Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 1 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Les actes d’un Archidémon sont censés être audacieux

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Chapitre 5 : Les actes d’un Archidémon sont censés être audacieux

Partie 1

Avant même de s’en rendre compte, Néphy se trouvait dans un coin de la ville, accroupie devant une maison déserte.

Pourquoi... suis-je dans un endroit comme ça... ? C’était comme si un brouillard avait été placé dans son esprit, et elle était incapable de penser correctement à ce qui s’était produit avant ça.

Le paysage lui était familier. C’était probablement Kianoides, la première ville qu’elle avait visitée avec Zagan, et aussi un endroit dans lequel elle se rendait de temps en temps pour acheter des ingrédients et tout le reste.

Elle n’avait absolument aucun souvenir de la façon dont elle était arrivée là.

Tout d’abord, pour quelle raison avait-elle à voyager si loin ? Elle se souvenait jusqu’au moment où elle avait préparé le dîner, mais est-ce que Zagan l’avait mangé ? C’était le premier repas que Néphy avait préparé, le ragoût que son maître insociable regardait avec émerveillement et plaisir.

Elle voulait une fois de plus voir son expression joyeuse. Elle devait donc retourner rapidement à son service.

Cependant, au fur et à mesure que cette pensée lui était venue à l’esprit, elle s’était rendu compte de ce qu’elle se remémorait. Les morceaux du collier qui s’était effondré au sol. Et, à sa grande surprise, il n’y avait plus de collier autour de son cou.

Ah, c’est vrai. J’ai été..., pensa-t-elle.

« Jetée... par le Maître, » alors qu’elle mettait ses pensées en mots, son esprit s’était brisé en morceaux et était devenu un véritable chaos.

Elle sentait son cœur se figer. Et si cela ne l’avait pas fait, alors peut-être que Néphy aurait simplement perdu la tête.

Même s’il a dit... qu’il me permettrait de rester à ses côtés..., pensa-t-elle.

C’était une première pour elle.

C’était la première fois que Néphy avait été traitée comme une personne, et qu’on lui avait parlé comme un individu. Il lui avait même préparé une chambre et des vêtements et lui avait donné une raison de vivre.

Le seul qui lui avait dit qu’on avait besoin d’elle... était Zagan. Il avait dit qu’il n’y avait pas de problème vis-à-vis de Néphy, alors elle avait pensé qu’elle avait trouvé un endroit où elle avait vraiment sa place.

Et pourtant...

Néphy avait enterré son visage dans ses genoux et s’était mise en boule.

« Est-ce que les larmes... ne coulent pas dans des moments comme ça... ? » La situation ne lui paraissait pas réelle. Et peut-être à cause de cela, elle ne se noyait pas dans le chagrin.

Elle pensait que si elle fermait les yeux et s’endormait, au moment où elle se réveillerait, elle serait de nouveau dans le château.

Et pourtant, dans un coin de son esprit, elle avait compris que cela n’arriverait jamais, que c’était la réalité et qu’elle devait y faire face.

Malgré cela, aucune de ses émotions ne s’activait correctement. Et à ce moment précis...

« Vous êtes... celle de la dernière fois... ? La servante du sorcier Zagan, n’est-ce pas ? » Il s’agissait d’une voix dont elle ne se souvenait pas avoir entendu parler avant.

Alors qu’elle levait les yeux, une fille portant l’Armure Sacrée des Chevaliers Angéliques se tenait devant elle. Et elle portait une grande épée sur son dos.

Même si Néphy ne reconnaissait pas sa voix, elle avait l’impression de reconnaître son visage, alors elle l’avait observée un peu plus longtemps. Et après un petit moment, elle se souvient de l’endroit où elle l’avait déjà vue.

« Celle qui s’est battue contre le Maître... ? » C’était l’un des Chevaliers Angéliques de la bataille dans la forêt.

Et maintenant qu’elle y pensait, cette fille était la seule à s’être retirée sans blessure significative.

« Tu m’entends, Néphy ? Ne t’approche pas de ces foutus Chevaliers Angéliques. » Zagan lui avait donné cet avertissement à un moment donné.

Il lui avait dit qu’ils étaient les ennemis naturels des sorciers et qu’ils étaient des tueurs professionnels qui exécutaient même tous ceux qui avaient un lien avec les sorciers, les condamnant comme pécheurs. Et aussi, sur le fait qu’il y avait un danger qu’ils se tournaient vers Néphy, alors elle devrait se méfier d’eux.

Malheureusement, Zagan, qui lui avait dit tout cela, n’était plus à ses côtés. Pourquoi est-ce que cela s’était terminé comme ça ? Elle n’en avait aucune idée.

« Allez-vous... me tuer ? » Néphy marmonnait comme si elle avait renoncé à tout.

Il était probable que cette fille avait aussi été témoin de son mysticisme. Elle ne pensait pas que ceux qui décidaient arbitrairement que même un sorcier avec un cœur bon comme celui de Zagan était mauvais laisseraient Néphy vivre.

En plus, elle n’avait plus son collier. Avec la sorcellerie que Zagan lui avait enseignée et son mysticisme, elle aurait peut-être pu se battre contre la jeune fille sous ses yeux, mais elle n’avait même pas trouvé de raison de le faire.

Si le Maître n’est pas là, alors il n’y a pas de raison de vivre. Elle pensait que ce serait bien de mourir dès maintenant.

Curieusement, la jeune fille devant elle secoua la tête d’un air paniqué.

« A-Attendez ! Ne vous méprenez pas. Je n’ai pas l’intention de vous faire du mal, » déclara-t-elle.

« Hm... ? Les Chevaliers Angéliques sont des individus qui tuent les sorciers, n’est-ce pas ? Je suis... la Servante du Maître et la Disciple du Maître. Alors, je vous en prie, décapitez-moi, » déclara Néphy.

« Arrêtez de parler de moi comme si j’étais une sorte d’égorgeur ! » déclara la chevalière.

« Ai-je tort ? » lui demanda Néphy.

« Complètement ! » Pour une raison inconnue, c’était le Chevalier Angélique qui était au bord des larmes.

Et peut-être parce qu’une telle dispute avait éclaté, avant qu’elles ne s’en rendent compte, une foule s’était rassemblée autour d’elles.

« C’est quoi ce vacarme ici ? Celle-là, là-bas, n’est-ce pas Néphy ? »

« C’est un Chevalier Angélique... N’ont-ils pas les yeux rivés sur Néphy parce que c’est une Servante de ce sorcier ? »

« Alors, quelqu’un ne devrait-il pas la sauver ? Même dans les meilleurs moments, il semble que Néphy a un tempérament faible. »

Les spectateurs disaient chacun ce qu’ils voulaient, mais pour une raison inconnue, toutes les critiques étaient centrées sur le Chevalier Angélique.

« J-Je vous dis que ce n’est pas vrai, d’accord ? » Et elle s’éloigna comme si elle était effrayée par leurs paroles.

Et puis, comme si elle ne pouvait plus regarder sans rien faire, une personne avait bondi hors de la foule.

« Hup ! Néphy, ça va ? » Celle qui avait bondi comme pour couvrir Néphy était une jeune femme-oiseau dont Néphy se souvenait clairement.

« Manuela..., » déclara Néphy. Il s’agissait de la vendeuse qui avait choisi des vêtements pour Néphy au magasin de vêtements.

Même après cela, elles se rencontraient parfois en ville et elle recommandait de nouveaux vêtements à Néphy. La robe de nuit qu’elle portait dans le château était aussi quelque chose que Manuela avait choisi pour elle.

En regardant le visage de Néphy, Manuela était restée sans voix.

« Qu-Qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Es-tu blessée ? Où est ton maître ? » D’une manière ou d’une autre, il semblait que Néphy faisait un visage vraiment misérable. Manuela s’était mise à paniquer comme si elle venait de trouver une personne blessée couverte de sang.

« Ce n’est... rien. Je ne suis pas... blessée, » répondit Néphy.

« Il n’y a aucune chance que ce ne soit rien, n’est-ce pas !? » Alors que sa voix devenait rude, la jeune fille-oiseaux avait regardé le Chevalier Angélique.

« Hé, vous ! Ne vous sentez-vous pas gêné de faire cela juste parce que vous êtes de l’Église ? Intimider une fille si fragile et si gentille, c’est dégoûtant ! » déclara Manuela.

« Exactement ! C’est tout à fait exact ! »

« Dégagez de là, Chevalier Angélique ! »

« Et aussi, rendez vos dons forcés moins chers ! »

Une tempête de critiques avait surgi de la foule.

« V-Vous vous trompez…, » tenta de dire la chevalière.

« Qu’est-ce qui ne va pas exactement chez vous ? »

« Vous avez fait faire à Néphy un visage si triste, comment osez-vous mentir si calmement !? »

« C’est tout simplement inhumain ! »

Le Chevalier Angélique était devenu remarquablement pâle et elle s’était écrasée sur le sol.

Le tumulte devenait de plus en plus grand, mais ce n’était pas comme si le Chevalier Angélique avait fait quoi que ce soit à Néphy. C’est ainsi qu’elle avait élevé la voix pour servir de médiateur.

« Euh, s’il vous plaît attendez... tout le monde, attendez, » déclara Néphy.

« C’est bon, Néphy. Nous te protégerons ! » Tandis que Manuela se retournait vers elle avec un sourire déterminé, Néphy répondit tout en maintenant son regard de cadavre.

« ... Non, cette personne... ne m’a rien fait, » soudain, la foule était tombée dans le silence.

« Eh, mais... »

« Alors même si je vous ai dit que vous aviez tort…, » Le jeune Chevalier Angélique avait déjà éclaté en larmes. Ce n’était qu’un spectacle misérable, la voyant couverte de larmes et de mucus.

« Hic... J’ai juste... hic, j’étais inquiéte quand, ack, s’inquiéter... J’ai vu qu’elle avait l’air blessée…, » il semblait qu’elle n’avait parlé à Néphy que parce qu’elle avait l’air misérable.

En pensant qu’elle avait été acculée par les citoyens à cause d’elle, Néphy s’était sentie en quelque sorte désolée pour elle.

« Euh…, » Manuela avait fait une tête franchement troublée.

« Alors, pourquoi Néphy fait-elle un visage si triste ? Cela n’a pas l’air d’une question triviale…, » déclara Manuela.

« C’est…, » commença Néphy.

« Waaaaaaaaaah ! » En perdant de vue quant à une façon de répondre, le Chevalier Angélique éclata en larmes sans tenir compte de son comportement honteux.

Néphy se leva et baissa la tête avec un hochement.

« Je m’excuse... d’avoir semé la confusion... Et envers la Chevalière Angélique aussi, je suis désolée. Dans ce cas, je vais prendre congé, » et alors qu’elle essayait de partir, Manuela l’avait arrêtée en pleine panique.

« A-Attends... Attends un peu. Je ne peux pas te laisser seule après t’avoir vu comme ça, non ? » déclara Manuela.

« Mais…, » tandis qu’elle murmurait ce mot, Néphy regardait le Chevalier Angélique devant elle qui continuait à pleurer excessivement. En parlant de personnes qui ne pouvaient pas être laissées seules, Néphy croyait que cela s’appliquait aussi à cette fille.

Manuela avait également perdu la parole et elle avait fini par sortir un « Aaah, bon sang » puis elle avait tiré sur les cheveux roux de la jeune fille.

« Vous deux, venez avec moi ! » C’était ainsi que l’étrange combinaison d’une disciple d’un sorcier, d’une Chevalière Angélique et d’une commis d’un magasin de vêtements, était parti en toute hâte.

***

Partie 2

« ... Je suis désolée de vous avoir montré un comportement aussi laid, » La Chevalière Angélique, qui s’était finalement arrêtée de pleurer, avait dit cela alors que son nez était encore rouge. En la regardant à nouveau, la jeune femme semblait avoir à peu près le même âge que Néphy.

Toutes les trois étaient entrées ensemble dans un bar, mais malheureusement l’atmosphère autour d’eux était plutôt gênante. Même si ce n’était pas un endroit très spacieux, les clients autour d’eux se déplaçaient tous vers des sièges plus près des murs.

Si possible, Néphy pensait aussi qu’elle aurait préféré les rejoindre et devenir un ornement sur le mur, mais elle était l’une des raisons pour lesquelles l’ambiance était devenue si lugubre.

Mis à part la Chevalière Angélique qui avait attaqué Zagan, Manuela s’y était impliquée en protégeant Néphy. Néphy n’avait pas perdu tout sentiment au point de pouvoir s’enfuir et l’abandonner.

