Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 12 – Partie 2

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Chapitre 12 : Menteur

Partie 2

Alors que le filet se resserrait autour d’Ideal, il entendit les mots de Noëlle : « Menteur. Tu es un gros menteur, Léon. »

« Quoi… ? » marmonna Ideal, incrédule. Pourquoi sa voix lui était-elle si familière ? Un souvenir — un souvenir précieux, rangé depuis longtemps dans un dossier de sa mémoire — repassait devant lui, une scène vivante dont il avait été témoin dans les années passées. Il n’aurait jamais oublié quelque chose d’aussi important, il en était sûr. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, cela avait échappé à son esprit jusqu’à maintenant.

Il voyait en Noëlle mourante quelqu’un qu’il avait connu autrefois. Noëlle n’était pas la seule à éveiller de tels souvenirs, il regarda l’elfe à ses côtés, qui tenait la jeune pousse de l’arbre sacré avec grand soin.

« Second Lieutenant… ? Yume ? »

La scène avait fait disparaître la haine violente qui avait consumé Ideal, oubliée.

Léon avait souri aux mots de Noëlle. Sa voix était empreinte d’un tremblement lorsqu’il répondit, comme s’il lui fallait tout faire pour s’empêcher de sangloter. « Menteur ? Je ne suis pas un menteur. Je suis un type très droit et honnête. Tu le sais, n’est-ce pas ? »

« Non. Je sais que c’est un mensonge parce que… tu as déjà Mlle Anjelica et… Miss Olivia. Si tu dis que tu m’aimes maintenant, tu feras face à leur colère plus tard. » Bien qu’elle ait grimacé à cause de la douleur, elle semblait apprécier sa dernière conversation avec lui. Son mensonge la ravissait tout en lui brisant le cœur.

« Je… Je-Je… » Ideal bégayait doucement. Personne d’autre ne semblait remarquer l’étrange changement de son comportement.

Léon ne l’avait certainement pas fait. Il était occupé à regarder Noëlle. « Ce n’est pas un mensonge. Je t’aime vraiment. Bien que, cela fasse de toi la troisième fille que j’aime. »

« Troisième ? Ha ha… Je me suis vraiment trouvée un homme horrible. »

« Je laisserai toujours le troisième siège libre pour toi, je te le promets. »

Après une courte pause, elle soupira : « Eh bien, je suppose que c’est parfait. Je m’en contenterai pour l’instant. J’aurais aimé te rencontrer plus tôt… alors j’aurais pu être ta première. »

Léon avait gloussé, et les larmes longtemps retenues dans ses yeux éclatèrent. « Bien sûr, tu l’aurais fait. Je t’aurais parlé gentiment et t’aurais fait tomber amoureuse si nous nous étions rencontrés plus tôt. »

« C’est un mensonge aussi, n’est-ce pas ? Mais… c’est agréable à entendre. » Elle avait pris une dernière inspiration. Puis ses yeux s’étaient fermés, comme si elle s’endormait pour toujours.

Léon avait pressé sa main droite sur son front.

« Oh, si seulement j’avais pu la livrer à la mort de la même manière, » se lamenta Ideal. Il était nettement plus calme que lors de son précédent accès de colère.

Le jeune arbre sacré dans les mains de Yumeria avait brillé de mille feux dans un effort désespéré pour sauver sa prêtresse, même au prix de sa propre vie.

Creare avait haleté. « Son cœur ! Il bat à nouveau ! »

« Peut-on la sauver ? Je me fiche de ce qu’il faut faire. Si tu peux l’aider, fais-le ! » demanda Anjie, en marchant vers Creare.

Cet espoir s’était avéré vain, le jeune arbre avait commencé à dépérir dans les bras de Yumeria. Elle sanglota : « Ce pauvre petit se fane vite aussi. Ils vont mourir tous les deux à ce rythme. »

Le jeune arbre était si désireux d’offrir une seconde chance à sa prêtresse, mais elle semblait trop près de la perdre également.

« Luxon, je t’envoie des données, » dit Ideal. « C’est l’emplacement d’une installation cachée avec une capsule médicale bien plus puissante que celle que vous avez ici. Tu peux à peine réussir à la sauver à temps si tu la places dedans. »

Luxon avait du mal à comprendre le soudain changement d’avis d’Ideal. « Pourquoi nous donner cette information ? Si je ne me trompe pas, nous sommes tes ennemis, n’est-ce pas ? »

« Cela n’a plus guère d’importance. Je vais… cesser… toute fonction. Le reste… je te le laisse. »

Dans les quelques secondes avant qu’il ne s’éteigne complètement, une pensée avait traversé ses circuits. Je suis terriblement désolé, tout le monde. Je n’ai pas tenu ma promesse. Je ne suis toujours qu’un menteur. Je suis vraiment… tellement désolé. Tellement, tellement désolé.

