Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 2 – Épilogue

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Épilogue

Au moment où la crue soudaine s’était apaisée, Yuuto avait fait avancer ses armées plus loin dans le domaine du Clan de la Foudre.

Avec près de la moitié de leurs soldats morts, et le sort de leur patriarche incertain, ils étaient pour ainsi dire vaincus et pouvaient à peine être appelés une « armée ». En voyant les rangs organisés du Clan du Loup, la plupart d’entre eux s’étaient simplement dispersés et avaient fui.

Bien que Yuuto soit un pacifiste dans l’âme, il n’était pas assez naïf pour assumer une politique de défense non agressive.

La guerre n’était pas bon marché.

Il y avait le coût des armes et des armures pour chaque soldat, la préparation des consommables comme les flèches et, bien sûr, les immenses quantités de nourriture utilisées des déplacements ici et là. Tout cela avait un coût. De toute évidence, certains de ses soldats n’avaient pas survécu, ce qui exigeait des compensations pour leurs familles. La victoire avait aussi coûté en argent, puisqu’il fallait récompenser ceux qui avaient aidé à l’atteindre, d’autant plus qu’il avait interdit le pillage. C’était loin d’être une entreprise philanthropique.

Yuuto n’avait pas lui-même l’intention de faire la guerre, mais si la guerre était menée contre lui et qu’il devait dépenser de l’argent pour défendre ses terres, il devait choisir entre permettre à sa nation de devenir progressivement pauvre ou bien trouver des moyens d’atteindre le seuil de rentabilité, et son peuple n’approuverait certainement pas le premier cas.

En fait, avant que Yuuto ne devienne le patriarche du Clan du Loup, il était au bord de la destruction exactement parce qu’il était constamment sur la défensive. Il n’avait pas l’intention de répéter cette erreur.

Après que son armée eut dispersé et chassé les troupes restantes du Clan de la Foudre, Yuuto avait conquis trois forts sans effusion de sang, plaçant les villes et villages locaux sous son autorité.

Ce qui avait suivi avait été un retour triomphal à Iárnviðr. Après cela, il avait signalé à Mitsuki qu’il allait bien, et un peu plus tard, il avait décidé de se faufiler en ville et de s’amuser.

Cela faisait un an qu’il ne s’était pas promené dans les rues sur ses deux pieds. En tant que patriarche et héros du Clan du Loup, il devenait toujours le centre d’attention, rendant les personnes humbles ou carrément prosternées devant lui, et il ne se sentait pas à l’aise face à ça.

Cela n’avait pas aidé que son apparence se distinguait parmi les habitants d’Iárnviðr. Bien qu’il puisse cacher ses cheveux d’un pur noir avec une capuche, on ne pouvait pas en dire autant pour ses yeux, et même s’il était un peu bronzé, le teint ivoire unique à sa race était sûr d’attirer l’attention des personnes.

Yuuto avait tenu la main de Kristina pendant qu’il marchait. « Franchement, grâce à vous, je peux enfin marcher en ville comme d’habitude. Merci, » déclara-t-il avec plaisir.

En lui tenant la main, il pouvait emprunter ses pouvoirs de Veðrfölnir et cacher sa présence, l’empêchant ainsi d’attirer l’attention.

« Franchement, je préférerais ne pas avoir à tenir la main d’un homme, mais vous êtes une exception, Père, » répondit-elle.

« Hahaha. Quel honneur. » Yuuto avait haussé les épaules en riant.

Le travail à la lance n’était pas la seule chose qui pouvait gagner du mérite dans une guerre. Elle avait apporté l’information que le Clan de la Foudre se préparait pour la bataille, et cela valait plus que son poids en or. Puis elle avait infiltré Bilskirnir et acquis des informations telles que le nombre d’ennemis, la composition, l’armement et le jour du départ, ce qui avait grandement aidé Yuuto à prendre le dessus dans cette bataille. Ces réalisations avaient en effet été un hommage digne d’intérêt, et Yuuto n’avait aucun problème à lui accorder son Serment du Calice.

