Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre bonus – Partie 2

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Chapitre bonus

Partie 2

Ces facteurs combinés avaient entraîné un taux de pertes élevé pour les chevaliers et les aristocrates masculins de Hohlfahrt et un déséquilibre entre les sexes, les femmes survivant beaucoup plus que les hommes. Les hommes étaient donc autorisés à être plus sélectifs quant à leurs partenaires. C’était l’inverse de ce qui se passait auparavant, selon la politique du gouvernement. Jenna savait que le changement avait déjà eu lieu, mais connaître et apprécier pleinement les implications de ce changement étaient des choses différentes.

« Les deux garçons ont trouvé de l’or ! Nicks s’est offert la fille d’un comte tout récemment. Ne penses-tu pas que je pourrais être aussi chanceuse qu’eux ? » demanda Jenna. Elle commençait à avoir de l’espoir pour elle après que ses deux frères aient trouvé des femmes qui étaient bien au-dessus de leur niveau.

« Si tu avais autant de chance, tu te serais mariée pendant que tu étais encore à l’école », dit froidement sa mère.

« Comment peux-tu me dire ça ? » s’écria Jenna, consternée. C’était la dernière chose qu’elle voulait entendre. Elle fit un grand geste, laissant éclater toute son indignation refoulée. « Je suis une victime, tu sais ! J’étais dans une position très difficile à l’académie à cause du comportement de Léon. C’est pourquoi je n’ai pas eu la chance de me marier pendant que j’étais là-bas ! »

Léon avait ouvertement commencé à se battre avec Julian, le prince héritier de l’époque. Puis il était tombé dans un piège concocté par une faction rivale et avait été jeté dans les cachots à cause de cela… et bien d’autres incidents encore. Jenna pourrait les énumérer tous, ainsi que la façon dont ils l’avaient affectée négativement.

Malheureusement, Luce n’avait pas montré une once de sympathie après les excuses de Jenna. « Léon t’a fourni ton serviteur personnel, n’est-ce pas ? Bien que ce serviteur ait ensuite trahi ton frère. »

« Ne mêle pas Miaule à ça ! C’était entièrement la faute de Léon pour… » Sa voix s’était arrêtée. Miaule était un serviteur personnel qu’elle avait engagé. C’était un beau demi-humain, exactement son type, mais Balcus lui avait coupé la tête pour avoir trahi Léon. Luce le détestait tout autant pour ses coups de poignard dans le dos. Voir sa fille exprimer des remords pour sa perte la rendait furieuse.

« Couvre ce renégat et je te chasserai moi-même de cette maison. »

« Je ne le fais pas. Ne sois pas en colère ! » Les épaules de Jenna s’étaient affaissées en signe de défaite.

« Écoute-moi bien, Jenna. Depuis que Léon a réussi en tant qu’aventurier, il a investi de l’argent dans notre maison. Tu te rends compte que si ton argent de poche a augmenté, c’est uniquement grâce à lui, n’est-ce pas ? »

« O-Oui, je suppose que c’est bien le cas… »

Luce parlait d’une époque antérieure à l’entrée de Léon à l’académie. Après que Léon ait obtenu Luxon, il commença à verser de l’argent dans leur maison et leur région. S’il leur avait offert des fonds directement, Zola — l’épouse légale de Balcus à l’époque — aurait volé l’argent et l’aurait gardé pour elle, d’où son choix d’investir ses finances à la place. Ses contributions avaient financé l’entretien des routes et du port, permettant à la région de prospérer. Les Bartfort devaient à Léon tous les aspects de leur stabilité financière actuelle.

Luce n’avait pas fini de sermonner sa fille. « Ce garçon est devenu complètement indépendant et a fait quelque chose de lui-même. En tant que grande sœur, es-tu vraiment satisfaite de rester comme tu es maintenant ? Ton père et moi n’attendons pas de toi que tu accomplisses tout ce qu’il a fait, mais tu devrais au moins respecter notre souhait en tant que parent : nous voulons que tu te débrouilles seule et que tu mènes une vie respectable. »

Jenna avait détourné son regard. Personne n’aurait jamais imaginé que ce petit crétin deviendrait aussi célèbre et respecté. Je pensais qu’il n’avait qu’un seul succès, qu’il avait eu la chance de faire une chose incroyable et que ça s’arrêterait là.

