !

« Arrête de faire des déclarations aussi frivoles et éloigne-toi d’Ikki ! C’est ma place ! » déclara Stella.

« Je refuse ! » s’écria Shizuku.

Stella avait fini par saisir Shizuku avec force, mais Shizuku refusa les actes de Stella en s’enroulant autour d’Ikki. Dans cette situation, Ikki, qui ne pouvait plus regarder, avait parlé à Stella.

« R-Regarde, Stella. Ne faisons pas trop d’histoires dans le véhicule. C’est dangereux, » déclara Ikki.

« Mais…, » déclara Stella.

« N’est-ce pas acceptable si on le laisse comme ça ? Quoi qu’il en soit, nous atteindrons l’académie très bientôt, alors…, » commença Ikki.

En disant cela, Ikki tourna les yeux vers la scène à l’extérieur de la fenêtre de l’autobus. L’autobus avait déjà atteint le bout de la route de montagne, et les arbres et l’asphalte familiers de la région métropolitaine étaient visibles. C’était le chemin qu’Ikki et Stella suivaient tous les jours. À ce moment-là, ils seraient bientôt à l’Académie Hagun.

« Muu... Je suppose qu’il n’y a pas le choix. Je te ferai faire amende honorable à notre retour ! » déclara Stella.

Quoi qu’il en soit, s’ils arrivaient à l’Académie Hagun dans les prochaines minutes, il n’était pas nécessaire de retourner à la dispute maintenant, alors Stella s’était retirée — et à ce moment.

Le bus s’était arrêté en faisant crisser les pneus.

« Eeeeek ! »

« Whoooa ! »

Le mouvement de l’autobus s’était soudainement arrêté, et tout le monde à l’intérieur avait été projeté en avant. Que s’était-il passé ?

« Qu’est-ce qui ne va pas, Saijou-kun !? »

La première à agir avait été la présidente du conseil des élèves, Touka Toudou. Elle se leva immédiatement et se précipita à côté de Saijou qui conduisait.

Saijou regardait le pare-brise avec un visage sans expression, mais ce qui pour lui était inhabituellement pâle.

« C’est possible, avons-nous écrasé quelque chose !? » demanda Touka.

« Non… ce n’est pas ça, mais…, » balbutia Saijou.

Saijou souleva lentement sa tête tremblante et la dirigea vers la vue à l’extérieur du pare-brise. Ikki et les autres qui s’étaient précipités vers lui regardèrent tardivement dans la direction qu’il pointait, et — .

« Hein… ? N’est-ce pas vers l’Académie ? » demanda Ikki.

Au bout du doigt tremblant, dans le ciel du soir qui était comme la couleur du sang — il y avait une colonne de fumée noire qui montait. C’était exactement en direction des bâtiments du campus de l’Académie Hagun.

Face à cette vue, ils étaient tous devenus sans voix, et leurs yeux s’écarquillèrent en raison de l’étonnement.

Sauf une personne — sauf Arisuin, qui n’avait pas quitté son siège.

Note

  • 1  : Pocky : une marque japonaise de bâtonnets de biscuits minces enrobés de chocolat ou d’autres saveurs.

***

Partie 3

Le bus qu’Ikki et les autres prenaient était entré dans l’Académie Hagun par la porte principale, et ses pneus tournèrent jusqu’à l’arrêt. Au même moment, par la porte et par les fenêtres, Ikki et les autres sortirent d’un coup.

« C’est… terrible… ! » s’écria Ikki.

Des flammes s’élevaient de tous les bâtiments de l’école, et de la fumée noire remplissait l’air. L’asphalte de la route était plein de fissures, comme s’il avait été détruit par des bombes. Et partout dans le campus détruit, les enseignants et les étudiants qui y séjournaient étaient tombés au sol. Ce n’était pas un feu ordinaire. C’était les restes d’une bataille.

« Ikki, là-bas ! » Stella avait crié et pointé du doigt. Quand il avait tourné son regard, il avait vu — .

« Oreki-sensei et… Ayatsuji-san !? » s’écria Ikki.

— Deux femmes qu’il connaissait. Avaient-elles toutes les deux perdu connaissance ? Elles étaient allongées sur le sol sans bouger. Ikki et les autres avaient rapidement couru à leurs côtés et les avaient relevées.

« Ayatsuji-san ! Réveille-toi ! » cria Ikki.

Mais il n’y avait pas eu de réponse.

« Ce n’est pas bon, hein ? Stella, et toi ? » demanda Ikki.

« Pas de réaction ici non plus… Mais on dirait qu’elle n’est pas blessée et qu’elle n’est qu’évanouie, » répondit Stella.

Bien sûr que oui. Les deux corps n’avaient aucune blessure. Mais sur leurs vêtements, il y avait des traces de coupures de lame. Cela devait donc être…

« Des attaques sous Forme Illusoire… ? » demanda Ikki.

 

« Mesdamesssss etttt Messsieurssssss ! »

 

Soudain, une voix très enjouée avait retenti. La voix venait d’en haut. Ikki et les autres levèrent les yeux à l’unisson et le virent là. Debout sur le toit d’un bâtiment scolaire en feu, il y avait un homme grand et maigre vêtu de la tenue de clown.

« Tous les membres de l’équipe de combat de l’Académie Hagun, vous avez fait un long voyage ! Désolé de vous avoir fait attendre ! » déclara le clown.

« Un clown ? » demanda Stella.

Face aux vêtements de l’ennemi, scandaleusement étranges, ils avaient tous fait preuve de perplexité. Mais parmi eux, Ikki et Touka.

« Non, il est…, » déclara Ikki.

Ils se souvenaient de l’apparence du garçon. Ils l’avaient vu dans le catalogue des participants au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année.

« Vous. Vous êtes Reisen Hiraga de l’Académie Bunkyoku, n’est-ce pas ? » demanda Touka avec une expression sinistre. En réponse, le clown ouvrit joyeusement ses lèvres richement colorées aux bordures rouges.

« Oh, vous me reconnaissez ? C’est un privilège que Raikiri se souvienne de moi, n’est-ce pas ? Ha ha ha ha ha. Que pensez-vous de cette étape ? Ça vous a-t-il surpris ? » demanda Reisen Hiraga.

« Est-ce de votre faute ? » demanda Touka.

Face à sa question, le clown secoua la tête de façon grandiose.

« Non, non, non. Non non non non non ! Ce n’est pas moi qui ai fait ça, » déclara Reisen Hiraga.

En un instant —, le clown Reisen Hiraga avait sauté du toit de l’école qui se trouvait à plus de dix mètres. Mais Hiraga n’était pas le seul à sauter. Après lui, l’un après l’autre, une série de silhouettes avait aussi sauté.

Tout le groupe avait atterri devant Ikki et les autres.

Un homme vêtu de vêtements traditionnels japonais qui portait un nodachi était là.

Une femme tape-à-l’œil qui était habillée de ce qui ressemblait à un tablier aux seins nus.

Une fille portant un cache-œil et une femme en uniforme de bonne, à cheval sur un lion à fourrure noir corbeau.

Plus trois autres, au total, il y avait sept personnes, y compris Hiraga, chacune avec des apparences étranges. Leur étrangeté avait été égalée par des auras remplies de mauvais présages, et ils s’étaient tenus dans une rangée devant le côté d’Ikki.

Et Hiraga se désigna lui-même, puis répondit à la question de Touka.

 

(dans le sens des aiguilles d’une montre depuis le haut)

Reisen Hiraga

Sara Bloodlily

Amane Shinomiya

Rinna Kazamatsuri

Yui Tatara

Ouma Kurogane

(pas sur la photo : la bonne de Rinna)

 

« Ce n’était pas MOI. C’était NOUS, l’Academie Akatsuki, » déclara-t-il.

 

C’était la proclamation officielle de l’Académie Akatsuki, le pouvoir qui était la huitième école se tortillant dans l’ombre. C’était leur début. Contre les sept écoles qui avaient pris leur nom de la Grande Ourse, ils se proclamaient l’aube [1].

Ikki et les autres se tenaient devant l’ennemi, stupéfait. Leur surprise était compréhensible. Il s’agissait tous de représentants d’écoles autres que Hagun au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. De plus, le parent d’Ikki et Shizuku, leur frère aîné Ouma Kurogane se tenait là parmi eux.

Non, il n’y avait pas seulement leur frère.

« Ah, c’est vous ! Celui de Kyomon qui était au camp de formation… ! » s’écria Stella.

« Hahaha, on se retrouve, Stella-san. Et Ikki-kun aussi. Je suis heureux de revoir vos visages si vite, » déclara Amane.

Parmi les sept qui s’étaient appelés l’Académie Akatsuki, il y avait aussi Amane qu’Ikki et Stella avaient rencontré il y a quelques jours.

« Ikki, la mauvaise intuition que tu avais… c’était à propos de ça, hein ? » demanda Stella.

Auparavant, Ikki lui avait fait part de son dégoût à l’égard d’Amane lorsqu’il l’avait serré dans ses bras, et Stella toussait comme si elle comprenait maintenant.

Mais — à ses côtés, pensa Ikki. Est-ce… vraiment juste ça ?

Le mauvais présage qu’il avait ressenti à ce moment-là était un indice de cet événement. Ce serait bien que ça s’arrête là. Mais Ikki n’avait pas enquêté en profondeur sur la suspicion née en lui. S’il n’y pensait pas maintenant, s’il n’avait pas cherché plus loin — .

« Kyomon et Rokuzon, Bungyoku et Bugyoku — à part Hagun, pourquoi tous les représentants des écoles sont-ils ici ? J’aimerais que tu me le dises, grand frère, » déclara Ikki.

Parmi les ennemis, il demanda à celui avec qui il avait les liens les plus étroits.

« Que se passe-t-il ici ? Je n’ai jamais entendu parler d’Akatsuki, mais —, » continua Ikki.

Cependant — .

« Silence, » ce qui était revenu n’était pas une réponse, mais un mot cruel comme si on se débarrassait d’une mouche.

« J’ai déjà coupé les ponts avec les Kurogane. Ne me parle pas comme ça, » déclara Ouma.

Ouma n’avait même pas jeté un coup d’œil à son frère ou à sa sœur liés par le sang. Ses yeux n’étaient fixés que sur une seule chose. Il fixait Stella, qui se tenait à côté d’Ikki dans ce lieu.

En recevant ce regard, Stella l’avait certainement senti.

Cet homme n’est pas n’importe qui, hein ? pensa Stella.

Rien qu’en recevant le regard, elle ressentait une sensation de picotement et d’engourdissement sur sa peau.

Les sept personnes s’étaient alignées devant ses yeux. Chacun d’entre eux était un diable plein d’ambition. Mais par-dessus tout, l’empereur de l’épée du vent, Ouma Kurogane, était l’un d’entre eux. En termes d’intimidation, le sentiment rayonnant de son corps était d’un ordre de grandeur supérieur.

Il n’y a pas d’erreur… Celui-ci est de loin plus fort que les autres, pensa Stella.

Stella était confiante à ce sujet et, de plus, elle le regardait avec de fortes émotions. Ce n’était pas seulement Stella, mais toutes les autres étaient dans le même cas. Peu à peu, mais de façon perceptible, la tension entre les deux camps s’était accrue. Au milieu de tout cela, en tant que remplaçant d’Ouma qui n’avait pas l’air de pouvoir répondre, Hiraga avait répondu.

« Pourquoi avons-nous fait cela ? Qu’est-ce que l’Académie Akatsuki ? La question du petit frère est naturelle, alors expliquons. C’est très simple. Peu importe le nombre d’étudiants qui obtiennent le droit de participer au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, une académie nouvellement organisée qui se bat sans l’autorisation de la Ligue ne serait certainement pas acceptée par le comité directeur. Mais nous avons l’intention d’être reconnus. Alors, même dans un festival insignifiant pour décider du plus fort du Japon, nous nous montrerons clairement devant tout le monde, » déclara Hiraga.

« Je vois. En d’autres termes, en faisant une démonstration de la destruction de Hagun, vous avez l’intention de prendre sa place comme septième école au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ? » demanda Touka.

« Comme on l’attendait de Raikiri, vous comprenez vite. C’est exactement ça, » répondit Hiraga.

« … Une telle anarchie, pensez-vous qu’elle sera permise ? » demanda Touka.

« Le comité directeur n’est pas stupide. Ils vont probablement suspendre le festival, » déclara Saijou.

Si l’on regarde ce qui s’était passé auparavant, on constaterait que le système de justice de notre pays n’était pas resté silencieux. Touka et Saijou l’avaient souligné et Hiraga avait éclaté de rire sans peur.

« — Ha ha ha. Ce n’est pas vrai du tout. Nous serons tous présents au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Qui plus est, le comité directeur et son organisation mère, la Ligue, n’ont d’autre choix que de nous reconnaître. N’est-ce pas vrai ? Après avoir détruit une académie historique comme Hagun, si notre défi est refusé, ce serait la même chose que de fuir comme un chien battu. La Ligue ne tolérera aucun établissement d’enseignement pour Blazers dans les pays sous ses auspices autres que ceux qui lui sont affiliés, parce que c’est le niveau de foi dont dépend la Ligue. Pour retrouver la foi qu’ils ont perdue, ils doivent prouver que les Blazers qu’ils ont entraînés sont bien supérieurs aux nôtres. C’est pour protéger leur monopole sur le système de formation de tous les Blazers du Japon qu’ils ont créé au cours du dernier demi-siècle de l’après-guerre, » déclara Hiraga.

En effet. Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée n’était pas seulement un festival scolaire normal. Même si la Ligue se vantait de son excellente éducation, les Blazers supérieurs apparaissaient toujours. C’était une étape pour les citoyens japonais de voir ces nouveaux venus. À ce stade où l’on montrait les résultats, la Ligue essayait de gagner l’approbation des citoyens — c’était une situation extrêmement spéciale, où l’entraînement des Blazers qui étaient la défense de la nation ainsi que celui d’autres organisations en dehors du Japon, était affiché.

Dans ce cas, que se passerait-il si les chevaliers que la Ligue avait éduqués étaient massivement vaincus et que ceux d’une autre organisation étaient victorieux ? Naturellement, la foi dans la Ligue serait ébranlée jusqu’à ses fondements.

Et c’était le but de la puissante organisation qui créa l’Académie Akatsuki et employa la Rébellion, le grand ennemi de la Ligue.

« Alors je m’excuse beaucoup, mais s’il vous plaît, tombez ici et soyez notre tremplin, » déclara Hiraga.

— À ce moment, une soif de sang extrêmement forte avait surgi des membres d’Akatsuki. L’épaisse intention meurtrière s’accompagnait des manifestations de Dispositifs, et Akatsuki se préparait au combat à l’unisson.

Face à cela, Ikki et les autres étudiants de l’Académie Hagun — .

« En agissant comme des imbéciles jusqu’à maintenant, vous pensiez qu’on dirait “d’accord, c’est bon” ? » demanda Touka.

En un rien de temps, la malice était apparue. C’était beaucoup trop soudain. Ce serait mentir que de dire qu’ils n’avaient pas été dérangés.

Mais — tous avaient manifesté leurs Dispositifs, et avaient démontré leurs sentiments contre les ennemis qu’ils avaient devant eux.

« Si vous voulez vous battre, alors venez ! » déclara Touka.

« Oh, nous le ferons sans réserve. Ha ha ha, » s’écria Hiraga.

À cet endroit, la tension avait atteint le point de rupture, et les deux côtés s’élançaient simultanément vers l’avant.

Note

  • 1 Le mot « akatsuki » est un terme japonais pour désigner l’aube ou le lever du jour.

***

Partie 4

« Nangou-sensei. Merci beaucoup de vous être donné la peine de voyager comme ça. »

Sur les terrains d’entraînement de l’Académie Kyomon, dans l’installation sans bruit après le départ des étudiants des deux académies, l’instructeur à l’épée qui avait été convoqué en toute hâte, Torajirou Nangou allait repartir en voiture, et le directeur de l’institution remerciait l’homme âgé.

« Je pensais qu’aucun des entraîneurs à l’épée n’en serait digne, » déclara le directeur.

« Hohohoho. C’est bon, c’est bon. J’espérais avoir un combat avec ce garçon au moins une fois. C’était une bonne occasion… Et tout bien considéré, ce garçon était vraiment extraordinaire, n’est-ce pas ? » déclara Nangou.

« Vraiment ? » Face à la réponse de Nangou, le directeur avait incliné la tête, perplexe.

« J’ai aussi vu le combat entre vous deux de près, mais il n’y a eu qu’un échange de regards à distance, et vous n’avez même pas croisé les lames une seule fois, alors je pensais qu’Ikki-kun avait été tenu à distance…, » déclara le directeur.

« Ho ho ho. On n’y peut vraiment rien si une profane le voit comme ça, » déclara Nangou.

Certes, pendant le camp de formation, Nangou avait eu trois combats au total avec Ikki, mais aucun d’eux n’avait bougé depuis le début de leurs matchs, jusqu’à la fin de l’entraînement. Il était donc inévitable que le directeur qui les avait observés en arrive à cette conclusion.

Mais Nangou disait que la vérité était différente.

Trois matchs. Soixante minutes. Dès le début, le Pire avait su s’adapter à toutes les approches, du plus petit comportement, qu’il s’agisse du regard ou de l’esprit de l’épée.

Pour un épéiste de la classe de Nangou, la portée de son épée était la même que celle d’une zone de mort certaine. Si un seul pas avait été fait avec insouciance, à cet instant, l’épée de Nangou aurait pris la conscience de l’ennemi. Ikki avait donc écarté toute approche irréfléchie, ne faisant aucun geste pour entrer à portée de son adversaire, et s’était tenu sur la ligne, essayant toutes sortes de moyens de tester cette portée, défiant la barrière de l’épée de Nangou.

Mais son adversaire était Torajirou Nangou, le dieu de la guerre. Lui qui avait combattu dans la plus haute ligue, et le seul Japonais qui avait conquis la célèbre la Ligue du Dieu de la Guerre chinoise. Ikki n’avait pas pu entrer dans sa portée, et avait fini par reculer sans jamais avoir franchi la zone. Mais — .

Mais même ainsi, Nangou avait une haute opinion d’Ikki. La raison en était — .

Je n’y croyais pas, mais je ne pouvais pas non plus le quitter des yeux, pensa Nangou.

En effet. Ikki n’avait certainement pas pu bouger dès le début du match, mais Nangou était dans la même position. Le Pire, pendant les soixante minutes qu’ils s’étaient battus, n’avait pas donné au Dieu de la guerre une seule vulnérabilité à profiter. Peu importe combien de fois Nangou avait essayé d’intimider ou de feindre avec l’esprit de l’épée, le cœur d’Ikki n’était même pas un peu perturbé, et ainsi, Nangou qui essayait d’attaquer ne pouvait pas le provoquer en créant une ouverture.

En regardant ça, ça ressemblait à un match sans mouvement. Mais pour Nangou, passer ces soixante minutes sombres et denses, c’était comme une attente qu’il avait eue pendant des vies entières.

Si nous utilisions tous les deux nos capacités, il y aurait une conclusion différente, mais…, pensa Nangou.

Le visage ridé de Nangou bougeait en raison d’un bonheur apparent.

« Si ce n’est qu’à l’épée, il est bien meilleur que Ryouma, hein ? Quel jeune menaçant que nous avons là, » déclara Nangou.

« Quel grand jeune homme que cela doit être pour que Nangou-sensei le juge aussi bien, » déclara le directeur.

« Ho ho ho. Bien que bien sûr, je ne pense pas que je vais perdre contre lui…, » déclara Nangou.

Nangou s’était soudain arrêté de marcher.

« Sensei ? Quelque chose ne va pas ? » le directeur qui marchait à côté de lui s’était également arrêté et avait demandé cela.

Nangou regardait en avant la petite cabane qui se tenait à côté du chemin.

« Là-bas, qu’est-ce que c’est ? » demanda Nangou.

« Un entrepôt. Je crois que c’est là qu’est conservée la chaux vive pour la réparation des terrains de sport, » répondit le directeur.

« Est-ce tout ? » demanda Nangou.

« Oui, très probablement, » répondit le directeur.

Face à la réponse du directeur, Nangou se gratta la barbe et inclina la tête dans la confusion. « … Si c’est le cas, c’est étrange. »

« Comment ça ? » demanda le directeur.

 

« Parce qu’il y a une personne là-dedans, » répondit Nangou.

 

Les paroles de Nangou étaient vraies. Face à cela, le directeur avait crié d’étonnement. « Eh… Eh !? Comment est-ce possible… ? »

Cependant, Nangou n’avait pas attendu sa réaction. Tenant sa canne, il se dirigea vers l’entrepôt, et — avec un petit effort et une vitesse plus rapide que l’œil, il frappa avec son Dispositif en forme de canne-épée, et rompit le cadenas maintenant la porte de l’entrepôt fermée.

Cette porte s’était ouverte, et — .

« Comme je le pensais, » déclara Nangou.

« Mmm ! Nnn! »

Il avait découvert une jeune fille à l’intérieur, la main liée du pied. Le directeur qui était entré tardivement avait également ouvert les yeux avec surprise.

Et le directeur connaissait cette fille.

« V-Vous êtes du club de presse de l’Académie Hagun… ! » s’écria le directeur.

Oui, la jeune fille attachée était Kagami Kusakabe.

« NNN — ! »

« Ne vous inquiétez pas, je vais vous libérer, » en disant cela, Nangou avait habilement coupé les liens qui attachaient Kagami. Kagami, les membres libres, avait retiré le bâillon qui lui couvrait la bouche et avait pris une grande respiration.

« Bwah... haa ! Haaa ! Vous m’avez vraiment sauvée… ! » s’écria Kagami.

« Qu-Que s’est-il passé ici ? » demanda le directeur.

Une fille avait été ligotée et enfermée ici. Dans cette situation inhabituelle, le directeur de l’autre école avait affiché un visage indiquant qu’il était mal à l’aise et avait demandé une explication. En réponse, Kagami secoua la tête.

« Haa... Je vous dirai plus tard. Laissez-moi passer un coup de fil tout de suite ! » déclara Kagami.

Elle voulait parler de la vérité qu’elle avait comprise et de qui l’avait attaquée. Elle devait les remettre à ses amis, à Ikki et aux autres. Avec ce sens du but qui l’animait, Kagami avait pris son terminal étudiant dans une poche. Mais — .

Il n’y a pas de réponse… ! Remarqua-t-elle

Peu importe le nombre d’appels qu’elle avait passés, ni Ikki, ni Stella, ni Shizuku, personne ne répondait. Elle avait eu une mauvaise prémonition.

Ce qui lui était venu à l’esprit, c’était ses amis, tombés aux pieds d’Arisuin. Kagami, qui avait socialisé avec Arisuin, connaissait l’horreur de sa capacité. Si Arisuin était quelqu’un du côté ennemi comme elle le craignait, la scène dans sa tête n’était nullement irréaliste.

« Kuh ! »

Plus vite, si elle n’était pas une seconde plus vite, si elle ne leur avait pas parlé d’Arisuin. Les entrailles de Kagami palpitaient d’impatience, et — elle avait pris une mesure d’urgence. Avec un protocole particulier, elle avait touché l’affichage de son terminal étudiant. Elle avait activé le mode d’urgence afin de permettre la transmission forcée d’appels à ses camarades de l’académie avec les haut-parleurs configurés avec leur volume maximum. Ainsi, Kagami s’était connectée au terminal d’Ikki, et avait hurlé — .

 

« SENPAI ! ALICE-CHAN EST L’ESPION D’UNE AUTRE ÉCOLE ! ATTENTION, S’IL TE PLAÎT ! »

***

Partie 5

Avec un volume énorme, le cri de Kagami avait résonné dans toute l’Académie Hagun, atteignant toutes les oreilles possibles.

Mais — hélas, c’était juste un instant trop tard.

Le cri de Kagami était certainement arrivé au moment où Hagun et Akatsuki s’étaient tous deux lancés dans une course. À ce moment-là, Arisuin avait commencé à bouger. Debout au bout de la ligne de Hagun, regardant ses amis qui faisaient face à Akatsuki — .

Manifestant plusieurs Dispositifs, l’Ermite des ténèbres, il les avait placés dans un éventail dans sa paume.

Arisuin visait ce moment. Il était là pour ce moment.

La capacité d’Arisuin était un type d’interférence conceptuelle, lui permettant de manipuler les ombres. Son Art Noble, le Blocage d’Ombre était une capacité extrêmement forte qui lui avait permis de sceller complètement les mouvements de sa cible en poignardant l’ombre de sa cible avec un Ermite des Ténèbres.

Une fois l’ombre poignardée, quelle que soit la force de ses muscles, on ne pouvait pas briser ce lien. Même quelqu’un d’aussi fort que Stella ne serait pas capable de le faire.

La capacité d’Arisuin, dans les circonstances d’une attaque-surprise, était plus forte que toute autre capacité. Comme c’était le cas, il lui suffisait d’organiser les circonstances de cette attaque-surprise. S’il était entré à l’académie, s’il s’était approché de personnes importantes avec un air d’innocence. S’il s’était insinué dans leur confiance, et s’il avait créé d’une occasion qu’il pouvait exploiter, alors ils n’avaient aucune chance de victoire.

C’est bel et bien ce que l’Académie Akatsuki avait organisé, et c’était le plan pour traiter avec les adversaires de l’Académie Hagun la veille du festival qu’ils avaient réalisé sans une seule erreur.

Et à ce moment-là, Arisuin l’avait complètement réalisée. Se tenant à l’arrière sans défense du camp de Hagun, Arisuin les regardait se précipiter vers leur ennemi.

Aucun d’eux ne soupçonnait Arisuin. C’était une erreur fatale. Même si Kagami avait crié, il était déjà trop tard pour s’échapper ou se défendre.

 

« Blocage d’Ombre —, » déclara Arisuin.

 

Sans pitié, sans compassion, Arisuin jeta d’innombrables poignards de type de l’Ermite des ténèbres, et, descendant dans les airs, ils sombrèrent dans les ombres qu’il avait visées.

— Et toutes les ombres des membres d’Akatsuki avaient été immobilisées.

***

Partie 6

Voilà ce qui s’était passé il y a dix minutes, au moment même où Ikki et les autres virent la fumée noire qui s’élevait au loin.

« L’Académie Akatsuki — c’est le nom des personnes qui ont attaqué l’Académie Hagun, » dans le bus rempli d’individus un peu paniqués, la voix froide d’Arisuin résonna.

