Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 10 – Chapitre 2

***

Chapitre 2 : Mon questionnement, une vérité choquante, et mon manque de compréhension

J’avais emmené l’homme dans un grand parc naturel situé à côté du sanctuaire et je l’avais installé sur un banc usé. Cet endroit avait un beau lac, qui était magnifique au début du printemps quand tous les cerisiers en fleurs étaient sortis. Mais il était pratiquement désert au milieu de l’hiver. Les fleurs n’étaient pour l’instant que des bourgeons, mais elles nous cachaient plutôt bien.

Nous étions suffisamment loin de l’endroit où j’avais laissé les trois autres personnes pour que, même s’il pouvait les contrôler à distance, il leur faille du temps pour arriver jusqu’ici. Et comme je ne voulais pas que Carol voie ce que j’allais faire, je lui avais dit d’aller jouer dans un endroit où je pourrais encore la surveiller.

« C’est parti ! Ah, ça n’a pas marché. », dit-elle.

Elle jouait actuellement avec un yo-yo merdique qu’elle avait gagné à l’un des stands. J’espérais qu’elle ne s’en lasserait pas.

J’avais jeté un coup d’œil autour de moi pour confirmer qu’il n’y avait pas de témoins avant de secouer l’épaule de l’homme. Assis à côté de lui, Destinée balançait son corps au rythme de ses pointes blondes, comme envoûtée par leur mouvement.

« Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ? », dit l’homme en bâillant.

Ses mots n’étant qu’une bouillie confuse, mais lorsqu’il m’aperçut, ses yeux s’écarquillèrent.

« H-hey, toi-ngh ! Je ne peux pas bouger ! »

Il voulait courir, mais il ne pouvait bouger aucune partie de son corps en dessous du cou. Il était coincé sur le banc.

« Tu n’iras nulle part. Regarde. »

J’avais essayé de faire un sourire menaçant, mais je ne savais pas si j’avais été convaincant ou non. Destinée redressa alors les épaules et me lança un regard exaspéré.

Je suppose que ce n’était pas très convaincant. Tu es plutôt expressif pour un lézard.

Mais l’homme n’avait pas eu le temps d’évaluer mes compétences d’acteur. Maintenant qu’il réalisa qu’il ne pouvait pas bouger, son visage devint pâle et sa bouche se ferma. C’était une réaction parfaitement naturelle pour quelqu’un dans sa situation.

« Qu-Qu’est-ce que tu m’as fait ?! »

Je m’étais rapproché, me mettant en face de lui.

« Tais-toi. Fais des histoires, et je te paralyse aussi la tête. »

J’avais pris Destinée et je m’étais assuré qu’il le voit bien.

« Quoi, le lézard m’a fait quelque chose ? Allez, mec ! Écoute, si tu me laisses partir maintenant, j’oublierai tout ça. Non, garde ce lézard dégoûtant loin de moi ! Et dis quelque chose, bon sang ! Éloigne cette chose ! »

Il était terrifié par Destinée. J’avais le sentiment qu’il essayait de courir, mais son corps n’avait même pas tressailli.

« Je t’ai dit de ne pas faire d’histoires. Hey, Destinée. S’il crie encore, peux-tu paralyser ses lèvres pour moi ? »

Destinée hocha la tête, sa langue glissant dans et hors de sa bouche. L’homme secoua alors la tête d’un côté à l’autre, paniqué.

« Fais-le. », dis-je en souriant

Avec chaque muscle en dessous de son nez gelé, le punk était immobilisé. Ses yeux étaient tellement écarquillés par le choc que je me demandais comme ils faisaient pour ne pas sortir de son crâne. Il n’allait pas me donner plus d’ennuis.

« Je vais te dépétrifier la bouche maintenant, mais si tu cries encore, ce sera ton nez et ta bouche. Si tu comprends ce que je viens de dire, cligne deux fois des yeux. », dis-je en souriant, tout en essayant de garder la menace dans ma voix.

L’homme cligna des yeux pas seulement deux fois, mais plusieurs fois. Je l’avais complètement à ma merci.

« Destinée. »

Destinée s’était dirigé vers l’homme. Il posa un pied sur son corps et cligna des yeux une fois. La couleur était immédiatement revenue sur les lèvres de l’homme.

« Je peux parler… »

« Bien. J’ai quelques questions à te poser. Ne t’avise pas de me mentir. OK ? »

« Allez-y. Mais ne me tue pas ! »

« Je n’aurai pas à le faire si tu fais bien les choses. »

Il était plus effrayé que je ne le pensais. Peut-être que je suis allé trop loin.

« Première question. Comment contrôles-tu les gens exactement ? »

« Idi-Euh, je veux dire, avec le pouvoir que j’ai obtenu dans le jeu. »

Il était sur le point de me narguer à nouveau avant que je ne lui montre Destinée en face.

