Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 4 – Intermission – Partie 2

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Intermission : Myullias Raiza, Prêtresse-Sainte

Partie 2

« Hmm… Excusez-moi de vous demander, mais… que s’est-il passé ? Tout ce que j’ai vu, c’est Monsieur Rentt paniquer et bouger d’une manière étrange…, » dit Sharl, affichant une expression sinistre.

Moi ? Paniquer ? Des mouvements étranges ?

Eh bien… non. Pas vraiment. Et franchement. Qui ne paniquerait pas à l’idée d’être brûlé vif par une flamme étrange ? Il n’y avait rien à faire, étant donné le point de vue de Sharl sur toute cette affaire…

« Monsieur Rentt ici présent peut voir la bénédiction de la divinité, vous voyez ? Alors il a essayé de l’éviter, » Nive s’était comme d’habitude empressée de fournir une explication.

En d’autres termes, j’avais supposé que Sharl était incapable de le voir. Ne pouvait-il même pas voir ce gigantesque feu sacré sur sa tête ?

Comme je continuais à m’interroger sur tout cela, Nive avait choisi de donner à Sharl une explication en profondeur. En m’approchant, Myullias se pencha subtilement, chuchotant à mon oreille.

« Monsieur Rentt. Le feu sacré est une divinité qui prend forme. Ceux qui n’ont pas été bénis par la divinité sont incapables de le percevoir. Mais bien sûr, il est possible de rendre la divinité visible, mais si on ne le fait pas exprès, elle ne peut généralement pas être vue à l’œil nu. Ainsi, pour Monsieur Sharl, vous avez dansé sur place tout seul, sans aucune provocation. Du moins, c’est comme ça qu’il l’aurait vu. »

C’était une description époustouflante des événements. C’était étonnant, surtout en ce qui concerne le segment où j’avais commencé à danser sans aucune raison.

Je n’aurais jamais pensé que le Feu sacré serait invisible pour ceux qui ne sont pas bénis par la divinité… J’avais supposé que c’était logique, vu comment le mana fonctionnait. Certaines personnes pouvaient voir le mana d’emblée, d’autres non. La plupart des mages étaient incapables de le percevoir aussi bien. Il y avait aussi des exceptions comme Lorraine et ses yeux particulièrement perspicaces.

Plus important encore, le fait d’avoir été vu comme une sorte d’excentrique était probablement la partie la plus triste de toute cette affaire.

« … Eh bien. Sur ce, Monsieur Sharl, Rentt. Vous n’êtes pas des vampires, et vous n’êtes plus suspectés ! Merci pour votre aimable coopération, » dit Nive en terminant son explication au marchand.

Nive avait très probablement expliqué que la divinité était invisible et que les événements s’étaient terminés avec nous deux bénis sans aucun problème, et c’était tout.

Sharl était une chose, mais ai-je vraiment coopéré ? Hmm…

Mon mécontentement était en quelque sorte devenu clairement apparent pour Nive. Nive secoua la tête avant de répondre d’un ton quelque peu indigné.

« Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Après tout, je n’avais jamais entendu dire que vous aviez été béni par la Divinité, Monsieur Rentt. Pas avant que j’arrive de toute façon. Honnêtement, tout ce que je voulais faire, c’était d’utiliser sournoisement mon feu sacré pour voir si l’un d’entre vous était un vampire, puis de rentrer chez moi sans rien dire. Bien sûr, j’avais l’intention d’éliminer tous les vampires si nous les trouvions, voyez-vous. Aucun vampire n’a été blessé lors de notre petite sortie, sans doute parce que je n’avais pas fait assez d’analyse auparavant, oui. Mais… vous êtes aussi fautif, vous savez ? Avoir des compétences aussi spéciales pour un aventurier, et ne pas s’en servir… Ouais. »

Telle était la déclaration unilatérale de Nive.

Comme c’est terrible pour elle de dire ça ! Nive elle-même était la plus irrégulière ici, mais c’était ma faute si elle avait fait tout ça contre ma volonté.

La plupart des aventuriers qui avaient été bénis avec la Divinité ne l’avaient pas à un niveau où elle pourrait être utilisée dans la pratique. S’ils avaient de telles réserves et de telles compétences, ils auraient déjà atteint le rang de chevalier dans un ordre sacré il y a longtemps. D’après ce que j’avais compris, ils payaient bien, et leur statut social s’en trouverait grandement amélioré.

Mais si je n’avais pas de Divinité, et si je n’avais pas remarqué ses flammes… est-ce que cela signifierait que Nive aurait pu facilement me détecter dès le départ, et soudain m’enfoncer une sorte de pieu dans le cœur ?