Au même moment, l’Ermite des ténèbres avait été projeté dans l’ombre de tout le monde à l’intérieur du bus.

« Eh !? A-Alice !? » s’écria Shizuku.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » demanda Ikki.

Tout le monde avait montré de l’agitation lorsqu’on leur avait volé leur capacité à bouger.

En les regardant tous à tour de rôle, Arisuin avait pris la parole. « Je vais vous le dire étape par étape, alors ne voulez-vous pas vous calmer et écouter ? »

Et il leur avait tout expliqué. Il avait parlé de la vérité sur lui en tant qu’assassin de la Rébellion. Il avait également révélé le projet d’être employé par la Rébellion, et de faire des ravages au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Afin d’accomplir cela, lui et d’autres élites du monde souterrain avaient été envoyés en mission. Il avait aussi indiqué que dans dix minutes, la stratégie menaçante consistait à attaquer Ikki et les autres.

« Mon rôle, en d’autres termes, est de vous réduire tous à l’impuissance par derrière après notre arrivée à Hagun. Une fois que cela se serait produit, les chances que ce plan échoue ne dépasseraient pas une chance sur un million —, c’est pourquoi je suis venue à l’Académie Hagun, et je suis devenue proche de vous tous, » expliqua Arisuin.

« Alors tu nous as trompés tout ce temps !? » s’écria Stella.

« Si tu plaisantes, j’aimerais que tu le dises tout de suite, » répliqua Ikki.

Stella et Ikki avaient fait des grimaces qui montraient leur confusion et leur détresse. Mais Arisuin secoua la tête devant eux deux.

« Hélas, ce n’est pas une blague. Tout ce que j’ai dit est vrai, » déclara Arisuin.

Il l’avait déclaré sur son ton inébranlable, les expressions de Stella et d’Ikki devinrent d’autant plus graves. Mais une personne — .

« Je ne comprends pas, » déclara Shizuku.

Shizuku, peut-être celle qui, en cet endroit, s’était le plus associée à Arisuin, avec une expression d’un calme ininterrompu, comme la lumière du soleil sur la surface de l’eau, les avait interrompues par une question. « Pourquoi nous le dire maintenant ? Si on entend ça, ça gâcherait toute la stratégie, n’est-ce pas ? »

La question de Shizuku était tout à fait naturelle. Parce qu’Arisuin, de sa propre bouche, avait admis son propre rôle pour rendre Ikki et les autres impuissants depuis leur dos après leur arrivée à Hagun. S’il devait le faire, le moment de la trahison était actuellement prématuré.

Shizuku avait mis en avant ses doutes sur cette question. En réponse, Arisuin fit face à Shizuku et chuchota une réponse.

Sa réponse fut — ce qu’il avait décidé dans son cœur.

 

« Oui, c’est vrai. En d’autres termes, je veux gâcher cette stratégie. »

 

Il l’avait fait sur ton inébranlable. Ces paroles ne transmettaient rien de plus qu’une certaine résolution. Les mots faisaient écho à ce qui était sans aucun doute les vrais sentiments d’Arisuin.

Il était déjà déterminé et il s’assurerait que la stratégie échoue.

« Pourquoi ? Tu es venue à l’académie et tu t’es rapprochée de Shizuku pour ça, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« … Oui, c’était certainement comme ça que c’était censé être, » répondit Arisuin.

Ikki avait demandé pourquoi Arisuin faisait ce double jeu, et Arisuin avait fait un sourire troublé.

« En vérité, je me suis attachée à Shizuku malgré moi, » en regardant la fille aux cheveux argentés devant lui, Arisuin avait réfléchi avant de répondre ça.

Une famille tendue, des liens de sang brisés et beaucoup d’absurdités. Au milieu de tout cela, blessée et perdue, acceptant tout et n’importe quoi… même si elle ne pouvait pas être la plus proche aux côtés de son frère, cette fille continuerait à aimer la seule personne qui était son frère.

Aux yeux d’Arisuin qui ne pouvait supporter les absurdités du monde et l’amour abandonné, la voie de Shizuku était extrêmement noble et éblouissante.

Et à cause de cela, Arisuin s’était trouvé en train de réfléchir attentivement pendant un certain temps.

Le fort prend, et les faibles se font tout prendre. Les mots de Wallenstein à l’époque, même s’ils étaient la vérité de ce monde infernal — il ne voulait pas prendre quelque chose à cette fille à la volonté si forte.

C’était ainsi parce que s’il le faisait, il ne serait pas différent du gang qui lui avait tout pris à l’époque.

« Si vous me demandez pourquoi, alors voici la raison de mes actes. Je ne veux pas ruiner le souhait de Shizuku ni le rêve de la personne qui lui est précieuse. Je ne veux ruiner personne… C’est pourquoi je veux coopérer avec tout le monde. Afin de protéger la scène où tous vos rêves se réalisent, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, » déclara Arisuin.

« Coopérer ? » demanda Ikki.

« Oui. Tout le monde à l’Académie Akatsuki est puissant dans le monde souterrain. Si nous les combattons honnêtement, ils sont trop forts. Pour cette raison, la meilleure chance de les vaincre serait une attaque-surprise, » répondit Arisuin.

La trahison d’un allié. Peu importe le type de combattant, on ne pouvait pas répondre à cela. C’est pourquoi un espion avait été envoyé à Hagun, pour qu’Akatsuki n’ait aucune chance d’être vaincu.

— C’était exactement le schéma auquel Akatsuki allait maintenant être confrontée.

Ainsi Arisuin avait, jusqu’à ce dernier moment et sans montrer le moindre signe de doute, agi comme un membre d’Akatsuki le ferait afin de créer les circonstances propices à une attaque-surprise à cent pour cent.

« Si Hagun retourne complètement la situation sur Akatsuki ici, leurs calculs seraient parfaitement perturbés. L’Académie Akatsuki ne pourra pas apparaître au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ni fuir… Alors s’il vous plaît. Coopérez avec moi, et écrasez les machinations d’Akatsuki, » déclara Arisuin.

Concluant ses paroles, Arisuin inclina la tête profondément en signe de demande.

Il faisait tout ça pour Shizuku et les gens qu’elle aimait vraiment. Faisant une bonne action après tout ce temps, il n’espérait pas préserver leur relation. C’était un meurtrier, et le fait qu’il avait toujours trompé Shizuku et les autres ne changerait pas.

Shizuku ne l’appellerait probablement plus jamais « grande sœur ». Cela sera comme avec les petites sœurs et frères qu’il avait avant. Mais c’était très bien ainsi. Cela ne le dérangeait pas si la vie quotidienne de Shizuku ne l’incluait plus si ses espoirs, et ceux des personnes importantes pour elle étaient protégés. C’est tout ce qu’Arisuin souhaitait, et son vrai motif qui ne comportait pas de mensonge.

Cependant…

« M-Même si tu dis ça, je ne peux pas te croire… ! Après tout, la Rébellion n’est-elle pas un groupe terroriste plein d’assassins ? » s’écria la première des sœurs Hagure.

« C’est ça ! Vous admettez que vous êtes un assassin, alors comment peut-on faire confiance à un type qui prend encore notre capacité de bouger maintenant !? » rajouta la deuxième.

Hélas, les individus n’avaient aucun moyen de savoir ce qu’il y avait dans le cœur de quelqu’un d’autre. Et c’était d’autant le cas pour les sœurs Hagure qui le connaissaient le moins. Alors il était naturel qu’elles expriment ce point de vue. Toutes deux exprimaient leur consternation et leur répugnance à l’égard de l’assassin auquel elles étaient confrontées, qui s’écartait du cadre de leur propre bon sens. Un tel meurtrier vivait à proximité jusqu’à présent.

La terreur. La peur. La répulsion. De telles émotions de rejet fort étaient présentes. Mais de telles réactions ne pouvaient pas être évitées. Si quelqu’un découvrait que son voisin était un meurtrier qui avait personnellement tué des dizaines de personnes, il serait probablement terrifié. Les conversations quotidiennes qu’ils avaient échangées avec désinvolture devenaient toutes répugnantes et nauséabondes.

Les cibles des assassinats d’Arisuin étaient des criminels du monde souterrain comme lui, mais un meurtrier restait un meurtrier. Les deux réactions étaient extrêmement justifiées. Alors Arisuin avait déclaré — .

« Je pense que ce que Hagure-senpai a dit est tout à fait vrai. Je suis sûr que vous ne pouvez pas croire ce qu’un meurtrier comme moi vous dit, puisque je vous ai tous trahis pendant tout ce temps. Donc, une fois cette affaire terminée, je promets de ne plus me présenter devant vous, et si je me blesse d’une manière ou d’une autre au cours de ce plan, cela ne me dérange pas si vous m’abandonnez —, mais je vous demande de me croire pendant une heure, je vous en prie. »

Reconnaissant bien sûr qu’on ne pouvait pas faire confiance à sa propre demande, il s’inclinait et suppliait.

Arisuin avait parfaitement compris la situation. Il ne pouvait rien faire d’autre que mendier. Il n’avait aucun moyen de leur faire comprendre complètement ce qui se trouvait à l’intérieur de son cœur. Dans ce cas, il ne pouvait donc que dire la vérité, baisser la tête et transmettre sa bonne foi du mieux qu’il le pouvait.

Face à Arisuin, alors qu’il s’inclinait ainsi, Touka demanda — . « J’ai une préoccupation. L’organisme qui a embauché Rébellion pour détruire le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, celui qui vous a commandité… qui sont-ils ? »

« ― Je ne peux pas vous répondre maintenant, » répondit Arisuin.

« Pourquoi ça ? » demanda Touka.

« … Ce n’est pas un ennemi que nous pouvons gérer. Vous le dire ne fera que vous distraire inutilement. Donc je ne le dirai pas pour l’instant, » répondit Arisuin.

« H-Hey ! Vous gardez ça secret !? »

« Après tout, on ne peut vraiment pas faire confiance à ce type louche ! »

Face aux sœurs Hagure qui se criaient, Touka leur donna l’ordre « Attendez ! »

« ― si nous disons que nous ne vous croyons pas, que comptez-vous faire ? » demanda Touka.

« Si on en arrive là, je demanderai au bus de faire demi-tour et de nous faire fuir le plus loin possible, » face à la question de Touka, Arisuin répondit sans hésitation, car c’était la dernière mesure à laquelle il pensait depuis longtemps.

« Bien qu’il soit impossible de vous tenir tous au départ, c’est en fait ma propre résistance inutile. Pour moi, je ne peux qu’exploiter de manière fiable l’avantage de la non-préparation, » déclara Arisuin.

« Je vois. Je comprends bien votre point de vue, » déclara Touka.

C’était probablement la dignité de la présidente du conseil des élèves. Dans ce lieu chaotique avec la conversation erratique, Touka avait rapidement réglé les commentaires, et arrangé la conclusion.

« … Qu’est-ce que ce sera, Kurogane-kun ? » Elle avait fait passer toute la décision et avait demandé l’avis de celui qui porterait le jugement. « Fuir ou se battre, le croire ou ne pas le croire, c’est une course contre la montre. Ce n’est pas une situation où nous pouvons échanger nos opinions tranquillement. Tu es le chef d’équipe du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Je crois que tu es le plus qualifié pour porter un jugement sur cette question. »

En réponse, Ikki sombra dans le silence et réfléchit à ce qu’ils devaient faire.

À l’heure actuelle, il ne pouvait pas avoir une foi totale en Arisuin. Cependant, comme Shizuku l’avait souligné, s’il considérait le point de vue d’Arisuin, il était vrai que les actions d’Arisuin ne profitaient pas à l’ennemi. Ikki y avait réfléchi… et pendant un instant, il regarda l’expression de Shizuku — il répondit. « Je pense qu’on va essayer de faire confiance à Alice. »

***

Partie 7

En conséquence, le stratagème d’Arisuin avait été magnifiquement activé. Tout le monde du côté de l’Académie Akatsuki avait vu son ombre piégée au moment où les deux camps étaient entrés en collision, et étaient complètement sans défense — .

 

« Yaaaaahhh! »

 

C’était juste avant que les lames épanouies de l’Académie Hagun ne frappent tous leurs adversaires. Dans leur état sans défense, ils avaient reçu des coups mortels. Incapables de résister, ils ne pouvaient pas non plus esquiver. C’était sans aucun doute une victoire.

Dieu merci… maintenant c’est bon, pensa Arisuin.

Les espoirs de Shizuku, de sa précieuse petite sœur, avaient été protégés. Leur Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée n’avait pas été terni. Arisuin s’en réjouit. Et tout le monde était pareil.

« Wh-Whew… Je ne savais pas quoi faire si tu nous attaquais vraiment par-derrière. »

Tout le monde avait laissé sortir un souffle de soulagement similaire, et avait laissé échapper la tension de leurs épaules. C’était probablement parce que chacun d’entre eux avait ressenti la réaction contre sa propre lame.

Sauf pour une personne.

 

Sauf Ikki, qui regardait son frère aîné, Ouma Kurogane, qu’il avait lui-même abattu, affichait une expression raide.

 

Impossible, pensa Ikki.

Ikki, devant la réalité étendue devant ses yeux, se souvint d’un frisson qui lui donna la nausée.

Qu’est-ce que c’est que ça ? Se demanda Ikki.

Peu importe à quoi il ressemblait, c’était vraiment son frère aîné Ouma. Au niveau de son comportement, de son aura, de son esprit, de sa voix et de son visage, c’était sûrement la vraie chose. La réponse d’Intetsu lui avait également dit qu’il avait vaincu l’adversaire sans aucun doute.

Mais à cause de cela, peu importe à quel point c’était réel, c’était absolument impossible.

 

C’était impossible que son frère aîné, l’Empereur de l’Épée du Vent Ouma Kurogane, soit allongé à ses pieds si inesthétiquement !

 

— C’est à ce moment-là qu’il s’était rendu compte que c’était le souvenir qui lui revenait à l’esprit. Cela remontait à quelques jours, et c’était le souvenir dans le quartier commerçant dans les montagnes — ce fragment —.

« Wah ! Attendez, attendez ! Vous ne pouvez pas faire ça ! »

Ce jour-là, ce jeune garçon avait, plus vite que le corps entraîné d’Ikki, attrapé l’homme qui avait commencé à attaquer les gens dans la rue. Et le garçon avait dit que c’était son pouvoir de Blazer. Dans cet état de choses, compte tenu de la condition physique du garçon, il avait dû avoir commencé à agir avant que l’agresseur ne bouge. Sinon, Ikki aurait dû être plus rapide.

Cette capacité aurait pu être l’un des deux types.

L’un d’eux était la vision pénétrante. S’il voyait que l’homme portait une lame, il était possible de commencer à bouger avant que l’homme ne commence son action.

Mais un facteur avait exclu cette possibilité. Kagami avait dit que la raison pour laquelle le garçon avait été choisi comme représentant du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée était qu’il était un Blazer du système d’interférence de causalité avec une compétence rare. La vue pénétrante n’était pas une compétence rare et ne faisait pas partie du système d’interférence de causalité.

Dans ce cas, il ne restait qu’une seule possibilité.

 

La prévision de l’avenir —

 

Réalisant cette possibilité, Ikki avait eu une révélation. À cet instant, un frisson se répandit dans sa gorge et ses intestins.

« Attention, Alice ! C’est un piège ! » cria Ikki.

Il se tourna dans la direction d’Arisuin, le frisson éclata de sa voix.

Mais — c’était un peu trop tard.

« Eh — ? » Plus vite qu’Arisuin ne pouvait agir face aux paroles d’Ikki, d’innombrables épées volèrent dans le corps d’Arisuin par-derrière.

« Ha… ? » s’écria Arisuin.

« Ali… Ce ? » demanda Ikki.

Avec un bruit sourd, Alice tomba au sol avec dix épées d’argent qui le transperçaient. Tout le monde avait été essoufflé par cette situation brutale.

 

« Pas tout à fait, hein ? Tu aurais pu le faire si tu avais été un peu plus rapide. »

 

Cette voix infiniment joyeuse qui s’était fait entendre.

« Mais découvrir mon pouvoir juste en le voyant une fois ! C’est bien approprié pour toi, Ikki-kun ! »

La voix venait de derrière Arisuin. Debout, souriant et tenant innocemment d’innombrables lames d’argent dans les deux mains, se trouvait Amane Shinomiya.

***

Partie 8

Le corps sans force d’Alice était tombé par terre. Son corps avait été transpercé par des armes sous une Forme Illusoire, et donc, il s’était évanoui.

Dans cette situation, Shizuku avait été la première à agir. « Alice ! »

En criant, elle avait essayé de se précipiter vers l’endroit où il était. Mais cet acte — .

« Shizuku, ne soit pas imprudente ! Attention devant toi ! » cria Ikki.

L’avertissement d’Ikki était arrivé juste à temps, contrairement à ce qui se passait auparavant. Devant les yeux de Shizuku, dans ce qui devait être de l’air vide, il y avait des torsions dans l’espace.

C’est ― !

Shizuku qui l’avait reconnu s’était immédiatement couvert la tête des deux bras. À cet instant, quelque chose avait frappé le petit corps de Shizuku, et l’avait fait rebondir comme une balle. C’était comme si quelque chose d’invisible l’avait fait voler.

Et c’était tout à fait le cas.

« Eh… ! »

Était-ce le cri de surprise de quelqu’un du côté de Hagun ? Ou était-ce de tout le monde ? Mais c’était compréhensible. C’était si étonnant à voir. Les étudiants de l’Académie Akatsuki qui auraient dû être vaincus sortirent de la fumée entièrement transparente, complètement indemne.

« H-Huh !? Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda Renren.

« Des copies des mêmes personnes… !!? Impossible ! Alors qui sont ceux qu’on a vaincus ? » demanda Saijou.

Renren et Saijou avaient une fois de plus confirmé les formes des étudiants d’Akatsuki à leurs pieds.

Et ils ouvrirent grand leurs yeux. Les choses qui gisaient là étaient des marionnettes de bois peintes.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Renren.

« C’est l’Art de la Ruse. Mon art qui est encore plus réel que le vrai. » Face au cri de Renren, l’une des personnes de l’Académie Akatsuki avait répondu paresseusement.

C’était une jeune femme aux seins nus dont les gros seins n’étaient cachés que sous un tablier de peinture. Comme Arisuin, elle avait été engagée par Rébellion, le Bloody Da Vinci, Sara Bloodlily.

« En d’autres termes, vous avez tous pensé que nous étions en fait des poupées de bois animées par ma Veuve Noire, avec des apparences données par son propre Art Noble. Et le vrai nous, nous cachions ici avec le vent d’Ouma-kun qui tordait la lumière autour de nous, attendant que vous finissiez tous de tourner les roues, » déclara Sara.

« Aviez-vous à travers le plan d’Alice depuis le début !? » s’écria Renren.

« Eh bien, oui. Nous avons un excellent prophète ici, vous savez ? … Bien que nous ne croyions pas qu’il y aurait un traître parmi nous, » répondit le clown.

Pendant que le clown riait bruyamment comme s’il avait lâché une blague —

« Mais à la fin, la prédiction d’Amane-san s’est réalisée, hein ? Je suis sûr que le Sensei Wallenstein qui lui a donné une chance avec bonheur jusqu’à la fin sera triste, » déclara le clown.

Il avait alors soulevé le corps d’Arisuin.

« Eh bien, tout le monde, je vous laisse finir le reste. L’ordre de notre sponsor est de les détruire si profondément qu’il n’y a pas de place pour discuter de notre supériorité. Il nous faut les écraser à fond en ne laissant plus aucune personne présente. Quant à moi, je dois amener ce traître à Sensei, donc…, » déclara le clown.

Et il avait sauté en arrière avec l’agilité d’une panthère, et il tentait de se retirer du champ de bataille, avec Arisuin, bien sûr.

Mais naturellement, Ikki n’avait pas permis que cela se produise facilement.

« Attendez ! » cria Ikki.

Il s’était précipité sur les talons du clown. Sa vitesse était assez grande. Il pourrait rattraper son retard immédiatement — ou il devrait pouvoir le faire.

La trajectoire d’Ikki fut bloquée par l’empereur du vent, Ouma Kurogane.

« Frère… ! »

« Tombe ! » répliqua Ouma.

Ouma, sans hésitation, frappa avec son Dispositif Ryuuzume en forme de nodachi de plus d’un mètre de long. Coupant l’air, il envoya un arc de cercle argenté vers le torse d’Ikki en un éclair.

Ikki était convaincu de cette frappe sans merci. S’il n’arrêtait pas ses pieds, concentrait son regard et se tournait pour défendre son corps de toutes ses forces, alors il serait coupé en deux ainsi qu’Intetsu.

« Kuh ! » s’écria Ikki.

Mais alors qu’Ikki était sur le point d’abandonner la poursuite — .

« Haaaaaaa ! » Suivant le même chemin que le dispositif d’Ouma, une épée dorée recouverte de flammes avait contrecarré l’attaque.

« Stella ! » Il cria le nom de sa petite amie rousse qui s’était interposée pour le protéger. Et pendant que Stella bloquait son épée avec celle d’Ouma, elle parla à Ikki. « Ikki ! Shizuku s’est mise à courir pour retrouver Alice ! »

Quand on lui avait dit cela, Ikki avait regardé vers l’endroit où Ouma avait envoyé Shizuku voler. Il n’y avait déjà personne. Fouillant la zone, il avait trouvé le dos de Shizuku qui courait après Hiraga qui fuyait à pleine vitesse.

« Ces gars ont laissé passer Shizuku ! Ils ont probablement posé des pièges avant de sortir ! C’est mal de la laisser y aller seule ! Dépêche-toi de la pourchasser ! » cria Stella.

Face aux paroles floues de Stella, Ikki hésita un peu. Devrait-il laisser cette situation à Stella et aux autres ?

Mais heureusement, les dirigeants du Conseil des Étudiants étaient là, à commencer par Touka, et les représentants en plus de lui-même, les sœurs Hagure, étaient également là. Dans ce cas, il devait rejoindre celle qui était seule.

« Je comprends ! Je vous laisse faire ! » déclara Ikki.

« Ouais. Si ces gars n’ont pas le pouvoir d’Alice pour les soutenir, nous les démolirons tous ! » répliqua Stella.

Les paroles vives de Stella s’installèrent en lui, et Ikki se retira du terrain pour courir après Shizuku. Voyant le dos d’Ikki qui partait, Stella regarda à nouveau le garçon qui était à la fois celui qu’elle aimait le plus et celui qui méritait d’être son rival.

Et elle le savait. Son ennemi était devant ses yeux, debout comme la marionnette de bois et la regardant fixement, alors elle le regarda.

« J’ai senti votre regard pendant tout ce temps. Vous voulez vous battre contre moi, hein ? » demanda Ouma.

Si cette marionnette avait été plus réelle que la vraie chose, alors ce regard copiait les émotions réelles d’Ouma. Si c’était vrai — .

« J’accepte votre défi, Empereur de l’Épée du Vent ! » déclara Stella.

La princesse cramoisie n’avait aucune raison de refuser. Parce que son adversaire était un chevalier de Rang A comme elle, c’était son rôle à tenir. Décidant cela, Stella avait repoussé le corps d’Ouma de toutes ses forces.

Et contre Ouma qui avait sauté de trente mètres, elle avait commencé à préparer son Art Noble qui était sûr de tuer. C’était une technique qui lui permettait de brandir une épée qui brûlait de chaleur et de lumière, investissant tout son esprit dans sa longue épée, Lævateinn.

― Katharterio Salamanda.

Je ne sais pas quel genre de capacité mon adversaire a. Mais je sais que ce n’est pas une personne ordinaire ! pensa Stella.

Dans ce cas, elle utiliserait toute sa puissance au départ. Il vaudrait mieux en décider ici. Si ce n’était pas le cas, elle essayait de sonder la capacité de son adversaire en voyant comment il réagissait. C’était la décision de Stella. En réponse, Ouma — .

 

 

« ― Hmph. »

Dans l’esprit de Stella qui faisait monter la température de l’atmosphère environnante.

« Une chose aussi banale est-elle le mieux que vous puissiez faire ? » demanda Ouma.

Affichant un sourire sauvage qui montrait un aperçu de ses crocs — il avait répondu avec son propre Art Noble le plus fort.

Bizarrement, il avait pris la même position que Stella. Prenant son énorme épée des deux mains, il leva la lame et versa toute sa magie dans son Dispositif. La capacité d’Ouma Kurogane, l’Empereur Épée du Vent, était du système d’influence élémentaire — le pouvoir de manipuler le vent.

La tempête de vent née de cette puissance s’était transformée en cyclone autour de Ryuuzume et avait dévoré l’atmosphère environnante. L’atmosphère, les débris, la flamme — tout et n’importe quoi dans l’environnement. Peu de temps après, ce qu’il avait fait était une épée de vents violents, des couches et des couches de masse empilées les unes sur les autres.

 

« Kusanagi. » Cria Ouma.

 

Une épée de lumière et de chaleur contre une épée de vents de tempête. Les deux lames mesuraient plus de cinquante mètres de long, chacune étant une attaque hors norme. Avec seulement trente mètres entre les utilisateurs, leur portée était sûrement plus que suffisante. S’ils se jetaient tous les deux sur leur adversaire en même temps, ils s’affronteraient.

En un instant, le feu et le vent des deux frappes produiront des étincelles magiques qui s’entremêlèrent, s’éteignirent, détruisirent l’environnement ensemble comme une tempête de flamme.

« Eeeeeeeeekkkk ! »

Face à la tempête de chaleur blanche qui soufflait et brûlait tout, les sœurs Hagure crièrent. Non, tout le monde dans cet endroit, y compris elles, s’était protégé avec de la magie, avait recroquevillé leur corps et avait réussi de justesse à tenir bon. S’ils avaient un peu perdu leur concentration, leur corps aurait été soufflé très loin, et aurait probablement subi un impact comme s’ils étaient tombés d’un gratte-ciel. C’est pourquoi tout le monde se protégeait désespérément. C’était une bataille au-delà de ce que les chevaliers ordinaires pouvaient supporter de voir. Mais — .

Peu de temps après, le choc entre l’épée de feu et l’épée de vent commença à se briser. Celle qui commençait à s’effondrer, c’était la princesse cramoisie.

I-Impossible ! pensa Stella.