Pour Jenna, trouver un artefact perdu était un pur coup de chance, le genre qui ne se reproduira jamais. À l’époque, elle pensait que Léon n’était capable que de cela, mais avant qu’elle ne s’en rende compte, sa série d’exploits incroyables l’avait conduit à devenir un héros du royaume. C’était difficile à comprendre pour quelqu’un qui savait comment il était à la maison.

Je n’arriverai à rien si on continue à parler de Léon, réalisa-t-elle. Luce idolâtrait déjà son fils cadet, qui avait réussi à se débrouiller seul tout en contribuant à la vie de la famille. Jenna, quant à elle, vivait à la maison et ne montrait aucun signe de capacité à partir de sitôt. Consciente de sa position défavorable par rapport à Léon, elle décida de parler de Nicks à la place.

« Ok, alors qu’en est-il de l’autre imbécile, Nicks ? Il a été diplômé sans se marier ! »

« Ne parle pas de ton frère comme d’un “imbécile”, jeune fille ! De plus, Nicks a déjà une partenaire. »

« Oui, mais il n’avait personne juste après son diplôme. Pas même de correspondance potentielle. Ne penses-tu pas que c’est injuste de me mettre la pression alors que tu ne l’as pas fait pour lui ? »

« Eh bien, je pense que tu as raison. »

C’est le moment, pensa Jenna. Je peux gagner du temps en utilisant Nicks comme excuse. Tout ce dont j’ai besoin ensuite, c’est d’une chance. Si je pouvais vivre un an dans la capitale, je sais que je trouverais quelqu’un.

Au moment où Jenna tentait de cajoler sa mère, Yumeria s’était approchée sans réfléchir pour l’interrompre. « Hum, excusez-moi. »

Jenna jeta un regard noir. « Nous sommes occupés pour le moment. Va-t’en. Laisse faire les autres domestiques si tu ne peux pas faire ton propre travail. »

Bon sang, lis un peu l’ambiance, veux-tu bien ? C’est une chance précieuse pour moi de persuader maman !

Elle était sur le point de reprendre son plaidoyer auprès de sa mère lorsque Yumeria s’était obstinée à intervenir : « Mais, hum… »

« C’est quoi ton problème ? Je te l’ai dit, nous sommes occupés en ce moment, alors… hein ? » Jenna s’était retournée vers leur servante elfe pour remarquer les autres personnes qui se tenaient derrière elle. Elle s’était figée.

Luce avait réagi de la même manière, sa voix se bloquant dans sa gorge.

Parmi le nombre de personnes présentes dans la salle, il y avait Balcus.

« Que faites-vous, mesdames ? » avait-il demandé. « J’étais sûr de vous avoir dit qu’aujourd’hui était un jour important. » Il n’était pas en colère, plutôt exaspéré et embarrassé.

Nicks était également présent. Il jeta un coup d’oeil à Jenna. « Nous pouvions entendre vos voix depuis l’entrée principale. »

Jenna, elle aussi, était gênée que tout le monde ait entendu sa conversation. Ce qu’elle avait dit n’était pas tant le problème que de savoir qui l’avait entendu.

« Oh mon dieu, oh mon dieu », murmure Dorothea derrière Balcus et Nicks.

Paniquée de ne pas avoir réussi à atteindre l’entrée et à accueillir correctement leur invité, Luce s’était écriée : « M-Mes humbles excuses pour tout ça ! »

« Vous n’avez pas à vous inquiéter. Nous sommes simplement arrivés plus tôt que prévu, » répondit gentiment Dorothea.

Bien que Dorothea sera la belle-fille de Luce après son mariage avec Nicks, son statut de fille de comte la plaçait bien au-dessus de l’actuelle matriarche des Bartfort. Luce était issue d’une famille de chevaliers ruraux, pour elle, quelqu’un comme Dorothea était aussi inaccessible que la lune. Il en était de même pour Anjie. Pour Luce et Jenna, les deux filles auraient aussi bien pu être des membres de la famille royale.