Ah… franchement… C’était vraiment une bénédiction que j’aie fait tout ce que j’ai pu pour réparer ce sanctuaire délabré… Je devrais vraiment y retourner et nettoyer cet endroit de temps en temps… J’avais été sauvé en raison de la divinité en moi.

Du moins, c’est ce que je ressentais.

C’était précisément parce que Nive avait pu le faire qu’elle avait pu détecter des vampires cachés parmi les habitants normaux des villes. J’aurais dû y penser plus sérieusement au départ.

Même si c’était de Nive Maris dont nous parlions, mettre soudainement le feu aux gens dans la rue, tout en prétendant chercher des vampires, ne semblerait pas vraiment être un raisonnement sain.

Bien qu’en vérité, c’est exactement ce que Nive avait fait…

Je l’imaginais mettre le feu aux gens en riant tout le temps pendant qu’elle le faisait. Une image vivante dans mon esprit… Comme c’était approprié pour elle.

Hmm… J’étais peut-être un peu trop partial. Je ne connaissais même pas cette femme depuis une heure. Cependant, la moitié de tout cela était dû à la terrible personnalité de Nive. J’avais dit que je ne voulais pas subir ce test de vampire, mais elle y était allée et l’avait fait quand même.

« Hmm… Je ne comprends pas très bien, mais est-ce que vous me dites, et corrigez-moi si je me trompe, que Lady Nive a agi délibérément de telle manière, ce qui a fait croire à Sire Rentt qu’il était en danger ? » demanda Sharl.

De légers signes de colère avaient pu être observés sur le visage du commerçant. Pourquoi Sharl était-il en colère… ? Je n’avais pas tout à fait compris, inclinant la tête.

« Tant que vous n’êtes pas des vampires, » déclara Nive, « il n’y a pas de problème. Je n’avais pas l’intention de blesser qui que ce soit en premier lieu. Mais en regardant la réaction de Monsieur Rentt, j’ai eu un pressentiment, et ça s’est passé comme ça. Je m’excuserai auprès de vous deux pour cela… Surtout vous, Monsieur Sharl. De vous avoir demandé tout ça. »

De quoi s’agissait-il ? Mais avant de pouvoir réfléchir, Myullias s’était empressée d’ajouter à l’explication de Nive.

« Si je puis me permettre, j’ai probablement été emmené comme un moyen d’utiliser l’éclat de l’Église de Lobelia. Pour un commerçant, l’église est… C’est un peu difficile à dire pour moi, mais c’est presque impossible de défier l’Église, si je peux m’exprimer ainsi. Bien que l’Église de Lobelia n’ait pas beaucoup d’influence ici à Yaaran, c’est une grande organisation religieuse, avec des racines sur tout le territoire. Il y en a beaucoup dans les rangs des fidèles de l’Église. Si certaines manœuvres sont effectuées, il serait sûrement difficile pour un commerçant impliqué dans les affaires entre royaumes, comme Monsieur Sharl. Il ne serait pas difficile pour l’Église d’organiser de tels événements si elle le souhaitait. »

Nive semblait vraiment impressionnée par l’explication de Myullias.

« Penser que Lady Myullias fournirait une telle explication, hmm-hmm-hmm ! Je croyais que vous étiez du genre à vivre et mourir selon les enseignements de Lobelia…, » déclara Nive.

Nive s’était rapidement tournée vers moi. « Alors, c’est comme ça. Ne blâmez pas trop Monsieur Sharl. Il a fait beaucoup pour m’empêcher de vous rencontrer, Rentt ! Quand j’ai fait ma demande, il avait telle explication et telle autre. Il esquivait la question à n’importe quelle occasion. J’étais à bout de nerfs… J’ai demandé des faveurs à l’Église de Lobelia, vous voyez ? Je leur ai demandé de l’aide et tout ça. Je lui ai aussi promis de ne rien faire pour vous mettre en danger ou vous blesser. En plus de ça, je voulais vraiment vous rencontrer, Monsieur Rentt. C’est la vérité ! Si vous étiez vraiment un vampire, je vous aurais éliminé discrètement, dans un endroit où aucun œil ne vous aurait vu. »

« Puisque je vous ai expliqué tout ça, je vais vous confier ce petit secret. Monsieur Sharl, ici présente, a vraiment senti que quelque chose n’allait pas, vous savez ? Je suis célèbre, après tout. En tant que tel, il ne me permettait pas de vous rencontrer seule, Rentt. C’est pour ça qu’il est là aussi, non ? En d’autres termes, Sharl, en tant que chef de la Compagnie Marchande Stheno, voulait être là pour protéger son client, même si cela signifiait qu’il pouvait également être exposé à un danger. C’est un type sympa, non ? Contrairement à son apparence. »

Comme c’est… inattendu.

