Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 3 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : Village Elfique

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Chapitre 1 : Village Elfique

Partie 1

 Cela se déroulait dans une salle de conférence présente dans le palais royal.

Un certain nombre de nobles de hauts rangs et d’autres fonctionnaires impliqués s’y étaient réunis afin de pouvoir discuter de l’affaire des gardes du corps de la Sainte.

Mais là, ces individus avaient unanimement exprimé leurs plaintes au sujet du Temple.

« Les prêtres s’emportent. »

« Ont-ils l’intention de prélever le budget pour les gardes du corps de la Sainte sur les fonds du palais royal ? »

« Il y a aussi le cas de Son Altesse Julian et de son groupe. Si nous faisons l’erreur de rejeter le plan, nous ne savons pas comment ils vont réagir. »

Ils voyaient le fait que Marie devenait la Sainte comme un problème.

Selon eux, c’était la femme la plus gênante qui était devenue la Sainte.

C’était bien Marie qui avait pu s’emparer de l’ancien prince héritier et, un à un, prendre au piège les héritiers d’autres familles nobles et prestigieuses.

Il semblait que le Temple soutenait Julian, qui était tombé amoureux de la Sainte, et envisageait de le faire redevenir prince héritier.

Il était évident qu’ils essayaient de prendre le pouvoir.

Vince, le père d’Anjie, était également présent sur le lieu de la réunion.

Vince était un duc, mais comme Julian avait perdu son rang, sa faction s’était effilochée. Il avait beau être venu dans cette réunion, il n’avait finalement que peu d’influence.

Il ne faisait que surveiller la réunion et son déroulement.

Un noble de la cour royale, Bernard Fier Atlee, chuchota alors à Vince. « Est-ce que c’est vraiment correct tout ça ? »

Bernard, qui était grassouillet et avait une petite moustache caractéristique, avait ainsi demandé si Vince était d’accord avec cette situation.

« Même si je m’y opposais, ça ne changerait pas la décision. Vous le savez déjà, Monsieur le Ministre, » répliqua Vince.

Bernard était un ministre du royaume.

Il s’agissait d’un comte qui se distanciait de la faction montante, une faction centrée autour du marquis nommé Malcom Fou Frampton.

De plus, il s’agissait du père de Clarisse.

« Personnellement, je me sens un peu mal à l’aise à ce sujet puisque je lui suis redevable, mais c’est un fait qu’il est le seul individu approprié. Je ne peux m’empêcher de lui donner mon approbation, » déclara Bernard.

« Il n’est ni sous ma tutelle, ni mon élève. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, » répondit Vince en murmurant.

Pendant qu’ils parlaient, Frampton avait commencé à parler.

En réponse, les nobles avaient tous arrêté de parler.

Frampton, un marquis, était grand et mince avec de profondes rides qui marquaient son visage.

Son nez était long et sa barbe descendait jusqu’à sa poitrine.

Ses traits faciaux étaient marqués et ses yeux étaient grands, comme s’ils allaient sortir de leur orbite.

Pour le dire franchement, il avait vraiment l’air malade. Il avait dû se passer beaucoup de choses pour qu’il soit ainsi.

Bien qu’il ait essayé de cacher une partie de sa fatigue avec du maquillage, Vince pouvait percevoir son état.

« Il semble que toutes les opinions aient été exprimées. Maintenant, je voudrais faire de l’avis de ce lieu l’avis du palais royal, mais y a-t-il des objections ? » demanda Frampton.

Après que Frampton ait jeté un coup d’œil sur la salle, personne ne s’était opposé à sa décision.

Vince était dans le même cas de figure.

– Quelle farce, pensa Vince.

Il savait déjà que tout cela s’était transformé en réunion au sein de la faction et non pas en relation avec le palais royal.

Puis, Frampton regarda Vince, rétrécit les yeux et fit un sourire.

Il faisait le visage d’une personne convaincue de sa victoire.

« Il y a quelque chose que j’aimerais dire sur la maison du duc Redgrave, mais nous sommes ici pour parler du royaume. Je veux que vous le compreniez tous, » déclara Frampton.

« Vous dites ça même quand je n’ai pas exprimé d’opposition ? » demanda Vince.

Après la réponse de Vince, un jeune noble de la faction de Frampton s’était levé et avait annoncé la décision. « Eh bien, le vicomte Léon Fou Baltfault sera nommé commandant des gardes du corps de la Sainte. »

Les gens dans la pièce s’étaient alors plaints, et bien sûr, c’était totalement à l’égard de Léon.

« Ce type a-t-il été promu garde du corps de la Sainte ? »

« Au moins, on peut le localiser en sachant où sont les gardes du corps. »

« Le problème, c’est l’Artefact Perdu de ce type. Ne devrait-on pas s’en emparer avant que le Temple nous trahisse ? »

« Vous voulez dire mettre la main sur un trésor qu’il a obtenu au cours d’une aventure ? Cela va à l’encontre de la politique nationale. »

« Peut-être qu’il y renonçait de son plein gré. »

« Mais est-ce que cela se passerait vraiment bien si on faisait ça ? »

Ceux qui étaient sur leur garde au sujet de Marie avaient exprimé des inquiétudes au sujet des dispositions de Léon.

En peu de temps, de prestigieux nobles s’étaient fait piéger successivement par elle.

Selon eux, Léon serait peut-être celui qui se ferait piéger par la suite.

Si cela devait arriver, alors peut-être qu’il pencherait du côté du Temple.

Un jeune noble avait répondu avec audace à de telles voix d’inquiétude. « Je comprends ce que vous ressentez tous. Cependant, pendant les vacances d’été, il a réussi à battre en duel Son Altesse Julian et les autres, les provoquant au point de laisser le public sans voix alors qu’il s’agissait de leur deuxième duel. Puisqu’il a une telle relation avec eux, il ne se laissera pas influencer par la Sainte. »

Le noble grossier avait alors souri. « La Sainte mangeuse d’hommes n’aime pas non plus ce type. »

Tandis que d’autres comprenaient et faisaient des sourires en réponse à ces mots, Frampton leva légèrement la main.

Tout le monde se concentrait sur lui pendant qu’il parlait. « Hmm, les inquiétudes de tout le monde au sujet du Vicomte Baltfault sont cependant valables. Que diriez-vous de considérer cette affaire comme un test, un moyen de voir ses qualifications dans la gestion de la Relique Disparue ? »

Vince s’y était opposé en réponse à ces mots. « Vous parlez du fait d’agir comme des vautours et voler un trésor dans le royaume ? Marquis Frampton, ça ne restera pas impuni. »

« Duc Redgrave — non, Vince. Nous enquêtons seulement pour savoir s’il est approprié qu’il détienne une ancienne relique aussi puissante. Je ne dis pas que nous prendrons quoi que ce soit. Tout dépend de ses qualités. »

Les nobles proches de lui commencèrent à dire ce qu’ils pensaient. « En effet, laisser ce type sans surveillance serait dangereux. »

« Si on ne prend rien tout de suite, ça ne devrait pas être un problème. »

« C’est vrai. Cependant, ce pouvoir est trop grand pour un seul homme. »

« On ne peut pas dire qu’il n’a pas de mauvaises intentions. »

Le lieu de la réunion était envahi par les opinions de la faction de Frampton.

« Pas de plaintes — Vince ? Ou peut-être aviez-vous l’intention de monopoliser la puissance de cet Artefact Disparu pour vous-même ? Votre fille est très proche du vicomte Baltfault, n’est-ce pas ? » Frampton avait regardé fixement Vince.

« — Faites ce que vous voulez, » déclara Vince.

Avaient-ils l’intention de prendre l’Artefact Disparu dès le début ? Se demanda Vince.

« Je suis content qu’on ait pu s’entendre, » déclara Frampton.

Les gens qui l’entouraient considéraient Vince non pas comme le chef de l’ancienne plus grande faction, mais comme une chose démodée.

Maintenant, comment les choses vont-elles se passer ? Vince réfléchissait tranquillement à l’avenir.

 

♥♥♥

 

J’étais sur le pont de mon dirigeable nommé Partenaire.

En ce moment, je regardais Marie et ses partisans.

« — C’est vraiment la pire des situations, » murmurai-je.

