Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 5 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Le harceleur et mes actions

L’homme était face à moi. Le bus n’était pas encore là, et il n’essayait pas de se cacher. J’avais commencé à m’inquiéter, j’avais peut-être tiré une mauvaise conclusion. Il était peut-être là pour autre chose. J’avais regardé autour de moi, à la recherche d’indices. Une voiture bizarre était passée, un minivan était garé devant la supérette, et deux jeunes hommes se tenaient dans la rue, discutant et riant. Ils étaient assez proches pour m’entendre si je criais à l’aide. Ils avaient l’air égocentriques et peu enclins à aider un étranger, mais Yamamoto-san m’avait appris à ne pas juger les gens sur leurs apparences. Si j’étais en danger, je m’assurerais que tout le monde le sache. Le harceleur ne ferait rien devant des témoins. Du moins, je l’espérais.

Il avait déjà été arrêté une fois, cela ne devrait-il pas être suffisant pour le dissuader de harceler à l’avenir ? Apparemment non. Mais il aurait au moins voulu éviter d’avoir des problèmes avec la loi, non ?

Il était aussi un adulte maintenant. Même s’il ne me blessait pas sérieusement, il serait envoyé en prison pour agression.

Devrais-je appeler les flics ?

Et je leur dirais quoi ? « J’ai trouvé le gars qui harcelait ma sœur. S’il vous plaît, venez l’arrêter ? »

Il était déjà sous le coup d’une ordonnance restrictive, mais il pouvait prétendre qu’il était ici par coïncidence. J’avais décidé d’attendre et de voir. Je n’appellerais la police que s’il était clairement en train de la harceler à nouveau.

Mais s’il faisait quelque chose d’horrible avant que je puisse l’arrêter ? Je regretterais de ne pas avoir agi plus tôt pour le reste de ma vie. Et pourtant, s’il était innocent, appeler les flics ne ferait que l’énerver, peut-être même assez pour le provoquer. Et si j’appelais la police maintenant, arriveraient-ils à temps ? Et s’ils l’empêchaient d’agir maintenant, il pourrait revenir plus tard, non ? Je voulais m’assurer qu’il ne s’approcherait plus jamais de Sayuki.

Comme je l’avais dit, je ne pensais pas qu’il allait m’attaquer, mais je ne pouvais pas en être sûr. La partie logique de mon cerveau était calme, mais j’avais inconsciemment tracé une main sur ma cicatrice. Mon esprit s’était emballé alors que je me rapprochais de plus en plus.

Mon Dieu, que devrais-je lui dire ? Devrais-je essayer d’être décontracté ?

« Salut ! Tu te souviens de moi ? Tu m’as poignardé, il y a genre 10 ans. Ah ha ha ! C’était le bon vieux temps ! »

Pas moyen, c’était véritablement le moyen le plus rapide de le provoquer. Peut-être que je devrais prétendre que je n’avais réalisé qui il était qu’en passant devant ? Je n’étais pas sûr. Si je faisais en sorte qu’il était évident que je savais qui il était et ce qu’il faisait ici, peut-être que cela l’empêcherait de faire des bêtises.

Mes pensées tournaient en rond. Je me répétais qu’il n’était peut-être pas là dans un but malfaisant. J’avais juste besoin de savoir comment il voyait tout ce qui s’était passé. Alors je saurais s’il valait la peine que je m’inquiète de lui. Si les choses semblaient risquées, je pourrais courir chercher de l’aide. C’était sûrement lâche, mais je devais faire passer ma propre sécurité en premier.

L’homme regardait toujours son téléphone. Il ne m’avait pas encore vu.

Comme je ne voulais pas m’approcher trop près, je m’étais arrêté à quelques mètres de lui et j’avais appelé avec désinvolture.

« Huh ? C’est vous, Yoshinaga-kun ? »

Il s’était retourné pour me faire face avec un choc évident. Ce dernier fronça alors les sourcils, dubitatif. De si près, il n’y avait aucun doute. C’était bien Yoshinaga, l’ancien harceleur de Sayuki.

« Hum, désolé, mais… qui êtes-vous ? »

Quoi ? Tu ne te souviens pas du visage du gars que tu as poignardé ?