Mais il était vrai qu’elle n’avait aucune idée du genre de visage qu’elle devrait faire, étant donné la situation.

C’est pourquoi la seule chose que Néphy pouvait faire était de rester sans expression et silencieuse.

Manuela avait ensuite fait de son mieux pour parler d’une voix joyeuse.

« Il y a beaucoup de visages amicaux ici, donc tu peux te détendre. Le deuxième étage est aussi une auberge, donc..., » à en juger par l’état dans lequel se trouvait Néphy et le fait que Zagan était introuvable, elle avait conclu que Néphy n’allait pas rentrer chez elle.

 

 

Après avoir été amenée au bar comme une véritable cliente, Néphy avait secoué la tête.

« Je n’ai pas... d’argent en ce moment. » Il semblerait vraiment qu’elle n’était sortie avec rien de plus que ses vêtements sur son dos. Tout ce qu’il y avait dans sa poche était un mémo pour la recette du dîner, rien de moins, rien de plus.

En regardant ce bout de papier, l’expression de Manuela s’était obscurcie.

« Ce soir, ce sera à mes frais, alors assieds-toi ! Tu n’as pas encore dîné, n’est-ce pas ? » Néphy n’avait pas l’intention de répondre, mais la Chevalière Angélique à côté d’elle avait fait entendre un grognement en provenance de son estomac, ce qui avait fait que Manuela la regarda froidement.

« ... »

« J-Je suis désolée pour ça. ! »

De toute façon, en tant que disciple d’un sorcier, Néphy, et cette fille qui était une Chevalière Angélique étaient des ennemis jurés... ou bien, elles étaient censées l’être. Cependant, pour quelque raison que ce soit, Néphy ne pouvait ressentir aucune inimitié venant de la jeune fille peu fiable.

Après que Manuela ait fait s’asseoir Néphy, elle avait commencé à commander une chose après l’autre... cependant, la plupart semblaient être de l’alcool.

Alors qu’elles attendaient leur nourriture, la Chevalière Angélique avait ouvert la bouche pour parler.

« Maintenant que j’y pense, je ne me suis pas encore présentée, n’est-ce pas ? Je m’appelle Chastille. Je suis sûre que vous devez déjà le savoir, mais je suis un Chevalier Angélique. »

« ... Chastille. Vous payez votre part, compris ? » demanda Manuela.

« Pourquoi êtes-vous si froide envers moi ? » demanda Chastille.

« Parce que je ne sais toujours pas si vous intimidiez vraiment Néphy ou non ? » Chastille s’était raidie en sursautant. Peut-être qu’elle avait fait ça parce qu’elle avait, en vérité, attaqué la maison de Néphy.

« Euh... C’est..., » balbutia Chastille.

« Vous voyez !? Comme je le pensais, vous avez vraiment fait quelque chose, » cria Manuela.

« M-Mais c’était ma mission, donc..., » commença à se défendre Chastille.

« Quoi ? Dites-vous que vous pouvez lui faire du mal si c’est votre mission ? » demanda Manuela.

Il semblait que les Chevaliers Angéliques n’avaient pas une bonne réputation parmi les habitants de la ville. Cela n’avait de sens que parce que Kianoides était considéré comme le domaine d’un sorcier, ce qui avait probablement affecté les opinions des résidents.

Et en réponse à Chastille, qui semblait susceptible à nouveau de pleurer, Néphy avait pris la parole. « Non, ce n’est pas grave. Même à l’époque, vous ne m’avez pas fait de mal. »

« Vraiment ? » demanda Manuela.

« Quelqu’un d’autre a blessé le Maître, et cette personne nous a déjà correctement indemnisés pour cela. » Peut-être après s’être rappelé le mysticisme de Néphy, le corps de Chastille s’était mis à trembler.

« Alooors, qu’est-ce que celle-ci a fait ? » demanda Manuela.

« Je ne sais pas vraiment. Mais elle nous a aidés à faire partir les intrus hors de notre maison, » répondit Néphy.

« Oh, donc, elle portait les bagages ? » demanda Manuela.

« Tout à fait, » répondit Néphy.

« Vous vous trompez ! » Chastille avait crié en faisant claquer les mains sur la table.

« Vous savez, je suis la Vierge à l’Épée Sacrée ? En d’autres termes, je suis parmi les douze Archanges ! Et pourtant, qu’est-ce que c’est que ces remarques à l’instant !? » s’écria Chastille.

« Quelque chose ne va pas avec la façon dont je l’ai décrit ? » demanda Néphy.

« C’est... Euh..., » Chastille marmonnait comme si elle essayait de la réfuter.

Est-elle juste timide... ? Se demanda Néphy.

Et pendant qu’elles parlaient de telles choses, peu de temps après ça, une grosse quantité de soupe avait été placée devant Néphy.

« Euh, je ne peux pas accepter ça, » déclara Néphy.

« Quoi, tu prévois de rester assise là sans rien manger ? Si tu fais ça, je ne pourrai pas du tout me soûler. Tu tuerais mon amusement là ! » s’écria Manuela.

« Ha..., » c’était une raison un peu inintelligible, mais dominée par la vigueur de Manuela, Néphy avait simplement fait un signe de tête.

Pourquoi... cette personne est-elle si gentille avec moi... ? Tandis qu’elle prenait une cuillère dans sa main, elle avait mis sur la table l’une des parties de son collier qu’elle avait soigneusement transporté tout ce temps.

« Ton collier s’est cassé ? » lui demanda Manuela.

« Non, Maître... l’a enlevé pour moi, » répondit Néphy.

Chastille regarda fixement le visage de Néphy.

« Malgré cela, vous n’avez pas l’air d’être heureuse — aïe, » s’écria Chastille.

« ... Hé, lisez un peu l’ambiance ici, » il semblerait que Manuela avait donné un coup de pied à Chastille sous la table. Sa jambe aurait dû être protégée par une Armure Sacrée, mais l’attaque était passée au travers des espaces présents dans la structure. Le coup infligé avait fait former des larmes dans les yeux de Chastille.

Troublée par la façon de répondre, Néphy avait serré plus fort sa cuillère.

« ... Merci pour le repas, » déclara Néphy.

« Hmm, » après avoir apporté la soupe à ses lèvres, un goût nostalgique lui était venu à l’esprit.

Non, ce n’était pas de la nostalgie ou quoi que ce soit. C’était le même goût que la soupe qu’elle avait préparée ce soir-là.

C’était du ragoût d’agneau.

Alors que des gouttes se formaient les unes après les autres, une sensation de chaleur traîna le long de sa joue.

« Euh... ? » Les larmes coulaient sur ses joues. Même si elle n’était pas censée ressentir le chagrin, une fois qu’elle avait goûté à la soupe chaude, les larmes avaient commencé à déborder sans montrer le moindre signe de vouloir s’arrêter.

Chastille haussa alors sa voix d’une voix complètement bouleversée.

« Est-ce que ça va ? Est-ce que... J’ai encore dit quelque chose de mal ? » demanda Chastille.

« Waaaah, waaaaaaaaaaaaaah ! » Incapable de l’endurer plus longtemps, Néphy s’était mise à pleurer à chaudes larmes.

Pourquoi, pourquoi, Maître..., se demanda-t-elle.

En réponse à Néphy qui s’était effondrée en larmes, Manuela avait déployé ses grandes ailes et l’avait enlacée comme pour partager sa douleur.

« Bon sang... Tu peux pleurer autant que tu le veux et t’accrocher à ta grande sœur, » déclara Manuela.

« M-Mais je ne pleure pas. » Le monde pouvait peut-être être bien plus gentil que ce que Néphy pensait.

Après avoir pleuré un moment, Néphy avait commencé petit à petit à parler de ce qui s’était passé au château. Manuela l’écouta en silence tout en tenant une chope de bière dans une main. Il était à noter qu’au moment où elle avait fini d’écouter, il y avait déjà cinq chopes vides alignées sur la table.

Chastille l’écoutait aussi avec son souffle retenu. Même si elle était une Chevalière Angélique, elle n’était pas une mauvaise personne.

Tandis que Néphy terminait son histoire, Manuela avait violemment fait claquer la chope sur la table alors qu’elle l’avait tenu avant ça contre son visage rougi.

« Alors, tu as été chassée sans raison. Est-ce bien ça ? » lui demanda Manuela.

Néphy avait répondu par un léger signe de tête.

« Est-ce que... j’ai fait une erreur ? » C’était beaucoup trop soudain, et elle ne pouvait pas dire ce qui était arrivé.

Cependant, Chastille acquiesça d’un signe de tête indigné.

« Et moi qui pensais que c’était un homme plein de promesses... Comment a-t-il pu faire quelque chose d’aussi cruel ? C’est presque comme s’il se servait de vous ! » déclara Chastille.

« Le maître n’est pas comme ça, » répondit Néphy sans un instant de retard. C’était ce qui avait fait chanceler Chastille.

« J-Je sais au moins ça, mais c’est exactement pour ça que je ne comprends pas pourquoi il vous a fait partir..., » déclara Chastille.

« Q-Que savez-vous de lui ? » lui demanda Néphy.

« Ehh, vous n’avez pas besoin d’être si en colère..., » demanda Chastille.

« Je ne suis pas en colère. » Après avoir pleuré sèchement, il semblait que Néphy était devenue encore plus inerte qu’à l’accoutumée, ce qui confondait Chastille.

Manuela s’interposa entre elles et pacifia la situation.

« Franchement..., bien sûr qu’elle se fâchera si vous calomniez son cher maître comme ça, » déclara Manuela.

« Ce n’est pas comme si je le calomniais ! » déclara Chastille.

Manuela regarda Néphy, qui les regardait se disputer.

« Alors Néphy, que comptes-tu faire à partir de maintenant ? » lui demanda Manuela.

« Que... devrais-je faire... ? » Parce qu’elle ne pouvait rien faire, elle était complètement à court d’idées.

Chastille s’éclaircit la gorge en effectuant une toux.

« Que diriez-vous d’entrer sous la protection des Chevaliers Angéliques ? Protéger les citoyens qui ont été blessés par des sorciers est l’un de nos devoirs, » déclara Chastille.

« Quoi ? Oh, franchement. Si elle vient avec vous, elle sera jugée par l’Église ! Comme je le pensais, vous ne faites qu’intimider Néphy ! » s’écria Manuela.

« Vous vous trompez ! Il est clair qu’elle n’est qu’une servante. Comme nous la traiterons comme une victime, même l’Église devrait être obligée de la protéger..., » déclara Chastille.

« S’il y a un procès, ils comprendront tout de suite que ce n’est pas vrai. On ne peut pas livrer Néphy à un endroit où elle sera en danger, » déclara Manuela.

« Alors que devrions-nous faire... ? » demanda Chastille.

Néphy secoua la tête en réponse à Chastille, qui affichait une expression maussade.

« Je vous suis reconnaissante de votre considération, mais cela ferait du Maître un méchant. Je ne peux pas... faire ça, » déclara Néphy.

Les épaules de Chastille s’affaissèrent en entendant cela. Et puis, elle avait ouvert la bouche comme s’il lui était difficile de le dire.

« Il y a quelque chose que j’aimerais vous demander. Pensez-vous que Zagan commande plusieurs sorciers ? Est-il le genre d’homme qui kidnappe des innocents pour alimenter des rituels sacrificiels ? » demanda Chastille.

« Je ne pense pas que ce soit le cas. » C’était probablement une sorte de préjugé contre les sorciers, mais Néphy avait immédiatement pu répondre.

Même si une telle personne se montrait favorable à Néphy et répétait les mêmes actions, elle ne croyait pas qu’il aspirerait à l’individualité de Néphy.

« Le maître est... celui qui ne se soucie nullement des faibles. Même lorsqu’il a sauvé un chariot qui était attaqué par des bandits, le Maître a dit qu’il ne l’avait fait que parce qu’il était dérangé par les bandits. » Elle pensait aussi que, peut-être, c’était pour montrer à Néphy qu’elle devait se sentir à l’aise face à eux.

Cette scène avait fait remonter le souvenir à Néphy de lorsque son village avait été attaqué — bien qu’elle avait eu peur au lieu de ressentir de la culpabilité. Et quand elle s’était fait rappeler cela, Néphy était devenue pâle, et ce moment coïncidait avec l’attaque des bandits par Zagan.