Luxon flottait à côté de moi, me répondant en regardant dans la même direction. « N’est-elle pas douée pour profiter de sa vie ? En laissant cela de côté, pourquoi était-il nécessaire d’utiliser Partenaire pour ça ? »

Partenaire était mon vaisseau, modelé d’après le vaisseau spatial qui était le corps principal de Luxon.

Pour être plus précis, il avait été conçu pour imiter le corps principal de Luxon et agissait comme un déguisement.

Luxon, qui avait créé de toute pièce Partenaire, le chérissait comme s’il était son propre enfant.

Mais aujourd’hui, il était devenu nécessaire d’utiliser ce navire après la proposition de Marie de partir à l’aventure.

En raison de sa proposition, la toute première personne à qui l’on avait demandé de faire préparer un navire — n’était autre que moi.

« Je n’avais pas l’intention d’utiliser le vaisseau et de le prêter à qui que ce soit. C’est vraiment la pire situation possible. Je suis dégoûté d’avoir à suivre ces ordres, » déclarai-je.

Le simple fait de regarder Marie me faisait me remémorer des souvenirs de ma sœur cadette issue de ma vie antérieure.

Mes sœurs aînées et plus jeunes dans ma vie actuelle étaient vraiment sans cœur, mais Marie était encore bien pire.

« En tout cas, n’es-tu pas le commandant des gardes du corps de Marie, Maître ? » demanda Luxon.

« Ne parle pas de ça ! Je ne voulais pas du tout accepter un tel poste, » déclarai-je.

Dire qu’ils ont pensé à faire de moi l’un des gardes du corps de Marie.

Ces fonctionnaires du palais royal sont-ils des idiots ?

Marie, choyée par ses disciples, était vraiment heureuse et cela se faisait entendre alors qu’elle fit un grand éclat de rire.

La présence de Cara avait également attiré mon attention, mais ce qui m’avait le plus intéressé, c’était le serviteur exclusif de Marie.

Il s’agissait d’un joli garçon qui s’appelle « Kyle », un gars excentrique avec de courts cheveux blonds et de longues oreilles. Il avait l’air d’un collégien.

Il était censé être le serviteur exclusif de la protagoniste, Livia, mais il avait été récupéré par Marie.

Il avait l’air un peu insolent et semblait relativement calme pour son âge.

En ce moment, il s’était séparé de la foule, se tenant à une main courante, et regardant vers le ciel.

« Qu’est-ce qu’il y a, les disciples ont volé ta maîtresse ? » demandai-je.

Quand je lui avais parlé, Kyle s’était retourné et avait répondu. « — Pourrais-tu ne pas me parler ? Je ne t’aime pas beaucoup. » Kyle, irrité, parla sans ménagement.

Je ne tolère pas les mauvais comportements des autres, pensai-je.

Le fait d’être pris à la légère m’avait vraiment énervé.

« Ne sois pas comme ça sinon je vais te jeter par-dessus bord, » répliquai-je.

Il s’agissait d’un monde où le sol flottait dans le ciel — donc être jeté signifiait finir dans le ciel plutôt que dans la mer.

Malgré cela, Kyle avait ri avec mépris. « Que gagnerais-tu à faire une telle chose ? Tu es le genre d’homme qui se rétracte si le fait de s’en prendre à quelqu’un dans sa colère lui fait risquer une punition. »

J’avais vraiment été contrarié de voir à quel point il était précis.

En fait, je n’avais pas l’intention de le jeter par-dessus bord.

Et en plus, si je faisais ça, je deviendrais le méchant.

Tout bien considéré, je le voyais comme un gosse insolent dans le jeu, mais — maintenant que c’était le monde réel, il était vraiment très impertinent.

« Je me vengerais pour ça, » déclarai-je.

Quand j’avais laissé une remarque d’adieu, il m’avait répondu. « Ce sont les paroles d’un méchant qui s’enfuit après avoir perdu. »

Alors que j’étais sur le point de perdre mon calme, Luxon m’avait informé de quelque chose. « Maître, Olivia et Anjelica sont là. »

Après m’être retourné, j’avais pu voir une Livia ravie et une Anjelica un peu excitée qui s’approchaient de moi.

« Léon, je vois l’île flottante vers laquelle nous nous dirigeons ! » déclara Livia.

« Nous allons bientôt y atterrir. Préparons un camp près des ruines historiques ! C’est nous qui trouverons le trésor en premier ! » déclara Anjie.

Livia, aux yeux pétillants, attendait avec impatience de voir une véritable ruine historique.

Cependant, Anjie — avait comme prévu agi comme une descendante d’aventuriers.

Après avoir entendu les mots aventure et ruines historiques, il semblait que son esprit se soit totalement focalisé sur la découverte d’un trésor.

« Anjie, n’es-tu pas assez riche pour ne pas avoir besoin de trésor ? » demandai-je.

« C’est vrai. Cependant, trouver un trésor a un sens bien plus profond. J’étais si nerveuse que je n’ai pas pu dormir la nuit dernière, » répondit Anjie.

Il était assez rare qu’Anjie, habituellement mûre, se comporte comme une enfant.

« De mon côté, plutôt que de trouver un trésor, je suis plus excitée d’enquêter sur une ruine historique. Je m’intéresse à la façon dont vivaient les anciens humains, » déclara Livia.

Livia était vraiment curieuse de ce que nous allions découvrir.

La seule grâce salvatrice dans cette situation était le plaisir que ces deux-là me procuraient.

« Vous avez toutes les deux l’air bien vivantes. Il semble que la décision d’utiliser Partenaire ait été une bonne décision, » déclarai-je.

« Léon, je t’en remercie. Il y a un donjon dans la capitale royale, mais je considère qu’être un aventurier, cela signifie aussi parcourir des sites inconnus, » déclara Anjie.

– J’avais accepté la proposition de Marie parce que ces deux-là avaient également montré de l’intérêt à le faire.

Dans le cas contraire, j’aurais refusé si Marie était la seule chose que j’avais prise en considération.

Pendant que les deux filles se parlaient, Marie s’avança avec une attitude suffisante.

Elle m’avait donné un ordre en tenant ses cheveux qui se balançaient sous l’effet du vent. « Hey, l’île est en vue, alors assure-toi que tu puisses faire atterrir cette chose. Je veux bientôt pouvoir trouver un trésor. »

Au moment où j’avais regardé Marie, j’avais répondu. « Qu’est-ce que tu viens de dire ? » De l’autre côté, Marie avait eu peur et elle détourna son regard de moi.

Elle ressemblait à ma petite sœur dans les moindres détails, ce qui m’avait mis en colère.

« E-Euh, j’aimerais que vous prépariez l’atterrissage, c’est tout, » déclara Marie, plus poliment.

Aucun des partisans de Marie n’était autour d’elle alors elle était devenue nerveuse.

C’était normal. Puisqu’Anjie était là, les partisans de Marie avaient pris leurs distances.

Les yeux d’Anjie changèrent un peu quand elle regarda Marie. « — Léon est le propriétaire de Partenaire. Avez-vous une plainte au sujet de la conduite de Léon, la Sainte ? »

Alors qu’Anjie avait réduit la distance entre elles, Marie s’était rapidement repliée.

Mais à ce moment-là, Jilk Fier Memoria s’était interposé entre Marie et Anjie.

Il avait les cheveux verts et une douce aura, mais en réalité, c’était un homme au cœur noir.

Actuellement, lui et Greg Fou Seberg accompagnaient Marie en tant qu’escorte.

Les trois autres étaient occupés à faire d’autres choses ailleurs.

« Anjelica, que comptes-tu faire à Marie ? » demanda Jilk.

Jilk était le frère adoptif de Julian. De plus, il s’agissait du commandant des gardes du corps de Julian.

Mais depuis que Julian avait perdu sa position, alors que Jilk et les autres idiots étaient déshérités, leur position n’était pas très claire.

« Quoi ? Je m’informais juste pour être sûre que tout allait bien, » répliqua Anjie.

J’étais vraiment soulagé de voir qu’Anjie se retirait en douceur de la situation.

« Ne parlez pas trop fort, » répliquai-je à Jilk et à Marie. « Nous nous assurerons d’atterrir correctement et nous sommes également en train de prendre d’autres dispositions. »

« Je-Je vois, » déclara Marie.

Bien que Marie m’ait indiqué à contrecœur qu’elle m’avait compris, je pouvais comprendre, d’une certaine façon, par son expression, qu’elle ressentait le contraire.

