Chapitre 2 : Retour temporaire
Partie 3
Quand j’étais arrivé au château, Roland m’attendait déjà.
Comme la réunion n’était pas dans la salle d’audience, alors même les actes légèrement informels étaient autorisés.
Autour de nous, il y avait les fonctionnaires du gouvernement et les chevaliers de la garde.
Il y avait aussi Milaine ici, mais Roland avait l’air de vouloir me parler.
Il semblait fatigué. Son teint était mauvais et ses cheveux étaient également légèrement désorganisés.
Apparemment, il était occupé chaque jour par des questions concernant la République et il s’en plaignait. « Tu as l’air vif, morveux, même si je n’ai pas le temps de dormir ici par la faute de quelqu’un. »
« Oui. Je dors toujours profondément tous les jours, » répondis-je.
J’avais fait un sourire rafraîchissant vers Roland qui ne pouvait pas dormir.
Roland avait serré les dents en raison de la frustration.
Je voulais voir ce visage.
Il semblerait que je pourrais aussi très bien dormir aujourd’hui.
« Je suis extrêmement occupé en ce moment à cause de toi. Tu aimes vraiment causer des problèmes, » déclara Roland.
« Un noble d’Alzer s’est battu contre nous. J’ai pensé qu’il serait impoli de ne pas répondre de la sorte, » répliquai-je.
« Entrer en guerre juste à cause d’une simple querelle, c’est vraiment une façon de penser barbare. Tu me déçois, » déclara Roland.
« Merci beaucoup, Votre Majesté ! C’est parce que je veux voir votre majesté faire une telle tête que j’ai aussi fait de mon mieux ! » répliquai-je.
Je n’avais rien ressenti, même s’il était déçu par moi.
En premier lieu, Roland n’avait aucune attente envers moi.
Comme j’avais aussi travaillé dur pour voir le visage frustré de Roland, cette évolution avait été exactement comme je l’attendais.
« Je veux t’envoyer à la potence dès maintenant, » déclara Roland.
« Ma reine ! Sa Majesté a dit de vilaines choses comme ça ! » déclarai-je.
Lorsque j’avais demandé de l’aide à Milaine, Roland m’avait dit. « Petite merde, c’est lâche ! » dans la panique.
Milaine avait averti Roland avec un visage exaspéré. « Nous ne pouvons pas envoyer à la potence celui qui a sauvé Julian. De plus, c’est une bonne chance pour le royaume. Léon-kun — non, Léon-dono doit être récompensé pour ses efforts. »
Il semblait que je recevrais une récompense.
Jusqu’à présent, j’avais été promu sans raison comme récompense, mais à ce moment, j’étais un comte avec un troisième rang inférieur ! J’étais dans une position où je ne pouvais pas monter plus haut.
C’est pourquoi la récompense ne serait plus une promotion, alors je pourrais l’accepter avec joie.
— Pourtant, comment ai-je pu gravir les échelons jusqu’à ce niveau ?
Même moi, j’étais confus par ce fait.
Roland avait détourné son visage de moi.
C’était enfantin de sa part, mais j’étais un adulte, alors je lui pardonnerai.
Milaine avait parlé de la poursuite du plan. « Grâce à Léon-dono, nous avons pu connaître en détail les conditions internes de la République. J’ai déjà entendu dire qu’ils vénéraient l’arbre sacré, mais je n’aurais jamais pensé que cet arbre avait également apporté un si grand bénéfice à la République. »
N’étaient-ils pas trop ignorants des conditions internes de la République ?
Je nourrissais un tel doute, mais je ne le pensais que parce que j’avais des connaissances de ma vie antérieure.
Dans ce monde, la propagation de l’information était étonnamment lente.
Il y avait également un problème de crédibilité de ces informations.
Il y avait aussi beaucoup d’histoires dont on ne pouvait pas déterminer si elles étaient mensongères ou vraiment exactes, ce qui posait un problème de tri des informations qui étaient vraiment exactes.
Mais, pour Milaine qui m’avait fait confiance personnellement, il semblerait qu’elle ait jugé que les informations que j’avais fournies étaient correctes.
Cela m’avait rendu très heureux.
« La Maison Faiviel des six grandes familles de nobles perdant de sa force, je m’inquiète de la façon dont Rachelle va évoluer, » déclara Milaine.
« Voulez-vous parler du Saint-Royaume de Rachelle ? » demandai-je.
Ce pays avait également placé une ambassade auprès de la République, n’est-ce pas ?
Le Saint-Royaume de Rachelle était un pays voisin du Royaume de Hohlfahrt.
Ils s’étaient beaucoup battus entre eux à cause de leur hostilité.
Mais, la famille de Milaine était à l’autre bout du Saint-Royaume de Rachelle. Le Saint-Royaume était placé entre ce pays et son pays.
Le Royaume-Uni de Repard.