« Moi aussi, je m’excuse », bégaya Jenna en faisant une révérence.

Dorothea s’approcha d’elle et se pencha pour que ses lèvres soient à quelques centimètres de l’oreille de Jenna. Sa voix était presque suggestive et invitante, mais ses tons soyeux étaient froids et impitoyables. « Un comportement aussi inconvenant, traiter votre grand frère avec un tel manque de respect. Je ne peux pas rester sans rien faire en tant que sa femme, alors permettez-moi de vous donner un avertissement : Je me moque que nous soyons une famille dans le futur. Insultez encore mon mari, et je m’assurerai que vous le regrettiez. »

« Eep ! » Jenna avait reculé d’un pas.

Dorothea lui avait souri.

Personne d’autre n’avait entendu l’avertissement chuchoté de Dorothea, mais ils regardaient Jenna avec curiosité en raison du changement soudain de son attitude.

Continuant à regarder tout le monde, Dorothea déclara : « J’espère que nous pourrons devenir plus proches toutes les deux. Ce n’est peut-être que par la loi, mais nous serons toujours des sœurs. »

Jenna s’était forcée à lui rendre la pareille, son sourire n’étant pas naturel. « D-D’accord, bien sûr. » Elle avait déjà commencé à transpirer derrière sa façade polie.

Cette fille est folle ! Elle ne pouvait pas s’opposer à Dorothea en raison de la différence de leur statut, mais cela ne la rendait pas moins livide d’être défiée par elle. Hmph ! Les filles de la ville comme toi ne peuvent pas s’en sortir ici à la campagne. Ce n’est qu’une question de temps avant que tu n’essaies de t’enfuir d’ici.

 

☆☆☆

 

Le jour s’était ensuite écoulé sans incident, laissant place à la nuit jusqu’à ce que le soleil se lève à nouveau.

Dorothea était venue rendre visite aux Bartfort de cette manière pour passer un peu de temps avec sa future famille avant son mariage. Cela s’expliquait en partie par son propre désir d’être avec son fiancé, mais cela facilitait également les rumeurs selon lesquelles les deux familles étaient désormais inextricablement liées. Jenna n’était pas sûre de l’objectif de cette démarche, mais elle avait remarqué que l’attention des gens s’était tournée vers leur foyer.

Est-ce parce que Léon s’est fait une telle réputation que les gens ont commencé à s’intéresser à nous aussi ? Les gens se font une fausse idée. Nous sommes des gens normaux de la campagne.

Léon s’était révélé être une force avec laquelle il fallait compter, mais on ne pouvait pas en dire autant du reste des Bartfort. S’ils étaient plus riches qu’ils ne l’avaient été par le passé, ils n’en restaient pas moins de la noblesse rurale.

Vêtue une fois de plus de sa tenue de bonne, Jenna décida d’espionner un peu Dorothea pendant qu’elle travaillait dans la maison. Elle se doutait que sa future belle-sœur commencerait à se plaindre une fois qu’elle aurait goûté à la vie ici, au milieu de nulle part.

Voyons voir. Est-ce qu’une noble dame choyée fera long feu ici, je me le demande ? Ce n’est pas comme si c’était une question. Elle ne le fera pas, j’en suis sûre.

Anjie s’était comportée avec aplomb ici, mais Luxon avait répondu à ses besoins pour qu’elle n’ait pas à se priver. Mais pour l’instant, ni Luxon ni son maître, Léon, n’étaient présents au domaine. Jenna était convaincue que Dorothea trouverait sa vie ici insupportable et ferait connaître son mécontentement.

Est-ce qu’elle va sortir, je me le demande ? Les terrains d’entraînement sont par là, j’en suis sûre…

Dorothea s’était changée pour mettre des vêtements plus confortables et faciles à porter avant de quitter la maison. Jenna suivait furtivement, se cachant derrière ce qu’elle pouvait trouver en chemin.

Yumeria, qui était la superviseuse officielle de Jenna, avait essayé de l’arrêter. « Hum, il y a encore du travail à faire… »

« Silence ! Toi, viens avec moi. »

« Hein !? »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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