C’est vraiment désagréable de voir que je peux comprendre ses émotions aussi facilement, pensai-je.

Au milieu de toute cette clameur, une fille aux longs cheveux noirs arriva sur le pont.

Il s’agissait d’une fille mince avec une peau pâle et des yeux rouges caractéristiques — Hertrude Sera Fanoss.

« Oh, il semble que tout le monde se rassemblait ici. Je vous cherchais tous, » déclara Hertrude.

Anjie murmura quelque chose comme si elle était ennuyée par cette vue. « Je ne pensais pas que vous viendriez. »

Hertrude était la princesse de la Principauté de Fanoss, bien qu’elle soit actuellement à moitié forcée d’étudier à l’étranger.

Luxon s’approcha de mon oreille et me parla. « Il semble qu’elle ait fouillé le vaisseau. »

« À quoi pense le royaume en allant jusqu’à me forcer à l’emmener ? » demandai-je.

La Princesse Hertrude — euh, Hertrude n’était pas exactement la personne la plus amicale et souriante au monde, surtout envers moi.

Il semblerait que cela n’avait pas été une bonne idée de taquiner l’armée en fuite de la Principauté de Fanoss pendant ce voyage scolaire en disant des choses comme « Hé, qu’est-ce que ça fait ? Qu’est-ce que ça fait pour un adulte de perdre contre un enfant ? Qu’est-ce que ça fait de perdre des chevaliers et des soldats face à des étudiants ? »

J’en avais profité pour kidnapper cette personne, faisant d’elle une prisonnière de guerre.

À cause de ça, son sourire m’avait fait ressentir une sensation qui me paralysa.

« Votre dirigeable est assez grand, vicomte Baltfault. Je me suis perdue à cause de ça, » déclara Hertrude.

« Toutes mes excuses. Bref, où est allé votre surveillant ? Vous ne devriez pas vous promener seule, » répondis-je.

« On s’est perdus de vue. Ce n’est nullement ma faute, » déclara Hertrude.

Il devait y avoir un surveillant, ou plutôt un étudiant qui la surveille, à ses côtés.

Cependant, peut-être à cause de la dispersion des élèves, elle marchait toute seule.

Luxon parla d’un ton calme. « La personne qui veille sur elle a intentionnellement laissé Hertrude seule. »

Y a-t-il une sorte de plan dans tout ça ? Ne savent-ils pas quand abandonner ? Me demandai-je.

Au moment où j’avais regardé Hertrude, elle s’était détournée de moi en me parlant. « Ne me regardez pas avec ces yeux indécents. »

J’avais peut-être donné l’impression de la regarder avec un regard indécent, mais sa silhouette élancée ne me plaisait pas du tout.

C’est aussi dommage que sa poitrine stérile soit au même niveau que Marie, pensai-je.

« – Désolé, » déclarai-je.

« P-Pourquoi maintenant, me regardez-vous avec pitié ? Pourquoi faites-vous cela ? » demanda Hertrude.

Anjie s’était interposée entre nous pour me bloquer la vue, faisant une grimace tout en exprimant son opposition. « Restons-en à cela. Nous devrions nous préparer pour bientôt quitter le vaisseau. »

Pendant que nous parlions, Partenaire était arrivé à une île flottante où vivaient des elfes.

Il était peu probable que le port puisse accueillir un navire aussi gros que Partenaire, et une fois sur place, Luxon avait commencé les préparatifs pour le débarquement.

 

♥♥♥

 

Lors de l’atterrissage sur l’île elfique, les filles avaient donné des instructions pendant que les garçons portaient leurs bagages. Pendant ce temps, leurs serviteurs exclusifs se tenaient à leurs côtés.

« Hé, ne traite pas mes bagages avec autant d’insouciance. »

« D-Désolé. »

Personne n’aurait jamais pensé à faire porter la cargaison par les esclaves.

La raison était simple. Pour ces filles, leurs serviteurs exclusifs étaient des esclaves, mais en même temps leurs amants.

Les garçons savaient qu’ils auraient des problèmes s’ils essayaient de donner des ordres aux serviteurs exclusifs. Ainsi, ils n’avaient pas tenté leur chance en le faisant.

Alors que les garçons étaient occupés à déplacer le matériel, je m’étais retrouvé empêtré avec un individu problématique.

« Commandant, veux-tu que je te porte ces bagages ? »

Greg, celui qui m’avait parlé, semblait plus proche qu’avant, ou plutôt — il agissait comme si nous étions amis.

« Ne m’appelle pas commandant. Je n’étais pas d’accord avec une telle chose, » répliquai-je.

« N’es-tu pas le commandant des gardes du corps ? Dans ce cas, tu es notre commandant. Je t’en remercie, commandant, » déclara Greg.

C’est triste. Dois-je vraiment être le commandant de ces gars ? Me demandai-je.

Hertrude me regarda tandis que la personne qui la surveillait se tenait à côté d’elle.

« Le royaume est assez cruel, » Hertrude avait déclaré ces brèves paroles après avoir vu les autres filles agir ainsi.

« Est-ce différent en Principauté ? » demandai-je.

« Il est impossible que les résidents de la principauté aient un comportement aussi grossier, » répliqua Hertrude

Si ce que Hertrude a dit est vrai, alors je veux tout de suite demander l’asile à la principauté, pensai-je. Mais je ne peux pas faire ça.

« La principauté était à l’origine un territoire du royaume, n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce différent ? » demandai-je.

La principauté appartenait à l’origine au royaume, mais elle était devenue indépendante, ce qui avait conduit à la relation présente entre eux.

« J’ai de la peine pour vous. Surtout vous, Vicomte Baltfault, » déclara Hertrude. « Votre future épouse s’entourera ouvertement d’amants de sous-race. De telles femmes vulgaires n’existent pas dans la principauté. Si vous émigrez de notre côté, je peux vous assurer que vous serez traité en héros. »

Greg, l’entendant parler, avait endurci son regard.

Ne me demandez pas de fuir dans un autre pays pendant que les gens regardent. — Mais j’en ai un peu envie, pensai-je.

Marie s’approcha alors que Hertrude était au milieu de ses moqueries.

« Qu’est-il arrivé à la chasse au trésor ? Dépêchons-nous d’y aller, » déclara Marie.

Hertrude s’étonnait de l’agaçante Marie et de sa fixation sur les trésors.

« Vous êtes la Sainte, n’est-ce pas ? Je commence à me demander si vous n’êtes pas trop attachée à l’argent, » déclara Hertrude.

En entendant les paroles d’Hertrude, Marie — .

« Qu’est-ce que vous en savez !? De mon côté — mes parents m’ont endettée à mon insu et maintenant je dois tout rembourser ! En plus, c’est vraiment douloureux de ne pas avoir d’argent ! » s’écria Marie.

Je détestais Marie, mais je ressentais un peu de sympathie à l’égard de sa situation.

Greg avait alors réconforté Marie. « Marie, tout ira bien. Julian et les autres travaillent, alors on va régler ta dette. »

Trois des cinq idiots n’étaient pas là puisqu’ils s’activaient pour le bien de Marie.

La misérable maison de Marie avait acquis des dettes à son nom après être devenue la Sainte.

De plus, ils avaient forcé Marie à rembourser leur dette antérieure.

Après avoir entendu parler de sa situation — c’était tellement pitoyable que j’avais même pensé qu’il serait bon de l’aider un peu.

Marie était à bout de nerfs pendant qu’elle parlait. « C’est douloureux de ne pas avoir d’argent. Mes chaussettes ont des trous et je ne peux pas les remplacer, je ne peux même pas acheter le nécessaire. Je ne sais pas où je pourrais réduire davantage mes dépenses. »

En voyant l’expression lugubre de Marie alors qu’elle se plaignait, j’avais pensé de mon côté. Peut-être que cette fille est maudite.

C’est assez. Même Hertrude ne savait pas comment réagir.

Hertrude avait alors dit. « Eh bien, je suis désolée pour vous » à Marie quand elle parlait des trous dans ses chaussettes.

J’avais alors réfléchi à quelque chose en regardant les garçons autour de moi qui étaient au travail.

« Nous devrions d’abord parler aux habitants de cette île. Mais où devrions-nous aller pour ça ? » demandai-je.

