Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 5 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Personnes sans préjugés et mauvaise convention de nommage

Mes villageois rentrèrent donc chez eux avec un groupe élargi, les deux chariots roulant prudemment sur le chemin difficile de la forêt sauvage. L’un fut assemblé dans le village de Murus, et l’autre, celui de Dordold, était caché parmi les arbres. Le groupe comptait onze personnes au total : les trois membres de la famille de Rodice, Chem et Gams, Murus, Dordold et ses quatre chasseurs. Et bien qu’il n’y avait pratiquement pas de matériaux récupérables dans le village, la vaisselle, les conserves, le sel et les épices suffirent amplement à satisfaire tout le monde. Pourtant, les graines de légumes qu’ils avaient ramassées étaient ce qui m’avait vraiment excité. Ils ne pourraient rien faire pousser pendant l’hiver, mais j’avais hâte que le printemps arrive.

Avec autant de personnes dans leur groupe, je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour leur sécurité. J’avais donc quitté mon ordinateur et j’étais descendu.

Après un rapide passage à la salle de bains, j’avais pris les restes de viande d’hier et les fruits du village dans le réfrigérateur. J’avais empilé mon assiette pour nourrir mon lézard pendant que j’y étais.

« Tu as faim ? Je t’ai pris un peu de… Wow, c’était rapide… »

Le lézard s’était assis à côté de l’assiette, grignotant déjà les fruits. Ce type était bien trop doué quant à se laisser aller quand il en avait envie. J’avais jeté un coup d’œil au terrarium. Le couvercle était de travers. J’étais impressionné par l’intelligence de ce lézard, mais comment faisait-il exactement ? Ni le sable ni les décorations d’arbres tombés à l’intérieur du terrarium n’étaient assez hauts pour qu’il puisse grimper jusqu’au sommet.

« Comment es-tu sorti de là ? »

Ignorant ma question et finissant le fruit, le lézard s’attaqua cette fois à la viande ordinaire. Ce dernier arracha de gros morceaux et les mâcha bruyamment.

« Tu manges aussi de la viande, hein ? Tu es omnivore ? »

Il m’ignora encore et continua à manger. J’avais supposé que la viande ne lui ferait pas de mal, vu qu’il la déchiquetait si gaiement, mais j’avais pris note de revérifier avec Sayuki plus tard.

Mon lézard mangeait et grandissait à un bon rythme. Il avait maintenant à peu près la taille d’une petite peluche, ce qui était une grosse croissance en seulement quelques jours. J’espérais seulement qu’il n’avait pas l’intention de devenir aussi long qu’un de ces énormes serpents. Cette taille actuelle était parfaite.

« Oh, c’est vrai. J’ai trouvé des noms pour toi. Fais-moi savoir lequel tu veux. Ma première idée était Lézardosaure, parce que tu ressembles à un dragon. »

Le lézard me regarda fixement, laissant tomber sa viande. Il avait l’air horrifié, trop horrifié pour secouer la tête. Tout en me disant que ce n’était qu’une coïncidence, j’avais accepté le fait qu’il n’aime pas le « Lézardosaure ».

« Et ça alors ? “Destinée”. C’est comme un autre mot pour “destin”. Parfait, non ? »

En reprenant la viande, le lézard hocha la tête. Je savais qu’il était impossible qu’il me comprenne vraiment, mais j’avais quand même pris cela comme un « oui ». Excellent. « Destinée » convenait parfaitement à l’animal de compagnie du Dieu du Destin. Nous avions alors mangé nos fruits ensemble, Destinée ayant fini avant moi. Il s’était alors tourné pour fixer l’ordinateur. J’avais suivi le regard de Destinée pour découvrir que mes villageois étaient de retour à leur grotte.

J’ai failli les oublier !

Et ce n’était pas comme si j’avais autre chose à faire que de regarder en ce moment. Rodice était chargé de l’achat et de la vente. J’étais heureux de l’avoir au village. Ce serait une bonne occasion pour lui de montrer à sa fille les ficelles du métier avant qu’elle ne s’enfuie pour devenir la femme au foyer de Gams. Selon moi, ce serait une bonne chose pour elle.

« Je vois. C’est ici que vous vivez. Oui… c’est facile à garder et bien abrité. Vous avez un archer habile et un chasseur compétent. Un médecin et un guérisseur. Sans oublier une adorable petite fille et sa belle et compétente mère. C’est le mélange parfait de personnes ! »

Dordold savait faire un compliment. Il avait également accepté d’acheter les morceaux de monstres à un prix supérieur à leur valeur marchande. Rodice le lui fit pourtant remarquer, il ne voulait probablement pas qu’il fasse une erreur.

