Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Rébellion

Partie 1

Shizuku Kurogane avait un homme qu’elle aimait. Au cours de son enfance, il fut la seule personne qui lui avait montré un sourire amical parmi les sombres visages des adultes. Il était son frère par le sang, âgé d’un an de plus qu’elle, Ikki Kurogane. Shizuku l’aimait et après tant d’années, elle l’avait brusquement embrassé lors de leur réunion.

Mais au début, Shizuku n’avait pas considéré Ikki de cette façon.

Il y a quatre ans, elle l’aimait seulement comme une sœur cadette le ferait et bien que ses sentiments aient changé lorsqu’il avait quitté la résidence familiale, la séparation n’avait pas transformé, dans son cœur, tout cela en une soudaine romance. Non, ceci avait seulement fait réaliser à Shizuku à quel point ses parents, son frère aîné et les autres personnes de sa famille avaient totalement ignoré Ikki. Pourquoi n’avait-elle pas remarqué la douleur de son frère avant qu’il ne disparaisse, alors même qu’elle était si proche de lui ? Elle fut tourmentée par des remords éternels en réalisant cela, qui devint par la suite, une colère envers sa famille, pour avoir osé entraver son si gentil frère, et cela même après qu’il ait rompu tous liens avec eux. Et tout cela, simplement parce qu’il manquait cruellement de talent. Tout simplement parce que « La production d’un chevalier de Rang F serait déshonorante pour le nom de famille ».

C’était à ce moment-là que Shizuku Kurogane avait décidé de ce qu’elle devrait faire vis-à-vis de tout cela. Qui se souciait des « tabous » ? Qui se souciait si leur père, leur mère, et le monde entier n’aimaient pas Ikki ? Quant à elle, elle aimerait son frère à leur place, et suffisamment pour que personne d’autre dans le monde ne se sente aussi aimé.

Mais alors quelque chose d’intolérable était apparu devant son but. L’esclave autoproclamé d’Ikki, Stella Vermillion. Shizuku savait juste en regardant Stella qu’elle était très intéressée par son frère et qu’elle l’avait séduit sous ce prétexte. Cette fille, non ce monstre, avait imprudemment essayé de franchir la ligne avec son frère. Mais même encore aujourd’hui, après que leurs punitions furent levées et que Shizuku ait invité son frère à aller au cinéma en tant que célébration pour leur libération, et Stella avait fait intrusion dans son rendez-vous et avait demandé à se joindre à eux.

Shizuku ne pouvait pas supporter cela. Son frère, vu le genre de personne qu’il était, avait naturellement accepté que Stella vienne aussi avec lui, surtout après avoir entendu une excuse du genre « Je ne sais rien de ce pays, mais je voudrais en apprendre plus ». Shizuku fut bouleversée par ce changement dans ses plans, mais bien sûr, elle était uniquement en colère contre Stella, et non pas contre Ikki, car Shizuku considérait que son frère était le plus merveilleux des hommes. Et voilà pourquoi elle ne pouvait pas tolérer que Stella s’approchant ainsi d’Ikki.

« ... Cette truie aux gros seins, » s’écria Shizuku.

Le colocataire de Shizuku, Nagi Arisuin, sourit légèrement en voyant sa détresse.

« Oh ! Mon Dieu, aujourd’hui, tu es encore de mauvaises humeurs. Est-ce que quelque chose s’est à nouveau, produit avec la princesse  ? » demanda Arisuin.

« ... Oui, » répondit Shizuku.

Fraîchement sortie du bain, Shizuku avait répondu en affichant sa rage bouillonnante à l’intérieur d’elle, tandis qu’Arisuin lui peignait ses cheveux. Elle parlait d’habitude poliment, même avec Stella et évidemment avec son frère, mais elle n’était pas si réservée avec Arisuin. Son expression n’était pas comme d’habitude. Elle faisait la moue, ce qu’Arisuin pouvait facilement voir.

« Haha. C’est dur pour une jeune fille amoureuse, » déclara Arisuin.