Bien sûr, l’échange direct du Serment du Calice avec un patriarche exigeait une cérémonie bien élaborée. Comme cela prendrait un certain temps pour se préparer, il n’avait pas encore échangé le Serment avec elle. Elle était actuellement sa fille assermentée à un niveau non officiel, un peu comme une entreprise au Japon moderne pourrait donner un statut d’employé provisoire à un employé potentiel.

Quant à Albertina, qui devenait aussi sa fille jurée...

« Hé, Kris, Kris, regarde. La nourriture sur les brochettes de ce magasin a l’air délicieuse. Puis-je en acheter ? » demanda Albertina.

« Oh, quelle bonne odeur ! C’est probablement très bon. » Répondit Kristina.

« Je sais, n’est-ce pas ? » demanda Albertina.

« D’accord, alors va en acheter, » accorda Kristina.

« Suppperrrr... !! Je suis de retouuuurr ! Et j’en ai un ! » cria Albertina.

« Et maintenant, je te le prends et je le mange rapidement, » déclara Kristina.

« Gyaah ! » Comme toujours, elle était intimidée par sa sœur. Cette fille n’avait jamais rien appris.

Yuuto silencieusement, mais avec intensité, n’avait souhaité que son bonheur dans l’avenir.

« Je dois dire que c’est curieux que personne ne te remarque, » Félicia avait fixé Yuuto du regard et avait dit cela avec de l’émerveillement dans son ton. Fait inhabituel pour elle, elle avait caché sa belle silhouette avec une robe à capuchon, en essayant de ne pas trop se démarquer.

Parce qu’il avait les jumelles avec lui pour lui servir de gardes du corps, il lui avait dit de se reposer, mais elle n’en avait rien fait. En fait, elle avait été légèrement contrariée par cette suggestion. Cela avait laissé Yuuto perplexe, puisqu’il voulait simplement qu’elle prenne un peu de répit de ses fonctions d’adjudant. Même avec ses connaissances modernes, il ne pouvait pas comprendre le cœur d’une jeune fille.

« Il m’a l’air normal, » ajouta Félicia.

« J’ai seulement nié sa présence et l’ai fait se fondre dans le paysage. Ça ne fait pas grand-chose si vous le remarquez et le regardez fixement, » expliqua Kristina.

« Je vois. » Félicia hocha la tête. Étant une manieuse de galldrs, elle s’intéressait beaucoup à ces questions.

« Êtes-vous sûre que ça ne vous dérange pas ? » Avec son pouce, Yuuto avait pointé derrière lui, vers Albertina. Elle s’était accroupie sur le sol, pleurait à chaudes larmes. Elle attirait beaucoup d’attention de la population environnante.

« Vous vous démarquez beaucoup trop, Père, » lui avait alors dit Kristina. « Si Al attire la plupart des regards, personne ne nous regardera. »

« Ohh, c’est logique. » Il hocha la tête et regarda la ville.

C’était vivant et plein d’énergie. Par rapport à l’année dernière, il y avait aussi beaucoup plus de personnes qui marchaient dans ses rues. La prospérité attirait à la fois les visiteurs et les migrants des terres voisines.

Yuuto allait souvent sur la route principale menant vers l’extérieur, mais il n’avait pas marché sur les autres routes depuis longtemps maintenant, alors il avait trouvé cette expérience quelque peu nostalgique et excitante.

« Hm ? »

Soudain, il avait remarqué une silhouette familière.

Elle avait des cheveux courts et indisciplinés et des traits du visage que l’on pourrait qualifier de « charmant » plutôt que de « beau ». Elle était clairement en train de faire des achats, fredonnant en regardant les marchandises dans le bazar.

« Ingrid, quelle coïncidence ! » s’exclama Yuuto.

« Uah ! Y-Yuumgh ! »

« Chuuuu, moins fort, d’accord ? » Yuuto avait tapoté légèrement son épaule, mais cela suffisait à lui faire crier son nom, alors il lui avait rapidement mis la main sur la bouche. Après tout, son petit voyage incognito ne faisait que commencer. Il ne voulait pas que ça finisse si abruptement.

Bien qu’elle ne ressemblait à rien de plus qu’une jolie fille de la ville, Ingrid était la huitième du Clan du Loup. Et en tant que propriétaire de la rune Ívaldi, elle était une forgeronne exceptionnelle.

