Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 12 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Message divin et Mon espoir d’amitié

Partie 3

« Oh, Gams. Et Yoshio ?! »

Chem, qui faisait la lessive en nous tournant le dos, se leva rapidement et s’inclina profondément. Murus me jeta juste un regard avant de continuer son travail.

Elle ne m’aime vraiment pas, hein ?

« Avez-vous bientôt fini la lessive ? J’ai envie de sortir. »

« Oui, je viens de finir. Venez-vous avec nous, Yoshio ? »

Je ne m’attendais pas à cette question et je m’étais retrouvé à hocher automatiquement la tête. Elle avait dû penser que c’était pour ça que j’étais là, même si je m’étais juste ridiculisé la dernière fois. Pourtant, je voulais essayer à nouveau.

« Ça vous dérange ? J’essaierai de ne pas me mettre en travers du chemin. », avais-je demandé.

Je devais m’exposer aux monstres au moins un peu, pour essayer d’atténuer ma réaction initiale de panique. Je ne pouvais pas me permettre de la perdre en cas d’urgence. Je n’avais pas besoin de pouvoir les combattre, juste de ne pas me retrouver paralysé par la peur quand quelqu’un avait besoin de moi.

Chem et Gams échangèrent un regard dubitatif.

« C’est bon s’il reste à l’écart et regarde, non ? »

Je ne m’attendais pas à ce que Murus prenne ma défense. Elle n’avait pas l’air ravie, mais j’étais tout de même reconnaissant de son soutien.

« Si je me mets en travers du chemin, vous pouvez me renvoyer à tout moment. »

« Eh bien, si vous insistez. Gams ? »

« D’accord. »

Je les avais remerciés, nous avions donc convenu de nous retrouver aux portes du village dans cinq minutes. J’étais rapidement retourné à ma tente pour trier mon sac. Au moment où je m’apprêtais à partir, j’avais aperçu Destiné, recroquevillé dans le lit, me regardant d’un air accusateur.

« Tu veux venir avec nous ? »

Il avait hoché la tête avec enthousiasme. J’avais donc ouvert mon sac, et il plongea immédiatement dedans. J’avais encore quelques chauffe-mains jetables dedans.

« Ton travail consiste à me protéger, d’accord ? Je suis désolé de compter autant sur toi, mais tu me protégeras ? »

Destiné me fit un clin d’œil.

Je suis heureux d’avoir un lézard si fiable.

J’étais arrivé aux portes pour trouver le trio qui m’attendait, ainsi que Kan et Lan.

« Kan et Lan voulaient aussi venir », a dit Chem.

« Merci pour les outils. »

« On va vous protéger. »

Ils me tendirent leurs pattes duveteuses. J’avais accepté leur poignée de main sans hésiter.

Ils sont si moelleux ! Et leurs coussinets ! Hnngh !

« Vous vous êtes fait des amis ? », dit Chem.

« J’ai eu l’occasion de parler avec eux tout à l’heure. »

Mais plutôt que mes talents de conversation, ce furent les cadeaux qui les avaient conquis. Quoi qu’il en soit, le fait qu’ils veuillent me protéger me rend heureux. Avec Destiné à mes côtés, je ne devrais pas gêner les batailles.

J’avais hoché la tête lorsque nous étions passés devant les nouveaux villageois qui montaient la garde à la porte. Ils s’étaient raidis et s’étaient inclinés à des angles parfaits de quatre-vingt-dix degrés. Maintenant, j’y étais habitué. J’avais juste souri et salué.

C’était seulement la deuxième fois que je sortais du village, je n’y étais pas retourné depuis mon altercation avec ces loups. Je m’étais préparé, déterminé à ne pas agir aussi honteusement cette fois-ci. Dans la nature, il était dangereux de baisser sa garde, ne serait-ce qu’une seconde. C’était un monde grouillant de monstres féroces.

