Wortenia Senki – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 4

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Chapitre 3 : Clash

Partie 4

Transformer ses biens en argent liquide ne pouvait signifier qu’une chose. Après tout, il essayait de fuir le pays.

« Je pense qu’on peut supposer qu’il rassemblait des fonds pour s’échapper… »

« Dans le même temps, il a apparemment acheté beaucoup de conserves », dit n.

« Des conserves… Oui, il se coupe de ses hommes… »

Le regard de Ryoma s’était aiguisé.

S’il accompagnait ses hommes, il n’aurait pas besoin d’acheter de la nourriture, car l’armée avait des unités qui s’occupaient des provisions. Le commandant suprême n’aurait pas besoin de compter sur un marchand pour se nourrir, et pourtant il l’avait fait. Ce qui signifiait qu’il ne voulait pas que ses hommes apprennent ce qu’il faisait.

« Il a probablement attiré l’attention de tous sur Héraklion pour pouvoir s’échapper pendant la bataille. »

« Et son plan d’évasion ? Des idées, Genou ? »

« Non. Malheureusement, je n’ai pas pu creuser aussi profond. Cependant… »

Le vieux ninja secoua la tête.

« Quoi ? Est-ce que quelque chose te semble anormal ? »

« S’il a l’intention d’emmener sa famille, je ne pense pas qu’il soit probable qu’il s’échappe à pied. J’ai vu des voitures chargées, je pense donc qu’il pourrait utiliser la route. »

« Maître Ryoma ! Ici ! »

Sara avait rapidement étalé une carte qu’elle avait portée devant Ryoma.

« Voici donc Héraklion… Il y a quatre routes qu’il pourrait prendre. »

Ryoma trouva rapidement les sept routes qui s’étendaient depuis Héraklion. Trois d’entre elles étaient déjà prises par les forces de la princesse Lupis. Il était possible qu’Albrecht choisisse ces routes précisément pour se glisser sous le nez de la princesse, mais c’était un choix dangereux à faire si sa famille était avec lui. Ryoma garda à l’esprit que le nom et le visage d’Albrecht étaient bien connus à l’intérieur des frontières de Rhoadseria alors qu’il réduisait ses choix.

« Il reste donc les routes du sud-est, du sud, du sud-ouest et de l’ouest… Et puisqu’il prend sa famille, on peut probablement exclure celle de l’ouest qui mène à Xarooda. », souligna Laura.

Ryoma fit un signe de tête.

EffectivementLe pays du fer, Xarooda, a des montagnes escarpées. Le terrain est trop accidenté pour qu’il puisse s’échapper avec sa famille…

« Je pense que Laura a raison. Nous avons été spécialement formés pour pouvoir traverser ce terrain, mais les femmes et les enfants ordinaires auraient des difficultés. Dans ce cas, nous pouvons exclure le sud-ouest pour la même raison. », dit Sara.

Lione jeta un coup d’œil sur la carte, et indiqua deux routes s’étendant vers le sud.

« Ce qui laissait le sud-est et le sud. »

Les deux routes menaient dans les régions des pays du sud. C’était un rassemblement de pays et le site de certains des combats les plus tumultueux de tout le continent occidental. Mais cela signifiait aussi que c’était l’endroit idéal pour se cacher.

« Deux routes, hein… Alors laquelle… ? »

Ryoma leva les yeux. Il avait une centaine d’hommes sous la main. C’était tous des guerriers habiles et brillants, mais l’ennemi allait résister désespérément. Il serait probablement sage de supposer qu’ils étaient aussi forts que ses hommes. Dans ce cas, le facteur décisif serait le nombre d’hommes qu’ils avaient.

Le général Albrecht voulait éviter d’être vu, il ne pouvait donc pas amener une grande armée pour le défendre. Cela dit, dix ou vingt chevaliers ne suffiraient pas pour le protéger, lui et sa famille.

Diviser mes forces serait une mauvaise idée… Mais nous ne pouvons pas non plus laisser Albrecht s’échapper. Qu’est-ce que je dois faire… ?

