Chapitre 4 : Une frappe
Partie 1
« Oui, je vais bien. Je suis en bonne santé... Oui. Le match de demain est le dernier que je ferais à l’école. Hein ? De l’aide arrive à Tokyo ? F-Faire une bannière !? Il est trop tôt pour le faire ! De toute façon, le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée se tient à Osaka cette année... Oui, c’est vrai. Quoi qu’il en soit, que ce soit pour gagner ou perdre, une fois les batailles de sélection terminées, j’irai faire une courte visite. Oui. À la prochaine fois. Merci pour les légumes. Remercie aussi tout le monde de ma part. Et maman, prends soin de ton corps, d’accord ? ... Bye bye. »
Après avoir échangé des mots d’au revoir, Touka avait éteint la fonction téléphone de son terminal portatif d’étudiant. L’écran à cristaux liquides avait de l’humidité qui s’y accrochait. C’était la preuve que la conversation téléphonique avait duré cinquante minutes. Cela semblait avoir été une très longue conversation téléphonique.
« La directrice était-elle en bonne santé ? »
Alors qu’il était assis sur le canapé de la salle du Conseil des Étudiants et mordait dans une énorme tomate rouge, Utakata avait posé des questions sur la personne avec qui elle s’était entretenue au téléphone. Il parlait de la discussion qu’elle avait eue avec la directrice de la Maison Wakaba, l’orphelinat dans lequel les deux élèves avaient reçu les faveurs.
« J’avais l’impression qu’elle était plus pleine d’énergie que jamais, » répondit Touka.
La directrice — la femme âgée que Touka avait appelée « Mère » — avait souffert d’une crise cardiaque l’année dernière. À cette époque, Touka avait passé toute une nuit à pleurer, et même Utakata qui sifflotait tout le temps habituellement, il avait eu un visage pâle, mais après avoir entendu la voix au téléphone aujourd’hui, il semblerait que son état de santé s’était amélioré et que son énergie était revenue. Trop, en vérité.
En tout cas — .
« Ils ont déjà fait une bannière, est-ce bien ce qu’elle disait ? » demanda Utakata.
C’était bien ça. Même si la victoire dans les batailles de sélection n’avait pas été décidée et qu’aucune décision concernant les représentants n’avait été prise, il semblerait que la directrice et les enfants de l’établissement avaient déjà fait une bannière pour elle pour le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Comme prévu, même Touka en avait perdu ses mots face à cette nouvelle.
« Parce que tout le monde est pressé... oui, ils le sont vraiment, » déclara Touka.
« C’est la seule chose que tout le monde espère, tu sais. Pour les enfants de la Maison Wakaba, c’est leur souhait quant à leur héros, Raikiri, » tout en disant cela, Utakata avait remis à Touka une photo prise de l’intérieur de la boîte en carton remplie de légumes livrés par la Maison Wakaba.
Sur cette photo se trouvaient les visages souriants et couverts de boue des enfants qui récoltaient les légumes et, au fond de la boîte, il y avait des lettres d’encouragement écrites avec des lettres qu’ils avaient mémorisées avec beaucoup d’efforts.
En effet, il ne faisait aucun doute que pour les enfants de la Maison Wakaba, Touka était un héros. Elle était une orpheline comme eux, diplômée du même établissement, se battant avec brio à l’avant-garde du monde. Se battre, et continuer à gagner. Voilà ce que les enfants de la Maison Wakaba admiraient tant chez elle.
Un jour, Utakata voulait aussi briller comme cette fille. Avec ce rêve, le courage de faire face à ce rêve lui était continuellement donné par Touka.
Et encore une fois, Touka elle-même était consciente qu’elle était cette existence pour les autres. Par conséquent, elle ne pouvait pas perdre. Pour préserver ce genre d’attente, elle ne pouvait pas laisser sa force se plier face à la pression. Dans une certaine mesure, c’était la partie la plus forte de Touka Toudou, Raikiri.
Ceci, je le lirai tranquillement plus tard, pensa-t-elle.
