Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 2 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : S’impliquer avec les affaires des Chevaliers Angéliques est une immense calamité !

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Chapitre 3 : S’impliquer avec les affaires des Chevaliers Angéliques est une immense calamité !

Partie 1

« C’est un honneur de faire votre connaissance, Archange Raphaël Hyurandell. Je suis Chastille Lillqvist, » déclara-t-elle.

Cela se déroulait dans la cathédrale de la succursale de Kianoides de l’église.

Pendant que Zagan et les autres exploraient le palais de l’Archidémon, Chastille inclina la tête en se présentant.

Avec son autorité de Chevalier Angélique révoquée, Chastille n’avait pas le droit de porter son Épée Sacrée ou d’enfiler son Armure Sacrée. Après avoir croisé Zagan et les autres, elle s’était changée en robe de cérémonie, alors elle n’était plus qu’une fille humaine ordinaire. Derrière elle, il y avait ses trois subordonnés qui se tenaient debout, comme d’habitude.

Et le Chevalier Angélique devant elle était un homme avec un air terrifiant et intimidant qui montrait clairement qu’il n’avait pas encore dépassé son apogée.

Ce qui avait immédiatement attiré l’attention, c’était la profonde cicatrice qui traversait son visage, du front jusqu’à la joue. Ses cheveux blonds grisonnants avaient été coupés court, et ses yeux d’un bleu profond avaient été éclairés d’une lumière vive qui donnait l’impression que son regard seul pouvait tuer. Et puis, il y avait son Armure Sacrée qui semblait serrée autour de sa grande carrure. Avec sa mâchoire épaisse et son nez finement ciselé, il présentait un regard diabolique qui rendrait n’importe qui faible juste en le voyant.

Et sur son dos se trouvant une grande épée. Une Épée Sacrée.

Les douze Épées Sacrées avaient toutes la même forme. En d’autres termes, cela aurait dû être la même que l’Épée Sacrée qui avait été donnée à Chastille, mais sur lui, il semblerait qu’elle pouvait être utilisée d’une main.

Il était le symbole du pouvoir de l’Église alors qu’il se vantait d’avoir détenu le record de tous les temps du plus grand nombre de sorciers tué par sa lame. Il en était à 499 sorciers. L’Archange Raphaël.

Les trois Chevaliers Angéliques qui attendaient derrière Chastille ne pouvaient rien faire d’autre que le regarder d’un air raide.

Cependant, il n’y avait pas d’autres Chevaliers Angéliques se trouvant proches de Raphaël.

Un Archange... est venu ici sans une seule escorte... ? Puisqu’ils étaient la plus grande force de combat de l’Église, les Archanges devaient être protégés. Chastille et les autres Archanges se battaient en avant-garde lors de la subjugation des sorciers, mais ils avaient toujours des subordonnés qui les protégeaient et qui se tenaient en tout temps derrière eux. Et pourtant, le seul à être venu ici était Raphaël.

Il était certain qu’il était puissant, mais elle pensait toujours que sa conduite était assez téméraire.

Après avoir regardé Chastille du bout des orteils jusqu’au sommet de la tête, Raphaël lui fit un sourire qui ressemblait à une fissure qui traversait une pierre.

« Alors tu es la maudite “Vierge à l’Épée Sacrée” dont j’ai entendu parler dans tous les rapports, hein ? On dit que tu es en plein milieu d’une pénitence pour avoir transgressé les ordres de l’Église, mais contrairement à ce que j’espérais, tu es en train de faire la bonne expression. »

Aller à l’encontre des ordres de l’église... Il semblerait que le fait qu’elle ait couvert Zagan n’ait pas été transmis à d’autres. C’était probablement la considération du cardinal Clavwell.

« Ces paroles sont bien plus que ce que je mérite, » répondit tranquillement Chastille, et Raphaël lâcha un petit grognement avec un « Hmph ».

« Combien de ces satanés sorciers as-tu abattu jusqu’à maintenant ? » demanda Raphaël.

Chastille s’était mordu les lèvres comme si elle lui demandait : « Franchement ! Est-ce que vous demandez vraiment ça en premier ? »

« ... Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un chiffre dont il faille se vanter, » répondit Chastille.

« Oh... ? » Raphaël avait plissé ses yeux d’une manière autoritaire.

 

 

(L-Lady Ch-Chastille, attention à la façon dont vous parlez !)

(Aussi petits que nous soyons, même utiliser nos vies comme bouclier ne sera pas suffisant pour vous protéger !)

(Gaaah, comme c’est inesthétique ! N’avons-nous pas tous juré de sacrifier notre vie pour Lady Chastille ?)

Les trois chevaliers clamaient d’une voix feutrée, mais alors que Raphaël regardait vers eux, ils tremblèrent violemment et arrêtèrent de parler.

Est-ce que cela a gâché son humeur ? C’était le Chevalier Angélique qui avait tué le plus grand nombre de sorciers au monde. Chastille ne pensait pas qu’il hésiterait à tuer un allié apostat étant donné le nombre de ses victimes. Franchement, elle avait pris la résolution de voir sa tête séparée de son corps aujourd’hui.

En y repensant, la raison pour laquelle elle se promenait en ville quand elle avait rencontré cet homme était peut-être parce qu’elle voulait parler à quelqu’un une dernière fois avant de mourir.

Mais rencontrer Zagan et Néphy là-bas... était cependant une trop belle coïncidence.

... Elle s’était retrouvée en état de choc et en larmes parce qu’il ne s’en souvenait même pas.

« Hahahahaha ! Il y a longtemps que quelqu’un n’a pas gardé fermée sa bouche devant moi. En fait, c’est peut-être aussi une première pour une femme. Comme c’est agréable. Tu pourras t’en vanter en enfer, » déclara Raphaël.

L’air avait semblé se geler après cette déclaration.

Comme je le pensais, on en est arrivé là... Tch ! Avec une épée utilisée uniquement pour le spectacle accrochée à sa taille, Chastille n’était pratiquement pas armée. Pour Raphaël, cela ne changerait rien au fait qu’il pourrait l’écraser sous ses pieds comme un insecte.

« U-UWAAAAH, veuillez vous enfuir, Lady Chastille ! » Les trois Chevaliers Angéliques avaient surgi devant elle. Cependant, ils étaient beaucoup trop impuissants pour s’attaquer à cet homme semblable à un géant. Et à ce moment précis...

« Seigneur Raphaël, que faites-vous exactement à mes Chevaliers Angéliques ? » Celui qui avait fait face au rugissement du chevalier géant était un vieux cardinal.

Des bruits de pas se précipitèrent des profondeurs de la cathédrale où se trouvait le bureau du cardinal.

« Hmph. Clavwell, c’est ça ? Je n’ai rien à faire avec un homme qui ne peut penser à rien qui ne soit pas écrit sur papier, » déclara Raphaël.

« Même si vous n’avez rien à faire avec moi, j’ai le devoir de protéger les Chevaliers Angéliques dont je suis responsable. Sachez que vous n’aurez pas le droit de faire ce que vous voulez ici, » déclara Clavwell.

En entendant de telles paroles fiables, Chastille avait cru que des larmes allaient couler de ses yeux.

Quant à Raphaël, il s’était retourné vers le cardinal sans faire preuve d’aucun respect.

« Plus important encore, bâtard... il semble que tu lui aies retiré l’accès à son Épée Sacrée ? » demanda Raphaël.

« Elle n’a pas été révoquée, mais simplement maintenue en détention provisoire, » répondit le cardinal.

« N’est-ce pas la même chose ? Où est-elle ? » demanda Raphaël.

Et en réponse à cela, Clavwell avait effectué un regard peu convaincant. « ... Et qu’avez-vous l’intention de faire en apprenant son emplacement ? »

« Tu le sais très bien. Une épée n’a de valeur que lorsqu’elle est maniée. Y a-t-il un sens à le ranger dans un fourreau et à l’utiliser comme décoration voyante ? » demanda Raphaël.

Clavwell l’interrogea ensuite d’un ton calme, comme s’il cherchait la signification de ses paroles. « Demandez-vous par hasard que je la rende à Chastille ? »

« Ce n’est même pas la peine de le demander. L’Épée Sacrée choisit son porteur de sa propre volonté. Tant que le détenteur est en vie, personne d’autre ne peut l’utiliser, » Raphaël s’y arrêta un moment, puis jeta un coup d’œil sur Chastille et poursuivit : « Mais cela ne s’applique que tant que Chastille respire encore. Elle en perdrait la garde si sa vie était interrompue, » il s’était étendu sur son point, faisant un sourire affreux comme s’il disait qu’il serait heureux d’assumer un tel rôle si on le lui permettait.

« Quelle réaction répugnante ! » s’exclama Clavwell, puis prit du recul en étant en état de choc. Alors que Clavwell mimait le signe de croix devant sa poitrine et lui renvoyait un regard fixe, Raphaël s’exprima sans aucun signe de crainte.

« De quoi as-tu si peur ? Ne suis-je pas simplement en train d’énoncer des faits ? En premier lieu, les bâtards de ton genre n’ont pas le droit d’intervenir dans la façon dont un manieur d’Épée Sacrée brandit sa lame. Tout ce que tu as à faire, c’est de penser à la façon de faire face à ces foutus dommages, » avait-il affirmé. La façon dont il parlait donnait l’impression que tant qu’on était reconnu par une Épée Sacrée, même un massacre serait permis.

C’est bien... l’Archange le plus redoutable...

Réprimandant les faiblesses en elle qui voulaient vaciller, Chastille se fraya un chemin devant Raphaël.

« Vous êtes allé trop loin, Seigneur Raphaël. Si nous devions manier nos épées uniquement pour satisfaire nos désirs les plus bas, alors ce serait une hérésie en soi ! » rugit Chastille, ses mains tremblant de peur tout le temps. Tandis qu’elle les serrait contre elle, elle fixa Raphaël d’un regard furieux.

« Oh, alors tu me parlais avec virulence, pas juste une fois, mais même deux, hein ? » Raphaël murmura comme s’il s’amusait, puis se concentra sur le cardinal.

« En tout cas, est-ce correct, Clavwell ? L’un de ces foutus Chevaliers Angéliques que tu devrais protéger est sur le point de perdre la vie ici, » déclara Raphaël.

« Argh... »

Clavwell savait qu’il y avait une nette possibilité que plusieurs personnes puissent abattre Chastille là où elle se tenait, alors il ne pouvait rien faire d’autre que gémir.

Mais pourquoi essaie-t-il de me faire récupérer mon Épée Sacrée ? Si son but n’était qu’une exécution, ça aurait été bien de l’abattre immédiatement. Il avait après tout déjà assez de raisons de le faire.

Alors, est-ce qu’il essaie juste de se moquer de ma résistance ? Elle ne voulait pas imaginer qu’un tel homme avait été choisi par une Épée Sacrée, mais elle ne pouvait penser à rien d’autre.

« ... Compris. Chastille, suivez-moi, » déclara Clavwell. Et ainsi, comme s’il avait été vaincu par la persistance de Raphaël, il invita Chastille dans les profondeurs de la cathédrale.

De l’autre côté de la porte se trouvait un tapis rouge posé sur le sol, et plusieurs portes étaient alignées menant aux bureaux du cardinal et des Chevaliers Angéliques. À l’extrémité se trouvait une porte avec des bustes modélisés d’après les anges qui la protégeaient de chaque côté, ainsi que deux Chevaliers Angéliques servant de gardes.

Comme on pouvait s’y attendre, Raphaël et les trois Chevaliers Angéliques ne les avaient pas suivis. Après vérification, le cardinal Clavwell chuchota à Chastille.

« Que ce soit acceptable ou non de vous la rendre pour le moment est quelque chose que même moi, je ne sais pas. En plus, ça pourrait même lui donner un prétexte pour vous tuer, » déclara Clavwell.

