Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 5 – Interlude 1

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Interlude

À Glaðsheimr, capitale du Saint Empire d’Ásgarðr, se trouvait le Palais Valaskjálf.

C’était le siège du pouvoir pour le þjóðann, ou empereur divin, le souverain de tout Yggdrasil.

Même avec le travail de dizaines de milliers d’esclaves, il avait fallu vingt ans pour achever la construction du palais, et il était si grand que même une petite ville pourrait entrer dans ses murs.

Du plus profond de son intérieur s’élevait un grand donjon de château, si haut qu’il semblait atteindre le ciel.

Bien que, pour être plus précis, il ne s’agisse pas du tout d’un donjon de château traditionnel. Il n’abritait aucune pièce résidentielle ou de cérémonie à l’intérieur, c’était simplement une tour de briques empilée sur des briques.

C’était le bâtiment connu sous le nom de Hliðskjálf, ou « tour sacrée ».

Il avait été construit pour permettre aux rites sacrés d’être exécutés aussi près du ciel — et donc des dieux — que possible, et il y avait donc des tours similaires dans de nombreuses grandes villes d’Yggdrasil. Cependant, pour les habitants de Glaðsheimr, la tour était ici le seul vrai Hliðskjálf, et ceux des autres villes n’étaient rien de plus que des faux, des imitations pathétiques de la vraie chose.

La tour sacrée de Glaðsheimr était en effet nettement plus grande et beaucoup plus haute que ses homologues ailleurs. C’est là que l’empereur divin lui-même était assis, attendant son visiteur, à son sommet, un sanctuaire sacré, ou hörgr.

Fagrahvél entra dans le hörgr et se dirigea lentement vers elle.

Chacun de ses pas était accompagné des bruits raides et cliquables des plaques de son armure dorée et de l’épée lourdement décorée à sa taille. Il avait de longs cheveux dorés qui descendaient en queue de cheval de la nuque et qui se balançaient sur place pendant qu’il marchait.

Ses traits étaient durs, mais très beaux, et les dames d’honneur qu’il croisait étaient toujours si frappées par sa galante silhouette alors qu’elles laissaient échapper des soupirs d’émerveillement.

« Votre Majesté, par votre ordre, moi, Patriarche Fagrahvél du Clan de l’Épée, je suis arrivé, » avait-il annoncé. « Je suis à votre service. »

Fagrahvél s’agenouilla adroitement et s’inclina. Ses mouvements étaient raffinés, évidemment bien exercés.

Une voix douce et claire lui répondit de derrière un écran diviseur. « Ahh, c’est une bonne chose. Nous sommes heureux de vous revoir. »

C’était la voix de l’empereur divin du Saint Empire Ásgarðr, Sigrídrífa. Cette fille était porteuse de la lignée la plus noble et la plus sacrée du monde d’Yggdrasil.

« Et moi aussi, Votre Majesté. En quoi puis-je vous servir ? »

« Hmm. En tant que Notre frère adoptif avec qui Nous avons été élevés et nourris, Nous avons une confiance particulière en vous et une demande. Approchez-vous. »

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