Avant de trouver la grotte, mes villageois avaient dormi en pleine forêt. Cela avait dû être terrifiant. Tant de choses sur un lieu ne pouvaient pas être transmises au travers d’un écran. J’avais besoin d’en boire le plus possible tant que je le pouvais, avant de retourner jouer au jeu normalement.

Nous avions traversé la forêt en silence. Gams marchait devant, suivi de Murus, Chem, moi, puis Kan et Lan en arrière. Cette formation nous protégerait des attaques par l’arrière ou en tenaille.

J’avais vu la zone autour du village assez souvent pour savoir que nous nous dirigions vers la section nord-est de la forêt. La « Forêt interdite » se trouvait directement au nord. Les villageois évitaient généralement cette zone, mais il semblait qu’ils avaient déjà chassé tous les monstres proches.

« Nous avons pris l’habitude de passer par là récemment, afin de réduire le nombre de monstres avant le Jour de la Corruption », expliqua Chem.

Après avoir frôlé la destruction la dernière fois… cela avait du sens.

Les monstres qui entouraient le village n’étaient pas nécessairement ceux invoqués par les autres joueurs. Beaucoup d’entre eux vivaient ici depuis très, très longtemps, et ils se déchaînaient le Jour de la Corruption tout autant que n’importe quelle horde contrôlée par un joueur. Réduire leur nombre était logique.

Nous avions continué vers le nord-est, tout en restant sur nos gardes. J’avais sorti mon téléphone pour avoir une vue d’ensemble de la zone, et c’était là que je l’avais remarqué. Il y avait du mouvement au sud-est. J’avais zoomé dessus.

« Gams. On a des gobelins verts qui viennent de par là. »

J’avais pointé du doigt. Gams fronça les sourcils d’un air dubitatif, mais il mit une main sur son front et loucha au loin. Murus regardait attentivement au loin. Elle n’avait pas pris la peine de cacher le fait qu’elle ne me croyait pas.

Yup. Elle me déteste vraiment.

« On dirait qu’il y a quelque chose. »

« J’entends des bruits de pas. »

Leurs froncements de sourcils furent remplacés par des regards de surprise. Chem avait joint ses mains, me regardant avec admiration. J’avais ressenti plus de culpabilité que de bonheur. En réalité, c’était le jeu qui les avait repérés, et non pas moi.

J’avais fait quelques pas en arrière pour me mettre à l’abri. Lan était restée pour me garder, et Chem s’était également éloignée. Kan se tenait à côté de Gams, tous les deux préparant leurs armes. Ils regardaient à travers les nombreux grands arbres et obstacles qui bloquaient leur vision. Gams s’était caché derrière un arbre à droite tandis que Kan derrière un à gauche. Murus s’accroupit et murmura quelque chose. Les mauvaises herbes qui se trouvaient là se mirent à pousser, la dissimulant.

« C’est un sort… »

Ce n’était même pas une magie tape-à-l’œil, mais je n’avais pas pu contenir mon excitation de la voir pour la première fois. Je me rendis alors vraiment compte que je n’étais pas vraiment sur Terre.

Lan, Chem et moi nous étions cachés et avions regardé, restant silencieux jusqu’à ce que nous entendions des bruits de pas qui s’amplifiaient lentement. Gams fit un signe de tête à Kan alors que les gobelins verts apparaissaient entre les arbres.

J’avais réussi à rester calme cette fois-ci. J’avais déjà vu un gobelin vert, même si c’était une illusion. Qui aurait cru que cette rencontre dans le train me serait utile ?

Les gobelins étaient passés juste devant Kan et Gams, et un instant plus tard, deux d’entre eux avaient des armes plantées dans le dos. Le troisième gobelin se retourna aux gémissements de ses alliés, mais il n’eut pas le temps de crier avant de tomber sans vie sur le sol de la forêt, une seule flèche dépassant de son crâne.

L’attaque était parfaitement fluide, c’était une expérience complètement différente de celle que l’on vit à travers un écran. Les poils de ma peau se hérissèrent. Réalisant alors que j’avais cessé de respirer à un moment donné, j’avais pris une grande inspiration.