« Ces choses ne sont que des ordures. » C’est tout ce qu’il avait dit. Sans chercher de compensation auprès de qui que ce soit, et sans attendre d’éloges de la part de Néphy.

... En vérité, la personne en question voulait montrer ses bons points à Néphy, mais elle ne pouvait pas le savoir.

***

Partie 3

Chastille hocha la tête et lâcha un gémissement.

« Comme je le pensais, hein... ? » murmura Chastille.

« Quoi... à propos de ça ? » demanda Néphy.

« Non, c’est probablement comme vous le dites. En vérité, même lorsque nous avons croisé les épées, cet homme s’est retenu parce que je suis une femme. C’était humiliant, mais, euh, comment dire..., » alors que Chastille commençait à marmonner et hésitait à en dire davantage, Manuela vida une autre chope avant de faire un large sourire.

« Oooh mon Dieu ? Qu’est-ce que c’est, Mademoiselle la Chevalière Angélique ? C’est quoi cette tête ? Êtes-vous peut-être une jeune fille amoureuse ? » lui demanda Manuela.

« Qu-Quoi !? Ne parlez pas avec une telle insolence ! » Après avoir crié cela, les épaules de Chastille s’étaient affaissées. Et puis, elle avait continué à parler.

« Quand je l’ai rencontré pour la première fois, cet homme... semblait avoir besoin d’être sauvé. » Et à partir de cette seule phrase, le cœur de Néphy avait tressailli.

De temps en temps, le Maître avait l’air empli d’un sentiment extrême de solitude. Surtout quand il parlait du passé, il faisait souvent une expression triste. Elle ne savait pas quand et où Zagan et Chastille s’étaient rencontrés, mais le fait de savoir que quelqu’un d’autre qu’elle connaissait cette face que Zagan possédait au fond de lui la rendait un peu jalouse, mais en même temps aussi un peu heureuse.

Le Maître que je connais... n’est sûrement pas un menteur. Le soir de leur première rencontre, elle avait pu regarder une fois de plus la lune qu’elle n’aurait jamais pensé revoir, et avait pu tendre les mains sans hésitation. Et à côté d’elle, Zagan avait aussi regardé la lune.

Je n’arrive pas à saisir quoi que ce soit, comme s’il est troublé, c’était ce qu’il pensait. Il n’y avait aucune chance que ce soit un mensonge. C’était ce qu’elle pensait.

Le Maître n’a-t-il pas... besoin d’être sauvé, même maintenant... ? Le visage qu’il avait fait quand il avait dit à Néphy de partir était beaucoup plus empli de douleurs que celui que Néphy elle-même faisait.

Néphy avait mis sa main sur sa poitrine.

Grâce à Manuela et Chastille qui l’avaient écoutée, elle avait au moins pu retrouver son sang-froid jusqu’au point où elle avait clairement pu se souvenir de Zagan.

Est-ce que le Maître qu’elle connaissait vraiment était quelqu’un qui la rejetterait sur un caprice ou parce que son utilisation avait pris fin ? Il ne voudrait pas... Il n’y a aucune chance que cela soit vrai. Il n’y a pas eu d’erreur sur le fait qu’il avait ses raisons.

En y pensant, elle se souvient du mot qui avait attiré son attention lorsqu’elle s’était séparée de Zagan.

« Qu’est-ce qu’un Archidémon ? Êtes-vous au courant de ça ? » Même quand elle leur avait raconté les détails, elle avait oublié d’évoquer ce nom.

Manuela et Chastille avaient ensuite échangé des regards.

« N’est-ce pas le meilleur des sorciers ? Même cette ville était contrôlée par un Archidémon nommé Marchosias. Mais je pense que comme l’ordre public était bon, cela ne donnait pas vraiment l’impression d’être quelqu’un de particulièrement effrayant ou quoi que ce soit, » Manuela n’avait qu’une chose à rajouter.

« C’est juste que cet Archidémon semble être décédé récemment, et depuis, il y a eu cet incident désagréable, » déclara Manuela.

« ... Voulez-vous parler de l’enlèvement en série de femmes ? » demanda Chastille.

« Oui, celui-là. Pour l’instant, le coupable a été subjugué par l’Église, » Manuela hocha la tête sur le sujet que Chastille avait soulevé. Néphy ne connaissait pas vraiment les détails, mais elle avait au moins entendu les rumeurs.

En entendant que l’incident avait été résolu d’une manière ou d’une autre par l’Église et les Chevaliers Angéliques, Néphy avait incliné la tête sur le côté.

« Compte tenu de tout cela, on dirait qu’ils ne sont pas très appréciés des citadins..., » déclara Néphy.

« Arg, c’est..., » commença Chastille.

« C’est parce qu’après ça, ils ont prélevé des dons stupidement élevés comme frais de sauvetage. Comme ça, personne ne les remercierait franchement, n’est-ce pas ? » demanda Manuela.

« Même si c’est un don, ils les prélèvent ? » demanda Néphy.

« Ouais, ça n’a aucun sens, n’est-ce pas ? » Pendant que Manuela jetait un coup d’œil sur le côté, Chastille était là, baissant les épaules dans un triste état.

« Ce n’est pas comme si c’était elle qui prélevait directement les dons, n’est-ce pas ? Donc, je ne pense pas qu’il y ait de raison de la blâmer, » déclara Néphy.

En entendant cela, Chastille s’était encore une fois mise à pleurer en regardant Néphy.

« Vous êtes si gentille. Je peux comprendre pourquoi cet homme vous a laissé rester à ses côtés, » déclara Chastille.

« Est-ce que... c’est si... ? » C’était la première fois que quelqu’un lui avait dit cela, alors Néphy l’avait regardé fixement.

Et puis, Chastille avait incliné la tête sur le côté.

« Nous nous sommes éloignés du sujet. En ce qui concerne l’Archidémon, il est dit qu’ils sont un symbole du mal qui doit être abattu et cela même si l’Église devait mettre en jeu la vie de tous les Chevaliers Angéliques. Cependant, alors qu’il n’y a que douze Épées Sacrées, il y a treize Archidémons. Ainsi, même si chaque manieur d’une Épée Sacrée pouvait en abattre un dans la mort, ce serait encore insuffisant, » le plus grand ennemi de l’Église — il semblait que Zagan était devenu une telle existence.

« Si l’on devient un Archidémon, doit-on lutter contre l’Église ? » demanda Néphy.

« Oui, c’est comme ça que ça se passerait. Actuellement, l’un des Archidémons est décédé, de sorte que même l’Église pense à se battre contre les sorciers... Je vous dis ça, mais ce n’est pas comme si je le pensais personnellement, d’accord ? Quoi qu’il en soit, l’Église est remplie de vigueur, impatiente de vaincre les sorciers, » quand Manuela avait commencé à la regarder, Chastille s’était corrigée en pleine panique.

« Si un nouvel Archidémon était né, alors l’Église jugerait probablement qu’il s’agit d’une bonne occasion de l’abattre. Après tout, il est difficile d’imaginer à quel point ils pourraient devenir puissants s’ils ne sont pas immédiatement tués. Ou peut-être qu’il y en aurait d’autres qui visent le poste, » continua Chastille. Et Zagan lui avait dit de s’éloigner d’un tel Archidémon.

Cela ne deviendrait-il pas un conflit massif ? N’était-ce pas pour cela qu’il essayait d’éloigner Néphy de là ?

Néphy fixa la paume de sa main. Au cours de la semaine dernière, Zagan lui avait enseigné les bases de la sorcellerie simple. De cette façon, elle aurait un moyen de se défendre, et cela l’aiderait aussi un jour à contrôler son mysticisme. Mais ce n’était pas pour ça qu’elle avait appris.

Je voulais... être utile au Maître, alors j’ai appris la sorcellerie, pensa-t-elle.

Même si elle y retournait, il y avait une chance qu’elle ne ferait que l’accabler. Mais même ainsi, Néphy s’était levée.

« Je reviendrai aux côtés du Maître, » déclara Néphy.

« E-Est-ce vraiment une bonne idée ? N’avez-vous pas été jetée de là ? » Tandis que Manuela et Chastille la regardaient avec surprise, Néphy secoua la tête vers elles.

« Le Maître est fort. Il a déjà la force de ne pas perdre contre qui que ce soit. Mais... ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas être blessé, » déclara Néphy.

« Les forts ne peuvent comprendre les sentiments des faibles. » C’était ce que Zagan avait dit quand il lui avait ouvert son cœur. Il n’avait jamais dit que ces mots lui faisaient mal, mais il semblait terriblement triste en les prononçant.

Il n’y avait probablement aucune chance qu’il ait été poussé à détester les gens pour cette seule raison. Mais elle croyait que c’était ce qui l’avait poussé à renoncer à interagir avec les autres. Lorsqu’elle y pensait de cette façon, Néphy était soudainement frappée par l’envie de l’enlacer.

« Je ne suis peut-être pas d’une grande utilité pour le Maître. Mais je ne pense pas qu’il sera indemne à partir de maintenant. » Avec un « C’est pourquoi », Néphy avait poursuit.

« Je veux... devenir le fondement de la force du Maître. » C’était peut-être vaniteux de sa part de souhaiter cela. Et il était possible qu’il la chasse à nouveau si elle revenait. Mais même ainsi, à ce moment-là, lorsque Néphy enlaçait Zagan, elle pensait qu’il l’avait finalement acceptée. C’est pourquoi... Je veux être à ses côtés.

Ils n’avaient passé qu’un demi-mois ensemble, mais elle voulait croire aux souvenirs qu’ils avaient partagés.

Il n’y avait pas de personne qui était contente avec le fait d’être seul. Après tout, même Néphy détestait l’idée.

Finalement, Chastille avait souri.

« Je vois. Alors, dois-je moi aussi aller faire ce que je peux ? » demanda Chastille.

« Euh... ? Prévoyez-vous... à nouveau de défier le Maître ? » lui demanda Néphy.

« Non, vous vous trompez, » cria Chastille avec un visage rouge vif.

« Ce n’est pas ça, vous voyez... Je ne peux pas... le couvrir, mais je pense que je peux enlever la stigmatisation qui l’entoure, » déclara Chastille.

« Stigmatisation... ? » Tandis que Néphy inclinait la tête sur le côté, Chastille hocha la tête.

« Il semble qu’un sorcier commette des crimes en utilisant le nom de Zagan, » déclara Chastille.

Néphy ne savait pas qu’elle parlait du coupable derrière les enlèvements en série. Et Chastille continua à parler, comme si elle voulait cacher ce fait.

« Ils essaient clairement de le piéger, alors je vais révéler la vérité ! » déclara Chastille.

« Les Chevaliers Angéliques et les Sorciers ne sont-ils pas hostiles les uns envers les autres ? » demanda Néphy.

« C’est... certainement vrai, mais..., » comme si c’était quelque peu inconfortable, Chastille commença à marmonner.

« N’est-ce pas frustrant d’être sauvé deux fois et de ne rien faire en réponse ? » à sa façon, elle avait probablement réfléchi à ça depuis un bon moment.

Manuela les regarda toutes les deux avec un large sourire.

« Maintenant que vous êtes toutes les deux remises sur pied, il est temps d’en finir pour la nuit, hein ? Ah, mademoiselle la chevalière, je vous laisse l’addition, d’accord ! » déclara Manuela.

« Qu-Quoi!? Je n’ai rien commandé ! » s’écria Chastille.

Le fait de regarder Chastille se faire taquiner avait mis Néphy à l’aise pour une raison inconnue. Comment... ce sentiment s’appelle-t-il, je me le demande ?

Et tandis que Néphy était perplexe, Manuela avait enroulé ses bras autour d’elle.

« Si quelque chose te dérange encore, tu peux venir chez moi quand tu le veux. Je vais au moins entendre tes plaintes. En échange, je te ferai essayer les produits du magasin, Hahahah, » déclara Manuela.

La regardant en réponse, Néphy inclinait la tête sur le côté.

« Manuela, pourquoi es-tu si gentille avec moi ? » C’était une sensation différente de quand Zagan la traitait avec gentillesse.

Et Manuela la regarda elle aussi, comme si elle était choquée que Néphy ne le sache même pas par elle-même.

« N’est-ce pas parce que nous sommes amies ? » Entendant ce mot auquel elle n’était pas habituée, Néphy avait involontairement dégluti.

« Amies..., » murmura Néphy.

« Eh, ne l’est-on pas ? » demanda Manuela.