Pour l’avenir de Rhoadseria, ils devaient tuer le général Albrecht ici. Et il y avait aussi la promesse qu’il avait faite à Helena. Des idées lui étaient venues avant de disparaître. Aussi intelligent qu’il fût, tout avait une limite. Il n’avait qu’un nombre limité d’hommes et deux routes à prendre, et il ne pouvait pas imaginer une tactique qui compenserait cela.

« Maître Ryoma », chuchota Sara à son oreille, le tirant de ses pensées.

« Quoi ? Quelque chose ne va pas ? »

« Nous avons reçu un rapport, une unité s’approche de nous. »

« L’ennemi ? »

Sara secoua la tête.

« C’est Dame Helena. »

L’expression de Ryoma changea en entendant son nom.

« Helena… Elle devrait attaquer Héraklion avec la princesse Lupis… Tu es sûre ? »

« Oui. Ils devraient arriver bientôt. »

« Très bien. Montre-leur le chemin. »

Sara fit un signe de tête et partit. Finalement, le bruit des sabots lui parvint aux oreilles de la route devant lui alors qu’un groupe de vingt à trente personnes arrivait à cheval.

« Oh, Dieu merci. Je suis arrivée à temps ! »

Helena descendit de son cheval devant Ryoma, le saluant d’un sourire calme. Ryoma sentait qu’il y avait une sombre passion dans son sourire.

« Que faites-vous ici, Dame Helena ? Ne devriez-vous pas aider à attaquer Héraklion en ce moment… Êtes-vous sûre que vous pouvez ne pas être là ? »

Helena répondit à la question naturelle de Ryoma par un sourire implicite.

« Oh ! Mais tu ne prends pas non plus part à l’attaque, n’est-ce pas ? Donc, la même chose vaut pour moi… Ce n’est pas que je ne crois pas en toi, mais… »

Le fait qu’elle soit devenue un héros national n’est pas étonnant… Elle est peut-être vieille, mais son esprit est toujours aussi vif. Et elle veut donner le coup de grâce elle-même…

Ryoma réalisa ce qu’Helena cherchait. Elle était venue pour couper la fuite d’Albrecht, comme Ryoma, et lui régler son compte de ses propres mains.

« Combien d’hommes avez-vous, Lady Helena ? »

« Environ trois cents. »

Mon Dieu, elle veut vraiment le tuer… Et bien, c’est que je crois…

Les flammes noires de la vengeance brûlaient en Helena. Helena avait environ trois mille hommes sous son commandement direct dans cette guerre, et elle avait pris les trois cents personnes les plus proches d’elle afin de venir ici. Cela montrait à quel point elle était résolue. Cela signifiait qu’elle ne reculerait devant rien pour réclamer la tête d’Albrecht. Même si le général Albrecht décidait de se rendre, elle l’ignorerait.

« Alors, quelle est la situation ? Albrecht s’est-il déjà échappé d’Héraklion ? »

Ryoma secoua la tête.

« Je vois… Et il n’y a aucune chance qu’il essaie de se cacher à Héraklion et qu’il meure honorablement ? », demanda-t-elle anxieusement.

Ce n’était que des spéculations, et Helena n’était pas assez bête pour penser que ses prédictions étaient toujours justes. Et ils ne pouvaient pas se permettre de se tromper cette fois-ci, car si cela se produisait, la vengeance d’Helena s’arrêterait sur le champ.

« Non, je ne pense pas. J’ai demandé à mes hommes de se pencher sur la question, et apparemment il a liquidé beaucoup de ses actifs pour financer sa fuite… Je pense qu’il y a fort à parier qu’il essaie de s’échapper à la frontière afin de se rendre dans un autre pays. »

« Je le savais… C’est effectivement une sorte de chose à laquelle il penserait », cracha Helena avec amertume.

« Une idée de la direction qu’il prendrait ? »

Ryoma prit la carte de Sara et la montra à Helena.

« Nous avons réduit la liste à deux options. Sachant qu’ils préparaient des voitures et que sa famille n’est pas habituée aux voyages difficiles, nous pensons qu’il ira vers le sud. »

« Hmm, oui… S’il allait au nord ou à l’est, il devrait passer par la capitale. »

Helena acquiesça légèrement.

