Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Chapitre 20 – Partie 3

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Chapitre 20 : Agents

Partie 3

« Oh, vous pensiez que j’allais tout transporter pour vous ? Cela me tuerait en un rien de temps. Et que feriez-vous si je mourais ? »

Après quelques instants, quelqu’un prit la parole.

« Euh… est-ce que quelqu’un d’autre a ce pouvoir ? »

« Mon pouvoir m’a été donné par un dieu errant qui est passé par mon monde. Je suis la seule à pouvoir le faire, et je ne peux pas le révéler sans y avoir réfléchi ».

La réponse de Mitsuha ne laissait aucune place à l’espoir.

« Umm, vous pouvez les récupérer. »

En entendant parler des troubles entourant les sauts mondiaux à grande échelle, le représentant qui lui avait donné les bateaux tenta de lui rendre ses billets.

Il n’y a aucune chance qu’il soit un agent. Il est trop gentil pour ça, pensa-t-elle

« Ne vous inquiétez pas pour ça. Le fardeau de prendre une ou deux personnes avec moi se récupère avec le temps. Et les navires sont plus que suffisamment précieux pour que je sacrifie un peu de ma force vitale. »

En entendant cela, un homme s’était levé.

« Alors s’il vous plaît, emmenez-nous dans votre pays ! En tant qu’homme de la patrie du héros, je veux que nous établissions un contact et formions une alliance ! »

Les autres n’avaient aucune idée de ce dont il parlait. Il les avait ignorés et continua : « C’est sûrement ce qu’il y a de mieux à la fois pour le bien de votre patrie et de la Russie ! »

« “Russie” ? Est-ce le nom de votre pays ? », demanda Mitsuha.

L’homme se rendit compte qu’il ne l’avait pas encore dit. Il doit travailler dans les renseignements. Il a probablement pris l’habitude d’éviter de dire son nom ou celui de son pays à la légère, pensa-t-elle.

« Oui, désolé de ne pas l’avoir dit avant, mais mon pays s’appelle la “Fédération de Russie” ! »

« Attendez, quoi ? »

Mitsuha feignit la surprise. Le représentant russe ne savait pas quoi penser de son expression.

« Vous m’avez trompé ! Ce n’est pas de là que vient le Grand Héros Ivanov ! »

Il tressaillit devant sa soudaine sortie, attendant ses prochains mots.

« Le pays d’Ivanov s’appelait “Union des Républiques Socialistes Soviétiques” ! »

« Ohh, oui, c’est l’ancien nom de la Fédération de Russie. Il a simplement été changé », répondit-il.

« Hein ? Avez-vous simplement changé le nom ? Vous n’avez pas eu d’invasion, de rébellion, d’usurpation ou autre ? »

« Non. Notre pays était la Russie au début, mais il a ensuite fusionné avec quelques autres pour devenir l’Union soviétique. Puis il est redevenu la Russie. »

Mitsuha simula le soulagement.

« Ah, donc c’est ça. Notre héros a dit qu’il était de la région “Ukraine” de l’URSS. Donc maintenant c’est la région de l’Ukraine de la Fédération de Russie… Je vois, je vois. »

Immédiatement, quelques représentants s’étouffèrent avec leurs boissons ou les recrachèrent. Puis vinrent les chuchotements.

« Ukraine… »

« Invasion de la Crimée… »

Mitsuha désigna l’un d’entre eux.

« Vous, là ! S’il vous plaît, dites-moi de quoi ils parlent ! »

L’homme retint un gloussement et fit de son mieux pour expliquer.

« Eh bien, l’Ukraine est un pays qui a souvent été oppressé par la Russie dans son histoire. Il y a eu un grand massacre à l’époque. Même récemment, la Russie a envahi la péninsule ukrainienne de Crimée, mettant le pays en état de guerre. »

Le représentant russe jeta un regard furieux à l’orateur tandis que Mitsuha regardait le Russe avec des yeux de marbre. Tout était bien sûr planifié.

Bien sûr que j’étais au courant pour l’Ukraine.

« Vous m’avez menti. »

« Err, non ! Ce n’est pas ce que je… »

Sa voix s’était éteinte.

Maintenant qu’elle l’avait publiquement humilié, elle pouvait complètement ignorer tout ce qu’il disait. Aux yeux de son public, il avait essayé de tromper la princesse, et il appartenait à une nation qui avait opprimé la patrie de son héros.

Il semblerait que les Russes seraient les plus tenaces de la bande, alors j’ai trouvé une raison de les ignorer. Et mon plan a parfaitement fonctionné. Vive moi !

