Chapitre 3 : Ayase Ayatsuji
Partie 6
Il y a deux ans, ce jour-là, Ayase avait tout perdu. La plaque de son dojo, ses terres et tout le reste avait été volée par Kuraudo... et depuis, elle n’avait plus jamais rencontré les autres disciples.
Et Kaito, lui aussi, ayant été cruellement battu était tombé dans un profond coma. Il ne s’était pas encore réveillé. Kaito était encore à l’intérieur de ce jour de cauchemar et... il continuait à s’excuser jusqu’à ce jour.
Pardon, pardon.
Pour ses disciples qu’il n’avait pas su protéger. Pour Ayase, parce qu’il avait laissé tout le style Ayatsuji à lame unique se faire voler.
... Mon Père pourrait ne pas tenir jusqu’à cet hiver.
Il s’agissait du diagnostic que son médecin avait annoncé il y a peu. Elle avait déjà pris sa résolution quand sa maladie avait été diagnostiquée. Elle le comprenait déjà.
Mais elle ne pouvait pas se permettre de laisser son père dans ce cauchemar pour l’éternité. Il s’agissait de quelque chose qu’elle ne pourrait jamais permettre. C’était pourquoi, ces deux dernières années, Ayase avait défié à mainte reprise Kuraudo, qui était devenu le nouveau maître du dojo. Elle faisait ça afin de récupérer le dojo où son père avait risqué sa vie pour le protéger.
Cependant, il n’y avait aucune chance qu’Ayase puisse être en mesure de gagner contre Kuraudo. Car après tout, même Kaito n’avait pas pu le battre. Ayase avait été rejetée à plusieurs reprises par Kuraudo qui l’avait traitée comme un chaton qui essayait de jouer avec un lion.
Au début, il s’amusait à montrer à ses camarades la vue d’une femme pitoyable qui essayait désespérément de le vaincre. Mais peut-être qu’il s’ennuyait, car récemment, elle avait été refusée sans avoir eu la chance de lui faire face. Maintenant, la seule façon de le combattre était qu’elle apparaisse dans le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée et qu’elle arrive à vaincre Kuraudo qui apparaîtrait là aussi.
Ayase et Kuraudo étaient tous les deux des troisièmes années. La limite de la vie de Kaito s’approchait. Le prochain Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée serait donc sa dernière chance. Si elle perdait, l’âme de son père serait toujours prise dans l’obscurité du désespoir. Elle ne pouvait pas pardonner cela.
Alors, le seul choix laissé était d’utiliser tous les moyens nécessaires pour gagner. Pour obtenir des résultats, elle donnerait la priorité à tout cela. Le moyen n’avait pas d’importance. Elle ne pensait pas que c’était la bonne chose à faire, mais en aucun cas elle ne pensait qu’elle avait tort. Si le faible voulait gagner contre le fort, alors il ou elle n’avait pas le luxe de choisir ses manières. C’était la dure réalité de la vie.
« Je réclamerai à tout prix le dojo. Même si pour cela, Kurogane-kun ne me pardonnera jamais, » déclara Ayase.
... Et finalement, elle pourrait dire à son père, qui errait profondément dans le désespoir, que c’était correct maintenant et qu’il n’avait plus à s’excuser.
Une fois de plus, Ayase s’était rappelé tout cela et avait repris le contrôle de ses sentiments. Elle ne fléchirait plus. Elle n’hésiterait plus. Même si elle ne pouvait se vanter face à personne.
Elle gagnerait à tout prix et récupérerait le dojo, parce que c’était tout ce qui comptait pour Ayase Ayatsuji.