Son ton était calme. Poli, même. Mais la suspicion envahissait son regard.

« Ne vous souvenez-vous pas de toute cette histoire avec ma sœur ? »

J’avais abaissé ma capuche et fis un pas en avant dans la lumière du lampadaire.

Je n’avais pas manqué la façon dont son expression avait changé.

« Oh… vous êtes le frère de Sayuki-san ? »

Maintenant, il se souvenait de moi. Je pouvais voir où cela pourrait aller.

« Oui. Je ne vous ai pas vu depuis un moment. »

Je n’allais pas lui demander comment il allait. Il pourrait très bien me reprocher le temps qu’il avait passé enfermer dans cette institution. L’avocat de Yoshinaga m’avait dit qu’il pleurait en disant combien il était désolé et qu’il n’arrêtait pas de dire « Désolé, Sayuki ! ».

Apparemment, mon nom n’avait jamais été prononcé. Je m’étais souvenu de son regard après qu’il m’ait poignardé, comme si je n’étais qu’une nuisance. Je n’oublierais jamais ce regard aussi longtemps que je vivrais. Il m’avait envoyé une lettre après coup pour me dire à quel point il était « désolé », mais il n’y avait aucun sentiment réel.

« Je vous ai causé beaucoup de problèmes… »

Yoshinaga s’était incliné profondément.

C’était la première fois qu’il s’excusait directement auprès de moi, mais le geste semblait vide. Je m’étais toujours demandé comment il pourrait agir si nous nous rencontrions à nouveau, s’il regrettait ses actions, mais je n’étais pas assez naïf pour le prendre au mot.

« C’est du passé maintenant. Je suis aussi désolé pour ce que je vous ai dit. J’aurais dû réfléchir avant d’ouvrir ma bouche. »

J’avais répondu de manière égale et j’avais attendu de voir comment il allait le prendre. Il y avait une tension certaine dans l’air. J’avais l’impression qu’un seul faux pas pouvait tout casser.

« Non, ce que j’ai fait est impardonnable. Non seulement j’ai traqué Sayuki-san, mais aussi je vous ai fait du mal. »

Peut-être qu’il essayait vraiment de montrer des remords et de changer de vie. Son discours était parfaitement poli, ses mots soigneusement choisis.

« Vous avez déjà subi votre punition. S’il vous plaît, relevez la tête. »

Je voulais ajouter « tant que vous ne pensez pas à faire du mal à ma sœur », mais je ne voulais pas insister. J’étais surpris de voir à quel point je prenais ça bien. Je sentais encore ce couteau s’enfoncer dans mon estomac, le sang couler de moi. Je revoyais cette terreur absolue. J’en rêvais encore, me réveillant si fortement que je tombais presque du lit.

Si c’était un feuilleton télé, j’aurais peut-être pu lui pardonner et lui faire un câlin. Mais c’était la vraie vie, et je n’allais pas oublier. Le simple fait d’être près de lui me rendait si anxieux que j’en avais les mains moites.

« Vous savez, je ne m’attendais pas à vous rencontrer ici à cette heure de la nuit », avais-je dit.

« C’est le seul magasin ouvert 24 heures sur 24 en ville. Je suis juste ici sur le chemin du retour du travail. »

C’était tout à fait raisonnable. C’était le seul magasin de proximité du coin. Peut-être que ce n’était vraiment qu’une coïncidence. Le harceleur actuel de Sayuki pourrait-il être quelqu’un d’autre ?

« Vous devez travailler dur si vous finissez si tard. »

« Oui, c’est dur ! »

J’avais choisi mes mots avec soin. Si je ne le connaissais pas mieux, il passerait pour un jeune homme normal et motivé. Un étranger à qui on demanderait de choisir lequel d’entre nous est un harceleur choisirait très probablement le type qui avait passé les dix dernières années enfermé dans sa chambre.

« Désolé de vous parler à l’improviste. Mais j’apprécierais vraiment si vous pouviez éviter ma sœur, à l’avenir. »

« Bien sûr. Mes sentiments étaient incontrôlables à l’époque. Je ne l’ai pas approchée une seule fois depuis que j’ai été libéré. Je ne l’ai même jamais vue dans le coin. »

Il me regarda droit dans les yeux en disant ça.

