Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 5

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Acte 4

Partie 5

Dès que la fête s’était terminée, Yuuto s’était rapidement retiré dans sa chambre.

Toutes les personnes qui avaient passé du temps avec Yuuto lors du banquet avaient toujours une décennie ou deux de plus que lui. Plus important encore, il avait dû garder l’attitude en tant que patriarche souverain afin de s’assurer qu’il conserverait la dignité requise. C’était vraiment très épuisant mentalement.

Après avoir frappé son lit avec un bruit sourd, Yuuto appela son amie d’enfance, cherchant en quelque sorte une certaine forme de soulagement.

« Toi, tu n’es qu’un vieux pervers de maître de harem ! » lui cria-t-elle dessus. Ce fut les premiers mots qu’il avait entendus après que la communication fut établie.

Yuuto ne pouvait rien lui répondre face à cela alors qu’il regardait fixement le plafond. Il lui déclara sur un ton formel. « Oh ! Bonjour, Mitsuki-san. Qu’est-ce qui vous arrive pour que vous me sortiez ça tout à coup ? »

« Eh bien ! N’as-tu pas partagé un Calice avec cette souveraine du Clan de la Corne si j’ai bien compris ton explication précédente ? » demanda Mitsuki.

« Ben ouais. Je l’ai fait, mais..., » commença Yuuto.

Yuuto avait essayé de ne pas alourdir l’angoisse de Mitsuki avec ces histoires rocailleuses de la vie dans ce monde, mais il lui avait parlé de la Cérémonie du Calice qui s’était déroulée aujourd’hui.

Son intention avait été de soulager ses inquiétudes en lui disant qu’il n’y aurait pas de conflits cette fois-ci.

Et comme résultat, il y avait...

« Tu vois, je le savais ! Tu es vraiment en train de te construire un harem ! » s’écria Mitsuki.

Yuuto ne pouvait pas s’empêcher de sentir à quel point tout cela était ridicule en raison de sa situation actuelle dans ce monde.

« C’est tellement important que je devais le dire deux fois, » son rire caqueta en provenance du haut-parleur du téléphone.

Il savait pertinemment que Mitsuki avait agi de la sorte comme une blague, mais ses premières paroles étaient toujours poignardées dans son cœur, et le sang continuait à affluer à son visage.

Il avait reçu de nombreuses propositions de mariage aujourd’hui, mais comme il s’était senti coupable et ne s’était engagé envers aucune d’entre elles, il ne ressentait plus aucune raison de s’inquiéter ni de devoir les mentionner.

« Hein !? Mais n’as-tu pas dit qu’elle était une petite sœur subordonnée plutôt qu’une enfant ? » ajouta Mitsuki. « Alors, je suppose que “maître” sonne d’une manière étrange. Dans ce cas... n’es-tu pas en vérité un grand frère du harem ? »

« Je n’ai même jamais embrassé une fille auparavant, et pourtant tu me fais porter toutes ces terribles accusations, » se plaignit-il.

« Oh ! Tu n’as donc jamais embrassé quelqu’un. Hmm. Pas encore, je vois. Je vois, je vois. Pas même un baiser, » elle avait répété la même chose encore et encore avec un ton de voix amusé.

Leur amitié existait depuis si longtemps qu’Yuuto savait qu’elle ne lui voulait pas de mal. Mais même ainsi, les veines de son front battaient encore avec force.

« Tu parles comme si tu l’avais fait de ton côté, » dit-il sèchement.

À l’âge d’Yuuto, avoir de l’expérience avec les femmes était quelque chose qui accordait un certain statut social. Le fait de se voir rappeler son inexpérience à plusieurs reprises était vraiment ennuyeux pour lui.

Les prochains mots de Mitsuki avaient précipité Yuuto dans les profondeurs du chaos. « Hmm, oui, je l’ai fait. »

« T-Tu as fais quoi ? » s’écria-t-il.

« Hehehe ! Jaloux ? » demanda Mitsuki.

« O-O-Ouais, c’est vrai ! » Yuuto bafouilla impudemment.

Il ne pouvait en aucun cas se sentir heureux pour elle. La panique qui l’avait saisi aurait suffi à dissiper la ferveur des filles du Clan du Loup qu’elles avaient envers lui.

Qui ? Avec qui était-ce !?

Yuuto et Mitsuki étaient des amis d’enfance, mais ce n’était pas comme s’ils sortaient ensemble. Il n’aurait pas été surpris si, pendant ces deux années écoulées depuis qu’il était parti, elle était tombée amoureuse de quelqu’un. Il aurait été dans sa troisième année de collège, donc ils étaient tous les deux au bon âge pour s’intéresser à de telles choses.

Tout l’outrage qui avait rempli la tête d’Yuuto plus tôt avait disparu, remplacé par la question quant à savoir avec qui Mitsuki avait partagé son premier baiser.

Était-ce quelqu’un qu’il connaissait ? Peut-être que c’était un nouveau garçon qu’elle avait rencontré dans les deux années depuis qu’il était parti loin d’elle ? Ou, cela pourrait-il avoir été... ?

« ... Alors, qu-qui est-ce ? » Il ne pouvait pas supporter de devoir dire ces mots, mais Yuuto devait absolument le savoir.

« Ohh, donc tu veux savoir, » déclara Mitsuki.

« Ng ! »

Mitsuki, tu es une sale gamine ! Il s’agissait des mots qu’il aurait voulu dire, mais il les avait bloqués avant qu’ils ne quittent sa gorge.

Mitsuki était plus jeune, mais elle était là, le menant en bateau. C’était plutôt humiliant, surtout après la journée qu’il avait passée. Pourtant, même si c’était par la force, il devait savoir qui avait embrassé Mitsuki.