Shizuku avait déjà tout expliqué à son colocataire. Elle méprisait naturellement les autres sans distinction de sexe, parce que sa timidité avait tourné vers la méfiance après qu’Ikki ait quitté la maison. En qui était-elle censée faire confiance dans ce monde où même les parents peuvent ne rien ressentir pour leurs enfants ? Pourtant, elle avait parlé à Arisuin de son amour, même si elle n’avait rencontré cette personne que depuis environ une semaine.

« Il semble que cela soit quelque chose d’amusant de tout simplement parler avec toi, Alice..., » déclara Shizuku.

Arisuin écoutait toujours ce que les autres avaient à dire, et laissait les autres parler à leur guise. Quand Shizuku était ravie à propos de quelque chose, Arisuin était également devenu heureux, mais il ne se mêlait jamais des questions dont Shizuku n’avait pas parlé avec lui. Shizuku avait des frères, mais Arisuin était le modèle parfait pour une sœur plus vieille, donc Shizuku parlait souvent longtemps avec Arisuin.

« Hey ! Alice, » s’exclama Shizuku.

« Quoi ~ ? » demanda Arisuin.

« ... Penses-tu qu’il est étrange pour une sœur d’aimer ainsi son frère ? » demanda Shizuku.

Shizuku savait que c’était enfantin, alors pourquoi avait-elle posé cette question inutile ? C’était parce qu’elle voulait qu’Arisuin devine ses sentiments et lui donne ainsi une réponse différente.

« Si l’on regarde cela avec du bon sens, bien sûr, que cela l’est ! » répondit Arisuin. « Je ne pense pas que la société puisse accepter quelque chose comme ça. Tu devrais déjà le savoir sans même me le demander, non ? Mais si tu l’aimes de cette façon, alors je pense que c’est un véritable et magnifique amour. »

Comme d’habitude, Arisuin avait deviné juste.

« Désolé, Alice. Je demande quelque chose de si pathétique..., » déclara Shizuku.

« Mon Dieu, n’est-ce pas quelque chose de bien ? En voyant comment tu penses tellement à lui, je sens que ton amour est quelque chose de vraiment magnifique, » déclara Arisuin.

« Merci. Je ne me sens pas du tout honteuse de ce que je ressens pour lui. Mais, je suis surtout inquiète de savoir si Onii-sama m’acceptera ainsi, » répondit Shizuku.

« Je pense que c’est un concours de patience, » déclara Arisuin. « S’il te chérit en tant que sœur, alors il te sera très difficile de devenir une femme à ses yeux. La princesse possède l’avantage de ne pas avoir à passer au-dessus de cet obstacle. »

« Ooh..., » s’exclama Shizuku.

L’analyse calme d’Arisuin rendit Shizuku triste. En vérité, Shizuku n’était pas une fille dépourvue de sens commun. Elle savait qu’elle ne devrait pas se jeter ainsi sur son frère, mais elle avait besoin de l’approcher encore plus, même si cela signifiait dévisser un peu les vis de sa tête. Elle avait besoin de passé pour Ikki, d’une sœur à une femme, tel était ce qu’il fallait faire. La distance entre eux s’était élargie après quatre ans et si elle ne se rapprochait pas maintenant, elle n’aurait plus aucune chance. Mais même une attaque écrasante repousserait son frère si elle manquait de charme. Il pourrait même, un jour, ne plus l’aimer comme sa sœur. Shizuku était si mal à l’aise à ce sujet qu’elle pouvait tomber en larmes à tout moment.

Arisuin sentit la tristesse de Shizuku.

« Ne fais pas ce visage découragé, » déclara Arisuin. « Car après tout, ta rivale a aussi ses propres obstacles à surmonter, en raison de sa position sociale. Et il n’y a pas un homme qui détesterait être approché par une jeune fille autoritaire. Surtout si la jeune fille est aussi mignonne que toi, c’est d’autant plus excitant. »

Mais est-ce le cas... ? se demanda Shizuku.

Shizuku ne savait pas si elle était le genre de fille qu’Arisuin décrivait, mais si Arisuin disait que les hommes étaient comme ça, alors c’était que cela devait être le cas. Arisuin avait certainement mieux compris les hommes qu’elle.

