Maou No Hajimekata – Tome 2 – Chapitre 14 – Partie 6

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Chapitre 14 : Donnons au héros une mort cruelle

Partie 6

« … Alors, très bien, » Zaitlead soupira et enfonça son épée dans la terre. Cette bataille entre héros s’était terminée avec Yunis et Aur comme vainqueurs à l’aide de la stratégie. C’est du moins ce que tous ceux qui étaient présents auraient pu penser.

« Dans ce cas, je ne me retiendrai plus, » déclara Zaitlead, son visage affichait un sourire bestial.

L’instant d’après, le corps de Yunis avait été projeté au sol.

Un petit cratère s’était formé lors de l’impact, et de la poussière et des débris volaient tout autour d’eux.

« Ooooooo !! » Zaitlead grogna avec force et d’une main, il avait saisi Yunis par les deux jambes et, comme s’il maniait un fouet, il l’écrasa à plusieurs reprises contre le sol. À chaque balancement, la terre se brisait, la terre se soulevait, et les pierres étaient parsemées de fragments ensanglantés.

« Qu… »

À ce moment-là, Aur ne pouvait même pas bouger un doigt. Ce n’était pas parce qu’il était gelé par la peur ou le choc. C’est parce que les mouvements de Zaitlead étaient beaucoup trop rapides. Cela avait même dépassé la vitesse à laquelle Yunis s’était déplacée plus tôt.

« Un héros est quelqu’un qui domine le monde et l’oblige à céder, » Zaitlead déclara cela à Yunis qui était accrochée à son bras. Elle était molle comme une morte, et du sang coulait abondamment de sa tête.

« La magie est uniquement pour la tromperie et le vol et ce n’est pas à mon niveau. Mais je te reconnais le mérite de m’avoir poussé à devenir sérieux, » déclara-t-il.

Pour Zaitlead, l’épée n’était pas une arme, mais une entrave. S’il avait une arme avec beaucoup de poids, le rendement de la puissance ne pourrait pas dépasser son poids. Si c’était une arme de grande dureté, la puissance qu’elle pourrait produire ne dépasserait pas cette dureté.

C’est dans ses deux poings qu’était contenue une puissance qui surpassait de loin toute lame superficielle maudite. Pour lui, c’était les armes ultimes.

« En récompense, je vous accorderai une mort indolore, » déclara Zaitlead alors qu’il faisait un pas en avant vers Aur. Yunis avait saisi fermement sa jambe avec ses bras trempés de sang.

« N... on… »

« Tu es toujours consciente… Je n’en attendais pas moins de toi, » déclara Zaitlead.

Zaitlead avait démêlé ses bras et l’avait encore une fois projetée dans le sol.

« Je… ne… laisserai… pas… laisser…, » continua Yunis.

Malgré tout, Yunis continuait de s’accrocher désespérément à sa jambe. Pour la première fois, le visage de Zaitlead s’était tordu d’irritation.

« Je suppose que c’est aussi la nature des Héros, de ne pas être autorisé à une mort paisible, » déclara Zaitlead.

Yunis allait mourir si ses attaques continuaient. Cependant, elle ne lâcherait pas à moins qu’elle… non, même si elle mourait, ses bras ne lâcheraient pas. Bien que Zaitlead ait reçu l’ordre de la ramener à la maison, morte ou vivante, il était, bien sûr, préférable de la ramener vivant s’il le pouvait. Il claqua la langue en raison de l’agacement et fixa Aur d’un regard furieux.

« Je t’accorde la vie pour un peu plus longtemps. D’ici là, profite de ce bref moment que tu as, » déclara Zaitlead.

Zaitlead avait pris Yunis avec son épée et retourna à son campement en marchant avec la même mesure qu’il était venu en premier.

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L’armée d’Aur avait perdu près de 300 hommes. Les ennemis avaient perdu 1 500 hommes.

Bien que les chiffres aient peint cette première bataille comme un triomphe, elle s’était terminée avec une énorme perte.

« … Tu as donc été vaincu, » le roi demanda avec une note d’allégresse dans sa voix.

« Nous avions prévu une embuscade, mais pas le piège et la chute de rochers… Oui, on peut appeler ça une défaite, » répondit Zaitlead alors qu’il s’agenouillait devant son père.

Ce n’était pas comme si pour Wolf, utiliser des tactiques pour se battre avec moins de troupes serait un « handicap » pour lui. Wolf pourrait facilement écraser ses ennemis s’il décidait de combattre en force. Pour pouvoir faire face à la stratégie qui était sa faiblesse, cela ne ferait que le rendre plus puissant. Bien que d’échelles différentes, le père et le fils faisaient la même chose.

Cela faisait longtemps que quelqu’un qui pouvait vaincre Wolf n’était pas apparu. Cet événement qui ne s’était pas produit depuis des années l’avait rempli d’attente, alors il avait interrogé son fils.

« Tu as dit que tu avais rencontré le Roi-Démon. Qu’est-ce que tu en penses ? » demanda-t-il.

« Il est chétif… Il n’est pas de taille face à un roi, » déclara Zaitlead.