« Maintenant, revenons à la question de la diplomatie. Même si nous commencions à commercer, nous ne pourrions rien échanger en grande quantité. Je suis sûre que vous pensez pouvoir faire un profit sur quelque chose d’insignifiant, mais je connais le marché de ce monde, donc vendre quelque chose comme des briquets jetables pour une pièce d’or chacun ne marcherait pas.

Ensuite, il y a ce que nous avons à offrir : du blé à petits grains et de mauvaise qualité, de maigres quantités de poisson, du gibier brut qui ne répond probablement pas aux normes de sécurité de ce monde… Il n’y a pas de demande pour tout cela ici, hein ?

Je ne peux pas permettre le commerce incontrôlé des biens de ce monde, ou de vider mon monde de son argent et de ses pierres précieuses. Cela pourrait détruire des industries ou l’économie dans son ensemble, et vous pourriez difficilement appeler cela du commerce. Il n’y a aucune garantie que je n’aurai pas un accident ou que je ne tomberai pas malade quelque part, je n’ai donc pas l’intention de prendre le rôle lourd de médiateur et de cheval de trait, en allant relier des pays entiers.

Cela étant dit, que voulez-vous que je fasse ? Faites en sorte que ce ne soit pas au détriment de moi ou des nations de mon monde. »

Quelques murmures se firent entendre dans la salle, mais sinon, personne ne semblait avoir d’idées.

Ce fut alors que le représentant d’un autre petit pays prit la parole.

« Umm, seriez-vous en mesure de nous donner des échantillons de minerai et d’animaux ? »

Les autres s’illuminèrent. Des animaux inconnus, des métaux non découverts… Ces seuls éléments pouvaient générer d’immenses quantités de richesses. Même le dragon que Wolfgang avait amené dans ce monde était encore une mine d’or de découvertes.

« Oh, je suis d’accord sur ce point. Très bien, je vais donner quelques échantillons à votre pays et à celui qui m’a donné les navires. S’il vous plaît, revenez me voir si vous découvrez quelque chose. », dit Mitsuha.

« O-Oui, certainement ! »

Les deux personnes qui recevraient les échantillons étaient ravies, laissant les autres dans l’amertume et la perplexité.

« Attendez, s’il vous plaît ! Vous avez besoin d’une technologie avancée pour manipuler les animaux correctement ! Vous devriez les donner aux grandes puissances. Notre infrastructure de prévention des épidémies pourrait gérer toute bactérie ou tout parasite étranger potentiel qu’ils pourraient avoir ! », dit le représentant américain.

« Oh, il n’y a pas besoin de s’inquiéter à ce sujet. Je m’assure toujours de sauter sans bactéries, virus ou parasites malveillants. Vous auriez seulement à empêcher les animaux de s’échapper et de se multiplier dans la nature. »

Mitsuha révéla ce fait comme si c’était sans importance.

C’était la raison pour laquelle elle ne s’inquiétait jamais de propager des agents pathogènes chaque fois qu’elle sautait. Le manuel de saut dans le monde que « l’être » avait installé dans son cerveau traitait ce sujet en détail.

« Elle peut faire quoi ? », dirent quelques personnes.

L’un des membres du public — un homme âgé — s’était levé. Il n’avait pas l’air de faire partie d’une agence de renseignement. La meilleure supposition de Mitsuha était qu’il travaillait dans les affaires étrangères.

« Votre Altesse, humm… Si une personne souffrant d’une infection, d’une maladie virale, d’un poison ou d’une substance toxique sautait dans un autre monde avec vous et que vous faisiez en sorte que les agents pathogènes et tout ce qui est nocif restent derrière… que lui arriverait-il ? »

« Quoi ? »

C’était au tour de Mitsuha d’être surprise. Elle n’y avait même pas pensé.

La personne malade sauterait dans l’autre monde, laissant ses agents pathogènes et ses substances nocives derrière elle, non ? Ahh ! J’aurais dû y penser quand Margaret était malade !

Mitsuha s’était pris la tête dans les mains, une ambiance pesante enveloppa alors la pièce.

Oh non ! Si ça se propage, ça va secouer la terre ! Je ne suis pas idiote au point de ne pas voir les implications potentielles de mon saut dans le monde sur les personnes malades. Je dois m’assurer qu’ils ne disent pas un mot à qui que ce soit ! Mais comment ? Ce sont des agents secrets du monde entier !

« Tout le monde, écoutez ! Il ne s’est rien passé à l’instant, d’accord ? Vous n’avez rien entendu ! », dit Mitsuha d’une voix brisée.

Des perles de sueur perlaient sur son front.

« J’interdis à quiconque ici de mentionner cela à qui que ce soit, même s’il s’agit de votre supérieur ou de quelqu’un d’encore plus haut que lui !

