Acte 5
Partie 9
« Ving est mort !? » Steinþórr ne pouvait pas croire ce qu’il entendait.
Son frère avait huit ans de plus que lui, mais il l’avait bien servi, et ensemble, ils avaient fait du Clan de la Foudre ce qu’il était aujourd’hui. Et même dans Yggdrasil, où les liens des vœux étaient plus importants que les liens du sang, perdre quelqu’un qu’il connaissait depuis qu’il était enfant était encore un coup terrible.
« Aaaaahh ! Waaaaaaaaah ! » Steinþórr n’avait jamais été un homme qui pouvait cacher ses émotions, et malgré le fait qu’il y avait des personnes autour de lui, il s’était mis à sangloter bruyamment.
Il avait commencé à utiliser son marteau de fer pour écraser les roches et les arbres autour de lui. Il était exactement comme un enfant qui faisait une crise de colère, et personne ne pouvait rien faire pour l’arrêter.
« Þjálfi ! C’est ta faute ! C’est toi qui lui as dit de le faire ! »
« Je n’ai jamais pensé un seul instant que mon plan coûterait la vie à VingeÞórr... Les mots ne peuvent pas exprimer mon chagrin. »
« C’est vrai ! C’était ta faute ! C’est ta faute ! »
« Je suis désolé. »
« Tes excuses ne le ramèneront pas ! » Steinþórr avait enfoncé son pied dans l’estomac de Þjálfi.
Þjálfi s’était écrasé sur le sol et avait rebondi plusieurs fois avant de s’arrêter. Mais même après qu’il se soit arrêté de bouger, il était resté écrasé sur le sol, crachant du sang. Cela avait dû endommager ses organes internes.
« Je suis désolé ! Est-ce que ça va ? » Steinþórr avait crié. La vue de cet homme subissant tant de douleur semblait avoir ramené Steinþórr à la raison. Il s’était précipité sur Þjálfi et l’avait aidé à se relever.
« Non, comparé à la douleur de perdre ton frère, Père, ce n’est pas... gwah ! » Þjálfi avait essayé de cacher sa douleur, mais son corps ne l’avait pas laissé faire. Il s’était effondré à genoux, incapable de se tenir debout.
Þjálfi était renommé pour son corps solide, mais même lui pouvait à peine bouger. Steinþórr avait utilisé un coup de pied, pas son marteau, mais ses frappes étaient encore incroyablement puissantes.
« Je suis vraiment désolé », Steinþórr avait gémi. « C’est moi qui ai accepté ton plan, et c’est moi qui ai envoyé Ving là-bas... »
« Hahh... Hahh... Ne t’inquiète pas pour moi. Concentre-toi plutôt... sur la bataille devant nous. La mort de mon oncle a fait naître la peur dans le cœur des soldats. Cette fois, tu devras toi-même y aller ! »
« Bien sûr... bien sûr ! Tu as raison ! » La confusion enfantine s’était estompée du visage de Steinþórr’s, et une nouvelle fois, la convoitise de la bataille avait brûlé dans ses yeux.
Il devrait venger son frère. Il s’était juré de se venger, mais il devait d’abord s’inquiéter de ses hommes qui vivaient encore.
« Mais Þjálfi, tu dois te reposer, » avait-il ajouté.
« Quoi !? Je serai toujours à tes côtés... arghhh ! »
« Regarde-toi, toi-même. Je ne peux pas t’emmener au front comme ça, » déclara Steinþórr.
« M-Mais... ! »
« Si tu meurs, que dirai-je à Röskva à Bilskirnir ? Les liens du clan sont importants, mais aussi les liens du sang, » déclara Steinþórr.
Quand il avait dit à Sigrun qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre cette personne si facilement, Steinþórr le pensait vraiment. Röskva, la sœur de Þjálfi, était un maître en politique qui avait fait un excellent travail pour régner sur le capital clanique. Ce n’était que grâce à eux deux que Steinþórr avait pu vivre la vie qu’il avait choisie et qu’il avait pu se concentrer sur le combat.
Il était encore jeune, et il voulait continuer à se battre pendant longtemps. Il ne pouvait pas se permettre de perdre l’un ou l’autre.
Après que son seigneur venait de perdre son propre frère, Þjálfi n’avait pas d’autre choix que d’obéir à ses paroles. Et il n’était pas assez stupide pour penser qu’il pouvait se battre alors qu’il était si gravement blessé. « ... Bien sûr, Sire. Au revoir, et bonne chance ! »
« La chance ? Je n’ai pas besoin de chance. Le seul chemin vers la victoire passe par la puissance ! » rugit Steinþórr.