« Permettez-moi d’ajouter un petit plus. Vous êtes après tout béni par le Dieu du destin. Je suis sûr que vous avez un avenir prospère. Qu’il continue à veiller sur vous. »

Je m’étais dit que j’aimais Dordold en tant que marchand, mais aussi en tant que personne. Mes villageois lui avaient alors montré un peu de leur minerai de caverne, mais il ne valait pas grand-chose vu son poids. Il avait alors promis de revenir le chercher une autre fois.

« Je suis toujours heureux d’acheter des marchandises en échange d’argent, mais la prochaine fois, nous pourrions peut-être faire du troc. », dit Dordold.

« Cela nous convient. J’ai encore une faveur à demander, si vous le voulez bien. Comme vous pouvez le voir, il y a peu de monde ici. Si jamais vous croisez quelqu’un qui cherche une nouvelle maison, pourriez-vous lui faire savoir que nous l’accueillerions avec plaisir ? »

J’avais failli envoyer la même prophétie en y ajoutant : « Je jette gratuitement ma protection divine ! », mais j’avais réussi à me retenir.

« Des gens qui cherchent un foyer. Oui, de nombreux villages ont connu leur lot de problèmes ces derniers temps. On ne peut pas aller bien loin sans entendre parler d’un autre village détruit par des monstres. On dit qu’ils deviennent de plus en plus violents, et que différentes espèces s’unissent pour mener des attaques coordonnées. Je suis sûr qu’il y a beaucoup de réfugiés là-bas. », murmura Dordold.

Mon village n’était donc pas le seul. Des monstres agissaient bizarrement et attaquaient des colonies partout dans ce monde.

« Cependant, la Forêt Interdite est, franchement, un endroit dangereux pour vivre. Si je peux me permettre, pourquoi ne pas envisager de déménager ailleurs ? »

Quelle proposition ! J’avais peur que la partie soit terminée si mes villageois quittaient la forêt. S’ils rejoignaient simplement une colonie quelque part, cela n’irait-il pas à l’encontre de l’objectif d’une simulation de construction de village ? Mais si cela signifiait qu’ils pouvaient être en sécurité et heureux ? Ce ne serait pas tant « game over » que la fin de l’aventure. Je détesterais abandonner, mais je voulais donner la priorité au bonheur de mes villageois. Si rester dans cette grotte signifiait qu’ils allaient tous mourir un jour, je choisirais bien sûr d’empêcher cela.

Quelle que soit la décision de mes villageois, je l’accepterais. Et je ne souhaitais pas non plus interférer avec mes prophéties. Je les regardais anxieusement, me préparant au pire.

« Merci, mais je veux rester ici. C’est peut-être imprudent, vu que je dois penser à ma famille, mais c’est ici que le Dieu du destin nous a conduits. J’ai l’impression que nous lui devons de rester ici. »

« Toute bonne épouse doit soutenir les décisions de son mari. La famille doit rester soudée. »

« Oui ! Je veux vivre avec Maman et Papa et Gams et Murus ! »

Toute la famille de Rodice exprima son désir de rester. Pourtant, le fait que Carol ait exclu Chem du groupe me semblait impoli, mais peu importe. J’avais ignoré le rictus de Chem dans le dos de la petite fille.

« C’est ici que le Seigneur nous donne ses bénédictions. J’ai l’intention de vivre le reste de ma vie sous son œil vigilant. »

« Je ferai tout mon possible pour que tout le monde soit en sécurité. »

Chem et Gams ajoutèrent leurs voix.

« Je n’ai jamais connu que la forêt, et c’est ici que je me sens chez moi. Je ne veux pas non plus abandonner mes villageois qui sont morts ici », dit Murus.

Chacun d’entre eux voulait rester. Ils comptaient sur moi pour veiller sur eux. Je devais être à la hauteur de ces espoirs.

Je vais faire d’eux le meilleur foutu village possible !

C’était censé être une simulation de construction de village, mais jusqu’à présent, vu la façon dont mes villageois vivaient dans une grotte, cela ressemblait plus à un jeu de survie. La seule construction qu’ils avaient faite jusqu’à présent était d’assembler un tas de rondins pour faire cette tour de guet et la clôture. La forêt ne manquait pas d’arbres. Je m’étais donc dit que je devrais les encourager à construire une petite hutte ou quelque chose d’autre bientôt. Si nous gagnons d’autres villageois, les quelques pièces de la grotte ne suffiront pas.

