Chapitre 2 : Un Visiteur de l’Ancienne Maison
Partie 4
C’est ainsi que cinq garçons avec des yeux remplis d’agressivités vinrent vers lui, poussant à travers le cercle de filles et se placèrent directement en face d’Ikki. Parmi eux, un homme remarquablement grand regarda Ikki et lui parla d’une voix qui montrait sa grande irritation.
« Tu sembles être bien populaire, mais ne penses-tu pas que flirter avec toutes les gonzesses de la classe ne va pas un peu trop loin, Senpai ? »
Il semblait que la monopolisation des filles par Ikki avait mis les nerfs des garçons à vif et maintenant, ce garçon parlait à Ikki avec condescendance avec une veine proche de l’éclatement sur ses tempes.
Leurs camarades de classe ne comprenaient cependant pas cette attitude.
« Que faites-vous, Manabe-san !? Êtes-vous jaloux ? » demanda l’une des filles.
« Ne commencez pas à bouder juste parce que vous n’êtes pas populaire ! Vous êtes vraiment le pire ! » déclara une autre fille.
Leurs paroles semblèrent déclencher la rage du reste du groupe des garçons.
« Salope, qu’est-ce que tu viens de dire !? Ne fais pas jaillir ta merde sur Ma-kun, » cria l’un des garçons l’accompagnant.
Les partisans de Manabe étaient maintenant menaçants envers les filles, mais s’ils voulaient vraiment un combat, Ikki pensait que cela serait mieux s’il restait lui-même leur cible au lieu d’elles. Il s’inclina légèrement en face d’eux, en essayant de les calmer.
« Si cela vous dérange, j’en suis désolé. Bien sûr, causer un tapage après l’école n’est pas approprié, tout comme vous l’avez dit, » déclara Ikki.
« Que diable dis-tu ? Est-ce que tu essayes de te la jouer cool, toi le tricheur ? » demanda Manabe avec mépris.
« Le tricheur ? Que voulez-vous dire ? » demanda Ikki.
« Même si tu as réussi à tromper ces idiotes de filles, tu ne peux pas me tromper. Il n’y a aucune chance qu’un Rang F puisse battre un Rang A. Ce match était probablement truqué pour que tu puisses devenir populaire auprès des autres, » déclara Manabe.
« Hein ! Vous faites erreur, je n’ai dupé personne. Et vous êtes insultant envers Stella, » déclara Ikki.
« Donc, prétends-tu toujours avoir battu un Rang A ? C’est assez éhonté. Si tu es si fort, alors bats-toi contre nous, Senpaiii !! » cria Manabe.
Après qu’il ait dit ça, les cinq garçons commencèrent à encercler Ikki comme des hyènes entourant leur proie. Les quatre individus qui étaient avec Manabe convoquèrent, à ce moment-là, leur Dispositif.
En voyant ceci, Kagami se mit à crier. « Hé, attendez ! Êtes-vous sérieux !? Vous serez suspendu si vous utilisez ici vos Dispositifs ! »
« Tais-toi, salope ! Pousse-toi si tu ne veux pas être blessée, » cria l’un des partisans de Manabe.
Les quatre partisans de Manabe ignorèrent les avertissements de Kagami et brandissaient toujours leurs armes. À en juger par leurs expressions féroces, ils ne l’utilisaient pas sous Forme Illusoire. Mais même dans cette situation, Ikki gardait son sang-froid et essayait toujours de garder le contrôle de la situation.
« Non, nous ne pouvons pas faire cela ici. Comme l’a dit Kusakabe-san, combattre dans la salle de classe est en violation avec les règles de l’école. Nos compétences en tant qu’étudiants-chevaliers sont limitées dans cette académie et l’utilisation de ces compétences en dehors des zones désignées est interdite. Donc, allons nous battre ailleurs. Si vous le voulez, je me battrais avec vous jusqu’au soir dans un des dômes d’entraînement, » déclara Ikki.
Ikki disait qu’il pouvait se battre avec eux dans une des arènes d’entraînement. Il était d’accord d’accompagner ces garçons bien qu’ils ne vaillent pas la peine de les combattre. C’était d’autant le cas qu’il aurait préféré aller chercher sa jeune sœur. Mais il agissait ainsi en tant qu’aîné, en étant indulgent envers ses cadets.
