Le manuel du prince génial pour sortir une nation de l’endettement – Tome 6 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : De l’incident surprise à la rencontre surprise

Partie 3

Quelqu’un avait réussi à attaquer le Zarif et à s’emparer de Patura, de ses installations et de tout le reste.

« … Vous avez raison. Tout a commencé lorsque le Ladu des Zarifs, Alois Zarif, a été assassiné par des pirates. »

« Args. » Wein avait dégluti.

« Y a-t-il un problème ? »

« … Rien. »

Alois Zarif. Le représentant que Wein était censé rencontrer. Il s’était préparé à cette nouvelle quand il avait appris que le domaine était entre les mains de quelqu’un d’autre, mais l’entendre confirmer avait fait gémir Wein.

« Les pirates étaient-ils si forts ? »

« Ça et Patura subit des maelströms connus sous le nom de tempêtes du dragon à cette époque de l’année. J’ai entendu dire que les pirates ont attaqué pendant l’une d’elles. »

« Les tempêtes du dragon, hein… ? »

Ils étaient un phénomène naturel impossible à Natra. Ils devaient être possibles ici à cause du climat tropical de Patura.

« Alors que Patura était dans le chaos suite à la perte de son Ladu, un certain homme a mené une flotte de navires pour mener une attaque contre nous. Ils étaient rapides, et Patura n’avait personne pour prendre le commandement, donc les îles sont tombées sous leur contrôle en un instant. »

« Il devait corroborer avec les pirates depuis le début. Qui est ce type ? »

« … Legul Zarif. Le fils aîné d’Alois. Un génie naturel qui connaît la mer comme sa poche. L’homme qui devait devenir le Ladu. Il a été banni de Patura pour avoir terrorisé les citoyens. »

« Je vois… »

Wein avait pensé que le plan était terriblement intelligent, il était donc logique que ce soit un local qui soit à l’origine de tout.

« Il était le successeur initial. La flotte de Legul étend son domaine alors que les chefs des îles ne parviennent pas à travailler ensemble pour le soumettre, même maintenant. Avec tout ce qui se passe, j’ai entendu dire que des personnages peu recommandables attaquent les navires de passage, s’emparent des cargaisons et prennent les gens en otage pour une rançon. Je suppose que c’est ce qui vous est arrivé. »

« Bingo…, » Wein avait gémi.

Les ennuis semblaient juste le suivre partout. Son partenaire de négociation était mort, et Wein avait été capturé, pris dans une guerre aléatoire.

« Je suis terriblement désolé…, » dit l’homme à travers le mur.

Wein avait penché la tête sur le côté. « Hé. C’est la deuxième fois que vous vous excusez. Vous n’avez rien fait de mal… n’est-ce pas ? »

La racine du problème était ce Legul Zarif. C’est lui qui devait assumer la responsabilité. La seule autre personne qui aurait pu s’excuser aurait été son père, Alois Zarif.

Le prisonnier ne voulait pas laisser tomber. « Non, je devrais m’excuser. Après tout, je… »

« Hé ! Qu’est-ce que vous racontez !? »

Des soldats étaient entrés dans le couloir. Ils s’étaient arrêtés devant la cellule de Wein, déverrouillant sa porte, et ils avaient commencé à lui aboyer des ordres.

« Sors ! On a des questions à te poser ! »

« Ok, ok. Pas besoin d’élever la voix. » Wein était sorti de la cellule sans objection.

Il jeta un coup d’œil plus loin dans la prison et aperçut un homme appuyé contre les barreaux de fer.

L’homme hagard avait regardé Wein et lui avait transmis en silence : « Faites attention. »

+++

Wein avait été emmené dans une salle d’interrogatoire.

Les outils pour « l’interrogatoire » étaient dressés sur la table. L’odeur du sang imprégnait les murs et le sol, assez pour paralyser les faibles de cœur.

L’interrogateur en chef qui l’attendait avait parlé d’un ton cavalier. « Je t’informe dès maintenant que je ne négocierai pas avec toi, à quelque titre que ce soit. »

L’homme avait jeté un regard furieux à Wein.

« Tes crimes sont graves — faire fi de nos drapeaux vous demandant de vous arrêter pour l’inspection, endommager nos navires, fuir la scène. Tu ne seras pas autorisé à partir d’ici vivant si le prix de tes crimes reste impayé. »

La lourdeur de sa voix indiquait que ce n’était pas une menace en l’air.

Cependant, Wein était resté imperturbable, naturellement. En fait, pour lui, cette information était une bonne nouvelle.

En d’autres termes, les autres n’ont pas été attrapés.

Wein avait été soulagé pour deux raisons.

D’abord, les paroles de l’homme signifiaient que tout le monde s’était échappé en sécurité. Ensuite, cela signifiait que Wein avait des alliés à l’extérieur qui pouvaient l’aider à sortir d’ici.

« Hé ! Tu m’écoutes ? » L’interrogateur avait tapé du poing contre la table, essayant de l’intimider.

« Bien sûr que j’écoute. Alors combien faut-il pour me libérer ? »

« Hmm ? Confiant, n’est-ce pas ? … Voyons combien de temps durera ton air suffisant. Écoute bien. Ta rançon est de cinq mille pièces d’or ! »

Les soldats agglutinés autour de l’interrogateur semblaient surpris. Ce n’était que raisonnable, la rançon était généralement fixée à quelques pièces d’or. Peut-être une douzaine pour les personnes vraiment importantes. Même en tenant compte des réparations du vaisseau, cinq mille pièces étaient ridicules.

