Acte 5
Partie 11
Une fraction de seconde plus tard, Skáviðr l’avait attaqué avec une frappe vers le bas. Ils ne lui avaient même pas permis de se reposer un instant.
« Hyeah ! »
Le plus grand avantage d’un fantassin sur un cavalier était sa maniabilité, c’était pourquoi Steinþórr l’avait utilisé pour s’enfuir et échapper à leur portée d’attaques. Mais alors qu’il le faisait, le chef des forces du Clan de la Corne l’avait chargé du haut d’un char et l’avait attaqué avec une lance.
Les cheveux d’or se balançaient au bord de sa vision, et soudain, une chanson d’une beauté indigne d’un champ de bataille avait résonné tout autour d’elle.
La forme du chef des forces du Clan de la Corne avait été doublée.
« Tch ! Un galldr ! » Steinþórr avait fait claquer sa langue.
Des chansons enchantées comme celle-ci pouvaient donner divers effets magiques à leurs auditeurs. Bien qu’ils n’étaient pas significatifs, au combat, la légère différence qu’ils fournissaient pouvait signifier la vie ou la mort.
« Insolent ! » Se protégeant contre l’attaque de la silhouette émanant une grande intention meurtrière, Steinþórr avait rugi vigoureusement et avait neutralisé le sort.
Skáviðr s’était enfui. Steinþórr voulait s’en prendre à lui, mais l’homme savait qu’il n’aurait aucune chance en combat singulier, et augmentait déjà la distance entre eux. Si le galldr n’avait pas mis un délai sur son temps de réaction, Steinþórr aurait pu en venir à bout de ce combattant.
Alors qu’il serrait ses dents dans la frustration, un autre char portant le drapeau du Clan de la Corne le chargea de front.
« Hgaahh... Nh !? » Il avait levé son marteau en préparation, mais avait été gelé sous le choc lorsque le conducteur et l’Einherjar en étaient sortis.
Le chariot était maintenant vide, mais la perte de poids augmentait la vitesse de sa charge vers Steinþórr. Bien sûr, le cheval ne voulait pas s’écraser et être blessé, alors il avait vite fait demi-tour, sans se soucier de ce qu’était devenu le véhicule.
Avec des réflexes extraordinaires, il avait sauté puis il avait placé une jambe sur le bord du char et il avait bondi vers l’avant, annulant ainsi l’impact.
Après qu’il eut atterri sur le sol, mais avant qu’il puisse remettre sa posture en position, la louve argentée l’avait chargé avec un. « Steinþórr ! C’est votre fin ! »
La position diagonale du nihontou indiquait clairement qu’elle avait l’intention de le tuer par une frappe latérale. L’homme mince l’avait suivi, l’air assoiffé de sang.
Le Dólgþrasir avait été complètement acculé. Même les soldats du Clan de la Foudre, qui le connaissaient bien, en étaient pleinement conscients.
Cependant...
« Des personnes comme vous... » L’esprit combatif qui émanait du dos de Steinþórr avait grandi pour devenir encore plus fort et cela avait commencé à déformer l’air ambiant comme une brume de chaleur.
Le bras tenant le marteau avait commencé à gonfler.
« ... NE POURREZ JAMAIS ME FRAPPER ! »
Il avait fait tournoyer son corps, accumulant la puissance due à sa rotation, rassemblant toutes ses forces et canalisant les pouvoirs divins de Mjǫlnir. Puis il avait lancé cette puissante frappe sur le nihontou de Sigrun.
C’était peut-être l’attaque la plus puissante qu’il ait jamais déclenchée. Bien que la lame puisse le supporter d’une manière ou d’une autre, on ne pouvait pas en dire autant de la main de Sigrun. Elle avait été forcée de lâcher son nihontou, le laissant voler dans les airs.
Steinþórr avait ensuite frappé avec son marteau latéralement, cassant les deux pattes avant du cheval de Skáviðr. Un fouet s’était enroulé autour de sa main droite, mais il n’en avait pas tenu compte. Le commandant en second du Clan de la Corne s’était approché. Steinþórr avait à nouveau frappé avec son arme et avait pulvérisé l’épaule droite de l’homme.
Ne perdant pas un instant, il avait alors pris une pierre voisine dans la main et l’avait lancée vers un homme se préparant à lancer une flèche, brisant le dos de sa main.
Il avait terminé cela en sautant au sommet d’un chariot s’avançant et avait frappé le crâne du membre du Clan de la Corne Einherjar inconnu qui le chevauchait.
L’Einherjar, choqué et blessé, avait regardé le Tigre Affamé sauter, se tenait maintenant debout sur le sol alors qu’il s’était mis à rugir vers le ciel. « Je suis tombé dans le panneau, vous dites ? Ha ! Ne me faites pas rire ! Je suis le Dólgþrasir ! Tous les pièges s’effondrent devant ma puissance ! Kyah ha ha ha ha ! Ha ha ha ha ha ! HAAAAAAA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA ! »
Couvert du sang frais de ses ennemis, Steinþórr avait exprimé un rire retentissant. Ni l’« homme » ni la « bête » ne semblaient lui convenir. Il était plus comme un monstre, déchaîné sur le monde par un dieu capricieux.
« Ça ne peut pas être..., » la voix de Félicia était rauque, alors qu’elle était épaissie par la surprise.