« Je comprends. Je ne jugerai pas l’endroit où vous vous sentez chez vous. En y réfléchissant, je connais peut-être un groupe qui serait heureux de vivre dans un endroit comme celui-ci. Voyez-vous, ils ont été chassés de leur foyer précédent. »

En tant que marchand expérimenté, j’avais confiance dans la manière dont Dordold jugeait les gens. En tout cas, il devait être plus apte que moi sur ce sujet, étant donné que je venais de passer une décennie à ne parler à personne.

« Merci. »

« Laisse-moi faire, Rodice. Je vais essayer de revenir ici dans les prochaines semaines. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-le-moi savoir avant mon départ, et je pourrai vous le procurer. »

Rodice mentionna alors qu’ils auraient besoin de quelques vêtements et sous-vêtements supplémentaires. Lorsqu’ils avaient quitté leur village, ils n’avaient pas eu le temps d’emballer des vêtements et ils avaient donc porté les mêmes tenues depuis. Ce n’est que récemment qu’ils avaient tanné des peaux d’animaux et qu’ils avaient fabriqué des robes que les villageoises pouvaient porter pendant leur sommeil.

Leur conversation terminée, Dordold et ses gardes partirent sur un chariot et un cheval. Carol continua à leur faire signe, même longtemps après qu’ils furent hors de vue.

« Ouf. Ils sont tous prêts pour l’hiver maintenant. On dirait aussi qu’on va avoir de nouvelles personnes. »

Ils avaient réglé une tonne de mes problèmes aujourd’hui. La possibilité de récupérer des matériaux du village de Murus devait faire partie de l’événement bonus. Je devais remercier Sayuki de l’avoir accidentellement activée lorsqu’elle était devant mon ordinateur.

J’avais jeté un coup d’œil à la fenêtre pour voir qu’il faisait déjà nuit dehors. Les nuits d’hiver étaient de plus en plus courtes. J’avais allumé mon téléphone pour vérifier si quelque chose était arrivé pendant que j’étais concentré sur mon jeu et j’avais trouvé un message de Sayuki.

Je vais rentrer tard aujourd’hui. Si tu n’es pas occupé, pourrais-tu venir me chercher à l’arrêt de bus ? Je t’appellerai quand je serai proche.

J’avais accepté sans hésiter. Je savais qu’elle était inquiète à propos de ce harceleur, et j’avais décidé de faire tout ce que je pouvais pour l’aider à se sentir en sécurité. C’était quand même à ça que servaient les frères. En plus, la raccompagner depuis l’arrêt de bus n’était pas si difficile.

« Je vais envoyer la prophétie d’aujourd’hui avant d’oublier. »

J’avais vérifié toute la carte avant de l’écrire, juste au cas où un danger se cacherait. Après ce qui s’était passé aujourd’hui, je voulais qu’ils soient sûrs que je veillais sur eux. J’avais écrit un petit message prophétique pour les villageois de Murus.

« J’accueille notre nouveau villageois à bras ouverts, et je prie pour que ceux que vous avez laissés derrière vous trouvent la paix dans la prochaine vie. Puissent les adieux et les rencontres que vous avez eus aujourd’hui apaiser votre cœur endolori. »

Je faisais toujours en sorte que mes prophéties ne soient pas trop verbeuses, surtout lorsque je n’avais rien d’important à dire. Après avoir lu mon message, mes villageois fermèrent les yeux et joignirent leurs mains en signe de prière. J’avais l’impression de ne pas être capable de dire les bons mots, mais c’était le mieux que je puisse faire.

« Yoshio ! Dîner ! », me dit Maman, me convoquant ainsi à table.

Comme papa travaillait aussi tard, le dîner de ce soir se passera entre elle et moi seulement. Lorsque nous eûmes terminé, je pris mon bain et m’installai dans mon futon… ce fut alors que je m’en étais souvenu.

« Attendez… Je suis censé aller chercher Sayuki ! »

Mais oui. J’étais content de ne pas m’être endormi, car elle m’aurait tué. Je n’avais pas de nouvelles d’elle pour le moment, mais je voulais quand même faire quelques courses. J’étais donc sorti tôt, enfilant une chaude veste à capuche et un gros sac à dos pour transporter mes achats.