Alors que je réfléchissais à la façon de traverser une île inconnue où vivaient des elfes, Kyle avait levé la main.

« Je vous guiderai. C’est ma patrie, » déclara Kyle.

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Partie 2

Nous avions traversé une forêt pendant que Kyle nous guidait.

Marie avait vraiment été surprise d’apprendre que cette île flottante était aussi la patrie de Kyle.

— Il semblerait donc qu’elle ne le savait pas non plus.

« Kyle, si c’était ton lieu d’origine, tu aurais dû me le dire. J’aurais préparé un cadeau, » déclara Marie.

Il semblerait qu’elle avait l’intention de veiller sur son serviteur exclusif pendant qu’il visitera sa maison, mais ne serait-ce pas une situation risquée pour Kyle ?

Il avait été acheté comme esclave et il retournait maintenant dans sa ville natale avec sa maîtresse.

Va-t-il la présenter à sa famille en disant « Ceci est ma maîtresse ! » ?

— Je détesterais devoir faire ça.

Kyle marchait devant, mais il agissait de la même manière que quand je l’avais vu sur le pont de Partenaire.

Même si c’était son pays natal, il n’avait pas du tout l’air d’y prendre plaisir.

« Aucun cadeau n’est nécessaire, » déclara Kyle, froidement.

Il avait l’air un peu sombre alors qu’il marchait devant nous.

S’inquiétant pour Kyle, Livia m’avait consulté. « Léon, quelque chose ne semble-t-il pas étrange chez Kyle ? Il rentre chez lui, alors pourquoi est-il si déprimé ? »

Contrairement à l’insouciante Marie, Livia regardait de près l’état mental de Kyle.

« Peut-être qu’il ne veut pas venir à la maison pour une raison inconnue, non ? » demandai-je en réponse.

Contrairement à Marie, Livia était vraiment gentille.

Quant à Anjie — .

« Est-ce une forêt où vivent les elfes ? Je ne savais pas qu’il y avait un donjon ici, mais je suis un peu excitée, » déclara Anjie.

— Elle était vraiment tendue et excitée par ce qui l’attendait.

Pendant ce temps, Marie était sérieuse. « Tout se passera bien. Si je peux gagner gros ici, je pourrais me débarrasser de mes dettes. N’est-ce pas plutôt opportun ? Ensuite, je pourrais acheter des bonbons sur les étals populaires et manger des desserts pour mon dîner pendant la soirée. Je dois aussi m’acheter de nouveaux vêtements. Les autres sont déjà miteux et usés. »

C’était vraiment triste d’entendre le monologue de Marie alors que nous avancions là.

J’étais en colère contre Marie, qui avait triché pour devenir la Sainte, mais pourquoi était-elle si malheureuse ?

Quelles mauvaises choses avait-elle faites dans sa vie antérieure pour mériter d’être endettée tout en ayant besoin de payer ses frais de subsistance en tant que Sainte ?

Jilk et Greg marchaient derrière elle tandis qu’un groupe de filles marchait entre eux.

Hertrude, qui semblait troublée, marchait seule un peu plus loin.

« Tu aurais pu nous attendre sur le navire, » déclarai-je.

« Je peux faire ce que je veux. En plus, maintenant que nous avons fait tout ce chemin, je veux regarder les ruines historiques, » répliqua Hertrude.

La haute direction du royaume ne devrait-elle pas se méfier du fait que cette fille ait eu carte blanche ?

Nous avions continué par un chemin rectiligne dans cette forêt.

Luxon, flottant près de mon épaule, regarda la route. « Maître, que sont exactement — les elfes ? »

« Une race fantastique. T’intéressent-ils ? » lui demandai-je en réponse.

« Les elfes n’existaient pas dans mes données. Alors que j’étais en attente, une créature est soudain apparue, se révélant être un elfe. N’y a-t-il pas de quoi être curieux ? » demanda Luxon en réponse.

Je n’en étais pas vraiment conscient, donc je n’étais pas particulièrement intéressé par ça.

« De plus, il convient également de noter qu’elles ne peuvent pas se reproduire avec des femelles humaines. Cependant, dans le cas des hommes —, » pendant que Luxon parlait, Kyle montrait un village qui était maintenant visible.

« C’est la ville où je suis né et où j’ai grandi, » annonça Kyle.

Marie était devenue tout excitée. « Wôw ~ ~, comme c’est beau ! »

À première vue, le village était calme, mais il semblait aussi assez développé.

Les bâtiments étaient pour la plupart des maisons en rondins et le village présentait un sentiment d’unité.

Tous les villageois que nous avions vus étaient beaux et avaient de belles silhouettes et de beaux visages.

Plusieurs villageois elfes portaient des vêtements qui s’accrochaient étroitement à leur corps.

Jilk plaça sa main sur son menton et commença à se vanter de ses connaissances.

« Les elfes sont fondamentalement bien-aimés, mais ne semblent pas juger la beauté par les apparences comme le font les humains, » déclara Jilk.

Marie et Greg avaient tous les deux fait des visages choqués.

— Il semblerait qu’ils ne le savaient pas. Je n’étais pas non plus au courant.

« Oh, vraiment ? » demanda Marie.

« C’est vrai. Ils jugent en se basant sur le pouvoir magique que l’on détient. De ce fait, ils n’ont pratiquement aucune préférence en termes d’apparence, » déclara Kyle.

Bien que tout le monde s’intéressait aux elfes qui jugeaient les autres en fonction de leur pouvoir magique, Kyle n’avait rien dit de plus.

Comme il s’agissait d’elfes dont nous parlions, une explication un peu plus détaillée aurait été le bienvenu.

J’avais essayé de l’appeler pour en savoir plus sur son état. « Quelque chose ne va pas ? »

« Ne me parle pas. Si tu essaies de satisfaire ton sentiment d’autosatisfaction en faisant semblant de t’inquiéter pour moi, alors arrête. Je déteste les gars comme toi qui ont tendance à se faire des idées, » répliqua Kyle avec mépris.

J’avais senti mon visage bouillir face à cette réponse.

« Et je déteste les petits morveux comme toi. Pourquoi ne vas-tu pas trouver ta maman et lui présenter Marie, tu peux même lui dire “Ceci est ma maîtresse”, » répliquai-je.

Après ça, Kyle soupira et parla comme s’il me regardait de haut. « Il semble que tu ne le saches pas. Mais pour les elfes, être esclave est synonyme de travail loin de chez soi. Bien qu’esclaves, nous sommes traités décemment, bien mieux que vous autres à l’académie. »

C’était vraiment comme il l’avait dit, mais l’entendre dire ça m’avait rendu furieux.

Luxon semblait étrangement convaincu.

« C’est intrigant. Donc les elfes voient ça comme un travail loin de chez eux ? Je comprends, » déclara Luxon.

Jilk avait ajouté un commentaire à cette explication. « Les elfes semblent avoir une durée de vie plus longue que les humains. Quelques décennies ne sont pas grand-chose pour eux. »

Travailler loin de chez vous pendant quelques décennies ? En laissant ça de côté, il y a quelque chose à propos du discours de Kyle qui m’intriguait.

C’était les sentiments de quelqu’un qui entendrait comme quoi l’esclavage serait perçu ainsi par les autres.

En entendant le mot esclave, on pourrait supposer que le traitement serait horrible, mais en tant que serviteurs exclusifs, ils étaient traités d’une manière vraiment bonne.

— En effet, les garçons seraient jaloux d’obtenir un tel traitement.

En nous voyant approcher du village, l’un des elfes du village s’était dirigé vers nous.

Nous avions vu un peu après qu’il s’agissait d’une belle jeune femme aux cheveux verts et aux yeux jaunes.

Avait-elle le même âge que nous ? En tout cas, c’était une petite femme.

De plus, tous les regards s’étaient tournés vers son buste, qui était grand par rapport à son corps.

« Kyle ! » La femme avait agité la main et s’était précipitée vers nous, semblant connaître Kyle.

Alors que la femme s’approchait, Kyle avait ajusté sa posture et s’était dirigé vers Marie alors qu’elle parlait avec Jilk.

« Marie, cette femme est ma mère. Elle s’appelle Yumeria, » déclara Kyle.

— Quoi ? Sa mère !?

