Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 6

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Chapitre 2 : Un Dragon que j’ai ramassé s’est trop attaché à moi, alors j’ai fait d’elle ma fille

Partie 6

« ... Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’elle dormirait dès qu’elle aurait fini de manger. Une gamine-dragonne n’est pas différente d’une humaine, hein ? » Zagan posa Foll sur le lit de la chambre d’amis pendant qu’il lui lançait cette remarque un peu insultante.

Foll s’était endormie avec sa cuillère à la main pendant le dîner, alors que Zagan et Néphy discutaient d’une manière agréable. Et comme il n’y avait pas d’autre option, Zagan avait fini par devoir porter Foll.

Néphy enleva habilement la robe de Foll, la redressa et la plaça sur un cintre pour s’assurer qu’elle ne se froisse pas.

« Je crois que cette enfant est très fatiguée. Je suis sûre que depuis qu’elle est arrivée ici, tout a été une série de premières fois pour elle, » déclara Néphy.

Zagan avait fait une expression maussade en entendant Néphy dire cela.

« Cependant, c’est un territoire ennemi à ses yeux, n’est-ce pas ? En temps normal, dormirais-tu sans méfiance ? » demanda Zagan.

Il n’avait fait que répéter des mots que Foll elle-même utilisait. Cependant, Néphy secoua la tête, affichant un sourire averti.

« Maître Zagan, n’est-ce pas vous qui lui avez appris que nous ne sommes pas ennemis ? » demanda Néphy.

« Hein ? »

Les oreilles pointues de Néphy frémissaient d’une manière quelque peu ravie.

« Au début, elle était extrêmement sur la défensive, et je pense qu’elle avait très peur. Mais maintenant... Je pense qu’elle est capable de dormir paisiblement comme ça parce qu’elle sait qu’elle est dans un endroit sûr, » Néphy leva les yeux sur le visage de Zagan d’une manière un peu embarrassée en disant cela.

« Moi aussi..., j’étais après tout pareille, » murmura Néphy.

Zagan s’était remémoré du premier jour où il avait amené ici Néphy. Il avait laissé passer la journée sans jamais savoir comment parler correctement à la fille qu’il aimait. Contrairement à cette fois-ci, il n’avait pas pu préparer à temps une chambre personnelle pour Néphy, alors ils avaient dormi dans la salle du trône.

Cela signifiait que Foll avait finalement baissé sa garde à l’égard de Zagan.

« C-C’est, euh, eh bien... Tu m’appartiens. Je traite ce qui est à moi... comme précieux... C’est tout ce qu’il y a à faire, » déclara Zagan.

« Oui. Je vous remercie beaucoup. » Bien qu’il ait parlé comme si elle était de nouveau un objet, Néphy avait répondu en étant heureuse.

Zagan détourna les yeux lorsqu’il commença à se souvenir de son embarras de l’époque, qui était aggravé par l’embarras qu’il éprouvait devant son regard si nostalgique.

« Néphy, et toi ? C’est d’accord de ton côté ? » demanda Zagan.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Néphy.

« Ce que je veux dire, c’est à propos du fait que Foll reste dans ce château. Je ne t’ai pas du tout consultée à propos de ça..., » déclara Zagan.

Et, au moment où il lui posait cette question, Néphy le regardait d’un air émerveillé comme si elle était surprise par sa question. Ses oreilles se raidirent jusqu’à un certain point, et il pouvait dire qu’elle était considérablement confuse.

Et finalement, les lèvres de Néphy se relâchèrent en un léger sourire.

« Oui. Tout est selon votre volonté, Maître Zagan, » déclara Néphy.

« Je-Je vois, » déclara Zagan.

Alors qu’il était incapable de se calmer, Zagan s’était tourné vers Foll.

« ... Bon sang. Cette fille..., elle tient toujours cette cuillère ? » déclara Zagan.

Pendant que Foll dormait profondément, sa main tenait encore une cuillère. Et donc, Zagan s’était déplacé pour la sortir de sa main. Et, à ce moment précis...

« H-Hey... »

À quoi pensait-elle au juste ? Foll s’était agrippée au doigt de Zagan avec force.

C’est doux, hein ?

