Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 3

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Chapitre 5 : Les actes d’un Archidémon sont censés être audacieux

Partie 3

Chastille hocha la tête et lâcha un gémissement.

« Comme je le pensais, hein... ? » murmura Chastille.

« Quoi... à propos de ça ? » demanda Néphy.

« Non, c’est probablement comme vous le dites. En vérité, même lorsque nous avons croisé les épées, cet homme s’est retenu parce que je suis une femme. C’était humiliant, mais, euh, comment dire..., » alors que Chastille commençait à marmonner et hésitait à en dire davantage, Manuela vida une autre chope avant de faire un large sourire.

« Oooh mon Dieu ? Qu’est-ce que c’est, Mademoiselle la Chevalière Angélique ? C’est quoi cette tête ? Êtes-vous peut-être une jeune fille amoureuse ? » lui demanda Manuela.

« Qu-Quoi !? Ne parlez pas avec une telle insolence ! » Après avoir crié cela, les épaules de Chastille s’étaient affaissées. Et puis, elle avait continué à parler.

« Quand je l’ai rencontré pour la première fois, cet homme... semblait avoir besoin d’être sauvé. » Et à partir de cette seule phrase, le cœur de Néphy avait tressailli.

De temps en temps, le Maître avait l’air empli d’un sentiment extrême de solitude. Surtout quand il parlait du passé, il faisait souvent une expression triste. Elle ne savait pas quand et où Zagan et Chastille s’étaient rencontrés, mais le fait de savoir que quelqu’un d’autre qu’elle connaissait cette face que Zagan possédait au fond de lui la rendait un peu jalouse, mais en même temps aussi un peu heureuse.

Le Maître que je connais... n’est sûrement pas un menteur. Le soir de leur première rencontre, elle avait pu regarder une fois de plus la lune qu’elle n’aurait jamais pensé revoir, et avait pu tendre les mains sans hésitation. Et à côté d’elle, Zagan avait aussi regardé la lune.

Je n’arrive pas à saisir quoi que ce soit, comme s’il est troublé, c’était ce qu’il pensait. Il n’y avait aucune chance que ce soit un mensonge. C’était ce qu’elle pensait.

Le Maître n’a-t-il pas... besoin d’être sauvé, même maintenant... ? Le visage qu’il avait fait quand il avait dit à Néphy de partir était beaucoup plus empli de douleurs que celui que Néphy elle-même faisait.

Néphy avait mis sa main sur sa poitrine.

Grâce à Manuela et Chastille qui l’avaient écoutée, elle avait au moins pu retrouver son sang-froid jusqu’au point où elle avait clairement pu se souvenir de Zagan.

Est-ce que le Maître qu’elle connaissait vraiment était quelqu’un qui la rejetterait sur un caprice ou parce que son utilisation avait pris fin ? Il ne voudrait pas... Il n’y a aucune chance que cela soit vrai. Il n’y a pas eu d’erreur sur le fait qu’il avait ses raisons.

En y pensant, elle se souvient du mot qui avait attiré son attention lorsqu’elle s’était séparée de Zagan.

« Qu’est-ce qu’un Archidémon ? Êtes-vous au courant de ça ? » Même quand elle leur avait raconté les détails, elle avait oublié d’évoquer ce nom.

Manuela et Chastille avaient ensuite échangé des regards.

« N’est-ce pas le meilleur des sorciers ? Même cette ville était contrôlée par un Archidémon nommé Marchosias. Mais je pense que comme l’ordre public était bon, cela ne donnait pas vraiment l’impression d’être quelqu’un de particulièrement effrayant ou quoi que ce soit, » Manuela n’avait qu’une chose à rajouter.

« C’est juste que cet Archidémon semble être décédé récemment, et depuis, il y a eu cet incident désagréable, » déclara Manuela.

« ... Voulez-vous parler de l’enlèvement en série de femmes ? » demanda Chastille.

« Oui, celui-là. Pour l’instant, le coupable a été subjugué par l’Église, » Manuela hocha la tête sur le sujet que Chastille avait soulevé. Néphy ne connaissait pas vraiment les détails, mais elle avait au moins entendu les rumeurs.

En entendant que l’incident avait été résolu d’une manière ou d’une autre par l’Église et les Chevaliers Angéliques, Néphy avait incliné la tête sur le côté.

« Compte tenu de tout cela, on dirait qu’ils ne sont pas très appréciés des citadins..., » déclara Néphy.

« Arg, c’est..., » commença Chastille.

« C’est parce qu’après ça, ils ont prélevé des dons stupidement élevés comme frais de sauvetage. Comme ça, personne ne les remercierait franchement, n’est-ce pas ? » demanda Manuela.