« Enfoiré..., » cria Manabe.
Pourtant, une autre veine de plus sembla éclater sur les tempes de Manabe, parce qu’il semblerait qu’Ikki avait involontairement commis une grosse gaffe.
Ce que Manabe et ses partisans voulaient n’était pas un combat, mais c’était plutôt de voir un lâche Rang F ramper à leurs pieds et le voir demander pardon pour avoir utilisé la tromperie pour se rendre populaire auprès des filles. Au lieu de cela, ce Rang F leur disait qu’il voulait se battre après être allé dans un lieu approprié. C’était pour eux une pure insulte.
« Ne sois pas arrogant, toi le putain de redoubleur ! Frappez-le, les gars ! » cria Manabe.
Hein ? Ai-je dit quelque chose de si mal ? se demanda Ikki.
Les garçons ne pouvaient plus être arrêtés dans l’utilisation de leurs armes et donc, ils essayeraient à coup sûr de frapper Ikki alors que les filles criaient en voyant tout cela. Ce chaos ne pouvait plus être résolu pacifiquement. Ikki soupira amèrement... Il allait maintenant falloir recourir à la force.
« Senpai ! Je vais me porter garante concernant votre légitime défense. Donc écrasez-les, pour de bon ! » déclara Kagami.
Kagami le poussait à se battre et avait même promis de l’absoudre si les autorités scolaires avaient à étudier l’incident. C’était une proposition agréable, mais ―.
« Non, je n’en ai nullement besoin, » déclara Ikki.
Nullement besoin, parce qu’il n’aurait besoin d’aucune arme au cours de cette bagarre.
En un instant, Ikki se concentra au niveau de ses yeux. Il n’avait pas besoin de voir la couleur, de sorte qu’Ikki coupa ce détail et il vit alors le monde en mouvement, mais tout gris. Il avait transféré l’acuité de son sens de la couleur à sa perception des mouvements. Au moment où il fit ceci, les mouvements du monde autour de lui semblèrent se ralentir. Ce n’était pas un pouvoir spécial, mais juste le coup de pouce lié à de la concentration que même les gens ordinaires faisaient naturellement quand ils sentaient un danger, sauf qu’Ikki pouvait l’activer consciemment. De toute évidence, il ne pouvait pas atteindre le niveau de concentration nécessaire pour gagner un combat en moins d’une minute sans ce genre de capacité.
Le monde gris autour de lui s’était donc ralenti, grisé comme s’il était au fond de la mer et à ce moment-là, Ikki analysa ses environs. Il y avait quatre ennemis. Un à sa gauche, un autre à droite, un devant lui et le dernier derrière lui.
Le plus rapide sera sans aucun doute celui brandissant un Katana et venant directement de face, pensa Ikki.
Voyant ceci, Ikki utilisa avec douceur le dos de sa main droite pour frapper le centre du Katana adverse et avec un mouvement complètement détendu, il fit changer la trajectoire de l’arme.
« Hein !? » La surprise apparut sur le visage du garçon qui l’avait attaqué avec son Katana. Sa lame vola horizontalement juste à côté d’Ikki et en même temps, Ikki utilisa l’une de ces jambes pour le faire trébucher.
« Quooooooiii !? » cria le garçon au katana.
Au moment où il trébucha, il percuta en même temps son compatriote attaquant Ikki par-derrière avec un Dispositif en forme d’épée longue et tous deux chutèrent pour s’écraser finalement contre des bureaux à proximité.
Deux de neutralisés.
« Fils de puuuute ! » cria un garçon encore debout.
« Meurrtttttttt ! » cria l’autre.
Les deux garçons sur sa gauche et sur sa droite l’attaquèrent simultanément avec leurs haches. Tous deux avaient visé la tête d’Ikki, dont la réponse fut simple.
« Hup ―, » Ikki plia ses genoux et ainsi se baissa. Une seconde plus tard, le son clair de l’acier contre l’acier résonna en dessus de lui. Ce fut le bruit du choc entre deux armes à leur pleine puissance.
« « Gaaaaaaaah! » » Les deux garçons tombèrent, étourdis, tout en hurlant. La secousse de l’impact leur ayant complètement engourdi leurs bras respectifs.
Plus qu’un.
« Me-Merde ! » s’exclama Manabe.