« ... Je n’en sais rien. Jusqu’à présent, personne ne m’a jamais dit ça. » Le mot ami lui avait fait penser à la relation entre Zagan et Barbatos. Zagan l’insultait, mais il y avait une étrange attitude détendue entre eux, et franchement, Néphy était vraiment un peu jalouse d’eux. Ce genre de relation s’appelait certainement l’amitié.

Manuela avait fait une tête montrant sa surprise pendant un instant, mais s’était immédiatement mise à rire.

« Alors, ça veut dire que je suis ta première amie, n’est-ce pas ? Toutes mes félicitations ! » déclara Manuela.

« E-Euh... Oui, » répondit Néphy.

« Wôw, tes oreilles sont rouge vif, tu sais ? Est-ce que ça va ? » demanda Manuela.

Et puis, Chastille avait timidement levé la main.

« Est-ce que ça va... si je pense la même chose ? » demanda Chastille.

« À propos de quoi ? » demanda Néphy.

« Euh, je souhaite aussi... te considérer comme une amie ! » annonça Chastille.

« Eeeh ? N’êtes-vous pas un Chevalier Angélique ? Est-ce acceptable d’être ami avec un sorcier ? » lui demanda Néphy.

« Voyons ! » En voyant Chastille être aux bords des larmes, Manuela l’avait fièrement couvert de ses ailes. Et puis, elle avait peigné les cheveux roux de la Chevalière Angélique comme s’il n’y avait pas d’autre choix possible.

« Si tu n’étais pas une amie, on ne pourrait pas te taquiner comme ça, n’est-ce pas ? » déclara Manuela.

« La taquinerie... est-elle une partie essentielle de l’amitié ? » Tout en faisant un visage terriblement insatisfait, Chastille semblait quand même soulagée alors qu’elle demandait ça.

Et puis, après avoir quitté le restaurant, alors qu’elles étaient sur le point de se séparer...

« Lady Chastille ! »

Les demoiselles avaient entendu une voix grave venant de l’autre côté de la rue. Tandis qu’elles portaient leur attention vers la source, elles avaient vu trois hommes portant l’Armure Sacrée se précipiter vers elles. Se sentant comme si elle reconnaissait ces silhouettes dans ses souvenirs, Néphy avait plissé les yeux.

« Hee, t-tu es cette salope de la dernière fois ! » Sentant peut-être qu’il était fusillé par leurs regards, un homme s’était échappé du groupe.

Et puis, Néphy s’était souvenue de qui il était.

« C’est la personne... qui a blessé le Maître cette fois-là... ? » déclara Néphy.

« Eh, quoi ? Ces types ont-ils aussi blessé le maître de Néphy ? C’est pourquoi l’Église est si..., » commença Manuela.

« Comme je l’ai dit, pourquoi êtes-vous si hostile envers l’Église ? » Les Chevaliers Angéliques avaient chacun préparé leurs armes, et Chastille s’était placée entre eux comme pour servir de médiateur. Et à ce moment précis...

« Les petits qui s’entendent bien, c’est beau, hein ? » Néphy avait entendu cette voix flippante provenant de derrière elle.

Et immédiatement après cela, une flaque d’obscurité s’était étendue autour de ses pieds.

« Eh —, » Inconsciente de ce qui se passait, Néphy avait été entraînée dans l’obscurité, qui l’avait déjà engloutie jusqu’à la taille.

« Néphy — Khhh !? » Alors même que Chastille essayait de dégainer son Épée Sacrée, elle était saisie par l’obscurité boueuse. Avec les bras coincés, elle avait été traînée vers le bas sans jamais pouvoir dégainer son arme.

« Lady Chastille ! » Les Chevaliers Angéliques s’étaient précipités vers elle, mais il n’y avait aucune chance qu’ils arrivent à temps. Et même ainsi, Chastille était un Chevalier Angélique.

« Fuyez... fuyez... Manuela, » même si elle était entièrement avalée par la noirceur, elle avait quand même réussi à repousser Manuela loin de là.

Après quoi, la jeune fille-oiseau avait déployé ses ailes pour s’échapper dans le ciel. Cependant, un tentacule de noirceur s’était quand même lancé vers elle alors qu’elle s’était élevée vers le ciel dans la panique pour essayer de s’enfuir.

« Arg, protégez le citoyen ! » Et ayant finalement été rattrapés, les Chevaliers Angéliques avaient abattu les tentacules de noirceurs avec leurs épées.

« Tch, donc l’un d’eux s’est enfui, hein ? Eh bien, peu importe ! Écoutez bien, je m’appelle Zagan ! Si vous voulez sauver ces gens, venez me voir dans mon château ! » Le maître des ténèbres avait dit cela d’une voix qui ne convenait pas à Zagan, même si elle avait été faite pour lui ressembler.

Néphy avait instantanément reconnu la voix.

« Pourquoi... êtes-vous... ? » Et dans cette obscurité, un visage familier lui était venu à l’esprit.

***

Partie 4

Quelques heures plus tard, Zagan regardait le ciel nocturne depuis l’entrée de son château.

Le soir de leur première rencontre, Néphy avait tendu ses mains vers la lune. Quel était le sens de cette action ? Il ne l’avait jamais tout à fait compris, et maintenant il n’avait aucun moyen de le faire.

Zagan avait étendu ses mains vers la lune une fois de plus, mais comme prévu, il ne pouvait rien saisir.

Non, à ce moment-là, je l’ai peut-être simplement saisi, pensa-t-il.

Parce qu’à cette époque, la première fille qui lui avait volé son cœur se tenait à ses côtés.

« Cet endroit est vraiment calme quand je suis tout seul, hein ? Je suppose que ça a toujours été comme ça..., » c’était beaucoup trop calme, au point où ses oreilles lui faisaient mal.

Néphy n’était pas une fille très bavarde, mais le bruit de ses déplacements pendant qu’elle nettoyait ou cuisinait ici et là rendait certainement le château plus vivant.

Dans cette forêt inhabitée, Zagan se tenait immobile, réfléchissant. Et sous ses pieds, un gémissement retentit.

« Guoooh, ridicule... Nous... Les Chevaliers du Ciel d’Azur ne pouvaient pas vous égratigner..., » c’était les trois idiots... non, les Chevaliers Angéliques, qui étaient entrés par effraction il y a quelque temps. Parce qu’ils étaient arrivés en trombe, Zagan était sorti en colère à leur rencontre.

Ont-ils déjà entendu dire que j’étais devenu un Archidémon ? Il avait l’impression qu’il était trop tôt pour que ce soit le cas, mais rien de tout cela n’avait vraiment d’importance.

Néphy n’était plus là. Et franchement, Zagan n’arrivait pas à oublier son expression douloureuse quand il lui avait dit de partir.

Je lui ai fait du mal... Ouais, pensa-t-il.

C’était évident. Après tout, c’était douloureux d’être seul, et Néphy l’avait probablement trop bien compris.

Cependant, après une éternité de solitude, elle lui avait finalement ouvert son cœur, choisissant de lui montrer enfin des émotions. Cependant, après l’avoir acceptée comme ça et lui avoir fait croire en lui, il l’avait repoussée pour sa propre convenance. Cet acte était probablement beaucoup plus cruel que de lui faire du mal.

Mais si elle est en ville, ils la traiteront sûrement très bien, pensa-t-il.

Zagan savait que les citoyens de Kianoides accueillaient Néphy favorablement lorsqu’elle faisait des achats là-bas. Il pensait qu’elle serait même capable de tromper les yeux de l’Église.

En premier lieu, Néphy n’avait été impliquée avec Zagan que depuis un demi-mois. Une fois la piste refroidie, même s’ils cherchaient une relation, il n’y aurait rien à trouver.

Elle serait capable de vivre paisiblement dans la lumière chaude, sans aucun lien avec des choses comme les sorciers et l’Église. Un bien meilleur sort, à son humble avis.

Tout s’arrangerait pacifiquement. Tout redeviendrait comme avant sa rencontre avec Néphy.

Et puis, au moment où Zagan était sur le point de retourner au château...

« Attendez..., » l’un des Chevaliers Angéliques qui était allongé sur le sol avait attrapé le pied de Zagan. Son Armure Sacrée avait été brisée, et même sa précieuse épée longue avait été brisée en morceaux.

Zagan avait poussé un soupir fatigué alors qu’il se forçait à répondre.

« Écoutez, je suis de mauvaise humeur en ce moment. Ne pensez pas que je serai assez aimable pour vous laisser repartir comme la dernière fois, d’accord ? »

La seule raison pour laquelle les trois n’étaient pas morts, c’est qu’ils avaient été vaincus par un piège avant que Zagan n’ait à s’occuper lui-même de quoi que ce soit. C’était donc une affaire qui n’avait rien à voir avec le fait qu’il se retenait.

Maintenant que j’y pense, ce piège est quelque chose que Néphy a fait..., comme une expérience pour aider à contrôler son mysticisme, il avait essayé de faire quelque chose avec le mysticisme qui serait déchaîné compte tenu d’une certaine condition.

Il s’agissait des Chevaliers Angéliques qui possédaient assez de force pour atteindre la face avant du château de Zagan, alors il s’était dit que l’expérience était un succès puisqu’elle avait réussi à les vaincre. Bien qu’à ce moment-là, il n’avait aucune méthode pour relayer le succès à Néphy.

Tandis que Zagan donnait un coup de pied à la main du Chevalier Angélique, le chevalier s’adressa à lui d’une voix qui lui donnait l’impression de vomir du sang.

« Ce qui nous arrive ne nous dérange pas ! Cependant, juste notre Lady... S’il vous plaît, épargnez Lady Chastille, » déclara-t-il.

« Chastille... ? » Maintenant que le chevalier l’avait mentionné, Zagan n’avait pas pu repérer la fille qui portait l’Épée Sacrée. Il pensait simplement que les trois Chevaliers Angéliques étaient impertinents, mais...

« Notre Lady... a dit que vous n’étiez pas le foutu coupable derrière les enlèvements, et a même confronté Son Éminence le Cardinal pour trouver le vrai coupable. Si vous n’êtes pas vraiment le coupable, alors ça devrait être acceptable de ne pas la faire souffrir, n’est-ce pas ? » demanda le chevalier.

« ... Je ne comprends pas de quoi vous parlez. » Zagan savait qu’on l’accusait d’être le coupable des enlèvements en série à Kianoides. Cependant, il n’avait pas l’impression que les Chevaliers Angéliques parlaient comme s’ils étaient confus.

« A-t-elle été kidnappée ? » demanda Zagan.

« Ne faites pas l’imbécile ! N’est-ce pas vous qui avez traîné Lady Chastille dans l’ombre et nous avez dit de venir ici, espèce de salaud !? » s’écria le chevalier.

À ce moment-là, Zagan était finalement parvenu à une compréhension. Il semblerait que ces Chevaliers Angéliques étaient venus chez lui au triple galop parce qu’ils avaient l’impression que Zagan avait enlevé Chastille.

Ils s’étaient peut-être mis à penser ainsi en étant eux-mêmes dans l’erreur, mais d’après le combat de Zagan avec Chastille, il avait montré qu’il pouvait se battre sur un pied d’égalité avec elle, même en se retenant. Cela avait probablement rendu inutilement crédibles ces fausses allégations.

Ou peut-être qu’il s’agissait d’un coup monté mis sur pied pour inciter ces personnes à le faire ? Si Zagan avait tué Chastille à ce moment-là, l’Église aurait probablement versé toute leur énergie dans son asservissement comme il aurait tué un Archange. Même s’il l’avait épargnée et l’avait laissée partir, comme maintenant, ils avaient réussi à faire de Zagan le coupable après l’avoir enlevée.

L’attaque de ce jour-là avait peut-être été conçue dans ce but précis.

« Si c’est le cas, c’est bien préparé, hein ? » Et puis il s’était dit, je vois. Donc elle a été kidnappée.

C’était une Chevalière Angélique qui avait essayé de sauver Zagan, donc il croyait qu’elle n’était pas quelqu’un dont il devait vraiment s’inquiéter, et aussi qu’il ne la détestait pas.

Cependant, il ne l’avait sauvée que parce qu’elle était au bord de la mort alors qu’elle était sous ses yeux. Mais en ce moment, il ne savait pas où elle avait été emmenée et, plus important encore, il ne savait même pas si elle était encore en vie, alors si on lui disait d’aller la sauver, il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter.

« Le retour... Dame Chastille... auprès de nous..., » balbutia le chevalier.

