Strike the Blood – Tome 4 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Prison cachée

Partie 2

Kojou et Yukina avaient ainsi pu échapper à la foule sur la route principale et ils avaient couru dans une ruelle étroite.

Il va sans dire que Yukina en robe et tablier, ressemblant à une réfugiée d’un conte de fées, et Kojou, actuellement coincé dans le corps de Yuuma, présentait en vérité tout un spectacle lorsqu’ils étaient ensemble. Même dans une ville pleine de touristes costumés, le fait de les voir courir ensemble, sans même qu’ils ne fassent un seul coup d’œil sur le côté, les faisait vraiment ressortir, et donc, tout le monde les regardait directement. Mais alors qu’ils sortaient de l’allée et arrivaient sur une place, un groupe encore plus étrange les attendait.

Il s’agissait de flics antiémeutes portant des boucliers et des voitures blindées construites avec un blindage de couleur grise. C’était une barricade des gardes de l’île.

Kojou avait contracté ses dents de derrière en levant les yeux vers la structure géante qui les surplombait

« Ah, merde… ! Ils se sont aussi enfermés par ici ! » s’écria Kojou.

Le toit de la pyramide inversée qui était le symbole de l’île d’Itogami avait été recourt par une masse de tentacules effrayants qui semblaient venir d’un kraken. C’était le monstre que Yukina avait étiqueté de Gardien de sorcière.

La police antiémeute de la garde de l’île avait tenté de combattre ce gardien. Quatre hélicoptères de combat tourbillonnaient au-dessus du bâtiment, tirant avec des mitrailleuses et des fusées de purification dans un barrage sans merci.

Kojou était hors de lui quand il leva les yeux vers les flammes qui se répandaient.

« Bon sang, ils ont sorti l’artillerie lourde… ! » s’écria Kojou.

L’assaut avait brisé des fragments de l’édifice qui s’étaient déversés comme de la grêle tombant du ciel. Les ricochets et les balles perdues semblaient causer des dommages considérables aux bâtiments environnants. Ils avaient sans doute bouclé les environs pour empêcher les civils d’être blessés par des combats aussi féroces. Mais.

« On ne peut pas s’approcher comme ça, n’est-ce pas ? » s’était demandé Yukina à voix haute.

« Eh bien, c’est leur travail. S’il y a quoi que ce soit que nous devrions louer, c’est qu’ils ont réagi si vite, mais…, » répondit Kojou.

Yukina et Kojou murmuraient tous les deux avec des tons impatients. Quoi qu’il en soit, les gardes de l’île faisant un travail typiquement robuste pour boucler la zone, il était inutile d’essayer de percer la Porte de la Clef de Voûte pour s’y rendre. Même si Yukina était une Chamane Épéiste avec toutes les qualifications requises, ils ne les laisseraient jamais entrer sur un champ de bataille avec des hélicoptères de combat qui bourdonnaient dans le ciel.

De plus, la police antiémeute avait commencé à bombarder le toit du bâtiment depuis le sol. Il s’agissait d’un barrage de canons de défense anti-démons chargés de balles explosives anti-démons. En plus des explosions elles-mêmes, des fléchettes en alliage Argent-Elysium aux propriétés hautement purifiantes avaient frappé le corps du monstre. Mais il n’y avait aucun changement visible dans les mouvements du monstre.

« … Pas une égratignure !? » dit Kojou en s’élançant.

Yukina avait analysé la situation d’une voix posée. « Ce Gardien a probablement été renforcé par magie… Il peut très bien être imperméable aux attaques. »

Il faudrait une quantité d’énergie magique au-delà de tout bon sens pour enchanter une créature de cette taille, mais il était possible pour une sorcière avec la faveur d’un diable de réussir cela.

Ayant résisté à l’assaut avec aisance, le monstre avait commencé sa contre-offensive.

Il étendit l’un de ses tentacules marbrés comme un fouet, l’enroulant autour de l’un des hélicoptères de combat et l’arrachant du ciel en un instant. L’hélicoptère hors de contrôle avait craché des flammes en tombant vers la terre. Il heurta le sol durement, dégageant une énorme quantité de fumées à la suite de l’explosion. Le tremblement étrange du sol du Gigaflotteur et les échos de l’explosion entre les grands bâtiments donnaient l’impression qu’ils regardaient un film de monstres géants de près.

Kojou gémit lamentablement quand une odeur de brûlé se répandit dans l’air. « Argh… »

L’hélicoptère de combat n’avait pas été piloté, mais il y avait eu des blessés lors de l’explosion. Si les combats se poursuivaient ainsi, ce n’était qu’une question de temps avant que même les civils ne soient affectés par ça.

