Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 6 – Chapitre 6 – Partie 2

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Chapitre 6 : Ideal, le navire de soutien

Partie 2

Lorsque les deux sœurs avaient atteint le salon et que Lelia ait dit ce qu’elle voulait, Noëlle était restée exaspérée. « Me dis-tu de rester dans la république ? » Ce n’était pas une question, Lelia donnait un ordre.

« C’est vrai. Je ne pense pas que tu réussis à l’étranger de toute façon, et il sera plus sûr pour toi de rester. Je vais m’en assurer. »

Pour Noëlle, le ton de Lelia était le summum de la condescendance.

« Qu’est-ce que tu dis ? Ce n’est pas parce que tu es fiancée à Émile que tu pourras… »

« Émile ne te protégera pas. C’est moi qui le ferai. »

« Qu’est-ce que tu veux dire ? C’est Émile qui est toujours en train de nous chercher, non ? J’ai remarqué au moins ça. » Noëlle supposait que Lelia jouait les dures parce qu’elle profitait des avantages d’être fiancée à Émile.

Mais cette fois, Lelia n’avait montré aucune intention de s’appuyer sur lui. « Il est sans rapport à ce stade. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par “sans rapport” ? » demanda Noëlle. « Vous vous êtes battus ? »

Étant la sœur de Lelia, Noëlle pouvait sentir le conflit qui avait probablement eu lieu. Elle avait plus raison qu’elle ne le pensait.

« Cela n’a rien à voir avec toi, » dit Lelia.

« Bien sûr que oui. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’ai du mal à croire qu’Émile ait pu faire quelque chose pour te contrarier. Qu’est-ce que tu as fait ? »

Le visage de Lelia s’était assombri et elle avait détourné son regard.

Les soupçons de Noëlle s’étaient intensifiés. « Je le savais. »

« Je te l’ai dit, ce ne sont pas tes affaires ! » cria Lelia. « Et de toute façon, je n’ai plus besoin de lui. »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Surtout après tout ce que tu… »

Alors que les sœurs se chamaillent, un coup résonna dans la pièce. Les deux filles s’étaient tournées vers la porte, où se tenait Léon, Luxon flottant à côté de lui.

« Bon, ça suffit comme ça », avait-il dit. « Plus de chamailleries entre sœurs. »

Marie s’était moquée en se plaçant derrière lui : « Crois-tu que tu as le droit de dire ça ? Pas très convaincant quand tu te mets constamment dans le bain. »

« Je suis un pacifiste total. Je déteste me battre. »

« Oh, oui. Alors, je suis sûre que c’est une coïncidence totale que tu sois si bon à ça. »

Léon et Marie portaient des sourires même s’ils se lançaient des regards noirs. Leur vue avait dégrisé Noëlle et Lelia qui avaient réalisé l’inutilité de leurs querelles.

Lelia croisa les bras. « Je dois leur parler, alors sors d’ici. »

« Pourquoi ? » Noëlle demanda. « Pourquoi me laisses-tu toujours en dehors de tout ? »

« Tu n’as pas besoin de savoir. Maintenant, pars ! »

Avec ça, Lelia avait réussi à chasser Noëlle.

 

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« Tu as vraiment une attitude désagréable avec ta sœur », avais-je dit, exaspéré par la manière énergique dont elle avait mis Noëlle dehors. Lelia était devenue arrogante depuis qu’elle avait obtenu Ideal. « Tu ferais mieux d’arrêter de laisser ton pouvoir te monter à la tête avant que ça ne te retombe dessus. »

Je me serais attendu à ce qu’elle fasse la grimace, agacée par mes conseils non sollicités, mais c’est Luxon qui avait été choqué.

« Maître, combien de fois t’ai-je dit de te regarder dans le miroir quand tu dis ce genre de choses ? »

Marie était d’accord. « C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Tu as du culot, tu sais. Tu n’as pas le moins du monde honte ? En tant que sœur, j’ai vraiment honte. »

Excuse-moi ! Dois-je m’asseoir ici et accepter que Marie me dise ça ?

« Penses-tu vraiment que tu aies le droit de dire ça ? » avais-je répondu en aboyant. « Peu importe, laissons tomber. »

« Hé ! » Lelia avait craqué, essayant de me réprimander pour mon attitude. Je l’avais ignorée. Ce sujet particulier était une perte de temps. J’avais besoin d’aller droit au but.