« ... J’en suis pleinement consciente, » Chastille l’avait ainsi affirmé. Elle ne connaissait pas les véritables motivations de Raphaël, mais dans tous les cas, il était probable qu’il ne se retrouverait pas dans une situation où Chastille ne pourrait même pas brandir une épée.

Faire en sorte que Clavwell rende son Épée Sacrée ressemblait plus à un geste visant à la protéger qu’à une tentative de donner l’exemple aux autres.

Alors qu’ils arrivaient finalement à la porte avec l’ange, les Chevaliers Angéliques qui servaient de gardiens leur barrèrent la route.

« Votre Éminence Clavwell, que faites-vous ici ? » demanda l’un d’eux.

« Le temps est venu de rendre l’Épée Sacrée à Chastille. S’il vous plaît, ouvrez le chemin, » déclara Clavwell.

Les deux sentinelles s’étaient regardées, mais s’étaient immédiatement éloignées sur les côtés. Le cardinal était le chef de l’église dans laquelle ils se trouvaient, de sorte qu’ils ne pouvaient rien faire pour obstruer son chemin.

Et, tandis qu’il avançait, les deux sentinelles se placèrent devant Chastille.

« Quant à vous, attendez ici. »

C’était une attitude irrespectueuse envers elle, mais Chastille attendit avec obéissance où elle était. Et après un petit moment, Clavwell revint avec l’épée à la main.

« Je suis convaincu que vous surmonterez toutes les épreuves avec vos deux mains, » déclara-t-il, puis il plaça l’Épée Sacrée dans les mains de Chastille.

***

Partie 2

Le soir même, dans un bar dans la cité de Kianoides.

« Hyahyahyahyahyahya ! Tu as vraiment adopté une enfant ? » Celui qui faisait entendre un rire vulgaire était l’ami indésirable de Zagan, Barbatos.

Après qu’il eut fini de se procurer de nouveaux livres dans le Palais de l’Archidémon, Zagan avait été appelé par son ami indésirable et était retourné en ville de son plein gré après être rentré au château.

Néphy et Foll devraient déjà avoir fini de dîner, n’est-ce pas... ?

Comme il devait aller dans un bar, il avait dit à Néphy qu’il n’aurait pas besoin de dîner. Et maintenant, Zagan se demandait s’il y avait un sens à venir ici alors que cela l’avait empêcher d’être avec elles pendant un bon moment. Cependant, pendant qu’il se posait cette question, le rire stupide de Barbatos continuait de faire écho.

Comme on pouvait s’y attendre, Zagan avait répondu d’un ton acerbe.

« ... Mais comment tu sais ça ? » demanda-t-il.

« Gerageragera. Tu sais, Zagan, pourquoi n’essaierais-tu pas de parler après avoir regardé ton propre visage dans un miroir ? Si les gens entendaient qu’un méchant salopard comme toi se baladait avec une gamine à l’air si innocente, ça se transformerait automatiquement en remue-ménage par rapport à un possible enlèvement, pas vrai !? »

Zagan ne savait pas à quel point les rumeurs s’étaient répandues, mais il semblait que se promener avec Foll était devenu le sujet principal de conversation de la cité.

Eh bien ! Le nombre de personnes qui s’en prendraient à Foll devrait diminuer proportionnellement à cela, du moins il l’espérait...

Il n’y avait pas d’humains qui oseraient s’attirer son mécontentement tout en connaissant son nom. S’il y en avait, alors tout au plus ce serait juste les Chevaliers Angéliques de l’Église, mais même eux n’étaient pas assez fous pour le défier sans avoir les moyens de le faire.

C’était plus qu’assez que le bruit se répandait que Foll soit sous sa protection. Et il semblait que Barbatos avait demandé à Zagan de venir auprès de lui pour vérifier la vérité derrière ces rumeurs.

« ... Puis-je y retourner maintenant ? » demanda Zagan.

« Oh, voyons, ne sois pas si froid. Ne t’ai-je pas laissé boire tout cet alcool de qualité ? Partage au moins quelques ragots sur le côté. Ça ne peut pas faire de mal, hein ? » déclara Barbatos.

Il semblait qu’il était déjà complètement saoul avant même que Zagan ne vienne. Et alors que son visage malsain devenait encore plus rouge à cause de l’alcool, Barbatos enroula son bras autour de Zagan en raison de sa bonne humeur.

Cela dit, l’alcool était vraiment délicieux. C’était la première fois que Zagan goûtait une eau-de-vie versée sur un morceau de glace, et la douceur mélangée à la sensation de brûlure de sa gorge était si agréable qu’elle lui faisait involontairement pousser un soupir.

Néphy boirait-elle ce genre de choses ? S’il avait quand même l’intention d’en boire, alors plutôt que cet homme irritant, il préférerait le partager avec cette charmante fille. Et il voulait maintenant ramener une bouteille avec lui comme cadeau.

Lorsqu’il avait compris ce qu’il ressentait, Zagan repoussa Barbatos, qui avait son bras autour de lui d’une manière trop familière.

« ... T’es dégoûtant. Et si c’est de l’alcool, apporte-le au château. Je suis occupé avec ma disciple, » déclara Zagan.

« Haaaa, je parie que tu veux juste faire tes foutus délires amoureux avec ton esclave elfique, » répliqua Barbatos.

« J-Je ne fais rien de tel, tu m’entends !? » s’écria Zagan.

« Que diable se passe-t-il ? » déclara Barbatos, se curant le nez. Puis il leva les yeux sur Zagan.

Est-ce que je peux... frapper ce type et l’écraser au sol ? Sans se soucier de ce regard froid qui lui était fait, Barbatos commença à frapper Zagan à l’épaule à plusieurs reprises.

« Alors, c’est quoi exactement cette gosse dont on parle dans les rumeurs ? Ce n’est pas ton hobby d’utiliser des sacrifices, hein ? Est-ce dans ce cas un animal de compagnie ? Tu ne vas pas me dire que c’est une autre disciple, si ? » demanda Barbatos.

« ... Écoute, c’est quelqu’un que tu connais, tu sais ? » déclara Zagan.

« Quoi ? Alors c’est une sorcière ? C’est une femme, non ? » demanda Barbatos, puis croisa les bras et réfléchit profondément à la question.

« Si c’est une sorcière, ce serait l’Enchanteresse Gremory ? Mais tout le monde sait qu’elle déteste les hommes. En plus, ce n’est pas une enfant. Mais à part celle-là..., » déclara Barbatos.

En regardant Barbatos gémir à propos de la situation, Zagan se sentait secrètement soulagé.

Si ce type n’a pas réussi à le trouver, alors le fait que Foll soit un dragon n’a pas été divulgué, hein ?

Ce n’était probablement qu’une question de temps avant que d’autres personnes réalisent que Foll était un dragon. En voyant sa sorcellerie... ou plutôt, sa transformation partielle en dragon, cela montrerait clairement qu’elle était Valefor.

C’était un résultat inévitable, mais il était encore trop tôt pour cela. Après tout, Zagan avait toujours des ennemis.

Le nom de Zagan, en tant qu’Archidémon était déjà bien connu, et ceux qui trouvaient cela inacceptable et qui l’attaquaient étaient tous partis. Comme il l’avait prévu, les sorciers et les Chevaliers Angéliques auraient dû savoir que cela ne valait pas la peine de comploter contre lui.

Malgré tout, ce n’était pas parfait. Il y avait certainement encore des sorciers qui attendaient que le tout nouvel Archidémon trébuche afin de profiter de cette occasion. Les sorciers qui possédaient suffisamment de pouvoir pour le faire existaient. Et donc, il faudrait encore un peu plus de temps pour qu’ils abandonnent aussi.

Pour contrebalancer leur vie sur une balance, il y avait après tout, le nom, l’héritage et le mana de l’« Archidémon ».

C’est pourquoi... J’aurai peut-être encore besoin de faire quelque chose de grand.

Zagan avait besoin de quelque chose qui ferait peur à tous les autres sorciers. Avec Néphy, et maintenant Foll, il y avait deux choses qu’il devait protéger quoiqu’il arrive.

Et tandis qu’il pensait à de telles choses, Barbatos, qui ne faisait que gémir jusque-là, avait soudain émis un « Ah ».

« Oh oui, Valefor ! » déclara Barbatos.

Le corps de Zagan s’était raidi au début.

Ce type... a-t-il découvert l’identité de Foll ? Puis, feignant d’être calme, Zagan pencha la tête sur le côté.

« Qu’est-ce que tu racontes ? » demanda Zagan.

« Eh bien ! Il y a quelque temps déjà, Valefor aurait dû lancer une attaque chez toi, non ? Le grand type avec le masque et l’armure, » déclara Barbatos.

« ... Ah. Oui, maintenant que tu le mentionnes, il l’a bien fait, » déclara Zagan.

Après s’être habitué à Foll telle qu’elle était maintenant, Zagan avait complètement oublié qu’elle et le Valefor qui l’avait attaqué étaient une seule et même personne.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Zagan.

Tandis que Zagan inclinait la tête sur le côté, Barbatos fit une tête vraiment déconcertée.

« Donc ça ne vaut même pas la peine de s’en souvenir ? On dit qu’il a disparu, mais que s’est-il passé à la fin ? L’as-tu achevé ? » demanda Barbatos.

« Qui sait ? Tu sais très bien comment je me débarrasse des intrus, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

Et tandis que Zagan répondait comme s’il esquivait la question, Barbatos leva les yeux vers le plafond.

« Mec, quel gâchis ! Il y a une rumeur qui circule sur le fait que c’est un dragon. Son cadavre aurait fait de bons catalyseurs, tu m’entends ? » demanda Barbatos.

C’est précisément parce que de telles personnes existaient que l’identité de Foll devait rester secrète. En entendant ses paroles, Zagan hocha simplement la tête comme si tout cela ne l’intéressait pas du tout.

« Oh, maintenant que tu le mentionnes, je crois que j’ai déjà entendu ça avant, » déclara Zagan.

« Que se passe-t-il ? Tu le savais et tu l’as quand même jeté dehors quelque part ? Laisse-moi te demander au cas où, mais est-il mort ? » demanda Barbatos.

« S’il a de la chance, ne devrait-il pas être en vie ? » Zagan répondit avec une expression aussi cool que possible, et Barbatos fit claquer la langue pendant qu’il se rétractait.

Finalement, après avoir bu une autre choppe de bière, Barbatos avait répondu.

« Alors c’est comme d’habitude ? Eh bien, peu importe. Oublie Valefor, parlons de cette gamine que tu traînes avec toi. Qui est-ce ? » demanda Barbatos.

Ce type ne dirait pas de telles conneries alors qu’il est au courant, n’est-ce pas... ? Comme la bonne réponse avait déjà été devinée, Zagan haussa les épaules tout en supportant son envie de faire une tête renfrognée.

« ... Qui sait ? Considère-la comme une enfant adoptée ou alors, quelque chose dans le genre, » déclara Zagan.

« Gehyahyahyahyahyaa! Une enfant adoptée... Adoptée... Buhyahyahyahaha! »

... Ce type est sans espoir.

Et juste au moment où Zagan pensait sérieusement à frapper son ami indésirable, qui riait au point où il avait les larmes aux yeux... Barbatos avait fait une expression grave.

« Eh bien, arrêtons de plaisanter, d’accord ? » déclara Barbatos.

« ... Et enfin, tu en viens au véritable problème pour lequel tu m’as fait venir ici ? » demanda Zagan.

Même cet homme n’avait pas assez de temps libre pour appeler Zagan parce qu’il voulait faire des commérages.

« Il semble qu’un type gênant soit arrivé à l’Église. J’ai pensé à te prévenir, » déclara Barbatos.

« Un type gênant ? » demanda Zagan.

« Un porteur d’une Épée Sacrée. Ce n’est pas comme la fille de la dernière fois, compris ? Celui-ci est foutrement bien plus dangereux, » déclara Barbatos.

Il semblait qu’un Archange autre que Chastille soit arrivé. La pensée avait fait que Zagan relâchait une grande inspiration avec un « Hooo ».