De plus, la puissance démoniaque émise par le haut de l’édifice s’intensifiait encore plus. Même si Yukina et Kojou s’étaient trouvés bloqués, Yuuma se rapprochait de la fin de son rituel magique.

Yukina s’était mordu la lèvre inférieure sans un mot. Sa lance pouvait facilement déchirer le sort qui renforçait la chair du Gardien. Malgré cela, le monstre se trouvait sur le toit d’un immeuble à plusieurs centaines de mètres de distance, bien au-delà de sa portée.

Kojou avait sorti son téléphone portable pour chercher sur sa carte. « Il doit y avoir un moyen de passer à côté d’eux… »

Dans un cas comme celui-ci, il se fichait de savoir s’il s’agissait d’un tunnel ou d’un puits d’entretien dans le Gigaflotteur, s’il pouvait seulement trouver un moyen d’atteindre la Porte de la Clef de Voûte sans être arrêté par la garde de l’île — .

Mais Kojou avait plissé les yeux avec un sentiment de tension en regardant la photo qui lui servait de fond d’écran.

« Qui diable a fait ça… !? … Est-ce Asagi ? » s’exclama Kojou.

Le visage innocemment endormi de sa camarade de classe y était exposé. Elle avait l’air plus enfantine sans maquillage, avec une légère trace de bave sur le coin de ses lèvres, mais cela ne la rendait que plus mignonne. Il avait l’impression de regarder un chaton se prélasser joyeusement au soleil.

Yukina fixa Kojou d’un regard glacial, tandis qu’il fixait l’image en état de choc, et demanda. « Senpai, où as-tu eu cette photo… ? ? »

« N-Non ! Ce n’était pas moi ! Quelqu’un a téléchargé ça sur mon tel... Attends, ah ? » s’écria Kojou.

Kojou secouait désespérément la tête quand elle avait soudain cliqué : une icône qu’il n’avait jamais vue auparavant avait été ajoutée dans le coin de l’image du papier peint. L’icône montrait la Porte de la Clef de Voûte, le texte disait, « Info Route. »

« Himeragi, par ici ! » s’écria Kojou.

« S-S-S-Senpai… ? » s’écria Yukina.

Kojou avait pris la main de Yukina et s’était mis à courir dans une direction sans aucun rapport. Yukina était encore confuse par l’action soudaine qu’elle avait suivie, presque comme si elle avait été traînée par lui. Kojou avait simplement suivi les instructions sur son écran de navigation et avait plongé dans un bâtiment inconnu.

Ce n’était pas qu’il faisait confiance à une application installée derrière son dos, mais il n’avait pas d’autres pistes pour sortir de l’impasse. Ils étaient foutus de toute façon, alors pourquoi ne pas tenter le coup ?

Mais le phénomène qui en avait résulté avait été bien au-delà des attentes de Kojou. Il avait été assailli par des étourdissements, un sentiment étrange de flottement et un léger impact. Quand sa vision avait cessé de trembler, Yukina et Kojou se trouvaient dans un centre commercial inconnu.

« Une téléportation — !? Senpai, qu’est-ce que c’est ? » demanda Yukina.

Saisissant rapidement la situation, Yukina déplaça les yeux vers Kojou alors qu’elle était en état de choc. Kojou fixa l’écran de son téléphone et secoua la tête.

« Ce programme de navigation dit que c’est la route pour se rendre à la Porte de la Clef de Voûte. Je pense qu’on arrivera à destination après un tas d’autres sauts, » répondit Kojou.

 

 

« Donc cela utilise-t-il l’ingénierie inverse des distorsions spatiales ? Qui sur terre… ? » s’exclama Yukina.

« Est-ce Asagi qui a fait ça… ? » murmura Kojou.

Il ne savait pas comment ni pourquoi, mais que Kojou pouvait accepter une telle action venant d’elle.

Sur le plan technologique, l’utilisation des instabilités momentanées causées par les distorsions spatiales pour se rendre à destination par le chemin le plus court était réalisable grâce à l’appui du réseau traversant la ville d’Itogami. Mais il faudrait un administrateur système d’un niveau de compétence incroyablement élevé pour que cela devienne une réalité. Pour Kojou, elle était la seule à pouvoir produire un tel logiciel comme celui-là en une nuit.

Cela dit, Kojou ne pensait pas qu’Asagi avait envoyé cette application sur son téléphone portable… encore moins avec la photo de son visage endormi. D’abord, elle n’aurait pas dû savoir qu’il se dirigeait vers la Porte de la Clef de Voûte. Quelqu’un était placé au-dessus de la scène et tirait les ficelles. C’était peut-être la Corporation de Management du Gigaflotteur, peut-être l’Organisation du Roi Lion… Quelqu’un utilisait Kojou et Yukina pour surmonter la situation imminente.

Mais ils n’avaient pas le temps de trouver qui était derrière tout ça.

