Maou No Hajimekata – Tome 2 – Chapitre 14

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Chapitre 14 : Donnons au héros une mort cruelle

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Chapitre 14 : Donnons au héros une mort cruelle

Partie 1

« Votre Majesté. Il y a une chose sur laquelle j’aimerais que vous portiez votre attention, » déclara le magicien en s’agenouillant. Il semblait avoir plus de 60 ans. Ses cheveux étaient complètement blancs et il affichait une expression paranoïaque derrière ses lunettes. Il s’appelait Toscan, le fidèle premier ministre du roi.

« Tu as mon oreille, » déclara le roi.

L’autre était un homme aux cheveux roux, partiellement blanc, qui portait une robe rouge luxueuse. Il était grand, et il atteignait six pieds et demi (environ deux mètres) et présentait un physique musclé. Sa barbe ample s’allongeait comme du feu, où elle ornait sa poitrine comme la crinière d’un lion. Alors que le grand homme était au milieu de la cinquantaine, il possédait la force de vitalité qui lui donnait l’air d’avoir 10 ans de moins.

Son nom était Wolf Diel Sevran Ru Ela Grandiera I. le roi du puissant pays de Grandiera.

« J’en ai déjà parlé, mais il s’agit du “Roi-Démon Aur”, qui a subjugué le royaume de Figuria, » déclara Toscan.

« Je pensais t’avoir dit qu’un pays aussi petit ne vaut pas mon attention, » déclara Wolf.

Wolf avait déplacé une pièce d’échecs vers l’avant. Il n’y avait pas d’adversaire. C’était une composition d’échecs… en d’autres termes, un problème d’échecs.

« Mais… il y a eu un rapport selon lequel quelqu’un ressemblant à Yunis a été vu dans ses partisants, » déclara Toscan.

« … Oh ? » s’exclama Wolf.

Sans s’arrêter, Wolf continua à déplacer les pièces d’échecs.

« Cette fille ennuyeuse ! Alors elle s’est retrouvée dans un tel endroit après s’être enfuie de la maison, n’est-ce pas ? » demanda Wolf.

« Qu’est-ce que vous allez faire ? » demanda Toscan.

La main de Wolf s’arrêta alors qu’il réfléchissait. Puis il plaça le pion blanc en diagonale devant le roi noir.

« Ramène-la, » ordonna Toscan.

Le roi noir n’avait nulle part où aller.

« Si elle résiste, tu peux la tuer, » continua Toscan.

Le roi n’eut d’autre choix que de prendre le pion, Wolf l’écrasa avec la tour blanche, le brisant en poussière…

« On dit que ce continent de Lafenice compte 12 petits et grands pays au total, » expliqua Aur en dessinant les lignes d’une carte simple à la craie. Devant lui, les visages habituels de Lilu, Yunis, Spina et Ellen étaient là, alors qu’elles étaient assises à table, écoutant ses instructions.

La seule différence, c’était que Marie, qui n’avait pas l’intention d’écouter en premier lieu, avait le visage enterré dans la table et Mio était assise vers l’arrière, l’air ennuyé.

« Le royaume de Figuria… eh bien, il est récemment devenu connu comme le Pays du Démon ou le Pays du Roi-Démon. Ce pays est situé par ici, » déclara Aur.

Aur avait dessiné un petit cercle vers le centre, légèrement à l’ouest du continent.

« Au sud se trouve le grand pays, Grandiera. Ce pays puissant possède un ordre de chevaliers commandés par le Roi Wolf, le Roi-Héros. En termes de force militaire, ils sont sans égal sur ce continent. Il n’était pas à l’origine un si vaste pays, mais il a rapidement englouti leurs voisins, atteignant sa grande taille dans un très court laps de temps, » expliqua Aur.

Aur avait encerclé la moitié inférieure du continent comme s’il la traçait. La taille était presque 10 fois plus grande que celle de Figuria.

« Au nord se trouve l’état religieux, Lafenice. On pourrait les appeler le premier pays de ce continent. C’est un pays dont les traditions remontent à plus de mille ans. Leur chef actuel est la Sainte Meria. Ils ont longtemps maintenu leur neutralité et ne sont jamais les premiers à attaquer, mais ils n’auront aucune pitié une fois provoquée. Quelques pays l’ont déjà appris à leurs dépens. Même Grandiera ne levait pas le petit doigt contre eux, » continua Aur.

Aur avait encerclé la moitié supérieure du continent. Maintenant, la plupart des places sur le continent avaient été comblées.

« D’autres pays remarquables sont Ravana, avec ses chevaliers dragons à l’est, et Alfheim, le pays des elfes blancs. Il y a d’autres pays, mais ils sont petits et ne partagent aucune frontière avec nous, alors nous pouvons les ignorer, » continua Aur.

Aur dessina encore plus de cercles dans les espaces vides et posa la craie.

« D’abord, nous ne devons en aucun cas, contrarier Lafenice. Ils nous laisseront tranquilles tant que nous ne les attaquerons pas, mais ils nous annihileront s’ils concluent que nous sommes hostiles. Il ne restera plus rien de nous quand ils auront fini, » déclara Aur.

« Mais, Grandiera est supérieur à eux en termes militaires, n’est-ce pas ? » demanda Yunis.

Aur acquiesça à la question de Yunis.

« Militaire, oui. Mais la Sainte de Lafenice n’est pas une sainte autoproclamée. Elle est littéralement une messagère de Dieu, servante des anges. S’opposer à Lafenice serait la même chose que s’opposer aux cieux, » répondit Aur.

« Mais Dieu n’est-il pas mort pendant la guerre des dieux ? » demanda Lilu.

« En effet. Mais même si leur patron est mort, ces ennuyeux anges sont toujours au paradis. Tout comme nous, les démons, n’avons pas disparu, » Logan répondit avec une réponse lourde à la question de Lilu.

« Maintenant que j’y pense, n’as-tu pas vécu la guerre Shinma… ? » demanda Lilu.

« Oui. Bien que j’étais en bas de la hiérarchie, il n’y a donc pas de quoi être fier, » répliqua Logan.

C’était la raison pour laquelle un démon aussi puissant que Logan était appelé un « bas de la hiérarchie ». Il y a des milliers d’années, à une époque connue comme l’âge des dieux, de nombreux démons menés par le légendaire Madouou, avait mené une guerre contre le Dieu qui vivait au ciel. C’était la guerre Shinma. Dans cette guerre, Logan était au niveau minimum de sa force de combat.

« Pourtant, tu sais ce que c’est que d’être du mauvais côté du paradis, » déclara Yunis.

« Ce n’est pas si différent que de faire de chaque démon ton ennemi. La plupart des supérieurs de là-haut ont aussi été détruits. Il n’y aura plus jamais de guerre Shinma, mais, avec notre force actuelle, nous ne pourrions pas les battre même s’ils avaient les yeux bandés, » répliqua Logan.

« Oui, ce n’est pas possible, » déclara Yunis.

Yunis était tout à fait d’accord. On disait que ses capacités de combat étaient hors du commun, mais qui pourrait dire si elle gagnerait contre deux ennemis aussi puissants que Logan. S’il y en avait trois, il n’y aurait plus d’espoir.

« Cela dit, la vraie menace, c’est Grandiera. Ils ont déjà annexé de nombreux pays et ils font activement la guerre à d’autres. Il est fort probable qu’ils nous attaqueront sans provocation, » déclara Aur.