Le fait que j’ai pu réussir à garder mon sang-froid à la vue de trois créatures humanoïdes en train de mourir devant moi m’avait un peu surpris. Peut-être que toutes les épreuves que j’avais traversées m’avaient rendu plus fort mentalement. Ce serait bien.

Pourtant, les odeurs de la forêt mêlées à la puanteur du sang n’étaient pas quelque chose à quoi je pensais pouvoir m’habituer. Je m’étais approché de Gams, en essayant de ne pas regarder les gobelins morts.

« C’était impressionnant. »

« Trois gobelins ne représentent rien pour moi. »

Le ton de Gams était indifférent plutôt que fanfaron alors qu’il s’occupait des restes. Ils empilèrent les corps, les arrosèrent d’huile et les incinérèrent, en prenant toutes les précautions nécessaires pour que le feu ne se propage pas. Ils l’avaient fait de nombreuses fois dans le jeu, ils brûlaient les restes pour que les autres monstres ne soient pas attirés par l’odeur du sang.

« Nous allons continuer, si vous êtes d’accord », dit Gams.

« Bien sûr. »

Il m’offrait la possibilité de retourner au village, mais ça me convenait. Ça se passait beaucoup mieux que ma première tentative.

*****

Nous avions exploré la forêt pendant une heure environ sans autre incident. Nous étions sur le point de retourner au village, quand un cri résonna dans les arbres.

« À l’aide ! »

On aurait dit une femme. Je m’étais retourné pour demander à Gams ce que nous devions faire, mais il était déjà en mouvement, s’élançant dans la direction de la voix, Murus suivant juste derrière. Ils n’avaient pas hésité une seconde. Et comme rester derrière était dangereux, le reste du groupe s’était dépêché de suivre. Les cris arrivèrent par intermittence. Celui qui était là s’accrochait encore à la vie, mais probablement pas pour longtemps. J’avais couru aussi vite que j’ai pu, mais Murus et Gams avaient de l’avance. Même Chem avait dû réguler son rythme pour me permettre de les rattraper. Les habitants de ce monde avaient une forme physique impressionnante.

Gams et Murus n’étaient plus que des taches au loin quand ils dévièrent soudainement sur la gauche vers un bruit de métal qui s’entrechoquait.

Un combat d’épées ?

« Ne te préoccupe pas de ma sécurité, Lan ! S’il te plaît, va les aider ! »

Lan jeta un coup d’œil à Chem. Cette dernière acquiesça. Lan se mit donc à quatre pattes et partit à une vitesse incroyable. Le temps que je les rattrape, à bout de souffle, tout était fini. Des corps jonchaient le sol. Un couple de loups noirs, une personne en armure de cuir, deux chevaux et un chariot cassé. La charrette était plus sophistiquée que celle du village, peinte en blanc et lourdement décorée.

Nos combattants étaient indemnes. J’avais eu le temps d’être soulagé une fraction de seconde, avant que mon souffle ne soit à nouveau coupé par l’étrangère présente sur les lieux. Elle avait des cheveux dorés qui frôlaient ses épaules et une frange lisse et droite. Ses traits étaient magnifiquement dessinés et parfaitement symétriques. Ses lèvres étaient rouges, ses yeux légèrement peints. C’était la première fois que je voyais quelqu’un se maquiller dans ce monde. La femme était juste un peu plus petite que Chem et portait une robe élégante, lui donnant un air de classe supérieure. À côté de mes villageois, elle se distinguait.

Gams lui tendit la main, et elle se leva.

« Oh. »

J’avais haleté à voix haute. Chem et Murus étaient elles-mêmes très belles, mais cette femme était hors du commun. Ce n’était pas seulement son visage, mais la façon dont elle se tenait. Elle suintait le charme féminin. Chem lui jeta un regard terrifiant, fixant l’endroit où la femme tenait la main de son frère.

Oh, mon Dieu. Chem et Carol n’allaient certainement pas apprécier la présence d’une femme magnifique et raffinée parmi elles.

Je sens qu’un bain de sang va arriver.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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