Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 4 – Intermission – Partie 5

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Intermission : Myullias Raiza, Prêtresse-Sainte

Partie 5

« … Toujours pas assez, Monsieur Rentt ? » demanda Nive.

Mais bien sûr, ce n’était pas le cas. Vingt pièces de platine… Comment cela pourrait-il être insuffisant ? Ce serait une tentative flagrante de fraude. Étant donné que ma vie avait été mise en danger, j’avais supposé que vous ne pouviez pas vraiment mettre une valeur monétaire dessus. Je pourrais en parler pendant un certain temps, mais il était important de penser aux choses de façon réaliste. Nous, les aventuriers, nous mettions souvent notre vie en jeu, et le plus souvent pour des sommes dérisoires. Venant de moi, le fait d’évoquer combien la vie d’une personne pouvait être inestimable ne serait pas très convaincant si je le disais. Peut-être que ceux qui avaient risqué leur vie de façon déraisonnable pourraient dire quelque chose à cet effet. Cependant, lorsqu’il s’agissait de la valeur de notre vie, nous, en tant qu’aventuriers, ne lui avions jamais donné beaucoup de valeur.

Alors j’avais répondu, en essayant d’illustrer mes pensées. « Non, ça suffit. Vous voyez, il y a un sac magique que je voulais. Avec ça, je pourrais probablement l’acheter. »

Myullias avait réagi avec surprise. « N’avez-vous pas de sac magique ? Dans ce cas, comment avez-vous transporté la carcasse de la Tarasque jusqu’à Maalt… ? »

Sa réponse révéla qu’elle connaissait peu les coutumes du monde. Une prêtresse sainte comme elle ne connaîtrait pas les subtilités des guildes d’aventuriers.

Nive et Sharl, par contre, n’avaient pas du tout semblé surpris. Bien sûr, ils seraient au courant des services de location de sacs magiques.

Nive se tourna vers son compagnon. « La Guilde des Aventuriers loue des sacs magiques de grande capacité aux aventuriers pour de courtes périodes, vous voyez ? C’est ce que Monsieur Rentt a utilisé pour transporter la carcasse de la Tarasque, Lady Myullias. Vous n’êtes pas vraiment au courant des choses du monde, n’est-ce pas ? »

Nive s’était tournée vers moi après l’avoir expliqué. J’avais hoché la tête en signe d’affirmation.

« Un tel service existe… ? Je vois. Mais que se passerait-il si un tel objet était volé… ? » Myullias avait été interrompue sans cérémonie par Nive.

« Je vous expliquerai tous plus tard, Lady Myullias, alors garder vos questions pour vous pour le moment, d’accord ? » dit Nive, d’une voix un peu stricte.

J’avais pu voir un certain défi sur les traits de Myullias pendant une seconde, mais elle hocha bientôt la tête, comme si elle était convaincue.

« Mais, Monsieur Rentt. » Nive s’était tournée vers moi une fois de plus. « Les sacs magiques sont plutôt rares, non ? Même si vous en voulez vraiment un maintenant, ce n’est pas possible d’aller en chercher un, non ? »

J’avais hoché la tête calmement. « Tout à fait. Mais avec les fonds dont je dispose, je peux assister rapidement à n’importe quelle vente aux enchères où l’un d’eux est mis en vente. Il y a quelque temps, un sac beaucoup plus petit est passé à la vente, mais j’ai raté cette occasion, et je le regrette depuis. »

Je ne plaisantais même pas — je m’en souvenais très bien.

C’était un sac avec environ la moitié de la capacité de mon sac actuelle, et il s’était vendu à un prix similaire. J’aurais pu me le permettre, mais il était un peu trop tard pour y penser.

Alors que je réfléchissais à la question, Nive avait brisé le silence par une suggestion.

« Les pochettes et sacs magiques sont importants pour un aventurier, oui en effet… Alors, Monsieur Rentt ! Voici une suggestion pratique pour vous. Malgré vos impressions sur moi et tout ça, je peux être très utile, vous voyez ? Dites-moi juste quelle taille de sac vous cherchez, et je passerai le mot à mes contacts. Comme ça, je pense que vous pourriez avoir votre sac assez tôt, » déclara-t-elle.

Hmm… Ce n’est pas du tout une mauvaise suggestion. Les pochettes magiques et autres étaient incroyablement rares. Eh bien, quelque chose comme mon sac actuel pourrait facilement être arrangé, mais un assez grand pour contenir une Tarasque…

Même ce sac de 1800 pièces en or, il y a quelque temps, était une rareté en soi. Étant donné que j’étais dans une ville comme Maalt, le processus prendrait, disons, six mois ? Non, peut-être même une année entière. Les sacs magiques n’apparaissaient que très rarement dans les Donjons. Même s’ils pouvaient être fabriqués par des artisans spécialisés dans les objets magiques, leur nombre était faible et leurs méthodes de fabrication étaient dissimulées par les diverses corporations artisanales du pays.