« Pour qu’ils déplacent les Épées Sacrées... L’Église arrive en force, hein ? Ils pensent frapper le tout nouvel Archidémon ou quoi ? » demanda Zagan.

La discorde entre l’Église et les sorciers durait depuis mille ans. Bien sûr, au cours de cette longue histoire, les affrontements entre Archidémons et Archanges s’étaient produits plusieurs fois.

Cependant, bien qu’il y ait eu des rapports d’Archanges repoussant les Archidémons, il n’y avait aucun témoignage de la défaite du moindre Archidémon.

C’est pourquoi, bien que les Archanges aient pu dissuader les Archidémons, ils n’avaient jamais pu les tuer. C’était même une compréhension commune entre les sorciers et l’Église. Il était cependant tout à fait naturel pour l’Église de penser à renverser ce fait.

Barbatos avait alors affiché une expression troublée.

« Je me pose des questions... Ce nouvel Archange qui est venu ici est assez étrange. Dans tous les cas, c’est le monstre qui a tué le plus grand nombre de sorciers de toute l’histoire. »

« ... Je vois qu’il n’est pas un tendre, » déclara Zagan.

« C’est tout à fait vrai. Le nombre de sorciers qu’il a tués est de 499, et je ne sais pas ce qui l’énerve autant, mais il y a des calculs qui indiquent qu’il tue un sorcier tous les trois jours. C’est ainsi que tu as été choisi comme numéro 500 pour sa célébration ! » déclara Barbatos.

En entendant ce chiffre extraordinaire, Zagan avait plissé ses sourcils. Après tout, s’il s’agissait d’un chiffre annoncé par quelqu’un de l’Église, c’était probablement un peu exagéré, mais Barbatos n’était pas le genre d’homme à parler de telles inepties.

Zagan pencha la tête alors qu’il réfléchissait.

« Comme c’est étrange. Même s’il est un porteur d’Épée Sacrée, pourrait-il vraiment tuer 500 sorciers tout seul ? » demanda Zagan.

Parmi les sorciers, la différence entre ceux qui n’avaient qu’un minimum de pouvoir et les candidats Archidémon était comme la différence entre le ciel et la terre.

Si un candidat Archidémon possédait 10 000 circuits, alors les circuits d’un sorcier débutant ne seraient au maximum que de 100. Même si l’on tuait 100 novices, un candidat Archidémon pourrait facilement les vaincre s’il était défié. Mais s’il y avait un total de 499 personnes, il aurait sûrement dû faire face à plus d’un ou deux candidats Archidémon.

Pour aller plus loin, même parmi les candidats propices pour être Archidémon, quelqu’un comme Barbatos aurait plus de 20 000 circuits. Lorsqu’il s’agissait de compétence normale pour un sorcier, l’homme désespéré sous les yeux de Zagan était bien meilleur que lui.

Ce n’était pas comme si Chastille avait révélé toutes ses cartes quand elle avait affronté Barbatos l’autre jour, mais quand même, si elle s’était battue contre un candidat Archidémon, il ne pensait pas qu’elle s’en sortirait sans problème.

A-t-il un atout dans sa manche autre que l’Épée Sacrée ? Et tandis que Zagan était perplexe devant cette pensée, Barbatos avait mis de côté sa chope et avait formé un sourire.

« À ce propos, on dit qu’il a tué un dragon et l’a mangé, » déclara Barbatos.

« ... Hein ? » déclara Zagan, perplexe et bouleversé. Il était presque tombé de son siège. « Est-ce... vrai ? »

« Ouais. Après tout, l’Église ne reconnaît pas la prédation des dragons. C’est donc une information non officielle, mais il semble qu’il ait vraiment abattu un dragon. S’il a gagné le pouvoir d’un dragon, alors ce n’est pas impossible pour lui de tuer autant de sorciers, non ? » demanda Barbatos.

Merde, alors c’est ça..., Zagan avait juré amèrement dans sa tête.

« Qu’y a-t-il d’étrange... à propos d’un sorcier qui déteste les Chevaliers Angéliques ? » murmura-t-il. Foll en voulait aux Chevaliers Angéliques. Et aussi, dès le moment où il l’avait rencontrée, elle avait désiré une quantité contre nature de pouvoir en dépit d’être une sorcière et une dragonne. Et puis il y avait eu un dragon qui avait été tué par un Chevalier Angélique.

Ce n’était pas comme si c’était vraiment certain. Mais même ainsi, espérer avoir la chance que ces faits n’aient aucun lien entre eux était tout à fait déraisonnable.

Après cela, Zagan jeta un coup d’œil sur Barbatos et il grimaça.

« Tu es très généreux dans tes informations aujourd’hui..., » déclara Zagan.

« Et bien, penses-y comme des excuses pour la dernière fois, ou alors même quelque chose comme un hommage envers toi. Plutôt que de faire de toi un ennemi, je pourrai siroter un nectar plus sucré en t’accompagnant dans ta folle aventure, » déclara Barbatos.

« ... Tu peux parler, c’est sûr, » répliqua Zagan.

Agissant d’une manière déconcertée par tout cela, Zagan versa alors de l’eau-de-vie dans son verre.

« Je suis assez doué, tu sais ? Je doute que ce soit une mauvaise offre, » déclara Barbatos.

« Si tu étais si admirable, je te ferais peut-être même un peu confiance... Alors, qu’est-ce que tu veux ? » Zagan renversa la vapeur et lui demanda cela, mais Barbatos se contenta de rire avec un « Hehehehe ».

« En ce qui concerne l’héritage de l’Aîné, pourrais-tu essayer de me laisser sa gestion ? De toute façon, c’est un sorcier qui a vécu mille ans. Même si nous l’appelons simplement un héritage, il ne devrait pas s’agir d’une quantité ordinaire. C’est trop pour que tu t’en occupes tout seul, non ? » demanda Barbatos.

Le fait que Barbatos ait frappé pîle dans une zone désagréable avait fait que Zagan avait été incapable de cacher son visage maussade. Cependant, il n’avait pas hésité du tout à répondre.

« Rejetée. »

« Qu’est-ce que c’était que ça !? » s’écria Barbatos.

« ... Tu irais juste dissimuler tout ce qui serait dérangeant si je le trouvais, » déclara Zagan.

« N’est-ce pas évident ? Qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? » Barbatos fixa Zagan avec admiration, comme s’il n’était pas nécessaire de dire une telle chose après tout ce temps.

Comment se fait-il qu’il puisse être si stupide malgré tout ce qu’il sait ? Au contraire, il s’agissait de Zagan qui était parvenu à une compréhension inquiétante.

« ... Haaaa. Je pourrais partager avec toi quelques écrits sur la sorcellerie provenant de l’héritage. Soit content avec juste ça, » déclara Zagan.

« Eh bien, je suppose que c’est suffisant. Franchement, avoir un ami si somptueux est vraiment ce qu’il y a de mieux, » déclara Barbatos, puis il cogna sa chope contre le verre de Zagan et avait fait un toast tout seul.

Après cela, l’atmosphère dans le bar s’était figée. La porte du bar s’était ouverte et un invité était entré. Comme Barbatos était dos à la porte, il ne s’en était pas rendu compte et avait continué à parler de bonne humeur.

« Mais c’est à moi de décider lequel je vais prendre, compris ? Si tu me donnes des écrits merdiques sur la sorcellerie juste parce que ça vient de l’héritage de l’Aîné, alors je ne le lirai même pas ! » s’exclama Barbatos.

« ... Au fait, Barbatos, » déclara Zagan.

« Quoi ? » demanda Barbatos.

Tout en levant son verre rempli d’eau-de-vie, Zagan interrogea Barbatos en regardant le client qui était visible à travers le verre.

« L’Angélique Chevalier dont tu viens de parler, de quoi il a l’air ? » demanda Zagan.

« Ah, voyons voir... J’ai entendu dire que c’est un homme énorme qu’on ne prendrait pas pour un vieux schnock. De plus, il a une énorme cicatrice sur le visage. J’ai entendu dire qu’il l’avait reçu du dragon qu’il a tué, » déclara Barbatos.

« Vraiment... ? » Tout en regardant le client qui était entré dans le bar, Zagan avait fait une réponse normale. Puis, en prenant encore une gorgée de son verre, il avait fait une expression comme si c’était gênant de poser une autre question à Barbatos.

« Et, à propos de cette cicatrice, est-ce qu’elle s’enfonce profondément entre sa joue gauche et la droite de son front ? » demanda Zagan.

« Hein ? Eh bien, oui, j’ai entendu dire que ça ressemblait à ça. Tu en sais beaucoup sur lui, hein ? » déclara Barbatos.

« C’est une coïncidence totale, mais j’ai vu un homme avec des traits très similaires, » déclara Zagan.

« Wôw, mon pote, je suis surpris que tu en sois sorti vivant. C’est un gars qui semble n’avoir que les meurtres de sorciers à l’esprit, tu sais ? S’il t’avait repéré, il serait probablement venu tout de suite pour te tuer, » déclara Barbatos.

Zagan continua à regarder derrière Barbatos, qui avait laissé sortir à nouveau son rire « geragera ».

« Il semble... que cette partie vienne sous peu, » annonça Zagan.

« Hein... ? » À ce moment-là, Barbatos semblait enfin remarquer le regard de Zagan. Et quand il avait regardé par-dessus son épaule, son visage devint complètement pâle.

Parce que là, debout... il y avait un homme de grande taille au visage meurtri portant une Épée Sacrée.

***

Partie 3

« Raphaël Hyurandell... ! » En renversant sa chaise, Barbatos s’était levé. Et sans lui faire le moindre regard, le Chevalier Angélique au visage portant une cicatrice regarda Zagan droit dans les yeux.

Est-il venu me prendre la tête tout d’un coup ? La puissance de l’Épée Sacrée était gênante, mais il était vaniteux de penser qu’une seule épée pouvait à elle seule abattre un Archidémon. Si c’était un tel imbécile, il n’aurait pas vécu si longtemps.

Tandis que Zagan plissait ses sourcils, incapable de comprendre le but du Chevalier Angélique, Barbatos fit entendre une voix tremblante.

« E-Espèce de fils de pute, qu’est-ce que tu fais là !? »

Le Chevalier Angélique au visage cicatrisé s’était finalement tourné vers Barbatos. Et tandis qu’il le faisait, un sourire s’était formé sur son visage brusque qui ressemblait à une surface rocheuse. Face à cette expression diabolique, la fille malchanceuse du propriétaire du bar, qui était derrière Barbatos, avait poussé un cri avant de s’évanouir.

Même s’il ne l’avait pas directement regardée, son regard avait une telle puissance en lui. Et face à ce sourire, qui faisait déjà ressentir une pression physique, Barbatos s’était résolu en rugissant.

« U-UOOOOOOH, je vais le faire, putain ! » La lumière du mana avait jailli dans les deux mains de Barbatos, et le Chevalier Angélique au visage cicatrisé posa également sa main sur la poignée de l’Épée Sacrée à son dos.

« Arrête ça, Barbatos, » déclara Zagan en posant son verre sur la table avec un bruit. Et dès qu’il l’avait fait, le mana qui sortait des mains de Barbatos s’était volatilisé. Ce n’était pas comme s’il s’était arrêté. Non, Zagan l’avait « dévorée ».

Après cela, Zagan agita légèrement le doigt en l’air et la chaise que Barbatos avait renversée revint à sa position initiale.

« Eh bien, va t’asseoir. La saveur de l’eau-de-vie se dégrade, » déclara Zagan.

« Pourquoi le prends-tu si calmement !? Prévois-tu de te faire tuer sans te défendre ? » demanda Barbatos.

En réponse aux hurlements de Barbatos comme si sa peur s’était transformée en colère, Zagan secoua la tête comme si c’était tout simplement trop gênant.

« Ce type-là... ne semble pas vraiment vouloir se battre, tu sais ? » déclara Zagan.