Cela l’avait également découragé de se faire critiquer sans raison valable. Et donc, bien que la laisser mourir lui avait laissé un mauvais goût dans la bouche, il avait perdu la volonté d’aider. À l’origine, Zagan avait ce genre de personnalité non coopérative. Il n’était peut-être pas mauvais, mais il n’était certainement pas non plus bon.

Et pendant qu’il réfléchissait à une décision...

« Monsieur le Sorcier ! » Du ciel, cette voix s’était abattue sur lui.

À cause de l’intrusion des Chevaliers Angéliques, la barrière autour de son château avait perdu une partie de sa protection.

« Qu’est-ce que c’est cette fois ? » Tout en disant cela, il avait fait un seul pas en arrière. Et tout de suite après, une femme était tombée du ciel.

« Yowza ! » Et cette même femme avait atterri sur la tête de l’un des Chevaliers Angéliques.

En regardant son visage, Zagan avait plissé ses sourcils.

« Tu es... ? » Ce qui était descendu du ciel... c’était une femme-oiseau aux cheveux d’or. Il se rappelait de l’avoir déjà vue. C’était la vendeuse du magasin où il avait acheté les vêtements de Néphy.

Le Chevalier Angélique qui était utilisé comme amortisseur de pieds avait alors élevé sa voix dans la colère. « Espèce de salope, pourquoi te mets-tu en travers du chemin ? »

« Comme je l’ai dit, le coupable n’est pas cette personne, n’est-ce pas ? » déclara Manuela.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Mais ne t’es-tu pas aussi précipitée ici ? » cria le chevalier.

« N’est-on pas venus ici pour demander de l’aide ? Pourquoi vous précipitez-vous pour attaquer ? » Voyant la fille et les Chevaliers Angéliques commencer à se disputer, Zagan avait poussé un soupir.

Quelle douleur... ! Je suppose que je vais les jeter dehors, lorsque Zagan avait commencé à utiliser un cercle magique, la fille s’était accrochée à lui.

« Monsieur le Sorcier, à l’aide. Ces filles... Néphy et Chastille ont été enlevées ! » déclara Manuela.

« Qu’est-ce que tu as dit ? » Il ne savait pas pourquoi le nom de Néphy avait été dit, mais Zagan avait poussé un gémissement.

Les trois Chevaliers Angéliques sur le sol avaient également mentionné l’enlèvement. Les enlèvements en série à Kianoides n’avaient pas encore pris fin. De plus, il semblerait maintenant que même Néphy s’était retrouvée impliquée.

Non, ce n’est pas juste. Si Zagan avait raison sur l’identité du coupable, c’était sûrement une tentative de le provoquer. Il la visait spécifiquement parce qu’elle était à la fois la servante et la disciple de Zagan.

C’est assez loin, mais est-ce trop tard ? Et tandis qu’il gémissait, Manuela secoua ses épaules.

« Je vous en supplie, aidez-moi, s’il vous plaît. Quelqu’un d’aussi fort que vous pouvez certainement les sauver, n’est-ce pas ? » cria Manuela.

« M-Mais..., » si Zagan allait ouvertement la sauver, cette fois-ci, on saurait que Néphy lui était liée. Elle serait vraiment considérée comme l’une de ses camarades. Elle ne pourrait plus s’enfuir de l’Église.

Bien sûr, il n’avait pas l’intention de l’abandonner, mais il devait penser à un moyen de manœuvre qui masquerait son implication. Il ne pouvait pas y aller tout de suite sans réfléchir.

Et voyant Zagan en conflit comme ça, Manuela avait décidé de l’engueuler.

« Qu’est-ce que vous attendez ? Néphy était sur le chemin pour retourner vers vous... Elle ne se souciait pas des conséquences et voulait juste rester à vos côtés ! Comment pouvez-vous l’ignorer alors qu’elle a besoin d’aide ? » cria Manuela.

« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » Tandis que Zagan ouvrait en grand les yeux, Manuela s’adressa à lui d’un ton nostalgique.

« J’ai entendu à propos de la manière dont vous l’avez fait partir. Mais même ainsi, Néphy a dit qu’elle voulait être à vos côtés, qu’elle voulait vous soutenir. C’est pourquoi, peu importe combien de fois vous l’auriez repoussée, elle a dit qu’elle reviendrait toujours. » Manuela avait ensuite saisi la poitrine de Zagan.

« Les sorciers ne ressentent-ils vraiment rien quand quelqu’un vous aime tant ? Si c’est vrai, pourquoi avez-vous été si gentille avec elle ? » Avec un bruit sourd, Manuela avait frappé la poitrine de Zagan.

Ce n’était ni la main d’un Chevalier Angélique ni celle d’un Sorcier, juste celle d’une femme. Et pourtant, cela faisait mal. C’était beaucoup plus douloureux que n’importe quelle attaque qu’il avait reçue auparavant.

Néphy... revenait ? Elle revenait chez moi, qui lui ai dit une chose si cruelle... ? pensa-t-il.

Il n’avait même pas besoin de penser au pourquoi.

Zagan avait observé Néphy attentivement pendant la période où ils étaient ensemble, donc la raison pour laquelle elle faisait cela était quelque chose qu’il savait sans même avoir à regarder ses oreilles qui étaient si pleines d’émotions.

Elle s’était attachée à lui, à l’horrible et méchant Zagan. Bien que franchement, si elle décidait de le faire, il aurait été bien mieux si elle l’avait fait vers une personne plus noble.

Zagan s’était vite rendu compte qu’il avait dépassé le point de non-retour. Et ainsi, il avait poussé un profond soupir.

« ... Tu as raison. C’est exactement ce que tu dis, » puis, il avait ri et il avait continué en disant : « Les sorciers sont des déchets d’un bout à l’autre. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes, ne traitent les autres que comme de simples outils, et considèrent la vie et la mort comme des choses avec lesquelles jouer sur un coup de tête. »

« Qu-Qu’est-ce que vous dites... ! » s’écria Manuela.

« Et, en tant que sorcier de ce genre, je devais avoir un problème. » Même s’il s’agissait d’une illusion momentanée, sympathiser avec Néphy était complètement insensé.

C’est exact. Les sorciers... ne devraient penser qu’à ce qui leur est bénéfique, pensa-t-il.

Il n’avait pas besoin de vivre des sentiments aussi douloureux. Après tout, il aurait pu continuer comme il l’entendait.

Quand il avait rencontré cette fille, il avait dû le faire sans hésiter. Comme quand il avait réduit en cendres l’appareil de torture et les bandits parce qu’elle avait peur. Tout comme quand il l’avait protégée sans même penser quand le Chevalier Angélique avait pointé sa lance sur elle.

Et en réponse à la jeune fille-oiseau, qui était devenue remarquablement pâle, Zagan avait dit ce qui suit :

« Tu as mes remerciements. Grâce à toi, mon esprit est clair. » Son chemin était clair depuis le tout début. C’est pourquoi Zagan avait fait un pas en avant.

« Néphy m’appartient. Je dois donc noyer l’idiot qui l’a touchée dans une mare de sang. » Ses propres mains seraient tachées, mais cela n’avait pas d’importance puisque les sorciers étaient des créatures pécheresses.

Même s’il avait dû sacrifier toute l’autorité et le mana qui accompagnait le titre Archidémon, il devrait pouvoir protéger Néphy face à n’importe quoi.

Et pourtant, je me suis dégonflé. Les douze Archidémons... Il avait perdu la raison en les rencontrant parce qu’il sentait qu’ils étaient à un niveau complètement différent. C’est pourquoi il avait fait une crise de panique et avait fini par blesser Néphy.

Puis-je encore... la récupérer ? Il ne le savait pas.

Cependant, il savait qu’il ne lui restait qu’une seule chose à faire. Et puis, il s’était souvenu des Chevaliers Angéliques stupéfaits.

Tant que j’y suis, je vais aussi sauver Chastille. Si elle était capturée aux côtés de Néphy, il la rencontrerait inévitablement.

Tandis que Zagan tapait le sol avec son talon, un grand cercle magique s’étendait sous ses pieds. Il s’agissait du cercle magique de téléportation qu’il avait utilisé il y a quelque temps lorsqu’il avait jeté Chastille hors de son domaine.

Cette fois-ci, elle était liée à une certaine base de sorcier. Je sais très bien... qui est exactement le coupable.

Et puis, Zagan s’était tourné vers la fille-oiseau.

« Tu t’es mise en colère pour Néphy. Pourquoi cela ? » demanda Zagan.

« N’est-ce pas évident... Parce que nous sommes amies, hein ! » Et quand Manuela avait répondu, Zagan lui avait tendu la main.

« Alors, viendras-tu avec moi ? Je parle du fait d’aller sauver Néphy, » déclara Zagan.

« ... Euh, bien sûr que je viens, » déclara-t-elle.

Et en dessous d’eux, les Chevaliers Angéliques gémissent en élevant la voix.

« Attendez... nous allons aussi... Pour Lady Chastille... » Ils auraient déjà dû être incapables de se lever, mais les trois Chevaliers Angéliques s’étaient accrochés aux jambes de Zagan et ils avaient supplié de les laisser venir.

« ... Bon, j’ai compris, ne vous inquiétez pas. Je vous emmène, alors enlevez vos sales pattes de moi, » déclara Zagan.

Et ainsi, une combinaison étrange d’un sorcier, de trois Chevaliers Angéliques et d’une vendeuse d’un magasin de vêtements avait disparu dans le cercle magique.

***

Partie 5

« Néphy, es-tu... blessée ? »

Néphy s’était retrouvée dans une sombre prison alors qu’elle reprenait ses esprits. C’était probablement un endroit qui avait été remodelé à partir d’une grotte. Le sol et les murs étaient tous en pierre, et il y avait une multitude de roches pointues suspendues au plafond. C’était clairement des stalactites. À en juger par le fait qu’il n’y avait pas de stalagmites venant du sol, le sol sous leurs pieds avait probablement été préparé avec de la terre. Il n’y avait pas de barreaux, mais à sa place il y avait des chaînes suspendues au mur.

Alors qu’elle se concentrait sur la source de la lumière, elle pouvait voir une grande pièce dans les profondeurs. Il semblait qu’un cercle magique rayonnait avec une certaine lumière, mais il était inhabituellement grand.

De sa position, Néphy n’était pas en mesure d’en voir chaque partie, mais en pensant à la taille du cercle, il se pouvait même qu’il soit plus grand qu’une partie de la salle principale du château de Zagan.

Le bruit des chaînes résonnait. Une fois de plus, un collier avait été placé autour du cou de Néphy. Elle avait cette fois même des menottes autour de ses mains et de ses pieds, et elle pouvait dire que chacun d’eux avait le pouvoir de sceller le mana.

À côté d’elle, Chastille était également attachée, mais son Épée Sacrée et son Armure Sacrée lui avaient été arrachées et elle avait également des chaînes. La jeune fille, qui ne portait maintenant qu’une chemise et une jupe, ne semblait rien de plus qu’une fille ordinaire, à tel point qu’il serait difficile de croire qu’elle était une Chevalière Angélique.

Leurs chaînes étaient reliées au mur de pierre, et il ne semblait pas qu’elles puissent utiliser leur force pour sortir de là.

Si c’était la Néphy d’avant, elle aurait tout simplement abandonné. Après tout, elle était sur le point d’être tuée. Mais les choses étaient différentes maintenant.

J’ai décidé... que je reviendrais auprès du Maître. Et ainsi, elle devait tout simplement s’échapper.

Cependant, avec les chaînes et le collier, elle ne pouvait pas utiliser la sorcellerie, et il n’y avait pas non plus assez de nature autour d’elles pour utiliser le mysticisme. Le mysticisme n’était pas un pouvoir qui pouvait être utilisé sans aucune limitation, comme le pensaient les sorciers.

Après s’être tortillée pendant un certain temps, Néphy avait jeté un coup d’œil aux alentours.

« Où... ? » demanda-t-elle.

« Je n’en sais rien. Je pense que c’est le repère du sorcier qui nous a attaqués, » et alors, les pas se rapprochaient d’elles.

Chastille s’était levée pour protéger Néphy, mais elle était aussi enchaînée au mur. Tout ce qu’elle avait pu faire, c’était de s’exposer à son adversaire sans avoir la moindre défense.

Et ce qui était apparu était, comme prévu, quelqu’un que Néphy connaissait.

