Chapitre 2 : Le Crépuscule des Catastrophes
Partie 6
Au moment où ils avaient quitté la piscine, nous nous trouvions déjà au moment du coucher du soleil. Comme ils avaient déjà très faim, ils avaient décidé de dîner en ville avant de retourner dans les dortoirs. Ikki avait demandé aux deux filles si elles voulaient manger quelque chose de spécial, mais elles n’avaient pas vraiment de préférences alors il les avait conduites jusqu’à un restaurant familial très approprié pour une telle situation.
Là, les trois commandèrent ce qu’ils voulaient. Ikki avait commandé une grande portion de nouilles de farine de blé, Ayase avait pris un ensemble de petits plats et quant à Stella, elle avait commandé quatre portions de grillades mixtes et trois steaks.
« V-Vermillion-san, vous avez vraiment un appétit très étonnant, » s’exclama Ayase.
« ... Je n’ai pas le choix. Si je ne mange pas autant, mon corps ne bougera pas, » répondit Stella.
« Même si vous mangez autant... pourquoi avez-vous une silhouette si parfaite ? Pour une raison quelconque, je ne suis pas trop convaincue par vos arguments, » répliqua Ayase.
Stella, qui savait qu’elle mangeait naturellement trop, avait un peu rougi, embarrassée. Mais ses mains ne s’arrêtèrent pas.
*Miam* *Miam*
Elle mâchait bruyamment et croquait dans son repas à extrêmement haute teneur en calories. Eh bien ! pour quelqu’un ayant autant de force, il s’ensuivrait automatiquement qu’elle aurait besoin d’une quantité suffisante de carburant.
Voyant ceci, Ayase sourit.
« Pour une raison quelconque, Vermillion-san, vous n’avez pas vraiment l’air d’une princesse, » déclara Ayase.
« *Miam* *Miam* Hein ? Que voulez-vous dire par là ? » demanda Stella.
« Je ne veux pas dire quelque chose d’incorrect. C’est juste qu’il est si facile de vous parler et la façon dont vous prenez des repas n’est pas très différente de la nôtre, » répondit Ayase.
« Eh bien, j’ai reçu des leçons sur les bonnes manières de se tenir à table, mais actuellement, ce n’est pas le lieu pour de telles choses, n’est-ce pas ? » demanda Stella.
Stella examina l’intérieur encombré du restaurant. Le bruit sourd de la vaisselle, le bruit des clients et des employés entrant et sortant, le bruit d’un enfant qui pleurait, les voix et les rires des lycéens, tout cela était mélangé, formant un son continu. Dans un endroit comme celui-là, si elle était la seule à afficher des manières élégantes à table, elle serait considérée comme inappropriée à un tel lieu.
« Il faut savoir se comporter en fonction du moment et du lieu, en soi, c’est tout un art. Et c’est le cas pour les deux. Je parle des manières à table et l’art de l’épée, » déclara Stella.
« Hahaha, ça fait mal, » répliqua Ayase.
Ayase sourit avec joie, même si son inexpérience venait de lui être signalée.
« Aujourd’hui, était... non, aujourd’hui aussi était très productif. Depuis que j’ai commencé la formation avec Kurogane-kun, c’est un enchaînement de nouvelles découvertes sans interruption... Je n’ai pas encore assez d’expérience pour apprendre les techniques secrètes de mon père, mais maintenant, je me sens beaucoup plus proche de lui. Je ne peux pas exprimer à quel point je suis reconnaissante envers vous, » déclara Ayase.
« Tout ceci n’est dû qu’à votre travail acharné, Ayatsuji-san. D’ailleurs, je pense que tôt ou tard, vous auriez résolu par vous-même le problème, vous permettant ainsi d’arriver à maîtriser les secrets de votre père. Tout ce que j’ai fait, c’est de vous pousser un peu, donc vous n’avez pas à être si humble, » répondit Ikki.
« Non... pour moi, ce que j’ai appris a été très utile, » déclara Ayase.
« Est-ce parce que vous comparaissez dans les matchs de sélection des représentants de cette année ? » demanda Stella.
« Oui. Je suis déjà une troisième année. Il s’agit donc de ma dernière chance pour le Festival de l’Art de l’Épée. C’est pourquoi je veux gagner, quoi qu’il arrive. Je dois entrer au Festival et je dois reprendre ce qui est important pour moi. C’est pourquoi, en ce moment, j’ai besoin de force, » répondit Ayase.
... Hmm ?