Un morveux arrogant, hein ? pensa l’interrogateur. Je vais le faire supplier.

Un regard mauvais s’était répandu sur son visage. Tout le monde autour de lui pouvait voir que cette somme d’argent était quelque chose qu’il avait arbitrairement lui-même trouvé.

« … Hé » dit Wein.

« Tu ne peux pas t’en sortir comme ça. On s’est déjà mis d’accord sur ces termes. Je rajouterai 100 pièces chaque fois que tu ouvriras ta petite bouche. As-tu encore quelque chose à dire ? »

« Disons deux cent mille. »

Seul Wein savait ce que cela signifiait.

Ce n’est pas comme s’ils ne le comprenaient pas. Ils pensaient juste qu’ils l’avaient mal entendu.

Rien ne pouvait arrêter Wein. « Cinq mille, c’est trop peu. Si vous avez besoin que je paie, je le ferai avec deux cent mille pièces d’or. »

Il n’y avait pas eu d’erreur cette fois. Après un temps, l’interrogateur avait tapé du poing sur le bureau.

« Mais de quoi parles-tu ? Deux cent mille !? Te fous-tu de moi !? »

« Pas du tout. Je suis tout à fait sérieux. » Wein avait haussé les épaules. « Je suis le trésorier de Lontra et Cie à Soljest. Il possède une montagne de pièces qui ne bougent pas sans mes ordres. Deux cent mille pièces ne seront pas un problème. Je vous paierai intégralement. »

C’est quoi ce bordel avec ce gars ? Je n’ai aucune idée de ce dont il parle.

Pour une raison inconnue, l’interrogateur et les soldats s’étaient retrouvés suspendus à chaque mot de Wein.

« Quant à mon vaisseau… il s’est probablement échappé chez la compagnie Salendina à Patura. Après tout, c’est l’un des principaux partenaires commerciaux de Lontra. Les choses devraient bouger rapidement si vous les contactez. »

« M-Mais… si c’est vrai… Ah oui ! Quel est ton objectif ? Si tu as autant d’argent, pourquoi ne pas simplement cracher les cinq mille pièces d’or !? Quel est l’intérêt de te compliquer la vie !? »

« J’aime l’argent, mais j’aime encore plus ma vie. Si mes hommes m’ont abandonnée, cela signifie que ma vie ne vaut pas grand-chose pour eux. Mais je suis toujours en vie. Ils m’ont mal jugé. Les marchands font toujours subir aux personnes appropriées les dommages appropriés. Voyez ça comme une forme de vengeance. »

Il n’y avait ni autorité ni servilité dans sa voix. Tout le monde sentait qu’il ne faisait que dire la vérité.

Wein les avait interrogés avec un sourire.

« Alors, qu’allez-vous faire ? Deux cent mille pièces d’or sont suffisantes pour changer la vie de tout le monde ici. Bien sûr, si vous souhaitez conserver votre mode de vie modeste, vous êtes libre de demander cinq mille. Il n’y a aucun mal à cela, même si je ne vois pas pourquoi vous refuseriez ma proposition. »

Toutes les personnes présentes savaient qu’il n’y avait aucun inconvénient à ce marché. Il s’agissait juste de faire passer la rançon de cinq mille à deux cent mille. Ils gagneraient 195 000 pièces supplémentaires — sans frais.

Mais ils étaient toujours en conflit. C’était juste trop soudain, trop ridicule, trop tentant.

Wein était prêt à les coincer mentalement et à bondir.

« Cent quatre-vingt-dix mille. »

Les soldats avaient tous sursauté.

« Vous êtes impossibles. Pas bons du tout. Si vous tergiversez sur un marché aussi simple, je n’ai pas d’autre choix que de baisser la rançon. Si vous n’êtes toujours pas sûr, je la baisserai jusqu’à ce que vous acceptiez. »

« Quoi ? A- Attends ! »

Wein avait pris le contrôle total de la situation, mais il était le seul à s’en rendre compte.

« Pas d’attente. Le temps, c’est de l’argent. Si vous gaspillez du temps à décider, vous perdez de l’or précieux. N’est-ce pas évident ? Alors ? Qu’allez-vous faire ? Cent quatre-vingt mille — et cela diminue chaque seconde. »

« O-okay ! Nous allons contacter Salendina ! C’est tout ce que nous avons à faire, non !? »

Wein avait applaudi. « Excellent ! Apportez un lit dans ma cellule avant cela. Oh, et un bureau et une chaise. Je vais avoir besoin de vin de qualité. Et puis… »

« Ne sois pas ridicule ! Comme si nous étions d’accord avec ça ! »

« Laisseriez-vous un vin de deux cent mille pièces à l’extérieur ? Le déposer dans un coin d’une cellule de prison ? Vous ne le feriez pas, n’est-ce pas ? Garder des objets de valeur en parfait état demande un certain niveau de travail. Si vous ne pouvez pas me remettre en parfaite santé, ma valeur diminuera. Évidemment. »

« M-Mais tu es notre prisonnier. »

« Cent soixante-dix mille. »

Les hommes avaient frissonné devant le nouveau montant de la rançon.

Wein leur avait adressé un sourire arrogant. « Alors, qu’allez-vous faire ? Je dois préciser qu’il n’y a pas de place pour la négociation. »

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    Ses ravisseurs n’ont aucune chance devant ce baratineur professionnel 😅

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