« Tu peux donc également utiliser les miracles dans le monde réel ? »

« En effet. Quand tu détruis des villages et que tu tues des gens et tout ça, tu montes de niveau. À un moment donné, tu obtiens la capacité d’utiliser les miracles dans la vraie vie. Tu es vraiment mal informé, mec. Tu es donc toujours au niveau 1 ? Cela signifie-t-il que ton lézard n’utilise pas de miracle ? »

Je n’avais pas pu comprendre la dernière chose qu’il avait dite, mais le reste me fit cligner des yeux de surprise.

Il y avait des niveaux dans le jeu ? Et ils vous donnaient la possibilité d’utiliser des miracles dans la vraie vie ? C’est dingue !

Attendez, je me souvenais de quelque chose à ce sujet. J’avais repensé à un certain message que j’avais vu lorsque j’avais joué au jeu pour la première fois.

« Voici une liste de miracles que vous pouvez accomplir. Au fur et à mesure que votre village s’améliore et que votre population augmente, vous débloquerez des miracles plus puissants. »

Par « miracles plus puissants », j’avais supposé que cela signifiait simplement que je débloquerais différents types de miracles, et non que mes miracles actuels monteraient en niveau. Je devais également remplir des conditions pour monter de niveau. Les dieux corrompus devaient détruire des villages, et les dieux majeurs devaient améliorer leurs propres colonies. En remplissant ces conditions, les joueurs pouvaient monter de niveau pour utiliser leurs miracles dans le monde réel. Je savais déjà que ce n’était pas un jeu ordinaire, mais combien de fois allait-il faire exploser mes attentes ?

« Question numéro deux. Qui t’a demandé de récupérer Carol et le livre saint ? Pourquoi les veulent-ils ? »

« Je ne sais pas trop. Je te jure que je ne sais pas ! Je viens de recevoir un mail avec ton adresse me disant qu’ils me paieraient. Je suis sérieux. Je veux dire, j’ai tout d’abord pensé que c’était vraiment suspect, mais j’avais ensuite pensé qu’il n’y a presque personne qui connaît ce jeu, non ? Et l’argent est tout ce dont tu as besoin pour acheter plus de points, et plus de points signifient plus de miracles. J’ai pensé que ça valait le coup d’essayer, même si ça s’était avéré être une arnaque. »

Il était vraiment là pour l’argent et rien d’autre. J’avais besoin d’en savoir plus sur la personne qui lui avait envoyé le courriel, mais il ne semblait pas en savoir beaucoup.

« Question suivante. Pourquoi ne pas m’avoir fait boire ou autre chose et ensuite utiliser ton miracle de tentation sur moi ? »

Il suffisait d’un état mental affaibli pour contrôler quelqu’un, non ? Ça aurait été plus rapide pour lui de me choisir comme cible de son miracle.

« Hum, et bien. Utiliser les miracles directement sur un joueur ennemi est contre les règles. Si tu le fais, et que ce joueur est blessé, c’est un game-over instantané. Je devais donc être plus malin que ça. »

Cette règle s’appliquait-elle aussi à ceux qui jouaient des dieux majeurs, ou était-ce seulement pour les dieux corrompus ?

« Attends, où as-tu entendu parler de cette règle ? Je n’ai jamais vu quelque chose comme ça dans ma version du jeu. As-tu parlé à d’autres joueurs ? »

« Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Oh, attends. Bon, si tu es encore au niveau 1, tu n’as probablement pas encore accès aux forums. »

Bien qu’il ait murmuré ces mots pour lui-même, ils ne m’avaient pas échappé. Il avait dit « forums », non ? Comme dans les forums en ligne ? Ces endroits où les joueurs pouvaient discuter de stratégies et d’informations sur le jeu ?

« Des forums en ligne ? Je croyais que tu n’avais pas le droit de divulguer des informations sur le jeu à d’autres personnes ? »

« En quelque sorte, mais pas tout à fait. C’est vrai, tu n’es pas censé parler du jeu, mais il y a une exception. Tu peux en parler avec d’autres joueurs. Quoi, tu n’as même pas… hum… »

Chaque fois qu’il était sur le point de m’insulter, Destinée lui lançait un regard froid, et il reculait. C’était amusant, mais je n’avais vraiment pas le temps d’en rire.

On a le droit de parler du jeu aux autres joueurs, hein ?

J’avais appris beaucoup de choses de ce gars. Mais plus j’apprenais, plus j’avais de questions.

« Tu me connaissais donc grâce à l’e-mail ? As-tu parlé à d’autres joueurs de Carol ou du livre saint ? »

S’il l’avait fait, je pourrais avoir plus de sales types à mes trousses.

« Je ne l’ai dit à personne. Je pense que l’e-mail a été envoyé à tous les dieux corrompus, parce que tout le monde en parlait sur les forums. Tu peux dire que je suis dans un groupe, non ? Gérer des groupes coûte une blinde. On doit louer notre studio, acheter les instruments, distribuer les billets. Les dépenses ne s’arrêtent jamais, je te jure. »

J’avais pensé que sa tenue était peut-être juste un truc de mode, mais je m’étais dit que c’était logique.

« Bref, j’ai reçu cet e-mail avec ta photo et ton adresse, et il disait que je pouvais toucher, genre, dix millions de yens simplement si je piquais ton livre. Impossible de résister, hein ? »

Dix millions de yens ?!

