Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 2

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Acte 2

Partie 2

L’été, plein de conflits et de bouleversements avaient pris fin, et un automne généreux approchait.

« Aaaugh ! Laissez-moi un peu de temps ! C’est beaucoup trop tout ça, » Yuuto s’était effondré face contre le bureau, qui était couvert par une montagne de documents.

Quand tout avait été dit et fait, Yuuto avait un fort sens des responsabilités, alors il était assez rare qu’il se plaigne à haute voix. Cependant, dans cette situation il n’y avait rien d’autre à faire.

Avant qu’il n’ait eu la chance de faire face aux conséquences de la bataille avec le Clan de la Corne, il avait été précipité dans une campagne contre le Clan du Sabot envahissant. Il y avait donc maintenant une montagne d’affaires en suspens qui nécessitaient son jugement en tant que patriarche et qui devaient être résolues.

De plus, il était à peu près l’heure de la fête annuelle de la moisson de son clan. Cette année, c’était aussi une célébration de leur victoire contre le Clan du Sabot, alors ils planifiaient quelque chose de particulièrement somptueux.

Avec toutes les préparations supplémentaires, la quantité de travail était suffisante pour lui faire tourner la tête.

« Je suis désolée de te demander cela alors que tu es déjà si fatigué, » lui déclara Félicia avec une expression douloureuse, « Mais dans tous les cas, tu dois finir de mémoriser cette prière rituelle... » Elle lui avait tendu une note de service en papier.

« Arrrrrghhhhhhhh…, » Yuuto avait répondu par un gémissement pathétique.

Au cours des deux dernières années, il avait appris à parler le plus gros de la langue d’Yggdrasil, mais ces prières rituelles qu’il devait apprendre étaient pleines de mots qui n’étaient pas utilisés dans un discours normal, et il avait du mal avec eux.

Ils ne seraient pas si difficiles à apprendre s’ils étaient des mots dont il connaissait la signification, mais pour lui, ils ressemblaient à une chaîne de sons inintelligibles, et ne restaient pas dans sa tête.

« Désolé de t’avoir fait faire ça autant de fois, Félicia », gémit-il. « Tu dois aussi être fatiguée. »

« Oh ! Non, tout va bien. Cela signifie après tout que j’ai plus de temps pour avoir mon Grand Frère pour moi toute seule. En fait, ça me conviendrait si tu continuais à faire beaucoup d’erreurs. » Elle l’avait dit tout en lui jetant un regard suggestif depuis le côté.

Depuis leur retour de Fólkvangr, Félicia avait agi un peu différemment. Elle s’était encore plus impliquée dans les besoins de Yuuto qu’elle ne l’avait été auparavant, tout en souriant et en semblant vraiment en profiter.

Quand Yuuto lui avait dit qu’elle était sa confidente de confiance, cela avait dû vraiment la rendre heureuse. Le fait de constater cela avait fait que Yuuto se sentait un peu mal à l’aise de l’avoir fait.

« Non merci, » déclara-t-il. « Si on échoue à ce point, ce ne sera pas cool. »

Il fronça les sourcils et commença à réciter la prière une fois de plus, puis se rendit compte que son humeur était devenue un peu plus détendue et que sa tête était un peu plus claire.

Parce qu’il s’était senti mal à l’aise de demander à Félicia de l’aider pour apprendre, il avait essayé trop fort d’apprendre les lignes rapidement et s’était précipité de lui-même. Avec un tel travail, s’impatienter n’avait fait qu’entrer dans un cercle vicieux.

Les paroles de Félicia avaient probablement été prononcées par égard pour lui. Comme toujours, Yuuto avait trouvé son incroyable dévouement à cet égard, mieux que ce qu’il méritait venant d’un adjudant.

« Eh bien, tu as raison, Félicia, » déclara-t-il. « Quelques lignes floutées ne tueront personne. »

Les jugements qu’un patriarche devait rendre avaient toujours des conséquences graves, de vie ou de mort pour quelqu’un, que ce soit directement ou indirectement. Cependant, le fait de gâcher quelques lignes d’un récital de prière n’allait en aucun cas causer une grosse affaire. En y pensant de cette façon, on pourrait dire qu’un travail ennuyeux comme celui-ci était le prix de la paix, et il l’accepterait avec reconnaissance.

Juste au moment où Yuuto s’approchait de ces pensées — .

« Père ! Je te demande pardon, mais je dois te voir ! » Une voix rauque l’appela et la porte du bureau du patriarche s’était ouvert avec une grande force.

« Mm ? C’est toi, Second ? » Yuuto leva les yeux pour voir le commandant en second du Clan du Loup, Jörgen, entrer dans la pièce, en soufflant violemment alors que sa respiration était désordonnée.

Venant du Japon, Yuuto avait eu beaucoup de mal à s’adresser à quelqu’un de plus âgé que lui par son nom, sans aucune forme d’honneur. Pendant un certain temps, il avait essayé d’ajouter « monsieur », mais cela ne s’était pas bien passé, alors récemment, il avait commencé à utiliser une abréviation du titre du poste de Jörgen à la place.

Jörgen était un homme d’apparence féroce au début de la quarantaine, mais malgré son apparence, il était bon pour s’occuper des autres et ses subordonnés étaient très attachés à lui. Lorsque Yuuto avait voyagé à l’étranger, Jörgen avait servi en tant que patriarche intérimaire et avait gouverné Iárnviðr à sa place. C’était un homme digne de confiance et honnête.

« Qu’est-ce que c’est ? Que s’est-il passé ? » demanda Yuuto, ressentant déjà un pressentiment.

Dans des circonstances normales, Jörgen l’aurait appelé de l’extérieur de la pièce et aurait attendu sa permission avant d’entrer. Il n’aurait pas violé le décorum en faisant irruption comme ça. Cela signifiait que tout ce qui se passait devait être quelque chose de terriblement important.

Jörgen n’avait pas fait de pause. L’élan qu’il avait produit par l’ouverture de force de la porte l’avait porté directement aux côtés de Yuuto.

« Père ! Aide-moi, s’il te plaît, » plaida-t-il d’une voix désespérée. « Mon enfant ! Mon enfant va être tué ! »

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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