« Lelia, dis-moi : Pourquoi Ideal fait-il installer des mesures défensives à l’intérieur du domaine des Rault ? »

Lelia avait incliné la tête. « De quoi parles-tu ? »

Marie avait posé une main sur sa hanche et avait pointé un doigt dans la direction de Lelia. « On ne peut pas sauver Louise à cause de ton coup d’éclat ! Assez de ces bêtises. Débarrasse-toi de ces défenses. »

Le visage de Lelia s’était déformé de colère. On commençait à croire qu’elle était vraiment désemparée. « Je n’ai aucune idée de ce dont vous parlez ! Arrêtez de me rendre responsable de tout. Je ne sais rien de ce qui se passe avec Louise, et si je suis venue, c’est pour discuter de ce qu’il faut faire. »

Ni Marie ni moi ne nous attendions à cette réponse.

« Dans ce cas, il est d’autant plus facile d’identifier le vrai coupable, » dit Luxon, sa lentille rouge se focalisant sur Ideal.

« M-Mes plus profondes excuses, » balbutia Ideal.

Lelia était restée bouche bée. « Quoi ? Explique-toi ! »

« Vous voyez, je n’ai mis ces mesures en place que parce que le Seigneur Serge me l’a ordonné. »

« Serge ? Hé, attends un peu. Je suis ton maître, n’est-ce pas !? »

Eh bien, Lelia était vraiment ignorante des circonstances.

Ideal, lui aussi, semblait confus. « Quoi ? N-Non. Au moment où vous m’avez trouvé, je vous ai enregistré tous les deux comme mes maîtres. Ainsi, les seules personnes qui peuvent m’ordonner d’agir sont vous et le Seigneur Serge. »

« Ce n’est pas possible. » La mâchoire de Lelia s’était décrochée. C’était la première fois qu’elle entendait parler de ça. Lorsqu’elle avait réclamé son objet de triche, elle n’avait probablement jamais imaginé que quelqu’un d’autre qu’elle pourrait le contrôler.

C’est un énorme problème. Je fronçais les sourcils. « De toutes les personnes, il fallait que ce soit Serge ? Tu n’aurais pas pu choisir une pire personne pour partager ce genre de pouvoir. »

Comme je l’avais expérimenté, Serge était du genre à frapper d’abord et à poser des questions ensuite. Je le détestais.

Contrairement à mon désespoir, Marie afficha un sourire triomphant. « Eh bien, c’est simple. On peut régler ça en un clin d’oeil. Lelia, ordonne à Ideal d’enlever les défenses. »

« D-D’accord, je vais le faire. Ideal, fais ce qu’ils ont demandé. »

Sans perdre un instant, il avait répondu : « Je ne peux pas. »

« Quoi ? » Lelia avait haleté.

« Malheureusement, vous et le Seigneur Serge avez le même statut à mes yeux. Je ne peux pas simplement annuler une commande antérieure de l’un de vous sans raison suffisante. »

J’avais jeté un coup d’œil à Luxon. « Alors ? »

« Les IA militaires ont un système d’entrée de commande complètement différent qui leur est propre. Cela mis à part, si on peut détruire ces mesures défensives, on peut sauver Louise. »

Compte tenu des circonstances, il semblerait que nous serions également en mesure d’éviter le face-à-face avec Ideal.

« Le problème, c’est Serge. J’ai entendu dire qu’il avait une relation assez compliquée avec sa famille, non ? » J’avais jeté un coup d’œil à Lelia, mais elle avait évité mon regard.

« Il a été adopté par la Maison Rault, mais il ne s’est jamais vraiment intégré, » expliqua-t-elle. « Il m’a dit à quel point il voulait une vraie famille. »

J’avais reniflé. « Ouais, c’est ça. Je tuerais pour avoir une famille comme la sienne. Ils sont incroyables. »

Il n’y avait pas vraiment d’intérêt à comparer les Rault avec ma propre famille, mais au moins sur le plan de la grande sœur, le modèle Rault battait le mien de loin.

Merde. La vie aurait été tellement mieux si Mlle Louise avait été ma sœur à la place.