« Mon père adore faire la guerre…, » murmura Yunis en se grattant la tête. « J’ai quitté la maison parce que je détestais ça. J’en ai assez d’être un outil de guerre. Le meurtre d’innocents pour ta propre ambition, les coloniser, je ne pouvais pas le supporter, »

Yunis déclara ça avec détermination et regarda vers Aur. « Mais tu es différent, Aur ? Même si tu conquiers d’autres pays, tu t’occupes des gens. On ne les maltraite pas et on n’en fait pas des esclaves. Tu les diriges de manière responsable en tant que roi. »

« Mais, bien sûr, » répondit Aur.

Bien qu’il acquiesça d’un signe de tête, Aur n’était motivé par aucun sens de la moralité. En fait, c’était simplement sa méfiance envers les humains.

Il était nécessaire pour Aur de s’occuper fermement des pays afin de les étendre et d’enlever les graines de la rébellion. C’était soit cela, soit détruire complètement les pays ennemis et augmenter la population de ton propre pays, comme Wolf le faisait.

Parce qu’Aur ne croyait pas aux humains, il avait choisi la méthode qui diminuerait le risque de rébellion. Cela signifierait moins de rébellions s’il régnait sur un groupe diversifié de personnes au lieu de permettre à une race unie de se multiplier.

« Donc, si travailler sous tes ordres signifie que nous pouvons l’arrêter, je suis même prête à me battre contre mon père, » déclara Yunis.

« Tuerais-tu ton propre sang avec tes mains ? » demanda Aur.

L’expression de Yunis fut quelque peu troublée par les paroles d’Aur.

« … Je suis prête à le faire, c’est ce que j’aimerais dire, mais… Je suis désolée, je n’y arriverai peut-être pas, » répondit Yunis.

« Je vois. Eh bien, je ne forcerai pas…, » déclara Aur.

« Ce n’est pas ça, » Yunis coupa les mots d’Aur et secoua la tête. « Simplement, je ne pourrai pas le vaincre. Parce que mon père est beaucoup plus fort que moi. »

***

Partie 2

Le roi héros, Wolf. Le Roi Loup, le Roi Lion, le Roi à la Barbe Rouge, un grand roi connut sous plusieurs noms et il n’y avait aucune personne sur ce continent qui ne connaissait pas son nom.

Il avait abattu le géant qui enleva la princesse avec son épée et, en tant que jeune roturier, il parvint en un rien de temps à s’élever au siège du roi et à étendre les frontières du royaume.

Ses exploits pour tuer d’innombrables démons et esprits maléfiques avaient été immortalisés par des chants et portés par des ménestrels dans tout le pays. Son courage avait été loué comme étant digne d’un héros par ses alliés, et ses ennemis, à leur tour, le craindraient comme un Dieu de la mort.

Cependant, Aur ne craignait pas particulièrement Wolf. Son pays était devenu trop grand. S’il devait y avoir une guerre, le facteur décisif pour la victoire serait leur armée et leur stratégie. La force héroïque individuelle ne compterait pour rien.

D’ailleurs, les héros qui avaient vécu de longues vies avaient été rares tout au long de l’histoire, quel que soit l’endroit. Beaucoup d’entre eux étaient morts au milieu de la vingtaine, peu d’entre eux atteindraient l’âge de 30 ans. Wolf pouvait être considéré comme un animal aberrant, ayant atteint l’âge de 50 ans, mais il n’aurait plus beaucoup de temps.

Peut-être reconnaissait-il lui-même ce danger, car Wolf n’apparaissait que rarement sur le champ de bataille de nos jours, il endurait plutôt les douleurs des affaires intérieures. Dans quelques années, il devrait mourir dans son coin. Avec l’utilisation de Yunis, la victoire pouvait venir étonnamment facilement. Bien sûr, Aur n’avait pas l’intention de faire un tel pari, mais le parricide était une fin trop courante pour un héros.

Mais le vrai problème était l’Ordre des Chevaliers, connu pour être le plus puissant du continent. Il n’y avait aucune comparaison avec les militaires du Royaume de Figuria en qualité ou en quantité quand il s’agissait de la compétence de leur infanterie et de leurs sorciers. Bien sûr, Aur n’avait pas dès le départ fait confiance aux soldats humains.

Si c’était tout ce qu’il fallait pour gagner, Figuria serait déjà devenu un grand pays. La force d’Aur résidait dans le donjon et dans l’énorme quantité de magie qui y était stockée. S’il voulait enterrer ses ennemis, il devrait les laisser vivre pour l’instant.

Aur avait donc pris son temps, planifié, tout en agrandissant son donjon.

C’était une semaine avant qu’il ne reçoive des nouvelles de la déclaration de guerre.

« Donnez-moi un rapport de situation. »

C’était dans la Grande Salle de l’assemblée du palais.

Aur avait carrément ordonné cela à la ligne des ministres.

« Oui. Grandiera a déclaré la guerre. Un messager est arrivé alors que Votre Majesté était absente, je l’ai rencontré en tant que représentant. L’ennemi a désigné les plaintes de Blancheau au sud comme le site de la bataille, » le ministre de la Défense avait répondu.

« Et ? » demanda Aur.

« … et, Votre Majesté ? » demanda le ministre.

Le ministre avait retourné une expression emplie de doute à la demande d’Aur pour qu’il continue.

« Combien y en a-t-il ? Où sont-ils actuellement stationnés ? Combien d’hommes pouvons-nous mobiliser immédiatement ? Où est leur armée ? Quelles sont nos chances de gagner ? C’est le genre de choses que je demande, » déclara Aur.

« Euh… nous enquêtons en ce moment. J’ai pensé qu’il serait mieux de vous informer d’abord et de rassembler tout le monde et…, » déclara le ministre.

Le ministre était trempé de sueur quand Aur l’avait regardé fixement. Cette discussion sur l’enquête était un mensonge. C’était Cass qui avait contrôlé la majorité des forces militaires du pays. Il comprenait bien que les ministres étaient une foule sans valeur qui ne pouvait qu’aboyer de vagues ordres d’en haut.

« Rassembler ? Comment pouvez-vous rester là sans vergogne après m’avoir appelé pour ça ? » demanda Aur.

La voix semblait résonner de la terre, les ministres tremblaient visiblement.

« Écoutez. Je n’ai aucun intérêt à savoir si vous vivez ou mourez. C’est à vous de décider si vous voulez grossir ou mourir de faim… Cependant, c’est une autre histoire quand vous me bloquez le chemin. La population, les soldats, tout le monde sont là pour me servir. Je n’aurais aucune pitié pour mes ennemis… Si vous comprenez ça, dépêchez-vous de finir cette “enquête” ! » déclara Aur.

« Oui… oui ! » Les ministres se levèrent tous, se prosternèrent et quittèrent la salle.

Cette terre en décomposition finira par se détériorer. Mais c’était très bien. Bien qu’il soit le roi, Aur n’était pas attaché à Figuria, et il n’avait pas l’intention de la voir prospérer. S’ils se battaient et survivaient, alors ils pourraient tout à fait nourrir le donjon. Il les laisserait tomber, lentement, de sorte qu’ils ne seraient jamais une menace réelle.

« Hahahahahahahha, il t’a appelé ! »

« Tu ris trop. »

Il ne restait plus qu’Aur et Lilu qui n’arrêtait pas de rire.

« Je te l’ai déjà dit. C’est plus facile à dire, » déclara Aur.

« Mais tu as dit que tu… hehehe, » ria Lilu.

« Assez de ça, fais ton rapport, » déclara Aur.