Avec des craquements, les deux mains de Stella, avec lesquelles elle se vantait d’une force physique hors norme et commença à ressentir une pression qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant. Ses talons s’enfonçaient lentement dans le sol et l’asphalte sous eux se fendait en morceaux. Lorsqu’on lui avait montré cette réalité, Stella avait été étonnée.

Je perds de la force ? Moi… ? pensa Stella.

C’était la première fois qu’elle en faisait l’expérience. La raison en était que son plan d’utiliser Katharterio Salamandra pour voir la réponse de son adversaire s’était effondré en un instant.

C’était naturel. Jusqu’à présent, pas une seule personne n’avait jamais pris ou bloqué Katharterio Salamandra, l’Art Noble dont la princesse cramoisie était fière. Elle n’avait rien appris de son adversaire avec elle.

Stella n’avait aucune expérience de cette situation. Si elle n’avait pas d’expérience, elle ne pouvait pas trouver de réponse.

Que dois-je faire… ? Se demanda Stella.

Graduellement, graduellement. La belle croix faite par les épées de feu et de vent commençait à perdre sa forme. L’épée de la tempête de vent s’enfonçait dans le vent du feu, s’enfonçant à travers la lame de lumière avec un cyclone qui tournait comme une foreuse à roche.

Finalement, la forme de la lame de Katharterio Salamandra avait été découpée. Et Kusanagi tomba vers la tête de Stella.

Oh ― non ―

Stella, dans l’instant juste avant que la pression ne tombe sur elle d’en haut, ne pouvait pas bouger pour l’éviter. Et en ce moment, les autres protégeaient leur corps de toutes leurs forces, et ne pouvaient pas se précipiter pour aider. Stella ne pouvait donc pas éviter cette frappe. Sa défaite était certaine.

 

— S’il n’y avait pas un individu qui aurait pu faire quoi que ce soit à ce moment-là, c’était bien Raikiri Touka Toudou.

 

« Stella-san ! » cria Touka

Au moment où Kusanagi devait couper en deux le corps de Stella, Touka avait rapidement utilisé Shippu Jinrai pour accélérer. Glissant jusqu’à être à côté de Stella, elle avait tiré Stella loin de la lame descendante juste à temps.

Dès que Kusanagi avait heurté le sol, la lame de vent de tempête avait coupé et emporté tout ce qui s’y trouvait. Tout en serrant Touka dans ses bras, Stella avait vu la destruction de ses propres yeux. Au niveau de la zone que Kusanagi avait creusée dans le sol, rien n’y restait. Les bâtiments de l’école, les arènes, même l’asphalte des routes… tout était devenu des décombres. Tout avait été déchiré, ne laissant qu’une piste concave dans la terre brune. C’était sûrement comme si un énorme dragon avait arraché la terre. Si un humain l’avait pris directement, il ne laisserait probablement aucune trace.

S-Si proche… Si Touka-san ne m’avait pas sauvé…, pensa Stella.

« Merci, tu m’as sauvée, Touka !? » pendant que Stella parlait, sa voix s’arrêta.

La raison en était la main droite de Touka qui tenait Stella. La main droite de Touka soutenait la tête de Stella. En ce moment, elle conduisait des éclairs dans le crâne de Stella.

« Pourquoi… pourquoi ? » demanda Stella.

« Désolé, Stella-san. Pour l’instant, tu ne peux pas te battre contre Ouma-san. Pour l’instant, tu ne peux même pas t’éloigner de moi en termes de force, donc tu ne peux pas gagner contre lui, » répondit Touka.

« … ah…, » s’écria Stella.

Avec un visage qui semblait dire qu’elle voulait répondre, Stella avait immédiatement perdu connaissance. C’était naturel. Un court-circuit dans sa tête avait été directement produit par Touka.

« Kikyou-san ! Botan-san ! » cria Touka.

« Eh !? » s’exclama Kikyou.

« Argh ! » s’écria Botan.

Touka, qui avait assommé Stella, fit face aux sœurs Hagure, et leur jeta le corps de Stella de toutes ses forces.

Les sœurs Hagure furent étonnées par l’événement brutal, mais elles n’en étaient pas moins des femmes courageuses qui s’étaient battues jusqu’au bout des batailles de sélection. Bien qu’elles aient été étonnées, le corps de Stella avait été attrapé avec succès.

À ces deux-là, Touka cria sans cesse. « S’il vous plaît, prenez-la et partez ! Éloignez-vous d’ici le plus loin possible ! En ce moment, vous, les représentants du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ne pouvez absolument pas perdre ici ! »

À cet instant, dans ces circonstances, Touka était plus calme que quiconque.

Il nous faut battre l’Académie Akatsuki et finir cela maintenant. La méthode choisie par Stella est certainement une approche dans le meilleur des cas, mais cette situation n’est déjà pas celle qui mènera au scénario dans le meilleur des cas, pensa Touka.

Après l’échec de leur attaque-surprise, la situation avait changé. Compte tenu de la différence dans la capacité de combat, repousser l’Académie Akatsuki était déjà très difficile. S’ils avaient lancé un défi ici, et que Stella et les sœurs Hagure avaient été battues par l’Académie Akatsuki au-delà de la guérison, Akatsuki pourrait vraiment remplacer l’Académie Hagun comme septième école au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, ce qui serait la pire conclusion.

Dans ce cas, ce que nous devrions faire ici, c’est protéger les représentants de l’Académie Hagun ! pensa Touka.

Touka, un vétéran qui avait subi d’innombrables combats réels, avait choisi la meilleure stratégie. Et avec la forte volonté que Touka avait mise dans sa voix — .

« Oui, oui ! » répondit Botan.

Bien que les sœurs Hagure n’aient pas compris sa pensée, la voix de Touka les avait toutes deux poussées à l’action. Kikyou, qui était forte, avait mis Stella sur le dos, et les deux filles s’étaient tournées et avaient fui l’Académie Hagun.

En réponse — .

« Croyez-vous que vous pouvez fuir ? » demanda Ouma.

Au même moment, la voix d’Ouma se répercuta sur eux, les élèves d’Akatsuki qui se tenaient derrière lui en réserve se séparèrent. La jeune fille en robe, à cheval sur un énorme lion noir — la « dompteuse de bêtes » Rinna Kazamatsuri. Et Yui Tatara « Détourneuse » avait bougé. Ils avaient poursuivi les trois personnes. Mais — .

« Mach Grid ! »

« Crescendo Axe ! »

Avançant rapidement, deux membres du conseil attaquèrent ceux qui poursuivaient les trois filles qui s’enfuyaient par le côté, et les empêchèrent d’avancer.

« — pensez-vous que vous pouvez suivre ? » demanda Touka.

Touka demanda cela à Ouma qui se tenait devant ses yeux et souleva Narukami. Agissant de concert, ceux avec Touka brandissaient aussi leurs Dispositifs.

« Avez-vous l’intention de vous sacrifier pour laisser les représentants s’échapper ? C’est une décision si calme et sage. Mais cela ne retardera que peu de temps l’inévitable, » répondit Ouma.

En accord avec les paroles d’Ouma, la méchante hostilité d’Akatsuki avait augmenté à l’unisson, et ils avaient fait un pas vers l’avant. Ce serait leur deuxième affrontement. Mais l’affrontement cette fois-ci ne serait pas le mensonge que fut le premier. Ce serait probablement un véritable combat à mort.

Dans l’atmosphère qui devenait rapidement tendue, Touka avait appelé le nom de la fille à côté d’elle.

« … Kana-chan. »

Kanata Toutokubara. La seule représentante du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée parmi les membres du Conseil des Étudiants. Touka l’avait poussée à s’échapper avec son regard, mais — .

« Je ne m’enfuirai pas. Je serai avec toi jusqu’à la fin, Touka-chan, » répondit Kanata.

Face à ce regard, Kanata n’avait pas ménagé son regard. Elle ne regardait que ce qui était droit devant.

« — C’est vrai, » répondit Touka.

Touka connaissait bien son entêtement, parce qu’elles étaient ensemble depuis l’enfance, alors Touka ne répéterait pas de mots inutiles.

« Ce qui s’est passé ici aujourd’hui est un affront au Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun. On vous rendra le double de la faveur ! » déclara Touka.

En disant cela, les compagnons qui étaient présents en cet endroit avaient poussé un cri d’encouragement.

 

 

« YEAH! »

— Tout le monde affronta l’ennemi et lança leur défi à l’unisson.

***

Partie 9

« Haa… ha… ! »

Elle courait depuis un bon moment, descendant la pente déserte devant l’académie. Après que Shizuku ait quitté la rue populaire du quartier commerçante, ses pieds s’étaient arrêtés à cause de la douleur qu’elle ressentait sur le côté.

Je ne suis… pas vraiment en forme, non ? Se demanda-t-elle.

Tout en maudissant sa propre faiblesse, elle en déduisit la distance qui la séparait de Hiraga qui portait Arisuin. C’était déjà au-delà de ce qu’elle pouvait voir avec ses yeux. Il se pourrait même qu’il soit monté dans une voiture en cours de route.

Mais je n’ai pas encore perdu sa trace, pensa-t-elle.

Au moment de l’enlèvement d’Arisuin, Shizuku avait tissé un fil invisible de magie de l’eau sur le corps d’Arisuin. Ce fil perçait toutes les substances matérielles et s’étirait droit vers Arisuin. En d’autres termes, si elle tirait, ça lui indiquerait où était Arisuin.

Mais il semblait qu’elle ne pouvait plus les suivre à pied. Par conséquent, Shizuku — .

« Excusez-moi, » déclara Shizuku.

— avait parlé un homme qui attendait un feu rouge sur une moto.

« Je suis une élève chevalière de l’Académie Hagun. C’est un cas d’urgence, alors j’aimerais que vous me prêtiez votre moto —, » déclara Shizuku.

« Hein !? Ne te moque pas de moi, petite. Pourquoi devrais-je le faire ? » demanda l’autre.

Elle avait avancé Yoishigure vers la gorge du motocycliste qui refusait et fronçait les sourcils.

« C’est une urgence. Je vous en supplie, » déclara-t-elle.

« D’accord ! S’il vous plaît, prenez-la ! » s’écria l’homme.

L’homme sourit et hocha la tête à plusieurs reprises en descendant de sa moto avant de s’enfuir.

Parce qu’elle était pressée, elle n’avait d’autre choix que de le faire. Ce serait probablement bien si elle demandait à l’académie de rendre la moto par la suite. En y pensant, Shizuku chevaucha la moto que l’homme lui avait remise. Mais — elle s’était rendu compte qu’elle avait fait une grave erreur.

Mes pieds n’atteignent pas la pédale…, se rendit-elle compte.

« … Je n’arrive pas à croire qu’il y ait eu un tel piège ! » s’écria-t-elle.

« Shizuku, à quel jeu joues-tu ? » Soudain, une voix venant de derrière elle fit tourner la tête de Shizuku.

« Onii-sama ! » s’exclama-t-elle.

Ikki qui avait poursuivi une Shizuku à bout de souffle était là. En le voyant, Shizuku avait expliqué sa propre situation.

« La distance avec Alice a augmenté, alors c’est peut-être parce qu’elle est dans un véhicule. Je me suis procuré une moto, mais comme tu peux le constater, elle présente un défaut structurel. Même sur une moto fabriquée au Japon, elle ne s’adapte pas bien au sol, » expliqua Shizuku.

« Ce n’est clairement pas la faute du fabricant, » répondit Ikki.

Ikki se moqua ironiquement du grief de Shizuku. Mais il avait aussitôt durci son expression, et en rencontrant Shizuku à mi-chemin, il avait parlé. Ce qu’il avait dit était une question à Shizuku qui poursuivait Arisuin, même si Arisuin les avait trompés jusqu’à aujourd’hui.

« … Shizuku. Même s’ils savent que nous poursuivons Alice, Ouma et ses compagnons ne nous poursuivent pas. S’ils agissent ainsi, c’est parce qu’il n’est pas nécessaire de nous poursuivre. Et si c’est ainsi, c’est sûrement parce qu’il y a un ennemi que nous allons affronter et que nous ne pouvons pas vaincre. Bien sûr, tu t’en rends compte, n’est-ce pas Shizuku ? » demanda-t-il.

« Oui, je le sais, » répondit-elle.

« Alice nous a piégés. Il se pourrait que le fait que nous pourchassions Alice soit aussi un piège pour toi et moi. Tu te rends aussi sûrement compte de cette possibilité, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Oui, je le sais, » répondit-elle.

« Et même si Alice a vraiment coupé les ponts avec Akatsuki pour nous sauver, il nous a dit de l’abandonner. C’était le souhait d’Alice. Shizuku, il ne voulait pas te voir en danger. N’est-ce pas vrai ? » demanda Ikki.

« Oui, je le sais, » répondit-elle.

Trois fois. Shizuku avait confirmé la même chose à chacune des questions d’Ikki. Il était venu pour la retenir. Mais il ne l’avait pas bloquée. Même si c’était les paroles de son frère aîné bien-aimé. Après tout — .

 

« Onii-sama, es-tu venu me demander ça ? » demanda Shizuku.

 

Pour Shizuku, il semblait qu’Ikki était venu poser trois questions. Tout cela semblait être des choses complètement insignifiantes, sans importance. Shizuku fixa du regard le visage de son frère qui était venu la retenir.

« Alice a été la première personne que j’ai aimée après toi, Onii-sama. C’est ma précieuse amie. En ce moment, mon amie est en danger. Pour moi, il n’y a rien de plus important. Peu importe le danger qui m’attend, et peu importe ce qu’Alice a fait ou ce qu’elle veut, je vais aller la sauver » déclara Shizuku.

Elle avait fait part de sa décision à Ikki. Elle ne reviendrait jamais en arrière. Même si elle comprenait tous les risques, elle irait sauver son amie, sa seule grande sœur.

En entendant ça, son frère… avait fait un petit sourire.

« — Bonne réponse, » répondit-il.

« … Hein ? » s’exclama-t-elle.

C’était une réponse qu’elle n’attendait pas d’Ikki. Et Shizuku avait laissé échapper une voix embrouillée sans réfléchir.

« Onii-sama, tu n’es pas… venu m’arrêter ? » demanda Shizuku.

« Eh bien, si tu avais donné une réponse hésitante, j’allais te traîner en arrière contre ta volonté, mais… puisque tu es si résolue, je n’ai aucune raison de t’arrêter, » répondit Ikki.

Alors qu’il répondait, Ikki avait poussé le corps de Shizuku vers l’arrière, avait chevauché la moto et avait saisi le guidon. Et il se tourna vers Shizuku par-dessus son épaule.

« Je suivrai aussi tes souhaits, Shizuku, » déclara Ikki.

Connaissant tous les dangers, il s’était engagé à suivre les désirs de sa sœur.

« Onii-sama…, » face à cette attention, Shizuku sentit une douce sensation de quelque chose qui se serrait dans sa poitrine. Elle appuya son front sur le dos d’Ikki et pensa — .

Mon amour ne sera pas accepté, mais…

C’était bien qu’elle aime cette personne.

« Merci, » alors qu’elle exprimait sa gratitude, elle frissonna un peu.

« Shizuku, ne me remercie pas. Après tout, je suis ton frère aîné. — Eh bien, nous y voilà. Je te laisse m’indiquer le chemin, » déclara Ikki.

« … Oui ! » répondit Shizuku.

Et Ikki avait enfoncé la pédale de la moto.

Ils roulaient en ligne droite, vers l’endroit où Arisuin avait été emmené — l’Académie Akatsuki.

***

Chapitre 4 : Chapitre 4 : Bataille précoce et décisive

Partie 1

De la fumée noire s’élevait de l’Académie Hagun. À l’intérieur de ce terrain, une bagarre entre le Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun et l’Académie Akatsuki se déroulait.

L’infériorité du Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun devenait évidente. Parmi les étudiants d’Akatsuki, à l’exception de l’Empereur de l’Épée du Vent Ouma Kurogane qui était un invité, tous étaient des personnes influentes au sein de la société souterraine. Il s’agissait d’enfants qui avaient survécu à un carnage au-delà de l’imagination de ceux qui vivaient dans une société normale et, en outre, ils faisaient partie de l’élite. En tant qu’individus, leur force était extrêmement élevée, et ils étaient tous des as de leur école. Au pire, ils avaient le pouvoir des huit premiers dans tout le pays. Avec cette différence de force absolue, ils avaient acculée Touka et les autres.

« Kuh ! »

L’un des membres du Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun, Renren Tomaru, la Haute Coureuse, avait poussé un cri de douleur au milieu de son déplacement à grande vitesse.

Son Art Noble, Mach Grid, était une capacité qui lui permettait d’accélérer sans fin. Peu importe combien de fois elle avait été battue au combat, cette accélération avait toujours été capable de laisser tout le monde sur place et cela sans une seule exception. Malgré cela, l’ennemi auquel elle faisait face maintenant — .

« C’est inutile, espèce d’humain fragile ! » était sur ses talons.

Il avançait à une vitesse encore plus rapide de Mach Grid. Comment était-ce possible ?

C’était parce que son ennemi n’était pas humain. C’était un gigantesque lion noir. Et pas seulement un lion ordinaire. Cette bête, en plus d’avoir une puissance physique qui dépassait celle d’un humain même dans des circonstances normales, avait pu suivre la vitesse de Renren grâce à l’émission d’énergie magique en lui.

« Mon serviteur, la bête magique Sphinx, n’est pas une bête magique ordinaire. Les stigmates qui proviennent d’une technique mélangeant l’esprit avec une malédiction issue de mon propre sang et cela infusent le plus grand pouvoir des ténèbres dans une bête magique. Il n’y a pas de corps humain qui puisse rivaliser avec lui ! » déclara l’autre.

« Ma dame dit : “Mettre mon collier de subordination sur une créature peut faire partie de mon Dispositif. Puisque le corps d’un lion est toujours plus fort que celui d’un humain, si la magie est aussi utilisée, il deviendrait absurdement fort !”, » répliqua la bonne.

La jeune fille portant une robe et un cache-œil et chevauchant sur le dos du lion noir, Rinna Kazamatsuri fit entendre une voix inhabituellement histrionique, et en outre la servante derrière Rinna, Charlotte, traduisait sa signification par des mots dramatiques.

« Maintenant, accepte ta ruine avec obéissance, frêle humain ! » déclara Rinna.

« Ma dame dit : “Me déplacer me fait mal, donc je ne veux pas que tu bouges !” » répliqua Charlotte.

« Quelle bande de plaisantins, hein !? » s’écria Renren.

Renren avait alors maudit les interprétations de Charlotte ce qui avait provoqué une certaine tension. Il n’était pas question qu’elle s’arrête de bouger juste parce qu’on lui avait dit de le faire. Contre ce lion noir dont le corps ressemblait à celui d’un petit camion, l’immobilité ne conduirait qu’à la défaite. Cependant, avec cette rivalité dans la vitesse, elle ne pouvait pas faire des choses comme le délit de fuite.

Dans ce cas — .

Là-bas !

Renren s’était focalisée sur le pilier d’un lampadaire devant elle. Son ennemi la poursuivait à la même vitesse. Puisque c’était ainsi — .

Si c’est trop rapide par ici, j’utiliserai cette vitesse — et je ferai ma contre-attaque ! pensa Renren.

C’était exactement la même méthode lorsqu’Ikki avait utilisé sa propre vitesse pour la battre avant. Elle utiliserait la vitesse de son ennemi pour le frapper. Décidant cela, Renren avait couru vers le poteau, l’avait attrapé de la main gauche et avait fait un virage serré. Courbant son vecteur de vitesse, contre le lion noir qui la pourchassait, elle avait effectué un assaut de face, en visant son front ouvert.

C’était une contre-attaque utilisant un virage brusque. Il n’y aurait pas d’occasions d’y échapper. De plus, l’animal, contrairement à un humain, n’avait aucune posture pour se défendre.

C’est la frappe qui décidera ! pensa-t-elle.

« Oiseau noir ! » cria Renren.

C’était un coup de poing avec le désir de tuer en un coup.

Cependant — face à cette attaque avec tout son poids —

« Fwahahahahaha ! Cette idiote n’a jamais vu la vérité du monde ! » La dompteuse de bêtes chevauchant le lion noir effectua en retour un grand éclat de rire. « N’as-tu pas entendu ma voix majestueuse ? La technique de malédiction ne me lie à aucune bête magique ordinaire ! Je vais te montrer le pouvoir de l’obscurité totale imprégnée dans l’âme de ma bête magique Sphinx ! »

À ce moment, les yeux du lion noir brillaient en rouge.

 

« Incline-toi ! La Pression du Roi — ! » cria la jeune fille.

 

Le lion avait rugi. C’était un son que l’on pouvait entendre à un kilomètre de distance, et cela avait frappé tout le corps de Renren. Dès que cela l’avait fait, le corps de Renren avait souffert d’un phénomène anormal.

« Qu’est-ce que… ? » demanda Renren.

Mon corps… ne peut plus bouger !? remarqua Renren.

De toutes les choses, le corps de Renren, avec un poing tendu vers l’avant, s’était complètement gelé.

Comment ? — Elle n’avait pas eu le temps d’y réfléchir.

« Guh ! » s’écria-t-elle.

La masse qui ressemblait à celle d’un petit camion avait heurté le corps de Renren à pleine vitesse et l’avait fait voler.

Renren, dont le corps était déjà assez léger, était devenu comme une balle de caoutchouc et avait volé sur quelques dizaines de mètres avant de s’écraser. Quand elle avait heurté le sol, elle avait déjà perdu connaissance.

« Je te l’ai déjà dit. Ma technique de malédiction tire le pouvoir des ténèbres ! Et ce n’est pas celui de Fenrir, mais celui de Sphinx — la Pression du Roi ! Le pouvoir du roi des bêtes de faire que tout ennemi dans son champ de vision tremble de peur ! » déclara Rinna.

« Ma dame a dit : “En tant que mon Dispositif, il est naturel qu’il puisse utiliser non seulement la magie, mais aussi les Arts Nobles. N’est-ce pas pas cool ?” avec un regard satisfait de soi, » déclara Charlotte.

« Tomaru-san ! » s’écria Rinna.

Confirmant que Renren était tombée au loin du coin de l’œil, Touka se mordit la lèvre. Cependant, Renren n’était pas la seule à avoir perdu.

« Saijou-kun. Uta-kun. Même Kanata-chan… ! » murmura Touka.

Dix minutes seulement s’étaient écoulées depuis le début de la bataille. Touka était déjà la seule qui restait sur le terrain parmi les membres du Conseil des Étudiants de l’Académie Hagun.

« Et si on abandonnait déjà ? » Face à la voix d’Ouma dont les paroles étaient emplies de mépris, l’amertume se répandit sur le visage de Touka.

Contrairement aux autres, le corps de Touka n’avait pas subi une seule blessure. Cependant, elle n’était pas à la hauteur d’Ouma.

Après l’évasion de Stella et des autres, Touka s’était penché sur le pouvoir des autres membres et l’avait défiée en sachant qu’elle était la seule à pouvoir lui servir d’adversaire, mais à sa grande surprise, Ouma avait rangé son dispositif Ryuuzume et se trouvait sans défense. Et plus que ça — .

« Je n’ai aucun intérêt à retourner ma lame contre une fille plus faible que moi. Si tu veux te battre quoiqu’il arrive, un seul coup suffit. Essaye donc de faire une marque sur mon corps. Si tu peux le faire, je serai ton adversaire, » déclara Ouma.

Et il croisa les bras, ferma les yeux et se tint droit — sans se soucier du chevalier auquel il faisait face.

Dire qu’elle ne se sentait pas en colère à cause d’une telle conduite serait un mensonge. Mais d’un autre côté, une telle arrogance et une telle négligence étaient une occasion rare pour Touka.

Ouma s’était facilement débarrassé de Stella et sa force était réelle. Et le voilà devant son épée dégainée, complètement sans défense.

Elle n’avait pas l’intention de laisser passer cette occasion sous son nez. Ouma insultait son ennemi avec une grande négligence. Sans hésitation, Touka s’en était prise à Ouma, sans défense, en utilisant Raikiri et toutes ses forces. Elle puisait dans sa force, n’oubliant rien. Angle. Vitesse. C’était un coup parfait.

Elle avait supposé que ce soit une erreur de calcul, et que l’arrogance d’Ouma était née de la confiance en soi et de la différence entre leurs pouvoirs.

Cependant, des coups directs avec Raikiri n’avaient pas pu laisser de blessures sur le corps d’Ouma.

Cela avait duré dix minutes. Peu importe le nombre de fois, le résultat était le même. Elle lui avait un peu coupé les vêtements, mais pas à travers la partie la plus mince de sa peau.

Ce qu’elle ressentait de ses mains chaque fois qu’elle coupait, c’était… une montagne. Comme si elle frappait une énorme montagne avec une épée, une réponse trop solide.

Quelle est cette puissance défensive anormale… !? Se demanda Touka.

En ce qui concerne les combats de Blazer, il y avait des phénomènes comme ça. Il y avait eu des cas où la différence dans la capacité magique était aussi absolue. Oui, comme le premier match entre Ikki et Stella.

Mais il ne peut pas y avoir une si grande différence entre la capacité magique d’Ouma-san et la mienne… ! pensa Touka.

Malgré cela, pourquoi —

Sur quoi, comme s’il voyait à travers la discorde dans son cœur, Ouma ouvrit la bouche pour parler. « C’est à cause de la différence dans notre formation. Depuis le début, il n’y a pas eu de bagarre entre nous. Réalise donc ceci correctement. »

« Tch ! Pas encore ! » cria Touka.

Touka risquera tout ici. Le reste de ses alliés étaient déjà tous tombés, et il était fort possible que ses ennemis se liguent désormais contre elle. Dans ce cas, elle était aussi en danger.

Alors, au moins un coup.

Avant d’abandonner mon attaque sur Ouma-san, il faut que j’obtienne un résultat ! pensa Touka.

Touka prit un peu de recul et s’éloigna d’Ouma, et en plaçant la pointe de Narukami vers lui, elle plaça son épée horizontalement.

Et avec sa capacité, elle avait formé un champ magnétique dans l’air devant elle, revêtant sa chair de l’énergie de Shippu Jinrai.

 

« Takemikazuchi — ! »

 

Elle avait été plongée dans un tunnel de force électromagnétique. À cet instant, la chair de Touka qui était entrée dans le tunnel de foudre avait été accélérée à une vitesse dévastatrice. C’était un railgun qui avait transformé son corps en balle.