« C’est quoi ce bordel ? Il a sa main sur son épée, n’est-ce pas !? » s’écria Barbatos.

« N’est-ce pas parce que tu voulais te battre ? » demanda Zagan.

Après que Barbatos eut commencé à invoquer la sorcellerie, le Chevalier Angélique au visage cicatrisé avait saisi son épée. Et Zagan n’avait pas négligé ce fait.

En plus, je ne ressentais aucune soif de sang ou hostilité venant de lui.

Néphy et Foll ne se spécialisaient pas vraiment dans l’expression des émotions. Non, dans le cas de Foll, plutôt que de ne pas exprimer ses émotions, elle ne parlait tout simplement pas assez. C’est pourquoi cette méthode de détection des intentions lui était connue. En tout cas, il y avait beaucoup de choses qu’on ne pouvait pas savoir qu’en regardant leurs visages.

C’est pourquoi, lorsqu’il s’agissait de ce qu’elles pensaient et de ce qu’elles voulaient qu’il fasse, Zagan avait fini par prendre l’habitude de détecter les subtilités des émotions en les observant et en assimilant ces choses.

Le Chevalier Angélique au visage cicatrisé avait alors fait un sourire qui ressemblait à une crevasse dans la Terre.

« L’Archidémon cette fois-ci... est tout à fait calme. Je vois, » déclara le chevalier.

« Un Archidémon ne fera pas de brouhaha sur chaque petite chose, » répliqua Zagan.

Bien que le fait de ne pas ressentir d’hostilité d’une telle horreur soit tout à fait étrange en soi, Zagan avait été incapable de cacher sa perplexité.

Finalement, Zagan regarda la chaise qu’il avait relevée avec la sorcellerie. Il semblait que dans une telle situation, Barbatos n’avait pas l’intention de se remettre à boire, et même après que le Chevalier Angélique eut lâché son épée, Barbatos ne voulait pas reprendre sa place.

« Il semble que nous ayons un siège vide. Veux-tu te joindre à nous ? » demanda Zagan.

« Hooo... Quel homme amusant ! » déclara Raphaël.

Le Chevalier Angélique s’était alors assis sur le siège en face de Zagan. Barbatos s’était déplacé plus loin comme pour l’éviter.

C’est plutôt toi qui devrais parler ici. Je n’ai rien à dire à cet homme au visage de pierre, tu sais ? Zagan avait fini par dire à l’homme de s’asseoir en suivant le rythme, mais il n’avait pas vraiment d’objectif en tête.

Ou plutôt, comme son temps avec Néphy était définitivement perdu, il voulait au moins profiter d’un peu d’alcool. Mais malgré cela, Barbatos avait reculé comme s’il disait qu’il voulait être excusé de s’impliquer dans quoi que ce soit. Au contraire...

« Merde, pourquoi un sorcier comme moi doit traverser ces conneries ? » murmura Barbatos.

« M. le s-sorcier, pourriez-vous sauver ma fille ? » demanda le barman.

« Comme si je pouvais le faire. La sorcellerie de soins est en dehors de mon domaine d’expertise, mais je ferai au moins ce que je peux, » déclara Barbatos.

« Oooh... J’aurais dû m’y attendre de la part de l’assistant de Maître Zagan, » déclara le barman.

« Je ne suis pas un putain d’assistant ! » Tout en maudissant l’homme qui semblait être le propriétaire du bar, il commença à prodiguer des soins à la fille qui s’était évanouie. Cependant, puisqu’elle avait seulement perdu connaissance, Zagan ne pensait pas qu’il était nécessaire d’aller jusqu’à utiliser la sorcellerie.

Je veux aussi y aller, mais..., la femme à qui Zagan avait donné son cœur n’était autre que Néphy, mais lorsqu’il s’était agi de choisir entre cet homme au visage de pierre et la fille du propriétaire, il n’était même pas nécessaire de dire avec qui il préférait être coincé.

Cela dit, rien ne serait accompli si l’on fixait constamment Barbatos du regard. Et ainsi, Zagan s’était finalement retourné pour faire face au Chevalier Angélique.

« Alors, qu’est-ce que tu me veux, tueur de dragons ? » demanda Zagan.

« C’est Raphaël, » répondit-il en versant de l’eau-de-vie dans un verre au moment où il l’avait fait. Sa main était énorme au point que la bouteille ressemblait pour lui à une miniature.

« J’ai entendu dire que mes camarades te sont redevables, alors je suis venu jeter un coup d’œil à ton visage, » déclara Raphaël.

Il parlait probablement de Chastille, ce qui avait fait hausser les épaules de Zagan comme si ce n’était pas grand-chose.

« Mon visage n’est rien comparé au tien, n’est-ce pas ? » déclara Zagan.

« Fuhahaha, même toi, tu as le visage maléfique, comme ces putains de rumeurs l’ont dit, n’est-ce pas ? » déclara Raphaël.

Zagan était conscient de ses traits méchants, alors il se sentait un peu déprimé. Pourtant, comme s’il l’avait balayé, il avait reposé son verre.

 

 

« J’ai entendu dire que c’est ton hobby de tuer les sorciers. Alors est-ce bien de reporter ça pour aujourd’hui ? Il y a deux sorciers sous tes yeux, » déclara Zagan.

La jeune fille semblait aller bien mieux maintenant, alors Zagan posa cette question à Raphaël pour éviter que son ami indésirable ne s’en aille rapidement. Barbatos, qui était sur le point de poser la main sur la porte, le regarda d’un air renfrogné.

Après que Raphaël eut terminé l’eau-de-vie dans son verre en une seule gorgée, il fit éclater un rire chaleureux.

« Sans valeur. Tout ce que j’ai fait, c’est de me débarrasser des flammèches qui tombaient devant moi, mais ceux qui m’entouraient ont jugé bon d’en faire un gros tapage, » déclara Raphaël.

Zagan avait alors incliné sa tête sur le côté avec curiosité.

D’une certaine façon, il est différent de ce que disait Barbatos. C’était un maniaque meurtrier qui avait tué près de 500 sorciers, du moins selon les rumeurs. À cause de cela, Zagan était prêt à l’écraser avec joie, mais de façon inattendue, ils partageaient une conversation ordinaire.

Peut-être était-il venu pour évaluer les capacités de Zagan ? Et alors que Zagan avait compris cette idée et qu’il avait bu une gorgée de son verre, c’était Raphaël qui avait ouvert la bouche pour parler.

« Il semble que tu aies eu une altercation avec Chastille, non ? Pourquoi ne l’as-tu pas tuée ? » demanda Raphaël.

Percevant une sorte d’inconfort dans les mots du Chevalier Angélique, Zagan avait plissé ses sourcils.

« Tu dis ça comme si elle n’avait aucune chance de gagner, Hmm ? » déclara Zagan.

Chastille n’était peut-être pas de taille face à lui, mais leur fierté en tant que porteurs d’Épées Sacrées n’aurait pas dû leur permettre de parler comme s’ils ne pouvaient pas gagner contre un sorcier. Zagan à l’époque n’était pas non plus encore un Archidémon.

Cependant, Raphaël se contenta d’émettre un « Hmph » en guise de réponse.

« Alors, laisse-moi te demander en retour si elle était assez forte pour rivaliser avec un bâtard comme toi, » demanda Raphaël.

« Qui sait... ? Cependant, elle était la plus forte parmi les humains que j’ai rencontrés jusqu’à présent. Je suis au moins sûr de ça, » déclara Zagan.

Bien sûr, même Barbatos avait réussi à la capturer, mais Zagan n’avait pas encore vu Chastille brandir sérieusement son épée. Zagan avait déjà affronté les deux individus auparavant, et il doutait donc que Barbatos puisse gagner s’ils se battaient tous les deux de front.

Après avoir reçu cette réponse, Raphaël avait plissé les yeux comme une lame.

« Je vois. Alors ça veut dire qu’elle est devenue une menace suffisante pour l’Église, n’est-ce pas ? » déclara Raphaël.

« Euh... ? Je ne vois pas où tu veux en venir avec ça... Qu’est-ce que tu racontes ? » demanda Zagan.

Zagan avait l’impression qu’il disait que Chastille était une ennemie de l’Église. En entendant la confusion de Zagan, le visage de Raphaël, qui ressemblait à celui d’un homme de pierre, s’était transformé une fois de plus en un sourire.

« Elle a soulevé une objection face à l’assujettissement d’un Archidémon. C’est plus qu’une raison suffisante pour que l’Église décide de son exécution. Ils sont même allés jusqu’à révoquer son Épée Sacrée avec un sort... Une décision stupide, je dois le dire. Tant que le porteur d’une Épée Sacrée restera en vie, le prochain Chevalier Angélique ne pourra pas leur succéder, » déclara Raphaël.

En entendant ça, Zagan avait écarquillé les yeux.

Cette fille est trop honnête ! Il aurait été acceptable qu’elle se contente de se mettre au pas vis-à-vis de ce que font ceux qui l’entourent, et pourtant, il semble qu’elle se soit révoltée d’une manière éhontée et insensée. En plus de ça, elle avait couvert Zagan.

Avec la tête dans les mains, Zagan poussa un profond soupir.

« ... Je ne pense pas qu’elle soit du genre à vivre longtemps, » déclara Raphaël.

« Ouais, c’est vrai. Je l’ai même avertie, mais elle ne m’a pas écoutée, » déclara Zagan.

Raphaël parlait comme s’il avait pitié d’elle. Et en réponse, Zagan ouvrit grand les yeux alors qu’une pensée inattendue lui traversait l’esprit.

Ce type a-t-il l’intention de tuer Chastille ? S’il était dit que son hobby était de tuer des sorciers, alors il allait de soi qu’il exécuterait aussi volontiers des Chevaliers Angéliques qui couvriraient des sorciers.

Zagan avait l’impression qu’il avait enfin compris la raison pour laquelle il ne ressentait aucune soif de sang de sa part.

Il est donc venu ici pour vérifier le lien entre moi et Chastille ? En d’autres termes, il cherchait une justification pour tuer Chastille.

Celui qui lui était lié n’était pas Zagan, mais Néphy. Cependant, il ne serait pas étrange de prendre la déclaration tout à l’heure comme s’il l’était.

Il m’a eu. Zagan a poussé un grognement quand il s’était rendu compte qu’il avait été joué. Et à ce moment précis, Raphaël se leva.

« Maintenant, je n’ai plus rien à faire avec toi. Je vais prendre congé, » déclara Raphaël.

« ... Attends, » murmura Zagan, bien conscient que sa voix était devenue froide.

« As-tu besoin de quelque chose ? » déclara Raphaël en se retournant, avec un regard qui montrait clairement qu’il couperait Zagan s’il faisait ne serait-ce qu’un seul mauvais choix dans ses mots.

« Chastille semble être assez bien aimée dans cette ville. Elle a beaucoup d’amis ici aussi. Beaucoup seront ceux qui pleureraient sa mort, je te l’assure, » déclara Zagan.

Néphy et Manuela seraient certainement jetées dans les profondeurs du désespoir. C’est pourquoi Zagan l’avait informé de ce fait d’une manière autoritaire.

« Cette ville est mon domaine. Si tu vas trop loin en faisant ce que tu veux, je t’écraserai et je te ferais bouffer le pissenlit par la racine, compris ? » déclara Zagan.

Peu importait qu’elle fasse partie de l’Église ou qu’elle soit un Chevalier Angélique. Tant que Chastille vivait à Kianoides, elle était la propriété de Zagan. Et si cet homme disait qu’il la tuerait délibérément, alors Zagan l’écraserait. C’est aussi simple que ça. C’était ce que cela signifiait d’être sous la protection de Zagan.

Les deux raisons pour lesquelles il ne l’avait pas fait tout de suite étaient qu’il y avait une montagne de « citoyens qui pouvaient servir de boucliers » autour d’eux, et aussi parce qu’il était encore en train de boire un verre. Si le bar était détruit, il pouvait le réparer avec de la sorcellerie, mais il savait qu’il était difficile de réparer les gens.