« Bref, il faut jouer les cartes qu’on a. La prochaine est un virage à droite à une intersection à deux cents mètres par ici, » déclara Kojou.

« Oui, » répondit Yukina.

Yukina avait fidèlement suivi les instructions de Kojou et s’était mise à courir. Alors qu’ils prenaient le virage, le sentiment de flotter à nouveau s’était fait sentir. Les distorsions spatiales leur avaient causé beaucoup de chagrin depuis la veille, mais en les utilisant, ils avaient maintenant un moyen de franchir les barricades jusqu’à la Porte de la Clef de Voûte. Dès qu’ils eurent terminé leur quatrième saut, une tour d’acier familière avait bondi dans les champs de vision de Kojou et Yukina. C’était l’endroit le plus haut de l’île Itogami. Il s’agissait d’une salle d’observation vitrée au pied d’une tour de cellules, en d’autres termes, le toit de la Porte de la Clef de Voûte.

Kojou criait à pleins poumons quand il s’était rendu compte que des tentacules les avaient encerclés dès qu’ils avaient atteint le toit.

« … Ce monstre est jusqu’ici !? » s’écria Kojou.

Maintenant qu’il voyait les tentacules marbrés de près, ils avaient l’air encore plus imposants qu’il ne l’avait imaginé. La surface de la peau recouverte de mucus était étrangement noueuse, avec des veines pulsantes visibles, ressemblant à un essaim de serpents.

Les tentacules, leurs nombres apparemment sans fin, et ils s’étaient enchevêtrés dans un motif complexe alors qu’ils avaient essayé d’écraser Kojou et Yukina comme des insectes.

Un flash d’argent intense les avait découpés en tranches.

« Loup de la dérive des neiges — ! »

La lance d’argent que Yukina avait avancé avait tranché à travers les tentacules, des dizaines de centimètres d’épaisseur et de diamètres, comme s’ils étaient du papier.

Le monstre, dont les balles de trente millimètres tirées par des hélicoptères de combat et des fusées équipées d’ogives purificatrices de démons n’avaient même pas réussi à égratigner, était coupé en rubans par la lance d’une petite fille sans défense, les morceaux s’envolant tout autour d’elle. C’était la capacité de l’arme secrète de l’Organisation du Roi Lion, le « Schneewaltzer », quand il était utilisé.

« Yuuma ! » cria Kojou.

Comme la barrière de tentacules faits par le Gardien des sorcières avait été brisée, la vue de la cérémonie qui se déroulait à l’intérieur avait été exposée. C’était un cercle magique dessiné avec du sang frais. Deux sorcières se tenaient à droite et à gauche. Et au centre du cercle se tenait un jeune homme vêtu d’un costume noir formel. C’est un imperméable qui aurait fait crier n’importe qui avec le mot : Vampire ! C’était la tenue que Nagisa avait achetée à Kojou pour lui servir de costume.

« Tu es en avance, Kojou. »

Le jeune homme tourna la tête et appela Kojou par son prénom. C’était le visage mondain d’un lycéen ordinaire. La seule chose qui le caractérisait, c’était l’aspect clair de ses avant-bras dans l’obscurité, comme si le clair de lune brillait sur eux.

Là, devant eux, se tenait le corps physique de Kojou Akatsuki.

« Tu as toujours été comme ça. Tu te pointes à des endroits très importants sans aucune idée de ce qui se passe. »

Une expression angoissée s’était emparée de Kojou alors qu’il regardait son propre corps.

« Yuuma… tu es… »

Yuuma tenait une sorte de grimoire dans sa main. Et l’énorme pouvoir magique qui traînait du bout de ses doigts maintenait le grimoire actif, car il provoquait une distorsion de l’espace. Ce fait avait conduit Kojou vers le désespoir.

Jusqu’à ce qu’il le regarde en face, son cœur avait en effet gardé le faible espoir que Yuuma n’était qu’une amie d’enfance et n’était pas mêlée à cet incident, ou que si elle l’était, c’était purement comme une victime.

Mais il avait finalement accepté la vérité. Yuuma avait vraiment détourné le corps de Kojou.

Elle était la meneuse de ce cirque.

Yuuma eut un sourire doux, comme si elle consolait un Kojou qui agonisait.

« Ne t’inquiète pas. Je te rendrai ce corps bien assez tôt. N’attends-tu pas encore un peu ? Je vais la retrouver très bientôt, » déclara Yuuma.

« La trouver… trouver qui… ? » demanda Kojou.

« Ma mère. Je ne l’ai pas rencontrée une seule fois depuis ma naissance, » répondit Yuuma.

La confusion de Kojou s’alourdit encore.

« Ta… mère… ? »

Il se souvient vaguement que la jeune Yuuma vivait loin de sa mère.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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