C’était une technique excessivement incomplète, n’offrant aucune défense, et excessivement dangereuse. Un mouvement spécial sans grande utilité pratique. Cependant, Raikiri n’avait aucune technique pouvant égaler la force de pénétration de cette poussée accélérée.

Utilisant cette puissance offensive, Touka avait fait sa dernière attaque — et s’était heurtée à son adversaire.

Le sang avait jailli.

Cependant, le sang volant dans les airs ne provenait pas d’Ouma. Le sang venait de l’épaule droite de Touka, qu’elle avait enfoncée vers l’avant.

Sa lame avait percé Ouma, et là où le corps d’Ouma avait été touché par Takemikazuchi, une petite goutte de sang s'était échappée de la peau à peine déchirée. Il était indubitablement là, immobile, comme une montagne.

« … Qu’est-ce que… vous… ? » En raison du contrecoup de Takemikazuchi, son épaule droite cassée pendait inutilement, et Touka demanda cela d’une voix tremblante.

Ses yeux s’étaient écarquillés alors qu'elle était en état de choc. Cependant, même avec toute sa force, son corps ne pouvait pas faire le moindre mouvement.

Sur la poitrine nue d’Ouma qui avait été frappée par Takemikazuchi, elle pouvait voir qu’elle avait été sillonnée d’innombrables cicatrices.

Coupures, lacérations, perforations, trous de balle, blessures par écrasement — le corps d’Ouma avait été gravé par tous les types de blessures possibles, les unes sur les autres sans possibilité de guérison.

Aujourd’hui, la technologie des capsules IPS avait été développée au point qu’il ne reste presque plus de cicatrices de blessures. Avoir des cicatrices d’une telle ampleur était extrêmement étrange de nos jours. Réalisant cela, Touka avait eu peur d’Ouma du plus profond d’elle-même.

« Vous… qu’est-ce que vous avez fait après votre disparition quand vous étiez petit… ? » demanda Touka.

Pendant cinq ans, il avait disparu de la scène publique. Combien de scènes de carnage avait-il surmontées ? Ouma, à qui on l’avait demandé, avait déclaré — .

« Je n’ai aucun intérêt à parler de moi, » répliqua-t-il.

Secouant la tête, il refusa de parler de ces cinq années de vide — .

« Non, je n’ai jamais été du genre à faire des choses comme parler. Mes parents, mon frère, ma sœur, ma célébrité — je les ai tous jetés. Tout ce que j’ai, c’est cette épée, et les serments que j’y prête, » continua Ouma.

Dans sa main, Ryuuzume s’était manifesté.

« Même si ce n’est que ça, une blessure est une blessure. Comme promis, je serai ton adversaire, » déclara Ouma.

En un instant, de l’intérieur de Ryuuzume, une tempête de vent qui dévorait tout avait commencé à souffler. Tout comme la fois où il s’était heurté à Katharterio Salamandra de Stella — .

« Kusanagi. »

L’épée était tombée comme une tornade. L’excès de courant dû au contrecoup de Takemikazuchi couvrait tout son corps. Touka ne pouvait pas bouger un seul muscle à cause des spasmes causés par cette surcharge, alors il était évident qu’elle n’esquivait pas — .

Tout le monde... je suis désolée…, pensa Touka.

La griffe du dragon vêtu de vent avait déchiré la conscience de Touka sans pitié.

***

Partie 2

Après avoir gagné facilement contre le conseil étudiant de l’Académie Hagun, l’un des membres d’Akatsuki, Amane Shinomiya, avait soupiré. Le soleil s’était déjà couché et le ciel était devenu bleu indigo.

« Ouf. L’heure est plus tardive que je ne le pensais, hein ? » déclara Amane.

Tandis que la tronçonneuse qu’elle tenait dans sa main grattait bruyamment sur la terre, Yui Tatara donna son avis honnête d’une voix grave. « Hehehehe. C’est parce que tu étais si paresseux, imbécile. Je l’ai fait et j’en ai fini en un clin d’œil, tu sais. »

« Hahahaha. Quelqu’un qui est entouré d’alliés ne devrait pas se vanter si vite, la “Détourneuse”, » répliqua Rinna

« Ma dame dit : “Vous venez d’être confronté à un ennemi qui est bien plus faible que vous, alors n’ayez pas une grosse tête !”, » déclara Charlotte.

« Hein ? Et si toi et moi, on voyait qui est celle qui correspond à un ennemi contre qui on est forts ? » demanda Tatara.

« Ça a l’air sympa, » répondit Kazamatsuri.

Les lèvres de Kazamatsuri se tordirent dans un sourire félin face à la provocation de Tatara, et elle souleva d’un doigt le patch couvrant son œil droit.

« Je vais te montrer le pouvoir de mon Œil magique crépusculaire ! Ne fais pas semblant de le regretter plus tard ! Ouverture du sceau ! » cria Kazamatsuri.

« … Même si ton œil gauche est tout aussi rouge, » répliqua Tatara.

« Madame, vous avez oublié votre lentille de contact, » déclara Charlotte.

« … W-Wahahaha ! Je n’ai plus de Point de Mana pour aujourd’hui. Tu as de la chance ! » déclara Kazamatsuri.

« Vous jouez à quel jeu ? » Amane, qui ne pouvait pas regarder de telles choses si futiles, soupira avec un visage troublé en demandant ça.

Je vois. Quand Hiraga-san n’est pas là, je dois être le manager de ce duo comique, hein ? pensa-t-il.

« Nous avons encore quelque chose à finir. Nous devons poursuivre Stella-san qui s’est échappée, et aussi Ikki-kun… Pour l’instant, devrions-nous nous séparer ? » demanda Amane.

Amane qui avait reconnu son propre rôle l’avait proposé aux autres. Cependant, Ouma secoua la tête devant cette proposition.

« On n’a pas besoin de faire ça, » répondit Ouma.

« Comment ça, Ouma-san ? » demanda Amane.

« Mon frère et ma sœur se dirigent vers une mort certaine. S’il n’y avait que l’épéiste à un bras, ils pourraient s’en sortir, mais elle est là en ce moment, » répondit Ouma.

Elle — avec ces mots, Amane avait aussi été d’accord.

Leur alma mater, l’Académie Akatsuki, était un endroit discret dans un coin de la région métropolitaine de Tokyo. Ce jour-là, une certaine personne y séjourna par hasard.

« Maintenant que tu le dis, c’est vrai. C’est aujourd’hui que cette personne est logée à l’Académie Akatsuki, » déclara Amane.

« En effet. Ces deux-là n’ont donc pas la moindre chance. Il vaudrait mieux, pour nous tous, de poursuivre la princesse cramoisie, » déclara Ouma.

Bien sûr, Amane était d’accord. Bien qu’elle ne soit pas le genre de personne à participer à leur plan, elle était une personne sentimentale. Si elle leur rendait service, elle les récompenserait probablement avec son épée. Et si elle occupait le terrain, aller à l’Académie Akatsuki maintenant pourrait être considéré comme une course folle.

« Pourtant, tu es vraiment indifférent à ça. N’es-tu pas inquiet ? C’est ton frère, non ? » demanda Amane.

Face à la question d’Amane, Ouma avait craché sa réponse. « Ne sois pas ridicule. C’est quelqu’un que j’ai abandonné il y a longtemps. Je n’ai plus de pitié pour lui depuis longtemps. »

« Ahaha. Ikki-kun n’a vraiment aucune chance avec sa famille, hein ? » répliqua Amane.

« Cesse tes bavardages. Même avec ton engouement et ta sympathie pour ce garçon, Amane, ne t’inquiètes-tu pas non plus ? » demanda Ouma.

« Moi, inquiet ? Hahahaha, pas possible, » Amane rit fort de la réponse d’Ouma qui avait été loin de la vérité.

« Je ne suis pas inquiet pour ça. Au lieu de cela, je suis plutôt ravi… Ikki-kun, tu sais, il devra souffrir de plus en plus. Cela devrait lui faire de plus en plus mal. Son corps devrait sortir d’une crise angoissante et scandaleuse. Parce que quand il vaincra ce genre de désespoir, l’histoire du Pire brillera de mille feux, » répondit Amane.

C’est vrai. C’est pourquoi le désespoir devrait s’aggraver intensément. La vue de lui épuisant toute sa volonté et toussant du sang, mais niant toujours son destin — .

« J’adore voir Ikki-kun comme ça ! C’est pourquoi je veux qu’il ait de plus en plus d’ennuis extrêmes ! » déclara Amane.

« Hehehehe, ton attitude dégoûtante habituelle est de retour, » répliqua Ouma.

« Hmph. Ne dis pas de telles choses cruelles. N’est-ce pas naturel pour un fan de vouloir voir celui qu’il aime être cool ? » demanda Amane.

Et au moment où Amane avait gonflé ses joues d’indignation, il avait remarqué que son terminal étudiant avait reçu un mail. En le vérifiant, c’était celui qui était leur manager, le « Pierrot » Reisen Hiraga. L’essentiel était qu’il avait livré Arisuin à Wallenstein, leur professeur et superviseur, et qu’il se dirigeait maintenant vers eux pour les rejoindre. Il avait envoyé ce courrier, alors…

Comme je le pensais, je n’ai dû assumer ce rôle que temporairement, hein ? pensa Amane.

Reconnaissant de cela, Amane avait communiqué par courrier qu’ils allaient tous courir après Stella, que Touka avait fait fuir.

« Alors, va-t-on attraper la princesse ? » demanda Amane.

Dirigeant le reste d’Akatsuki, il commença la poursuite de Stella et des sœurs Hagure.

***

Partie 3

Au même moment, il n’y avait pas que les étudiants de Hagun et d’Akatsuki qui bougeaient.

« Merde ! Quelle malchance pour l’avion d’avoir des problèmes aujourd’hui ! » s’écria une femme.

Celle qui jurait était une femme vêtue d’un magnifique kimono, Nene Saikyou, conférencière spéciale de l’Académie Hagun, connue sous le nom de Princesse Yaksha.

« En effet, » celle qui était d’accord avec elle courait à ses côtés, la directrice de l’Académie Hagun Kurono Shinguuji, connue sous le nom de l’Horloge Mondiale.

Toutes deux avaient passé la dernière semaine à Osaka, où se tiendrait le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, mais elles venaient d’apprendre l’attaque contre l’Académie Hagun par les professeurs qui y restaient, et maintenant elles essayaient de retourner à Tokyo en toute hâte.

Cependant, le mode de transport le plus rapide entre Osaka et Tokyo, par compagnie aérienne, était suspendu en raison d’un problème avec les pistes.

N’ayant aucun moyen d’y faire face, les deux femmes couraient le long de la voie ferrée de Tokaido Shinkansen en direction de Tokyo. Parce que, si les deux femmes utilisaient leurs capacités, elles pourraient atteindre leur destination plus rapidement en courant qu’en prenant un train à grande vitesse.

« … C’est peut-être arrivé parce que c’était aujourd’hui, » déclara Kurono.

« Ne dis pas ça. Je ne veux pas penser à des choses aussi troublantes, » Saikyou avait fait une tête amère face aux mots de Kurono.

À l’heure actuelle, Kurono et Saikyou ne disposaient pas d’informations adéquates. Ce qu’elles avaient compris, c’est que les représentants de chaque école s’étaient regroupés et avaient attaqué Hagun. Elles ne connaissaient pas le vrai motif derrière tout ça. Cependant, elles l’avaient toutes les deux ressentie. C’était une attaque qui n’avait pas du tout été communiquée dans les bulletins de nouvelles. Et puis les services aériens avaient été suspendus soudainement.

Cette attaque soudaine était très planifiée. C’était la suspicion qu’elles ressentaient.

« En tout cas, une fois que nous y serons, tout deviendra clair. C’est pour cette raison —, » déclara Kurono.

Aussi vite que possible. Face à ces mots, elles mirent encore plus de force dans leurs jambes… À ce moment-là, plus vite qu’une seconde, une rafale soudaine avait frappé leur corps et les avait figées à la moitié du trajet.

— En fait, aucun vent ne soufflait sur elles. La mer était également calme.

Cependant, sur les expressions des deux chevaliers de classe mondiale, des tremblements de consternation évidents se répandaient. Leurs jambes tremblaient et leurs sourcils se plissaient anormalement.

Oui… Ce n’est pas le vent qui avait arrêté leurs jambes. C’était un esprit d’épée aberrant que l’on pouvait sentir de très loin. C’était au point que le sol devant elles devenait flou à leurs yeux, comme si une épée dégainée était pressée contre leur gorge. Les deux femmes étaient toutes les deux des chevalières supérieures, mais elles pouvaient le sentir et cela les paralysa.

— C’est dangereux d’y aller. Face à cet avertissement instinctif, les deux femmes avaient cessé de courir.

« L’esprit de l’épée… à l’instant… ça ne peut pas être…, » déclara Kurono.

« H-Hey hey hey hey. Est-ce une blague ? Nos attaquants ont quelqu’un d’outrageux parmi eux… ! » déclara Saikyou

Les deux chevalières savaient. Cet esprit d’épée inhabituel, il n’y avait qu’une seule personne au monde qui pourrait exercer ce genre de pression.

« L’esprit de l’épée n’a duré qu’un instant. Était-ce pour intimider ? Dépêchons-nous, Nene ! » déclara Kurono.

« Ouais ! » répondit Saikyou.

Le visage pâle, ignorant les efforts nécessaires pour relancer leur corps, elles avaient couru vers Tokyo à toute vitesse.

Cet esprit de l’épée, si elle s’intéresse à quelque chose — alors c’est probablement Kurogane !? pensa Kurono.

Kurono devina ce qui se passait au loin, et pria. Ne soyez pas téméraire, Kurogane ! Il est encore trop tôt pour entrer dans ce domaine !

***

Partie 4

Une pression qui donnait l’impression que le ciel lui tombait dessus soudainement s’était fait sentir.

 

La moto avançait conformément aux informations de navigation de Shizuku depuis un certain temps. Ils étaient sortis des zones urbaines présentant beaucoup de monde, et ils avaient même quitté la route de montagne. L’école principale de l’Académie Akatsuki était située dans un endroit désert. Et dans un tel lieu, la moto était entrée, et c’était à ce moment que c’était arrivé.

Un sentiment soudain d’oppression s’était fait sentir. C’était à un point tel qu’on avait l’impression d’avoir les tripes écrasées, Ikki avait brusquement immobilisé la moto, ses pneus glissant sur le sol.

« O-Onii-sama !? Qu-Que se passe-t-il !? » Face à l’arrêt soudain, Shizuku avait crié en raison de la surprise. Elle n’avait pas compris. En tant que combattante, Shizuku était encore très inexpérimentée.

Mais de l’autre côté, Ikki l’avait parfaitement compris. Il savait qu’en ce moment, il avait mis le pied dans le domaine de quelqu’un de méchant. Par conséquent, face à la question de Shizuku, il n’avait pas de place pour répondre. Ikki avait juste réfréné la peur qui paralysait son corps, et il avait calmé son souffle. Dans sa main droite, il convoqua Intetsu, et leva les yeux vers le ciel.

Il regarda vers le toit du bâtiment principal de l’Académie Akatsuki. À cet endroit remarquablement élevé, il y avait quelque chose d’un blanc éclatant.

Était-ce la lune ? Non. C’était blanc, mais la chose qui brillait faiblement présentait la forme d’une personne.

 

 

C’était la silhouette d’une femme qui ressemblait à une Valkyrie des légendes européennes, tenant des épées dans ses deux mains.

« Une ennemie !? » s’écria Shizuku.

En suivant le regard d’Ikki, Shizuku avait également remarqué la présence. Elle avait immédiatement sauté de la moto, et avait manifesté Yoishigure. Mais — la silhouette en blanc ne montrait aucun intérêt pour Shizuku. Ces beaux yeux fixaient Ikki, et personne d’autre.

Ikki s’en était rendu compte immédiatement… et il avait décidé de la suite des opérations.

« Shizuku. Alice est à l’intérieur de l’école, non ? » demanda Ikki.

« Eh… ah, oui. C’est exact, » répondit Shizuku.

« Dans ce cas, vas-y toute seule. Je serai bien ici tout seul, » déclara Ikki.

« Non, ils nous ont déclaré la guerre. Il n’y a pas besoin de s’en faire pour les duels en tête-à-tête —, » déclara Shizuku.

« Je t’en supplie, Shizuku. Vas-y, » déclara Ikki.

Le ton d’Ikki, qui refusait catégoriquement qu’on le conteste, ne lui permettait pas de se disputer.

« Onii... -sama ? » demanda Shizuku.

Face au ton soudain sinistre de son frère, Shizuku jeta un coup d’œil à son expression… et haleta. Elle avait agi ainsi parce que l’expression d’Ikki était devenue si raide qu’elle ne l’avait jamais vue auparavant.

« Est-ce que c’est… une ennemie si forte… ? » demanda Shizuku.

« … Eh bien, très probablement, » répondit Ikki.

« Alors, c’est une raison de plus pour nous deux —, » s’écria Shizuku.

« Non, » répliqua Ikki.

Face à Shizuku essayait de le convaincre une seconde fois, Ikki secoua la tête.

« Je te l’ai dit, n’est-ce pas ? Je veux suivre tes souhaits, Shizuku et parce que je suis résolu, je suis arrivé jusqu’ici. Si nous n’y parvenons pas, alors cela ne servirait à rien d’aller aussi loin. Si tu ne te dépêches pas d’aller retrouver Alice, tu pourrais ne pas y arriver à temps. Alors laisse-moi m’occuper de cet endroit, » déclara Ikki.

Ikki était têtu jusqu’au bout. Si elle avait combiné tout ce qu’ils avaient dit jusqu’à présent, même Shizuku avait compris la situation. Elle comprenait que c’était comme si Ikki disait ceci.

 

— Si Shizuku restait ici, Ikki ne pourrait pas la protéger.

 

Cette femme en blanc était une ennemie si forte.

« … J’ai compris, » déclara Shizuku.

Faisant cette supposition, Shizuku acquiesça d’un signe de tête. Et — .

« Onii-sama, je t’en prie, occupe-toi de ça, » déclara Shizuku.

Confiant cette situation à son frère, elle entra seule dans l’Académie Akatsuki.

La femme en blanc ne l’avait pas empêchée. Tout comme elle avait fait jusqu’à maintenant, elle n’avait regardé qu’Ikki qui était toujours là.

« Shizuku était invisible en ce qui vous concerne, hein ? » lui demanda Ikki.

« Oui. Parce que le Seigneur Wallenstein est aussi à l’intérieur. D’ailleurs, que je vous détruise tous les deux ici, ou que je vous détruise ici et que je la suive par la suite, cela ne changerait pas grand-chose en termes de temps, » déclara la femme.

Une voix qui résonnait gracieusement comme une chanson secoua la nuit. En réponse, Ikki — .

« Je suppose que c’est facile pour vous, »

— D’une voix gémissante, il murmura ces mots.

… C’est mauvais, ça. Mais étant donné qu’ils se disaient être une école, il est logique qu’ils aient des enseignants, pensa Ikki.

Vu que les étudiants étaient déjà à ce niveau, alors des Rang A n’étaient pas hors de question. Il s’y était déjà résigné.

— Mais comme je le pensais, c’est inattendu, pensa Ikki.

Eh oui. Ikki savait qui était cette Valkyrie vêtue de blanc.

« Ceux qui aspirent à l’art de l’épée connaissent tous votre surnom. Celle portant une robe d’un blanc sacré, et maniant une paire d’épées en forme d’ailes. La plus grande criminelle du monde qui est trop forte pour être arrêtée. Et en même temps… possédant la maîtrise de l’épée la plus extrême de l’humanité. Se tenant au sommet comme le plus grand épéiste du monde. Edelweiss aux ailes jumelles. C’est vous sans aucun doute, n’est-ce pas ? » demanda Ikki.

« Certainement. Il n’y a pas d’erreur, on m’appelle les Ailes Jumelles, » face à la question d’Ikki, la femme répondit par un signe de tête d’affirmation et montra à Ikki une expression quelque peu perplexe.

« Mais je ne comprends pas. Même si vous connaissez mon identité, pourquoi avez-vous sorti votre épée ? Je pense que vous n’êtes pas un épéiste qui ne connaît pas la différence entre vous et l’ennemi contre qui vous croisez vos lames. Mais malgré cela, vous avez un peu peur, mais pas autant que je l’aurais supposé, » répondit Edelweiss.

« … Même si je voulais bluffer pour que vous ne voyiez pas à travers ça, » murmura Ikki.

Ikki, se faisant remarquer sa propre peur, avait laissé échapper un rire sec qui correspondait à ses pensées intérieures.

Honnêtement, Ikki le comprenait aussi.

Ahh, c’est comme elle le dit… En ce moment, je suis téméraire, pensa Ikki.

Il le savait bien. Comme il était un excellent épéiste, il pouvait comprendre à quel point la différence de force était grande entre eux. Il ne pouvait pas gagner en ce moment. Et plus encore, c’était vrai, celle qu’il avait sous les yeux était vraiment la plus forte, et sans conteste la plus puissante du monde. Ce n’était pas comparable à quelque chose comme le sommet des Sept Étoiles. C’était probablement un ennemi auquel Ikki devait faire face après avoir suivi son parcours d’épéiste pendant des années, voire des décennies, d’entraînement constant et infatigable… Sans aucun doute, sur le champ de bataille ici même, il ne pouvait pas se qualifier comme adversaire digne d’elle.

Cette réunion était trop prématurée. Ce ne serait même pas un match possible pour commencer. Les Ailes Jumelles lui disaient cela délibérément pour lui donner une chance de se retirer. Ikki l’avait deviné, et il avait pensé. Cette personne est vraiment gentille !

Elle laisserait sûrement Ikki s’enfuir s’il se retournait et partait tout de suite. C’était vraiment une personne vraiment douce.

Mais, je suis désolé aussi. Je ne peux pas partir, pensa Ikki.

Il avait certainement peur. Face au regard de son adversaire, il sentait tout son corps trembler alors que des sueurs froides glissaient le long de son dos. Ses dents frissonnaient et ses jambes semblaient vouloir céder. C’était la première fois qu’Ikki ressentait ça. Il avait peur de la combattre en ce moment.

Mais, il avait une raison de combattre cette terreur. Il avait une raison de rester ici ! Par conséquent — .

« … C’est surprenant, n’est-ce pas ? » Ikki, le visage le plus fort possible, sourit en lui disant ça. « L’épéiste le plus fort du monde remet en question l’esprit combatif d’un ennemi qui a déjà sorti son épée ? »

Il poussa la pointe de son épée noire de corbeaux vers la femme en blanc, avec une inimitié évidente.

En réponse, la femme en blanc hocha la tête calmement. « — Très certainement. Ces mots sont inutiles. »

Et c’était devenu le déclencheur.

« Si je n’étais pas membre de ce complot, je ne vous en voudrais pas. Cependant, parce que vous êtes venu pour trouver votre ennemi envers qui j’ai une dette, je ne fermerai pas les yeux, » déclara Edelweiss.

Depuis l’imposant bâtiment de l’école, la femme en blanc sauta silencieusement sur le sol. Elle avait fait ça avec une grâce comme si elle avait utilisé des ailes lui permettant de voler pour descendre en piqué. Au moment où elle avait atterri sur le sol, Ikki avait eu peur comme si son propre cœur explosait. Tout son corps, son instinct, son âme. Ils ont tous hurlé.

 

Fuis.

Fuis.

Je t’en supplie, sauve-toi.

Si tu ne le fais pas, tu mourras ici.

 

Mais il avait serré les dents, et avait fait face à cette pression directement. Et puis…

 

 

« Je suis celle qui vient de lointain sommet, celle qui sépare la terre et le ciel avec deux lames. Je m’appelle les Ailes Jumelles Edelweiss. Garçon enfantin, vous apprendrez à quel point ce monde est vaste, »

Et puis, le Pire, Ikki Kurogane, s’était heurté au plus fort épéiste du monde, les Ailes Jumelles Edelweiss.

***

Partie 5

Tandis qu’Ikki et Edelweiss commençaient la bataille, dans une autre direction — .

Arisuin s’était finalement réveillé après avoir été frappé par l’attaque illusoire d’Amane.

Cet endroit… c’est…, pensa-t-il.

Alors qu’il se réveillait lentement, il analysa sa situation.

Dans son champ de vision, il y avait un plafond haut. La source d’éclairage était élevée. D’après le bruit de la circulation de l’air, il était allongé dans une très vaste pièce. Et vu la saison, l’air froid venait-il du sous-sol ?

« Tu t’es réveillé ? » face à la voix, Arisuin avait essayé de se relever, et il avait réalisé.

J’ai les mains et les pieds liés…, s’en rendit compte Arisuin.

Et pas seulement par une simple corde.

Il était bloqué par des fils de magie aussi fins qu’une corde de piano. Cela devait donc être la Veuve Noire de « Pierrot » Reisen Hiraga.

« Idiot. » Face à Arisuin qui se tortillait comme une chenille, l’ombre d’une personne était apparue et avait craché ce mot.

Arisuin leva les yeux vers cette ombre, et vit un visage qui était dans la fleur de l’âge. « Wallenstein… »

Instantanément, le jeune homme — Wallenstein — enfonça l’une de ses bottes dans l’estomac d’Arisuin.

« Guh ! » s’écria Arisuin.

« C’est Wallenstein-sensei, » répliqua Wallenstein.

En ressentant une douleur comme si ses tripes avaient été arrachées, Arisuin s’était réveillé pleinement. Et ainsi, il connaissait avec confiance la situation.

J’ai merdé, hein ? pensa-t-il.

Sa propre trahison était connue d’avance et des contre-mesures avaient été prises.

Mais c’était insondable. Il ne se souvenait pas d’avoir fait quelque chose d’incompétent au point de se trahir.

« … Je me demande, comment saviez-vous que j’allais vous doubler ? » demanda Arisuin.

« Il y avait quelqu’un qui pouvait le dire. C’est tout, » répondit Wallenstein.

« … Je vois, » répliqua Arisuin.

Arisuin avait déjà compris rien qu’avec ces mots. Les Blazers pouvaient faire des choses au-delà du bon sens. S’il y avait un humain qui pourrait faire ça, ce ne serait pas un mystère du tout.

… Ne pas être capable de connaître les détails de nos membres a fini après tout par être un gros problème, pensa Arisuin.

