Strike the Blood – Tome 13 – Chapitre 3 – Partie 6

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Chapitre 3 : Dans sa ligne de mire

Partie 6

« C’était la même chose lorsque le sanctuaire des démons d’Iroise a été détruit il y a six ans. Même avant cela, December a détruit un certain nombre d’autres sanctuaires de démons, avec les membres de Tartarus Lapse qui nous ont précédés. »

« C’est vrai… December est une vampire, après tout… », murmura Kojou d’un ton hésitant, comme s’il venait seulement de s’en souvenir.

Enfin, il comprenait vraiment pourquoi Senga n’était pas le chef de Tartarus Lapse. December avait peut-être l’air d’avoir une dizaine d’années, mais elle devait être bien plus âgée que Senga.

« Une vampire… ? »

Cependant, lorsque Senga entendit le murmure de Kojou, il fronça les sourcils.

« Vous me surprenez. Vous ne vous en êtes pas encore rendu compte, quatrième Primogéniteur ? »

« Rendu compte de quoi ? »

« Ce n’est pas grave. Le temps vous le dira bien assez tôt. Et surtout… » Il se redressa avant de poursuivre. « C’est tout ce que j’ai à dire, mais j’aimerais tout de même entendre votre réponse, quatrième Primogéniteur. »

« Ma réponse ? »

« Avez-vous l’intention de coopérer avec nous ? »

« Coopérer, hein ? »

Kojou se rendit compte qu’il avait involontairement esquissé un sourire crispé. Il se rendit compte que Yukina, qui se tenait silencieusement à ses côtés, l’observait avec inquiétude.

« Pfff. En résumé, c’est la même chose… »

Kojou expira, visiblement exaspéré. « Senpai ? » appela Yukina, un murmure perplexe s’échappant de ses lèvres.

« Qu’est-ce que vous voulez dire exactement ? » demanda Senga en grimaçant.

Une expression franchement déprimée apparut sur le visage de Kojou.

« Pourquoi faut-il que vous soyez tous du genre “Portons le monde entier sur nos épaules” ? J’en ai marre. C’est agaçant, c’est comme si on me remettait mon ancien moi sous le nez. »

« Je ne sais pas ce que vous essayez de dire, quatrième Primogéniteur. »

La voix de Senga, jusqu’alors sans émotion, se chargea d’agacement.

Kojou rétracta les coins de ses lèvres et le fixa froidement. « Vous croyez vraiment que les gens ne vous croient pas simplement parce qu’il n’y a pas de preuves ? Ce n’est pas ça, n’est-ce pas ? La raison pour laquelle personne ne vous fait confiance n’est-elle pas plutôt que vous ne faites confiance à personne ? »

« Quoi… ? »

« Vous avez dit que ressusciter Caïn causerait du tort à beaucoup de gens. Si c’est le cas, détruire des sanctuaires de démons n’est pas ce que vous devriez faire. Au contraire, vous devriez sauver les gens qui deviendront ces victimes ! »

La voix grave de Kojou résonna. La joue de Senga tressaillit comme s’il avait reçu une gifle.

« Vous êtes tout seul parce que vous agissez de la sorte ! » Kojou poursuit. « Vous faites tout pour vous faire des ennemis de ceux que vous devriez sauver ! »

« Pour être parfaitement transparents, nous avons essayé cela encore et encore ! »

Pour la première fois, la voix de Senga était éraillée.

« Mais regardez où nous en sommes par la suite. Le monde n’a pas changé ! Et le projet de ressusciter Caïn est la seule chose qui se poursuit… »

« Alors, pourquoi ne pas avoir cherché de l’aide ? Si vous aviez pris le temps de faire le tour des sanctuaires de démons, vous auriez dû chercher des gens qui vous croiraient ! »

Kojou n’éprouvait que de la pitié pour cet homme.

« Un pirate informatique que je connais m’a dit ceci. Les pirates informatiques sont le genre de personnes qui découvrent les choses que les gens veulent cacher, puis dévoilent tous leurs secrets. Si vous aviez fait appel à des gens comme elle, il y aurait eu d’autres solutions ! Même maintenant, vous… »

« Comment osez-vous ?! »

À la surprise générale, ce n’était pas Senga, dont la colère était visible sur le visage, mais Logi. Un vent chaud soufflait vers Kojou et Yukina, et la chaleur mijotait tout autour d’eux.

« Logi, arrête ça. »

Senga avait retenu le garçon homoncule. L’explosion émotionnelle de son camarade l’avait peut-être ramené à la raison. Senga avait déjà oublié son irritation précédente.

Puis, il secoua tranquillement la tête et lança un regard froid à Kojou.

« Si vous parlez d’Asagi Aiba, je crains que vous n’arriviez trop tard. »

« Hein. ?! »

Les yeux de Kojou s’écarquillèrent d’étonnement. Kojou avait abordé le sujet des pirates informatiques, mais entendre le nom d’Asagi sortir de la bouche de Senga était complètement en dehors de ses attentes.

« Pourquoi êtes-vous au courant pour Asagi… ?! »

« Ce n’est pas possible… » Yukina trembla. « Nous faire venir ici, c’était pour nous empêcher de rencontrer Aiba… ?! »

« Senga ! »

La peur qui avait submergé Kojou avait semblé faire geler tout le sang de son corps.

Logi leur avait parlé dans le parc public, juste avant qu’ils ne s’apprêtent à rencontrer Asagi. Il avait l’impression qu’il était apparu devant eux exactement au bon moment pour empêcher leur rendez-vous.