« Hehe... alors je me reposerai, et j’attendrai des nouvelles de ta victoire. »
« Laisse-moi m’en charger », Steinþórr avait dit cela en toute confiance. « Je suis Dólgþrasir, le Tigre Affamé des Batailles, et je dévorerai tout ennemi qui se dressera sur mon chemin ! »
Steinþórr avait fait avancer son armée.
Le simple fait de se tenir à l’avant-garde avait eu un effet énorme sur le moral de ses soldats.
Aucun d’entre eux ne pouvait l’imaginer perdre. Il y avait une aura de puissance autour de lui, une aura qui disait aux soldats que s’ils le suivaient, leur victoire était assurée.
Yngvi du Clan du Sabot avait utilisé la peur pour garder ses soldats en ligne, mais Steinþórr avait inspiré une loyauté frénétique en faisant penser à ses hommes uniquement à la victoire.
L’armée poursuivait sa proie comme un tigre, jusqu’à ce qu’ils aient enfin réussi à apercevoir la queue du Clan du Loup.
Les forces du Clan du Loup étaient au milieu de la traversée de la rivière Élivágar.
Sur les rives de la rivière, Steinþórr avait vu un jeune homme aux cheveux noirs, ce qui était extrêmement rare à Yggdrasil.
« C’est lui ! » cria-t-il.
Tout comme les peuples indigènes d’Afrique, grandir dans un endroit avec peu de bâtiments pour obstruer leur vue donnait au peuple d’Yggdrasil une vision qui dépassait de loin celle des Japonais modernes. Même de loin, il pouvait lire l’expression du garçon.
Dans une bataille, traverser à gué une rivière était l’une des choses les plus dangereuses que l’on pouvait faire. Cela vous aurait ralenti et aurait fait de vous une cible facile pour l’ennemi.
Le garçon avait lâché un grand soupir avant de bâiller. Il était peut-être soulagé d’avoir traversé la dangereuse rivière avec succès. Si c’était le cas, il aurait baissé sa garde bien trop tôt.
« Hehe ! Je ne te laisserai pas t’échapper ! » Steinþórr avait fouetté ses chevaux et avait poussé son char à aller plus vite.
Beaucoup de soldats n’avaient pas encore traversé la rivière. Ils seraient les premiers à devenir sa proie. Il ne pouvait pas attendre de voir si le garçon serait encore en train de bâiller après ça.
« Alors vous êtes venu, Dólgþrasir. » Alors qu’il s’approchait du bord de la rivière, l’homme lugubre et sombre avait de nouveau bloqué son chemin. L’homme défendait leur arrière-garde, il était donc inévitable qu’ils se retrouvent ici.
La rage avait commencé à bouillir de l’intérieur de Steinþórr. « Skáviðr ! Je suis ici pour venger mon frère ! »
Il avait pointé son marteau droit devant et avait fait avancer son char droit vers l’homme.
Toutes les traces du patriarche facile à vivre du Clan de la Foudre avaient disparu. Il avait maintenant le visage d’un démon en colère, et l’aura de puissance qui l’entourait était plus intense qu’elle ne l’avait jamais été auparavant.
Mais son frère avait été célèbre pour son courage, et cet ennemi l’avait tué. Ce n’était donc pas un adversaire ordinaire. L’homme avait fait face aux flammes de la rage de Steinþórr avec un sourire froid.
Les troupes en furie du Clan de la Foudre et les troupes désespérées du Clan du Loup entrèrent en collision.
« Haaaaaaah ! » Avec un cri, Steinþórr avait fait tomber son marteau de fer sur son ennemi devant lui. Ce coup était beaucoup plus puissant que ceux qu’il avait utilisés lors de la dernière bataille.
Mais cette force étrange était réapparue, et son marteau avait dévié de sa cible.
« Haha ! »
« Woah ! »
Steinþórr avait bloqué la contre-attaque de Skáviðr avec la tête de son marteau. Il avait déjà combattu cet ennemi une fois. Sa technique était facile à bloquer, une fois qu’on savait qu’elle arrivait.
« Très bien ! Alors, qu’en dis-tu de ça... !? » Avec un cri de « Orah-orah-orah-orah !! » Steinþórr était passé à l’utilisation d’attaques rapides au lieu de coups puissants.
Le sens inné de la bataille avec laquelle il était né lui disait que cet adversaire était plus faible s’il était combattu avec beaucoup d’attaques rapides, au lieu d’une seule attaque forte. Il n’avait même pas besoin d’utiliser sa pleine force pour réussir. Son ásmegin contenait le pouvoir divin du Mjǫlnir, et il pouvait écraser n’importe quoi en une seule frappe, même réduite en puissance.
Ou du moins, c’est ce qui aurait dû être. Mais le membre du Clan du Loup se tenait toujours sur son chemin, et la lance dans sa main était toujours intacte.