« Merci, Alice. Je me sens beaucoup mieux maintenant, » déclara Shizuku.

« Il n’y a pas de quoi ~ ♪... Mais quand même, lui faire un baiser comme ça juste après vos retrouvailles était un peu trop osé. Le sais-tu ? Je sais que c’était conçu pour lui démontrer ta volonté, mais si tu fais quelque chose de si grand dès le début, alors tu vas mettre à la place ton partenaire sur la défensive, » déclara Arisuin.

« ... Je le regrette sincèrement, » répondit Shizuku.

« Alors, ceci est correct dans ce cas. Tu dois faire fondre la conscience d’un homme lentement et soigneusement... tout comme un morceau de bonbons sur ta langue. Maintenant, laisse-moi te préparer pour ton rendez-vous de demain. Je vais te faire une cure de jouvence telle que tu n’en as jamais connu auparavant ― ♡, » annonça Arisuin.

« C’est vrai. J’ai Alice avec moi. Je ne vais pas perdre face à cette personne, » déclara Shizuku.

Si sa rivale allait exploiter le fait d’être l’esclave d’Ikki, alors Shizuku utiliserait, au maximum, son statut de sœur. Elle n’était sûrement pas sur le point d’abandonner. Surtout comme elle était la seule qui pouvait comprendre son gentil et solitaire grand frère. Elle ne pouvait pas le laisser à cette fille. Les étrangers ne se souciaient que d’eux-mêmes, mais quant à elle, elle ne trahirait jamais son frère. Elle ne le rendrait jamais triste. Elle resterait à ses côtés pour toujours et ses sentiments allaient durer encore plus longtemps. Voilà pourquoi elle l’avait poursuivi aussi loin.

Jamais... Je laisserais cette fille l’avoir.

Les paroles d’Arisuin avaient ainsi donné du courage à Shizuku et elle avait retrouvé l’énergie qu’elle avait perdue quand Stella avait fait intrusion dans leur rendez-vous.

« Je ferai de mon mieux ! » annonça Shizuku.

« Voilà le bon état d’esprit. Voilà, c’est fini, » déclara Arisuin.

Arisuin avait éteint le sèche-linge et les cheveux d’argent de Shizuku bruissèrent quand elle pencha la tête. Ils étaient totalement différents des fois où elle le faisait elle-même. Lorsque Shizuku avait appris les étonnantes compétences d’Arisuin, elle avait arrêté de se concentrer sur son apparence et avait permis à Arisuin de complètement la gâter.

Je veux faire aussi quelque chose pour Alice, mais..., pensa Shizuku.

Mais que pouvait-elle lui offrir ? Shizuku avait réfléchi à quelque chose et se retourna.

« C’est vrai. Alice, demain, que dirais-tu de venir avec nous pour voir le film ? » demanda Shizuku.

« Oh ! Est-ce correct ? Ne vais-je pas être dans le chemin ? » demanda Arisuin.

« Non, c’est bon. Le rendez-vous a déjà été ruiné au moment où cette personne l’a rejoint, » répondit Shizuku.

« Haha ! Eh bien ! Ceci est aussi vrai. Alors, permets-moi de vous accompagner. J’espérais discuter au moins une fois, avec le frère dont tu es si fière, » déclara Arisuin.

Bon, Alice semble heureuse à ce sujet, pensa Shizuku.

Shizuku envoya donc rapidement un courriel à son frère. Comme Ikki emmenait sa colocataire, alors il devrait comprendre.

« On dirait que demain sera amusant. S’il se révèle être un homme bien, alors peut-être que je vais aussi essayer avec lui, » déclara Arisuin.

« Hein ? Désolée, je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu. Pourrais-tu répéter... si tu le peux ? » demanda Shizuku.

« Non, je suis désolé ! C’était juste une blague alors s’il te plaît, arrête de pointer Yoishigure [1] vers mon cou ! » s’écria Arisuin.

Ceci avait beau sembler être une plaisanterie, mais même si Arisuin avait été sérieux, alors Shizuku n’aurait pas pu vraiment le savoir.

Notes

  • 1 Yoishigure, 宵時雨 : « Pluie du Soir ». Dispositif de Shizuku

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