Les elfes possédaient une apparence beaucoup plus jeune que leur âge réel. Se pourrait-il que Kyle soit aussi un vieil homme à l’intérieur ? Dans ce cas, il pourrait être dans le même cas que moi.

« Euh, oh ! E-Enchantée de vous rencontrer ! » déclara Marie.

Lorsque Marie, confuse, lui parla, la mère de Kyle, Yumeria, devint elle aussi confuse et inclina la tête.

C’était très apaisant de voir les deux s’incliner l’une vers l’autre.

Kyle avait expliqué la situation à Yumeria tout en semblant désintéressé. « Tout le monde veut entrer dans les ruines historiques de ce village. Nous avons besoin de l’autorisation du chef du village, alors nous nous dirigeons vers vous pour vous saluer. Sur ce, veuillez nous excuser. »

« Dis-moi, Kyle. Tu es parti longtemps, mais tu n’as pas besoin de parler comme si nous étions des étrangers —, » déclara Yumeria.

« Je ne peux pas faire ça, je suis en plein travail. »

L’attitude de Kyle était peut-être appropriée en tant que serviteur, mais il était un peu froid envers sa mère.

L’expression de Yumeria s’était assombrie.

« Tu n’as pas besoin d’être si froid. C’est la ville d’où tu es parti depuis si longtemps, n’est-ce pas ? » déclarai-je.

Kyle ricana en réponse à mes paroles.

« Quelque chose te tracasse ? » demandai-je.

« Ne te familiarise pas trop avec moi. Je suis le serviteur exclusif de Marie, et je ne vais pas m’entendre avec des gens comme toi, » déclara Kyle.

Greg était un peu irrité par l’étrangement sévère Kyle.

« Hé, tu vas trop loin. Baltfault est notre commandant. »

Marie semblait aussi prêter attention à l’attitude étrange de son propre serviteur exclusif.

« Kyle, ne cherche pas la bagarre. Tu as été bizarre aujourd’hui pour une raison inconnue, » déclara Marie.

« Je suis le même que d’habitude. La maison du chef du village est ici, » déclara Kyle.

Kyle avait marché devant, sans même jeter un coup d’œil à Yumeria.

Livia avait parlé à Yumeria avec inquiétude. « Kyle est bizarre depuis notre arrivée sur cette île. Euh, peut-être qu’il se sent mal. »

Cependant, Yumeria avait fait un sourire triste avant de parler. « C’est correct. C’est de ma faute. Je suis après tout une inadaptée inconvenante, une mélangée, » déclara Yumeria.

Ces mots m’avaient traversé l’esprit pour une raison bizarre.

 

♥♥♥

 

La résidence du chef du village était grande.

Après avoir posé des questions sur ça, nous avions entendu qu’il y a plusieurs décennies, à son retour au village après avoir terminé son travail de serviteur exclusif, le chef du village avait reçu une rémunération importante et avait construit sa résidence.

Il s’agissait d’un elfe qui ressemblait à un jeune homme avec une barbe et il semblait encore être dans la vingtaine.

« Voulez-vous visiter des ruines de ce village ? » demanda-t-il.

J’avais parlé seul avec le chef du village, en tant que représentant du groupe.

Tous les autres attendaient dans une salle de réception.

« C’est vrai. Est-ce possible ? » demandai-je en réponse.

« Les ruines sont un lieu sacré pour le village, donc ce serait difficile. Vous ne pourrez pas obtenir la permission aussi facilement. Je ne pense pas que les autres chefs de village le permettraient, » répondit-il.

Des villages elfes étaient éparpillés dans toute l’île flottante. Il semblerait que ce genre de décision était prise collectivement.

« De plus, la chef du collectif est assez têtue. Il ne fait aucun doute que vous devrez faire face à l’opposition pour entrer dans les ruines, » déclara le chef de ce village.

« La chef du collectif ? » demandai-je.

« Il s’agit d’une vieille femme dont le point fort est la divination. J’ai entendu dire que dans le passé, il y avait beaucoup d’invités qui visitaient la chef du collectif, mais son pouvoir s’est affaibli et il y a souvent des moments où ses divinations ne sont pas exactes, » répondit-il.

Je me fiche de cette histoire de voyance, mais c’est un problème si on ne peut pas entrer dans les ruines historiques, pensai-je.

« Je suis désolé, mais vous devrez peut-être abandonner. Cependant, nous visitons fréquemment les ruines et nous n’y avons trouvé aucun trésor. Toute recherche serait infructueuse, » déclara le chef.

« Hein ? » demandai-je, surpris.

« Nous les elfes, nous sommes libres d’y entrer et d’en sortir comme bon nous semble, et il y a même beaucoup d’individus qui y vont sur un coup de tête. Nous nous sommes épuisés à y chercher, mais contrairement aux espoirs de chacun, il n’y a pas de trésor là-bas, » répondit le chef.

— Est-ce que ça pourrait être différent du jeu ? Me demandai-je.

Pendant que j’y réfléchissais, un bruit furieux se fit entendre de la porte.

Une femme elfe fit irruption sans attendre de réponse.

« Chef du village, c’est la chef du collectif ! »

Le chef du village avait pris un bibelot présent sur sa table, et il l’avait jeté à la femme.

« Argh ! »

Voyant l’objet s’écraser sur la femme et tomber, j’avais jeté un coup d’œil vers le chef du village.

Cependant, le chef du village m’avait ignoré et avait commencé à se disputer avec la femme.

« Quelle insolence ! Vous vous précipitez ainsi, et vous entrez de cette manière ici ! Combien de fois dois-je vous le répéter ? Excusez-vous auprès de l’invité ! » s’écria le chef du village.

Le chef du village s’était alors dirigé vers la femme et avait commencé à lui donner des coups de pied.

En voyant cela, je m’étais empressé d’intervenir. « Qu’est-ce que vous faites !? »

Le chef du village avait balayé ma main sur le côté et s’était détourné avec un regard méprisant.

Ces yeux qu’il avait étaient les mêmes que ceux des serviteurs exclusifs lorsqu’ils faisaient face aux garçons de l’académie.

« Ne soyez pas une nuisance. C’est une étiquette importante pour les elfes. Si nous ne faisons pas attention, les enfants apprendront les mauvaises manières et cela signifia que leur valeur en tant qu’esclave diminuera, » annonça le chef du village.

— Il semble que je ne comprenne pas tout à fait la situation des elfes, mais c’est trop dur.

Le fait de voir cette scène m’avait vraiment mis mal à l’aise.

« C’est un spectacle révoltant devant un invité, » déclara le chef du village.

J’avais fait de mon mieux pour être courageux.

« Je suis désolé pour ça. Alors, c’est quoi le problème ? » demanda le chef du village.

La femme avait versé des larmes en nous informant que la chef du collectif susmentionné était venue dans le village.

 

♥♥♥

 

Nous nous trouvions en ce moment au centre d’une place du village.

Les elfes rassemblés étaient tous de beaux hommes et femmes.

Parmi eux, une petite elfe bien plus vieille portait une grande canne pour se soutenir.

Son dos était courbé et il était difficile de dire si ses yeux étaient ouverts ou fermés.

La vieille femme aux cheveux gris murmura quelque chose à une femme portant la même tenue autochtone.

La femme elle, qui la soutenait, avait alors transmis son message.

« Je vais vous transmettre les paroles de la chef du collectif. N’entrez plus dans les ruines. Si vous faites ça, vous encourez la colère du vieux Seigneur-Démon, » déclara la jeune femme.

Le chef du village était complètement perdu.

Je suppose que la chef du collectif est dans une position supérieure, et sa façon de parler est différente de celle de la femme, pensai-je.

« Chef du collectif, qu’entendez-vous par Seigneur-Démon ? Tout d’abord, les gens d’autres villages n’entrent-ils pas aussi dans les ruines ? » demanda le chef du village.

La chef du collectif avait murmuré quelque chose.

En écoutant ses paroles, l’elfe avait repris la parole. « Pensez-vous que la chef du collectif ne sait rien ? Elle sait que vous êtes tous très impliqués dans les ruines. La chef du collectif laisse un message. N’entrez pas en contact avec ce qui est tabou. N’entrez pas dans la terre sacrée des elfes. »

Les elfes environnants avaient été choqués, mais la chef du collectif et la femme étaient sérieuses.

Luxon, qui flottait près de mon épaule, semblait également choqué. « Une divination, c’est ça ? »

« Quoi ? Ne crois-tu pas en ce genre de choses ? » demandai-je.