« Il évitera probablement de passer par là. Il pourrait essayer de la contourner, mais ces régions sont sous le contrôle de la faction des nobles. S’il essayait de passer par là, ils le vendraient probablement à la princesse pour lui acheter ses faveurs… De plus, c’est le plus long chemin vers la frontière. »

La princesse Lupis était sur le point de gagner la guerre, et ceux qui l’avaient simplement regardée de loin ou qui s’étaient opposés à elle cherchaient des moyens de gagner ses faveurs et de conserver leur statut. Se rendre dans les environs de la capitale à un tel moment serait un suicide pour Albrecht.

Il était très probable qu’il l’éviterait. Après tout, tout le monde voulait lui offrir sa tête en guise d’hommage.

« L’est n’est pas non plus probable… Les zones frontalières de Xarooda sont montagneuses et escarpées… Ce qui laisse… »

Helena arriva à la même conclusion que Ryoma, bien qu’elle ne semblait pas du tout en conflit. Elle était d’une certaine manière confiante.

« Ryoma, es-tu déchiré entre le sud et le sud-est ? »

Ryoma acquiesça doucement.

« Alors, laisse-moi résoudre ce problème pour toi. Albrecht va essayer de s’échapper du sud. Je ne le vois pas aller ailleurs. », dit Helena en désignant un certain point sur la carte.

Helena était tout à fait confiante.

« Sans vouloir être irrespectueux, sur quoi vous basez-vous pour dire ça ? », demanda Ryoma.

Il se sentait en confiance avec les mots d’Helena, mais n’avait pas l’intention de lui faire confiance aveuglément. Tout du moins jusqu’à ce qu’elle lui dise quel était le fondement derrière tout ça. Mais les mots qui quittèrent ensuite les lèvres d’Helena lui ouvrirent les yeux.

« Sa femme descend d’une famille noble du royaume de Tarja. »

Le royaume de Tarja était situé à plusieurs centaines de kilomètres au sud d’Héraklion. Le pays d’origine de sa femme serait en effet un bon endroit pour s’enfuir. Son lien avec eux les aiderait à trouver un refuge.

« Je vois… Oui, le fait qu’elle ait un lien avec cet endroit fait de Tarja une bonne option… Sauf qu’il pourrait supposer que l’on arrive à cette conclusion et ainsi choisir une autre direction ? »

Ryoma n’avait pas l’intention de pinailler, et avait admis que son idée était convaincante. Mais quand Ryoma avait prévu de s’échapper de l’Empire d’O’ltormea, il savait que choisir la voie optimale ne donnait pas toujours le meilleur résultat possible. Car c’était précisément cette voie qui attirait le plus d’attention et qui était la plus facile à prévoir.

C’était pourquoi, parfois, choisir délibérément la voie la moins optimale pouvait mettre ses adversaires hors course.

« Tu dis donc qu’il pourrait intentionnellement choisir l’autre voie. Mais je ne pense pas qu’il faille s’en inquiéter cette fois-ci… Parce que s’il va vers le sud-est, il se retrouvera dans le royaume de Britannia. »

Helena pointa du doigt le pays voisin de Tarja.

« C’est à peu près la même distance que Tarja, non ? Ne peut-il pas s’enfuir là-bas ? »

Helena sourit avec ironie.

« Je doute qu’il le puisse. Tarja et Britannia sont rivales depuis des années. S’il n’y avait eu qu’Albrecht, il serait peut-être allé là-bas, mais sa femme est de Tarjan. L’emmener là-bas serait dangereux. Et il ne peut pas non plus se débarrasser de sa femme. S’il fait cela, il va vraiment être à court de factions qui pourraient l’aider… »

« Vous pensez qu’il vise à reconstruire son pouvoir à Tarja ? Qu’il cherche encore à renforcer son influence ? »

« Oh, oui. Il n’y a aucune chance qu’il recule même après ça… Tu sais, il n’est pas si naïf que ça. »

Si Helena avait raison, alors il ne faisait aucun doute qu’il se dirigeait vers Tarja. Il préférait aller dans le pays où sa femme était apparentée, dans un pays qui n’avait rien à voir avec lui.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    Merci, la chasse à courre va être lancé 😈

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