« N’étiez-vous pas l’ami du Maître ? Barbatos, » c’était le sorcier qui avait rendu visite à Zagan en ami. Elle ne pouvait pas tout à fait dire qu’ils s’entendaient bien, mais ils semblaient tout de même très proches.

En entendant cela, un sourire était apparu sur le visage mince de Barbatos.

« Amis !? Oh, comme c’est surprenant. Je ne pensais pas qu’il y avait des gens qui pouvaient regarder un sorcier et penser une telle chose. » Tout en riant, Barbatos avait saisi la joue de Néphy avec une poigne telle une griffe d’aigle.

« Parmi les sorciers que ce type a tués, il y avait un homme surnommé “Ressentiment”... Andras. Il a été le premier sorcier que Zagan a tué. Et vous voyez, j’étais son disciple..., » déclara Barbatos.

Les yeux de Néphy s’ouvrirent en état de choc lorsqu’elle entendit cela.

« Ne vous méprenez pas, d’accord ? Se venger d’un professeur n’est pas quelque chose que les sorciers font. Si Zagan ne l’avait pas tué, j’aurais fini par le faire, » déclara-t-il.

Néphy ne pouvait ressentir aucune tromperie ou aucun ressentiment dans ses paroles. Ces mots n’étaient probablement pas du bluff, mais ses vraies intentions.

« Cependant, ce château dans lequel ce type s’étire les jambes, l’or qu’il a utilisé pour t’acheter, et même la sagesse qu’il a acquise était toutes des choses dont j’étais censé hériter. Ce n’est pas bien de rester silencieux et de tout lui laisser n’est-ce pas ? » Ensuite, il avait regardé Chastille.

« Au début, j’ai essayé d’instiguer la colère de l’Église, mais rien ne s’est déroulé sans heurts. Mes satanés subordonnés étaient facilement retrouvés, et les individus que j’ai envoyés pour faire face à Zagan ont été si facilement vaincus. J’espérais que s’il faisait face à une Épée Sacrée, il se ferait couper au moins l’un de ses bras ou quelque chose comme ça, » déclara Barbatos.

Néphy avait été décontenancée. Barbatos avait visité le château immédiatement après l’attaque des Chevaliers Angéliques, et non seulement cela, mais il s’inquiétait de l’état des blessures de Zagan. Cependant, il semblait que c’était dans un but néfaste, et non pas une véritable préoccupation.

Sans le mysticisme de Néphy, il aurait vraiment été bloqué à devoir se battre d’une seule main.

Chastille avait fusillé du regard Barbatos.

« Ce n’est pas possible... Êtes-vous le coupable derrière les enlèvements !? » s’écria Chastille.

« Qu’est-ce que c’est ? Viens-tu juste de t’en rendre compte ? » demanda Barbatos.

Le cerveau derrière les kidnappings... Néphy s’était souvenue que Zagan avait dit que c’était un incident qui semblait vouloir attirer l’attention de l’Église.

Peut-être... Le maître sait déjà qui est le coupable. Il n’avait pas révélé un nom, mais il avait une expression plutôt amère sur son visage lorsqu’il en parlait.

Chastille avait alors rugi d’une voix instable. « Avez-vous causé un incident aussi répugnant juste pour piéger Zagan, salaud ? »

« Pas possible ? Hehehehehe, » Barbatos avait commencé à rire d’une manière effrayante.

« Celui qui a suggéré d’utiliser des sacrifices, c’est ce type, l’Éplucheur de Visages, et j’ai joué le jeu parce que j’avais besoin d’un moyen d’afficher mon pouvoir, » déclara Barbatos.

« Pour afficher... ? Dans quel but ? » demanda Chastille.

« N’y a-t-il pas qu’une seule réponse logique à cette question ? Les douze Archidémons ! » Barbatos avait étendu ses deux bras.

« C’est pour montrer aux Archidémons que je suis clairement apte à rejoindre leurs rangs ! C’est aussi la seule et unique méthode pour éliminer tous les autres candidats, » et alors, Barbatos avait rapproché son visage de Néphy.

« Franchement, j’étais un peu troublé quand on m’a arraché mes sacrifices, mais tu es tombée entre mes mains. Avec le mana d’une elfe aux cheveux blancs, je pourrai ouvrir la porte..., » déclara Barbatos.

Néphy avait fixé son regard sur Barbatos sans afficher d’expression.

« Je m’excuse ! Mais tout cela n’a probablement aucun sens, » déclara Néphy.

« Hmm, tu sais parler. Tu crois que je ne te tuerai pas ? Ou... ce pourrait-il que... quoi, crois-tu que Zagan va venir te sauver ? » demanda Barbatos.

« Zagan va venir te sauver. » La poitrine de Néphy s’était serrée et avait commencé à la faire souffrir en entendant ces mots.

Est-ce que Maître... va vraiment finir par venir ? En premier lieu, il ne savait même pas que Néphy avait été capturée. Et aussi, pour une raison inconnue, il essayait de s’éloigner d’elle.

Mais Néphy ne pensait pas qu’il la chasserait de son cœur. Quelqu’un qui avait fait ça... ne ferait pas un visage si empli de douleurs. Mais même ainsi, il avait peut-être une raison de ne pas venir sauver Néphy.

Néphy secoua alors la tête. Ce n’est pas ça. Une fois de plus, elle pensait comme les faibles. J’ai décidé d’être utile, alors qu’est-ce que je fais à ralentir le Maître ?

Si elle ne pouvait pas faire quelque chose au sujet d’une question aussi insignifiante, cela ne servait à rien de retourner à son service.

Après cette prise de conscience, Néphy regarda fixement Barbatos tout en conservant son regard sans expression.

« Vous vous trompez. Je n’ai pas l’intention de causer des ennuis au Maître pour quelque chose comme ça. J’essaie de vous dire autre chose, » déclara Néphy.

« Oh, quoi ? » demanda Barbatos, amusé.

« Le maître a déjà hérité du titre d’Archidémon, » annonça Néphy.

Toute expression avait disparu du visage de Barbatos.

« ... Tu mens ! » cria Barbatos.

« Je ne dis que la vérité. Apparemment, c’est pour ça qu’il m’a fait partir, » déclara Néphy.

Alors qu’il était devenu chancelant, Barbatos avait fait un pas en arrière.

« Impossible. Ce type est... un Archidémon ? » Barbatos avait commencé désespérément à se gratter la tête.

 

 

« Il ne s’est pas contenté de me voler l’héritage d’Andras, alors il a même pris le siège d’Archidémon ? » Après cela, il s’était tourné vers Néphy avec un regard fixe.

Tandis qu’elle reculait en sentant son corps trembler, il tira sur le collier de Néphy.

« Argh..., » ses mains et ses pieds étaient attachés, de sorte que Néphy n’avait pas été capable de s’accrocher lorsqu’elle était tombée au sol.

« Viens ! » Barbatos l’avait traînée vers la grande salle.

« Ce type est un Archidémon ? D’accord, alors faisons-le. Je vais devoir lui voler ce titre par la force. Tant que je peux accomplir ce rituel, peu importe qu’il soit un Archidémon, je gagnerai. » Un cercle magique sinistre avait été tracé devant eux. Il semblait même relié aux murs. Il s’agissait de l’énorme cercle magique qu’elle avait vu tout à l’heure.

Un symbole massif avait été tracé en son centre, et autour de lui se trouvaient des dizaines de couches de symbole détaillées qui servaient de « circuit ». Même Néphy pouvait dire que tout le cercle magique avait été tracé avec du sang. Elle se demande combien de sacrifices avaient été nécessaires pour dessiner un cercle magique aussi complexe.

Et, à ce moment-là, elle savait qu’elle serait ajoutée comme touche finale.

En arrivant également à la même idée, Chastille avait crié de colère. « A-Arrêtez-vous ! Si vous voulez utiliser un sacrifice, alors choisissez-moi. En tant que Chevalier Angélique, je me suis au moins résolue à un tel destin ! »

Barbatos avait regardé Chastille d’un air suspicieux quand il l’avait entendu.

« Même si tu ne me convaincs pas comme ça, tu n’as pas à t’inquiéter. Je t’utiliserai pour autre chose. Mais tu comprends, ce rituel exige le meilleur des outils ? » déclara Barbatos.

Néphy avait serré ses dents face à ces mots. Outil, déclara-t-il. Il était vrai que Néphy s’était habituée à être appelée ainsi tout au long de sa vie.

Mais... Le maître ne m’a jamais traitée d’outil. Et elle ne l’avait toujours pas remboursé pour ça. En tant que telle, il n’y avait aucune chance qu’elle meure ici.

Je veux vivre. C’était la toute première fois que Néphy souhaitait cela de son propre chef.

« Je vivrai... et reviendrai... au côté du Maître. » Il pourrait la repousser. Il pourrait la gronder. Mais même ainsi, elle voulait rester avec obstination dans le château.

Quand le matin arrivait, elle préparait le petit-déjeuner, regardait et attendait que Zagan vide son assiette avant de nettoyer les petits morceaux qui restaient. Et si cuisiner trois repas par jour ne suffisait pas, elle essayait de le laisser dormir sur ses genoux. Elle était prête à faire n’importe quoi, tant que cela rendait Zagan heureux.

Quand il s’agit d’un test d’endurance, je ne perdrai même pas face au Maître, se dit-elle.

Il y avait eu une époque où elle ne faisait qu’obéir comme un cadavre. Comparée à ces jours-là, où elle vivait dans un endroit sans trace de chaleur, la résidence de Zagan était un paradis.

Il n’avait peut-être pas eu un besoin particulier de Néphy. Et franchement, il y avait toujours la possibilité qu’il finisse pour chérir quelqu’un bien mieux qu’elle, mais...

Mais vous ne pouvez pas rester seul, Maître, pensa-t-elle.

La solitude avait détruit son cœur. Cela leur avait fait perdre tous leurs sentiments, et le monde entier avait perdu sa couleur quand on le voyait à travers de tels yeux.

Quelque chose comme ça ne pouvait pas être considéré comme vraiment vivant. Néphy, qui avait survécu jour après jour sans désirs, voulait accorder ce monde vivant à nul autre que Zagan.

C’est pourquoi elle voulait le soutenir plus que tout au monde. Et ainsi, elle avait résisté à Barbatos.

« Laissez-moi... partir, » déclara Néphy.

« Tch, salope ! » Barbatos avait été irrité alors il avait tiré sur la chaîne, ce qui avait fait retomber Néphy au sol. Puis, traînée sur le sol, du sang s’était répandu de ses bras et de ses jambes.

Des larmes étaient sorties en raison de la douleur. Cependant, Néphy se contentait de grincer des dents et de fusiller du regard Barbatos.

Quelque chose comme ça... n’est pas du tout douloureux. Ce n’était rien comparé à la fois où Zagan lui avait dit de partir. Rien de comparable à ce qu’elle avait eu quand elle avait vu son expression emplie de douleurs.

C’est pourquoi Néphy avait fait une déclaration stupéfiante. « J’appartiens au Maître. Je ne veux pas être touché par des individus comme vous ! »

Le visage de Barbatos s’était tordu en une expression de bonheur lorsqu’il avait entendu ces mots.

« Sale esclave, ne sois pas vaniteuse ! » Barbatos leva la main et il plaça sa main comme s’il s’apprêtait à la frapper. Si elle était frappée par la force d’un sorcier, alors le corps délicat de Néphy céderait facilement en raison de sa faible résistance.

Et pourtant, Néphy n’avait pas détourné son regard. Alors qu’elle se préparait à l’impact... Le mur de pierre s’était effondré, accompagné d’un grondement tonitruant.

« Qu’est-ce qui se passe ? » s’écria Barbatos.

Un homme était soudain apparu devant Barbatos en provenance du nuage de poussière. Et cet homme s’était mis à parler après avoir laissé sortir un « Ah ».

« Bien dit, Néphy. J’attends vraiment cela de ma disciple, » déclara l’homme.

Son maître, celui qu’elle voulait rencontrer plus que quiconque au monde, se tenait devant elle.

***

Partie 6

« Salut, Barbatos. Cela ne fait-il pas déjà une semaine ? » Zagan l’avait appelé comme toujours, comme s’il parlait à un ami proche.

Le visage de Barbatos était devenu clairement raide.

Après l’arrivée de Manuela, Zagan s’était précipité ici. Il connaissait toutes les cachettes de Barbatos, et comme il s’agissait de quelque chose dans Kianoides, il n’y avait qu’une sélection assez limitée parmi ce groupe.