« Serait-ce possible ? Il y a certainement des individus avec des pouvoirs étranges. Tu es l’une de ces personnes, Maître, » répondit Luxon.

Du point de vue de Luxon, je serais en effet un phénomène non scientifique puisque je garde des souvenirs de ma vie antérieure.

Il semblerait y avoir une certaine divergence entre ce que le chef de village avait dit et ce que la chef du collectif avait dit.

Peut-être que les elfes ne sont pas libres d’entrer et de sortir comme bon leur semble ? Me demandai-je.

D’après ce qu’avait dit la chef du collectif, personne ne pouvait s’approcher des ruines.

En outre — .

« Au fait, sais-tu quelque chose sur un Seigneur-Démon ? » demandai-je.

« Pose-toi la question, Maître ? Est-ce qu’un Seigneur-Démon apparaît dans le Jeu vidéo Otome ? » me demanda Luxon en retour.

« Il n’y a pas de Seigneur-Démon dans ce jeu. C’est bien pourquoi je suis vraiment inquiet, » répondis-je.

Se pourrait-il que la chef du collectif devienne sénile ? Me demandai-je.

Elle était peut-être une devineresse compétente dans le passé, mais il y avait de plus en plus d’elfes qui étaient soit suspicieux, soit vraiment négatifs face à sa divination, plutôt que ceux qui étaient à moitié persuadés.

Le regard froid de la chef du collectif passa des elfes à Marie.

« Hé ! Cette agitation est agaçante ! Quoi qu’il en soit, que quelqu’un m’emmène aux ruines historiques ! Je dois absolument trouver —, » commença Marie.

Les yeux de la chef du collectif s’écarquillèrent alors que Marie, effrayée par ses dettes, s’avança.

Elle avait parlé à la femme à côté d’elle, puis cette femme nous avait transmis le message.

Elle semblait surprise et choquée.

« Êtes-vous une Sainte ? » demanda la femme elfe.

« Oh, ça se voit ? Oui, je suis une Sainte. Si vous comprenez cela, alors —, » répondit Marie.

Avant que Marie n’ait pu terminer, la femme avait parlé.

« Vous avez le droit d’entrer dans les ruines. La Sainte va emmener le vieux Seigneur-Démon. C’est l’avenir que la chef du collectif a prévu ces derniers mois, » déclara la femme.

Marie inclina la tête dans la confusion alors que les elfes qui l’entouraient devenaient agités.

« Seigneur-Démon ? Je ne connais aucun Seigneur-Démon, » murmura Marie.

Selon moi, c’est toi qui es comme un dernier Boss du jeu. Je pense que tu serais bien appropriée pour être le Seigneur-Démon, pensai-je.

Ou plutôt, il semblerait que la chef du collectif soit devenu sénile et ait perdu son contact avec les divinations.

Marie n’était pas une vraie Sainte, car c’était Livia qui l’était.

— Le Seigneur-Démon doit aussi être un malentendu, pensai-je.

Je m’étais tourné vers Luxon qui exprimait sa propre opinion. « Serait-ce à propos de Julian ? Il est de la royauté et les descendants des nouveaux humains utilisent la magie. Si le fait d’être un membre de la royauté signifie être capable d’opérer les rouages de la magie, il est possible qu’il puisse adopter le titre de Seigneur-Démon. »

« Je comprends ce que tu dis, mais Julian n’est pas là, tu sais ? » répliquai-je.

« Je suis aussi perplexe. En supposant que la divination de la chef du collectif soit vraie, il y a une possibilité qu’elle soit liée à Julian, » continua Luxon.

Mais ce type n’est pas encore roi. À ce rythme, il redeviendra prince-héritier grâce au travail de Marie, et sera probablement roi à l’avenir, mais — ce type serait un seigneur-démon ? Ce serait un misérable Seigneur-Démon que même moi je pourrais battre.

La femme avait parlé aux gens autour d’elle au nom de la chef du collectif. « Le temps du jugement est venu. Cette île coulera-t-elle ou restera-t-elle ? Toutes les autres personnes n’auront pas le droit d’intervenir. La chef du collectif ordonne à tout le monde de ne pas bouger et d’attendre l’heure prévue. »

Après ça, la chef du collectif et l’autre elfe quittèrent le village.

En regardant leurs silhouettes de dos, j’avais parlé à Luxon. « Cela signifie-t-il que nous avons la permission d’entrer dans les ruines ? »

« Ça évite bien des ennuis. Il semble que nous n’aurons pas à forcer l’entrée ou à envahir la zone, » répondit Luxon.

« Ne pensais-tu pas à des choses si dangereuses ? » demandai-je.

« En effet. Et alors ? » répliqua Luxon.

C’était comme si Luxon me demandait « Ça te pose un problème ? »

+++

Partie 3

Maintenant que nous avions la permission, nous avions décidé d’aller dans les ruines historiques.

Cependant, je me sentais découragé alors que je regardais dans les ruines se trouvant maintenant tout autour de moi.

« — Il n’y a rien, » murmurai-je.

Il y avait une zone avec des racines d’arbres et du lierre rampant le long des murs et du sol. Cela me semblait être un bâtiment moderne qui avait vieilli, mais pour Livia, c’était un site ancien empli d’aventures à vivre.

Pour le dire franchement, Livia était la seule à être ravie.

« Incroyable ! Regarde Léon, des objets de cette forme ont été trouvés dans d’autres ruines anciennes. La forme est un peu différente, mais cette chose près de la porte est caractéristique des sites anciens ! » déclara Livia.

« — Je… Je vois, » répondis-je en la regardant.

L’objet auquel elle fait référence était un lecteur de cartes.

La machine, qui lisait les cartes d’accès, était déjà cassée et n’était là que comme décoration.

Luxon regarda la joyeuse Livia et me posa une question. « Il vaut mieux ne pas lui dire la vérité, n’est-ce pas ? »

Livia avait l’air heureuse en se demandant ce que cet objet pouvait bien servir.

Il semblait que Luxon s’inquiétait de savoir s’il devait dire à Livia qu’il s’agissait d’un appareil de lecture de cartes.

« Cela pourrait lui faire plaisir si tu lui disais, » déclarai-je.

« Il y a aussi du plaisir à la faire découvrir par elle-même. Tu ne comprends vraiment rien, Maître, » déclara Luxon.

« Tu es vraiment une chose terrible, n’est-ce pas ? » répliquai-je.

« Pas autant que toi, Maître, » répliqua Luxon.

Luxon tourna alors sa ligne de mire vers Anjie et les autres.

« N’y a-t-il vraiment pas de trésors ? Eh bien, voir des ruines historiques est en soi digne d’être mentionné, mais — n’y a-t-il vraiment pas de trésors ? » demanda Anjie.

Elle semblait déprimée non seulement parce qu’il n’y avait pas de trésors, mais aussi parce que le lieu avait déjà fait l’objet d’un examen approfondi par d’autres individus.

Jilk était dans le même état d’esprit. « J’avais de l’espoir lorsque j’ai appris qu’il y avait des ruines historiques appartenant à des elfes, mais il n’y a rien ici. »

Greg semblait avoir renoncé à la possibilité d’obtenir un trésor. « Vous pensiez vraiment qu’on trouverait des ruines avec un trésor si facilement ? C’est amusant en raison des chances de ne rien trouver. Mais c’est aussi assez nouveau pour nous d’aller aussi loin et de ne rien trouver. »

Étonnamment, Hertrude semblait aussi déçue. — Avait-elle vraiment hâte d’en trouver ?

« Oh ? As-tu vraiment mis de l’espoir dans ça ? » demandai-je.

« C’est ce que j’ai fait. Quelque chose ne va pas avec ça ? » demanda Hertrude.

Comme elle m’avait répondu, j’avais continué à converser avec elle. « Non pas que ce soit mauvais, mais je trouve ça surprenant. »

« La principauté est un ancien territoire du royaume. Comme vous, nous admirons aussi les aventuriers, » déclara Hertrude.

Alors, pourquoi diable la situation était-elle si différente en ce qui concerne la recherche sur le mariage dans ce pays ?

« Quand tu as entendu parler des ruines, n’aurais-tu pas voulu t’y aventurer ? » demandai-je.