Il était sérieux ? Mon livre valait dix millions de yens ? Attendez. En y repensant, Yamamoto-san avait mentionné qu’il avait reçu cinq millions pour la destruction d’un grand village, alors peut-être que ce n’était pas si fou.

L’argent n’était pourtant pas le seul problème ici.

« Tu es en train de me dire que chaque dieu corrompu a reçu une photo de mon visage et mon adresse ?! »

J’étais tellement horrifié que j’avais tendu le bras pour attraper le col de sa chemise, mais comme il était paralysé, je n’avais pas pu avoir une bonne prise.

« Je pense que oui. Quand tu en auras fini avec moi, ils viendront probablement tous vers toi. Je veux dire, c’est dix millions de yens, non ? Et tu as un bonus si tu amènes la gamine. »

Qu’est-ce que je devrais faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Ils connaissaient mon visage. Mon adresse. Destinée nous avait sauvés cette fois, mais je ne pouvais pas compter sur ça à l’avenir.

« Penses-tu que tu puisses me lâcher maintenant ? Je t’ai déjà tout dit, et je te promets de te laisser tranquille à partir de maintenant ! »

Je ne pouvais pas lui faire confiance. Pas en voyant ce sourire stupide sur son visage. Mon livre valait dix millions de yens, et ce type était fauché. Est-ce qu’il laisserait vraiment passer une chance comme celle-là ?

« Tu devrais juste me laisser partir et sortir d’ici. On ne sait jamais, il pourrait y avoir d’autres gars qui regardent et attendent dans l’ombre en ce moment, essayant de mettre la main sur le livre et cette fille. »

J’avais regardé autour de moi par réflexe, mais j’avais seulement vu Carol se débattre avec son yo-yo. Le parc était vide.

Mais cela ne signifiait pas que nous étions en sécurité. Quelqu’un pouvait arriver à tout moment. Nous devions être raisonnables et partir, mais qu’en était-il de lui ? Et s’il avait utilisé son miracle ? Et s’il contrôlait une foule entière pour venir me chercher ? Il était bien trop puissant. Je ne pouvais pas le laisser partir.

Cela ne me laissait donc qu’une seule option.

« OK. Je vais vous laisser partir. Destinée, peux-tu le dégeler juste à cet endroit ? »

J’avais montré la poche de l’homme, il y avait clairement quelque chose à l’intérieur.

« A -Attends ! Qu’es-tu en train de faire ?! Attends ! Stop ! Arrête-toi là, lézard ! Merde ! Si je n’ai pas mon téléphone, je ne peux pas faire de miracles ! »

L’homme protesta si bruyamment que Destinée pétrifia très gentiment sa bouche à nouveau. En même temps, il dégela sa cuisse, me permettant de sortir le téléphone du gars et de vérifier l’écran.

Là, l’autre monde. Il ne s’était même pas écoulé un jour depuis la dernière fois que je l’avais vu, mais une boule s’était tout de même formée dans ma gorge. J’avais regardé un énorme monstre borgne traverser la nature, apparemment en reconnaissance. J’aurais aimé fouiller un peu plus pour voir à quoi ressemblait le jeu de l’autre côté, mais je n’avais pas le temps. J’avais ignoré le monstre, vérifiant ses miracles à la place. Il avait « charme », « tentation » et « contrôle ». J’avais réprimé l’envie de les essayer.

« L’écran principal des options est le même que dans Le Village du destin. »

Je l’avais ouvert et j’avais cherché jusqu’à ce que je trouve « Abandonner le jeu ».

« C’est ici ! »

Ce bouton était aussi dans Le Village du destin. J’avais levé les yeux vers le type. Il me fixait, le visage pétrifié d’horreur. Je pouvais presque l’entendre me crier d’arrêter. J’avais appuyé sur le bouton sans hésiter.

Vous êtes sûr ?

Oui Non

Un message de confirmation clignota sur l’écran. J’avais appuyé sur « oui ». Un message de fin de partie, le même que Yamamoto-san avait reçu, était apparu à l’écran. Le jeu disparu du téléphone à la seconde suivante. Les yeux du gars se révulsèrent. Ses souvenirs avaient probablement été effacés en même temps que le jeu.

Il n’était plus une menace pour moi, mais je ne pouvais pas pour autant me détendre. D’autres types comme lui allaient arriver, et je devais être prêt. Tout se passerait bien s’ils ne s’en prenaient qu’à moi, mais je ne voulais pas que ma famille ou Seika soit impliquée dans tout ça.

J’avais serré les dents. Je savais ce qu’il fallait faire. J’avais juste besoin de rassembler ma détermination.

« Il n’y a qu’une seule façon de se sortir de ce pétrin. Carol ? »

« Oui ? »

Carol se précipita vers moi, son yo-yo s’était emmêlé sur lui-même.

Je m’étais agenouillé, en la regardant dans les yeux. J’avais alors pris une grande inspiration.

« On va aller voir Dieu. »

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire