Chapitre 2 : Mystère à Okutama
Partie 5
Après environ deux heures de marche sur le sentier non pavé.
… Hein, on dirait que le temps se dégrade ?
Ikki regardait le ciel à travers les espaces dans le feuillage dense se trouvant au-dessus de lui. Le ciel visible à travers les feuilles qui étaient d’un vert éblouissant il y a quelque temps était maintenant obscurci par une ombre cendrée. C’était une couleur qui suggérait qu’il pouvait commencer à pleuvoir à tout moment. Il avait entendu dire que le temps dans les montagnes pouvait changer rapidement, mais était-ce possible que cela à ce point ? Et comme ils se trouvaient au-dessus du niveau de la mer, il y avait aussi un froid désagréable qui était apparu depuis peu.
Se pourrait-il que la pluie arrive ?
« Hmm ? » En baissant les yeux du ciel, Ikki avait soudain vu quelque chose d’inhabituel.
Il s’agissait d’arbres tombés au sol.
Et cela ne concernait pas seulement un ou deux arbres. Plus d’une dizaine arbres s’étaient effondrés là, ouvrant une clairière dans la forêt de montagne.
La cause semblait provenir de sous la terre, comme si quelque chose de gigantesque avait rampé hors de la terre, retournant la terre brune au fur et à mesure qu’elle s’élevait, apportant ainsi l’odeur caractéristique de la terre fraîchement remuée en profondeur. Les arbres qui s’y trouvaient dans la zone avaient été déracinés de la même façon.
L’énorme trou avait un diamètre d’environ cinq mètres. Et dans le sol horriblement terreux et difficile d’accès, il y avait une empreinte de cinquante centimètres de large.
« C’est... ! »
Cette forme ne venait pas du sabot d’une bête, mais ressemblait à l’empreinte d’un humain. Mais il n’y avait pas d’humains de cette taille, de sorte que le créateur de cette empreinte n’était pas humain — peut-être qu’il s’agissait du géant dont parlaient les rumeurs.
« Hé, Stella, ça..., » Ikki avait commencé à parler pour signaler sa découverte à Stella se trouvant encore derrière lui…
« Ha... ha... » haleta Stella.
Mais quand il avait vu Stella haleter fortement alors qu’elle s’appuyait sur un arbre pour se soutenir, il avait remarqué quelque chose.
« Stella ? Ne serais-tu pas épuisée en ce moment... ? », demanda Ikki.
Il pensait qu’elle s’appuyait contre l’arbre parce que le sentier de montagne l’avait fatiguée, mais il avait tort. Ikki l’avait finalement réalisée lorsqu’il regarda le visage de Stella. Même si l’air était assez froid, le visage de Stella était très rouge, et son front était couvert de gouttes de sueur.
Ce qu’il voyait était à un niveau totalement inhabituel. Non, c’était étrange en toute circonstance.
« Stella !? Qu’est-ce qui t’a fait transpirer autant ? » demanda Ikki, qui était inquiet quant à l’état de santé de son amoureuse.
« Je ne sais pas... C’est juste que, depuis un certain temps, mon corps me semble très lourd... J’ai eu des nausées et des vertiges... Hé, Ikki, il y a quelque chose que je dois te demander, » demanda-t-elle dans un murmure.
Stella avait levé son visage rouge sans se montrer très apathique, et avait alors affiché une expression vraiment très sérieuse. D’après son sérieux imposant, mais indécis, il savait facilement que la question portait sur quelque chose de très important. Qu’est-ce qu’elle allait dire ?
Ikki avait dégluti, se préparant à la question.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il.
Et alors, elle avait demandé —
« Les baisers causent-ils la grossesse ? » demanda Stella toujours sur un ton sérieux.
Il avait failli tomber à genoux à la suite de sa question choquante. Il s’était alors rapidement mis à lui répondre. « ... Non. Non. Non, ils ne le font pas. »
Il ne voulait pas imaginer à quel point l’humanité serait effrayante si embrasser une fille la rendait enceinte.
« Stella, tu ne te sens pas bien ? » demanda Ikki.
« Mal de l’amour... ? » demanda-t-elle.
« Non. Hmm, en anglais, cela serait “cold”, n’est-ce pas ? Non, ils n’appellent pas ça de la “fever” ? » demanda-t-il.
« O-Oh... Je crois que je comprends, » répondit-elle.