« Malgré ce que les choses peuvent paraître, j’ai de telles opinions. Après tout, de telles opportunités sont rares, » répondit Hertrude.

N’est-ce pas mignon ?

Hertrude, qui détournait son regard tout en semblant embarrassée, ressemblait à une fille de son âge.

« Tout ce que tu avais à faire, c’était de le dire honnêtement, » déclarai-je.

« — comme c’est détestable ! » s’exclama Hertrude.

J’avais vu partir Hertrude et je m’étais tourné vers la personne la plus déprimée des environs, Marie. Elle était si déprimée que c’était pitoyable.

« Je ne veux plus faire ça. Ça ne peut pas se passer comme ça, » cria Marie.

Jilk réconforta Marie alors qu’elle était dans un tel état. « Tout va bien se passer. Nous pouvons chercher un autre ensemble de ruines et partir à l’aventure avec Son Altesse et les autres. »

— Il y a eu un petit malentendu.

Marie ne voulait pas partir à l’aventure, elle voulait juste un trésor.

Évidemment, elle avait fait une tête compliquée après avoir entendu les paroles de Jilk. « C-C’est vrai. »

Peut-être en laissant Livia, absorbée par les ruines historiques, dans ses désirs, Anjie s’était mise à mes côtés.

« Léon, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Devrions-nous nous retirer si cela continue ? Il semble que le chef du village qui est ici avec nous soit aussi dérangé, » demanda Anjie.

En regardant autour de moi, j’avais vu la silhouette du chef du village qui veillait sur nous depuis l’entrée des ruines.

Il m’avait jeté un regard particulièrement froid.

« Il me regarde de haut. C’est un type assez ennuyeux ! » déclarai-je.

Je voulais le faire tomber de son piédestal tout de suite.

Je ne savais pas si le Seigneur-Démon était parti depuis longtemps, mais j’aimerais bien qu’il frappe avec le marteau du jugement sur ce type.

Mais ce n’est peut-être pas possible puisque le Seigneur-Démon n’existait pas.

Le chef du village nous avait appelés. « En avez-vous assez ? Il n’y a rien à voir dans ces ruines. »

— Tout bien considéré, il y avait un problème.

Dans mes souvenirs flous du jeu, ces ruines historiques devraient certainement avoir — .

« Nous ne pouvons pas abandonner ! Ma dette augmente en ce moment même ! Je n’abandonnerai pas du tout ! Je déteste les dettes ! » Marie avait couru avec imprudence vers les profondeurs des ruines, seule.

Anjie semblait en colère contre Marie, qui avait dépassé les bornes. « Se déplacer seule comme bon lui semble — quelle personne gênante ! »

Avec Luxon à mes côtés, j’avais préparé mon fusil et j’étais allé plus loin afin de ramener Marie.

« Luxon, suis-moi. Anjie, reste ici avec tout le monde. Je reviens dans un instant, » déclarai-je.

« C’est dur d’être commandant, n’est-ce pas ? » demanda Anjie. « Tu es toujours étudiant. Ne te pousse pas trop. »

« Je reviendrai bientôt, » répondis-je.

Livia s’inquiétait pour moi, mais… « Léon, s’il te plaît, ne fait rien d’imprudent. E-Euh — . »

Pensait-elle que j’allais faire quelque chose avec Marie ? Elle avait raison.

Après avoir dit à Jilk et Greg de ne pas bouger malgré leur désir de venir, j’avais couru après Marie.

— Une occasion s’était présentée. Maintenant, j’allais être seul avec Marie.

— Nous pourrons enfin avoir une discussion entre collègues réincarnés.

 

♥♥♥

 

Les profondeurs des ruines étaient sombres.

Avec sa lanterne posée sur le sol, Marie cherchait quelque chose.

« Pas ici. Pas ici. Pas ici ! Il n’y a pas d’entrée vers les profondeurs ! » s’écria Marie.

L’œil de Luxon, servant de lumière, brilla alors sur Marie, la surprenant. Marie se retourna et se tint dos au mur comme si elle était une criminelle coincée.

J’avais préparé mon fusil en parlant à Marie. « Tu es enfin seule. Même sur le dirigeable, je n’ai pas eu l’occasion de te parler, et cela m’a causé des ennuis. Avec ça, on peut discuter tranquillement. »

Tandis que Marie tremblait, elle avait essayé de prendre une arme de poing qu’elle avait apportée pour se défendre.

« Ne bouge plus. Si tu bouges, j’appuie sur la détente, » déclarai-je.

« Moi, si tu me tues, tu deviendras un grand criminel ! Je suis une Sainte ! » répliqua Marie.

« Tu n’es qu’une impostrice qui a pris la position de la Sainte à Livia. Et si on entendait ce que tu as à dire pour ta défense ? Que comptes-tu faire à partir de maintenant ? » demandai-je.

Je voulais savoir quelle raison elle avait pour avoir commis l’acte risqué de voler la position de sainte de Livia.

« Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Dis-moi ce que tu veux entendre dire de ma part, » demanda Marie.

Cependant, Marie avait fait preuve d’audace, même dans cette situation.

Je veux vraiment la tuer. Je me demande si un seul coup de feu suffirait.

« Dans ce cas, je vais te poser quelques questions une par une, et tu devrais t’assurer de me répondre. Es-tu une personne réincarnée ? » demandai-je.

« Oui. C’est ce que je suis. Si tu me demandes si j’ai des souvenirs de ma vie antérieure, c’est exact. On dirait que tu en es aussi un, » répliqua Marie.

« Es-tu au courant que ce monde est le même que celui du jeu vidéo Otome ? » demandai-je.

« Et alors ? » Elle ne le nia pas. Marie savait en effet que ce monde était le même qu’un jeu vidéo Otome, et plus exactement, ce jeu vidéo Otome.

« Si c’est le cas, alors pourquoi as-tu pris la position de Livia en tant que sainte ? Quand il y aura une guerre avec la principauté —, » commençai-je.

Marie avait ri et avait répondu avant que je puisse terminer ma question.

« N’es-tu pas un idiot ? Tu crois que je ne peux pas faire ce que cette fille peut faire ? Je peux utiliser la magie de guérison. J’ai bien assez de talent pour être une sainte. D’ailleurs, le temple et les objets saints me reconnaissent tous. »

C’est bizarre. En laissant le Temple de côté, je ne pensais pas que les objets saints reconnaîtraient Marie.

« Donc c’est bon de te dénoncer si tu t’avères être une fausse, » déclarai-je.

« Essaye-le si tu l’oses. Peu importe le tapage que tu feras, ça ne changera pas le fait que je suis la Sainte. Dommage pour toi, » déclara Marie.

— En effet, même si j’en faisais tout un plat, personne ne m’écouterait. Quelle personne irritante !

Luxon m’avait suggéré quelque chose. « Il y a une différence en comparant cela à tes informations, Maître. Il est conseillé de partager les informations. »

Marie était un peu perplexe.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu essaies de dire ? Laisse-moi te dire ceci. J’ai joué à ce jeu vidéo Otome —, » commença Marie.

Avant que Marie ne puisse finir de parler, nous avions senti un grondement lorsque le sol s’était écroulé.

« Quoi !? »

« Aaaaaaah ! »

 

♥♥♥

 

Anjie, qui se tenait à l’entrée des ruines, regarda un Jilk et un Greg agités.

« Vous deux, calmez-vous. Laissons ça à Léon, » ordonna Anjie.

Au fond, Anjie ne supportait pas que Léon doive s’occuper de Marie.

Même sur le dirigeable, Marie semblait être dans l’esprit de Léon, mais — pourrait-il l’être ? Se demanda Anjie.

Le regard de Jilk s’était durci. « C’est pour ça que je m’inquiète. Il est seul avec Marie. Pouvez-vous dire avec certitude qu’il n’y aura pas d’accident ? »

Tout en regardant les ruines, Greg avait aussi parlé. « Ne prennent-ils pas un peu trop de temps ? Allons les trouver. Je m’inquiète de savoir si Baltfault fera quelque chose d’étrange. Puisqu’il pourrait avoir l’intuition que Marie est une femme bonne, et comme elle est si mignonne — . »

En entendant parler de l’intérêt de Léon pour Marie, Anjie s’était énervée d’une manière différente de la normale. « N-Ne dites pas de telles bêtises ! Léon est différent de vous ! »

« En quoi sommes-nous différents ? Il est comme nous, un homme. De plus, Marie est une femme merveilleuse. C’est impossible qu’il n’y ait pas d’accident, » répliqua Jilk.