Aur exhorta Lilu, qui n’arrêtait pas de rire et continuait à tenir sa bouche avec ses mains.

« D’accord, d’accord. Voilà, c’est là, » déclara Lilu.

Lilu avait remis le rapport résumé. Il contenait des détails écrits sur la formation de l’ennemi, le nombre de soldats et le nombre de bêtes qui feraient partie de la force de combat, etc.

« … C’est moins que ce que je pensais, » déclara Aur.

Le visage d’Aur exprimait sa méfiance en voyant les chiffres. L’ennemi comptait 5 000 hommes. Cela avait dépassé le nombre de soldats qu’il pouvait préparer, mais pas par une marge incroyable. Grandiera aurait sûrement pu réunir 10 fois ce nombre.

« Nous sous-estiment-ils ? » demanda Lilu.

« … C’est peut-être ça, » répliqua Aur.

Aur acquiesça d’un signe de tête à la réponse sans engagement de Lilu.

« Quoi, non, vraiment ? » demanda Lilu, bien qu’elle l’ait suggéré elle-même.

« Pour être honnête, je ne vois pas d’autre raison possible, » répliqua Aur.

« Est-ce pour nous donner un faux sentiment de sécurité et nous tendre une embuscade ? » demanda Lilu.

C’était aussi quelque chose qu’Aur avait envisagé, mais ce n’était pas très probable.

« Les plans et les attaques furtives sont pour les faibles. Vous pouvez vaincre des ennemis plus forts si vous réussissez, mais la perte sera grande si vous échouez. Il y a peu de raisons pour le puissant Grandiera d’employer une telle méthode. Cela signifierait beaucoup moins de dommages pour eux de compter sur le nombre et la force brute, » déclara Aur.

« Hmm, alors… euh, ça coûte de l’argent d’en utiliser beaucoup parce que les soldats vont avoir faim, non ? Peut-être est-ce pour économiser de l’argent ? » dit Lilu après avoir plissé ses sourcils et bien réfléchi à la question.

« Il est vrai que faire marcher les soldats aurait un coût énorme… mais, il serait inversement proportionnel au nombre de victimes. Combien d’argent et de temps penses-tu qu’il faut pour entraîner un soldat ? Une marche ne serait pas comparable à cela…, » déclara Aur.

« Hmph ! Comment une succube pourrait-elle savoir quoi que ce soit à ce sujet ? » Lilu rugit et fut bientôt en colère.

En effet, Aur n’avait pas de grandes attentes d’elle, mais la succube avait un côté étrange et très sérieux en elle.

« Qu’il en soit ainsi. Au contraire, il vaudrait mieux qu’ils nous sous-estiment quand ils attaquent. Et s’ils recourent à n’importe quelle ruse, nous n’avons qu’à l’écraser, » déclara Aur.

La robe d’Aur avait bougé alors qu’il jetait un sort. En un instant, les deux formes avaient disparu et avaient été téléportées dans le donjon.

***

Partie 3

Les soldats étaient généralement répartis en cinq catégories différentes.

Premièrement, le type le plus courant est l’infanterie. Ils portent des boucliers et se battent avec des lances ou des épées. Ils stoppent les attaques ennemies et sont les pierres angulaires de la défense, empêchant l’ennemi d’avancer. Il en existe deux types : l’infanterie légère avec son armure plus mince, adaptée à la mobilité, et l’infanterie lourde avec son armure imprenable et lourde. Figuria possédait un plus grand nombre d’infanteries légères et Grandiera a un plus grand nombre d’infanteries lourdes.

Viennent ensuite les archers. Si l’infanterie est la pierre angulaire de la défense, alors les archers sont les pierres angulaires de l’attaque. Ils sont capables de tuer des ennemis à longue distance avec des arcs et des arbalètes. Les arcs sont utiles pour les tirs rapides, mais exigent des compétences qui peuvent être difficiles à acquérir, tandis que les arbalètes sont plus faciles à utiliser et prennent plus de temps à charger. Les arbalètes sont également difficiles à fabriquer et peuvent se briser facilement, ce qui les rend difficiles à acquérir en grand nombre.

La cavalerie vient ensuite. Ce sont les joueurs vedettes du champ de bataille. On dit que le résultat de toute guerre dépend de la façon dont la cavalerie est utilisée. Ils se vantent d’une mobilité et d’une force incroyables, qui peuvent disperser l’infanterie en un rien de temps, et aussi massacrer les archers et les sorciers.

Viennent ensuite les sorciers. En vérité, les sorciers ne sont pas considérés comme étant très importants sur le champ de bataille. La raison en est que les attaques magiques sont inférieures aux arcs. La portée n’est pas assez grande et ils ne peuvent pas être tirés rapidement. Et s’ils s’approchent de la cavalerie, ils seront tués avant d’avoir eu la chance de tenter quoi que ce soit.

La raison pour laquelle ce type de soldat existe toujours malgré tout, c’est que la magie est la seule défense contre la magie de classe de siège. En d’autres termes, ils existent pour repousser la magie des sorciers ennemis.

Enfin… il y a une catégorie de soldats qui ne participent pas directement aux combats. Les soldats de transport qui se charge de l’acheminement de la nourriture et de l’équipement, les médecins soignent les blessés, les ingénieurs construisent de grandes armes, etc.

L’infanterie protège les archers et les sorciers tandis que la cavalerie contient et embrouille l’ennemi. Une fois que l’ennemi est en désarroi, l’infanterie avance et les archers annihilent le reste. C’est le fonctionnement général de la guerre.

Cinq jours depuis la déclaration de guerre.

Aur et l’armée de Grandiera s’affrontaient aux plaines de Blancheau.

En défense, l’armée d’Aur présentait une ligne d’infanterie horizontale dont les extrémités pointaient vers l’ennemi, ce que l’on appellerait la « Formation des Ailes de la Grue ». Les archers et les sorciers les soutenaient depuis l’arrière. C’était une formation défensive bien adaptée aux troupes ennemies environnantes et massacrantes qui se préparaient à attaquer.

L’armée adverse de Grandiera prit la « Formation de l’Écaille de Poisson », où des unités de plusieurs centaines d’individus s’alignèrent en forme de triangles. Contrairement à l’Aile de la Grue, ils concentrent leur force en un seul point et s’attaquent à l’ennemi d’un seul coup.

Grandiera possédait une grande cavalerie expérimentée, et ils essayaient apparemment d’obtenir une victoire rapide en brisant le centre de l’Aile de la Grue et en battant le leader.

Une fois que le chef était hors de combat ou que trente pour cent des forces combattantes ont été tuées, les armées auront tendance à perdre leur capacité de fonctionner et à s’effondrer.

« Ils sont encore si peu nombreux…, » murmura Aur en utilisant la magie pour s’enquérir de l’état des troupes ennemies. La cavalerie ennemie comptait environ 400 individus. Il y avait deux écailles de poisson composées de 200 cavaliers chacune. Bien qu’il soit encore beaucoup plus grand que la cavalerie de 100 qu’Aur avait, il était beaucoup moins que ce qu’il avait prévu. Ils auraient pu facilement amener plus de 1 000 cavaliers.

« Mais ils ne semblent pas non plus nous sous-estimer, » déclara Ellen, qui fixait les troupes ennemies en personne.