Eh bien, à ce moment-là, il n’y avait rien d’autre à faire que de se lamenter, mais…

« Même moi, je n’en croyais pas mes oreilles quand ce type a donné sa prédiction. Toi, le membre le plus loyal, le plus obéissant… tu nous trahirais…, » déclara Wallenstein.

« … Je suppose que j’étais tenu en très haute estime, » répliqua Arisuin.

« Bien sûr. Celui qui t’a choisi n’était autre que moi. J’espérais que c’était un mensonge. J’espérais que c’était une erreur. Je voulais te faire confiance. Aujourd’hui, jusqu’au dernier moment… J’ai cru en toi. Mais malgré cela…, » le ton de Wallenstein s’était lentement mis à trembler, et soudain, il s’était mis en colère. « Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi !? Pourquoi as-tu trahi mes attentes ? »

« Gah ! Gugh ! » cria Arisuin.

Arisuin avait reçu des coups de pied à maintes reprises alors qu’il était étendu sur le sol de l’arène d’entraînement sous l’Académie Akatsuki.

« Tu aurais dû le savoir ! Tu aurais dû bien assez bien le comprendre ! Cet amour est inutile dans ce monde plein de mensonges ! Je t’ai appris tout ça ! Alors pourquoi as-tu fait la même erreur ? Ne l’as-tu pas jeté ? N’as-tu pas reconnu les mêmes vérités que nous ? » demanda Wallenstein.

« Guggh, argh ! K-Kuh ! » cria Arisuin.

Il avait vu ses os se casser, et plusieurs de ses organes internes s’étaient fait malmener. Arisuin avait craché du sang noir. Mais la violence de Wallenstein n’avait pas pris fin. Avec une colère ardente, Wallenstein continua à frapper Arisuin.

Parce qu’il connaissait le passé d’Arisuin, Wallenstein ne pouvait le comprendre. Pourquoi le prodige qu’il avait personnellement découvert était-il si stupide qu’il en est revenu à nier le pouvoir ?

« Qu’est-ce que tu essaies de faire ? Réponds-moi… ! » Les coups de pied s’étaient arrêtés, et Wallenstein l’avait demandé alors qu’il respirait fortement.

Face à cette question, Arisuin s’était tordu les lèvres en un sanglot tout en répondant avec de l’autodérision. « … Eh bien. C’est ça. C’est ce que je voulais. »

Arisuin s’était mis à réfléchir. Quand il avait perdu Yuuri et les autres, il avait décidé de tout jeter. Pour cette raison, il avait demandé de l’argent à Wallenstein, afin de rompre toute relation avec eux en donnant à la sœur assez d’argent pour subvenir aux besoins de ses petites sœurs et ses petits frères jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes.

Mais quand il lui avait remis cet argent, il avait parlé à la sœur de l’anéantissement de ce gang. Il avait dit qu’il s’était vendu comme tueur professionnel. À ce moment-là, la sœur s’était rendue dans la remise derrière l’église et avait sorti la bouteille d’alcool vert. Et avec les larmes qui coulaient, elle avait dit ceci.

 

« Prends ça avec toi. C’est quelque chose dont tu auras besoin tel que tu es maintenant. Et l’un de ces jours, souviens-toi, s’il te plaît. Je parle de quand toi et Yuuri avez juré d’être nobles, après avoir bu de l’alcool — . »

 

Il n’avait pas l’intention de s’accrocher à la chose. C’était les restes de son rêve avec Yuuri, d’aimer et de protéger les autres même s’ils n’avaient pas grandi en étant aimés et protégés par d’autres personnes. Il ne voulait même pas y penser. Il voulait tout gâcher et partir avec Wallenstein, afin de tout haïr dans le monde.

« Mais à la fin, je n’ai pas pu le mettre de côté, » déclara Arisuin à la fin de sa réflexion.

Peu importe à quel point il avait abandonné son bon sens, peu importe à quel point il s’était dégradé en tant que tueur à gages, il n’arrivait pas à se résoudre à se défaire de cette bouteille.

Et en ne la lâchant pas, il avait rencontré quelqu’un, une fille, pour qu’il voulût tout parier à nouveau pour protéger.

« J’ai rencontré Shizuku, et je me suis finalement souvenu, de quel genre d’adulte je voulais être. Le désir que j’aie moi-même essayé de fuir, de me rebeller, de tout jeter…, » déclara Arisuin.

C’est pourquoi Arisuin l’avait décidé. Même si Shizuku le connaissait vraiment et ne l’appelait plus jamais sa sœur aînée, il se souviendrait de son véritable désir et protégerait tout ce qu’elle avait ! Par conséquent — .

« Je protégerai les espoirs de cette fille ! Je ne vous laisserai pas faire ce que vous voulez ! » cria Arisuin.

À ce moment, Arisuin détacha les sangles qui l’attachaient et bondit. Ce genre de liens ne pouvait pas bloquer un assassin de la trempe d’Arisuin. Et il convoqua immédiatement l’Ermite des Ténèbres, visant l’ombre de Wallenstein.

« Quel gâchis ! » s’écria Wallenstein.

À l’instant où il tente de frapper, le coup de pied de Wallenstein pénétra à nouveau le plexus solaire d’Arisuin. C’était une contre-attaque si rapide qu’il semblait avoir une connaissance préalable du mouvement d’Arisuin. En réalité, Wallenstein le savait. L’Assassin Noir ne serait pas retenu avec obéissance comme ça et parce qu’il le savait, il a pu faire le premier pas.

« G-Gah… ! » cria Arisuin.

L’Ermite des Ténèbres glissa de la main d’Arisuin, et il tomba de nouveau sur le sol. Et en regardant de haut son élève qui s’évanouissait en raison de l’agonie parce qu’il n’arrivait pas à respirer à cause du coup porté au diaphragme…

« Maintenant, je comprends parfaitement ta bêtise… Bref, tu as développé de la sympathie pour cette fille, non ? » demanda Wallenstein.

— Wallenstein… avait souri avec un sourire sadique qui donna des frissons à Arisuin.

« Dans ce cas, c’est le moment idéal, » il avait dit ceci.

« Hein ? » s’exclama Arisuin.

C’est le moment idéal. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Au moment où Arisuin était sur le point de demander…

Ils étaient dans l’arène d’entraînement souterraine. Une partie de son plafond s’était effondrée lors d’un accident. Au même moment, une énorme masse d’eau tombait du trou vers l’arène d’entraînement. De plus, une masse d’eau sphérique non perturbée était également descendue. Au milieu de tout ça.

« Sh-Shizuku… !? » s’écria Arisuin.

— Une petite fille aux cheveux argentés était présente.

C’était la « Lorelei », Shizuku Kurogane.

***

Partie 6

« Je t’ai enfin trouvée, Alice, » déclara Shizuku.

Du haut plafond, Shizuku descendit tout en étant entourée dans une masse d’eau. Dès qu’il vit sa silhouette, l’expression d’Arisuin avait pâli à un point qu’elle n’avait jamais atteint jusqu’alors.

« Pourquoi es-tu venue ici ? Je t’ai dit de m’abandonner, non ? » demanda Arisuin.

« Oui, je t’ai entendue, » répondit Shizuku.

« Si c’est le cas, alors…, » commença Arisuin.

« Mais je ne me souviens pas l’avoir accepté, » répliqua Shizuku.

« Qu...! » Face à cette réplique, Arisuin était resté sans voix. Il ne se souvenait certainement pas qu’elle soit d’accord, mais — .

Pourquoi… ? Se demanda Arisuin.

« Shizuku, je suis une meurtrière, tu t’en rends compte, non ? Je t’ai toujours trompée, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

L’esprit d’Arisuin était revenu sur les lieux de ce jour-là. Les visages effrayés de ses petits frères et sœurs qui la voyaient couverte de sang. C’était un meurtrier que personne ne devrait regarder. Il ne méritait pas l’aide de Shizuku.

« Alors pourquoi… ? » demanda Arisuin avec une expression angoissée.

À cette question, Shizuku avait simplement répondu — .

 

« Qu’est-ce qu’il y a avec tout ça ? Tu es précieuse pour moi, donc ça n’a pas d’importance. »

 

Sans détour, sans peur, sans dédain — sans aucun changement par rapport à avant qu’elle ne connaisse la vraie nature d’Arisuin, elle la regarda et lui répondit avec de l’affection remplissant ses yeux verts.

« Quels que soient tes secrets, Alice. Quelle que soit la culpabilité que tu portes du passé. En ce qui me concerne, tu es élégante, cool, très apaisante quand tu es avec moi. Tu es bonne quand il faut me coiffer et me maquiller. Tu es toujours là pour écouter sérieusement mes problèmes. Tu me remontes le moral quand je suis inquiète… tu te bats à mes côtés et à côté de ceux qui comptent pour moi. Tu es mon amie la plus précieuse. C’est tout ce que tu es. Comment pourrais-je abandonner ma gentille grande sœur ? Comment aurais-je pu faire ça ? » demanda Shizuku.

« Shizu... ku...., » murmura Arisuin.

« Ne pense pas que tu me chéris et c’est tout. Je te chéris moi aussi. Comparés à ces gars, est-ce qu’ils ressentent quelque chose comme ça ? » demanda Shizuku.

Face à la détermination inébranlable de Shizuku, Arisuin n’avait rien à dire. Les sentiments qu’elle ressentait dans sa poitrine étaient trop grands pour qu’elle puisse les exprimer avec des mots. Elle pensait qu’elle le détesterait. Elle pensait qu’elle finirait par le regarder avec les mêmes yeux que ses petites sœurs.

Malgré cela, Shizuku n’avait pas changé et continuait à l’adorer. Cette réalité avait ramené de forts sentiments dans le cœur d’Arisuin. Il ne l’avait pas espéré, il pensait qu’il ne pouvait pas le souhaiter, pas le moindre désir.

Shizuku, je…, pensa Arisuin.

 

« Assez parlé, » déclara Wallenstein.

 

Mais à ce moment-là, Wallenstein frappa le dos d’Arisuin avec son talon.

« Gah ! » cria Arisuin.

L’impact s’était enfoncé dans ses organes par le dos et Arisuin avait failli s’évanouir de douleur. Toussant violemment, il recroquevilla son corps.

Puri, regardant son élève avec les yeux froids, Wallenstein — .

« Tu peux rester allongé là, et contempler la récompense d’un traître. »

— Fit apparaître une longue épée dans sa main droite. Il se tourna lentement vers Shizuku, et se mit à marcher.

Arisuin pouvait déjà comprendre ce qu’il voulait dire par « le moment parfait ». Il sentait son intention meurtrière. Il tuerait Shizuku devant les yeux d’Arisuin.

« A-Arrêtez… *toux* » cria Arisuin.

Comme pour le retenir, le diaphragme d’Arisuin ne l’avait pas laissé faire les mots. Il ne pouvait donc que prier. Va-t’en, Shizuku… !

Ils n’étaient pas professeurs et étudiants juste pour le spectacle. Arisuin le savait. La force de Wallenstein était telle qu’on l’appelait « maître épéiste » alors qu’il n’avait qu’un seul bras.

Il était le Blazer connu sous le nom de l’épéiste à un bras dont aucun individu n’avait pu rivaliser en attaque et en défense pendant la bataille.

Tes pouvoirs de l’eau ne feront rien contre cet homme ! Dépêche-toi et cours ! pensa Arisuin.

Mais ses supplications frénétiques ne l’atteignirent pas. Non, il lui était parvenu, mais elle ne l’avait pas écoutée, parce que Shizuku s’était déjà préparée au pire en venant ici.

Ne montrant aucune intention de fuir, elle lança une remarque à l’approche de Wallenstein. « D’après ce que je vois, vous êtes le patron de mon frère aîné et des autres, non ? »

« Je suis Wallenstein, de la Rébellion, » répondit l’autre.

« Votre nom ne m’intéresse pas. Rendez-moi Alice. C’est tout ce qui m’importe, » répondit Shizuku.

« Crois-tu que je vais le faire ? » demanda Wallenstein.

« Non. Mais j’ai pensé que je demanderais quand même. Parce qu’après tout, » déclara Shizuku.

 

« Ne devrais-je pas avoir une excuse pour vous tuer ? » demanda Shizuku.

 

Déclarant cela, Shizuku agita Yoishigure comme un bâton de chef d’orchestre depuis l’intérieur de sa sphère d’eau. En accord avec son mouvement, la masse d’eau qui l’entourait avait pris la forme d’énormes fouets. De l’extrémité des nombreux fouets, l’eau s’était mise à geler.

Elles prirent la forme d’un marteau couvert d’épines, et le marteau de glace tomba sur Wallenstein.

***

Partie 7

Le marteau de glace frappa violemment et sans pitié, brisant le sol de l’arène d’entraînement avec un nuage de poussière et un grondement tonnant. Cependant — .

« Quelle bonne disposition, petite fille ! » s’exclama Wallenstein.

Le marteau glacé était tombé légèrement sur le côté de Wallenstein. Wallenstein n’était pas blessé et se dirigeait lentement vers Shizuku.

Si le marteau avait frappé, un humain aurait été mis en pièces. Quels que soient les mots utilisés par Shizuku, elle devait aussi hésiter, non ?

— Non. Shizuku n’était pas comme ça. Dans le groupe d’Ikki, elle était sans conteste la plus impitoyable. Shizuku était sûrement sérieuse. En ce moment, elle voulait écraser Wallenstein à coups de marteau de glace.

Malgré cela, le marteau de glace avait manqué sa cible.

Que s’est-il passé ? Se demanda Shizuku.

Ce n’est pas que Wallenstein avait bougé. Cependant, il était difficile de penser que celle qui avait le contrôle magique au plus haut niveau de l’humanité avait manqué sa cible. Une certaine capacité avait dû être utilisée pour influencer cela. Shizuku pensait aussi loin, et — .

… Eh bien, peu importe, pensa Shizuku.

Elle ne savait pas quel tour il avait utilisé, mais —

« Toudo Heigen, » annonça Shizuku.

Il serait préférable d’utiliser des projectiles en un nombre excessif et d’éviter tout contact physique avec son adversaire. Shizuku pensait cela, et avait d’abord gelé le champ de bataille pour le priver de ses pieds. Cela réduirait considérablement l’agilité de l’adversaire, et plus encore — .

« Keppu San’u [1]»

En coupant l’énorme masse d’eau, elle lui avait fait prendre la forme de pointes tel un hérisson.

« Volée de tirs, » déclara Shizuku.

Les épines d’eau avaient été tirées dans toutes les directions sans aucune tentative de visée. En une seconde, des milliers de projectiles à haute pression avaient traversé tout le champ de bataille, coupant le béton.

C’était une quantité d’eau incomparablement plus grande que celle qu’elle avait utilisée dans la lutte contre Raikiri il y a quelque temps. Mais ce n’était pas étonnant. Raikiri avait utilisé la foudre. Pour que Shizuku, qui utilisait de l’eau, puisse lutter contre cela, elle devait rendre toute son eau pure afin de s’isoler de l’électricité. De ce fait, la quantité d’eau qu’elle pouvait utiliser en même temps était limitée.

Cependant, à l’heure actuelle, il n’y avait pas de limite semblable. La quantité d’eau que Shizuku pouvait utiliser était plusieurs centaines de fois plus grande que lors du combat contre Raikiri. Le sol de l’arène d’entraînement souterraine de l’Académie Akatsuki, les murs, le plafond — chaque recoin, chaque recoin, avait été rempli de trous !

C’était sûrement une explosion magistrale de projectiles qui étaient tombés comme de la grêle. Dans l’espace clos de cette arène souterraine, il n’y avait pas d’endroit pour s’échapper. Wallenstein aurait dû aussi se faire tremper le corps par ce barrage.

Comme Shizuku l’avait prévu, les projectiles de Keppu San'u avaient directement touché Wallenstein.

Mais… même si… c’était vrai.

Wallenstein ne s’était pas arrêté. Sans parler d’un corps transformé en viande hachée, cela n’avait même pas perturbé son allure calme. En effet, il marchait calmement sur le sol gelé.

Qu’est-ce que c’est que ça ? Toudo Heigen et Keppu San'u ne font rien du tout !? Se demanda-t-elle.

Au milieu des environs qui s’étaient transformés sans exception en décombres, dispersant de la poussière et de la brume, Wallenstein n’avait subi aucun dommage. Au contraire, on ne voyait même pas une goutte d’eau sur ses vêtements.

Qu’est-ce que c’est ? Shizuku était vraiment perplexe. Et face à une Shizuku perplexe, Wallenstein avait fait un petit rire.

« Comme c’est regrettable ! Si je n’avais aucune rancune contre toi, je trouverais cela très favorable. C’est aussi le caprice du destin, » déclara Wallenstein.

Avec désinvolture, à dix mètres de distance l’un de l’autre, il avait pris position avec son énorme épée dans sa main gauche reposant sur son épaule. À l’instant où elle avait vu cette pose, tout le corps de Shizuku avait tremblé. Il n’y avait pas eu d’erreur. Elle pouvait instinctivement sentir que cette position venait de la véritable technique mortelle de Wallenstein, l’« épéiste à un bras ».

Quelque chose va arriver ! pensa Shizuku.

Shizuku avait immédiatement mis fin à la pluie des projectiles de Keppu San'u, et s’était protégée avec la masse d’eau gelée. Avec une couche de glace qui avait une excellente résistance protectrice, elle avait formé un mur de château. Avec ce qu’on devrait appeler une forteresse, elle avait préparé une défense avec une parfaite disponibilité — .

 

« Shizuku, cela ne te protégera pas contre ça ! »

 

À ce moment-là.

« Bergschneiden [2], » annonça Wallenstein.

Tout ce qui protégeait son corps avait été facilement coupé.

Notes

  • 1 Pluie hideuse de sang et de vent
  • 2 C’est de l’allemand. Cela signifie « Coupage de montagne ».

***

Partie 8

Le plus fort épéiste du monde, Edelweiss. Celui qui faisait face, « Le Pire », Ikki Kurogane, avait immédiatement — .

« Ooooohhh! »

— émit une aura bleue déchaînée qui s’enroulait autour de son corps, activant l’Art Noble Ittou Shura.

Cela s’était fait plus rapide que la rencontre entre deux lames. Pourquoi avait-il utilisé cette technique avec une durée strictement limitée d’une minute dès le début ? C’était évident — s’il ne l’avait pas fait, il ne serait pas du tout capable de se battre.

Ce n’était rien d’autre que la propre perspicacité d’Ikki, reconnaissant la différence entre leur pouvoir.

Une minute. C’était la limite du temps pendant lequel il pouvait égaler le plus fort du monde.

Et ce jugement était correct. Edelweiss avait attaqué avec du vent qui s’enroulait autour d’elle. Dès le début, Ikki était convaincu qu’il n’avait pas commis d’erreur dans son jugement au sujet de son adversaire. Dès qu’Edelweiss avait frappé avec ses deux épées, ses yeux avaient perdu de vue l’attaque. Dans la confusion, il avait envoyé son corps vers l’arrière.

À cet instant, l’air où se trouvait le nez d’Ikki avait été fendu. Quelque chose d’invisible et d’absurde était passé devant ses yeux, lui touchant presque le nez. Face à l’odeur de quelque chose qui brûlait, Ikki avait compris ce que c’était. La chose invisible qui avait volé à proximité avait été une attaque — les deux épées d’Edelweiss.

Je ne peux pas… voir ses attaques ! pensa Ikki.

Parce que c’était beaucoup trop rapide, beaucoup trop tranchant, il ne pouvait même pas voir les images laissées par les deux lames d’un blanc pur à l’œil nu. Ce qui venait à peine d’être perçu était une lueur d’incandescence dans l’air produite par les lames d’épée qui le traversaient à une vitesse extraordinaire.

Quel tempérament… ! Si je perds ma concentration un instant, ma tête va voler… ! pensa Ikki.

À ce moment, Ikki abandonna toute idée de se battre par ruse. C’était comme si littéralement, son souffle avait été aspiré.

Pour faire face aux attaques que pouvaient faire les deux épées d’Edelweiss qui dessinait un éclair, il rassembla tout son calme. Parmi les techniques qu’il connaissait, la technique invisible qui se vantait d’être si rapide qu’elle était invisible pouvait lui être utile. Avec la septième épée secrète Raikou, qui utilisait le pouvoir d’Ittou Shura qui était enroulé autour de son corps, il avait rencontré l’attaque qui approchait de lui.

Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois — l’acier invisible frappa, donnant naissance à des éclairs blancs dans la nuit noire. Dix collisions en tout se firent. Contre la série invisible d’attaques qu’Edelweiss envoyait avec peu de temps entre elles, Ikki avait retracé leurs mouvements par son regard, se défendant à peine.

Mais dès le début, l’expression d’Ikki pendant qu’il endurait ceci avait montré l’étonnement évident.

F-Fantastique… ! pensa-t-il.

Le fait de recevoir ces frappes avait engourdi ses épaules des deux bras. Ce n’était pas seulement la vitesse, mais aussi une force farfelue et absurde qui était présente dedans. Bien qu’ils n’aient été envoyés que d’une seule main, chacun était bien au-delà de la puissance de Raikou d’Ikki !

Pourquoi ? Ikki avait compris instantanément la raison.

« Kuh ! » s’écria Ikki.

Ikki riposta encore une fois avec Raikou contre l’attaque d’Edelweiss qui approchait. Au milieu de du croisement de l’acier qui avait produit des étincelles, Ikki était sûr d’avoir bien compris.

C’est la raison… ! Les actions de cette personne ne font aucun bruit ! pensa Ikki.

Ses pas, ses frappes, tout ce qu’elle faisait étaient complètement silencieux.

Les sons étaient des vagues nées d’impacts contre l’atmosphère provoquant des oscillations. En d’autres termes, on pourrait l’appeler la dispersion de la force physique. Donc, si l’on était capable de contrôler complètement l’énergie de ses actions, et de ne pas permettre qu’elles soient consommées inutilement, que se passerait-il ? En rendant toutes les actions silencieuses, on pouvait se montrer rapide et sur l’offensive à près de cent pour cent de son potentiel.

Une telle chose n’était pas la technique d’un être humain, mais — sans aucun doute, c’était possible pour l’humaine sous les yeux d’Ikki. Ikki l’avait compris et il frissonna lorsqu’il avala la salive qui s’accumulait dans sa bouche.

C’est… le plus fort épéiste du monde… ! pensa-t-il.

Elle était dans une approche offensive. Dans l’art de l’épée, dans toutes ces choses, elle était au-delà de toute comparaison. Il n’y avait aucune chance d’obtenir un avantage.

— Cependant.

Même si c’est vrai, je ne peux pas juste défendre ! pensa Ikki.

Alors qu’il se défendait à peine contre les attaques imprévisibles qui arrivaient sans fin, Ikki l’avait compris.

Raikou est à peine suffisant ! Je ne peux pas l’égaler en vitesse ou en puissance d’attaque ! Si je prends ça directement, je serai coupé en cinq secondes ! pensa Ikki.

Pour cette raison, il devait passer à une autre façon d’attaquer. L’attaque était la meilleure défense. Il n’avait pas cru ces mots tels quels, mais la vérité était trop unilatérale. Même si une attaque ne touchait pas ou n’atteignait pas l’adversaire, si elle brisait sa posture, cela aurait un sens.

Ikki avait donc pris sa décision. Il devait affronter le plus fort épéiste du monde — en l’attaquant. Il n’allait pas être avare. Contre cet adversaire, il ne pouvait pas se le permettre.

Avec tout ce que j’ai… ! pensa Ikki.

Immédiatement, Ikki avait mis sa décision en action. Face à l’attaque à grande vitesse envoyée par les deux épées d’Edelweiss, Ikki avait aussitôt reculé d’un pas comme s’il s’éloignait d’elle.

Edelweiss avait aussitôt bondi, le poursuivant avec ses épées tenues comme une croix. Elle les tenait à la fois comme une défense et une attaque tranchante et c’était une position qui ne montrait aucune ouverture. L’adversaire qu’il affrontait poursuivait, mais en même temps, c’était aussi la meilleure situation pour lui — exactement comme Ikki l’avait prédit.

Et voilà, j’y vais ! pensa Ikki.

Contre une Edelweiss d’un blanc pur, Ikki s’était élancé. Et en utilisant un unique pas, il avait créé une image postérieure en changeant soudainement la vitesse de son corps à mesure qu’il avançait — .

Il avait décidé d’utiliser la quatrième épée secrète, Shinkirou.

Edelweiss s’était attaqué à l’image laissée là qui avait été créée par le jeu de jambes illusoire. Ses deux épées s’y étaient rapprochées simultanément des deux côtés en croix. Mais comme ce n’était rien de plus qu’une image secondaire, les lames ne coupèrent que de l’air. En conséquence — .

Sa poitrine est vulnérable ! pensa Ikki.

Visant cela, Ikki prépara Intetsu et se précipita vers elle — .

Mais soudain, Ikki avait poussé son corps hors de la trajectoire de charge en panique. À ce moment, une frappe invisible traversa l’espace où aurait dû se trouver le cou d’Ikki.

Ce n’est pas bon ! Son épée se déplace plus vite que je ne peux le faire ! Je ne peux pas la finir comme ça ! pensa Ikki.

S’il s’était tenu à sa portée, il aurait été décapité à l’instant.

Mais est-ce quelque chose que je vais abandonner après avoir essayé une ou deux fois !? pensa Ikki.

S’il n’était pas assez bon en vitesse, Ikki devait attaquer une deuxième fois, changeant de pouvoir. Alors qu’il tordait le haut du corps contre le bas du corps tel un ressort, il avait mis tout son poids et sa force physique et les avait concentrés en une seule charge fulgurante. C’était la technique la plus forte du Pire.

La première épée secrète — Saigeki.

C’était la capacité avec la plus haute capacité offensive d’Ikki qui avait même fait un trou dans une poupée géante. La charge et son pouvoir de pénétration étaient sans égal. Même quelqu’un comme Edelweiss n’aurait pas d’autre réponse que de fuir — quelle naïveté de penser cela.

« Quoi… ! » s’exclama Ikki.

L’instant d’après, la charge de Saigeki perdit de la puissance et n’avança plus.

Pourquoi ? — La raison était Edelweiss, face à Intetsu infusée avec la force de Saigeki qui se précipitait vers elle, avait arrêté Saigeki en le bloquant avec ses propres épées. Au niveau de la pointe de son épée, qui n’était pas plus large qu’une aiguille, ses lames s’étaient parfaitement rencontrées, contrant la plus grande capacité offensive d’Ikki. — C’était vraiment incroyable.