« Ce ne serait pas étrange pour un garçon dans cette situation de faire un geste. Non, attendez, c’était peut-être son but !? » s’écria Greg.

En réponse aux opinions des deux, Anjie se sentait plus énervée que d’habitude. « Ne mettez pas Léon dans le même panier que des gens comme vous ! »

« Je ne veux pas non plus être comparé à lui ! De plus, le vicomte Baltfault essayait d’approcher Marie sur le dirigeable. Je le sais comme j’étais à ses côtés en tant qu’escorte ! » déclara Jilk.

Le visage d’Anjie était devenu rouge en réponse à l’objection de Jilk.

« Léon déteste Marie. Vous devriez tous le savoir ! Livia, dis quelque chose. Léon ne poserait pas la main sur Marie, » déclara Anjie.

Cependant, contrairement à une Anjie agitée, Livia avait un peu pâli.

« Je ne l’ai remarqué que maintenant, mais pourquoi Léon portait-il un fusil ? Ce n’est pas nécessaire puisque les monstres n’apparaîtront pas dans ces ruines, n’est-ce pas ? » demanda Livia.

Les yeux d’Anjie, de Jilk et de Greg s’étaient écarquillés.

Léon, qui se tenait habituellement à distance de Marie, essayait maintenant de l’approcher.

De plus, Léon avait refusé de laisser d’autres personnes venir avec lui alors qu’il cherchait Marie en portant le fusil dont il n’avait pas besoin.

Les trois autres étaient devenus pâles lorsqu’ils avaient imaginé la scène où Léon aurait tué Marie par balle.

« Ma belle Marie ! » s’écria Jilk.

« Marie ! » cria Greg.

Jilk et Greg s’étaient précipités dans les ruines.

Anjie et Livia les poursuivaient.

« A-Attendez ! Même lui n’irait pas si loin ! » s’écria Anjie.

« C’est vrai ! Au maximum, il ne l’utiliserait que pour menacer quelqu’un ! » déclara Livia.

Les quatre individus avaient quitté les environs, laissant Hertrude, Kyle et le chef du village.

 

♥♥♥

 

Marie avait fait un rêve.

C’était un rêve à propos de sa vie passée dont elle se souvenait affectueusement.

Le soleil d’été était fort et humide.

Au cours de la soirée, son environnement avait été teinté en orange, ce qui en faisait une scène à la fois nostalgique et triste.

Marie se souvint de la chaleur de ce jour-là.

C’est vrai. Il s’était aussi passé quelque chose.

Une fille avait trébuché avant de pleurer en raison de ses genoux éraflés.

« Mon frère, porte-moi sur ton dos, » celui à qui elle avait demandé de l’aide était son frère aîné.

Bien qu’elle se rappelait que son frère l’avait souvent énervée, elle ne se souvenait étrangement pas de son visage.

Même si les deux individus étaient devant elle, leur visage était flou.

« Si la blessure est si petite que ça, alors tu peux marcher toute seule. Te porter me réchauffera le dos, donc non merci. En plus, tu es lourde, » répliqua son frère.

Je ne suis pas lourde ! Ce type m’exaspère vraiment ! J’ai une silhouette très fine ! pensa-t-elle pendant son rêve.

Même à cette époque —, elle était mignonne dans sa vie antérieure.

Elle le savait aussi dans cette vie-là. C’est pourquoi elle avait levé les yeux avec confusion devant la réponse de son frère.

En raison de sa surprise, elle avait arrêté ses fausses larmes.

« Hein ? » s’exclama Marie.

« Tu vois, tu faisais semblant de pleurer. Je déteste la façon dont tu simules ce genre de choses. Tu ne me tromperas pas, » répliqua son frère.

Dans la rue vide, son être présent s’était étouffé.

À ce moment-là, elle savait qu’elle était plus mignonne que les filles autour d’elle.

En comprenant que les gens autour d’elle feraient tout ce qu’elle demandait, elle avait essayé d’ordonner au garçon, son frère aîné, d’agir pour elle.

« J-J’ai mal aux genoux, » déclara la Marie de son rêve.

« La douleur est la preuve que tu es encore en vie. C’est bien, » répliqua son frère.

« Je, je veux que tu me portes. Je ne peux pas rentrer à la maison, » répliqua Marie.

« Oh vraiment ? Alors reste ici. Et si tu n’aimes pas ça, alors marche, imbécile de sœur, » répliqua son frère.

« — Stupide frère ! » s’écria Marie.

« Je suis d’accord pour être stupide ! Je préfère choisir d’être stupide que de faire ce que tu me dis de faire ! » répliqua son frère.

En voyant son frère aîné dire ça avec le sourire, Marie avait pensé à quelque chose. Ce type est vraiment le pire individu. Quand je pense à lui, c’est bien le numéro un — non, le numéro trois des gars les plus sans cœur.

La première place appartenait à l’homme qui les avait abandonnés, elle et son enfant.

Le numéro deux appartenait à une sangsue qui s’était associée à elle.

Après ces gens, c’était le frère aîné de Marie.

Marie avait ensuite essayé de se rappeler ce qui s’était passé après cet incident.

Hein ? Que m’est-il arrivé après ça ? Se demanda Marie.

 

♥♥♥

 

Elle reprit lentement ses esprits.

Son environnement était poussiéreux et elle avait alors entendu le bruit d’un coup de feu.

Des projectiles avaient frappé le sol et il y avait eu un bruit métallique.

Tandis qu’elle levait la tête, Léon se tenait debout, le dos tourné vers elle.

Sa voix semblait présenter un air de tension, peut-être en raison d’un sentiment d’urgence.

« Suivant ! » s’écria Léon.

« Une créature non identifiée rampant le long du plafond s’approche. Maître, sois prudent avec tes balles restantes. En plus, ce ne sont pas des monstres, » déclara Luxon.

« Ça craint qu’ils ne disparaissent pas quand je les tue, » répliqua Léon.

Léon rechargea le fusil et appuya sur la détente après l’avoir pointé sur la cible, créant le bruit d’un coup de feu alors qu’une balle transperça la tête d’une mystérieuse créature apparaissant dans l’obscurité.

La créature était tombée du plafond et avait été projetée sur le sol.

Marie avait sursauté et avait essayé de se lever, mais — .

« Aah ! Oh, aïe ! » s’écria Marie.

Elle ne pouvait pas se lever, peut-être à cause d’une blessure à la cheville.

Léon maintenait la même position, et seule sa voix atteignait Marie.

Il était prudent quant à l’approcher des ennemis et donc, il ne pouvait pas tourner la tête.

« Tu es réveillée ? Luxon t’informera de la situation, » déclara Léon.

« Hein ? Quoi ? » s’exclama Marie.

« Le sol des ruines s’est effondré et nous sommes tombés sous terre. Pendant que tu étais inconsciente, le Maître a tué des créatures non identifiées qui sortaient du passage, » annonça Luxon.

« Qu’entendais-tu par créatures non identifiées ? » demanda Marie.

Marie, qui se demandait s’il s’agissait d’êtres différents des monstres, regarda la créature à l’instant.

Ses membres étaient différents de ceux des humains, mais son torse et sa tête y rassemblaient.

En voyant ce qui semblait être un reptile prenant une forme humaine, Marie cria. « Aaaaaah! »

Cependant, du côté de Léon et Luxon — .

« Tu me distrais, alors tais-toi. Bon sang, c’est sans espoir si je n’ai pas ce charme inutile pour faire quelque chose ? Si c’était Livia ou Anjie, j’aurais été déterminé et sérieux quant à les défendre, » déclara Léon.

« Crier ne changera pas la situation. Ne bouge pas, » déclara Luxon.

« Hein ? Mais, ma jambe —, » déclara Marie.

« En tant que sainte, ta spécialité est la magie de guérison, n’est-ce pas ? Guéris-toi toi-même. Ah, Maître, le prochain arrive, » déclara Luxon.

— Tous les deux avaient adopté une attitude très froide.

Marie s’était dit. Ces gars sont comme mon frère aîné, n’est-ce pas !? Maintenant je suis vraiment énervée !

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. Merci pour ce chapitre

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