« Même si c’est un don, ils les prélèvent ? » demanda Néphy.

« Ouais, ça n’a aucun sens, n’est-ce pas ? » Pendant que Manuela jetait un coup d’œil sur le côté, Chastille était là, baissant les épaules dans un triste état.

« Ce n’est pas comme si c’était elle qui prélevait directement les dons, n’est-ce pas ? Donc, je ne pense pas qu’il y ait de raison de la blâmer, » déclara Néphy.

En entendant cela, Chastille s’était encore une fois mise à pleurer en regardant Néphy.

« Vous êtes si gentille. Je peux comprendre pourquoi cet homme vous a laissé rester à ses côtés, » déclara Chastille.

« Est-ce que... c’est si... ? » C’était la première fois que quelqu’un lui avait dit cela, alors Néphy l’avait regardé fixement.

Et puis, Chastille avait incliné la tête sur le côté.

« Nous nous sommes éloignés du sujet. En ce qui concerne l’Archidémon, il est dit qu’ils sont un symbole du mal qui doit être abattu et cela même si l’Église devait mettre en jeu la vie de tous les Chevaliers Angéliques. Cependant, alors qu’il n’y a que douze Épées Sacrées, il y a treize Archidémons. Ainsi, même si chaque manieur d’une Épée Sacrée pouvait en abattre un dans la mort, ce serait encore insuffisant, » le plus grand ennemi de l’Église — il semblait que Zagan était devenu une telle existence.

« Si l’on devient un Archidémon, doit-on lutter contre l’Église ? » demanda Néphy.

« Oui, c’est comme ça que ça se passerait. Actuellement, l’un des Archidémons est décédé, de sorte que même l’Église pense à se battre contre les sorciers... Je vous dis ça, mais ce n’est pas comme si je le pensais personnellement, d’accord ? Quoi qu’il en soit, l’Église est remplie de vigueur, impatiente de vaincre les sorciers, » quand Manuela avait commencé à la regarder, Chastille s’était corrigée en pleine panique.

« Si un nouvel Archidémon était né, alors l’Église jugerait probablement qu’il s’agit d’une bonne occasion de l’abattre. Après tout, il est difficile d’imaginer à quel point ils pourraient devenir puissants s’ils ne sont pas immédiatement tués. Ou peut-être qu’il y en aurait d’autres qui visent le poste, » continua Chastille. Et Zagan lui avait dit de s’éloigner d’un tel Archidémon.

Cela ne deviendrait-il pas un conflit massif ? N’était-ce pas pour cela qu’il essayait d’éloigner Néphy de là ?

Néphy fixa la paume de sa main. Au cours de la semaine dernière, Zagan lui avait enseigné les bases de la sorcellerie simple. De cette façon, elle aurait un moyen de se défendre, et cela l’aiderait aussi un jour à contrôler son mysticisme. Mais ce n’était pas pour ça qu’elle avait appris.

Je voulais... être utile au Maître, alors j’ai appris la sorcellerie, pensa-t-elle.

Même si elle y retournait, il y avait une chance qu’elle ne ferait que l’accabler. Mais même ainsi, Néphy s’était levée.

« Je reviendrai aux côtés du Maître, » déclara Néphy.

« E-Est-ce vraiment une bonne idée ? N’avez-vous pas été jetée de là ? » Tandis que Manuela et Chastille la regardaient avec surprise, Néphy secoua la tête vers elles.

« Le Maître est fort. Il a déjà la force de ne pas perdre contre qui que ce soit. Mais... ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas être blessé, » déclara Néphy.

« Les forts ne peuvent comprendre les sentiments des faibles. » C’était ce que Zagan avait dit quand il lui avait ouvert son cœur. Il n’avait jamais dit que ces mots lui faisaient mal, mais il semblait terriblement triste en les prononçant.

Il n’y avait probablement aucune chance qu’il ait été poussé à détester les gens pour cette seule raison. Mais elle croyait que c’était ce qui l’avait poussé à renoncer à interagir avec les autres. Lorsqu’elle y pensait de cette façon, Néphy était soudainement frappée par l’envie de l’enlacer.

« Je ne suis peut-être pas d’une grande utilité pour le Maître. Mais je ne pense pas qu’il sera indemne à partir de maintenant. » Avec un « C’est pourquoi », Néphy avait poursuit.

« Je veux... devenir le fondement de la force du Maître. » C’était peut-être vaniteux de sa part de souhaiter cela. Et il était possible qu’il la chasse à nouveau si elle revenait. Mais même ainsi, à ce moment-là, lorsque Néphy enlaçait Zagan, elle pensait qu’il l’avait finalement acceptée. C’est pourquoi... Je veux être à ses côtés.