« Argh… ! » s’écria Ikki.

Et juste ainsi, c’était un acte qui montrait la vraie différence entre les deux épéistes, et une grande agitation avait grandi dans la poitrine d’Ikki.

Et Edelweiss n’avait pas manqué cette agitation. Elle avait utilisé le temps dans la réaction d’Ikki qui était devenue juste un peu réduite — .

« Wôw ! »

L’attaque d’Edelweiss avait enfin déchiré la peau d’Ikki. Ce qui était déchiré, c’était son front. Pour empirer les choses, le sang qui avait jailli de là avait coulé dans les yeux d’Ikki.

Ma vision ! pensa Ikki.

Bien sûr, Edelweiss n’avait pas laissé passer cette vulnérabilité fatale. Ce qu’elle avait déclenché après ça, c’était l’attaque instantanée en forme de croix qu’elle avait montrée au début. L’épée poursuivante, avec son coup rapide, brûlait l’air blanc — .

« Haaaaaaa ! »

Mais tout cela était une interaction qu’Ikki Kurogane avait prévue. Il avait repoussé les attaques croisées. Mais du côté d’Ikki qui avait vu la vision de ses deux yeux volés, il n’y avait pas le moindre soupçon d’agitation en lui.

Comment ? Tout cela, c’était déjà des choses qu’il n’avait pas besoin de voir !

Je ne peux pas voir les frappes, mais je peux voir à travers les muscles qui bougent son corps ! pensa Ikki.

Le souffle d’Edelweiss. L’art de l’épée. Le tempo. Le jeu de jambes — .

C’était l’incomparable capacité de perspicacité, mettant à nu l’essence des habitudes de l’adversaire grâce à l’information qu’il obtenait de l’adversaire pendant le combat.

La Vision Parfaite — en utilisant l’atout qu’il possédait en plus de la technique à l’épée, le Pire avait vu à travers la technique d’Edelweiss elle-même. Il n’avait donc plus besoin de vision. Parce que même sans quelque chose comme la vision, il pouvait prédire deux ou trois coups sur son ennemi !

« Tu t’en sors très bien, » déclara Edelweiss.

Même la plus forte du monde avait révélé une voix d’admiration devant la sensibilité d’Ikki qui s’approchait de l’œil mystique de l’esprit.

Cependant, les attaques de ses épées n’avaient pas ralenti. De face, elle avait attaqué avec l’avantage absolu qu’offrait son style à deux épées. C’était un assaut continu. Elle avait compris que ses propres muscles maniant l’épée avaient été perçus, mais que la différence qui existait entre eux ne serait pas surmontée simplement par quelque chose comme la prévoyance.

Dans ce cas, il n’y avait pas besoin de ruse. Il suffisait d’aller de l’avant avec la vitesse et la puissance.

— C’était un jugement tout à fait approprié. En l’occurrence, elle avait immédiatement mis l’accent sur l’attaque. Encore une fois, Ikki était confiant à ce sujet. Pour cette raison — .

Le combat sera décidé ici — ! pensa Ikki.

Ce n’était qu’une chose, mais il y avait un moyen de changer le cours de la situation. Tout en gérant l’attaque silencieuse et sans ombre avec seulement de la prévoyance, il l’envisagea. Edelweiss ne s’était pas repliée une seule fois au cours de ce combat. Elle s’était défendue en avançant, mais elle n’avait jamais cherché à s’échapper. Pourquoi ? C’était simple. Elle n’en avait pas besoin. Il n’y avait pas besoin d’esquiver. Le temps libre pour se défendre tout en attaquant était plus que suffisant. L’épée d’Ikki n’était rien d’autre qu’une seule lame, qu’Edelweiss avait balayée de son côté. S’il considérait la différence entre eux, c’était certain. C’est pourquoi Edelweiss n’avait pas choisi de se dérober.

Alors dans ce cas —, Pensa Ikki.

Sur ce point, il y avait un moyen pour lui de survivre. Parce que c’était certain, c’était la seule chose qui était facile à lire !

C’est le seul point où je peux perturber son rythme ! pensa Ikki.

Et la dernière attaque d’Ikki s’était faite. En frappant une lame d’un blanc pur avec juste un peu de force, il retarda le retour de l’épée. Une attaque poussée dans cette brèche pourrait mettre un terme à tout cela.

La lame d’Intetsu avait à peine gratté le sol — non, en grattant le sol, elle s’était dirigée vers Edelweiss.

La frappe était large, comme un coup de vent violent. Cependant, elle n’atteindrait probablement pas Edelweiss. Si l’épée d’Ikki était comme un coup de vent, celle d’Edelweiss était comme un éclair. Sans aucun doute, elle bloquerait.

Cependant ―, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, parce que cette technique était intentionnellement tel qu’il y avait un sens à ce qu’elle soit bloquée. À l’instant où l’adversaire se défendait contre Intetsu, de ses pieds jusqu’à ses doigts, tous ses muscles travaillèrent ensemble, fléchissant pour projeter une onde de choc.

Le corps humain était principalement constitué de chair et rempli d’eau. Il était donc vulnérable aux vibrations. Si une légère ondulation se produisait sur un corps humain vulnérable aux vibrations, l’intérieur de ce corps serait perturbé. Par exemple, il y avait un type de coup pénétrant dans les arts martiaux chinois qui utilisait ce principe.

En d’autres termes, l’attaque d’Ikki avait été une attaque pénétrant en utilisant un bord. Il contournerait l’armure et frapperait les organes internes. S’il était bloqué avec des épées, il frapperait les deux bras. Cela arrivait dans le corps humain par la vibration de la lame de l’épée, c’était un coup toxique qui pouvait perturber.

 

La sixième épée secrète — Dokuga no Tachi [1].

 

Il l’avait fait en tenant compte de la différence dans leur force, et en s’assurant qu’elle ne s’échapperait pas. On pourrait dire qu’Ikki s’était vraiment assuré de la différence entre ses mouvements et ceux d’Edelweiss.

Cependant, l’épée secrète ne serait efficace que dans le cas où l’adversaire bloquerait avec force. Et comme Ikki l’avait prévu, Edelweiss n’avait aucun doute — et avait bloqué la longue épée venimeuse avec sa lame d’un blanc pur !

Même si elle était la plus forte du monde, Edelweiss était toujours humaine. Au niveau de la structure d’un corps humain, elle n’était pas différente d’Ikki. Dans ce cas, elle n’avait aucun moyen d’échapper à ce poison !

Ikki avait visé l’épée nue d’Edelweiss, y avait enfoncé l’onde de choc née de ses muscles travaillant ensemble.

 

À cet instant, le sang avait jailli de tout le corps d’Ikki.

 

« Eh ? » s’exclama Ikki.

Des muscles avaient éclaté à travers sa peau sur tout son corps, et du sang s’était répandu tout autour de lui

Pourquoi ? La raison en était quelque chose qu’Ikki avait instantanément réalisé. C’était simple. Edelweiss avait fait exactement ce qu’Ikki était sur le point de faire — mais avec une vitesse et une puissance destructrice d’un ordre de grandeur supérieur.

En conséquence, l’onde de choc qu’Ikki lançait à Edelweiss avait été complètement éteinte, et les ondes qui restaient avaient au contraire détruit le corps d’Ikki.

Ikki avait l’intention de voir à travers l’épée d’Edelweiss. Mais tout cela n’était qu’une illusion. Tout ce qu’il avait vu, c’est ce qu’Edelweiss voulait montrer. Tout était dans la paume de sa main depuis le début.

Cette réalité avait fait trembler de peur le corps d’Ikki.

Jusqu’à… ce point… ? pensa Ikki.

 

Épuisant toutes ses forces, pariant sur toutes ses techniques, utilisant les meilleures tactiques qu’il pouvait imaginer — il ne pouvait même pas la toucher.

 

Le sommet du monde… est-il si haut… si loin… !? pensa Ikki.

Devant une telle force que sa propre échelle ne pouvait pas mesurer, Ikki ressentait la terreur.

Et l’instant d’après, la fin arriva. Contre Ikki qui avait perdu toutes ses méthodes d’attaque, Edelweiss avait déplacé l’épée dans sa main droite — la lame blanche avait volé d’une manière invisible, avait percé la lame d’Intetsu, et avait tranché en Ikki.

« Ah ! » cria Ikki.

De ce coup, la blessure qu’Ikki reçut n’était pas profonde. Cependant, parce que le Dispositif s’était cristallisé à partir de sa propre âme avait été brisé, la conscience et le corps d’Ikki s’étaient effondrés.

Edelweiss n’avait pas donné le coup de grâce. Elle avait compris qu’il n’en avait pas besoin. Après avoir mis fin au combat, elle détourna son regard d’Ikki ―.

 

« UuuaaaAAAAAAA!! »

 

Mais au moment où le corps d’Ikki aurait touché le sol, incroyablement, Ikki avait rassemblé autant de force qu’il le pouvait, et avait refusé sa fin. Il avait attrapé un morceau d’Intetsu qui volait dans les airs — .

« Aaaaaahhhh ! » cria Ikki.

Il avait encore frappé Edelweiss.

Ce bord cassé avait été facilement bloqué par la lame d’un blanc pur.

« … Vous voulez toujours continuer ? » demanda Edelweiss.

L’action d’Ikki avait fait vaciller un peu le cœur d’Edelweiss. Elle demanda au chevalier qui respirait maintenant lourdement, tout en saisissant l’éclat brisé de son âme cristallisée.

« Il est évident qu’avec la différence de nos forces, vous ne pouvez même pas espérer gagner par hasard, » déclara Edelweiss. « L’épée formée de votre âme est brisée, votre conscience s’évanouit. Votre corps ne peut plus se battre. Malgré cela, pourquoi me gênez-vous ? Je n’ai aucun désir de blesser les enfants de façon déraisonnable. Depuis le début, je n’avais pas l’intention de vous tuer, vous ou votre sœur. Comparé à me garder ici, vous mettez votre petite sœur en danger. Le Seigneur Wallenstein n’est pas du genre à avoir pitié des enfants, je le crains. ... Ne le savez-vous pas aussi ? »

Face à cette question, Ikki hocha la tête en respirant fortement.

« Oui… Je sais… Vous êtes quelqu’un de gentil, » répondit Ikki.

« Si c’est le cas, alors pourquoi ? » demanda Edelweiss.

« … Parce que Shizuku ne veut pas ça, » répondit Ikki.

Ikki se tenait éveillé par la pure volonté. Il fixa Edelweiss à travers ses yeux brouillés et répondit qu’il ne s’était pas encore rendu. « Si je vous laisse partir, Shizuku sera peut-être sauvée, mais Alice ne le sera pas ! »

« Ce garçon est un criminel, un membre du monde souterrain de la société. Un tel destin est inévitable, » répondit Edelweiss.

« Peut-être que oui, mais Shizuku ne veut pas ça. Elle est venue ici parce qu’elle ne veut pas ça ! Et j’ai promis de suivre ce que Shizuku voulait ! » déclara Ikki.

Par conséquent — .

« Même si je meurs, je ne me rendrai pas ici ! » déclara Ikki.

Face à cette réponse, le visage noble d’Edelweiss se transforma en confusion.

« Même si vous mourrez ? Ne tenez-vous pas votre vie si bon marché, n’est-ce pas ? En remuant le couteau dans la plaie, je sais combien l’ambition et la nostalgie sont fortes à l’intérieur de vous. Vous aussi, vous avez un rêve. Vous aussi, vous avez quelqu’un d’important. Malgré cela, ça ne vous dérange pas de perdre la vie ici ? » demanda Edelweiss.

Face à la question perplexe, Ikki répondit avec un sourire faible. « C’est… la première fois. »

« La première fois ? » demanda Edelweiss.

« Oui… la première fois que Shizuku a compté sur moi, » Ikki avait parlé en repensant à sa relation avec Shizuku.

« J’ai toujours été inquiet à ce sujet. En tant que grand frère, je n’ai jamais rien fait pour elle. Pourtant, cette fille m’idolâtre et m’aime toujours comme son frère aîné. Et aujourd’hui, ma petite sœur a quelque chose qu’elle souhaite et compte sur moi, » déclara Ikki.

À ce grand frère inutile, elle avait confié ses espoirs.

« C’est la seule raison pour laquelle je dois risquer ma vie… ! » déclara Ikki.

C’était pour ça qu’il n’avait pas voulu se rendre. Pas ici. Pas maintenant. Il ne se rendrait pas. C’était le seul souhait de sa bonne petite sœur, qui avait fait des choses impures, mais l’avait toujours soutenu. S’il ne risquait pas sa vie ici, quel genre de frère était-il !?

 

« Avec ma faiblesse, je retiendrai votre force ici ! » déclara Ikki.

 

Tant qu’il était en vie, il ne la laissait pas partir. Fort de cette volonté et de cette détermination, Ikki s’était mis en travers du chemin d’Edelweiss. Et Edelweiss pouvait voir briller dans ses yeux cette détermination.

Quelle forte volonté ! Est-ce les yeux d’un garçon qui vient tout juste d’atteindre l’âge adulte ? Se demanda Edelweiss.

Son souffle avait été coupé. Quelle force, quelle ambition ! Et pas seulement ça, mais il avait aussi le noble esprit de risquer sa vie pour les autres.

Ça fait longtemps, n’est-ce pas que j’ai rencontré une personne aussi belle que ça ? Se demanda-t-elle.

« Jeune homme. Puis-je avoir votre nom ? »

« … Ikki Kurogane, » répondit Ikki.

« Kurogane — Je m’excuse pour mon impolitesse jusqu’à maintenant. Jeune guerrier, » en déclarant cela, Edelweiss avait fait un léger bond en arrière.

Elle avait ainsi permis d’obtenir une grande distance entre elle et Ikki.

 

« Vous n’êtes pas un enfant qui a besoin d’être protégé. Vous êtes un homme capable d’être témoin de ma pleine force en tant que chevalier. Alors… avec l’épée la plus puissante du monde, je tuerai un chevalier comme vous, » annonça Edelweiss.

 

Pour la première fois cette nuit, l’épéiste le plus fort du monde était devenu sérieux. À ce moment-là, un esprit d’épée qui jusqu’alors n’avait rien à voir avec quoi que ce soit d’autre sortait du corps d’Edelweiss. Il en était de même qu’un orage lumineux. La poussière s’enroulait autour d’elle, et les arbres grinçaient. Chaque fenêtre de verre se brisa en petits morceaux.

Cela venait d’un seul être humain. Tandis qu’une présence inimaginable pour les dimensions du corps humain se répandait, Edelweiss aux Ailes Jumelles déploya ses lames dans ses deux mains comme des ailes — .

 

« Préparez-vous. »

 

— Et elle s’était envolée.

Non pas en tant qu’enfant qu’il fallait protéger, mais en tant que chevalier qu’il fallait remercier, elle visait un ennemi qu’elle reconnaît comme tel. Afin de couper à tous les coups dans la vie de cet ennemi — !

Juste avant que les choses ne se compliquent, Ikki l’avait certainement ressenti. C’était les pas de la grande faucheuse. Il y avait la présence d’une épée tranchante qui lui couperait l’avenir. S’il se défendait, il mourrait — .

Mais quoi qu’il en soit, la situation actuelle n’était pas la même qu’à l’époque. C’était différent du combat précédent, où il pouvait sous-estimer son adversaire ou battre en retraite. La vitesse d’avancement d’Edelweiss n’était pas comparable à celle-là. Sans parler de l’art de l’épée, la silhouette d’Edelweiss avait déjà changé au point de s’éclaircir.

Et sans bruit, tout avait vacillé un instant avant de passer. Après ça, une gerbe de sang s’était envolée dans l’obscurité. Ikki Kurogane n’avait pas eu le temps de faire un bruit — cette fois, il était tombé.

Notes

  • 1 L’épée longue du phalène (papillon) de poison

***

Partie 9

Si son jugement avait été un moment en retard, sa vie aurait été perdue. Devant cette vérité, Shizuku avait sursauté.

Si Alice n’avait pas crié, ça aurait été dangereux, pensa Shizuku.

Un bras avait été pris.

« Kuh... »

À partir du milieu du bras, tout le reste de son bras gauche avait été coupé. De ce point de vue, une douleur qui l’engourdissait s’était glissée dans son cerveau.

Cependant, il n’y avait pas de place pour pleurer en raison de la douleur. L’ennemi devant ses yeux préparait une autre attaque, la même qui avait entièrement coupé dans sa fortification de glace et lui avait même pris le bras gauche.

« Hyakuya Kekkai ! » cria l’autre.

« Hmm !? »

La décision de Shizuku en réponse était appropriée. Elle leva rapidement un écran de brume sur l’environnement afin de disparaître du champ de vision de Wallenstein. Et dans l’espace où Wallenstein la perdait de vue, elle s’était figée en fermant la blessure de son bras gauche — et avait couru.

Puis, après avoir fait le tour de Wallenstein, elle était allée dans l’endroit caché par Hyakuya Kekkai, le seul endroit qui n’était pas perforé par les balles de Keppu San'u. C’était où était Arisuin.

Son adversaire possédait une frappe qui coupait à travers n’importe quel type de protection. Une défense qui lui permettait de marcher calmement même au milieu d’un barrage de tirs. Et un déplacement qui n’avait pas été affecté par Toudo Heigen.

Si la capacité de cet homme est comme je m’y attendais, ce serait la plus élevée des capacités, pensa Shizuku.

Elle ne pouvait pas le combattre directement. C’est pourquoi Shizuku avait choisi de prendre Arisuin et de s’échapper.

Mais — .

« Tu te pavanes… comme c’est insolent, » en même temps qu’il prononçait ces mots, Wallenstein planta son épée dans le sol alors qu’il se tenait dans la brume.

« Argh… !? » s’écria Shizuku.

Shizuku avait perdu pied et s’était effondrée, comme si elle avait eu des vertiges. Elle voulait se lever immédiatement, mais peu importe combien de fois elle avait essayé, ses pieds avaient glissé.

Je ne peux pas me lever… !? pensa Shizuku.

Était-elle incapable de se tenir debout sur la glace qu’elle avait fabriquée avec Toudo Heigen ? Non. Toudo Heigen était le pouvoir de Shizuku. Ce pouvoir ne pouvait pas gêner les mouvements de Shizuku, d’autant plus que Shizuku maîtrisait le pouvoir en ce moment.

Alors pourquoi ? — Il n’y avait qu’une réponse. Il y avait un autre pouvoir en action.

« C’est… ! » s’exclama Shizuku.

Il n’y avait aucun doute. Shizuku était sûre que son intuition était la vérité, et elle avait demandé à Wallenstein qui avançait et devenait visible pour elle à travers la brume.

« Vous avez fait perdre la friction au sol, n’est-ce pas… !? » demanda Shizuku.

« Quelle réalisation rapide ! C’est tout à fait exact, » répondit Wallenstein en marchant lentement vers Shizuku.

« Bloquer, taillader, tirer. Dans ce monde, l’effet de chaque type de puissance est fortement lié à la friction. Quelle que soit la vitesse de la balle, si sa vitesse est volée par frottement au point d’impact, elle n’aurait aucune pénétration et tomberait inutilement aux pieds de sa cible. Et si une attaque a été altérée par la même puissance, une lame peut être rendue d’une acuité inégalée qui coupe n’importe quel matériau sans résistance, » continua Wallenstein.

Une technique à l’épée offrant une excellente attaque, mais aussi un bouclier ayant une défense divine. C’était la puissance qui manipulait le frottement, qui était à la base de toute force.

« — C’est la capacité que moi, l’épéiste à un bras Wallenstein, je possède, » déclara-t-il.

Et Wallenstein se plaça enfin devant Shizuku.

« Sh-Shizuku ! Fuis, Fuis, Fuis ! » Devant les yeux de l’Arisuin hurlant —

 

Wallenstein avait coupé la fille aux cheveux argentés à la taille, la séparant en deux morceaux.

 

« Ah — » cria Arisuin.

Avec cette attaque, le haut du corps coupé à la taille était tombé sur le sol gelé. Cela avait pulvérisé une immense quantité de sang et d’entrailles.

Face à cette vue désespérée, « NOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNN !! » Le cri d’Arisuin avait secoué l’air.

***

Partie 10

Edelweiss avait fait tomber Ikki Kurogane avec une seule attaque.

L’expression du vainqueur… avait été teintée d’étonnement. Ce à quoi elle avait repensé, c’était à l’instant de la conclusion. Il y avait eu un incroyable incident qui s’était produit au milieu de l’enchevêtrement qui brillait comme de la lumière.

À cet instant, Ikki Kurogane avait eu, devant l’épée la plus puissante du monde — de toutes choses, il avait attaqué de son plein gré.

Jusqu’à présent, on ne pouvait pas dire qu’elle, la plus forte du monde était facile ou hésitante dans l’utilisation de l’épée. Devenant sérieuse, elle avait foncé de toute ses forces pour prendre la vie d’Ikki, mais il avait enfoncé la lame imprégnée de son âme dans le trou fin de l’aiguille.

Jusqu’à la fin, il avait essayé de gagner contre elle. Edelweiss avait été forcée de se protéger complètement et, par conséquent, son attaque s’était effondrée. Un seul pas avait rendu son coup fatal inutile.

Edelweiss n’avait donc pas tué l’esprit d’Ikki Kurogane.

De plus, le dernier coup d’épée qu’il a montré était indubitablement — …, pensa-t-elle.

« … Incroyable. Je n’aurais jamais pensé que ce serait à ce point, » déclara-t-elle pour elle-même.

Edelweiss se tenait à côté d’Ikki qui s’était évanoui et lui tenait sa lame d’un blanc pur à la gorge.

Et elle avait souri légèrement.

« Si je pose ma main sur vous alors que vous êtes allongé là, c’est moi qui perdrais la face, n’est-ce pas ? » se demanda-t-elle à voix haute.

À ce moment-là.

« K-Kurogane ! » cria une voix féminine.

Elle tourna son regard vers la voix.

« … N’est-ce pas l’Horloge Mondiale ? » demanda Edelweiss.

« Edelweiss, salope ! » cria Kurono.

Kurono Shinguuji, l’Horloge Mondiale, avait sauté par-dessus le mur et avait vu Ikki au sol. Faisant surgir son Dispositif, une paire d’armes de poing blanc et noir en colère, elle tourna les bouches de canons vers Edelweiss.

 

« Calme-toi, » déclara Edelweiss.

 

Au moment où l’Edelweiss allait être abattu par un tir entre les yeux, les doigts sur la gâchette avaient été gelés en place. C’était comme si le cœur de Kurono avait explosé de peur. Elle avait atterri sur le sol, et à peine pointé les canons, mais ses doigts ne bougeaient pas.

Ce qui l’en empêchait, ce n’était que l’instinct de Kurono. Parce que si elle bougeait un peu les doigts, la bataille commençait instantanément, et elle savait qu’elle ne pouvait pas gagner ce combat.

« Espèce de monstre…, » déclara Kurono.

« Même si ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, c’est ton salut ? » demanda Edelweiss.

Contre Kurono sur le visage duquel un regard inquiet se répandait, Edelweiss parlait avec un visage calme. « Sois à l’aise. Il est toujours en vie. »

« Vraiment !? » demanda Kurono.

« Même si en vérité, je n’avais pas l’intention de l’épargner, » tout en souriant un peu amèrement, Edelweiss déclara ceci.

Elle sauta en silence. Encore une fois, elle s’était installée sur le toit de l’école de l’Académie Akatsuki comme au tout départ.

« Où vas-tu !? » demanda Kurono.

« Je m’en vais. Après tout, je n’ai jamais vraiment été liée à tout ça, » répondant ainsi, Edelweiss regarda une fois de plus le jeune guerrier qui l’avait affrontée.

Elle s’était alors mise à réfléchir à l’ampleur des tribulations qu’il allait probablement vivre au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée qui allait commencer. Elle n’était pas directement impliquée dans le plan, mais elle en connaissait les grandes lignes.

Vous l’apprendrez très probablement personnellement, pensa-t-elle.

Elle pensait à la bataille à venir. Ce qui se trouvait devant Ikki Kurogane n’était pas seulement l’Empereur de l’Épée du Vent et la Princesse Cramoisie.

D’ici peu, Amane Shinomiya se mettra sur votre chemin, pensa Edelweiss.

Et ce combat sera probablement plus dur qu’on ne l’imaginait. Cela serait encore plus que la lutte contre elle-même. En pensant à ça — .

« Horloge Mondiale. Si Kurogane se réveille, dis-lui ceci pour moi, » Edelweiss avait laissé ces mots pour le Pire.

 

« La prochaine fois qu’on se rencontrera, j’espère que tu seras un adversaire digne. »

 

Et tout aussi silencieusement, l’épéiste le plus fort du monde disparut dans la nuit.

« Je lui dirai, c’est sûr » répondant ainsi à l’air vide où se trouvait Edelweiss, Kurono se précipita vers un Ikki tombé. Bien qu’il ait certainement souffert sévèrement… il n’y a pas eu de blessure mortelle. Il pourrait être sauvé. Sachant cela, Kurono avait ressenti un profond soulagement.

« Superbe. Affronter cette Edelweiss et revenir en vie —, » déclara Kurono.

Et quand elle avait utilisé ses pouvoirs pour panser ses blessures.

« … Hein ? » s’exclama Kurono.

Kurono avait vu quelque chose qu’elle ne pouvait pas croire au bord de sa vision périphérique.

C’était là qu’Edelweiss se tenait il y a quelque temps. C’était situé sur le béton blanc. Ce qui restait, c’était des taches rouges.

Il ne s’agissait que de quelques gouttes, mais sans aucun doute, il s’agissait de taches de sang. Cela ne venait pas d’Ikki, mais de celle qui se tenait là il y a quelques secondes. Ce que ça voulait dire.

Il l’a blessée !? Un gamin qui vient d’arriver à l’âge adulte, contre le plus haut du monde… !? pensa-t-elle.

En effet. Il l’avait touchée.

C’était juste quelques gouttes. C’était si superficiel qu’on ne pouvait pas dire qu’il s’agissait d’une blessure — même ainsi, l’épée du Pire avait définitivement laissé une preuve sur le plus haut sommet du monde.

« Ha ha ha ha ha. ... Qu’est-ce que c’est que ça, vous continuez à me surprendre, » tout le corps de Kurono s’était mis à trembler de joie et de surprise. « … Bon sang. Quel garçon effrayant ! »

Après cela, Kurono avait immédiatement commencé à traiter les blessures d’Ikki. Ce faisant, elle avait réévalué la situation.