Sharl avait l’air stricte et sévère. Malgré cela, il semblait accommodant, et des expressions empathiques apparaissaient fréquemment sur son visage. Je pensais que tout cela n’était qu’une façade, et qu’il était en fait un marchand complotant, mais la réalité était quelque peu différente. Au contraire, Sharl était un bon et juste marchand.

Est-ce pour ça que son entreprise s’en est si bien tirée ?

À bien y penser, les étages de vente en dessous présentaient un large éventail de produits, d’une qualité respectable, rien de moins. Les magasins qui voulaient simplement gagner une somme rapide de pièces de monnaie auraient très probablement un inventaire plus petit. Le fait que la Compagnie Marchande Stheno n’ait pas fait cela suggère qu’elle avait plutôt été construite sur le travail acharné et le commerce honnête.

J’avais jeté un coup d’œil à Sharl. Alors qu’il avait l’air d’un marchand avec des arrière-pensées, son visage était maintenant peiné, voire plein de remords.

« … Est-ce que ce que cette personne dit est vrai ? » lui avais-je demandé.

« … Ça l’est. Je… Je ne pouvais rien faire de plus. Si c’était juste un lien avec moi, j’aurais peut-être pu trouver quelque chose. Mais utiliser le magasin comme bouclier… J’ai… J’ai du personnel ! Et ils ont tous une famille ! J’ai le devoir de protéger ce magasin, notre société. Cependant, nous avons aussi le devoir de protéger nos clients. C’est pourquoi je suis ici, » répondit Sharl, affirmant la situation.

Il n’y avait pas de problème tant que je n’étais pas perçu comme un vampire. Sharl n’avait aucune raison d’aller aussi loin, c’est ce que j’avais ressenti. Il semblait avoir sa fierté de commerçant, d’où ses actions.

Face à ces choix, on m’avait offert comme une sorte de sacrifice. C’était une façon de le dire. Alors que nous nous étions tous les deux retrouvés dans une impasse proverbiale, il semblait mal à l’aise de m’avoir entraîné dans tout cela, et c’était probablement pour cela qu’il m’avait offert toutes ces concessions au début de notre réunion…

Toute cette enquête sur mes antécédents. Est-ce que Sharl avait remarqué que quelque chose n’allait pas avec mes origines, et l’avait fait avec l’intention de se préparer à ce qui pourrait arriver après la réunion… ?

Ah, mais ce serait marrant s’il préparait des funérailles culturellement correctes. J’étais déjà mort.

Pas une très bonne blague, Rentt Faina…

Peut-être Sharl s’inquiétait-il de la possibilité que j’aie une famille et avait-il l’intention de les informer de mon sort au cas où quelque chose se produirait. Rien de plus qu’une déduction, bien sûr, mais en regardant Sharl tel qu’il était maintenant, je ne serais pas surpris qu’il fasse une telle chose.

Puis j’avais considéré que le marchand lui-même aurait très bien pu perdre la vie s’il avait fait un seul faux pas… J’avais le sentiment que Nive n’avait pas la moindre once de pardon en elle pour les sympathisants de Vampire, même pas un seul instant. Je pouvais sentir l’intensité de sa haine à la façon dont elle dirigeait ces questions, et comment elle avait géré toute cette affaire.

Mais quand je pense qu’elle irait me raconter tout ça…

J’avais regardé Nive droit dans les yeux et je l’avais interrogée sans ménagement.

« Je crois que j’ai une idée de la situation. Pour une raison ou une autre, vous me soupçonniez sérieusement d’être un vampire. Bien que je n’aie pas vraiment coopéré avec vous, mon innocence a été prouvée. Puis-je vous demander s’il y avait une raison à tout ça ? » demandai-je froidement.

C’est ce qu’affirmait sa méthode de discernement des vampires. C’était mal, bien sûr.

Bien que la situation se soit terminée par un résultat en ma faveur, je voulais connaître les raisons des soupçons de Nive, s’il y en avait. Si je ne le découvrais pas ici et maintenant, quelque chose d’autre pourrait arriver plus tard.

Et puis il y avait eu le problème de ma malchance de ne connaître aucune limite… Je ne voudrais pas faire d’erreurs fatales juste parce que j’avais oublié d’affirmer un seul détail.

« Oh, bien sûr. Je suppose que vous avez le droit de savoir. De plus, j’ai aussi une petite demande de ma part. Vous vous souvenez quand Monsieur Sharl m’a dit que je cherchais des aventuriers de certaines capacités, oui ? Ce n’était pas tout à fait un mensonge…, » déclara-t-elle.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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