« Ils sont juste hors de portée de nos archers. Leurs barrières magiques sont aussi assez épaisses. Nos flèches ne pourront pas pénétrer quelque chose comme ça. »

« Ils ont donc analysé ce que signifierait l’arrivée du combat au château de Figuria. »

« C’est probable. »

Ellen hocha la tête. La pluie de flèches tirées par la cavalière de wyverne Ellen était l’un des atouts d’Aur, mais ce n’était pas une arme assez puissante pour être impossible à maîtriser une fois qu’elle était connue. Pour qu’elle soit efficace, il faudrait qu’il réduise d’au moins la moitié le nombre de sorciers de l’ennemi.

« Il sera également impossible de les prendre en embuscade par téléportation. Il y a une barrière magique anti-téléportation qui entoure toute la formation ennemie. S’ils chargent, nous pourrons peut-être attaquer par l’arrière, mais leur cavalerie va quand même percer. »

Les ogres et les orcs ne sont pas à la hauteur de la vitesse des chevaux. Même s’ils pouvaient prendre leurs arrières, l’ennemi s’échapperait avant qu’ils ne puissent attaquer.

« Donc, nous devrons arrêter la cavalerie ennemie avec notre infanterie… leur cavalerie est de 400 hommes, notre infanterie est de 1 600. Je me demande si on peut vraiment les retenir avec seulement… quatre fois leur nombre ? » demanda Yunis.

« C’est impossible. Il y a un trop grand fossé en termes de compétences, » Aur répondit catégoriquement à Yunis, qui portait une expression peu commune de nervosité.

« Quoi ? » demanda Yunis.

« Ne t’inquiète pas. J’ai un plan, » répondit Aur alors que les yeux de Yunis s’élargissaient de surprise.

Et puis, la guerre avait commencé.

La cavalerie de Grandiera s’était avancée à travers les plaines comme des flèches. Bien que les chevaux soient couverts d’armure et que les chevaliers soient également couverts d’armure, leur vitesse n’était pas très différente de celle d’un cheval nu.

En effet, ils ressemblaient à d’énormes boulets de canon en fer. Ils avaient haussé les épaules devant les flèches de pluie et s’étaient jetés en avant sur le champ de bataille. Ils n’avaient jamais cassé la formation. Ils avaient l’intention de compter sur la vitesse et le poids pour s’introduire dans la formation de l’autre camp.

Les soldats de Figuria levèrent leurs boucliers pour les engager, ils brandirent leurs lances tandis que leurs dents tremblaient de peur. Des lances aussi minces pourraient-elles vraiment arrêter une ruée d’acier massif ? Des boucliers aussi fins peuvent-ils les protéger ? Chacun d’eux imaginait qu’ils étaient frappés, piétinés et réduits en pièces par les montures.

« N’ayez pas peur ! » À ce moment, la voix retentissante du Seigneur-Démon résonna dans leur dos. « Qui, d’après vous, protège vos arrières ? Le Seigneur-Démon qui est maître de mille sortilèges et de dix mille bêtes. Qu’ils soient couverts d’armure ou qu’ils portent une lance, ils sont tous les enfants de l’homme. Les craindriez-vous plus qu’un démon de l’enfer ? »

Bien que sa voix ne soit pas forte, elle s’était mystérieusement répandue dans tous les coins de la formation.

« Maintenant, mon avant-garde. Levez le menton et bloquez vos reins ! Et déchirez ces idiots en lambeaux ! »

« Oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooohhhhhhh »

Les soldats firent entendre leur voix à l’unisson. Leurs cœurs, autrefois gelés par la peur, s’élevèrent et se remplirent d’une soif sanguinaire et de folie. Leurs yeux brillaient de mille feux et ils tenaient leurs lances prêtes alors qu’ils fixaient la cavalerie de Grandiera.

« Oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooohhhhhhh »

« Pourquoi n’as-tu pas compris ? » Aur avait frappé l’arrière de la tête de Yunis.

« Euh, quoi ? » Yunis regarda avec stupéfaction son entourage, ses yeux clignotants.

« J’ai jeté un sort de berserker sur les soldats. Cela leur enlève la peur et augmente leur volonté de se battre, mais cela abaisse aussi leurs défenses, » expliqua Aur.

Cela dit, c’était toujours préférable que de se recroqueviller de peur. Et c’était aussi la première étape de ce qui allait suivre.

« … bien, c’est le moment. Fais-le, Spina ! » ordonna Aur.

Aur avait utilisé la magie pour envoyer le signal à Spina pendant qu’elle attendait dans le donjon. Un bruit assourdissant avait retenti, et la moitié de la cavalerie sur le champ de bataille avait été couverte d’un nuage de poussière.

« Le temps est venu ! Mes hommes, encerclez l’ennemi ! » cria Aur.

L’ordre d’Aur se fit entendre partout, et son infanterie fonça immédiatement sur la cavalerie ennemie. Cependant, l’ennemi était redoutable et avait rapidement récupéré sa position après un moment d’hésitation dans la poussière. Ils calmèrent leurs chevaux et chargèrent instantanément sur l’infanterie qui approchait.

Cependant, ce n’était que la moitié de la cavalerie qui pouvait le faire.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda Yunis.

« En vérité, une partie du premier étage du donjon s’étend dans cette zone. J’ai demandé aux kobolds de creuser un piège géant sous terre, » expliqua Aur.

Cela signifiait que la moitié arrière des écailles de poisson était tombée dans le donjon en passant par la zone. Comme ils portaient une armure très lourde, la plupart des chevaliers auraient été tués instantanément ou auraient subi de graves blessures, et même s’ils pouvaient se déplacer, ils deviendraient rapidement la nourriture pour les monstres du donjon. La cavalerie ne serait d’aucune utilité dans un donjon étroit et mal famé.

Même avec la moitié de leur nombre parti, les chevaliers avaient continué leur tentative de percer, avaient foncé sur l’infanterie. Cependant, quelque chose les attaquait par l’arrière.

« Et parce que la zone est reliée aux donjons, j’avais bien sûr une embuscade prête. Bien qu’ils ne puissent pas courir aussi vite que les chevaux, peu importe si notre infanterie peut leur faire gagner même quelques secondes…, » déclara Aur.

Tandis que les chevaliers étaient arrêtés par la ruée de l’infanterie qui n’avait plus peur de la mort, ils furent attaqués par des chiens de l’enfer par-derrière. Ces chiens noirs possédaient la taille d’un taureau, ils incinéraient l’armure de fer et mordaient dans le cou des chevaux, déchirant l’armure. L’ennemi n’avait pas l’habitude d’affronter de telles bêtes et pendant qu’ils hésitaient, l’infanterie, qui était sous le charme de berserker, ne leur prêtait pas attention et attaqua la cavalerie sans un instant de retard.

« On peut les dévorer, » déclara Aur.

L’infanterie au front. Les bêtes à l’arrière. Ils étaient complètement encerclés, et la ligne de vie de la cavalerie avait été coupée…

***

Partie 4

N’importe qui pouvait maintenant voir que la vie de la cavalerie de Grandiera ne tenait qu’à un fil.

L’infanterie de Figuria était devant eux et ils ne pouvaient pas battre en retraite avec le piège qui les bloquait par-derrière. La seule façon de survivre à cette situation était de forcer le passage dans l’infanterie, mais l’infanterie qui se dirigeait vers le centre formait une couche particulièrement épaisse, et même si on les considérait comme les soldats les plus faibles, rompre cette ligne ne serait pas facile.

Peut-être dans une tentative de sauver la cavalerie, l’infanterie de Grandiera commença à avancer, mais il était évident qu’ils n’arriveraient pas à temps vu la distance. Cependant, il y avait quelque chose de déconcertant à propos de tout cela pour Aur.