Sa contribution au raffinement du fer et à la création d’arbalètes avait fait d’elle une figure de proue dans l’avancement du clan.

« T’es-tu calmée ? » Yuuto lui avait demandé.

« Hhw chn I chlm dhwn whhn yhhh'rh thhchhng mh lhps !? » (« Comment puis-je me calmer quand tu me touches les lèvres !? ») Le visage d’Ingrid était devenu d’un rouge de betterave quand elle avait répondu à la question par une plainte évidente.

Elle est aussi petite que d’habitude, pensa Yuuto avec un sourire ironique sur son visage. Bien qu’il se sente comme s’il comprenait mal quelque chose, il avait choisi de continuer la conversation au lieu de la libérer. « Je te laisserai partir si tu promets de te taire. »

Ingrid hocha rapidement la tête, et Yuuto fit ce qu’il avait dit qu’il ferait. La jeune fille avait pris un moment pour reprendre son souffle, puis l’avait directement regardé avec une expression sérieuse.

« Pourquoi es-tu ici ? As-tu une idée de ce qui se passerait si les personnes le remarquaient ? » demanda Ingrid.

« Oh, je peux me promener grâce à ses pouvoirs. » Tenant toujours la main de Kristina, il l’avait levée en l’air, et pour une raison inconnue, cela avait fait disparaître toute la couleur des yeux d’Ingrid et son visage était devenue sans expression.

« Ohh, je vois... Alors tu t’es trouvé une autre fille. Et regardez comme vous vous entendez bien, » déclara Ingrid.

« Idiote. Ce n’est pas comme ça, » déclara Yuuto.

« Mais ce n’est pas comme ça non plus, » commenta Kristina. « Nous sommes après tout des candidates pour être des reines. »

« Hmmm, elle semble certainement à l’aise à tes côtés. Et tu te promènes en touchant les lèvres des filles. Ah, merde, pourquoi suis-je si... ? » Son ton était froid et composé au début, mais Ingrid était progressivement redevenue rouge et avait commencé à marmonner à la place.

L’ondulation des émotions avait fait vaciller Yuuto. « Je te le dis, ce n’est pas ce que tu crois. »

« Oh, tu n’as pas à me le cacher. Tu es vraiment grand et important maintenant, n’est-ce pas ? Tu es assez important pour avoir toutes les filles que tu veux, hein ? »

« En parlant de cela, il y a des demandes en mariage qui affluent aussi de tous les clans voisins, » avait rajouté Kristina.

« OHHHHHH ? » Ingrid avait regardé Yuuto avec des yeux méprisants, comme s’il était l’ennemi de toute l’humanité féminine.

 

 

Il avait déplacé son regard vers la gauche et vers le bas, et avait vu un diablotin avec un sourire pleinement diabolique sur le visage de la fille à côté de lui. Kristina l’avait dit exprès et en était clairement fière. C’était une fille méchante. Quand il s’agissait de méfaits, elle avait décidé de n’épargner personne.

« Comment es-tu devenu comme ça ? Quand je me souviens de l’époque quand nous nous sommes rencontrés, cela rend tout cela encore moins crédible. Tu n’étais qu’un imbécile inutile et faible qui pouvait à peine parler, » déclara Ingrid.

« Oh ouais, désolé pour tous les ennuis que je t’ai causés à l’époque, » répondit Yuuto.

« Oh, tu devrais l’être. » Ingrid avait l’air vexée. « Hmph. »

Le garçon désespéré de l’époque était devenu un grand héros, battant les clans environnants les uns après les autres et agrandissant son territoire dans toutes les directions. En effet, le monde était un endroit mystérieux.

« Mais... penser que deux années se sont écoulées depuis…, » avec un chuchotement, Ingrid avait regardé le ciel. Elle semblait laisser vagabonder son esprit à travers ses souvenirs.

 

Fin du tome 2

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6 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre et bonne continuation!

  3. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour la fin de ce volume.

  4. Dominique Ringuet

    Merci pour ce premier volume !

  5. Merci pour ce tome ^^ Hâte d’avoir la suite

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