Pourtant, même si je quittais la maison presque tous les jours, je n’étais pas encore habitué au froid. Mes oreilles picotaient déjà dans l’air vif. J’avais alors remonté ma capuche et je m’étais précipité vers le magasin.

La supérette illuminait la nuit comme une oasis dans l’obscurité. Je l’observais de loin en descendant le long chemin en pente qui passait devant le sanctuaire. Comme nous étions à des kilomètres de la ville la plus proche, ici à la campagne, cette supérette était la seule aux alentours, ce qui en faisait un lieu important. Ses lumières vives constituaient un bon point de repère au milieu de la nuit. Une station-service se trouvait en face, mais c’était une petite entreprise familiale qui fermait à 21 h. J’en avais parlé à certains de mes amis en ligne, qui avaient trouvé cela hilarant. En ville, la plupart des stations-service étaient apparemment en libre-service et ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Cela faisait un moment que je n’avais pas discuté avec mes amis en ligne. Je me demandais comment ils allaient. J’aurais aimé avoir le droit de leur parler du Village du destin.

Mais avant de m’en rendre compte, j’étais à l’épicerie. Sayuki ne m’avait toujours pas envoyé de message et le dernier bus n’arrivait pas avant un moment, j’étais donc entré dans le magasin pour tuer le temps. En entrant, j’avais croisé un homme en costume. Je m’étais arrêté. Son dos était légèrement voûté, et il souriait. Un frisson glacial parcourut ma colonne vertébrale et s’était répandu dans tout mon corps.

J’avais reconnu ce visage. Il était devenu plus âgé, et aussi grand que moi, mais il n’y avait aucun doute sur ces traits.

« Ce n’est pas possible… »

Je n’oublierais jamais ce visage. Le visage de cet enfant dans la classe de Sayuki. L’enfant qui m’avait poignardé.

Sayuki s’était penchée sur moi en sanglotant comme une hystérique. Je gisais sur le sol, le sang coulant de mon estomac. Ce gamin avait un regard fou et criait quelque chose.

Et aujourd’hui encore, la douleur était très vive. Ma poitrine s’était resserrée, et j’avais lutté pour respirer. Il avait été reconnu coupable d’agression et envoyé dans un institut pour jeunes délinquants, puis libéré quelques années plus tard. Je le savais. Je ne savais juste pas qu’il était toujours en ville. Mais bon, c’était quand même logique, il était né et avait grandi ici. Mais pourquoi rôdait-il autour de l’arrêt de bus au moment où ma sœur devait rentrer ?

Tout en essayant de m’empêcher de paniquer, je m’étais approché du présentoir à magazines près de la fenêtre et j’en avais pris un au hasard, tout en gardant un œil sur cet homme à travers la vitre. Ce dernier traversa le parking à côté du magasin, s’était appuyé contre le mur et avait commencé à envoyer des SMS sur son téléphone tout en buvant un café en boîte. Il continuait à regarder vers l’arrêt de bus. J’étais persuadé qu’il était trop absorbé par son téléphone pour me reconnaître avec ma capuche relevée lorsque j’étais passé devant. Il n’avait également pas l’air de savoir qu’il était surveillé.

La façon dont il se comportait… il devait être le harceleur dont Sayuki avait peur. J’avais déjà deviné que c’était peut-être le même type, mais j’espérais désespérément que ce n’était pas vrai.

Que dois-je faire maintenant ?

Sayuki et moi avions déjà parlé à la police de la silhouette suspecte que nous avions vue, mais ils avaient dit qu’ils ne pouvaient rien faire si un crime n’avait pas été commis. Ils avaient dit qu’ils allaient augmenter les patrouilles, mais je n’avais vu des policiers que deux fois autour de notre maison. Cette période de l’année devait être très chargée pour eux.

« Que dois-je faire, en tant que frère ? »

Je courtisais le danger, mais c’était tout de même bien mieux que de voir ce type sauter sur ma sœur à sa descente du bus. Agir avant qu’elle n’arrive était peut-être ma meilleure option. J’avais essayé de lui téléphoner et de lui envoyer un texto, mais elle n’avait pas répondu.

Combien de temps reste-t-il avant que son bus n’arrive ?

J’avais payé le magazine que j’avais pris et j’avais quitté le magasin. Ensuite, je m’étais approché de l’homme qui souriait devant son téléphone.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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