Même si l’infanterie arrivait, il serait impossible de sauver la cavalerie dans le chaos des combats. Bien qu’il soit peu probable que le commandant soit le roi Wolf, il était impensable qu’un officier de Grandiera, qui était connu pour sa force, puisse faire une telle chose.

Il semblait également étrange que leurs pertes soient si faibles. Indépendamment du fait qu’il avait réussi son mouvement d’attaque en tenaille surprise, il s’attendait à ce qu’au moins quelques chevaliers s’en échappent. Yunis y avait été placée pour s’occuper d’eux.

Mais la cavalerie ne se déplaçait que confusément sur la ligne de bataille et il n’y avait aucun signe de réactions.

« … Spina ! Va inspecter les corps de la cavalerie ! » ordonna Aur.

Aur avait envoyé le message avec sa magie à Spina, qui devait attendre au premier étage. Au bout d’un moment, sa voix étonnamment agitée revint.

« Maître… ! Ce sont des poupées ! Ce ne sont pas des chevaliers… ce sont des poupées qui ont été peintes en argent ! » répondit Spina.

« À toutes les troupes, reculez ! » ordonna Aur.

Tandis qu’Aur criait, l’infanterie avait commencé à tomber comme des mouches. Ce n’était pas des flèches. Ce n’était pas magique non plus. C’était un autre projectile, l’infanterie continuait à tomber en succession.

« C’est quoi ce bordel !? » s’exclama Aur.

« Monseigneur, ce sont des frondes. Ils lancent des pierres avec des courroies de cuir, » déclara Ellen avec une expression sinistre. Une fronde était une arme primitive en cuir. Une pierre était placée dans la poche et elle était balancée par une lanière et projetée à travers elle par la force centrifuge.

« Une fronde ? Comment une telle chose n’est-elle pas arrêtée par le sort anti-flèche ? À cette distance…, » déclara Aur.

Aur s’en rendit compte avant qu’il n’ait fini de le dire, il saisit Ellen vers lui et puisa la magie dans son corps. L’atmosphère s’était déformée et secouée, une vague ondulante s’était étalée avec Aur au centre. Tout ce qui se trouvait dans le rayon d’action des ondes serait reconnu, une sorte de sort d’exploration.

« C’est… du plomb ! » déclara Aur.

Aur grince des dents. D’après le sort de scrutation, il n’y avait rien de suspect qui contenait de la magie. « Rien ». Tout dans ce monde, peu importe ce que c’est, contenait un certain degré de magie. Mais il n’y a qu’une seule exception, le « plomb ».

Ce métal qui était connu comme le fer abandonné par Dieu, ne contient absolument aucune magie et à son tour, le repoussait. On ne pouvait pas arrêter les projectiles en plomb avec des barrières magiques.

S’il s’agissait de flèches avec des pointes de flèche créées à partir de plomb, les flèches se seraient arrêtées. Ainsi, des masses de plomb passeraient à travers sans être affectées du tout. De plus, elles étaient plus lourdes et plus résistantes que la pierre. Elles transporteraient assez de force pour assommer quelqu’un même s’ils étaient protégés par une armure d’acier.

La cavalerie poursuit l’infanterie alors qu’elle commençait sa retraite. Toute la cavalerie n’était pas idiote. Un dixième d’entre eux étaient de vrais cavaliers, ils commandaient et contrôlaient les chevaux qui portaient les poupées.

Ce qui était le plus effrayant, c’était le talent des chevaliers et des chevaux de guerre à contrôler les autres montures sans les monter. Et aussi leur culot de les utiliser sans souci comme leurres sacrificiels. L’embuscade d’Aur avait peut-être dépassé leurs calculs, mais ce n’était pas inattendu. Après tout, leurs leurres avaient bien servi leur but.

« C’est insensé… veulent-ils atteindre la victoire en sacrifiant tant de leur cavalerie ? » demanda Aur.

Cependant, si les choses continuaient ainsi, son infanterie serait anéantie. Au-delà de la qualité, Aur subirait des pertes beaucoup plus importantes en termes de nombre. Son armée était déjà moins nombreuse dès le départ, alors il ne pouvait pas permettre que les pertes continuent.

« Mio. Fais-le, » ordonna Aur.

Aur avait envoyé le message à Mio avec de la magie. En un instant, le ciel s’était couvert d’ombres. Haut dans le ciel volaient des wyvernes, ainsi que des oiseaux monstres géants connus sous le nom de Roc, des griffons et d’autres grands monstres avec de magnifiques capacités de vol. Chacun d’eux portait des rochers géants dans leurs griffes.

Les flèches et les pierres lancées pouvaient être facilement protégées contre l’utilisation de la magie. Mais les grandes masses de rochers ne seraient pas si faciles à arrêter. Et comme les rochers étaient lancés les uns après les autres, les lignes de front ennemies s’étaient effondrées en un clin d’œil.

« Maintenant, ma cavalerie, chargez ! » ordonna Aur.

À ce moment-là, Aur avait fait sortir la cavalerie qu’il avait gardée de côté jusque-là. Certains des rochers qui avaient été jetés avaient atterri dans la fosse au lieu de la position ennemie, comblant ainsi l’écart. La cavalerie d’Aur traversa et plongea dans l’infanterie ennemie.

Bien que les frondes soient des armes primitives, elles ne se comparaient pas défavorablement aux arcs en termes de force et de portée. Mais elles avaient deux défauts.

D’abord, elles étaient difficiles à utiliser. L’utilisation correcte d’une fronde nécessite un entraînement beaucoup plus ardu que ce qui était nécessaire pour un arc.

L’autre est que vous ne pouviez pas tirer en une succession rapide. Bien qu’il ne soit pas aussi mauvais qu’une arbalète, vous ne pouvez pas envoyer des pierres en un instant.

En d’autres termes, l’infanterie qui maniait la fronde n’était pas aussi compétente que les soldats qui maniaient des épées. L’arme n’était pas adaptée pour faire face à l’afflux de la cavalerie. En un instant, les 100 cavaliers d’Aur avaient piétiné l’infanterie ennemie et avaient même commencé à tomber sur les archers et les sorciers.

Avec la perte du soutien de l’arrière-garde, la cavalerie ennemie, peu nombreuse au départ, perdit son avantage et fut entourée par l’infanterie d’Aur avant d’être déchirée à mort par ses bêtes.

Il semblait que le résultat était maintenant clair. L’ennemi était sûr de commencer sa retraite sous peu. Aur soupira de soulagement, il s’était alors assis sur le siège qui avait été installé dans son camp. Cependant, on ne peut pas dire qu’il s’agissait d’une victoire complète. L’assaut des rochers par les bêtes volantes était l’un des atouts qu’Aur avait préparés.

Cela pouvait être utilisé en attaque, en défense et pendant un siège, sans grand risque pour sa propre armée, tout en infligeant des dégâts massifs à vos ennemis. Mais il aurait préféré ne pas l’utiliser dans ce combat, si c’était possible. Parce qu’une fois que vous aviez montré cet atout, il ne serait pas très difficile de prendre des mesures de protection contre elle.

Et les contre-mesures ennemies étaient plus impénétrables que jamais. L’objectif de domination d’Aur signifiait que la guerre avec Grandiera était inévitable. C’est pourquoi, bien sûr, Aur avait étudié à fond le Roi Wolf.

Le roi Wolf était connu pour son audace. Son style de combat était franc et tape-à-l’œil. Il se reposait rarement sur des tactiques ou des embuscades et se tenait toujours à l’avant-garde, son style était censé être la mort de ses ennemis avec sa puissance militaire.