C’était un pays qui était un rassemblement de petits pays situés sur un seul continent. Le pays avait été unifié par trois maisons ayant une grande influence même parmi tous les pays qui s’y trouvaient.
La famille de Milaine était le dirigeant du pays qui avait servi de chef de l’alliance du Royaume-Uni.
C’était un pays avec quelques circonstances et un gouvernement gênant.
Après tout, le pays était formé de petits pays qui s’étaient seulement unis parce que, seuls, ils ne pouvaient pas s’opposer au Saint-Royaume de Rachelle s’ils lançaient une invasion.
J’avais été surpris quand le nom de Rachelle est sorti, alors Milaine me l’avait expliqué de manière facile à comprendre.
« C’est parce que Rachelle a un lien avec la Maison Faiviel. Si la Maison Faiviel a perdu son influence, il est possible qu’ils comptent sur Rachelle. Rachelle pourrait aussi s’approcher des six autres grands nobles. »
Ah, donc c’était quelque chose comme ça.
Je l’avais facilement compris.
« Hein ? Alors, de laquelle des six grandes maisons de noble notre pays est-il proche ? »
Je n’avais jamais rien entendu à ce sujet, alors j’avais demandé. Puis Roland avait fait une grimace.
« Il n’y a pas de maison là-bas dont nous soyons particulièrement proches. Non, je dois dire qu’il n’y en a plus maintenant, » déclara Roland.
« — C’est donc la maison Lespinasse, » déclarai-je.
Dans le passé, la République d’Alzer était dirigée par sept grands nobles.
C’était la famille de Noëlle et Lelia, la maison Lespinasse, qui les représentait — mais elle avait été détruite il y a environ dix ans.
C’était l’œuvre de la Maison Rault.
C’était lié à Louise et à Alberque.
Je me sentais un peu déprimé parce que ce n’était pas des gens mauvais selon moi.
« Depuis lors, nous ne nous sommes plus rapprochés d’aucune autre maison et nous avons maintenu les relations entre nos deux pays limitées à l’importation de pierre magique. En y repensant, cela fait dix ans, » Roland avait l’air nostalgique en disant ça.
Milaine semblait vouloir coopérer avec d’autres maisons là-bas en considération de l’avenir. « Dix ans se sont écoulés depuis la destruction de la maison Lespinasse. Nous aussi, nous devons joindre nos mains à celles des autres maisons de la région. »
De ce fait, le Royaume de Hohlfahrt voulait également un lien fort avec Alzer.
Je pourrais comprendre cela.
J’avais essayé d’imaginer avec qui ce pays allait coopérer, mais — je n’en avais aucune idée.
Je n’avais aucun sens politique.
« Ce sera impossible avec la Maison Faiviel, il faudra donc le faire avec les cinq autres maisons, » déclarai-je.
Au mieux, j’avais seulement compris que la Maison Faiviel n’était pas le bon choix.
Mais il semblait que Milaine n’avait pas non plus l’intention de me laisser prendre toutes les décisions concernant cette affaire.
J’étais soulagé parce que je ne me sentirais troublé que si on me laissait faire.
« Nous allons y envoyer fréquemment des diplomates, c’est pourquoi je vous demande, Léon-dono, d’apporter votre soutien sur place. Il semble que les enfants et les jeunes des six grandes familles de nobles fréquentent l’académie, alors s’il y a des informations, n’hésitez pas à nous les communiquer. De plus, nous préparerons une position pour vous afin que vous puissiez agir de manière indépendante au sein de la République. Si quelque chose arrive, nous vous laisserons le soin de décider de ce qu’il faut faire, Léon-dono. »
Cette réunion n’était pas dans un cadre officiel, mais le ton de Milaine était différent de l’habituel.
Elle était en mode travail.
Je m’étais senti un peu déçu.
Mais si c’était la demande de Milaine, alors je ne pouvais pas faire autrement.
J’étais un chevalier et un comte du royaume de Hohlfahrt.
Je ne pouvais qu’obéir.
« Je vous en prie, laissez-moi faire, » déclarai-je.
Quand j’avais dit cela, Roland avait lâché une plainte de son côté. « Toi ! Même si tu as fait une expression vraiment désagréable quand tu es avec moi, pourquoi es-tu si obéissant quand c’est avec Milaine, hein ? »
Quelque chose comme cela était évident.
« Peut-être est-ce dû à la différence dans le comportement habituel de votre majesté ? Il vaudrait mieux que Votre Majesté fasse son travail avec plus de sérieux, » répliquai-je.
Quand j’avais dit cela avec effronterie, les fonctionnaires et les chevaliers autour de moi avaient fait un signe de tête profond.
Il y avait même des gens parmi eux qui me regardaient comme pour me dire. « Dites-lui en plus de notre part ! »
Cela m’avait montré très clairement à quel point ce salaud de Roland se comportait de manière horrible d’habitude.