Il existait d’autres endroits potentiels, mais Zagan avait l’intention de les traverser l’un après l’autre. Le fait qu’il ait réussi à trouver Néphy du premier coup n’était qu’un coup de chance.

« Vous savez, Monsieur le Sorcier. Est-ce que c’est bon ? J’ai entendu dire que les sorciers sont extrêmement désavantagés dans le domaine d’un autre sorcier..., » Manuela parlait d’un ton vraiment effrayé alors qu’elle suivait Zagan, mais tout ce qu’il avait fait, c’était de hausser les épaules.

Dans tous les cas, comme les trois Chevaliers Angéliques n’étaient pas en état de combattre, ils avaient d’ailleurs été laissés de côté.

Et ayant peut-être retrouvé un peu de son sang-froid après l’avoir entendue, Barbatos fixait Zagan.

« Depuis combien de temps le sais-tu ? » La raison pour laquelle il n’avait pas demandé pourquoi Zagan était venu ici... était probablement parce que Barbatos s’était préparé à une telle situation.

Zagan avait alors répondu en se grattant la nuque. « J’ai plus ou moins eu des soupçons depuis que cet “Éplucheur de Visages” ou je sais plus trop son nom est apparu. » Il parlait du sorcier qui avait attaqué Chastille.

Maintenant que j’y pense, est-elle aussi ici ? En regardant autour de lui, il avait aperçu la fille en question enchaînée à un mur... C’était une Chevalière Angélique qui semblait souvent perdre face aux sorciers, et il sympathisait un peu avec elle à propos de ça.

Quoi qu’il en soit, après avoir confirmé sa présence, Zagan retourna son regard sur Barbatos.

« Quand j’ai essayé de foutre cette femme dehors, tu es venu comme si tu voulais vérifier les résultats. Ne serais-je pas un idiot si je ne te soupçonnais pas ? » Il était devenu sûr de l’implication de Barbatos après avoir entendu l’histoire des Archidémons, mais il avait toujours eu des doutes.

La raison pour laquelle il n’était jamais allé jusqu’à en parler... c’est simplement parce qu’il ne s’en souciait pas vraiment. Il ne considérait pas Barbatos comme un ami, de sorte qu’il ne se souciait pas de savoir si Barbatos l’avait trahi.

Barbatos avait ensuite fait une grimace comme s’il avait trouvé cela inattendu.

« Tu as eu le culot... d’accepter mon invitation à l’enchère comme ça..., » déclara Barbatos.

« J’étais intéressé par ce que tu avais prévu. D’ailleurs, j’étais vraiment curieux au sujet de l’héritage de l’Archidémon. » Avec le recul, grâce à cela, Zagan avait réussi à rencontrer Néphy. En ce sens, il était presque reconnaissant à l’homme qui l’avait piégé.

Après avoir retrouvé un sourire amer, Zagan avait continué avec un « Mais avant cela ».

« Tu as blessé Néphy, n’est-ce pas ? » Le sol s’était alors effondré. Le substrat rocheux s’était fissuré tout autour de Zagan, alors qu’il faisait un seul pas vers l’avant.

 

 

« Argh..., » quand Barbatos s’était finalement placé en position défensive, Zagan se tenait déjà juste devant lui.

« Fils de..., » commença à crier Barbatos.

« D’abord, je prendrais tes bras, » Barbatos avait avancé ses bras comme s’il allait utiliser une certaine sorte de sorcellerie, mais Zagan les avait poussés d’une seule main. Alors qu’un son désagréable de quelque chose se brisant avait résonné dans l’air, les deux bras de Barbatos se plièrent dans une direction impossible.

« Quoi — ? » s’écria Barbatos.

« Ensuite, cela sera ton genou, » en réponse au cri de Barbatos, Zagan l’avait fait tombé au sol sans pitié. Non, ce n’était pas tout à fait exact. Il avait frappé l’un des genoux de Barbatos en diagonale depuis le haut. En raison de cette seule frappe, l’articulation de son genou s’était brisée en morceaux.

« AGUAAAH ! » Barbatos s’était évanoui, faisant mousser de la bave hors de sa bouche à ce moment-là.

Il n’y avait que quelques instants qui s’étaient écoulés depuis que Zagan était intervenu.

Puis après un dernier regard sur son ami indésirable, dont les bras et la jambe avaient été brisés et qui était étendu sur le sol comme une chenille, Zagan était tombé à genoux devant Néphy.

Il avait arraché les chaînes qui liaient ses mains et ses pieds à l’aide de la pure force, puis il avait enlevé le collier. Celui qu’elle portait était différent de celui d’avant, et pouvait fort heureusement être enlevé par la force sans véritables tours de passe-passe.

Vérifiant qu’il n’y avait plus rien qui la liait, Zagan regarda finalement le visage de Néphy. Ses cheveux blancs comme neige étaient souillés de terre, et ses yeux étaient pleins de larmes.

« Aaah, euh... Est-ce que cela te fait mal ? » demanda Zagan.

« Ça fait mal, c’est sûr, » répondit Néphy.

« C’est normal, n’est-ce pas... ? Désolé. » Avec un coup de poing, Néphy lui avait frappé la poitrine.

« Mais plus que moi, Maître, vous aviez l’air de souffrir... beaucoup plus que moi, » déclara Néphy.

« ... Est-ce vraiment le cas ? » demanda Zagan.

De grosses larmes tombèrent des yeux de Néphy pendant qu’elle continuait à lui parler.

« Je ne suis pas sûre de ce qui vous est arrivé, Maître. Si vous dites que vous n’avez pas besoin de moi, alors je l’accepterai, mais —, » Néphy s’accrocha à la poitrine de Zagan, puis elle déclara. « Il n’y a aucune chance... que je sois d’accord pour que cela vous fasse mal, Maître ! »

C’était la première fois qu’il entendait Néphy parler avec tant de force et de volonté.

« Ai-je l’air d’être blessé ? » demanda Zagan.

« Oui, » répondit Néphy.

« Pour le dire franchement, je dirais que c’est moi qui te fais souffrir..., » déclara Zagan.

« C’est une question différente de celle de savoir si vous êtes blessé ou non, Maître, » répliqua Néphy.

« Comme je le pensais, je t’ai fait du mal, hein ? » demanda Zagan.

« S’il vous plaît, n’essayez pas de changer de sujet, » déclara Néphy, agissant de façon très stricte. Et, tout en s’accrochant à lui, Néphy leva les yeux vers le visage de Zagan.

« S’il vous plaît..., ne me laissez plus jamais seule, Maître. » Lentement mais sûrement, la chaleur s’élevait dans les profondeurs de sa poitrine.

T’ai-je laissée toute seule ? Et pourtant, loin de le maudire, c’était ce qu’avait dit Néphy.

L’idée de l’étreindre et d’essayer de la reconquérir semblait beaucoup trop difficile après tout ce temps.

« Néphy..., », mais plus que toute autre chose, à ce moment-là, il y avait quelque chose qu’il avait simplement à lui dire.

 

 

Et juste au moment où il essayait de prononcer ces mots...

« Connard, ne fais pas comme si tu avais gagné sans même m’achever ! » Barbatos s’était levé, ayant probablement restauré ses bras et jambes écrasés.

Sous ses pieds, un cercle magique rouge sang se déployait.

« Maître ! » Néphy avait poussé un cri, mais Zagan avait calmement caressé sa tête.

« Ne t’inquiète pas. Il ne se passera rien, » déclara Zagan.

« Quoi — ? » s’écria Néphy.

Et bien sûr, comme Zagan l’avait dit, rien n’était sorti du cercle magique. Il n’y avait aucune chance que Barbatos n’invoque pas sa sorcellerie. Cependant, même s’il l’avait fait, il ne s’était rien passé.

« Que... s’est-il passé... !? » demanda Néphy.

Tandis que Néphy revêtait une expression perplexe, Zagan avait parlé.

« Avant, nous parlions d’une sorcellerie ultime qui n’existait qu’en théorie, n’est-ce pas ? » Il s’agissait d’une sorcellerie qui détruisait d’autres sorcelleries en ajoutant un circuit à l’intérieur d’un cercle magique. Elle existait en théorie, mais elle était impossible de la mettre en pratique.

« Pour te dire la vérité, il y a une méthode sournoise pour l’utiliser. » Il avait ensuite passé son doigt dans l’air en disant cela, dessinant un cercle magique identique à celui du sol.

« S’il s’agit d’une copie exacte du cercle magique de ton adversaire, tu peux l’empiler à l’intérieur de l’autre. Si tu fais cela, alors un phénomène de résonance se produira, » déclara-t-il.

La première fois que Zagan avait utilisé la sorcellerie, c’était à l’âge de huit ans. À l’époque, le jeune vagabond Zagan avait été capturé par Andras pour être utilisé en tant que sacrifice.

Zagan comprenait déjà ce que cela signifiait pour un enfant comme lui avec une identité inconnue d’être capturé par un sorcier. C’est pourquoi il avait mémorisé la forme du cercle magique lorsqu’il avait été capturé et l’avait tracé en secret sur son propre bras. Puisqu’il n’avait rien pour écrire, Zagan avait même été forcé d’utiliser son propre sang.

En y repensant, ce n’était rien d’autre que l’idée superficielle en provenance d’un enfant. Après tout, un amateur qui imitait simplement la forme ne pourrait jamais utiliser quelque chose comme la sorcellerie. Et contre toute attente, Zagan avait réussi.

Alors qu’il tentait de s’enfuir, il avait été découvert par Andras, et au moment où Zagan était sur le point d’être tué par un éclair... Zagan avait utilisé exactement la même sorcellerie.

Ce n’était probablement qu’une coïncidence. Lorsque la même sorcellerie avait été invoquée sans le moindre décalage dans le temps entre les deux, la sorcellerie résonnante avait rebondi sur Andras.

Cependant, ce n’était pas un phénomène aussi simple qu’il y paraissait. Si l’on essayait d’empiler des sorcelleries identiques, soit elles se déchargeaient spontanément toutes les deux, soit elles retournaient toutes à celui qui avait essayé de le faire. Et en premier lieu, l’invocation n’arriverait probablement jamais à temps.

C’était un miracle qui s’était produit parce que la même sorcellerie était empilée sur celle d’un ennemi en une fraction de seconde et Zagan avait tué Andras.

Il l’avait transformé en une technique qui n’appartenait qu’à Zagan — le pouvoir qui avait poussé ces douze Archidémons à choisir Zagan comme leur camarade assermenté.

Barbatos avait ensuite reculé.

« R-Ridicule... dis-tu que c’est l’héritage d’Andras ? » demanda Barbatos.

« Andras... ? Ah, maintenant que tu en parles, il y avait un type avec ce nom... A-t-il aussi réussi un tel exploit ? » En prenant cela en considération, il était étrange qu’il soit mort si facilement.

Sachant que ce n’était pas le cas, le visage de Barbatos était devenu complètement bleu.

« Qu’est-ce que tu es, bordel !? » Devenu complètement frénétique, Barbatos s’était mis à balancer avec frénésie sa sorcellerie.

Ils se trouvaient à l’intérieur de sa barrière. Le pouvoir de Barbatos avait été augmenté à son extrême limite, et inversement, le pouvoir de Zagan avait été énormément réduit.

Néanmoins, pas une seule attaque de Barbatos n’avait fait mouche. À la place, elles avaient simplement disparu juste avant Zagan. Il avait copié le cercle magique de chaque sortilège que Barbatos invoquait, faisant provoquer une « résonance ».

Il l’avait fait en un instant, même contre quelque chose dont il n’avait été témoin que pour la toute première fois.

S’il y avait quelque chose à décrire comme étant le talent de Zagan, alors ce serait ça.

Néphy marmonna alors avec étonnement.

« Mais... pourquoi rien ne se produit-il ? Si la même sorcellerie est empilée l’une sur l’autre, alors la sorcellerie elle-même ne s’activerait-elle pas quand même... ? » demanda Néphy.

« Bien jouer, Néphy, » Zagan avait en toute honnêteté fait l’éloge à sa disciple, qui avait compris le cœur de l’affaire.

« Je ne t’ai expliqué que les bases. Même un amateur peut le faire au bon moment. Pourtant, la sorcellerie n’est-elle pas quelque chose que l’on développe ? » demanda Zagan.

La toute première chose que Zagan avait apprise fut le reflet de la sorcellerie à l’aide de la résonance. C’était ainsi que sa vie de sorcier avait commencé alors qu’il tentait de déterminer s’il pouvait utiliser la résonance pour faire plus que réfléchir les sorts.