Cependant, c’était simplement une raison pour laquelle il ne voulait pas se battre, et ce n’était pas une raison pour laquelle il ne pouvait pas se battre.

C’est chiant d’éviter les boucliers tout en le frappant...

Ayant peut-être compris ce que Zagan voulait dire, Raphaël ouvrit les yeux comme s’il trouvait ses actions plutôt inattendues.

« Ça ne ressemble pas à ce que dirait un Archidémon, n’est-ce pas ? » déclara Raphaël.

« C’est précisément parce que je suis un Archidémon que je suis arrogant, » déclara Zagan.

Et alors qu’il répondait avec tant d’arrogance, Raphaël laissa sortir un éclat de rire chaleureux.

« Hahahaha, comme je le pensais, tu es exactement le genre d’homme que j’espérais que tu serais. C’est exactement ça. Le “mal” que l’Église doit exterminer, » déclara Raphaël.

Ce qu’il avait senti venant de Raphaël n’était pas la soif de sang, mais l’exaltation.

Ce qui veut dire qu’il ne pense pas que les sorciers sont même des personnes, hein ?

À ses yeux, c’était la même chose que de chasser. Après tout, quand on chassait les bêtes, on n’avait ni soif de sang ni hostilité. Ces personnes-là n’étaient excitées que par le meurtre en lui-même.

Et alors que Raphaël affichait un sourire qui semblait défier Zagan, il avait quitté le bar.

Libérés de la tension, les clients du bar poussèrent tous un soupir de soulagement. Finalement, tout en jetant un coup d’œil à Barbatos, qui s’était remis à sa place, Zagan murmura quelque chose.

« ... Je n’aime pas ça. »

« Un sorcier ne voudrait pas avoir affaire à un Chevalier Angélique, n’est-ce pas ? Ne serait-il pas mieux d’aller le tuer tout de suite ? » demanda Barbatos.

Zagan poussa un petit soupir en regardant Barbatos gémir.

« ... Je suppose que oui. Alors, vas-y, Barbatos, » déclara Zagan.

Barbatos avait ouvert la bouche sous le choc en entendant ces mots.

« Hé, tu viens de me dire d’aller mourir, n’est-ce pas ? » s’écria Barbatos.

« Pas vraiment. C’est vrai que j’aimerais que tu meures, mais ne te méprends pas, » déclara Zagan.

« Alors tu veux ma mort ? » demanda Barbatos.

Trouvant son ami indésirable gênant alors qu’il avait les larmes aux yeux, Zagan secoua la tête en le regardant.

« Je t’ai dit de ne pas te méprendre, n’est-ce pas ? Je veux que tu ailles vérifier l’état de Chastille, » déclara Zagan.

Le surnom de Barbatos était Purgatoire.

Le Purgatoire faisait référence au plan qui existait entre le ciel et l’enfer, mais dans la même veine, c’était aussi quelque chose qui ressemblait à une vallée entre des dimensions qui donnait un certain contrôle sur l’espace étrange né de la magie.

Et son surnom venait du fait qu’il pouvait aller et venir librement de cet espace.

Qu’il s’agisse de la capacité qu’il avait utilisée lorsqu’il avait enlevé Néphy et Chastille, ou du pouvoir qu’il avait utilisé pour détourner facilement le cercle de téléportation de Zagan, cet homme était un sorcier qui excellait en téléportation et en invocation. Ce serait une bagatelle pour lui de se cacher et de protéger Chastille.

C’est sûrement pour ça qu’il a réussi à invoquer un démon, hein ?

Ce n’était pas de loin de la vérité, mais même Zagan avec ses nouveaux pouvoirs, il serait difficile d’imiter Barbatos. Peut-être pourrait-il se débrouiller en empruntant le pouvoir de l’Emblème de l’Archidémon, mais cela ne serait pas suffisant.

Zagan avait donc formulé sa demande, mais Barbatos avait carrément fait une grimace comme s’il ne voulait pas en faire partie.

« Quoi ? Pourquoi devrais-je le faire ? » demanda Barbatos.

« J’en ajouterai un peu plus à ton pourboire. Peu importe, vas-y, » déclara Zagan.

Barbatos avait ensuite fait une grimace comme s’il avait trouvé cette tournure des événements plutôt inattendue.

« Prévois-tu sérieusement de sauver une foutue Chevalière Angélique ? » demanda Barbatos.

« L’ennemi de mon ennemi est mon ami... est quelque chose que l’on dit souvent. D’ailleurs, ne penses-tu pas que ce serait amusant de mettre un porteur d’Épée Sacrée avec une dette envers moi ? » demanda Zagan.

« Mec, je pense que tu vas vraiment le regretter, tu m’entends ? » Même s’il maudissait Zagan, Barbatos n’avait pas refusé son offre.

Et à ce moment-là, Barbatos s’enfonça dans sa propre ombre. Il avait probablement effectué un déplacement vers le purgatoire qui porte son surnom. Et à partir de là, il pourrait enquêter sur les circonstances de Chastille.

Cependant, Zagan avait été pris de court.

« ... Ce salopard est parti sans payer l’addition, » murmura Zagan.

C’était peut-être Zagan qui lui avait ordonné de partir, mais il avait l’impression d’avoir été piégé.

***

Partie 4

Quand Zagan retourna au château, il était déjà temps pour le lendemain de commencer.

Je me demande si Néphy et Foll dorment déjà. Néphy se réveillait tôt le matin. Si elle était encore éveillée à cette heure, cela l’affecterait le lendemain, mais même ainsi, c’était un peu triste pour Zagan de revenir et de ne pas entendre sa voix.

S’il voulait juste voir son visage, alors c’était possible de jeter un coup d’œil dans sa chambre, mais la chambre de Néphy était au dernier étage. Si elle entendait le bruit alors qu’il montait les escaliers, cela finirait par la réveiller. C’est pourquoi il était retourné sur le trône en faisant aussi peu de bruit que possible, mais...

« Bienvenue à la maison, Maître Zagan, » Néphy l’attendait devant la salle du trône en chemise de nuit.

« Néphy, tu étais encore réveillée ? »

Tandis que Zagan la fixait avec étonnement, Néphy plaça son doigt sur ses lèvres et fit « Shhhh ».

En regardant de plus près, il se rendit compte que Néphy était assise sur ses genoux avec Foll endormie sur elle. Elles semblaient toutes les deux attendre le retour de Zagan.

« N’ai-je pas dit d’aller dormir sans attendre ? » Quand Zagan lui demanda ça, Néphy avait un sourire ironique.

« Je suis ici parce que Foll a insisté pour attendre votre retour, Maître Zagan, » cependant, la personne en question semblait s’être endormie comme une bûche à mi-chemin.

Et voyant ça, le visage de Zagan s’était naturellement détendu.

« Hmm, c’était à l’origine une intruse qui m’a attaqué parce qu’elle voulait le pouvoir de l’Archidémon, hein ? » murmura Zagan.

« Et n’êtes-vous pas celui qui a placé cette enfant à votre portée, Maître Zagan ? » Tout en disant cela, Néphy caressa doucement la tête de Foll, ce qui fit remuer légèrement la petite enfant comme si elle était chatouilleuse.

Zagan était ensuite allé à côté d’elles d’une manière détendue puis il s’était assis.

« Ah... Qu’est-ce que vous avez mangé aujourd’hui ? » Zagan avait envie de se couvrir le visage en se demandant pourquoi c’était la première chose qu’il demandait à son retour, mais Néphy hocha la tête en silence.

« Nous avons pris un repas simple de soupe d’agneau et de salade, » répondit Néphy.

« Oh, cette soupe, hein ? C’est regrettable, » murmura Zagan.

« Il y a encore des restes. Dois-je vous en réchauffer ? » demanda Néphy.

« Hmm... Non, ça va pour l’instant. Après tout, Foll dort déjà, » après avoir vu le visage paisible et assoupi de Foll, il s’était rendu compte qu’il n’avait pas envie de la réveiller juste pour se faire verser de la soupe pour lui. Zagan avait donc décidé de la réchauffer et d’en avoir un peu plus tard, par lui-même.

Néphy se couvrit alors la bouche comme si sa décision lui paraissait étrange. Le changement d’expression était faible comme toujours, mais la façon dont ses oreilles tremblaient d’un frisson montrait qu’elle était plutôt joyeuse.

« Après cela, Foll a aussi fait de son mieux. Elle a transporté tous les livres que nous avons ramenés dans les archives, » déclara Néphy.

« Il y en avait quand même beaucoup, n’est-ce pas ? » murmura Zagan.

« Oui. Mais parce qu’elle voulait elle-même les lire rapidement, elle a essayé de les préparer pour que vous puissiez les lire immédiatement à votre retour, Maître Zagan, » expliqua Néphy.

Zagan avait essayé d’imaginer la silhouette de cette petite fille en train d’aller et venir dans les archives pour son bien. Et comme il le fit, un soupir envoûtant se répandit de sa bouche.

Je me demande si... avoir une famille ressemble à ça... C’était comme s’il oublierait qu’il était un méchant sorcier si les choses continuaient à aller à ce rythme.

Après cela, Néphy pointa son regard azur vers lui.

« Maître Zagan, se pourrait-il que quelque chose se soit passé avec Foll ? » demanda Néphy en murmurant.

« Hein ? Non, je ne pense pas qu’il se soit produit quelque chose de particulier ? » Foll n’était pas non plus douée pour exprimer ses émotions, mais il ne pensait pas qu’il l’avait mise en colère ou rendue triste.

Tandis que Zagan inclinait la tête sur le côté, Néphy regarda affectueusement le visage endormi de Foll.

« Aujourd’hui, Foll semblait particulièrement heureuse. Maître Zagan, vous n’êtes peut-être pas conscient de cela, mais il est probable que vous ayez fait quelque chose qui a égayé sa journée, » déclara Néphy.

Quelque chose qui a rendu Foll heureuse..., incapable de trouver ce que c’était, Zagan avait essayé de repasser sa conversation précédente avec elle. Et alors qu’il gardait la tête penchée pendant un moment, il se souvint du moment où Foll fit un visage étrangement heureux.

« Oh, ça pourrait être ça ? » murmura Zagan.

« Avez-vous une idée de ce que c’est ? » demanda Néphy.

« Oh, cependant, ce n’était pas vraiment quelque chose d’important. Tout ce que je lui ai dit, c’est que si nous passions mille ans ensemble, ne serions-nous pas capables de ressentir ce dont l’autre a besoin juste en regardant son visage ? » déclara Zagan.

Tandis que Néphy clignait des yeux, les yeux grands ouverts, elle fit un petit rire étouffé.

« Si vous dites une telle chose, alors n’importe qui serait de bonne humeur, » murmura Néphy.

« Pourquoi ça ? » Zagan n’arrivait pas à comprendre le sens des mots de Néphy alors qu’elle s’appuyait contre son épaule.

« Je crois que la raison pour laquelle Foll était si heureuse, c’est parce que vous avez dit “si on passait mille ans ensemble”. Ce que je veux dire par là..., les dragons ne sont-ils pas censés vivre beaucoup plus longtemps que les humains ? Non seulement cela, mais vous avez dit que vous vous comprendriez mutuellement..., » murmura Néphy.

Le fait qu’on lui ait dit cela avait finalement fait naître une certitude chez Zagan.

Les races mythiques des dragons étaient une race dont on disait qu’elle vivait plus de dix mille ans. Avec la durée de vie initiale d’un être humain, il était probablement impossible de passer du temps ensemble. Après tout, ils n’avaient même pas vécu assez longtemps pour traverser l’enfance d’un jeune dragon. En tant que tel, il était difficile de trouver une existence avec laquelle ils pourraient vivre ensemble pendant leur temps éternel.

Il s’agissait peut-être de la raison pour laquelle la rancune qu’elle éprouvait pour le meurtre de son parent-dragon était si profonde.

