Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Interlude 1

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Interlude 1 : Famille

Colette était profondément endormie dans son lit. En prenant soin de ne pas la réveiller, Mitsuha s’était assise sur le bord et regarda le visage de la fille.

Pour Mitsuha, qui avait perdu ses parents et son frère et s’était retrouvée toute seule, Colette était sa seule famille. Mais elle savait que penser ainsi n’était que pure fantaisie. Colette avait ses propres parents, et bien que les deux soient de bonnes amies, elle n’était ici que parce qu’elles étaient employeuses et employées.

Puisque j’ai enlevé cette jeune fille à ses parents pour mon propre intérêt, cela fait de moi une méchante. Mais là encore, ils n’avaient pas l’air d’être tristes de la voir emmenée. En fait, ils étaient tous très heureux pour elle. Et comme Colette n’a que huit ans, on pourrait s’attendre à ce qu’elle se sente seule après avoir été séparée de sa famille, mais ce n’est pas non plus le cas.

Mitsuha se souvenait de l’excitation de Colette à l’idée de voir la résidence d’un noble pour la première fois, comment elle courait pour en explorer tous les recoins, comment elle jouait avec les objets que Mitsuha avait ramenés du Japon, et comment elle s’accrochait à elle, non pas par solitude ou inquiétude, mais simplement parce qu’elle était heureuse d’être avec elle. On aurait dit qu’elle ne se souciait pas du tout d’être loin de ses parents.

Euh, c’est un problème en soi !

Bien sûr, en tant que celle qui l’avait emmenée, Mitsuha n’était pas en position de commenter cela. Mitsuha avait perdu sa propre famille et avait été séparée de ses amis, Colette était donc maintenant la seule en qui Mitsuha était certaine qu’elle ne la trahirait pas. Elle s’était servie des talents de la fille — qui dépassaient largement ceux d’une fille ordinaire de huit ans — comme excuse pour amener Colette à ses côtés.

Si Mitsuha devait deviner, ses parents étaient d’accord pour se séparer de leur fille, car cela équivaudrait chez nous à envoyer leur enfant vivre dans un pensionnat d’établissement secondaire. Non seulement Mitsuha était la responsable, mais le village n’était qu’à une demi-journée de marche, et leur petite villageoise serait une candidate au titre de vassale d’un noble. Pour eux, c’était incroyable. C’était un peu comme si un prince sur un cheval blanc apparaissait devant eux et leur disait : « Tu es la princesse d’un autre pays. Je suis venu te chercher. » Même gagner à la loterie ne pouvait pas être comparé à ça. Il était donc probable que le seul choix évident était de la laisser partir.

Colette était la première personne que Mitsuha avait rencontrée dans ce monde et elle lui avait littéralement sauvé la vie. Elle était assez forte pour que Mitsuha s’inquiète de sa colonne vertébrale et de sa cage thoracique lorsqu’elle venait la serrer dans ses bras. Elle était brillante, honnête, sincère et adorable. Colette était l’amie de Mitsuha, et elle la protégerait quoi qu’il arrive. Mitsuha pensait même qu’elle pourrait tuer des milliers de personnes pour elle, si nécessaire, bien qu’elle sauterait probablement sur Terre avec elle avant de devoir faire quelque chose comme ça.

Ensuite, il y avait Sabine. Mitsuha donnerait aussi tout pour la protéger. Mais comme la fille était une princesse, elle avait des tonnes de gardes autour d’elle à tout moment. La seule façon pour Sabine de courir un réel danger serait que le pays soit envahi et que la capitale tombe. Bien sûr, si la fille le souhaitait, Mitsuha la sauverait en l’emmenant sur Terre.

La connaissant, elle dirait probablement que la royauté ne peut pas abandonner sa famille — non, le peuple — et s’enfuir. Je me demande si je possède une série animée qui explique ce que cela signifie pour la royauté de poursuivre sa lignée.

L’esprit de Mitsuha dériva également vers la fille des Bozes, Béatrice. Elle avait promis à la fille qu’elle organiserait son propre bal des débutantes. Il était hors de question de la laisser mourir.

Il en va de même pour Léa, la petite apprentie servante, Noëlle, la plus jeune des nouvelles servantes, toutes les autres jeunes servantes, et les vieilles — je veux dire, les servantes d’âge mûr… Je ne perdrai pas une seul d’entre elles.

Mitsuha caressa les cheveux de Colette, et ils coulèrent entre ses doigts. C’était le pouvoir du shampoing deux en un.

Colette s’était alors réveillée pour trouver quelque chose sur ses jambes.

Mitsuha…

C’était sa chère amie, qui dormait avec le haut du corps posé sur le lit de Colette. Elle avait doucement caressé la tête de Mitsuha.

Je te protégerai quoi qu’il arrive, Mitsuha. Je te porterai jusqu’au village s’il le faut, ou jusqu’à un autre pays si ce n’est pas suffisant. Je sens que je pourrais facilement tuer dix ou vingt personnes pour toi.

Sentant le poids de Mitsuha sur elle, Colette ferma paisiblement les yeux une fois de plus.

 

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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