Si l’une des élites de vos pays me contacte à ce sujet, je mettrai votre nation sur une liste noire mondiale afin que vous ne puissiez pas avoir de technologie ou d’informations liées à l’autre monde. Et si votre pays tente d’en obtenir malgré tout, il sera traité de la même manière. Vous n’aurez pas accès aux recherches concernant le dragon ou quoi que ce soit d’autre, et vous n’aurez pas le droit d’interagir avec moi. Toute personne essayant de servir de médiateur pour vous recevra le même traitement. Cependant… »

Mitsuha prit une profonde inspiration.

« … Si vous gardez tous ce secret, et que quelque chose arrive à l’un des membres de votre famille, je promets d’essayer le traitement du saut de monde sur eux. Mais si le secret est divulgué, je reviendrai sur ma promesse, car votre silence sous serment n’aura plus de sens après cela. Si cela se produit, je n’utiliserai jamais, jamais mon saut dans le monde pour traiter l’un d’entre vous, vos familles, vos représentants du gouvernement ou vos agents d’information. »

Elle s’était arrêtée pour réfléchir un moment.

« Oh, mais ça ne me dérangerait pas de recommencer à récompenser votre silence à une condition : le coupable de la fuite et tous ceux qui ont entendu le secret doivent être morts, et je dois recevoir la preuve concrète qu’il n’y avait plus aucun enregistrement ou quoi que ce soit. »

Un silence suivit cela.

Les représentants échangèrent des regards. Ils savaient qu’ils étaient tous fichus si l’un d’entre eux rapportait cela à ses supérieurs, et tous tenaient à leur famille. Alors que les vétérans des agences de renseignement seraient capables de garder le silence, les gratte-papiers et les politiciens — qui ne seraient plus que des civils s’ils perdaient les élections — sauteraient sur l’occasion en un clin d’œil, et peut-être même pas pour leur famille. Ils sentiraient juste l’argent qu’il y a dedans.

Et si le secret s’ébruitait… ces gens-là pourraient tuer facilement. Si ce n’est pas pour eux-mêmes, alors ce sera pour leurs familles.

Je suis sûre qu’ils garderont tous leur bouche fermée. En considération de l’avertissement que j’ai donné, c’est aussi dans l’intérêt de leurs pays.

Mitsuha avait ensuite tenu une réunion privée avec les deux représentants à qui elle avait promis des échantillons, et ils eurent eu une discussion animée sur les rouets et d’autres choses qui pourraient être utiles à son comté. Comme elle l’avait prévu, ses interactions avec les personnes des pays en voie de développement lui apportèrent davantage que celles des pays industrialisés. Elle était heureuse d’avoir fait l’effort de les inviter. Leurs nations avaient même envoyé des travailleurs et des ministres des affaires étrangères au lieu d’agents de renseignements. Les petits pays avaient été plus que disposés à tout faire correctement pour cette réunion.

Ensuite, Mitsuha demanda à tout le monde de la contacter uniquement par l’intermédiaire du capitaine mercenaire et d’arrêter d’essayer de la rencontrer ou de la suivre en ville. Elle poursuivit en avertissant que les pays qui défiaient ces ordres seraient complètement ignorés à partir de maintenant. Elle sentait qu’elle pouvait maintenant voyager dans les villes de la Terre en paix, et comme ils étaient convaincus qu’elle venait d’un autre monde, Mitsuha Yamano, la jeune Japonaise, serait également en sécurité.

Elle n’était pas convaincue que les grandes puissances mondiales se comporteraient bien, mais pour l’instant, sa position sur Terre était assurée, aussi décida-t-elle de se concentrer à nouveau sur son comté et ses affaires financières. À présent, elle avait séparé ses gains en tant que vicomte et l’argent qu’elle gagnait elle-même, traitant le premier comme le budget de son comté et utilisant uniquement le second pour atteindre son objectif d’économiser 80 000 pièces d’or pour sa retraite. Il s’agissait essentiellement de comptes séparés.

Le comté de Yamano n’était pas dans une position où il serait impliqué dans un combat avec un voisin. Il ne possédait pas non plus de sol fertile, de ressources souterraines ou de valeur militaire, et pour couronner le tout, il était assez petit. Mitsuha n’avait pas à s’inquiéter des dangers extérieurs, elle pouvait donc se concentrer entièrement sur le gain d’argent.

Très bien ! Je vais me rapprocher de mon objectif !

Du moins, c’était ce qu’elle pensait qu’il allait se passer.

Il n’y a pas de fin à ça, n’est-ce pas ?!

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

  3. amateur_d_aeroplanes

    Excellent. C’est la première fois que je lit quelques choses sur la Crimée dans un isekai 😅 Mais en cette période de Covid, elle a du être contacté constamment 😈

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