 

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La capsule médicale high-tech, soigneusement rangée par Ideal en cas d’urgence, s’était avérée bien plus performante que celle que Luxon avait à bord de son vaisseau. Elle utilisait une technologie plus avancée que celle qui était disponible à l’époque de sa création. Selon Luxon, Ideal avait passé beaucoup de temps à travailler dur pour développer cette technologie — bien que nous ne sachions pas tous pourquoi il en avait besoin.

À la nuit tombée, je m’étais rendu à l’endroit où se trouvait l’Arbre sacré. Là, nous avions trouvé ce qui restait de Serge. Il était toujours fusionné avec l’armure démoniaque, mais heureusement il avait repris connaissance après qu’Idéal ait abandonné son contrôle. Monsieur Albergue et Mlle Louise formaient avec moi un cercle étroit autour de lui.

« Sauve-moi, papa ! » Serge hurla à l’agonie. « Je suis ton fils ! Tu as un sacré culot de toujours prendre parti pour Léon tout le temps ! » La plupart de son corps avait déjà été découpé. C’était un miracle qu’il soit encore en vie.

Mlle Louise avait détourné son visage, refusant de le regarder.

« Tu me tournes le dos, hein !? » Serge lui avait crié dessus. « Sais-tu à quel point je tenais à toi ? Combien je t’aimais !? Pourquoi ? Pourquoi choisis-tu toujours Léon au lieu de moi !? »

La vue de ce à quoi Serge avait été réduit, avait fait pleurer Mlle Louise et son père. Sentant que le salut n’était plus une option depuis longtemps, Monsieur Albergue avait pris une arme.

« Quoi, tu vas me tuer ? Tuer ton propre fils ? Je savais que tu ne m’avais jamais aimé ! Et tout ce que j’ai toujours voulu, c’est d’être ton fils ! »

Il ne peut pas s’arrêter de parler avec sa bouche.

Monsieur Albergue avait répliqué : « Quand est-ce que je t’ai repoussé ? »

« … Papa ? »

Des larmes coulaient sur le visage de Monsieur Albergue. Il se tenait là, enfin capable de dire toutes les choses qu’il s’était retenu de dire pendant des années. « Je t’ai toujours, toujours traité comme un fils. Je n’arrive pas à croire que tu te sois convaincu que je t’ai abandonné et que tu t’es enfui tout seul, espèce… d’imbécile absolu ! »

« Fils… ? Moi ? » Serge avait marmonné doucement.

Mlle Louise avait essuyé ses larmes avec colère. « Si tu m’aimais, tu aurais dû le dire dès le début. Tu n’as fait que semer la pagaille. J’ai supposé que tu nous détestais ! C’est pour ça que j’ai gardé mes distances ! »

« Je ne t’ai jamais détestée… »

« Regarde notre père ! Tu ne lui as pas laissé d’autre choix que de tirer sur son propre fils. Il ne peut même pas laisser cette responsabilité à quelqu’un d’autre… » Sa voix s’était tue, étouffée par ses propres sanglots.

Les voir pleurer avait permis à Serge de réaliser que tout le reste avait échoué. Pour la première fois de sa vie, il avait dit, « Je suis désolé… Je suis désolé, papa… Soeur. » Lui aussi s’était mis à pleurer. Mais c’était trop tard. La triste réalité était qu’il ne serait plus jamais humain.

Le doigt de Monsieur Albergue s’était crispé sur la gâchette, mais je l’avais poussé avant qu’il ne puisse l’actionner. Puis j’avais pris mon propre fusil et l’avais pointé sur le front de Serge, en plaquant le canon contre sa peau.

« Qu-Qu’est-ce que tu crois faire, Léon !? » demanda Monsieur Albergue.

« Un parent ne devrait pas avoir à tuer son propre enfant. Laissez-le à un étranger. »

Serge avait écarquillé les yeux un instant, puis le soulagement avait envahi son visage. « Désolé… J’étais un fardeau pour toi aussi. »

« Tu aurais pu faire tout arranger plus tôt et être honnête. Les choses n’en seraient pas arrivées là. Un fardeau, c’est exactement ce que tu es, » lui avais-je répondu.

« Ha ha, tu… tu n’as pas tort. » Il y avait eu une brève pause avant qu’il ne dise : « Hé, puisque c’est fini pour moi maintenant, laisse-moi au moins te demander une chose. Qu’est-ce que tu voulais me dire tout à l’heure ? »

C’est vrai. Quand il était humain, j’ai essayé de lui dire quelque chose.

« J’allais te dire que ta famille t’a toujours aimé. Heureusement pour toi, tu as pu en faire l’expérience avant la fin. »

« C’est trop tard à mon goût, mais c’est comme ça. Tu t’en occupes à partir de maintenant, d’accord ? C’est la fin pour moi. »

Il avait fermé les yeux. J’avais appuyé sur la gâchette. L’explosion était assez puissante pour le pulvériser en centaines de morceaux. Monsieur Albergue et Mlle Louise avaient détourné leur regard de moi.

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Claramiel

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