Même si le roi lui-même n’était pas présent sur les lignes de front, ses sujets continueraient certainement à suivre ses traces. Ce n’était pas son genre de se retenir sur sa force de combat et de viser la victoire par la stratégie, c’était tout simplement incompréhensible.

Un monstrueux bruit d’explosion interrompit les contemplations d’Aur.

« … Qu’est-ce que c’est !? » demanda Aur.

Il était sorti de ses pensées et avait regardé dans la direction du son, il y avait eu une explosion géante sur la ligne de front et il pouvait voir plusieurs soldats voler en l’air.

« Quoi… ? Est-ce un sort “Explosion” ? Que font mes sorciers ? Arrêtez ça avec un sort de protection anti-magie ! »

« C-C’est… mon seigneur ! Mais, cette chose n’est pas magique ! » Le messager avait crié.

Les sorts étaient jetés avec de la magie sans exception. Il devrait donc être possible d’annuler tout sort puissant si vous aviez assez de magie pour interférer avec lui. C’est ce qu’on appelle la protection anti-magie.

Mais cela ne pouvait pas se protéger contre une attaque de force équivalente qui ne reposait pas sur la magie. Bien que vous puissiez vous protéger contre le tranchant magique d’une épée légendaire, vous ne pouvez toujours pas annuler complètement une lame émoussée. C’est ce qu’on appelle la magie de défense. Mais…

« Ce n’est pas de la magie, vous dites !? Ne soyez pas stupide. Sans une grosse arme, comment pourraient-ils souffler des humains dans l’air comme… ? »

« C’est-à-dire que…, c’est fait avec une “épée”…, » la voix nerveuse de Yunis interrompit les cris d’Aur.

« Une épée… une épée souffle ces hommes dans le ciel… !? » s’exclama Aur.

Ce n’était pas possible, même avec la force ridicule des ogres et des géants. Ce n’était certainement pas possible pour un humain d’accomplir cela.

Donc ça voulait dire que ce n’était pas humain. Cet exploit était d’une tout autre nature.

« Je ne pensais pas qu’il arriverait si tôt, » déclara Yunis d’une voix tremblante. « Grand frère… »

***

Partie 5

« Le héros de plomb » Zaitlead. Décrit comme un guerrier puissant et égal à mille hommes, il était le fils du roi Wolf, et bien qu’il soit lui-même un héros sans égal, son nom n’était pas très bien connu.

La raison en était que, contrairement à son père, il préférait éviter la guerre et se concentrait plutôt sur sa position de chasseur de monstres dans les régions éloignées et sur l’éradication de tout désordre civil. Il y avait aussi la « Malédiction du Plomb » qui avait été jetée sur lui.

Ceci signifiait qu’il n’avait pas été affecté par des sorts magiques d’aucune sorte, mais il ne pouvait pas non plus en lancer. Bien qu’à première vue, être capable de repousser la magie pouvait sembler utile, ce n’était pas seulement la magie offensive qui n’avait pas eu d’effet.

S’il était blessé, non seulement la magie curative, mais également les élixirs n’auraient aucun effet, il ne serait même pas en mesure de recevoir des rapports de situation par transmissions magiques sur le champ de bataille. Peu importe combien de puissance miraculeuse avait été infusée dans une épée légendaire, il ne se transformerait en rien de plus qu’un morceau d’acier dans ses mains, les bénédictions divines n’avaient également eu aucun effet.

Pourtant, la malédiction était celle qu’il s’était lui-même jetée. Il s’était débarrassé de la magie comme d’un outil de ceux qui n’avaient pas d’épines, la niant. Honnêtement, on disait qu’il était plus courageux que son père, le roi, mais il continuait à se battre dans des régions reculées où son nom ne serait pas bien connu.

Tandis que les troupes des deux côtés reculaient, il se dirigea tranquillement vers le camp d’Aur, les soldats observaient avec le souffle coupé. Si Aur avait utilisé toute sa force militaire, il pourrait peut-être gagner, mais les pertes seraient énormes. Même s’il gagnait cette bataille, il ne pourrait pas continuer après cela. Au lieu de cela, Aur avait choisi de le gérer avec le meilleur de ce qu’il y a de mieux.

Zaitlead était un grand homme de près de deux mètres de haut. Sur l’une de ses épaules reposait avec légèreté une épée qui éclipserait la plupart des grandes épées, une épée dont la lame était aussi longue qu’il était grand. Il portait une armure intégrale.

Ses bras étaient épais comme des arbres, son visage escarpé et rugueux ne ressemblait pas beaucoup à celui de Yunis, mais la teinte de ses cheveux roux et de ses yeux émeraude correspondait parfaitement aux siens.

« Es-tu le Roi-Démon Aur ? » Zaitlead baissa les yeux vers Aur et il déclara ça d’une voix grave. C’était une voix monotone, sans émotion présente dedans.

« C’est bien moi. Et tu dois être Zaitlead, le héros de plomb. Il semble que les histoires de ta force étaient vraies, » déclara Aur.

Zaitlead hocha la tête sans même un sourire. « Oui. Je suis Zaitlead Raven Ru Ela Grandiera. Je vois que ma sœur apprécie ton hospitalité. »

Zaitlead se présenta flatteusement avec son nom complet et tourna ensuite son regard vers Yunis. Elle tenait son épée prête et ses yeux étaient fixés sur Zaitlead. En guise de test, Aur avait essayé de jeter un sort sur Zaitlead avec son vrai nom, mais cela n’avait eu aucun effet. Ce n’était pas un mensonge que la magie, quelle qu’elle soit, était impénétrable pour lui.

« On rentre à la maison, Yunis » dit Zaitlead franchement, Yunis pointa sa lame vers lui.

« Grand frère… Je ne peux pas approuver ce que fait papa. Même s’ils ne sont pas de notre race, les gens sont aussi des gens…, » répliqua Yunis.

« Yunis, » déclara Zaitlead.

Les paroles de Yunis étaient d’une politesse inhabituelle lorsqu’elle avait répondu, mais Zaitlead s’était interposé. « Ton plaidoyer ne m’intéresse pas. Je n’ai reçu qu’un seul ordre. Pour “te ramener”… Si tu refuses, je te porterai de force. »

« … C’est exactement ce que j’espérais !! » s’écria Yunis.

La main de Yunis avait déclenché une frappe de flammes. Zaitlead ne plissa que légèrement les yeux, sinon il ne bougeait pas. Quand les flammes le touchèrent, elles n’eurent pas été capables d’infliger une seule brûlure à sa chair, et elles s’étaient éteintes en un instant.

Cependant, au moment où sa vision avait été bloquée par les flammes, Yunis s’était déplacée dans son angle mort. Avec une vitesse qu’aucune personne ordinaire ne pouvait suivre, elle balança son épée vers l’épaule de Zaitlead.

Le son du métal résonna avec force, la lame de Yunis fut repoussée. Sans bouger d’un pas, Zaitlead avait bloqué son épée avec son gantelet.

« Tu comptes donc toujours sur les jouets des enfants. En fin de compte, la magie n’est que l’art des démons. Combien de fois te l’ai-je dit, cela induit le monde en erreur, ce n’est rien de plus qu’une petite astuce, » déclara Zaitlead en levant sa gigantesque épée. « Je vais te montrer à quoi ressemble le vrai pouvoir. »

Zaitlead frappa avec son épée vers le sol. Un violent courant de pure force destructrice tourbillonna et déchira l’atmosphère. La lame qui était censée n’être qu’un simple morceau d’acier avait fendu la terre, et la brèche continuait loin devant lui.