Bien entendu, chaque série de production avait aussi ses limites. S’ils étaient vendus au prix suggéré, ils se vendraient instantanément. Par conséquent, il était pratiquement impossible d’acheter ces sacs par les voies habituelles. Tout ce que je pouvais faire, c’était attendre qu’un propriétaire actuel abandonne son objet, l’offre aux enchères, ou en récupère un dans les profondeurs d’un Donjon. Cependant, les chances que j’en trouve un dans un Donjon étaient presque nulles. La façon la plus normale de se procurer de tels sacs n’était, malheureusement, rien d’autre que la vente aux enchères.

Compte tenu de tout cela, et du fait que la manière exacte de produire ces sacs était restée un secret, connus seulement de quelques artisans…

Quelqu’un pourrait essayer de copier le produit, mais jusqu’à présent, personne ne l’avait fait. Ou peut-être était-ce simplement parce que la méthodologie utilisée pour fabriquer ces sacs était top secrète. Quoi qu’il en soit, il était difficile d’en déterminer la raison exacte.

Bien que, si je devais le deviner, la technologie par laquelle ces sacs avaient été créés datait probablement d’une époque révolue. Des histoires racontaient l’histoire d’un ancien royaume des temps anciens, créé par une culture et un peuple incroyablement avancé. Bien qu’ils aient cessé de l’être depuis, la théorie était qu’une partie de leurs technologies avaient été transmises. L’une de ces technologies était le sac magique.

C’était une histoire romanesque.

… Il y avait aussi la possibilité que tout cela n’était rien d’autre qu’une illusion. Personne ne savait vraiment qui au départ avait inventé la théorie. Nive disait que tout ce dont elle avait besoin, c’était de passer le mot et qu’une poche magique tomberait dans ses mains, puis dans les miennes. De ces seuls mots, j’avais compris à quel point son réseau était utile.

Honnêtement, je voulais vraiment accepter son offre. Mais en même temps, je ne voulais plus rien avoir à faire avec Nive.

C’est peut-être parce qu’il avait remarqué mes réserves, ou simplement parce qu’il avait vu une opportunité en tant que marchand, mais Sharl s’était penché subtilement vers moi, me murmurant à l’oreille.

« Si travailler avec Lady Nive vous dérange, je peux également vous aider dans vos recherches. Notre établissement peut prendre un peu plus de temps que le réseau de Lady Nive, mais nous sommes des commerçants avec de nombreux contacts. Et si vous trouvez que vous ne pouvez pas me faire confiance, Monsieur Rentt, je serais heureux de vous présenter à un autre magasin. Oui, même la Compagnie marchande Witta. »

Je n’avais pas du tout parlé à Sharl de la Compagnie Marchande Witta. Peut-être en avait-il entendu parler par son employé.

Pour la Compagnie Marchande Stheno, Witta était une rivale, une concurrente et presque une épine dans leur pied — mais il était prêt à me présenter ? Était-ce un moyen de gagner une faveur de la part de leur concurrent, pour avoir amené quelques milliers de pièces d’or à leur porte ?

Non. Dans un tel cas, il serait beaucoup plus avantageux pour sa propre entreprise de conclure l’affaire. Malgré tout, Sharl était prêt à me présenter une autre entreprise, auquel cas, cela avait dû être un geste sincère de sa part.

En pensant à tout ce qui s’était passé ici, j’avais été trompé, à maintes reprises, mais il devait aussi avoir des circonstances uniques qui lui étaient propres. Ensuite, il y avait le fait qu’il traitait avec Nive, qui écoutait à peine ce que les autres avaient à dire, à moins que cela n’ait quelque chose à voir avec les vampires… Sharl n’avait pas vraiment le choix en la matière, mais il m’avait quand même proposé de faire tout ce qu’il pouvait, même me présenter un concurrent. J’avais l’impression qu’il s’était déjà surpassé.

Je pourrais leur laisser la tâche à ce moment-là, s’il ne s’agissait que de se procurer une poche magique de la bonne capacité. S’ils étaient incapables de le faire, je n’aurais qu’à utiliser les pièces de platine que j’avais reçues d’une façon ou d’une autre.

Ah… La monnaie disparaît comme l’écume de mer — en un clin d’œil. La perte de richesse était douloureuse. Je préférerais ne pas perdre de pièces, si possible. J’étais moi-même un peu avare. Être fauché était certainement mieux que de perdre sa vie — c’est ce que je ressentais à ce sujet.

Les chuchotements étouffés entre Sharl et moi avaient attiré l’attention de Nive.

« C’est bien ainsi, non ? Je vais aller voir de toute façon. Si Monsieur Sharl ici présent ne peut pas le faire même s’il fait de son mieux, alors vous pouvez me contacter. Qu’est-ce que vous en dites ? » demanda Nive.

Nous avions pris soin d’être discrets, avec des voix basses et tout ça, mais il y avait Nive, qui à nouveau écoutait tout avec désinvolture. Avait-elle un sens de l’ouïe déraisonnablement aigu ?

« … Oui, je suppose qu’on pourrait faire ainsi, » déclarai-je.

« Hah. Je suppose que vous détestez vraiment avoir quelque chose à voir avec moi, hein ? Je suppose que je n’ai pas le choix. Mais… juste une dernière chose. Une dernière requête, » déclara Nive.

Ah, oui. La demande de Nive, elle avait dit quelque chose comme ça avant ça.

J’écoutais nerveusement, me demandant ce qu’elle pouvait bien vouloir de plus…

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