L’arrogance de Manabe avait disparu. Il ne pouvait pas comprendre comment ses amis avaient été vaincus si facilement, alors, en pleine confusion, il fit apparaître son Dispositif. C’était un revolver de gros calibre, un Dispositif inhabituel pour un Oriental et il le pointa vers le visage d’Ikki. Il pouvait tirer une balle magique avec juste une simple pression sur la gâchette.
Mais Ikki était déjà en mouvement. Il attrapa une gomme posée sur un bureau proche de lui et l’envoya vers le haut à l’aide de son pouce. Le morceau de caoutchouc frappa le plafond, puis rebondit vers le bas et alla se coincer comme de lui-même dans l’espace entre le marteau et le percuteur de l’arme à feu.
Manabe poussa un cri sans voix, comme s’il venait de voir un fantôme. Ikki avait désactivé le pistolet d’une manière totalement inimaginable.
Ikki se déplaça alors dans le côté aveugle de la défense de Manabe et ―.
* Bam ! *
― Il fit claquer ses deux paumes ensemble devant les yeux de Manabe.
« Hii ― » cria Manabe.
Mais c’était largement suffisant. Bien qu’Ikki ait seulement applaudi qu’une seule fois, Manabe tombât sur le dos et tout en tremblant, fixât Ikki avec des yeux emplis de terreur. Ses yeux étaient remplis de surprise et de peur. C’était tout à fait naturel.
Juste devant ses yeux, un Rang F avec les mains vides, avait battu cinq Blazers brandissant leurs Dispositifs comme si c’était qu’un jeu d’enfant. Il n’y avait aucune chance pour que Manabe puisse avoir un combat équitable contre lui, donc Ikki n’avait même pas eu besoin de donner un coup final. Aucune bataille en utilisant des Dispositifs n’avait eu lieu. Aucun combat n’avait même eu lieu.
Face à ce résultat, Ikki regarda vers le bas avec un sourire qui selon Kusakabe était sûr de susciter les instincts féminins d’une jeune fille.
« Entendons-nous bien à partir de maintenant, puisque nous allons être des camarades de classe pour toute une année entière, » déclara Ikki.
Manabe ne put que hocher la tête tout en tremblant.
Les camarades de classe autour d’eux se tenaient aussi choquées après avoir vu Ikki se battre, les mains vides, contre cinq Blazers sans aucune blessure des deux côtés.
« E-Eh ? Stella ! Est-ce que l’ambiance de la classe n’est-elle pas un peu trop froide en ce moment ? » demanda Ikki.
« Naturellement ! Voilà ce qui arrive lorsque tu montres autant de puissance ! » répliqua Stella.
« Montrer !? Je pensais m’être assez retenu pour ne pas les blesser, » déclara Ikki.
« N’est-ce pas la raison pourquoi tout le monde est surpris par ce que tu viens de faire ? » demanda Stella.
Stella poussa un soupir de stupéfaction. Mais à ce moment ―.
*Clap clap clap*
Des applaudissements se firent entendre, provenant de l’entrée de la classe. Tout le monde se tourna vers cette direction, se demandant qui cela pouvait être. C’est alors qu’ils virent tous une petite fille debout dans le couloir. Elle avait des cheveux courts argentés et des yeux de jade verts, montrant assez de charme pour fasciner tout le monde. Elle affichait en plus de cela un léger sourire sur les lèvres en forme du bourgeon de rose.
« Une force écrasante qui ne laisse approcher aucune mauviette. Comme prévu de toi, Onii-sama [1]. » Sa voix raffinée résonna telle une chanson.
Onii-sama. À ce mot, les yeux d’Ikki s’ouvrirent en grand.
« Tu ne peux pas être..., » commença Ikki.
Non, il n’avait pas besoin de demander. Le ton, les traits du visage, la coiffure et tout le reste à son sujet avaient tellement changé, mais une seule personne dans le monde l’appelait ainsi. Elle était la seule résidente de la vaste propriété Kurogane qui l’eut mis à l’aise, sa seule et unique petite sœur qui le suivait partout avec ces petits pas.
« Shizu... ku ? » demanda Ikki.
« Oui. Ceci a été une si longue période, Onii-sama, » déclara Shizuku.
Notes
- 1 Onii-sama : « Grand frère », mais sous une forme extrêmement respectueuse.