Heureusement, Yunis avait réussi à éviter le coup. Mais si elle ne l’avait pas fait, que l’attaque ait été bloquée par son épée ou par son armure, elle aurait sûrement été coupée en deux.

Cependant, Yunis n’était pas du genre à faiblir aussi facilement. Elle bougeait comme le vent, comme si elle dansait dans les airs, elle frappa vers sa tête sous tous les angles. Zaitlead, d’autre part, n’avait fait aucun mouvement inutile, il avait vu à travers ses feintes et avait repoussé les attaques.

C’était une bataille offensive et défensive impressionnante. Maintenant que Yunis avait fait tout son possible, la vitesse de ses mouvements ne pouvait même pas être suivie par Ellen, encore moins par Aur.

En comparaison, les mouvements de Zaitlead étaient lents, mais le combat avait déjà dépassé l’idée que des mouvements plus lents entraîneraient des coups gagnants. C’était une lenteur parfaite, avec la force pour repousser les coups sans vitesse, le maintien des mouvements à un minimum et la possibilité de lire les mouvements de vos adversaires comme s’il prévoyait l’avenir.

Ellen avait encoché une flèche pour la soutenir, mais il n’était pas question qu’elle la lâche. L’elfe noire, dont on disait qu’elle avait le talent pour se battre un millier d’hommes, ne pouvait voir que les hauteurs inaccessibles dans lesquelles se déroulait cette bataille entre héros.

Zaitlead, qui s’était battu défensivement jusqu’à présent, s’était soudain tourné vers une attaque. Yunis l’avait bloqué avec son bras gauche et avait poussé son épée vers l’avant.

La grande épée de Zaitlead avait ouvert le bras de Yunis, libérant un flot de sang. L’épée de Yunis reposait dans la poitrine de Zaitlead, trempe le sang.

Ils étaient touchés à égalité avec leur épée. Si l’un était frappé par une attaque, l’autre l’attraperait par surprise et lui porterait également un coup. Mais l’écart entre les armes et la taille physique était sans espoir.

Yunis n’était que légèrement plus haut que la poitrine d’Aur, c’était une petite fille. Tandis que Zaitlead était un grand homme dont la tête semblait atteindre le ciel. Leurs armes étaient une épée courte et légère et une grande et lourde épée, la différence de portée était évidente.

« Haa, haa, haa, ha... ! » Yunis haleta lourdement alors que tout son corps dégoulinait de sang.

« Rends-toi. Tu ne peux pas me battre, » déclara froidement Zaitlead. Lui aussi était couvert d’innombrables blessures, mais contrairement à Yunis, elles étaient superficielles et à peine saignantes.

« … C’est peut-être vrai. Mais qu’en est-il de deux contre un ? » demanda Yunis.

La magie d’Aur avait guéri les blessures de Yunis en un clin d’œil. Ce n’était pas comme la fois où il avait combattu les soldats au château de Figuria. Il n’y avait qu’un seul ennemi, et il avait préparé beaucoup de magie.

« … Comme c’est pitoyable. Tu crois que tu peux me battre avec ça ? » demanda Zaitlead.

Zaitlead avait frappé avec son épée. Il n’y avait aucun moyen pour lui d’éviter la lame et le corps d’Aur avait été coupé en deux, laissant son corps revenir à sa forme originale en bois.

« Ne t’avais-je pas dit que la magie n’est qu’un jeu d’enfant ? Tu ne peux pas me vaincre avec un tel..., » déclara Zaitlead.

« Alors, que penses-tu de ça ? » demanda Aur.

Coupant court aux paroles de Zaitlead, Aur se révéla une fois de plus. Sans répondre, Zaitlead leva son épée. Profitant de l’ouverture, Yunis s’était précipitée et avait frappé avec son épée. Zaitlead s’était tordu le corps pour éviter l’attaque, mais la pointe de sa lame s’était enfoncée dans son corps, et du sang avait coulé.

« Si tu m’attaques, tu t’exposes à Yunis. Si tu attaques Yunis, je vais guérir ses blessures, » déclara Aur.

Aur était apparu derrière Zaitlead, qui pressait sur ses blessures et s’éloignait de Yunis.

« C’est peut-être un jeu d’enfant… mais, peux-tu encore gagner contre elle ? » demanda Aur.

Et puis une autre silhouette qui était Aur était apparue d’une autre direction. Ce n’était pas une illusion. Si c’était le cas, Zaitlead l’aurait vu en un instant parce que, quelle que soit sa forme, il était imperméable à la magie.

Il s’agissait de création de substitution. Ils étaient Aur, et en même temps, ils n’étaient pas Aur. Il lui était même possible d’en déplacer plusieurs en même temps tant qu’il les voyait.

« Maintenant, comparons. Ta force sera-t-elle la première à être épuisée, ou est-ce que ce sera ces substituts, » Aur avait fait un sourire malicieux alors qu’il disait ça.

***

Partie 6

« … Alors, très bien, » Zaitlead soupira et enfonça son épée dans la terre. Cette bataille entre héros s’était terminée avec Yunis et Aur comme vainqueurs à l’aide de la stratégie. C’est du moins ce que tous ceux qui étaient présents auraient pu penser.

« Dans ce cas, je ne me retiendrai plus, » déclara Zaitlead, son visage affichait un sourire bestial.

L’instant d’après, le corps de Yunis avait été projeté au sol.

Un petit cratère s’était formé lors de l’impact, et de la poussière et des débris volaient tout autour d’eux.

« Ooooooo !! » Zaitlead grogna avec force et d’une main, il avait saisi Yunis par les deux jambes et, comme s’il maniait un fouet, il l’écrasa à plusieurs reprises contre le sol. À chaque balancement, la terre se brisait, la terre se soulevait, et les pierres étaient parsemées de fragments ensanglantés.

« Qu… »

À ce moment-là, Aur ne pouvait même pas bouger un doigt. Ce n’était pas parce qu’il était gelé par la peur ou le choc. C’est parce que les mouvements de Zaitlead étaient beaucoup trop rapides. Cela avait même dépassé la vitesse à laquelle Yunis s’était déplacée plus tôt.

« Un héros est quelqu’un qui domine le monde et l’oblige à céder, » Zaitlead déclara cela à Yunis qui était accrochée à son bras. Elle était molle comme une morte, et du sang coulait abondamment de sa tête.

« La magie est uniquement pour la tromperie et le vol et ce n’est pas à mon niveau. Mais je te reconnais le mérite de m’avoir poussé à devenir sérieux, » déclara-t-il.

Pour Zaitlead, l’épée n’était pas une arme, mais une entrave. S’il avait une arme avec beaucoup de poids, le rendement de la puissance ne pourrait pas dépasser son poids. Si c’était une arme de grande dureté, la puissance qu’elle pourrait produire ne dépasserait pas cette dureté.

C’est dans ses deux poings qu’était contenue une puissance qui surpassait de loin toute lame superficielle maudite. Pour lui, c’était les armes ultimes.

« En récompense, je vous accorderai une mort indolore, » déclara Zaitlead alors qu’il faisait un pas en avant vers Aur. Yunis avait saisi fermement sa jambe avec ses bras trempés de sang.

« N... on… »

« Tu es toujours consciente… Je n’en attendais pas moins de toi, » déclara Zaitlead.