L’histoire aurait pu être différente si c’était un dragon mûr qui avait franchi l’âge de l’enfance. Cependant, pour un jeune dragon qui avait encore besoin de ses parents, l’angoisse qu’il ressentait à l’idée de se faire voler ça aurait dû être la même que celle des humains, ou peut-être même beaucoup plus grande.

Je suppose qu’à la fin, si je n’achève pas Raphaël le plus tôt possible, ça va devenir quelque chose de gênant.

Si Foll et cet homme devaient se rencontrer, au pire, il était tout à fait possible que cela se transforme en une guerre totale avec l’Église. Si cela se produisait, ce serait un énorme pas en arrière dans l’objectif de Zagan de faire en sorte que Néphy puisse vivre sous le soleil.

Et pendant qu’il se creusait la tête pour savoir quoi faire, Néphy marmonnait d’une voix un peu triste.

« Ce serait bien... si je pouvais aussi passer autant de temps avec vous..., » murmura Néphy.

Et cette fois, c’était Zagan qui l’avait regardée avec stupéfaction.

« Qu’est-ce que tu dis ? N’est-ce pas évident que tu seras avec nous, Néphy ? » Les elfes étaient aussi une race avec une longue durée de vie, même si ce n’était pas au même niveau que les dragons. Si l’on ajoutait à cela le pouvoir de la sorcellerie, ce serait probablement une bagatelle pour elle de vivre au moins mille ans.

En ce sens, c’était Zagan qui devrait faire le plus d’efforts pour vivre une longue vie.

Tandis que les yeux azurés de Néphy tremblaient devant sa réponse, elle lui fit un grand signe de tête.

« Oui ! Je vous accompagnerai partout où vous irez, Maître Zagan, » déclara Néphy.

Cette fois-ci, Zagan avait été surpris, et avant qu’il ne s’en rende compte, son visage et celui de Néphy étaient assez proches pour que leurs nez se touchent presque.

Argh... Les cils de Néphy sont si longs que ça, hein ? Ou plutôt, elle sent bon !

En y repensant, le fait qu’elle portait sa chemise de nuit montrait qu’elle venait de sortir du bain, ce qui signifiait que Zagan sentait probablement l’odeur du savon. En réalisant tout cela, il toucha ses cheveux, qu’il laissa circuler de sa main. Ils étaient encore un peu humides, froids et doux.

À peu près au même moment, Néphy avait également pris conscience de la distance qui les séparait. Elle était maintenant rouge vif du bout de ses oreilles pointues jusqu’au sommet de ses joues.

« Néphy..., » il l’appela par son nom, et les yeux de Néphy devinrent moites. Tandis que son regard était aspiré par ses lèvres roses, Zagan lui toucha doucement la joue.

« Ah..., » elle laissa s’échapper ce souffle qui ne faisait que rendre le visage de Zagan de plus en plus bouillant.

Si c’était maintenant, il pensait qu’elle le permettrait. Oui, il était sûr que c’était bien de toucher sa peau d’un blanc pur, et d’aller de l’avant après ça.

Et puis, au moment où leurs lèvres allaient se rencontrer...

« Hé, Zagan ! C’est grave ! » Un cercle magique brillait au milieu de la pièce, et la voix de son ami indésirable qui ne savait pas lire l’atmosphère résonna.

Tremblant au début, Zagan et Néphy s’étaient éloignés l’un de l’autre. Et puis, le visage de Barbatos était soudain apparu au centre du cercle magique.

« Hé, au moins réponds-moi. Qu’est-ce que tu... euh, hein ? » s’exclama Barbatos.

Zagan se leva lentement et se plaça devant Barbatos. Et dans son regard, on ne trouverait même pas une once de compassion.

« Sors de ta surface d’ombre, Barbatos. Je vais te transformer en viande hachée, » déclara Zagan.

« Pourquoi es-tu si énervé ? » demanda Barbatos.

Zagan avait sérieusement l’intention de tuer Barbatos, mais en voyant « l’autre personne » qu’il portait dans le cercle magique, il avait arrêté sa main.

« Chastille ? » demanda Zagan.

« Ne m’as-tu pas dit d’aller la voir pour... ? » demanda Barbatos.

Eh oui, Barbatos portait la jeune fille qui avait servi comme Chevalier Angélique. Cependant, contrairement à quand Zagan l’avait rencontrée dans l’après-midi, elle portait son armure sainte. De plus, sur son dos se trouvait une Épée Sacrée.

Malheureusement, son visage était pâle et sa respiration difficile. Il n’avait pas vu de blessures externes, mais elle n’avait pas l’air d’avoir un état de santé optimum. Afin de mieux comprendre la situation, Zagan toucha le cou et le front de Chastille, puis l’examina.

Son pouls est élevé, et pourtant, sa température est étrangement basse. À partir de cet élément, il avait immédiatement découvert la cause de l’irrégularité.

« Est-ce du poison ? » demanda Zagan.

« Probablement. On lui a donné à boire et c’est arrivé, » répondit Barbatos.

Zagan avait immédiatement cédé la place à Néphy.

« Néphy, je vais la soigner. Donne-moi un coup de main, » déclara Zagan.

« D-D’accord, » bien qu’elle n’ait pas encore digéré toute la situation, Néphy hocha immédiatement la tête et posa doucement Foll sur le sol avant de se lever

Et puis, comme on pouvait s’y attendre, Foll s’était réveillée.

« ... Zagan, tu es bruyant, » déclara Foll.

« Je suis désolé pour ça. Tu peux aller continuer à dormir, » déclara Zagan.

Alors que Foll se frottait les yeux en marmonnant, Zagan lui donna une réponse apathique. Mais ensuite, elle avait commencé à renifler l’air.

« Hein... ? Cette odeur... » Et c’est alors que Foll avait déplacé son attention sur... l’Épée Sacrée se trouvant sur le dos de Chastille.

Ah, merde. Au moment où Zagan remarqua à quel point la situation était grave, les yeux dorés de Foll s’illuminèrent de rage.

« Un Chevalier Angélique ! » Le bras de Foll s’était transformé en celui d’un dragon. Même si elle n’était qu’une jeune fille, ses griffes pouvaient facilement déchirer l’acier. Elles possédaient probablement assez de pouvoir destructeur pour rivaliser avec celui du poing de Zagan lorsqu’il l’utilisait avec son pouvoir de sorcier.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? H-Hey, Zagan ! » S’écria Barbatos.

Au moment où Barbatos fit entendre sa voix, Foll était déjà en train de frapper avec ses griffes.

« Arrête, Foll ! » Zagan avait réussi à attraper son bras et à arrêter son agression. Il avait réussi à arrêter les griffes de dragons à la limite du front de Chastille.

Foll était sûrement de mauvaise humeur.

« Pourquoi tu m’en empêches ? » demanda Foll.

« C’est mon invitée. Ne la tue pas de ton propre chef, » déclara Zagan.

En entendant ces paroles, les yeux de Foll s’étaient emplis de déception.

« ... Je vois, » elle faisait une grimace comme si elle avait été trahie.

Zagan ressentit alors une douleur à la poitrine d’avoir provoqué ce genre de visage à une jeune fille qui attendait un tel moment depuis longtemps.

La situation de Chastille était une course contre la montre. Cependant, il ne pouvait pas laisser Foll telle qu’elle était.

Zagan n’avait jamais pensé à sauver quelqu’un d’autre en tant que sorcier. Mais même ainsi, Foll était l’une des personnes que Zagan devait protéger. Et à cause de ça, Zagan l’avait questionné tranquillement.

« Tu détestes... les Chevaliers Angéliques ? » demanda-t-il.

« ... Zagan, tu aurais déjà dû le remarquer. Je suis devenu sorcier pour me venger des Chevaliers Angéliques, » déclara Foll.

Foll observait Zagan depuis le même temps qu’il l’observait.

Je ne peux pas... juste balayer ça de façon irresponsable, hein ? Se résignant, Zagan hocha la tête.

« Alors, la cible de ta vengeance est-elle cette fille ? » demanda Zagan.

« Un porteur d’Épée Sacrée a tué mon père, » répondit Foll.

« Je vois. Mais ça ne pouvait pas être elle, » prenant la main de Foll dans sa propre main, Zagan l’avait attirée contre lui.

« Hey, Foll. Se venger en tuant tous ceux que l’on peut trouver est une erreur que font souvent les amateurs. Même si tu tues celle-là, ça n’aurait aucune importance pour celui dont tu veux te venger. Au contraire, cela ne ferait qu’augmenter le nombre d’ennemis que tu auras. Et ces ennemis deviendront probablement d’autres obstacles sur le sentier de ta vengeance, » déclara Zagan.

« Zagan, qu’est-ce que tu sais de moi ? » La voix de Foll trembla de colère et d’irritation lorsqu’elle le lui demanda, et Zagan secoua la tête.

« C’est pourquoi je dis que tu es un amateur. La vraie vengeance... est différente, d’accord ? » dit Zagan, puis dirigeant sur elle un regard sévère, mais chaleureux comme un père affectueux, il continua, « La vraie vengeance est de prendre ta cible, de la tourmenter intensément, de l’entraîner au plus profond de la peur et du désespoir, et enfin de la faire supplier de la laisser mourir, compris ? »

Entendre cela n’avait pas seulement laissé Barbatos, mais aussi Foll, complètement abasourdi. Cependant, Zagan avait simplement continué avec indifférence.

« Et puis tu le tues quand tu es satisfait, et à ce moment-là, ta vengeance a enfin été assouvie proprement. En le tuant d’un coup, tu ne te sentiras pas du tout soulagé. Une vengeance si simple... ne te sauvera jamais, » déclara Zagan.

Les paroles de Zagan avaient probablement été prises au sérieux par elle, alors qu’une ligne de sueur coulait sur la joue de Foll.

« Zagan, as-tu aussi... pris ta revanche avant ? » demanda Foll.

« Ouais. Par contre, je l’ai tué d’un coup, donc je ne me suis pas du tout senti soulagé... C’est pour ça que je t’apprendrai la bonne façon de le faire, » déclara Zagan.

Zagan parlait de l’ancien propriétaire de ce château, le sorcier qui avait essayé de l’utiliser comme un sacrifice. Après avoir été enlevé, Zagan avait été longuement torturé afin d’augmenter son intérêt en tant que sacrifice. À ce moment-là, il avait trouvé une occasion et il l’avait utilisée. Cependant, ce qui lui restait, ce n’était pas le soulagement d’avoir survécu ou le sentiment d’accomplissement après la victoire, mais un vide dans son âme, du moins, jusqu’à un certain événement.

J’aurais dû le tourmenter à mort...

Et vu comment il était maintenant, après dix ans, Zagan connaissait des méthodes beaucoup plus efficaces. Il y avait après tout beaucoup d’instruments de torture à sa disposition dans ce château. Et il s’en servirait pour assouvir la soif de vengeance de Foll.

Peut-être submergée par son énergie, Foll hocha la tête à plusieurs reprises.

« C-Compris, » déclara-t-elle, et c’est alors que son bras de dragon revint à sa forme humaine.

« ... Hé, es-tu vraiment d’accord d’enseigner ça à ta fille adoptive ? » Barbatos faisait une tête étonnée en lui posant cette question, mais Zagan n’avait pas le temps de s’en soucier.

***

Partie 5

« Hein... ? » Alors que Chastille ouvrait les yeux, elle avait vu un plafond inconnu s’étendre devant elle. Cela avait l’air vieux et fait de pierre, cependant, il n’était en aucun cas sale. En fait, elle pouvait dire qu’il avait été soigneusement entretenu. De plus, elle pouvait dire qu’il faisait nuit à cause de la couleur par-delà la fenêtre. Seule la faible lumière d’une bougie illuminait la pièce de façon réduite.

Où suis-je... ? Alors que Chastille s’était assise là, complètement déconcertée, elle entendit soudain une voix calme à ses côtés.