« Merci, je me sens mieux. Puis-je vous demander quelque chose ? »

« Bien sûr. Tout ce que vous voulez. »

Yoshinaga s’était redressé, prêt à entendre ma requête.

« Pourquoi la traquez-vous toujours ? »

« Quoi ? »

Je m’étais rapproché, en baissant la voix.

« Je sais que vous la suivez toujours. »

« Qu… de quoi vous parlez ? »

« N’oubliez pas l’ordonnance restrictive. Vous souvenez-vous que je vous ai déjà rencontré ici ? Vous m’avez vu et vous vous êtes enfui. Pourquoi ? »

Je ne demandais pas, je l’accusais. Sayuki avait dit que j’avais tendance à détourner le regard quand je mentais. Je n’allais pas détourner le regard maintenant, peu importe à quel point j’étais effrayé.

Il avait répondu à mon regard de manière égale.

La dernière fois, je n’avais pas vu le visage du harceleur. J’avais besoin de savoir avec certitude si c’était Yoshinaga ou non. Si ce n’était pas le cas, je pourrais simplement m’excuser auprès de lui et le laisser partir. Garder Sayuki en sécurité valait bien l’embarras d’une fausse accusation.

J’avais rétréci mes yeux, feignant une confiance que je ne ressentais pas. Le silence semblait durer une éternité.

« Huh. Je suppose que vous m’avez eu. Je vais donc laisser tomber la comédie. Je commençais de toute façon à en avoir marre »

Pas moyen…

Yoshinaga s’était gratté négligemment l’arrière de son cou. « Vous savez, nous ne sommes pas si différents tous les deux. J’ai été moi aussi enfermé. »

Il me fit alors un sourire. La colère jaillit dans ma poitrine au moment où il avait touché la corde sensible. Il avait fait semblant de se repentir pendant tout ce temps.

« Vous n’êtes pas du tout désolé, hein ? »

« Bien sûr que non. Tout ce que j’ai fait était de fouiller dans vos poubelles, mais vous étiez tellement en colère contre moi. Tout ce que vous aviez à faire était d’éviter le couteau, mais vous n’avez même pas pu gérer ça. Tous les deux, vous avez foutu en l’air ma vie entière. Et pour quoi ? ! »

Yoshinaga avait commencé à tirer sur ses cheveux, me regardant avec une lueur de folie dans les yeux.

Non seulement il ne se repentait pas, mais il nous rendait responsables, Sayuki et moi, de ce qui était arrivé. Il était rancunier. Mes pires craintes se réalisaient l’une après l’autre.

« Ne vous approchez pas de Sayuki. »

« Oh non, j’ai tellement peur ! Vous ne pouvez pas empêcher votre sœur de tomber amoureuse de moi ! »

Yoshinaga s’était alors approché, me souriant au visage.

Je pouvais sentir la haine qui roulait sur lui par vagues.

« Bien. Heureusement que je me suis déjà préparé à ça. »

« Qu’est-ce que vous allez faire, courir à la police ? Ne perdez pas votre temps. J’ai appris dans l’institution comment contourner les punitions à la volée. Je me suis aussi fait une tonne d’amis là-bas. »

Je ne savais pas s’il disait la vérité ou s’il crachait des menaces en l’air. Je savais cependant que je jouais avec le feu.

« Pourquoi vous la harcelez toujours ? »

« Pourquoi, à votre avis ? Je suis amoureux d’elle. Avant, j’étais trop lâche pour lui parler, c’est pourquoi les choses ont si mal tourné. Mais je l’aime toujours autant maintenant qu’à l’époque ! »

Son sourire s’était effacé et il baissa la voix. Je m’étais préparé.

« Vous savez, le fait d’avoir été enfermé pendant si longtemps m’a donné le temps de réfléchir à des choses. Ce que je ferais quand je la reverrais. M’excuser et lui demander de me pardonner ? Rester loin d’elle et prier pour son bonheur ? Des trucs comme ça. Mais plus je passais de temps loin d’elle, plus mes sentiments grandissaient, et mes pensées commençaient à changer. »

Yoshinaga fit une pause et regarda le ciel nocturne.