Cependant, comme les Raults étaient le boss final du jeu original, Lelia ne partageait pas mes sentiments, elle ne voyait rien de bon en eux.

« Comment le sais-tu ? Serge m’a dit qu’il est la seule personne de leur foyer qui n’a pas été acceptée comme un membre de la famille. Je parie qu’ils ne l’ont pris que parce qu’ils voulaient un héritier. C’est assez égoïste de le déraciner comme ça juste parce que leur propre fils est mort. »

Au contraire, j’avais trouvé qu’ils étaient tous incroyablement gentils. Albergue était même prêt à faire la guerre si ça voulait dire sauver sa fille.

« Eh bien, ton opinion n’est pas très pertinente, » avais-je dit. « De toute façon, je peux supposer que tu vas t’opposer à Serge sur cette question ? Et Ideal, de quel côté vas-tu pencher ? »

Il était fort probable qu’on se fasse des ennemis de Serge, ce qui signifiait qu’Ideal pouvait être une vraie menace.

Ayant perçu la méfiance dans mon regard, Ideal secoua son œil d’un côté à l’autre comme s’il était exaspéré. Il me rappelait Luxon à cet égard. « J’aimerais éviter de donner la priorité à un maître plutôt qu’à un autre si possible, mais vu les circonstances, je ne fournirai pas de soutien militaire. Cependant, c’est dans la mesure où je suis capable de faire des compromis. Je ne priverai pas Serge de la puissance de combat qu’il possède déjà. »

« Si tu peux promettre autant, c’est suffisant. Nous pouvons nous occuper du reste, » avais-je dit.

C’était au moins un problème de réglé. Il ne restait plus qu’à trouver la meilleure façon d’extraire Mlle Louise.

Ayant jugé que ce sujet particulier était traité, Lelia changea de sujet. « Très bien, maintenant parlons de ma sœur. Je vais être aussi franche que possible. Puisque j’ai Ideal maintenant, je suis plus que capable de la protéger. Il n’y a plus besoin de compter sur vous. »

Marie se renfrogna. « Arrête de t’emporter, gros snob. Si mon frère le voulait vraiment, il pourrait te battre sans aucun problème. »

Euh, pourquoi est-ce qu’elle me place tant sur un piédestal ? Je n’ai aucune envie de me mesurer à Ideal.

Bien que j’aie remarqué que depuis qu’elle avait récupéré Ideal, Lelia s’était beaucoup plus affirmée.

« Oh ? Veux-tu vraiment te battre contre moi ? Ideal est un navire militaire. Ton Luxon n’est qu’un bateau de migrants. Crois-tu qu’il sera capable de tenir le coup ? »

Luxon, qui était resté silencieux jusqu’à ce moment, s’était immédiatement lancé dans la conversation, parlant à un rythme rapide. « Hm ? Je suis choqué, je ne pensais pas que tu étais capable d’analyser nos capacités de combat. Connait-tu au moins mes principales forces ? Si ce n’est pas le cas, alors c’est plutôt arrogant d’agir de manière aussi triomphante. Navire militaire ou non, Ideal est un navire de ravitaillement. Puisque tu ne sembles pas comprendre ce que cela implique, je vais te l’expliquer aussi simplement que possible : ce n’est pas le type de navire qui se bat en première ligne. Il utilise ses compétences uniques en restant à l’arrière. Il n’a pas été construit pour l’expertise sur le champ de bataille. N’étais-tu pas au courant de cela ? »

« Hein ? Euh… quoi ? » Lelia avait jeté un coup d’œil à Ideal, cherchant de l’aide.

« Luxon, s’il te plaît, ne t’en prends pas à Lady Lelia, » dit l’autre robot. « De plus, même si je n’en ai pas l’air, j’ai une grande expérience du combat. Il est impossible de savoir lequel d’entre nous gagnerait contre l’autre. Ou bien n’es-tu pas d’accord avec mon évaluation ? »

« Non, je n’en suis pas si sûr, » répondit Luxon. Même lui ne pouvait pas affirmer avec certitude qu’il serait le vainqueur.

Je suppose que ça veut dire que quelque chose lui donne des doutes.

« Je ne m’attendais pas à t’entendre dire ça », avais-je dit. « Ne vas-tu vraiment pas jurer que tu seras le meilleur ? »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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