Tenant la photo contre sa poitrine avec douceur pendant un moment, Touka l’avait mise dans son sac. Puis elle s’était tournée vers la boîte pleine de légumes. Tomates, aubergines et concombres — il s’agissait d’un assortiment de légumes d’été récoltés dans le potager de l’établissement. Chacun d’entre eux était irrégulier, donnant un sentiment de chaleur qu’il était impossible de traduire en mots.
« Wôw, regarde Uta-kun. Cette aubergine, elle est si grosse et splendide. Si on faisait du curry d’aubergines ou quelque chose comme ça, ça pourrait être délicieux, non ? » déclara Touka.
« Ouais, c’est si foncé, si gros et splendide, hein ? » demanda Utakata.
« B-Bon sang ! Tu me sors les réponses d’un vieil homme ! » s’écria Touka.
« Hahahaha. Mais comme ça va mal se terminer si cela reste ici, il faudrait qu’on les emmène à la cafétéria de l’école demain, n’est-ce pas ? » demanda Utakata.
Soudain, en réaction aux mots qu’Utakata avait prononcés, le visage de Touka s’était légèrement assombri, car cela lui avait fait penser à quelque chose de vraiment très désagréable.
« ... Demain, hein ? » murmura Touka.
Il y a quelque temps, un message était venu pour elle. Il venait de Kurono Shinguuji. Son contenu — concernait un changement quant à son adversaire pour demain. Et en outre, parce que cet opposant était Le Pire, le sujet d’un tumulte médiatique en ce moment — cela donnait inévitablement l’impression qu’il avait commis un crime grave.
Touka s’était renseignée quant à tout ça, et Kurono ne l’avait pas non plus dissimulé. L’adversité dans laquelle se trouvait Ikki, qu’elle avait entendu de la part Kurono, était sans aucun doute indescriptible. La méchanceté et la malice qui l’entouraient l’avaient acculé dans les pires conditions possible. Pour couronner le tout, il avait été décidé de l’envoyer elle en tant que son assassin afin de le briser définitivement et écrasé tous ses rêves.
Cependant, il va sans dire que Touka n’était pas disposée à le devenir.
« Touka, iras-tu à ce duel ? » Demanda Utakata.
Même Utakata comprenait parfaitement ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. C’est pourquoi, face à une Touka dont l’expression s’était assombrie, il avait demandé ça d’un ton de voix inquiet.
En réponse, Touka baissa les yeux. « Je n’ai pas le droit de décider. Madame la directrice l’a aussi dit. Mais pour moi, c’est le match de sélection finale. »
En effet, c’était un duel qui déciderait de son destin pour Ikki, mais pour Touka, c’était une bataille de sélection qu’elle ne pouvait pas refuser. Il ne s’agissait que de changer l’adversaire, et elle ne pouvait rien risquer quant à ce résultat. Et même s’il n’y avait pas eu d’altérations aussi soudaines, les situations changeantes étaient nombreuses jusqu’à présent. Par conséquent, même Touka ne pouvait pas protester avec force. Cependant —
« Mais penses-tu que ça ne devrait pas arriver ? » demanda Touka.
« Ouais..., » répondit Utakata.
À cause de ça, il n’y avait aucun moyen de faire disparaître ce sentiment désagréable de choc. Et c’était d’autant plus vrai quand il s’agissait d’une fille aussi gentille que Touka.
... Par conséquent, elle avait pris une mesure.
*Toc toc*
Juste à temps, un visiteur avait frappé à la porte de la salle du Conseil des Étudiants.
« Qui serait-ce à cette heure ? » demanda Utakata.
« Je l’ai appelée. Entrez, s’il vous plaît, » déclara Touka.
« Pardonnez mon intrusion, » déclara la voix d’une femme.
La personne qui avait ouvert la porte et était entrée était une jeune fille de petite taille qui ressemblait à une poupée en porcelaine. C’était elle qui s’était battue avec Touka de toutes ses forces, Shizuku Kurogane, la Lorelei.
Merci pour le chapitre !