Zaitlead avait démêlé ses bras et l’avait encore une fois projetée dans le sol.

« Je… ne… laisserai… pas… laisser…, » continua Yunis.

Malgré tout, Yunis continuait de s’accrocher désespérément à sa jambe. Pour la première fois, le visage de Zaitlead s’était tordu d’irritation.

« Je suppose que c’est aussi la nature des Héros, de ne pas être autorisé à une mort paisible, » déclara Zaitlead.

Yunis allait mourir si ses attaques continuaient. Cependant, elle ne lâcherait pas à moins qu’elle… non, même si elle mourait, ses bras ne lâcheraient pas. Bien que Zaitlead ait reçu l’ordre de la ramener à la maison, morte ou vivante, il était, bien sûr, préférable de la ramener vivant s’il le pouvait. Il claqua la langue en raison de l’agacement et fixa Aur d’un regard furieux.

« Je t’accorde la vie pour un peu plus longtemps. D’ici là, profite de ce bref moment que tu as, » déclara Zaitlead.

Zaitlead avait pris Yunis avec son épée et retourna à son campement en marchant avec la même mesure qu’il était venu en premier.

***

L’armée d’Aur avait perdu près de 300 hommes. Les ennemis avaient perdu 1 500 hommes.

Bien que les chiffres aient peint cette première bataille comme un triomphe, elle s’était terminée avec une énorme perte.

« … Tu as donc été vaincu, » le roi demanda avec une note d’allégresse dans sa voix.

« Nous avions prévu une embuscade, mais pas le piège et la chute de rochers… Oui, on peut appeler ça une défaite, » répondit Zaitlead alors qu’il s’agenouillait devant son père.

Ce n’était pas comme si pour Wolf, utiliser des tactiques pour se battre avec moins de troupes serait un « handicap » pour lui. Wolf pourrait facilement écraser ses ennemis s’il décidait de combattre en force. Pour pouvoir faire face à la stratégie qui était sa faiblesse, cela ne ferait que le rendre plus puissant. Bien que d’échelles différentes, le père et le fils faisaient la même chose.

Cela faisait longtemps que quelqu’un qui pouvait vaincre Wolf n’était pas apparu. Cet événement qui ne s’était pas produit depuis des années l’avait rempli d’attente, alors il avait interrogé son fils.

« Tu as dit que tu avais rencontré le Roi-Démon. Qu’est-ce que tu en penses ? » demanda-t-il.

« Il est chétif… Il n’est pas de taille face à un roi, » déclara Zaitlead.

Wolf grogna de satisfaction face à la réponse instantanée de Zaitlead.

« D’après nos premières informations, sa capacité de combat semble presque inexistante. Et avec intelligence et débrouillardise, je dirais que cette femme, Cass lui est supérieure, » continua Zaitlead.

« Et son armée de monstres ? » demanda Wolf.

« Ils représentent une plus grande menace que les soldats faibles de Figuria. Mais ils ne sont pas à la hauteur de notre armée, si on les affronte de front, » répondit Zaitlead.

Wolf s’était visiblement désintéressé de la réponse de Zaitlead.

« Yunis est actuellement sous traitement. Elle subit aussi des sorts pour le déliement de la malédiction, » déclara Zaitlead.

« … Je vois, » Wolf l’avait dit sans intérêt. « Elle tuera le Roi-Démon quand elle se réveillera. »

Zaitlead leva la tête, surpris par les paroles de Wolf, il leva les yeux vers le visage de son père, son maître, le roi.

« Et si elle prend encore une fois le camp du Roi-Démon, tue-la, » le roi déclara ça sans changer d’expression, sur le même ton, qu’un propriétaire agricole ordonnerait l’abattage du bétail.

« Mais, » répondit Zaitlead.

« Tu le sais aussi bien que moi. Ce qui fait un héros, » déclara Wolf.

Le visage rugueux de Zaitlead, qui manquait généralement d’expression, se tordait si légèrement qu’il tentait de s’y opposer, mais la voix grave de Wolf le coupa. « Ne permets pas qu’une chose aussi insignifiante que la vie ou la mort d’une autre personne t’affecte. Tu me surpasses même par ton talent avec l’épée, si tu restes doux, ce sera la fin de toi. »

« … Je m’en souviendrai, » Zaitlead avait reçu les paroles du roi et père avec un certain ressentiment lorsqu’il quitta la chambre du roi.

Il poursuivit sa longue marche à travers le palais et ouvrit la porte de la chambre de Yunis.

« … Grand frère, » Yunis était assise dans son lit, tout son corps était couvert de bandages.

Je suis désolé. Comment te sens-tu ? Vas-tu mieux ?

Il avait réfréné toutes les paroles qui lui étaient venues à l’esprit et s’était plutôt adressé au Premier ministre à ses côtés. « Avez-vous réussi à lever la malédiction ? »

« Oui. Sans aucune complication. Elle a également fait l’objet de suggestions bizarres, alors je les ai aussi fait enlever, » le Premier ministre Toscan avait fait un salut exagéré.

« Yunis. Tu as reçu des ordres, » Zaitlead informa sa sœur d’une voix sans expression. « Tue le Roi-Démon, Aur. »

« … Compris, » répondit Yunis.

« En cas d’échec, je te couperai la tête, » déclara Zaitlead.

« D’accord, » répondit Yunis.

« … C’est tout, » déclara Zaitlead.

Yunis hocha la tête, Zaitlead tourna les talons et sortit de la pièce.

« Princesse… Zaitlead est…, » déclara Toscan.

« Je vais bien, Toscan, » Yunis avait souri joyeusement au Premier ministre inquiet. « Même moi, je le comprends bien. Quel vrai héros ! Et mon esprit est maintenant aussi clair grâce à la rupture des malédictions et des suggestions. »

Yunis serra les poings. Elle comprenait maintenant, avec les malédictions et les suggestions parties comment Aur l’avait vraiment vue.

« Ces blessures seront sûrement guéries après trois jours… Je vais aller finir ça une bonne fois pour toutes, » déclara Yunis.

« Que les fortunes de la guerre vous accompagnent…, » déclara Toscan.

Toscan ne pouvait que prier.

« Je suis de retour, » déclara Zaitlead.

« Bienvenue à la maison, » sa femme, Hilda, avait pris la ceinture, le manteau et l’épée de Zaitlead quand elle l’avait salué avec son sourire habituel.

« Tu as l’air fatigué, » déclara Hilda.

« … C’est bien le cas, » déclara Zaitlead.

Zaitlead s’était assis lourdement sur le canapé et ferma les yeux. Il avait poussé sa sœur cadette bien-aimée dans la gueule de la mort, et ne pouvait même pas l’envoyer avec une parole gentille. Il n’y avait pas de fin aux remords qu’il ressentait, mais quand même, ils ne pouvaient pas changer la façon dont ils vivaient leur vie. C’est ce que cela signifiait d’être un héros.

Sans parler, sans entendre, Hilda enroula tranquillement ses bras autour de la tête de Zaitlead. C’était une fille ordinaire, sans talent pour l’épée et sans don pour la sorcellerie. Mais son existence avait le pouvoir de guérir Zaitlead plus que tout.

Il n’y avait rien à craindre. Yunis tuerait Aur et reviendrait triomphante. Bien qu’elle ne soit pas à la hauteur de Zaitlead, elle était toujours la fille d’un héros. Elle n’aurait aucun mal à vaincre un petit sorcier malin.

Pourtant, même s’il tenait fermement sa femme dans ses bras, sa peur ne s’estomperait pas.

***

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