Wolf grogna de satisfaction face à la réponse instantanée de Zaitlead.

« D’après nos premières informations, sa capacité de combat semble presque inexistante. Et avec intelligence et débrouillardise, je dirais que cette femme, Cass lui est supérieure, » continua Zaitlead.

« Et son armée de monstres ? » demanda Wolf.

« Ils représentent une plus grande menace que les soldats faibles de Figuria. Mais ils ne sont pas à la hauteur de notre armée, si on les affronte de front, » répondit Zaitlead.

Wolf s’était visiblement désintéressé de la réponse de Zaitlead.

« Yunis est actuellement sous traitement. Elle subit aussi des sorts pour le déliement de la malédiction, » déclara Zaitlead.

« … Je vois, » Wolf l’avait dit sans intérêt. « Elle tuera le Roi-Démon quand elle se réveillera. »

Zaitlead leva la tête, surpris par les paroles de Wolf, il leva les yeux vers le visage de son père, son maître, le roi.

« Et si elle prend encore une fois le camp du Roi-Démon, tue-la, » le roi déclara ça sans changer d’expression, sur le même ton, qu’un propriétaire agricole ordonnerait l’abattage du bétail.

« Mais, » répondit Zaitlead.

« Tu le sais aussi bien que moi. Ce qui fait un héros, » déclara Wolf.

Le visage rugueux de Zaitlead, qui manquait généralement d’expression, se tordait si légèrement qu’il tentait de s’y opposer, mais la voix grave de Wolf le coupa. « Ne permets pas qu’une chose aussi insignifiante que la vie ou la mort d’une autre personne t’affecte. Tu me surpasses même par ton talent avec l’épée, si tu restes doux, ce sera la fin de toi. »

« … Je m’en souviendrai, » Zaitlead avait reçu les paroles du roi et père avec un certain ressentiment lorsqu’il quitta la chambre du roi.

Il poursuivit sa longue marche à travers le palais et ouvrit la porte de la chambre de Yunis.

« … Grand frère, » Yunis était assise dans son lit, tout son corps était couvert de bandages.

Je suis désolé. Comment te sens-tu ? Vas-tu mieux ?

Il avait réfréné toutes les paroles qui lui étaient venues à l’esprit et s’était plutôt adressé au Premier ministre à ses côtés. « Avez-vous réussi à lever la malédiction ? »

« Oui. Sans aucune complication. Elle a également fait l’objet de suggestions bizarres, alors je les ai aussi fait enlever, » le Premier ministre Toscan avait fait un salut exagéré.

« Yunis. Tu as reçu des ordres, » Zaitlead informa sa sœur d’une voix sans expression. « Tue le Roi-Démon, Aur. »

« … Compris, » répondit Yunis.

« En cas d’échec, je te couperai la tête, » déclara Zaitlead.

« D’accord, » répondit Yunis.

« … C’est tout, » déclara Zaitlead.

Yunis hocha la tête, Zaitlead tourna les talons et sortit de la pièce.

« Princesse… Zaitlead est…, » déclara Toscan.

« Je vais bien, Toscan, » Yunis avait souri joyeusement au Premier ministre inquiet. « Même moi, je le comprends bien. Quel vrai héros ! Et mon esprit est maintenant aussi clair grâce à la rupture des malédictions et des suggestions. »

Yunis serra les poings. Elle comprenait maintenant, avec les malédictions et les suggestions parties comment Aur l’avait vraiment vue.

« Ces blessures seront sûrement guéries après trois jours… Je vais aller finir ça une bonne fois pour toutes, » déclara Yunis.

« Que les fortunes de la guerre vous accompagnent…, » déclara Toscan.

Toscan ne pouvait que prier.

« Je suis de retour, » déclara Zaitlead.

« Bienvenue à la maison, » sa femme, Hilda, avait pris la ceinture, le manteau et l’épée de Zaitlead quand elle l’avait salué avec son sourire habituel.

« Tu as l’air fatigué, » déclara Hilda.

« … C’est bien le cas, » déclara Zaitlead.

Zaitlead s’était assis lourdement sur le canapé et ferma les yeux. Il avait poussé sa sœur cadette bien-aimée dans la gueule de la mort, et ne pouvait même pas l’envoyer avec une parole gentille. Il n’y avait pas de fin aux remords qu’il ressentait, mais quand même, ils ne pouvaient pas changer la façon dont ils vivaient leur vie. C’est ce que cela signifiait d’être un héros.

Sans parler, sans entendre, Hilda enroula tranquillement ses bras autour de la tête de Zaitlead. C’était une fille ordinaire, sans talent pour l’épée et sans don pour la sorcellerie. Mais son existence avait le pouvoir de guérir Zaitlead plus que tout.

Il n’y avait rien à craindre. Yunis tuerait Aur et reviendrait triomphante. Bien qu’elle ne soit pas à la hauteur de Zaitlead, elle était toujours la fille d’un héros. Elle n’aurait aucun mal à vaincre un petit sorcier malin.

Pourtant, même s’il tenait fermement sa femme dans ses bras, sa peur ne s’estomperait pas.

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