« Il est rapide ! » Steinþórr marmonnait.
Et ce qui était pire, la lance de son ennemi visait les petites failles de ses attaques. C’était difficile à voir et plus difficile à bloquer. La bataille durait depuis un certain temps, mais son marteau n’avait presque jamais trouvé sa cible. C’était presque assez pour lui faire croire qu’il combattait un fantôme.
Mais il avait compris le truc.
« J’ai compris. Ton talent est de faire glisser mon arme. »
« Tout à fait. Je supposais bien que vous comprendrez, » soupira Skáviðr en frappant le marteau de Steinþórr depuis en bas au plein milieu de son attaque, l’envoyant vers le haut en produisant des étincelles.
Avant, il aurait profité de cette ouverture pour frapper, mais Skáviðr avait à la place donné un coup de pied dans le côté de son cheval et l’avait éloigné de Steinþórr.
Skáviðr avait haleté pendant ce temps. « Hahh... Hahh... Hahh... »
Steinþórr pouvait voir que l’homme était épuisé. Le visage de l’homme avait d’abord semblé sardonique et facile à vivre, mais maintenant il dégoulinait de sueur et d’épuisement.
Il pouvait comprendre pourquoi.
Les attaques de Steinþórr n’étaient pas censées être bloquées. Si vous le faisiez, vous détruiriez simplement votre arme. Ainsi, au lieu d’essayer de bloquer les attaques de front, son adversaire les déviait dans une autre direction, en protégeant son arme.
Ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. La déviation d’une attaque de cette manière était beaucoup plus difficile que de simplement la bloquer, en particulier contre un ennemi d’une force inégalée comme Steinþórr. Le simple fait d’y penser suffisait à lui donner le vertige.
« Attends, je pensais que la louve aux cheveux argentés était censée être la plus forte », Steinþórr commenta. « Tu es bien plus fort qu’elle. »
« Je ne suis pas du genre à aimer être sur le devant de la scène. Et son style est bien plus beau que le mien, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, dans deux ans environ, elle sera vraiment plus forte que moi, » avait déclaré Skáviðr.
Il n’y avait pas de fausse gloire ou de vantardise dans ses paroles. Il semblait simplement dire la vérité. Si Sigrun était là, elle aurait pu faire une crise de colère.
« Wôw... Je suppose qu’il est temps. » Skáviðr avait tiré les rênes de son cheval et l’avait fait se tourner dans la direction de la rivière, puis l’avait fait s’avancer rapidement.
Les autres hommes de l’arrière-garde se servaient de leurs longues lances pour tenir à distance l’armée du Clan de la Foudre alors qu’ils commençaient à traverser eux-mêmes la rivière.
« Tu t’enfuis encore !? » Steinþórr avait crié.
« Notre armée a presque fini de traverser la rivière. Il n’y a aucune raison que je reste ici. »
« Je ne te laisserai pas me causer encore des ennuis... Quoi !? » Soudain, il avait vu une flèche dans le coin de son œil. Instantanément, il avait incliné la tête pour l’éviter.
« Haugspori est l’un des meilleurs archers du Clan de la Corne. Et il est très bon dans ça, » Skáviðr avait souri tout en conduisant son cheval dans l’eau.
Steinþórr s’était précipité pour le suivre, mais il avait vu un homme de l’autre côté de la rivière avec trois flèches placé sur son arc.
« Tch ! » Steinþórr avait utilisé son marteau pour les démolir.
Comme Skáviðr l’avait dit, seul un archer habile pouvait jouer un tour de ce genre et être précis sur une longue distance comme celle-ci.
Dans ce court laps de temps, Skáviðr avait déjà obtenu une bonne avance sur Steinþórr. Il allait très vite pour quelqu’un qui franchissait une rivière.
L’eau n’était peut-être pas aussi profonde qu’il l’imaginait. Il avait entendu dire que le patriarche du Clan du Loup avait consacré beaucoup d’efforts à l’irrigation pour étendre ses terres cultivées. Et en plus, il n’y avait pas eu beaucoup de pluie dernièrement.
« Suivez-moi, tout le monde ! » avait crié Steinþórr en tenant son marteau haut. « Ces lâches se croient en sécurité de l’autre côté de la rivière ! Montrez-leur la vraie terreur du Clan de la Foudre ! »
Traverser une rivière au combat était un acte dangereux, qui entraînerait de nombreuses pertes. Mais le Clan du Loup s’enfuyait et n’avait aucun moyen de les arrêter. S’ils se déplaçaient maintenant, le passage du guet serait facilement franchi. Il ne pouvait pas laisser passer cette opportunité.
Merci pour le chapitre et bonne continuation!
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