En peu de temps, il avait réussi à absorber la sorcellerie qui était utilisée afin d’en faire son propre mana.

Après avoir laissé Barbatos être un fou furieux pendant un certain temps, Zagan avait déplacé sa robe alors qu’il avait étendu ses bras. Et il y avait plusieurs cercles magiques visibles sur son bras droit.

Les cercles magiques étaient tous dans un état activé, et le mana circulait continuellement à travers eux.

« Peux-tu les voir ? Ce sont des cercles magiques qui ont converti la sorcellerie que Barbatos a jetés, » en d’autres termes, ils avaient absorbé sa sorcellerie.

L’utilisation de la sorcellerie alimentait le pouvoir de Zagan. Même si un Archidémon l’attaquait, Zagan ne pourrait pas être tué par la sorcellerie. Et ce pouvoir exact lui avait permis de succéder à Marchosias.

« Cela dit, je ne peux toujours pas le convertir en quelque chose d’autre que la sorcellerie dans laquelle je me spécialise. Je dois le développer jusqu’à ce que je puisse l’appliquer à n’importe quelle sorcellerie. » Son pouvoir était encore trop peu raffiné. C’est pourquoi les Archidémons avaient traité Zagan de nain.

Après avoir entendu tout cela, le visage de Barbatos s’était tordu en raison de la peur.

« Es-tu en train de dire... que tu as dévoré ma sorcellerie ? » Le fait de pouvoir trouver une telle expression en un coup d’œil avait montré qu’il était aussi un sorcier de premier ordre.

La sorcellerie dans laquelle Zagan se spécialisait le plus... était l’amélioration physique. Il provoquerait une résonance dans la sorcellerie que d’autres sorciers utilisaient, puis la convertirait pour améliorer son propre corps. Il serait approprié d’appeler cela de la sorcellerie dévorante.

Soudain, Zagan avait parlé comme s’il se souvenait soudainement de quelque chose.

« Oh, c’est vrai, Barbatos. On m’a enfin donné un surnom, » il avait serré sa main droite en un poing fermé, et le cercle magique s’enroulant autour de son bras avait tourné pendant qu’il brillait.

« Le “Tueur de Sorciers”... Eh oui, c’est mon surnom. » Et alors, il avait fait avancer son poing.

Barbatos avait probablement une sorte de défense en place. Cependant, toute sa sorcellerie avait été absorbée par Zagan. Même s’il avait amélioré son corps, il n’y avait pas de sorcier qui excellait dans l’amélioration physique plus que son adversaire.

Bref, si Zagan balançait son poing, aucun sorcier ne pourrait l’arrêter. Et cela était également le cas même si, par exemple, il faisait face à un Archidémon.

« Argh..., » le poing de Zagan avait percé l’abdomen de Barbatos. Ses organes internes s’étaient rompus, et même la sensation de briser sa colonne vertébrale avait été transmise à Zagan.

Lorsque Barbatos fut emporté par la frappe, il tomba sur l’énorme cercle magique qui s’étendait dans toute la salle. Finalement, il s’était arrêté, mais n’avait saigné que lorsqu’il avait commencé à convulser.

Saisissant cette opportunité, Zagan avait donné la chasse, mais il l’avait fait à un rythme détendu.

« A-Attends un peu. J’ai... perdu. Je ne peux... plus me battre. Je ne montrerai plus jamais mon visage... devant toi... plus jamais... Je le jure. Je vais aussi... te transférer... toutes mes connaissances..., » déclara Barbatos.

Zagan avait serré le poing quand Barbatos avait commencé à supplier pour sa vie. Le nombre de cercles magiques s’enroulant autour de son bras avait diminué en nombre, mais il en restait encore beaucoup.

Le visage de Barbatos était devenu pâle en voyant ça.

« Zagan... ne sommes-nous pas... amis ? » lui demanda Barbatos.

Ce commentaire inesthétique avait fait pencher la tête de Zagan sur le côté en raison de la confusion.

« Est-ce que le concept d’amis... existe même pour un sorcier ? » Et alors, il avait déplacé son poing vers le bas.

Le sol rocheux s’était effondré et le cercle magique tracé à travers la grande salle s’était brisé sans laisser de trace. Mais la destruction ne s’était pas arrêtée au sol et s’était même étendue jusqu’aux murs et au plafond. Ces fissures empiétaient jusqu’au mur auquel Chastille était liée et cela avait libéré ses chaînes.

Quant à Barbatos, qui avait pris l’attaque à pleine puissance, il n’y avait même plus un seul morceau de viande... ou c’était comme ça que ça aurait dû être.

« Eu-Euh... ? » Les yeux de Barbatos étaient écarquillés. Le poing de Zagan avait atterri directement sur le côté de sa tête. Et en réponse au regard pathétique de son ami indésirable, Zagan avait ri.

« Hahahaha, je plaisante. Ne te chie pas dessus, mec, » déclara Zagan.

« T-Toi... ? Qu’est-ce que tu prépares ? » demanda Barbatos.

Zagan haussa les épaules devant ces mots.

« Cela ne me fait rien de te tuer, mais si je le fais, je ne pourrai plus boire d’alcool. Après tout, je ne sais pas comment juger de la qualité. »

« As-tu pitié de moi... ? » demanda Barbatos.

« Appelle cela plutôt, avoir le loisir de le faire, » déclara Zagan.

Barbatos s’était mis à bouger vers Zagan avant de répondre.

« Ne te fous pas de moi... Si tu me laisses vivre, je te tuerai. Je n’abandonnerai jamais ! » cria Barbatos.

« Je m’en fiche. Chaque fois que tu perdras, je te demanderai de me donner de l’alcool, » Barbatos avait alors ouvert en grand ses yeux, réalisant finalement ce que Zagan disait.

« Toi... C’est quoi ce bordel ? Veux-tu dire qu’il y a des avantages à laisser un ennemi en vie ? » s’écria Barbatos.

« Ah oui, à ce propos..., » Zagan avait frappé ses deux mains ensemble comme s’il avait oublié quelque chose.

« Barbatos, j’ai succédé à l’Archidémon Marchosias, » déclara Zagan.

Barbatos avait serré ses dents comme si c’était vraiment très frustrant. Et, tout en le regardant faire, Zagan continua à parler.

« Ne trouves-tu pas qu’un Archidémon qui n’en a rien à foutre des règles et des lois plutôt chouettes ? » Les douze Archidémons étaient extrêmement puissants et terrifiants.

Et après les avoir rencontrés, après avoir réalisé le rêve de chaque sorcier, il avait pleinement réalisé quelque chose. Et ce quelque chose était qu’ils ressentaient de la peur.

Ne te fous pas de moi. Comment avait-il si mal compris tout cela ? N’était-il pas devenu plus fort parce qu’il voulait vivre ? Ne cherchait-il pas la force parce qu’il détestait être une victime ? S’il devait céder face à la force d’un autre, c’était la même chose que de lui-même se trahir.

Parce que j’étais si pathétique, j’ai même fini par blesser Néphy. Zagan n’était pas du genre à rester un mauvais perdant. C’est pourquoi il avait déclaré avec audace son intention...

« J’agirais comme je le veux. Si je veux laisser Néphy vivre sous la lumière du jour, alors je dois simplement dominer tout ce qui est présent sous cette lumière, » et une fois de plus, il avait regardé Barbatos de haut.

« C’est pour ça que je ne te tuerai pas, parce que j’ai décidé de ne pas le faire. Si tu n’aimes pas ça, alors force-moi à t’obéir avec ta propre force, » continua-t-il.

Épuisé, Barbatos avait étiré ses membres. Il avait admis qu’il avait perdu non seulement en termes de pouvoir, mais aussi au niveau de la volonté. Dans le vrai sens du terme, c’était une pure perte.

« Quel merdeux arrogant ! » déclara Barbatos.

« C’est tout à fait vrai. Sans arrogance, comment vais-je survivre en tant qu’Archidémon ? » Et au moment où Zagan répondait... le cercle magique qui était placé de l’autre côté de la salle, et qui aurait dû avait été brisé, avait commencé à faiblement briller.

« ... Veux-tu toujours te battre, Barbatos ? » Comme prévu, Zagan faisait une tête exaspérée, mais Barbatos secoua la tête.

« Non, ce n’est pas de ma faute, » déclara Barbatos.

Zagan avait regardé vers le bas où il avait enfoncé son poing. Il s’agissait du centre du cercle magique. La sorcellerie de Zagan était en résonance avec d’autres sorcelleries, de sorte qu’il avait peut-être inconsciemment interféré avec le cercle magique.

Qu’est-ce que c’est ? Une quantité bizarre de mana se rassemble ? C’était un pouvoir que même Zagan ne pouvait pas absorber. Il n’était pas très éloigné de pouvoir le faire, mais il dépassait quand même la limite maximale permise pour un humain.

« ... Qu’est-ce que tu comptais faire ici ? » Le visage de Barbatos avait été affecté par un tressaillement.

« Cela pourrait... invoquer un vrai démon. » Les symboles utilisés par les sorciers, et peut-être même ceux utilisés par l’Église, seraient des lettres laissées par les dieux et les démons de l’Antiquité.

Est-ce qu’un vrai démon... peut être invoqué ? pensa-t-il.

Il s’agissait d’un abîme de la sorcellerie, dont le jeune Zagan ne savait rien. Et ainsi, Zagan avait poussé un cri, paniquant visiblement.

« Néphy, cours ! Manuela, et les autres, courez également ! » Cependant, même Zagan savait que c’était une demande déraisonnable. Après tout, la grotte tremblait à un point tel qu’elle pouvait s’effondrer à tout moment.

Elle était déjà couverte des fissures issues de la frappe de Zagan, et maintenant il y avait la puissance de ce cercle magique en plus de cela. Le plafond avait commencé à s’effondrer, de sorte que même l’acte de se lever était devenu difficile.

« Argh. Qu’est-ce qui se passe ? » Malgré cela, Chastille avait rampé jusqu’à Néphy, et elle s’était placée au-dessus d’elle comme pour la protéger. À la fin, elle était un Chevalier Angélique. Même avec ses ailes, Manuela ne pouvait pas voler dans un endroit aussi confiné, donc elle ne pouvait pas bouger.

Pas d’autres choix que d’y faire face, hein ? Il ne savait pas ce qui se montrerait, mais son seul choix était de l’abattre.

Quelques instants plus tard, il était apparu en provenance du centre du cercle magique, et Zagan avait immédiatement réalisé son propre orgueil.

Peut-être qu’en raison du fait que le cercle magique était incomplet, ou peut-être parce qu’il avait été activé par coïncidence, ce n’était qu’une « ombre » qui ne possédait aucune forme distincte. Cependant, il ressentait toujours de la peur en voyant l’ombre.

Ça ne sert à rien. Un humain ne peut rien faire à quelque chose comme ça. Le simple fait de le voir lui faisait perdre son souffle en raison de la peur.

À ses yeux, même la rencontre avec les douze Archidémons n’était pas aussi intimidante.

Néphy avait pâli et elle tremblait. Chastille n’avait pas pu le supporter et avait perdu connaissance. Et Manuela couvrait son visage pendant qu’elle se recroquevillait.

C’est... un démon... ! On lui avait donné le deuxième nom « Tueur de Sorciers », mais le monstre devant lui maniait-il même la sorcellerie ? Et même si c’était de la sorcellerie, la puissance de Zagan serait-elle capable de la contrebalancer ?

C’était probablement impossible. Après tout, peu importe la puissance obtenue, l’homme ne pouvait pas devenir dieu.

Et ainsi, alors qu’il se préparait à mourir... Le monstre... s’était soudainement mis à genoux, presque comme si... il s’inclinait devant Zagan. Puis, il avait prononcé des paroles plutôt choquantes.

« Oh, mon roi. Ordonnez-moi comme bon vous semble. » Le monstre qui avait surpassé l’intellect humain... obéissait à Zagan.

Alors qu’il essayait de remettre en ordre ses pensées, il remarqua qu’un glyphe était apparu sur son propre poing. C’est l’Emblème de l’Archidémon dont il avait hérité... et le monstre s’inclinait devant lui.

Qu’est-ce que... je viens d’obtenir ? L’Emblème de l’Archidémon détenait beaucoup trop de pouvoir pour être considéré comme un simple titre.

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2 commentaires :

  1. Merci pour ce chap ^^

  2. Merci pour le chapitre

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