« Hehe, hihi ! » elle se mit alors à rire. « Yuu-kun, c’est toi ! »

« ... Hein !? » s’exclama Yuuto.

« Franchement. C’était quand nous étions à la maternelle. Je t’ai fait un bisou sur la joue. Ne t’en souviens-tu pas ? » demanda Mitsuki.

« Euh... Hmm..., » dit-il.

Son cerveau travaillait à plein régime, essayant de déterrer ses souvenirs. Il avait un léger souvenir de quelque chose comme ça...

Yuuto s’effondra sur le sol avec ses deux genoux sur le plancher et il poussa un gros soupir. « Franchement, ne me fais pas peur comme ça. »

« Hihi ! Maintenant, tu as eu un avant-goût de ma propre douleur, » déclara Mitsuki. « Bon sang, tu n’arrêtes pas de t’entourer de filles, les unes après les autres. Je sais que tu ne peux pas y faire grand-chose quant à cette situation, mais quand même... »

« Hein !? Qu’est-ce que c’était ça ? » demanda Yuuto.

Mitsuki avait marmonné la dernière partie trop faiblement pour qu’Yuuto puisse l’entendre clairement.

« Riiiennnnn du tout ! » s’écria-t-elle.

Il y avait clairement quelque chose, mais Yuuto avait décidé de ne pas pousser plus loin ses questions. Il n’avait plus le désir de le faire en ce moment.

« Laisse-moi souffler un peu, » se plaignit-il. « Je suis revenu dans ma chambre parce que je suis épuisé, et c’est ainsi que je suis traité ? Je n’arrive pas à le croire ! »

« Hahaha ! Désolée, » déclara Mitsuki.

« N’as-tu pas au moins le moindre remords quand à ça ? » demanda Yuuto.

« Nullement ! » répondit Mitsuki.

« Toi, espèce de... ! Un jour, je te ferais payer ! » répliqua Yuuto.

« Et voilà ! Vas-tu venir me chercher ? Tu as intérêt à te dépêcher..., » déclara Mitsuki.

« Hein !? Quoi !? » Pendant un moment, il n’avait pas compris ce qu’elle voulait dire. Mais quand la compréhension était venue dans son esprit, son pouls avait commencé à s’accélérer. C’était totalement une attaque-surprise.

Mitsuki, tu es un peu effrontée... ! Ses lèvres se mirent à sourire alors que la pensée lui vint à l’esprit.

« ... Ouais, » dit-il. « Je le ferai, peu importe ce que je devrais surmonter. »

Dans tous les cas, il avait appris qu’Alexis, ou devrait-il plutôt dire l’Empire, possédait un indice qui pourrait lui être utile. S’il pouvait gagner leur confiance en effectuant une certaine sorte d’hommage, alors peut-être qu’il pourrait lui donner cette information.

Non, d’une façon ou d’une autre, il devrait leur faire cracher le morceau.

« Peu importe quoi ? » demanda-t-elle. « Je ne peux pas t’attendre pour... »

« S’il te plaît, excuse-moi quant au fait que je dérange ton repos, Grand Frère ! » La voix emplie de détresse de Félicia était venue avec le claquement inélégant de la porte.

Quoi !? Ça devenait vraiment intéressant, se lamenta Yuuto alors que ses épaules s’affaissèrent. Mais en raison du comportement de Félicia, il était clair que ce n’était pas une question triviale.

« Mitsuki, je suis désolé, » soupira-t-il. « Quelque chose est soudainement arrivé. »

« Hein !? Qu-Que se passe-t-il !? » s’exclama Mitsuki.

« Je ne suis pas encore sûr, » répondit Yuuto. « Nous venons de terminer une bataille. Ce n’est probablement rien de dangereux. Calme-toi et va dormir. Bonne nuit ! »

« Attends, bonne nuit !? Yuu-kun ? Yuu... » dit-elle.

Il avait clos succinctement la discussion en mettant fin à l’appel, et était allé jusqu’à couper le courant de son téléphone.

Il avait un mauvais pressentiment à propos de ça. Il ne voulait pas que Mitsuki entende des conversations trop pénibles. Et plus important encore, si Mitsuki était présente, il ne serait pas en mesure de changer son état d’esprit.

« Félicia, que vient-il de se produire ? » demanda Yuuto.

Son visage n’affichait plus l’exubérance juvénile d’un garçon de son âge qu’il avait eu il y a quelques instants. Maintenant, il affichait un air empli d’inquiétudes.

Félicia regarda le smartphone d’Yuuto d’une allure chargée d’excuses, mais elle répondit tout de suite à la question d’Yuuto. « N-Nous venons de recevoir un message à l’aide d’un pigeon voyageur de la forteresse frontalière, le Fort de la Corne. Tu vois... Le Clan de la Corne est en train d’être attaqué par le Clan du Sabot. »

« As-tu bien dit le Clan du Sabot !? » Les yeux d’Yuuto s’écarquillèrent en raison du choc.

Même Yuuto, qui n’était pas très au courant de ce monde, avait déjà souvent entendu parler du Clan du Sabot.

Il y avait environ une centaine de clans dans tout Yggdrasil, à quelques unités près. Et parmi ceux-ci, le Clan du Sabot était l’un des Dix Grands Clans.

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2 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Il y un gros indice sur le chapitre. Comment on met la balise spoil depuis un téléphone ?

    Mitsuki arrivera à passer dans l’autre monde et apportera des vêtements neufs a Yuuto, voir la couverture du roman 🙂

    • Faut écrire [ spoil ] et finir avec un [ /spoil ] en virant les espaces. Mais là, j’ai pas encore modifié pour que cela soit plus utilisable sur telephone pour voir les spoiler.

      Et les covers sont biens des spoilers, c’est pour ça qu’ils sont masqué de base.

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