C’était une sensation différente que celle produite par la main mince et chaude de Néphy. C’était une main enfantine, qui possédait une élasticité un peu molle.

Après avoir fait cela, elle murmura quelque chose d’une manière un peu triste. « Père... »

Elle faisait probablement un rêve concernant ses parents. Foll parlait d’une voix fragile, et cela rendait impensable qu’elle soit bien un dragon qui voulait prendre la vie de Zagan.

Zagan ne savait pas à quoi ressemblaient les relations parentales d’un dragon, mais il semblait qu’elle se souvenait de son parent-dragon. En regardant sa silhouette endormie en parlant ainsi, il s’était rendu compte qu’elle était vraiment le portrait craché d’une jeune fille.

Je suis vraiment mauvais... avec les gosses, cependant...

Zagan lui-même ne savait rien des parents. Ou plutôt, même s’il essayait d’agir comme un frère aîné, elle avait fini par se souvenir de son père, alors le fait d’être vu comme quelqu’un de si vieux l’avait déprimé.

Cependant, Zagan n’avait pas réussi à se débarrasser de la main frêle qui lui serrait le doigt. Et donc, dans un instant si rare, un rire s’était fait entendre venant de Néphy.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Zagan.

« Eh bien, euh... C’est presque comme si... nous avions eu un enfant, n’est-ce pas ? » demanda Néphy.

Un-Un-Un-Un-Un-Un Enfant ? C’était probablement différent de la façon dont Zagan traitait Foll de morveuse. Non, Néphy voulait dire que c’était leur enfant, comme si Zagan et Néphy étaient ses parents.

Même si nous ne nous sommes pas encore embrassés... un enfant !? Oublie donc l’idée de faire des bébés, je suis encore trop nerveux à l’idée de te tenir la main !

En jetant un coup d’œil aux yeux grands ouverts de Zagan, cela avait fait réaliser à Néphy comment ses paroles avaient résonné. En un éclair, non seulement son visage, mais même les pointes de ses oreilles étaient devenues rouge vif.

« C-Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Maître Zagan, il semble que vous ayez l’intention de prendre Foll sous votre protection, et cela me fait naturellement penser à ce genre de relation, alors..., » déclara Néphy.

« Ah, euh... J’ai... J’ai compris, d’accord ? Ne t’inquiète pas de ça, » déclara Zagan.

Les deux n’étaient plus capables de se regarder directement, et la sueur commençait à couler sur leurs deux visages.

Après avoir réfléchi pendant un moment, Néphy s’agrippa étroitement à la manche de Zagan. Et, tandis que Zagan enroulait son propre doigt autour de cette main, Néphy s’agrippa timidement à son doigt.

Qu’est-ce que c’est que ça ? D’une façon ou d’une autre, c’est chaud...

Foll saisissait sa main droite, et Néphy saisissait sa main gauche... La situation lui paraissait étrangement confortable.

Famille..., c’était peut-être le mot que Néphy voulait dire. Zagan le savait manifestement, même si ses connaissances n’avaient été acquises que par les livres. C’était un mot qui signifiait la relation entre les frères et sœurs, les couples mariés et ceux qui étaient avec eux.

Cependant, Zagan et Néphy ne savaient pas vraiment comment cela fonctionnait en pratique. C’est pour cette raison qu’ils n’avaient pas été en mesure d’en parler sous l’impulsion du moment.

La première image qui lui était venue à l’esprit lorsque le mot famille avait été mentionné... était celle d’un enfant joignant les mains de ses parents. C’était quelque chose qui n’avait rien à voir avec Zagan, mais il l’avait au moins déjà vu en ville.

Un jour, ressemblera-t-on aussi à ça ?

Le mot sorcier était comme un synonyme de malveillant. En tant que tel, cela pouvait être vu comme comique pour lui, qui se tenait à son apogée en tant qu’Archidémon, de souhaiter un bonheur ordinaire, mais Zagan avait juré que cela serait fait. Et puis, il avait juré qu’il les protégerait toutes les deux.

C’était peut-être un vœu beaucoup trop maigre pour un Archidémon, mais Zagan avait de l’affection pour l’idée simple de posséder une famille heureuse.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre .

  2. Merci pour le chapitre

  3. Merci pour le chapitre !

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