Stella avait réussi à comprendre la signification dans les quelques mots d’anglais qu’Ikki lui avait dit maladroitement.
« Je vois. C’est... le “cold” dont j’ai entendu parler dans le passé, » déclara Stella.
« Stella, n’as-tu jamais eu un rhume ? » demanda Ikki.
« Pas une seule fois... Oh, c’est vrai... Quand j’étais enfant, j’enviais les autres enfants qui avaient une excuse pour faire une pause à l’école, mais finalement, cela ne ressemble à rien d’enviable, » Stella avait déclaré cela et s’était forcée à rire.
Pour Stella, c’était la première fois que son corps faisait l’expérience d’une telle chose. C’est pourquoi elle ne comprenait pas jusqu’à présent la raison pour laquelle son corps était en si mauvais état. Peut-être, dans le climat chaud et humide du Japon auquel son corps ne s’était pas encore adapté, son immunité avait été diminuée jusqu’à ce qu’elle tombe malade.
« Je suppose qu’il est impossible de continuer à enquêter dans ton état. Retournons tout de suite au bâtiment du camp, » déclara Ikki.
« Attends un peu... Puisque nous venons de trouver un indice après tout ce travail..., » commença Stella.
« Même si tu dis ça, tu ne peux probablement plus bouger, n’est-ce pas ? » demanda Ikki, très sérieux.
« Ce n’est pas vrai. Quelque chose comme ça..., quoi ? » commença Stella.
« Stella ! » cria Ikki.
Stella avait essayé de se séparer de l’arbre sur lequel elle s’appuyait. Mais en faisant ça, elle avait tremblé d’une façon inattendue et avait commencé à tomber au sol.
Ikki avait rapidement agi et il l’avait à peine attrapée avant de la presser contre sa poitrine afin de l’empêcher de s’étaler sur le sol. Et ainsi, il avait immédiatement remarqué que sa température était si anormalement élevée qu’il pouvait la sentir à travers ses vêtements.
C’est bien pire que ce que je pensais...
Stella n’avait pas réalisé qu’elle avait un rhume et l’avait aggravé en se poussant sans cesse jusqu’à sa limite. S’ils ne descendent pas immédiatement de la montagne...
Ikki avait fait cette analyse, et ainsi, il avait pris le corps de Stella dans ses bras.
« Même si tu n’aimes pas ça, je vais te porter dès maintenant, » déclara Ikki.
« Ah, hummm… »
Stella avait fait une tête comme si elle était un peu insatisfaite de la situation, mais elle avait renoncé à toute résistance face au ton fort d’Ikki. Mais naturellement, les intentions de Stella mises à part, son corps n’avait déjà aucune énergie à dépenser pour offrir la moindre résistance. Pour preuve, Stella respirait difficilement alors qu’elle confiait son corps à Ikki.
Si nous ne sortons pas des montagnes et qu’un médecin l’examine...
Pour Ikki, descendre une montagne en courant tout en portant une personne n’était pas difficile. Atteindre le bas de la montagne ne prendrait probablement pas beaucoup de temps. Il fallait que ce soit ainsi. Mais c’était à ce moment-là que les problèmes avaient surgi.
*ploc, ploc à ploc*
La pluie s’était mise à tomber sur la tête d’Ikki depuis le ciel gris. Et très rapidement, la pluie s’était transformée en un déluge qui leur tombait dessus.
Récemment, les régions subtropicales du Japon avaient connu beaucoup d’averses et de fortes pluies.
« Bon sang, au pire moment... ! » s’écria Ikki.
C’était vraiment une mauvaise situation pour Stella qu’il pleuve juste maintenant. Si son corps avait froid, sa résistance diminuerait encore plus. Son corps était encore assez fort pour combattre la maladie, mais si l’état de son corps s’aggravait ici, la maladie pourrait même devenir aussi grave qu’une pneumonie.
Si cela se produisait, cela affecterait ses combats de sélections des représentants. Il devait empêcher cela à tout prix.
C’est vrai ! Sur le chemin, il y avait une petite cabane proche de la rivière qui est là pour les évacuations d’urgence ! Se remémorant cela, Ikki avait immédiatement changé son plan. Il avait dès lors abandonné l’idée de descendre la montagne en courant, et avait décidé d’attendre pour l’instant la fin de la pluie dans cette cabane.