Où est-ce qu’il va avec ça ?

Ses émotions partaient dans tous les sens. Pour l’instant, il était silencieux et semblait juste pensif, mais ma terreur grandissait à chaque seconde qui passait. Je voulais tellement m’enfuir. L’envie me traversait, mais je pensais à Sayuki et je savais que je ne pouvais pas partir.

J’avais suffisamment fui au cours des dix dernières années. Du travail, de ma famille, et de Seika. J’en étais malade.

« Même maintenant, je ne peux pas m’empêcher de penser à Sayuki-san, ma douce Sayuki. Je veux la voir pleurer devant moi, à genoux, suppliant que quelqu’un la sauve. C’est tout ce à quoi je pense. »

L’excitation dans la voix de Yoshinaga était à peine contenue. Ses yeux s’étaient tournés vers moi.

Il avait alors souri. Je n’avais jamais vu un sourire aussi troublant, aussi mauvais. Ce n’était pas le genre de type qui devait être laissé libre. Ses sentiments pour Sayuki s’étaient transformés en quelque chose de sombre et de sinistre.

J’étais là, seul avec cette bête. Je pouvais encore courir. Je savais que je pouvais encore courir, mais je ne voulais plus de regrets. Plus d’excuses. Plus de course. J’avais donc fait un pas en avant. Comme s’il s’y attendait, Yoshinaga fit un bond en arrière.

« Whoa, là ! Quoi, vous essayez de me provoquer afin de pouvoir appeler les flics ? »

C’était exactement ce que je faisais, même si ce n’était pas tout. Cet homme savait comment s’en sortir avec des trucs. Je n’étais pas stupide.

J’avais appuyé sur le bouton d’enregistrement de mon téléphone avant même que nous ayons commencé à parler. J’étais sûr d’en avoir assez pour que la police fasse un geste. S’ils ne le faisaient pas, je publierais l’enregistrement en ligne. Cela pourrait être tout aussi efficace que l’application de la loi de nos jours.

« Allez, ce n’est pas juste. Et juste au moment où j’essayais de changer de vie moi aussi. Bien qu’il soit possible que notre rencontre soit aussi liée au destin, hein ? Après tout, aujourd’hui était le jour où j’allais agir. Hé, je vais peut-être vous laisser participer. »

« Qu’est-ce que vous… »

Yoshinaga leva alors la main. J’avais entendu des pas s’approcher par-derrière. Je m’étais retourné pour voir les deux mêmes hommes du mini-van se rapprocher de moi. Les mêmes hommes qui, je l’espérais, m’aideraient étaient de son côté ? C’était le pire scénario possible.

« Ce sont certains de mes copains de l’institution. Ils ont l’air plutôt méchants, non ? Eh bien, nous avions prévu de vous envoyer une vidéo de moi en train de baiser avec Sayuki, mais je suppose que vous avoir comme public en direct n’est pas si mal non plus. »

Yoshinaga s’était alors léché les lèvres.

C’était un merdeux. Une vraie ordure. J’avais envie de le frapper dans son visage souriant, mais nous étions trois contre un. Je ne pouvais pas faire quelque chose d’imprudent.

Reste calme… Reste calme…

La supérette était au bord d’une route, loin de toute maison, et je ne voyais personne d’autre aux alentours. Même si je criais, je ne pouvais pas être sûr que le personnel du magasin m’entendrait à cette distance. Yoshinaga et ses acolytes le savaient aussi. Il avait alors sorti un couteau. L’un des hommes avait une matraque et l’autre un pistolet paralysant. Ils étaient plus nombreux que moi, et ils étaient armés. Mes jambes tremblaient, et mon cœur battait fort contre les parois de ma poitrine.

J’avais peur, vraiment peur, mais je savais que Gams et le reste de mes villageois avaient combattu des ennemis encore plus mortels que ceux-là. Ce n’était pas des monstres ou de grands gobelins rouges, c’était juste des gens !

J’avais serré les poings et pris une grande inspiration.

Allez, les gars… Donnez-moi un peu de ce courage !

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Ok on peut dire qu’il est dans la merde. Merci pour le chapitre!!

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