« Donc tu es réveillée. »

« Za... gan... ? »

Elle aperçut alors un sorcier au visage de méchant qui, d’une certaine manière, avait aussi un regard apathique. Et dans son esprit, elle était sûre que son regard était devenu beaucoup plus doux que lors de leur dernière rencontre.

Zagan baissa les yeux vers un livre épais, détournant son attention de Chastille.

« Remercie donc Néphy. C’est elle qui a prodigué le traitement. »

« Traitement..., » sa tête était encore dans le brouillard, elle n’arrivait pas à réfléchir correctement.

 

 

Ai-je... perdu contre quelqu’un... ? Si c’est le cas, alors pourquoi est-ce que je me suis battue ?

Alors que Chastille laissait ses yeux vagabonder, elle aperçut une grande épée qui était à côté de son lit. C’était une Épée Sacrée. Son Épée Sacrée. Il n’y avait aucun signe de sang ou d’éraflure provenant d’épées croisées. Et tandis qu’elle la regardait avec surprise alors qu’elle était à la recherche de ses mots, Zagan avait parlé comme s’il ne pouvait pas simplement la regarder.

« Il semble que tu as ingéré du poison. Je n’en sais moi-même pas plus que ça, » déclara Zagan.

En entendant ces paroles, Chastille se souvient de souvenirs perdus.

C’est vrai. J’ai été convoquée par une lettre...

« La Faction d’Unification... ? »

L’homme qui avait appelé Chastille s’était nommé membre de ce groupe. Il se cachait dans l’ombre, alors elle n’avait jamais réussi à voir sa silhouette. Il avait prétendu que c’était mieux pour eux deux. Et ainsi, elle croyait qu’il était un Chevalier Angélique tout comme elle.

Quoi qu’il en soit, elle avait entendu la voix d’un homme qui ne semblait pas trop jeune. Il était calme, et même d’une certaine manière semblable à celle d’un sage ayant une profonde sagesse. Cela ne ressemblait pas du tout à la voix d’une personne qui maniait une épée pour tuer des sorciers.

D’une certaine façon, c’était semblable à celui de Clavwell, mais il s’était aussi montré beaucoup plus ouvert d’esprit. Et cet homme lui avait parlé calmement.

« Même après mille ans, la bataille avec les sorciers n’a pas pris fin. L’Église devrait être un moyen de garder les sorciers sous contrôle, et non un groupe qui se concentre sur leur meurtre. Je suppose donc que tu peux nous voir comme un rassemblement de ceux qui ont de telles croyances, » avait déclaré l’homme.

C’était la première fois que Chastille avait entendu parler d’une telle faction au sein de l’Église, et cela l’avait beaucoup désorientée.

Après tout, dans son esprit, il s’agissait de pensées venant d’un hérétique. Et tandis qu’elle exprimait ces croyances, l’homme se mit à rire calmement.

« Et en quoi, je te le demande, tes actions diffèrent-elles à cet égard ? » demanda l’homme.

En tant qu’Archange, Chastille s’opposait à l’assujettissement d’un Archidémon. Si ce n’était pas de l’hérésie, qu’est-ce que c’était ?

Chastille ne pouvait rien dire pour réfuter le point de vue de l’homme, alors il avait continué à parler.

« Cela t’intéresserait-il de te joindre à nous ? Toi, qui as si ouvertement contrarié l’Église, tu as besoin d’alliés puissants. Tu pourrais rejoindre nos rangs. En te défendant, toi qui manies une Épée Sacrée, nous aussi, nous pourrions marcher sous la lumière du soleil. Dis-moi, n’est-ce pas une offre raisonnable ? »

Tant qu’un homme comme Raphaël existait, Chastille ne verrait pas la lumière du jour suivant. Et donc, étant donné la situation, ce n’était pas une situation où elle avait le luxe de s’inquiéter des apparences.

Ce qui veut dire... qu’il est un subordonné de Son Éminence Clavwell ? Clavwell avait dit qu’il sauverait Chastille de sa situation actuelle, donc il y avait une forte probabilité qu’il travaille avec une telle faction.

Mais si j’accepte leur offre et que je vis, que vais-je faire du reste de ma vie... ?

Elle se voyait déjà à ne plus pouvoir servir l’Église. Cependant, en tant que Chevalière Angélique, elle n’avait plus d’autre voie qui était ouverte devant elle. Elle n’avait nulle part où retourner.

Chastille n’avait pas pu répondre tout de suite, alors l’homme l’avait solennellement rassurée.

« C’est bien si tu ne réponds pas immédiatement. Cependant, je dois te prévenir de ne pas retarder ta décision trop longtemps. Voyons voir... Comme preuve de notre sincérité, lorsque tu auras besoin d’aide, tu peux appeler ce nom. »

« Orobas. »

Le mot qu’il avait prononcé lui avait semblé grave pour une raison ou une autre. En fait, le simple fait de s’en souvenir lui avait réchauffé le corps pour une raison inconnue. Et comme elle demandait si c’était le nom de l’homme, il ne donna qu’une réponse vague.

« Je suppose que tu peux dire que c’est à la fois correct et incorrect. Tu peux penser que c’est le nom de notre chef. »

Chef... Si c’était la tête d’une faction entière au sein de l’Église, ce devait être un Archange, un Chevalier Angélique de haut rang, ou un cardinal. Cependant, Chastille n’avait jamais entendu le nom d’Orobas dans l’Église.

Ce qui veut dire... c’est probablement le nom de l’organisation elle-même ? En tout cas, elle pouvait sentir que c’était un nom important pour eux.

« Ce nom... te protégera sûrement de tout mal. » Et avec ces derniers mots, la présence de l’homme avait disparu.

Est-ce que c’est bien... de leur faire confiance... ? C’était un homme plutôt mystérieux. Bien sûr, elle voulait le croire, mais si c’était un piège, non seulement Chastille, mais même ses subordonnés seraient en danger.

De retour dans sa chambre, elle réfléchit à la question pendant tout ce temps, et on lui prépara du thé.

En y repensant, elle aurait dû rester plus vigilante après cette rencontre. Cependant, comme Chastille était en pleine réflexion, elle avait fini par le boire sans hésiter un instant. Et puis, quand elle était revenue à elle, elle avait été soignée dans cet endroit.

Chastille avait déclaré ces détails petit à petit.

La voix de cet homme... J’ai l’impression de l’avoir déjà entendu quelque part... Cependant, ce n’était pas clair. Non, plutôt que de ne pas s’en souvenir, elle pensait que sa conclusion était impossible.

Quant à Zagan, elle ne savait pas s’il l’écoutait ou non, car il gardait simplement le silence en feuilletant les pages de son livre.

Peu de temps après la fin de l’histoire de Chastille, Zagan avait parlé sur un ton désintéressé.

« Dis-moi, sais-tu qui t’a empoisonnée ? » demanda Zagan.

« Hm... Je me le demande ? » En y pensant normalement, Raphaël était la conclusion évidente. Si Clavwell ne s’était pas faufilé dans leur conversation, il l’aurait peut-être même éliminée lors de leur première rencontre. Pour l’instant, c’était lui qui voulait le plus sa mort.

Cependant, elle était aussi devenue une ennemie de l’Église elle-même. En l’état, il y avait d’innombrables suspects. Les ennemis potentiels étaient plus nombreux que tous ses doigts réunis.

Zagan secoua la tête comme s’il avait lu l’esprit de Chastille alors qu’elle réfléchissait à toutes les possibilités.

« Cet homme... Raphaël, je crois qu’il m’en a parlé ? Ce n’est probablement pas lié à lui, » déclara Zagan.

« Pourquoi ? Ou plutôt, connais-tu le Seigneur Raphaël ? » demanda Chastille.

Alors que Chastille l’interrogeait, le regard ébahi, Zagan poussa un soupir pour montrer qu’il trouvait toute la situation assez gênante.

« Il s’est immiscé pendant que je buvais de l’alcool, alors j’ai perdu mon sang-froid dans une certaine mesure, » répondit Zagan.

Cet homme épouvantable semblait même prêt à pointer son épée vers Zagan alors qu’il l’appâtait pour qu’il donne des informations sur Chastille.

« Il a abattu près de 500 sorciers. Ce genre de personne préfère tuer sur le champ plutôt que d’orchestrer une tentative d’assassinat. Au lieu de se servir du poison, il t’exécuterait éhontément avec son épée. Il semble aussi avoir obtenu le prétexte pour cela, » continua Zagan.

« Prétexte... ? » demanda Chastille.

Chastille ne savait pas de quoi il parlait, mais Zagan ne semblait pas vouloir partager davantage d’informations. Et alors qu’elle était perplexe devant ce fait, Zagan avait fermé son livre et s’était levé.

« Pour l’instant, il semble que tu sois l’amie de Néphy, alors je vais m’occuper de toi jusqu’à ce que tu reprennes des forces. Les idiots qui osent se disputer avec moi sont tous partis, alors ça devrait aller, » déclara Zagan.

« Att… ends…, » tandis que Zagan lui tournait le dos, Chastille avait soudain saisit sa robe

« ... Qu’est-ce que tu veux ? » Zagan avait laissé échapper une voix mécontente, mais Chastille lui avait simplement demandé ça d’un ton faible.

« Peux-tu... rester à mes côtés... juste un petit moment... peut-être... ? » La voix de Chastille était incroyablement douce pour un Archange.

Eh bien, à ce stade, je ne sais même pas devant qui jouer les durs.

Même si elle aurait dû savoir que ce jour viendrait un jour, Chastille se sentait complètement et totalement impuissante à l’idée d’être victime d’un attentat contre sa vie.

Zagan poussa alors un soupir exaspéré.

« ... Demande à Néphy pour ce genre de choses. » Ces mots lui étaient venus automatiquement et sa réponse était évidente. Bien sûr, ils ne s’étaient rencontrés que quelques fois, mais Chastille pouvait dire qu’il chérissait Néphy du fond du cœur. Lui demander de la réconforter tout en sachant tout cela était extrêmement déraisonnable de sa part.

Cependant, pour une raison inexplicable, Zagan s’était assis de nouveau sur sa chaise.

« E-Euh... ? »

« Il est impossible que je puisse réveiller Néphy à une heure aussi tardive, non ? » déclara Zagan.

« Euh, alors, tu vas... rester avec moi ? » demanda Chastille.

« Je vais juste m’asseoir ici et lire, » il avait refusé de la regarder en face, mais Zagan n’était pas parti.

« ... Désolée. » Chastille trouvait ça pathétique.

Qu’est-ce... que je lui ai demandé de faire ? Voulait-elle qu’il se tourne vers elle ? Ou peut-être voulait-elle s’échapper de l’Église et rester à ses côtés ?

Il n’y a aucune chance... que je puisse me mettre entre ces deux-là.

Zagan et Néphy étaient impossibles à haïr, alors elle voulait être témoin de leur avenir heureux ensemble. Et peut-être qu’elle avait aussi un rôle à jouer dans tout ça. Cependant, elle ne savait pas exactement quelle forme cela prendrait... c’était quelque chose qu’elle ne savait pas elle-même.

Pour l’instant, au moins, le fait d’avoir quelqu’un à ses côtés avait apaisé ses inquiétudes, et Chastille était tombée dans un profond sommeil avant même de s’en rendre compte.

***

Partie 6

« Alors, pourquoi ça s’est terminé comme ça !? »

Tôt le lendemain matin, Chastille semblait insatisfaite de quelque chose alors qu’elle faisait entendre sa voix en colère.

Elle était dans la salle à manger du château. Après avoir en quelque sorte expulsé le poison de son organisme pendant la nuit, elle avait réussi à se lever le matin et avait fini par prendre son petit déjeuner avec les autres.

Cependant, le changement vestimentaire que Néphy lui avait imposé lui avait valu sa colère.

« Je pense que ça te va très bien. » Néphy avait essayé de la consoler d’une manière peu convaincante.