Kurono et Nene. Quand les deux femmes étaient arrivées à Hagun, personne n’était là, à l’exception des étudiants de Hagun qui avaient perdu connaissance. C’est pourquoi, avec l’aide de Kurono, elles avaient passé en revue ce qui s’était passé à cet endroit, et Nene était partie s’occuper de Stella et des autres, mais Kurono s’était chargé du sauvetage d’Ikki et Shizuku.

Et seul Ikki avait été trouvé ici. Où étaient Shizuku et Arisuin ? Kurono aiguisa ses sens et chercha des pouvoirs magiques dans l’environnement.

Et — elle les avait trouvés.

« C’est… ! » s’exclama Kurono.

Directement en dessous — profondément sous ses pieds, quelque chose d’incroyable s’était produit.

***

Partie 11

… Oh, je suis…

La conscience de Shizuku, qui avait été soufflée par un impact énorme comme si tout son corps avait été frappé par la foudre, revint lentement. De lourdes paupières levées, elle avait vu ce qui se trouvait devant elle.

Ali… ce…

Shizuku leva les yeux. Le visage d’Arisuin était là, la tête en bas dans son champ de vision. Bien qu’il disait quelque chose avec des larmes qui coulaient sur son visage désespéré, Shizuku ne pouvait rien entendre.

Soudain, elle se sentit mal à l’aise et Shizuku tourna son regard vers le bas.

Et elle l’avait réalisé. La partie inférieure de son corps avait disparu. Elle s’en souvient enfin.

Ahh, j’ai… j’ai… été tranchée en deux…

Elle s’était réveillée ? La sensation dans son corps revenait. À cause de cela, il y avait un grand sentiment de perte.

Mon bas du corps. Ça et la plupart de mes entrailles ont disparu, pensa-t-elle.

Toute la section s’était probablement désunie. C’était sans aucun doute une blessure mortelle. Shizuku avait pu se rendre compte qu’elle allait probablement mourir en quelques secondes.

C’est frustrant, hein ?

Encore une fois, elle n’avait pas pu gagner. C’était comme dans la lutte contre Raikiri. Elle n’avait pas été capable de contrôler la distance pendant une bataille magique, et elle avait juste été vaincue par une épée.

Je suis… si faible.

Contre un autre adversaire vraiment fort, elle n’avait pas le pouvoir de tenir l’adversaire à distance. Shizuku s’en rendit compte si bien qu’elle se souvint de son amertume.

Si je meurs… Onii-sama sera triste…

Il serait probablement triste. Et pas seulement son frère, mais Stella et Arisuin, et tout le monde — en ce moment, il y avait beaucoup de gens gentils autour d’elle. Ils pleureraient probablement, même pour quelqu’un qui avait un si mauvais caractère. Cette scène lui était clairement venue à l’esprit. Elle pensait que ce n’était pas ce qu’elle voulait.

— Dans ce cas, je devrais réessayer, non ? pensa-t-elle.

Après avoir perdu contre Raikiri, elle avait beaucoup réfléchi. Avec son pouvoir, elle perdait toujours contre l’épée. Et elle ne pouvait rien y faire. Avec son petit corps impuissant, il était impossible de contrôler une bataille à bout portant. Elle n’y pouvait rien. Et elle ne voyait qu’un seul moyen de compenser cette faiblesse.

C’était quelque chose d’extrêmement risqué, donc elle n’avait pas pu l’essayer jusqu’à présent, mais — en tout cas, elle allait mourir en quelques secondes même si elle ne l’avait pas utilisé. Elle ne voulait pas laisser quelque chose sans essai.

Je peux, si je mets tout en œuvre —, pensa-t-elle.

Elle avait fait comme son frère aîné estimé le faisait toujours. Elle croirait en sa propre force. Se résolvant, Shizuku ferma les yeux. Et —

***

Partie 12

« Shizuku… Shizuku…, » cria Arisuin.

Arisuin tenait le corps de Shizuku près de lui. Un gargouillement sortait de sa blessure, tandis que le sang et les viscères se répandaient rapidement. Son poids. Sa vie. Sentant qu’elle s’estompait, le visage d’Arisuin s’était assombri. Une fois de plus, il sentait la perte d’une petite sœur qu’il avait chérie et qu’il voulait protéger, et toutes ses émotions s’estompèrent. Il était empli de rage face à sa propre impuissance. Il ressentait de la colère contre l’homme qui avait volé la vie de Shizuku. Il ne sentait plus rien d’autre que cela. Il n’avait même pas la volonté de crier.

« C’est la réalité dont tu as essayé de détourner les yeux, » derrière lui, la voix de Wallenstein était venue. « Seul le pouvoir est vrai. Même si je t’ai enseigné ça, et que je t’ai amené du côté des forts… Si tu ne peux même pas comprendre ça, tu es au-delà de ce que je peux sauver. »

C’était une voix abasourdie. Il ressentait de la déception devant un disciple personnel qui enlaçait le corps de Shizuku, alors qu’elle n’était déjà devenue qu’un cadavre.

« Je n’ai pas besoin d’un assassin qui développe des sentiments pour sa cible. Meurs, » déclara Wallenstein.

Le bruit du vent se faisant couper et venant derrière lui avait frappé les oreilles d’Arisuin. C’était probablement le bruit de Wallenstein levant son épée. Arisuin n’avait pas pensé à se protéger. Au lieu de cela, il avait pensé que la paix arriverait bientôt. À ce moment-là, le poids de Shizuku dans ses bras disparaissait progressivement. Mais parce qu’il savait qu’il ne s’en remettrait pas, il n’avait aucun sentiment à propos de la défaite.

Petit à petit, le petit corps devenait plus léger.

Le poids qu’il sentait dans ses bras s’évanouissait.

Eh… !?

Là, Arisuin avait enfin remarqué quelque chose d’insondable.

Le poids disparaissait-il au point qu’il ne pouvait plus le sentir ? C’était impossible. Même si tout le sang et les viscères tombaient, les muscles et les os du corps humain resteraient encore. Ce sentiment étrange avait fait briller une lumière dans l’obscurité du regard d’Arisuin. Il regardait de haut ce qu’il avait dans les mains. Là-bas, les restes du corps de Shizuku avaient — .

 

— disparu. Ne laissant que ses vêtements.

 

Et l’instant d’après.

« C’est bon, Alice, » la voix de Shizuku résonna avec dignité dans l’arène d’entraînement souterraine.

« … Eh !? » s’exclama Arisuin.

« Quoi !? » s’écria Wallenstein.

Avec étonnement, Arisuin et Wallenstein avaient cherché Shizuku dans les environs. Cependant, Shizuku n’avait été trouvée nulle part. Non, au contraire, même le sang et les entrailles qui avaient été dispersés il y a quelque temps avaient également disparu.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? Qu’est-ce que tu as fait ? » fait à la situation qui allait trop loin au-delà de la compréhension, Wallenstein avait crié dans la confusion. Et pendant la confusion de Wallenstein et Arisuin, Shizuku Kurogane apparut.

 

 

Elle était apparue comme un statut formé d’une brume rassemblée, nue et sans une tâche sur son corps.

Et elle avait ouvert la bouche pour parler. « C’est bon, parce que je vais gagner. »

« Shizuku, tu es… vivante ? » demanda Arisuin.

Arisuin fixa Shizuku comme si elle était un fantôme. Il n’avait pas encore compris la situation face à lui. Mais à côté de lui, Wallenstein.

« Comment est-ce possible… !? » demanda Wallenstein.

De ses instincts nés de nombreuses batailles, il s’était rendu compte qu’il n’y avait qu’une seule façon pour que cette situation soit possible. Et pour s’en assurer, il lança son épée sur Shizuku qui se tenait devant ses yeux.

Shizuku, sans bouger pour se défendre, avait reçu l’attaque sur son corps. Le Dispositif de Wallenstein avait une fois de plus coupé Shizuku en deux.

Mais cette fois, il n’y avait pas eu d’effusion de sang. Il n’y eut pas de réponse, si ce n’est un jet de brouillard, et bien que la forme de Shizuku ait été scindée, elle revint immédiatement à la normale — en voyant cela, Wallenstein était convaincu.

 

« Petit rat… ! Tu as changé ton propre corps en vapeur !? » s’écria Wallenstein.

 

En réponse, la bouche de la forme vacillante de Shizuku s’était légèrement courbée. « Ha ha ha ha ha. Comme je le pensais, vous n’êtes pas si vieux que pour le spectacle, n’est-ce pas monsieur ? »

Shizuku l’avait confirmé avec un ricanement sadique. En effet. C’était la vraie nature de la façon dont Shizuku avait survécu.

« J’ai été vaincue dans les batailles de sélection par Raikiri, donc j’ai toujours pensé à une méthode pour y faire face, » répondit Shizuku.

— En dépit de son talent, elle ne manquait pas de détermination. Face à l’opposition, si elle ne pouvait rien faire d’autre que subir une blessure mortelle, alors comment devrait-elle y faire face ?

« J’ai réfléchi encore et encore… et soudain, j’ai trouvé une réponse. Ahh, c’est vrai. Je prends des dommages parce que j’ai un corps de chair, » déclara Shizuku.

Dans ce cas, elle enlèverait cette prémisse. C’est ainsi que cette technique avait été créée. C’était un aspect de la magie de l’eau, une application de techniques de guérison pour le corps humain, un Art Noble qui désintégrera son propre corps en brouillard et en poussière au point où les entailles et les coups ne l’affecteront plus, puis la reconstruira volontairement.

 

« Aoiro Rinne [1] – J’ai mis au point une technique étonnante, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

 

Shizuku avait parlé avec un visage légèrement vantard. Face à l’explication de Shizuku, Wallenstein devint de plus en plus pâle.

« Franchement… qu’as-tu fait !? Tu sais ce que tu t’es fait ? Le comprends-tu ? » demanda Wallenstein.

L’étonnement de Wallenstein était naturel. Parce que même si Aoiro Rinne était temporaire, c’était une technique qui mettait fin à sa propre vie.

« Avec un contrôle magique de première classe, tu peux reconstruire quelque chose, mais c’est impossible de le faire après la mort… ! Non, même si tu peux le faire, si tu fais la moindre erreur en reconstituant les billions de cellules du corps humain, je ne sais même pas combien ce serait difficile… ! Pour utiliser ce genre de pouvoir sur son propre corps… ! Es-tu saine d’esprit, petite… !? » s’écria Wallenstein.

Certes, il y avait un grand mérite à outrepasser la physique d’une attaque. Mais pour ce faire, une technique trop puissante était nécessaire. Le risque était trop lourd. C’est pourquoi, dans sa consternation, Wallenstein avait dit ça à Shizuku. Mais de son côté — .

« Je suis tout à fait saine d’esprit. Si c’est moi, c’est possible, et j’y croyais, » répondit Shizuku.

-... Elle l’avait déclaré ainsi, comme si ce n’était rien.

Face à ces mots, Wallenstein était convaincu. Il avait obtenu des informations sur Hagun à l’avance, mais il n’avait jugé que Stella Vermillion comme un adversaire digne d’attention. Mais il avait oublié quelqu’un. La Lorelei, qui était juste sous son nez, était comme Stella quelqu’un de très différent des masses. C’était un prodige au-delà de la masse.

Quel oubli embarrassant… ! Mais je n’ai pas encore perdu…, pensa-t-il.

Wallenstein l’avait dit et avait repris sa position. Mais —

« Oh ? Serait-ce que tu penses encore à te battre contre moi, non ? » demanda Wallenstein.

— Avec un rire, Shizuku lui sourit comme s’il se moquait de lui. « Qu’est-ce que vous avez dit… ? »

À cet instant, Wallenstein, qui s’était remis de son attaque contre Aoiro Rinne, remarqua quelque chose sur lui.

« *Toux Toux*… gah… !? »

L’air qu’il expirait ne revenait pas par inhalation. Ses poumons ne pouvaient pas être remplis d’air. C’était comme s’il se noyait — oui, il était sur le point de se noyer.

« Si les poumons sont transformés en ballons d’eau, les humains deviendraient comme ça, non ? Comme je m’y attendais de cette technique, ce n’est pas quelque chose que d’autres personnes à l’école peuvent faire, alors c’est la première fois que tu la vois, » déclara Shizuku.

Shizuku qui utilisait Aoiro Rinne comme ça avait transformé toute l’atmosphère de l’endroit de la même manière. Par conséquent, elle pouvait établir le contrôle de tout cela, y compris de l’air que Wallenstein respirait.

La capacité de Wallenstein à contrôler le frottement était certainement un pouvoir inégalé en ce qui concerne les coups et les coups extérieurs. Cependant — .

« Si c’est à l’intérieur du corps, il n’y a rien que la friction puisse faire, n’est-ce pas ? » demanda Shizuku.

« Gah... ukkk... ! » Wallenstein, noyé dans une mer invisible, n’avait finalement pas pu tenir debout et était tombé par terre avec les yeux grands ouverts et la bouche qui s’ouvrait et se fermait comme un poisson échoué sur le rivage en quête désespérée d’oxygène.

« Hmm ? Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que vous avez dit ? » demanda Shizuku.

« E... Épargne… moi ! » demanda Wallenstein.

« Oh, voulez-vous que je vous laisse partir ? » demanda Shizuku.

C’était en fait une déclaration de reddition. Wallenstein avait décidé qu’il était impossible de gagner le combat à ce moment-là et agitait le drapeau blanc à Shizuku.

« Mais je ne le ferai pas, » déclara Shizuku.

Shizuku avait souri impitoyablement et claqua des doigts. À ce moment-là, le sang s’était écoulé de tout le corps de Wallenstein.

« — GAAAAHHHHH ! » cria Wallenstein.

La chair s’était déchirée de l’intérieur de son corps, et des douzaines de lances de glace avaient jailli de son corps. Cette attaque avait complètement coupé la conscience de l’épéiste manchot. Wallenstein, tout en laissant sortir du sang mélangé à de l’eau de sa bouche. Il s’était évanoui.

Et Shizuku baissa son regard froid sur son adversaire comme s’il était une ordure.

« Je ne suis pas aussi gentille qu’Onii-sama, ou aussi douce que Stella-san, donc je ne peux m’empêcher de réduire en lambeaux un ennemi qui m’a attaquée. — Vous avez choisi le mauvais ennemi, » déclara Shizuku.

Elle avait arraché le manteau de Wallenstein. Elle se couvrit la peau avec ça et détourna le regard. Elle s’était déjà désintéressée de lui.

De cette façon, le combat entre l’épéiste à une main et la Lorelei avait pris fin.

Notes

  • 1 La réincarnation bleue

***

Partie 13

« Tant que j’essaie, je peux le faire d’une façon ou d’une autre, non ? Je ne suis pas quelque chose à ignorer si facilement, » déclara Shizuku.

Reconstruisant sa chair, Shizuku avait vérifié son sens du toucher en ouvrant et en fermant sa main. Il n’y avait aucun inconfort dans ce sentiment. Il semblait que la magie de la reconstruction avait fonctionné correctement.

Cependant, ce n’était pas comme s’il n’y avait aucun problème du tout.

« … L’effort mental était trop intense. Je me sens un peu malade, » déclara Shizuku.

Après avoir effectué une magie excessivement élevée, sa tête hurlait. C’était une agonie comme si son crâne était en train de se faire écraser et cela avait fait prendre conscience à Shizuku de son propre manque d’adresse. Il semblait préférable de s’abstenir de toute magie insouciante pendant un certain temps.

Face à Shizuku qui avait ainsi vérifié son état de santé, Arisuin demanda avec un visage couvert d’émerveillement. « Shizuku… tu es vraiment vivante ? »

« Oh arrête ça. Tu me regardes comme si j’étais un monstre, » déclara Shizuku.

Shizuku avait fait la moue pour montrer qu’elle était de mauvaise humeur.

Mais ce qu’Arisuin voulait demander était compréhensible, parce que l’acte de Shizuku avait été un miracle.

« Quoi qu’il en soit, je pensais qu’Aoiro Rinne s’en sortirait bien, mais si je perdais mes vêtements chaque fois, c’est un problème, non ? Je ne veux pas me montrer comme ça devant quelqu’un d’autre qu’Onii-sama, » déclara Shizuku.

Cependant, en voyant Shizuku qui était à tous égards la même que d’habitude, le soulagement avait surpassé l’étonnement.

« … Ha ha ha ha ha. Oui, c’est vrai. Tu es vraiment en vie. Dieu merci, » déclara Arisuin.

Arisuin tomba sur le dos en ce lieu et, les larmes coulant devant ses yeux, il se réjouit.

« Vraiment, Dieu merci…, » déclara Arisuin.

Mais pour Arisuin — .

« C’est ce que je devrais dire, » déclara Shizuku.

Les lèvres de Shizuku s’affûtèrent en un signe de mécontentement. Elle s’était agenouillée et elle enlaça sa tête. Elle le faisait tendrement et affectueusement.

« Je… pensais que tu avais peut-être déjà été tuée, » déclara Shizuku.

« Sh-Shizuku…, » murmura Arisuin.

« Bon sang. Ne m’inquiète pas comme ça… grande sœur, » déclara Shizuku.

Shizuku se réjouit de sa santé avec une voix qui tremblait légèrement. Cette voix tremblante secoua Arisuin au plus profond de lui-même, et les émotions qui s’étaient refroidies dans sa tête il y a quelque temps s’échauffèrent à nouveau. Soudain, ce qui lui vint à l’esprit, ce furent les expressions effrayées de ses petites sœurs et ses petits frères en voyant son corps trempé de sang. Voyant cela, il pensait qu’il ne pouvait plus rester avec eux. Lui, un meurtrier, ne devait pas rester avec eux. Et sûrement, pensa-t-il, Shizuku le regarderait avec les mêmes yeux. Il s’en était convaincu tout seul. Même Shizuku ne voudrait probablement pas rester à ses côtés.

Mais… mais… mais… Mais si Shizuku l’appelait encore « grande sœur ».

« Puis-je… rester à tes côtés à nouveau… ? » demanda Arisuin.

« Tu t’attaches à moi juste parce que c’est ce que tu crois que je veux ? » demanda Shizuku.

La tête qu’elle tenait se secoua dans le déni. Ce n’était pas le cas. Il y avait une raison plus importante.

« Merci… Shizuku…, » déclara Arisuin.

« Alors on est quittes, non ? » demanda Shizuku.

Tout en riant, Shizuku toussa ces mots. Arisuin s’était vite rendu compte de la signification de ces mots — maintenant qu’elle en avait parlé, il y a eu la fois où il avait serré Shizuku dans ses bras après sa défaite contre Raikiri, n’est-ce pas ?

« … Vraiment, » murmura Arisuin.

Devenant étrangement heureux de partager quelque chose d’aussi insignifiant, Arisuin avait lui aussi retrouvé le sourire — et il avait juré dans son cœur.

Il ne la trahirait plus. Il resterait avec cette fille jusqu’à la fin. Et il la protégerait, elle et ceux qui étaient importants pour elle. Après tout, ils étaient précieux pour cette fille incroyablement gentille.

Il se changera lui-même, et continuera à soutenir ce désir, parce qu’il voulait devenir un être humain fier.

***

Partie 14

Ce que Kurono avait ressenti, c’était les mouvements d’un étrange pouvoir magique qu’elle n’avait jamais expérimenté auparavant. Ce pouvoir magique venant de Shizuku Kurogane était devenu subtil au point qu’on ne pouvait pas le détecter, mais sa portée était large, et ses mouvements en convergeant de nouveau vers la forme humaine étaient irréguliers.

Pourquoi ce mouvement s’est-il produit ? Kurono, qui connaissait le pouvoir magique de Shizuku, devina tout de suite.

« Elle s’est décomposée et s’est reconstruite ? » demanda Kurono pour elle-même.

Cette incroyable réanimation avait été un miracle incroyable.

« … Bon sang. D’abord le frère, et maintenant la sœur ? Quelle paire de frères et sœurs scandaleuse ! » déclara-t-elle.

Kurono analysa encore plus précisément la situation sous terre. Voyant le degré de réponse au pouvoir magique, il semblait que l’ennemi avait déjà été réduit au silence. Ce serait probablement bien de faire passer ça pour un miracle périphérique. Ressentant alors juste un moment de soulagement, Kurono regarda vers le ciel de l’ouest.

Tout s’est bien passé ici, mais qu’en est-il là-bas ? Nene —, se demanda-t-elle.

***

Partie 15

« Lame Noire Yatagarasu –. »

« Kusanagi –! »

Une lame magique d’éclairs plus sombres que la nuit s’écrasa contre une épée de tornades, et les deux chevaliers qui les portaient furent repoussés vers l’arrière. Alors qu’il perdait pied sur le sentier de la montagne de gravier, l’Empereur de l’Épée de Vent Ouma Kurogane avait fait claquer sa langue.

« Comme je le pensais, le pouvoir diminue après la troisième utilisation, » déclara Ouma.

De l’autre côté, la petite femme qui se battait contre celui qui dansait dans les airs, la Princesse Yaksha Nene Saikyou se retourna gracieusement en l’air, et tomba devant les sœurs Hagure qui avaient été coincées sur la montagne désertique.

« Sensei ! »

« On dirait que je suis arrivée juste à temps, » déclara Saikyou.

« *Reniflement*. Nous sommes sauvées… »

« Ahh. Vous vous êtes vraiment bien accrochées. C’est bon maintenant, » déclara Saikyou.

Après avoir confirmé qu’elles étaient saines et sauves avec une Stella évanouie, Saikyou avait ressenti un moment de soulagement, et — .

« Et maintenant alors…, » cria Saikyou.

— Elle avait immédiatement face à l’ennemi devant elle. Face à l’Académie Akatsuki et à celui qu’elle avait reconnu parmi eux, Saikyou avait fait une déclaration.

« Je ne t’ai pas vu depuis l’école primaire, n’est-ce pas ? Ouma-chan. Tu es vraiment devenu énorme, » déclara Saikyou.

« Et tu n’as pas grandi du tout, » répliqua Ouma.

« Ce n’est pas tes affaires, de toute façon, je veux te donner une leçon maintenant, mais qu’est-ce que ça veut dire, ces bêtises ? Parle, et je t’écouterai, d’accord ? » Saikyou étendit son arme, un éventail de fer, et demanda à Ouma en cachant ses lèvres derrière elle.

Mais celui qui avait répondu était Amane, qui se tenait derrière Ouma en réserve. Lui, avec un sourire particulier que l’on pourrait qualifier de simple d’esprit, répondit à la question de Saikyou. « Au lieu de bavarder, pourquoi ne pas négocier le transfert de ces trois personnes à la place ? »

Dans un instant.

« Ha ha ha. Négocier. C’est ce que tu as dit, petit morveux ? » demanda Saikyou.

L’air s’était durci avec une *fissure*.

 

 

« N’essaie pas de faire semblant comme un adulte, morveux, » cria Saikyou.

 

Tous les membres d’Akatsuki avaient été agressés par un important poids. Non, pas seulement Akatsuki. Avec Saikyou au centre, tout ce qui se trouvait à moins de vingt mètres était écrasé dans le sol par une force invisible. C’est l’Art Noble de Saikyou qui contrôlait la gravité, Jibakujin. Les membres d’Akatsuki, qui avaient soudain été frappés par la gravité, étaient devenus dix fois plus lourds que d’habitude, et ils s’effondrèrent sur le sol comme s’ils s’y enfonçaient.

Mais il y avait une exception d’une seule personne. Ouma Kurogane, qui s’était redressé et avait fait face à Saikyou sans même bouger un sourcil. Ouma tourna lentement Ryuuzume vers Saikyou, et Saikyou chargea une fois de plus une énergie gravitationnelle pure et énorme dans les deux éventails en fer qu’elle avait matérialisés, leur faisant prendre la forme de la lame appelée Lame Noire Yatagarasu — .

« Ah, stop stop stop ! Attendez une seconde s’il vous plaît ! » Face à eux deux, Pierrot Reisen Hiraga, mal habillé, les interrompit.

Après avoir livré Arisuin à Wallenstein, il avait immédiatement fait demi-tour et avait à peine réussi à rattraper ses compatriotes, et — .

« Que tout le monde se retire, s’il vous plaît. On n’a pas besoin de ces trois-là, » déclara Reisen Hiraga.

— Il avait exhorté Akatsuki à battre en retraite.

« Vraiment ? » demanda Ouma.

« Oui, nous avons probablement produit un assez gros impact, et plus que tout, si la Princesse Yaksha est notre adversaire, le risque est trop élevé. Si la Princesse Yaksha se déchaîne sérieusement, Ouma-kun ira peut-être bien, mais je pense que les autres membres pourraient mourir. Et notre commanditaire ne veut pas que nous soyons battus avant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Alors, fuyons d’une façon ou d’une autre, » déclara Reisen Hiraga.

« … Hmph, » face à ces mots, Ouma rengaina son épée avec ennui.

« Princesse Yaksha, ce ne serait pas un problème, n’est-ce pas ? » demanda Reisen Hiraga.

Saikyou, à qui on lui avait demandé, passa un moment en silence, puis remit ses deux éventails de fer dans ses manches de kimono. Il y avait trop d’ennemis. Se battre seule était une chose, mais elle savait qu’elle devait assurer la sécurité des élèves derrière elle. C’était le devoir d’un enseignant de protéger ses élèves. Étant donné que c’est le cas, elle n’avait aucune raison de rejeter la proposition.

« Réjouissez-vous que je sois une prof, sales gosses de merde, » déclara Saikyou.

« Nous apprécions votre compréhension, » déclara Reisen Hiraga.

 

C’est ainsi que s’était terminé le conflit qui avait suivi l’attaque de l’Académie Hagun à la veille du Festival.

 

Tout Akatsuki, à commencer par Reisen Hiraga, avait disparu dans les ténèbres sans regarder les sœurs Hagure et Stella. Sur le sentier de montagne, il n’y avait rien de plus que le bruit du vent qui traversait les arbres.

« — un commanditaire, hein ? » déclara Saikyou.

Devant ce cadre, Saikyou rumina sur les paroles de Hiraga, et leva les yeux vers le ciel avec un visage amer.

« Ces mecs ont l’air de devenir très gênants, Kuu-chan, » déclara Saikyou.