Il aurait dû s’en douter plus tôt. Pourquoi Carly, la tireuse d’élite, et December étaient-elles absentes du lieu d’une conversation aussi importante ? Maintenant, il comprenait : elles en voulaient à Asagi.

Garder Kojou et Yukina attachés jusqu’à ce que December et Carly puissent assassiner Asagi, tel était le véritable objectif de Tartarus Lapse. C’est la raison pour laquelle Senga avait pris le risque de mettre en péril leur planque pour y amener les deux jeunes gens.

« Je ne vous demanderai pas de me pardonner, quatrième Primogéniteur. »

« Attendez ! »

Un torrent d’énergie magique, semblable à un typhon, se dirigea vers Kojou et Yukina. Ils réalisèrent soudain qu’un symbole magique complexe était apparu à la surface du sol de la salle d’examen.

« Feng shui ! »

« Senpai, recule s’il te plaît ! »

C’est Yukina qui se jeta en avant pour protéger Kojou, secoué par l’énergie rituelle. Tirant sa lance en argent de son étui à guitare, elle en enfonça la pointe dans le sol en un éclair.

Le rayon de lumière jaillissant de la pointe de la lance déchira le cercle magique de Senga.

Sa puissante énergie magique disparut soudainement; Kojou fut projeté en arrière et tomba à genoux. La salle d’examen retrouva sa tranquillité tandis que le typhon d’énergie magique qui y sévissait jusqu’alors s’évanouit, comme s’il n’avait jamais existé.

Cependant, il n’y avait aucune trace de Senga. Logi et la fille à l’écharpe avaient également disparu. Ils avaient abandonné leur planque.

« Asagi… ! »

Impuissant, Kojou regardait le rideau qui se balançait doucement.

 

+++

« J’ai déjà dit que j’étais désolée, bon sang ! »

Asagi fulminait tout en se bourrant les joues d’une mangue fraîche, dans une minuscule cour entourée d’un potager familial.

Assis en face d’elle, arborant une expression boudeuse, se trouvait Yaze.

Dans la cour de l’immeuble se trouvait une table de jardin en bois pour permettre aux habitants de manger dehors par beau temps. Tous les habitants de l’immeuble pouvaient utiliser cette table.

« Je n’aurais jamais imaginé tomber sur ta camarade de classe… Hiina, c’est ça ? J’ai essayé d’éviter qu’elle se fasse de fausses idées, tu sais. Ah, désolée, Mme Asako. Merci beaucoup. »

Asagi exprima sa gratitude à la femme en tablier qui lui apportait du thé.

« C’est bon, mademoiselle Asagi. Cela fait un moment que ça dure. Prenez votre temps, s’il vous plaît. »

L’air mystérieux de la dame rendait difficile la détermination de son âge. Elle avait une fille à l’école primaire, mais elle ne semblait pas plus âgée qu’une étudiante. Apparemment, elle gérait l’immeuble à temps partiel et effectuait divers travaux pour les locataires, mais Asagi ignorait les détails. C’est peut-être elle qui a poussé Yaze à aimer les filles plus âgées que lui, pensa Asagi.

Il semblait que Yaze avait fait exprès d’attendre que la propriétaire soit hors de vue avant de laisser échapper un gros soupir.

« Je me demande juste pourquoi tu manges les fruits que ma camarade de classe m’a apportés. »

« Eh bien, tu ne les touchais pas. Mais n’est-ce pas un peu comme attendre pour rendre visite à une personne malade à l’hôpital ? — Non pas que je le sache vraiment. »

« Est-ce que c’est quelque chose que tu dois dire en te goinfrant ? »

Yaze lui lança un regard plein de ressentiment, tout en gardant ostensiblement sa joue appuyée sur sa paume.

« Eh bien, tu es venue parce que tu t’inquiétais pour moi, alors je te remercie au moins pour ça. »

« Oui, oui, tu devrais me remercier. » Asagi, sur un ton condescendant, tendit la main vers la deuxième mangue. « Alors, l’opération de sauvetage de ton père ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Pas un seul mot. Le sauvetage n’est probablement pas totalement bloqué, mais pour l’instant, la Corporation de Management du Gigafloat a sans doute fort à faire pour remettre de l’ordre dans le Grand Pile. »

« Inquiet, hein ? »

Alors qu’elle coupait une mangue avec un couteau, Asagi sembla en proie au doute.

« Pas vraiment. » Yaze sourit — un bluff flagrant — en secouant la tête et en disant : « Non pas que je me soucie de ce qui arrive à ce type, mais s’il meurt, il y aura une guerre de succession acharnée, c’est sûr. Tu vois ? Si je suis inquiet, c’est plus pour ça que pour lui. Si ça tourne mal, il pourrait y avoir beaucoup d’autres morts. »

« Attends… Arrête ça. Ce n’est pas drôle quand ta famille est concernée, bon sang. » Asagi grimaça en signe de dégoût face à l’humour noir de Yaze. « Ça va aller, n’est-ce pas ? »

« Qui obtiendrait quelque chose en tuant l’homme inutile que je suis ? »

« Même si tu n’as aucune valeur, tu es le fils légitime, donc il y aura plein de gens qui penseront que tu vaux la peine d’être utilisé, n’est-ce pas ? »

« Tu dis vraiment les choses les plus méchantes sans sourciller… »

Yaze avait l’air blessé. Si son père était mort après avoir accumulé tant de richesses et d’influence, il ne pouvait pas rester neutre dans un conflit de succession. Le fait de ne pas l’autoriser à rechercher son père, peut-être vivant, peut-être mort, avait probablement quelque chose à voir avec les marchandages politiques liés à cette question. C’est précisément parce qu’il en était douloureusement conscient qu’il boudait dans son appartement.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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