Chastille portait une robe et un tablier semblable à ceux de Néphy. Comme il s’agissait d’un ensemble de pièces de rechange de Néphy, même s’il s’agissait de l’habituel uniforme de femme de chambre, cela n’était pas très flatteur en comparaison.

« Grrr... Je suis la Vierge à l’Épée Sacrée, tu sais ? Pourquoi dois-je imiter une simple servante ! » s’exclama Chastille.

« Hé, fais gaffe à ce que tu dis. Je ne pardonnerai à personne qui parle mal de Néphy, » sa colère avait un sens, car les appeler les vêtements d’une simple servante, c’était identique à appeler Néphy une simple servante. Il n’y avait aucune chance qu’il puisse pardonner une telle chose, même si Chastille était l’amie de Néphy.

Et alors qu’il l’en avait informé, en un clin d’œil, Chastille s’était finalement écroulée à genoux, les larmes aux yeux.

« ... Pour l’instant, mon cœur ne peut pas supporter beaucoup plus. Alors ne pourrais-tu pas au moins essayer d’être gentil avec moi ? » demanda Chastille.

« Ne fais pas l’enfant gâtée, » déclara Zagan.

Il y avait des yeux froids qui regardaient Chastille d’en bas pendant tout ce temps. C’était les yeux de Foll. Elle regardait Chastille fixement depuis derrière Zagan, mais le regard n’était en aucun cas amical. Elle avait cessé de penser à la vengeance, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était prête à accueillir Chastille à bras ouverts.

Malheureusement, Zagan n’avait pas vraiment envie de régler la situation. Chastille sourit doucement à l’enfant qui se trouvait devant elle, sans se laisser emporter par les vrais sentiments de Foll.

« Ah, tu es... L’enfant adoptive de Zagan... ? » demanda Chastille.

« Ne me parle pas comme ça, tête de poney ! » s’exclama Foll.

« T-Tête de poney... ? » demanda Chastille.

Foll était vite sortie de la pièce après lui avoir crié dessus. Et étant si terriblement rejetée, Chastille s’attrapa la poitrine et se prosterna sur le sol.

« Qu-Qu’est-ce que j’ai fait de mal !? » demanda Chastille en pleurs.

« Désolée, Chastille. Je parlerai à cette enfant plus tard, » déclara Néphy.

« Hic... Néphy, tu es si gentille, » déclara Chastille.

Néphy prononça sans expression des mots de réconfort à la jeune fille à l’air pitoyable, et Chastille leva la tête comme si elle était guérie par eux. Cependant, Zagan secoua la tête.

« Non, laissons Foll s’en sortir tranquillement avec ça. Même si elle te harcèle un peu, ce n’est pas comme si elle allait te tuer, » déclara Zagan.

« Alors quoi ? Tu penses que tout va bien tant qu’elle ne me tue pas ? » demanda Chastille.

Et en réponse à l’étonnement de Chastille, Zagan avait soudain fait une expression sérieuse.

« Il semble que son père... ait été tué par un porteur d’Épée Sacrée, » déclara Zagan.

« ... » Et avec ça, Chastille se sentit à court de mots.

Zagan s’arrêta un moment, puis continua tranquillement à parler.

« Ce n’est pas comme si tu en étais responsable, mais je ne peux pas dire à une gamine de faire une distinction aussi claire. Je te mettrai à l’abri ici, mais je comprends sa situation, » déclara Zagan.

Pour l’instant, le fait de faire travailler Chastille en tant que servante était aussi en partie une considération pour Foll. Elle s’était déjà retirée une fois, mais si Chastille avait été traitée avec l’hospitalité d’une invitée, alors sa colère aurait sûrement augmenté de nouveau.

Sentant peut-être une responsabilité, Chastille avait baissé les yeux.

« ... Alors, ne vaudrait-il pas mieux... que je parte ? » demanda Chastille.

Elle avait une réaction naturelle, mais Zagan secoua la tête.

« Je ne te l’ai pas déjà dit ? Ça ira si tu laisses Foll en paix. Malgré les apparences, elle est d’une race très fière. Sa fierté devrait l’empêcher d’agir inutilement, » déclara Zagan.

... C’est du moins ce qu’il pensait.

***

Partie 7

Un moment plus tard...

« Argh... ! » Le cri de Chastille avait retenti dans tout le château.

« ... Qu’est-ce qu’il y a maintenant ? »

Zagan appela Chastille sans une once de compassion alors qu’il la regardait tomber à plat ventre.

« P-Pendant que je nettoyais, une grenouille a atterri sur ma tête..., » déclara Chastille.

 

 

En y regardant de plus près, il était évident qu’il y avait encore une petite grenouille sur le dessus de sa tête. Pendant qu’elle passait la serpillière sur le sol, une grenouille lui avait été jetée dessus. Et c’était maintenant le troisième en si peu de temps.

Zagan éclata de rire de façon irréfléchie lorsqu’il aperçut son expression ridicule, qui était accompagnée de ses yeux larmoyants.

« N-Ne rigollllllle pas ! N’est-ce pas différent de ce que tu as dit ? » demanda Chastille.

On dirait que c’était Foll qui l’avait fait.

« Ah, on dirait que c’est le résultat de ses tentatives de te harceler sans utiliser aucun pouvoir, hein ? » déclara Zagan.

« N’as-tu pas dit que sa fierté l’empêcherait d’avoir recours au harcèlement ? » demanda Chastille.

« Ce n’est qu’une enfant, donc c’est compréhensible, » répondit Zagan.

Dans tous les cas, c’était beaucoup plus sain que les actions d’enfance de Zagan, et il n’avait pas envie de lui en vouloir pour chaque petite chose.

Chastille se retourna alors fixement vers lui.

« ... Tu la favorises beaucoup ici, hein ? Je doute que tu poses les mains sur une enfant, mais c’est inattendu pour toi d’être si indulgent, » déclara Chastille.

« Suis-je indulgent ? » demanda Zagan.

« Tu l’es ! » s’écria Chastille.

Chastille hocha vigoureusement la tête lorsque Zagan pencha la sienne sur le côté dans la confusion. Réalisant sa propre erreur, Zagan détourna le regard en se grattant la tête.

« Quand je l’ai rencontrée pour la première fois, je ne savais pas qu’elle était une enfant et j’ai fini par la frapper de toutes mes forces. J’imagine que je me sens encore coupable à ce sujet..., » expliqua Zagan.

« Frappé, tu dis... Attends un peu. Si c’est le cas, ça veut dire qu’elle était à l’origine une ennemie, n’est-ce pas ? » demanda Chastille.

« Eh bien, oui, » répondit Zagan comme si ce n’était rien, ce qui laissa Chastille sous le choc.

« Alors pourquoi traites-tu cette enfant beaucoup mieux que moi !? Nous étions tous les deux tes ennemies au début, n’est-ce pas ? » demanda Chastille.

« Je ne t’ai pas vraiment fait de mal ou quoi que ce soit du genre. Et je ne suis pas du genre à prendre plaisir à frapper une dame, » déclara Zagan.

« D-Dame... ? » s’exclama Chastille.

Pour une raison inconnue, la réponse de Zagan fit virer le visage de Chastille au rouge vif.

« Argh, a-alors dans ce cas, frappe-moi aussi. Je déteste être maltraité, mais je vais le supporter juste pour cette fois ! » déclara Chastille.

« ... Qu’est-ce que c’est que ça ? Ne me dis pas que tu aimes ça... ! » s’exclama Zagan.

« T-Tu te trompe ! Je veux juste dire par là que je veux aussi être correctement..., » commença Chastille.

Qu’est-ce qu’elle voulait en vérité ? Chastille était devenue rouge vif et hésitait à parler davantage.

Et tandis qu’il regardait cette fille, Zagan avait sincèrement eu pitié d’elle. La vie privée de cette fille est vraiment en pagaille, hein... ?

Cela pouvait aussi être attribué aux farces de Foll, mais après avoir eu ouvert la bouche, elle s’était mise à mordiller ses lèvres, en bégayant de temps en temps tout en étant pendant tout ce temps au bord des larmes.

Zagan ne pouvait pas vraiment critiquer son incapacité à former des mots, étant donné la situation. De plus, comme un seau a été renversé près de Chastille, il y avait de l’eau sale partout. Et parce que de telles choses s’étaient produites à plusieurs reprises, l’endroit était maintenant plus sale qu’avant qu’elle ne vienne pour commencer à nettoyer.

Quand elle avait affronté Zagan en tant que Chevalier Angélique, elle avait beaucoup plus de dignité. Cependant, en même temps, son état lamentable était également un soulagement.

Si elle était comme ça, alors Foll ne penserait probablement pas sérieusement à la tuer.

À peu près à la même époque, après avoir fait de telles farces à plusieurs reprises, Zagan soupçonnait Foll d’avoir commencé à avoir des doutes sur sa haine. En fait, elle semblait même éprouver le besoin d’être plus amicale avec la porteuse d’Épée Sacrée.

Par un coup de chance, il semble que Foll ait rencontré la seule personne qui pouvait la faire renoncer à sa quête de vengeance. Et tout en pensant cela, Zagan avait fait un grognement en laissant sortir un « Hmph ».

« Je ne comprends pas vraiment, mais as-tu récupéré un peu de ton énergie ? » demanda Zagan.

« Eh, ah... Tu t’inquiétais pour moi ? » demanda Chastille.

S’il ne l’était pas, il n’aurait pas fait tout son possible pour que Barbatos la surveille. Cependant, Zagan n’avait pas la personnalité pour le dire honnêtement à haute voix, et il sentait qu’il n’en avait pas non plus besoin, alors il avait simplement haussé les épaules.

« Qui sait ? » déclara Zagan, en évitant sa question. Puis, il la regarda d’un air aiguisé et continua : « Plus important encore, pense à la façon dont tu vas t’y prendre avec celui qui t’a empoisonnée. Tu as au moins une idée, non ? »

« Euh, c’est..., » le visage de Chastille s’était instantanément durci. Et comme si sa main droite cherchait quelque chose, elle se serrait et se desserrait sans cesse.

Ce geste avait permis à Zagan de pointer son regard sur le dos de Chastille. Elle ne porte pas son Épée Sacrée, hein ?

Zagan n’avait pas l’intention de lui faire du mal, mais pour un Chevalier Angélique comme Chastille, c’était un territoire hostile. Foll lui avait même ouvertement fait part de son hostilité, et c’était donc un mauvais plan de se séparer de ses meilleurs moyens de se protéger. Le fait qu’elle ait quand même mis de côté son Épée Sacrée était de mauvais augure...

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, sa frustration était peut-être profondément enracinée, hein ?

Un porteur d’Épée Sacrée s’était séparé de son Épée Sacrée. Cela n’était possible que s’il n’avait plus la volonté de l’exercer. Après tout, même si l’on s’emparait d’une Épée Sacrée, il était impossible d’abattre des sorciers ou des Chevaliers Angéliques avec des idéaux boiteux.

Zagan avait déplacé son regard vers le bout du couloir. Et là-bas, Foll regardait l’état des choses d’un regard fixe.

Je suppose que je vais lui dire de se retenir un peu, hein ? Il n’avait pas l’intention de laisser Chastille rester pour toujours, mais cela dit, il n’allait pas simplement la jeter dehors dans son état actuel. Si elle avait besoin de plus de temps pour se remettre sur pied, il avait au moins l’intention d’attendre.

Et par la suite, les farces de Foll, dont la gravité s’était allégée, n’avaient fait qu’augmenter en fréquence. En un rien de temps, le cri de Chastille qui résonnait à travers le château devint un phénomène quotidien.

À sa façon, ça pourrait prouver qu’elles s’entendaient bien.

Mis à part les moyens, on aurait dit qu’une forme de communication entre Foll et Chastille était née. Et comme cela avait continué pendant plusieurs jours, un certain soir...

« Maître Zagan, c’est sérieux. Foll a disparu ! » Les cris désespérés de Néphy résonnaient dans tout le château, anéantissant tout sentiment de bien-être parmi ses habitants.

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