Au fond des yeux d’Ayase, Ikki perçut un sentiment ancré en profondeur. Est-ce de la colère... non, ce n’était clairement pas seulement une colère normale, c’était plus proche d’une intention de tuer, une haine illimitée.
― Qu’est-ce qui la poussait tellement qu’elle... ?
« Hahaha, regardez par ici ! Je pensais bien avoir vu quelqu’un que je connaissais, et donc je me demandais qui c’était. Mais ne serait-ce pas toi, Ayase !? »
Soudain, derrière Ikki, une voix brutale parla, prononçant même le prénom d’Ayase.
« ― !? » (Ayase)
Pendant un moment, les yeux d’Ayase furent teintés de la couleur de la surprise. Là où elle regardait se tenait un homme d’environ 180 cm de haut avec des cheveux tachés, teints et des yeux sanpakus [1] masqué par des couleurs appliqué autour. Même s’il s’agissait d’un espace non-fumeurs, il fumait une cigarette et portait un manteau inutilement coloré. De sa poitrine nue, un tatouage d’un crâne riant pouvait être vu et il gênait aussi les clients environnants en raison de son attitude.
Voyant ces caractéristiques, Ikki pensa immédiatement à ce que cette personne pouvait être. Il était certainement l’un des membres de la bande de chahuteurs qu’Ikki avait vus en entrant dans le restaurant.
« Je ne t’ai pas vue récemment, alors je me demandais ce qui s’était passé, mais pour nous rencontrer ici. Haha, il y a des choses comme ça, hein, » demanda l’homme.
« Hé, Kuraudo, à qui parles-tu ? » demanda un autre homme.
« Allons à l’arcade, » déclara un troisième.
« Hein ! Hé, mais n’est-ce pas Ayase-chan. Ça fait un moment qu’on ne t’a pas vue ~, » déclara le troisième.
« J’étais inquiet parce que tu n’étais pas venu jouer dernièrement ! Gyahaha, » déclara celui qui s’appelait Kuraudo.
« « Tu es devenue grande maintenant ? Oh ? » » s’exclamèrent d’autres individus présents avec lui.
Environ dix personnes ressemblant à des voyous étaient présentes et s’étaient rassemblées à la table d’Ikki derrière le type au crâne. On dirait qu’ils connaissaient Ayase, mais Ayase ne les a même pas regardés... Elle avait juste fortement mordu ses lèvres inférieures comme si elle était possédée par quelque chose.
En la voyant ainsi, Ikki décida immédiatement de sa prochaine action.
« Je suis désolé, mais pouvez-vous nous laisser tranquilles ? Mon compagnon semble troublé par votre présence, » déclara Ikki.
« Hé !! Qui diable es-tu !? » demanda l’un des voyous.
« Quelle connerie es-tu en train de dire ? Je vais te tuer si tu continues ! » déclara un autre.
Même s’ils étaient agressifs, Ikki les avait simplement ignorés. Ikki savait qu’il n’y avait qu’une seule personne qui valait la peine d’être combattue. Il regarda vers celui avec le tatouage du crâne nommé Kuraudo.
Après qu’Ikki ait agi ainsi, Kuraudo posa à Ikki une étrange question tout en regardant en arrière avec curiosité.
« ... Toi, es-tu un épéiste ? » demanda Kuraudo.
« Vous pouvez savoir cela ? » demanda Ikki en retour.
« Haha ! Et pas qu’un peu. Vous, les bâtards d’épéistes, vous avez cette aura si particulière, » répliqua Kuraudo.
Tout en disant cela, il ramassa une bouteille de bière et un verre se trouvant sur une autre table.
« Frère, désolé pour ça... de t’avoir dérangé pendant un repas. Je ne suis venu que pour parler après avoir vu un visage me rendant si nostalgique, » déclara Kuraudo.
Il versa la bière et la tint devant Ikki.
« C’est pour m’excuser, alors prends-le, » déclara Kuraudo.
« Ah, d’accord, » répondit Ikki.
Il voulait dire que ce n’était pas la bière de Kuraudo, mais il ne serait pas sage d’aggraver la situation. Ikki avait tendu sa main afin de prendre la bière que Kuraudo lui offrait, quand...
« Ikki ! » s’écria Stella.
« Kurogane-kun ! » s’écria Ayase.
Kuraudo frappa à l’aide de la bouteille de bière en plein sur l’arrière de la tête d’Ikki.
Notes
- 1 yeux sanpakus : yeux où les parties blanches au-dessus ou au-dessous de l’iris sont visibles. Il est associé à des problèmes de santé ou de déséquilibre mentaux.