***

Épilogue

Partie 1

En ce qui concerne le raid de l’Académie Hagun par l’Académie Akatsuki, un enregistrement vidéo des bâtiments de l’Académie Hagun en feu avait immédiatement fait la une des journaux à travers le pays. Contre les terroristes qui s’étaient autoproclamés comme étant l’Académie Akatsuki et avaient perpétré cette brutalité sans précédent, le comité directeur du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée avait immédiatement entamé le processus de révocation des diplômes de chevalier étudiant de l’Académie Akatsuki et avait envisagé une enquête sur de graves crimes. Il voulait les condamner plus sévèrement que quiconque, les arrêter, les censurer. Il était naturel de croire qu’ils ne seraient pas autorisés à participer au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Mais quand l’individu qui s’appelait lui-même directeur de l’Académie Akatsuki avait comparu, la situation avait complètement changé. Le nom de l’homme d’âge moyen qui s’était autoproclamé directeur de l’Académie Akatsuki et qui s’était révélé aux médias était Bakuga Tsukikage. Il était l’actuel premier ministre, c’est-à-dire le chef de l’exécutif de la nation japonaise.

Face à l’enquête sur les crimes, il ne s’était pas excusé. Au contraire, il l’avait dit avec un sourire rafraîchissant.

« C’est magnifique, n’est-ce pas ? Quelle surprise ! Une académie rattachée à la Ligue n’était même pas un adversaire digne de ce nom pour eux. C’est la force de l’Académie nationale japonaise d’Akatsuki, qui remplacera les Sept Étoiles, les chiens de la Ligue ! » déclara-t-il.

Et il déclara son intention : faire conquérir le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée par l’Académie nationale Akatsuki, afin de rendre obsolète le système d’entraînement Blazer dominé par la Ligue des nations des Chevaliers-Mages, et faire retrouver au Japon sa suprématie.

Après ce discours, la situation avait commencé à évoluer dans une direction que personne n’avait imaginée. La police, le système judiciaire, ils n’avaient absolument rien fait contre la brutalité de l’Académie Akatsuki. Au contraire, ils avaient affirmé « C’est un faux rapport que l’Académie Hagun a été attaquée. En réalité, ce n’était qu’un accident lors d’un match d’entraînement convenu d’un commun accord. » Et cela avait commencé à faire passer ça pour la vérité.

En général, il s’agissait d’une affirmation inacceptable, mais si le gouvernement insistait pour qu’il en soit ainsi, il était facile pour le public d’être confus. Bien sûr, les sept écoles, à commencer par l’Académie Hagun, ainsi que le comité directeur du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, étaient furieux. Ils avaient immédiatement demandé la suspension du droit des étudiants de l’Académie Akatsuki de se produire au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Mais cette action n’avait pas été exécutée. Une directive était venue du quartier général de la Ligue des Chevaliers-Mages. En ce qui concerne la formation des Blazers japonais, un tel outrage ne pouvait être ignoré. Par conséquent, l’Académie Akatsuki devait être détruite au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, et l’exactitude de la Ligue des Nations des Chevaliers-Mages devait être affichée publiquement.

Tout s’était passé exactement comme Hiraga l’avait décrit. L’ennemi se cachait dans les coulisses, mais l’ennemi était le pays lui-même, et c’est d’ailleurs le quartier général de la Ligue qui donnait cet ordre, de sorte que les responsables du comité directeur du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et les sept écoles ne pouvaient rien faire du tout. En fin de compte, leur revendication s’était terminée par un gémissement, et l’Académie Akatsuki avait pris la réputation et le degré d’attention d’une collection de jeunes gens puissants qui avaient mené l’Académie Hagun à la demi-destruction avec seulement sept personnes, et était officiellement entré au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée comme la huitième école.

***

Partie 2

« Je suis désolée. »

En parlant des circonstances de l’attaque contre Hagun, Kurono s’était excusée auprès d’Ikki et de Shizuku pour son impuissance. En réponse, Ikki avait supplié Kurono pour qu’elle lève la tête.

« Non, vous n’avez aucune raison de vous excuser, Madame la Directrice, » répondit Ikki.

« Eh bien. C’est étonnant, n’est-ce pas ? … Je n’aurais jamais cru qu’une telle chose soit cachée dans ce pays…, » murmura Shizuku.

« Cela couve depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, » Kurono l’avait dit face à la déclaration murmurée de Shizuku.

Dès le début, l’unification du pays ne pourrait jamais être qualifiée de pacifique. Après la Seconde Guerre mondiale, la lassitude de la population à l’égard de la guerre avait fait en sorte qu’il était opportun de mettre fin à l’impérialisme insouciant du Premier ministre et de progresser vers l’harmonie mondiale en cédant des territoires. L’entrée du Japon dans la Ligue des Nations des Chevaliers Mages avait été une étape dans la réalisation de ce plan.

« Cependant, c’était un acte qui a renoncé aux privilèges d’une nation puissante. Naturellement, de très nombreuses voix dissidentes se sont élevées et des conflits politiques sanglants ont éclaté. Même si le Premier ministre de l’époque a forcé le pays à s’engager sur la voie de l’harmonie internationale, la discorde de l’époque persiste encore aujourd’hui. Il y avait des gens qui croyaient que le Japon avait le pouvoir de rester un grand pays sans rejoindre des pays comme la Russie et l’Amérique. Il y avait ceux qui pensaient à une réforme. Et pour ce qui est de la question, nombreux sont ceux qui pensaient que le fait de former et de discipliner les Blazers sans l’approbation de la Ligue des Chevaliers devrait être interdit — ces gens avaient beaucoup d’influence en s’opposant à la création d’une branche de la Ligue, » déclara Kurono.

« Même pour créer une branche de la Ligue ? » demanda Ikki.

« Dès le début, la branche de la Ligue que nous avons aujourd’hui était un bureau de guerriers de l’époque où les Blazers étaient appelés samouraïs, un corps d’armée de Blazers directement contrôlé par le gouvernement japonais, maintenant détaché du gouvernement avec rien de plus qu’un changement de nom. La relation que nous entretenons avec la section de la Ligue qui nous a enlevé notre autorité ne peut être qualifiée de bonne. Eh bien, parce que c’était aussi pour nous forcer sur la voie de la coopération internationale, il y aurait des tensions. Et le point de vue anti-Ligue était aussi celui d’une partie du public, » répondit-elle.

La partie extrémiste était spéciale, mais l’affirmation de l’anti-league selon laquelle il serait étrange que les soldats de la nation s’entraînent dans un système créé par des étrangers était assez logique. Mais ensuite, parce qu’il y avait ceux qui avaient à gagner des faveurs auprès de la Ligue, il était difficile de dire qui avait raison.

« … Ainsi, l’opinion publique a été poussée pendant un demi-siècle et cette influence s’est étendue au parti au pouvoir en ce moment, mais il est peut-être inévitable que l’incident se produise cette fois-ci, » déclara-t-elle.

« Bref, le plan du Premier ministre Tsukikage était de démontrer ses propres réalisations à l’occasion du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée organisé par la Ligue. Il montre ses réalisations directement, et enlève l’autorité de la Ligue d’éduquer les Blazers, non ? » demanda Ikki.

« C’est encore une hypothèse optimiste. Au pire, son but pourrait être de rompre complètement ses relations avec la Ligue, » répondit la directrice.

« N’y a-t-il pas un problème avec le programme de formation de l’Académie Akatsuki venant de Rébellion, un groupe terroriste ? » demanda Ikki.

« La seule preuve que les étudiants de l’Académie Akatsuki sont membres de la Rébellion est le témoignage d’Arisuin, après tout. S’ils feignent l’ignorance et l’honnêteté, on ne peut rien faire. Même si, pour les besoins de l’argumentation, des preuves définitives étaient présentées, le gouvernement utiliserait tous ses pouvoirs pour les supprimer. Cela se passera comme pour l’attaque sur Hagun, » en poussant un soupir, Kurono avait sorti une cigarette.

« Mais je n’arrive toujours pas à y croire. Je n’aurais pas imaginé Tsukikage — sensei ferait quelque chose comme ça…, » déclara Kurono.

Elle avait gémi d’un visage amer.

« Sensei, vous connaissez le Premier ministre Tsukikage ? » demanda Ikki.

« Il était le directeur de l’Académie Hagun quand j’étais ici. Je me souviens de lui comme d’une personne intellectuelle, rationnelle et très respectable, mais… que lui est-il arrivé après qu’il soit devenu politicien ? » demanda Kurono.

Tout en exprimant un doute, elle alluma sa cigarette. Le cendrier de son bureau avait été poignardé de tant de cigarettes usagées qu’on aurait dit un oursin. C’était probablement proportionnel à son irritation.

« Quoi qu’il en soit, il a déjà été formellement décidé que l’Académie Akatsuki se produira au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Ce sont toutes des élites du monde souterrain. Il n’est pas exagéré de dire que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année sera complètement différent de la normale. C’est pourquoi les enseignants envisagent de permettre aux élèves de décider de ne pas participer. Ça veut dire que vous devez décider si vous voulez toujours y participer, » déclara Kurono.

« Vraiment ? » Ikki avait finalement compris pourquoi il avait été appelé au bureau de la directrice.

« Arisuin et Toutokubara, ainsi que les sœurs Hagure, se sont déjà retirés. Comme prévu, Arisuin sentait qu’il était un handicap. J’ai entendu dire que Toutokubara reste aux côtés de Touka, qui n’a toujours pas repris connaissance. Quant à Kikyou et Botan Hagure, il semble que leur confiance ait été brisée après avoir vu la force d’Akatsuki, » continua-t-elle.

« … Je… vois. Je suppose qu’on ne peut rien y faire, hein ? » déclara Ikki.

« Qu’est-ce que vous allez faire ? Vu les circonstances, cette fois, je ferai une exception concernant ma promesse avec vous…, » déclara Kurono.

« Non, il n’y a aucun problème, » déclara Ikki.

Ikki interrompit ce que Kurono allait dire, parce qu’il n’avait pas besoin de la concession qu’elle faisait. Ikki avait déjà décidé dans son cœur.

« Je participerai au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. La promesse peut rester telle quelle, » déclara Ikki.

« Êtes-vous sûr ? » demanda Kurono.

« Oui, tout d’abord, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année ne me semblait pas normal. Lors d’un festival où seuls des chevaliers légitimes apparaissaient habituellement, des gens puissants du milieu criminel s’immiscent. C’est tout ce que c’est. Au lieu que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée soit celui des plus puissants chevaliers étudiants du Japon, cette année, le Festival ne s’appellera peut-être même pas un véritable Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, » déclara Ikki.

Dans ce cas

« Il y a quelque chose que je veux. Peu importe ce que le Premier ministre Tsukikage et ceux qui l’accompagnent pensent, ce n’est pas ce qui préoccupe les chevaliers étudiants. Comme d’habitude, je me dirige vers l’endroit où j’ai promis de me battre loyalement avec Stella, » répondant d’une voix forte, il avait fait une grimace qui avait certainement été résolue. « … Et en plus, il y a un adversaire qui m’inquiète un peu. »

« L’Empereur de l’Épée du Vent ? » demanda Kurono.

« Non, » Ikki l’avait nié immédiatement. « Je ne peux pas dire que je ne m’inquiète pas pour mon frère Ouma, mais il y a quelqu’un d’autre. »

« Plus que l’Empereur de l’Épée du Vent ? Qui ? » demanda Kurono.

« Le représentant originaire de l’Académie Kyomon. Amane Shinomiya, » répondit Ikki.

« Onii-sama, est-ce le garçon au visage extrêmement mignon ? » demanda Shizuku.

Ikki hocha la tête pour confirmer la question de Shizuku. Kurono l’inclina légèrement dans la confusion lors de cette confirmation.

« … Je ne le voyais pas comme un chevalier particulièrement remarquable, » déclara Kurono.

« C’est aussi ce que je pense, » déclara Ikki.

« Quoi ? » s’exclama Kurono.

« Ceux qui s’y rapportent doivent avoir une ambition exceptionnelle, comme mon frère Ouma. Parmi les membres de l’Académie Akatsuki, il n’y en a aucun individu qui ne laisse pas une impression particulière. Et je pense que mes impressions sont fondamentalement bonnes. Son pouvoir en tant que chevalier n’est pas aussi grand comparé au reste de l’Académie Akatsuki.... Malgré cela, j’ai toujours eu une drôle d’impression à son sujet, coincée dans ma poitrine. Un sentiment désagréable qui est assez fort pour me surprendre même moi…, » déclara Ikki.

Pourquoi avait-il des sentiments aussi désagréables pour personne d’autre qu’Amane ? Ikki ne le savait pas. Pour cette raison, il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était de mauvais augure.

« Pourquoi Amane-san me répugne-t-il à ce point ? Je veux le savoir, » déclara Ikki.

Il ne comprenait pas maintenant, mais il devait y avoir une raison. Pour reprendre les mots d’Ikki, Kurono hocha la tête en signe de compréhension.

« … Vous n’êtes certainement pas du genre à regarder les autres avec dégoût et sans raison, Kurogane. Vous êtes peut-être le seul à avoir remarqué quelque chose sur ce garçon appelé Shinomiya. — Quoi qu’il en soit, je comprends votre détermination. Je vais poursuivre avec votre participation au tournoi, » déclara Kurono.

« Merci beaucoup, » répondit Ikki.

Ikki avait exprimé sa gratitude et avait demandé ce qu’il avait en tête. « Au fait, Madame la Directrice. Est-ce que… Stella va aussi participer ? »

En réponse, Kurono répondit avec un petit rire. « Si vous lui aviez demandé ce matin, elle aurait immédiatement répondu : “Es-tu attaché à moi comme de la mousse ?” »

« Cette réponse ressemble beaucoup à ce que dirait Stella-san, Onii-sama, » déclara Shizuku.

« … Je suppose que oui, » en réponse, Ikki acquiesça d’un signe de tête aux réprimandes de Shizuku.

« Ahh, je m’en suis souvenu à cause de ça, mais… Kurogane. Elle a laissé un message pour vous. “Pour la semaine jusqu’au début du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, je ne reviendrai pas au dortoir”, dit-elle. Et aussi “Ce n’est pas parce que je ne suis pas là que tu devrais laisser Shizuku faire ce qu’elle veut !”, » déclara-t-elle.

« Je refuse, » bien que Shizuku ait immédiatement répondu à une partie de ce message, elle leva les yeux et regarda Ikki dans la confusion.

« Mais qu’est-ce qu’elle veut dire, ne pas revenir pendant une semaine ? » demanda Shizuku.

« Je me le demande, » face à la question de Shizuku, Ikki repensa… aux paroles de Stella alors qu’ils allaient hier visiter Touka et Utakata qui ne s’étaient toujours pas réveillés. Elle avait regardé les deux dormeurs de derrière la fenêtre en verre. Et serrant les poings assez fort pour faire couler le sang, elle parla d’une voix tremblante.

 

« Je ne savais pas… qu’être faible… était aussi douloureux que ça… »

 

« … Je suis sûr que Stella a aussi pensé à beaucoup de choses, » déclara Ikki.

Ces remarques, ces larmes, ce n’était probablement pas ce que Stella souhaitait. C’est pourquoi Ikki avait vaguement glissé sur la question de Shizuku.

« Et donc, Shizuku Kurogane. J’ai quelque chose d’important à vous dire, » soudain, Kurono présenta un problème à Shizuku qui se tenait à côté d’Ikki pendant tout ce temps.

« Oui, qu’est-ce que c’est ? » demanda Shizuku.

« La vérité, c’est que Kanata Toutokubara, Nagi Arisuin, Kikyou Hagure et Botan Hagure se sont retirés de la compétition et j’allais vous offrir le droit d’y participer. Vous êtes le chevalier qui a remporté la seule victoire dans cet incident. Il n’y a pas de problème avec vos capacités. Si vous êtes prête à accepter cette offre, je ferai en sorte que cela se produise en conséquence, alors… que ferez-vous ? »

L’expression de Shizuku indiquait qu’elle n’avait pas été surprise par la question. Peut-être qu’Arisuin lui en avait déjà parlé auparavant. Shizuku, sans aucune hésitation particulière, fit un signe de tête.

« Certainement, j’accepte avec reconnaissance la chance de participer, » déclara Shizuku.

« Alors, occupons-nous de ça, » déclara Kurono.

En disant cela, Kurono écrivit quelques mots sur des documents qu’elle avait sous la main, et apposa son sceau. Après cela, elle avait levé le visage et avait informé Ikki et Shizuku qui se tenaient devant elle. Montrant un sourire plutôt intrépide, elle déclara — .

« Cette année, une perturbation anormale a éclaté avant que nous puissions réagir, mais comme l’a dit Kurogane, vous n’avez pas à vous inquiéter de la conspiration des adultes entourant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Les acteurs principaux du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée sont sans aucun doute vous, les chevaliers étudiants. C’est une bonne occasion de rencontrer ces gens de la Rébellion en combat où ils ne peuvent pas se battre d’une manière qui enfreint les règles. Que ce soit dans la société ouverte ou dans le milieu criminel, des gens puissants et sans de telles distinctions se rassemblent dans ce festival pour décider qui sont vraiment les plus forts du Japon. N’est-ce pas magnifique ? La scène la plus haute et inégalée. Mettez-vous à l’épreuve et amusez-vous jusqu’aux limites de vos forces ! » déclara la directrice.

« Nous le ferons ! » déclarèrent Ikki et sa sœur.

***

Partie 3

Au même moment, Stella Vermillion se tenait devant le gymnase de l’aire métropolitaine de Tokyo réservé à l’usage exclusif des prétendants au titre de Roi des chevaliers. Elle attendait quelqu’un à l’intérieur.

« Eh bien, je ne pensais pas qu’on se rencontrerait ici. »

C’était la Princesse Yaksha, Nene Saikyou, qui était finalement apparue. C’était une institution que Saikyou utilisait pendant son séjour à Hagun.

« Je vous attendais, Nene-sensei, » déclara Stella.

« Oh ? Donc vous dites que vous avez des affaires avec moi, Princesse ? » demanda Saikyou

Devinant ses intentions en ce sens, Saikyou avait entendu la question importante dont Stella voulait lui parler. L’expression de Stella était extrêmement sérieuse — ou peut-être trop inquiète — vu comment elle avait répondu.

« Pour la semaine jusqu’au début du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, je vous demande de vous entraîner avec moi, » demanda Stella.

« Encore une fois, quelle chose abrupte à dire ! Qu’est-ce qui a provoqué ça ? » demanda Saikyou.

Face à la question, Stella s’était mordu les lèvres, et elle avait répondu d’une voix tendue. « … Depuis que je n’ai pas réussi à prendre une avance décisive sur Touka-san dans des batailles simulées pendant le camp de formation, je suis vaguement consciente. Mais cette fois, je m’en suis rendu compte. »

La sensation de faire face au Kusanagi d’Ouma était encore présente dans les mains de Stella. C’était la première fois qu’elle en faisait l’expérience, perdant en force dans son propre domaine d’expertise : l’attaque. Le choc de cette défaite, ainsi que Touka qui l’avait protégée et qui n’avait toujours pas repris connaissance, avait fait face à la réalité de Stella.

« Je… suis faible. À ce rythme, je ne pourrai pas rejoindre Ikki à l’endroit promis, » déclara Stella.

« Est-ce pour ça que vous voulez que je vous entraîne ? » demanda Saikyou.

Stella acquiesça de la tête. « D’après ce que je vois, vous êtes la plus forte de cette académie, Nene-sensei ! C’est pourquoi je veux passer la semaine prochaine à m’entraîner avec vous ! S’il vous plaît ! »

« … Et si je dis non ? » demanda Saikyou.

Saikyou regarda Stella baisser la tête profondément, et quand Stella releva rapidement la tête pour répondre —

 

« Les étincelles qui tombent sur tout le monde ne peuvent pas être effacées, n’est-ce pas ? » déclara Stella.

 

Depuis l’intérieur des cheveux qui pendaient devant son visage, Stella fixait Saikyou avec des yeux flamboyants. Si Saikyou n’accompagnait pas Stella, Stella devrait forcer l’affaire. Si Saikyou n’était pas d’accord, Stella attaquerait immédiatement. C’est ce que disait le regard de Stella.

Reconnaissant cela, Saikyou soupira un peu à l’intérieur.

Je suppose qu’elle est dans une situation difficile, hein ? pensa Saikyou.

Saikyou l’avait reconnu. Aujourd’hui, Stella luttait. Elle avait connu l’expérience qu’elle n’avait jamais eue auparavant d’une défaite absolue. Le sentiment qu’elle n’avait jamais eu auparavant était une grande impuissance. La frustration, l’amertume, la douleur de vouloir faire quelque chose, n’importe quoi, mais de ne pas savoir quoi faire. C’était probablement la raison pour laquelle elle essayait de faire la chose la plus difficile qu’elle pouvait faire en ce moment. Parce que si elle ne faisait rien, elle serait écrasée par l’anxiété.

Honnêtement, ce dont elle a besoin en ce moment, c’est de quelque chose pour la calmer, mais...., pensa Saikyou

Un entraînement forcé dû à l’impatience et à l’agitation ne serait que dangereux. Il n’y avait rien de plus important que de le lui dire clairement. Le potentiel de Stella était trop loin, dans une autre dimension. Ramenée au niveau d’une personne ordinaire, elle avait des capacités d’un prodige qui se vantait de la plus grande puissance magique du monde, et c’était devenu un énorme inconvénient pour Stella. Par conséquent, lui dire de se calmer était la meilleure option pour un enseignant.

Pourtant — .

… Comme prévu, il faut un peu de compassion, hein ? pensa Saikyou.

Voyant l’expression de Stella tendue à tel point qu’elle pourrait se mettre à pleurer à tout moment, Saikyou se mit à réfléchir. Il était certain qu’à long terme, la calmer pourrait être le meilleur choix. Le potentiel de Stella se situait sans aucun doute au-dessus des autres. Il n’y avait probablement personne d’autre de Hagun qui pouvait égaler l’Empereur de l’Épée du Vent. Pour Saikyou, il était facile d’imaginer l’avenir.

Mais c’était en trois ans. En ce moment, le malaise que ressentait Stella était une vérité indubitable. En ce qui concerne le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée de cette année, il serait probablement difficile pour Stella d’atteindre la finale. Parce que Stella le comprenait aussi, elle demandait ce qu’elle pouvait faire.

Vous êtes du genre à avoir beaucoup de talent, alors… eh bien, ce n’est pas une raison pour que je vous aide, vous savez ?

Se souvenant de ses propres jours d’étudiante, Saikyou avait fait apparaître un sourire ironique de ses pensées les plus intimes. Quand elle avait elle-même été jeune, elle avait fait plusieurs demandes idiotes afin d’augmenter sa force et d’obtenir des résultats. Ce qui serait un bon exemple c’est quand elle était allée trop loin et qu’elle avait perdu un match en utilisant une force mortelle contre Kurono. C’était une époque très semblable à ce qui se passait à l’heure actuelle. Stella ne regardait pas l’avenir. Cette fille pensait que si elle pouvait gagner, ça irait même si elle mourait.

Les jeunes ont leur propre sens des valeurs.

C’était peut-être la pensée illogique à laquelle on s’attendrait de la part de ceux qui n’avaient pas d’expérience et qui étaient risibles. Cependant, forcer des jeunes qui ne pensaient que de cette façon à devenir des adultes rationnels serait —

— Illogique, n’est-ce pas… ?

Alors Saikyou avait fait une proposition.

« Hé, Stella-chan. Je vais donner une condition. Si vous pouvez l’accepter, alors je vous entraînerai, » déclara Saikyou.

« V-Vraiment !? Alors, qu’est-ce que vous me demandez ? » demanda Stella.

« C’est simple. Je vais vous donner un cours accéléré. Cependant, je ne vous apprendrai rien, » déclara Saikyou.

« Eh… ? » s’exclama Stella.

« En d’autres termes, Stella-chan, pour la semaine qui reste, je ne ferai rien d’autre que vous frapper comme un punching-ball. Peut-être que votre corps sera brisé, et peut-être que votre cœur se brisera avant même ça. Je vais continuer à vous frapper sans pitié. Si vous êtes d’accord pour danser avec ce genre d’entraînement, je vous le donne ? » déclara Saikyou.

« En attendant, je dois tout régler par moi-même ? » demanda Stella.

« C’est ainsi. Bien sûr, je ne peux pas vous garantir que vous trouverez quoi que ce soit, mais qu’est-ce que vous voulez faire ? » demanda Saikyou.

C’est tout ce que Saikyou avait trouvé de mieux. Montrer sa force absolue. Faire prendre conscience à Stella de son impuissance. Cependant, Stella devrait trouver sa propre solution. Si elle ne pouvait pas, alors Saikyou s’enficherait de ça. C’était une proposition qu’une enseignante normale ne ferait pas, mais pour Stella qui était comme ça maintenant, c’était plus qu’assez attirant. Quoi qu’il en soit, la Stella en difficulté voulait une direction. Dans le but de devenir plus forte, elle voulait une sorte d’impulsion pour avancer d’un pas. Et donc, si elle pouvait trouver un moyen comme ça, elle ne pourrait pas refuser.

« Ça suffit ! Merci beaucoup ! » déclara Stella.

« Alors venez avec moi… Pendant une semaine, je vais vous montrer l’enfer, » déclara Saikyou.

 

Ainsi, tous les participants avaient passé leur dernière semaine à leur façon. Au-dessus et en dessous de la surface, adultes et enfants, tous les désirs et ambitions tournoyaient dans un tourbillon et se rassemblaient, face au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée.

Et deux jours avant l’ouverture du Festival, le programme du tournoi avait finalement été annoncé. En voyant le programme du tournoi, Ikki Kurogane s’était tordu les lèvres en un sourire.

Souriait-il en toute confiance ou en raison de l’amertume ?

Après le retrait des non-participants, le décompte final était de 32. Parmi les trente-deux noms, celui donné pour l’adversaire d’Ikki lors du match d’ouverture était celui d’un étudiant de troisième année de l’Académie Bugyoku.

 

Le roi de l’épée des sept étoiles Yuudai Moroboshi.

 

Le champion du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée l’an dernier. C’était l’homme qui, à ce moment-là, se tenait sans aucun doute au sommet des chevaliers étudiants du Japon.

***

Illustrations

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. S’il vous plaît viiiiiite le prochain tome

  2. C’est vraiment dans le tome les petit croquis à la fin ? je les avais jamais vu avant

Laisser un commentaire