Ils étaient l’élite combinée du Clan du Loup et du Clan de la Corne. Étant ceux choisis par les dieux, ils avaient des pouvoirs qui les faisaient s’élever au-dessus des autres. Et pourtant, ils n’avaient pas encore réussi un seul coup sur cet homme. Ils ne pouvaient même pas l’égratigner. Non seulement cela, mais leurs efforts les avaient épuisés, les privant de leur potentiel pour d’autres batailles.
« Même nous sept n’avons pas pu le battre..., » l’expression de Sigrun était une expression de désespoir pur.
Elle avait consacré sa vie aux arts de la guerre aussi longtemps qu’elle pouvait se souvenir, et bien qu’elle ne se considérait pas comme la meilleure à Yggdrasil, elle avait pensé qu’elle se classerait au moins parmi les cinq premières.
Malgré cela, l’homme qui riait devant elle était tellement au-dessus de son niveau qu’elle ne pouvait même pas espérer l’atteindre.
« Tch. Il est certainement difficile à affronter, » crachait Skáviðr alors qu’il brossait les cheveux en sueur qui recouvraient son visage. Le sang coulait de son front, grâce à la blessure qu’il avait subie en tombant de son cheval. La longue bataille faisait aussi des ravages. Son visage était si empli d’épuisement qu’il ressemblait à un cadavre ambulant.
« Quoi ? Vous abandonnez comme les faibles que vous êtes ? » Steinþórr avait formé un sourire indomptable en frappant légèrement son épaule avec la poignée de son marteau. Sa respiration régulière montrait clairement que la férocité de la bataille jusqu’à présent ne le dérangeait pas du tout. L’homme n’était pas seulement à un niveau différent — il était dans un tout autre domaine.
Skáviðr soupira et secoua la tête. « Il semble vraiment qu’aucun effort n’a pu nous aider à sortir victorieux. Vous êtes un homme de valeur, digne d’être appelé le seigneur du champ de bataille. »
« Kyah ha ha ha ha ! Vous êtes tous capables, vous aussi. C’est la première fois que je suis confronté à une telle adversité. Soyez fiers de vous. »
« Fffffffffffff ! Ha ha ha ha ha ha ha ha ! » Skáviðr avait couvert son visage de sa main et avait hurlé de rire tout en faisant face au ciel.
« Pourquoi ce rire ? La peur t’a fait perdre la tête ? » Steinþórr avait soulevé un sourcil dans la confusion.
« Comment ne pas rire de vous ? » Skáviðr avait rétorqué. « N’avez-vous pas trouvé étrange que vous ne combattiez que nous et les archers, idiot ? N’avez-vous pas trouvé étrange que nous n’ayons pas notre infanterie ici ? »
« Quoi... !? »
« Ne vous ai-je pas dit que mon Maître nous a ordonné de vous bloquer ici ? En effet, nous ne sommes là que pour vous retenir. Sept Einherjars se sont rassemblés pour vous tenir à distance. Soyez fier de vous, » déclara Skáviðr.
Comme Skáviðr avait formé un sourire indomptable semblable à celui qu’il avait, Steinþórr avait réalisé que Sigrun et les autres Einherjars se retiraient systématiquement de la bataille.
Skáviðr, ayant perdu son cheval bien-aimé, avait sauté sur un chariot du Clan de la Corne et avait haussé la voix.
« Quelle que soit votre force, ce n’est rien d’autre que la rusticité d’une brute. Vous êtes insignifiant comparé à la grandeur de notre Seigneur, le chef des trois royaumes et maître du ciel et de la terre ! Tendez les oreilles, barbare ! Vous étiez trop pris dans la bataille pour ne pas remarquer l’écoulement du Jörmungandr ! »
Le grondement sourd avait tout à coup été entendu par Steinþórr, il était clair que l’homme ne faisait pas que bluffer. Le son devint peu à peu plus fort et plus sinistre, et assez tôt, un énorme mur d’eau entra dans son champ de vision.
« Quoi !? Une VAGUE !? »
« Permettez-moi de terminer en posant la question à nouveau. Votre esprit bestial a-t-il finalement compris que vous êtes tombé dans un piège, Dólgþrasir ? » Avec ces mots comme dernières paroles, Skáviðr s’était éloigné rapidement de la zone.
Alors que le mur gigantesque d’eau emplie de violence s’approchait rapidement de lui, Steinþórr ne pouvait même pas pourchasser ses ennemis qui fuyaient. Bien que la force de ses jambes était bien supérieure à celle d’un humain moyen, elle n’était pas à la hauteur de celle d’un cheval, et il était impossible d’échapper aux mâchoires du grand serpent d’eau qui allait s’écraser sur lui. Son marteau pouvait briser n’importe quoi, mais c’était exactement pour cela qu’il ne signifiait pas grand-chose contre l’eau.
La vue était écrasante, et même Steinþórr n’avait pas pu s’empêcher de rester bouche bée. C’était quelque chose contre quoi seul un dieu pouvait avoir une chance.
La nature n’était pas quelque chose que de simples humains pouvaient apprivoiser. Ils ne pouvaient que présenter des offrandes et des prières à leurs dieux, en espérant qu’ils les écouteraient. Steinþórr avait été choqué, incapable de comprendre comment son ennemi avait pu provoquer une telle chose.
Il y avait des cris semblant provenir des enfers se faisant entendre depuis derrière lui. Il se retourna pour voir les soldats de son clan désespérés face à la mort inéluctable.
Et un moment plus tard, avec un impact sans précédent, sa conscience avait été écrasée.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre et bonne continuation!
Merci pour le chapitre !
Excellent 🙂