Ils n’avaient passé qu’un demi-mois ensemble, mais elle voulait croire aux souvenirs qu’ils avaient partagés.

Il n’y avait pas de personne qui était contente avec le fait d’être seul. Après tout, même Néphy détestait l’idée.

Finalement, Chastille avait souri.

« Je vois. Alors, dois-je moi aussi aller faire ce que je peux ? » demanda Chastille.

« Euh... ? Prévoyez-vous... à nouveau de défier le Maître ? » lui demanda Néphy.

« Non, vous vous trompez, » cria Chastille avec un visage rouge vif.

« Ce n’est pas ça, vous voyez... Je ne peux pas... le couvrir, mais je pense que je peux enlever la stigmatisation qui l’entoure, » déclara Chastille.

« Stigmatisation... ? » Tandis que Néphy inclinait la tête sur le côté, Chastille hocha la tête.

« Il semble qu’un sorcier commette des crimes en utilisant le nom de Zagan, » déclara Chastille.

Néphy ne savait pas qu’elle parlait du coupable derrière les enlèvements en série. Et Chastille continua à parler, comme si elle voulait cacher ce fait.

« Ils essaient clairement de le piéger, alors je vais révéler la vérité ! » déclara Chastille.

« Les Chevaliers Angéliques et les Sorciers ne sont-ils pas hostiles les uns envers les autres ? » demanda Néphy.

« C’est... certainement vrai, mais..., » comme si c’était quelque peu inconfortable, Chastille commença à marmonner.

« N’est-ce pas frustrant d’être sauvé deux fois et de ne rien faire en réponse ? » à sa façon, elle avait probablement réfléchi à ça depuis un bon moment.

Manuela les regarda toutes les deux avec un large sourire.

« Maintenant que vous êtes toutes les deux remises sur pied, il est temps d’en finir pour la nuit, hein ? Ah, mademoiselle la chevalière, je vous laisse l’addition, d’accord ! » déclara Manuela.

« Qu-Quoi!? Je n’ai rien commandé ! » s’écria Chastille.

Le fait de regarder Chastille se faire taquiner avait mis Néphy à l’aise pour une raison inconnue. Comment... ce sentiment s’appelle-t-il, je me le demande ?

Et tandis que Néphy était perplexe, Manuela avait enroulé ses bras autour d’elle.

« Si quelque chose te dérange encore, tu peux venir chez moi quand tu le veux. Je vais au moins entendre tes plaintes. En échange, je te ferai essayer les produits du magasin, Hahahah, » déclara Manuela.

La regardant en réponse, Néphy inclinait la tête sur le côté.

« Manuela, pourquoi es-tu si gentille avec moi ? » C’était une sensation différente de quand Zagan la traitait avec gentillesse.

Et Manuela la regarda elle aussi, comme si elle était choquée que Néphy ne le sache même pas par elle-même.

« N’est-ce pas parce que nous sommes amies ? » Entendant ce mot auquel elle n’était pas habituée, Néphy avait involontairement dégluti.

« Amies..., » murmura Néphy.

« Eh, ne l’est-on pas ? » demanda Manuela.

« ... Je n’en sais rien. Jusqu’à présent, personne ne m’a jamais dit ça. » Le mot ami lui avait fait penser à la relation entre Zagan et Barbatos. Zagan l’insultait, mais il y avait une étrange attitude détendue entre eux, et franchement, Néphy était vraiment un peu jalouse d’eux. Ce genre de relation s’appelait certainement l’amitié.

Manuela avait fait une tête montrant sa surprise pendant un instant, mais s’était immédiatement mise à rire.

« Alors, ça veut dire que je suis ta première amie, n’est-ce pas ? Toutes mes félicitations ! » déclara Manuela.

« E-Euh... Oui, » répondit Néphy.

« Wôw, tes oreilles sont rouge vif, tu sais ? Est-ce que ça va ? » demanda Manuela.

Et puis, Chastille avait timidement levé la main.

« Est-ce que ça va... si je pense la même chose ? » demanda Chastille.

« À propos de quoi ? » demanda Néphy.

« Euh, je souhaite aussi... te considérer comme une amie ! » annonça Chastille.

« Eeeh ? N’êtes-vous pas un Chevalier Angélique ? Est-ce acceptable d’être ami avec un sorcier ? » lui demanda Néphy.

« Voyons ! » En voyant Chastille être aux bords des larmes, Manuela l’avait fièrement couvert de ses ailes. Et puis, elle avait peigné les cheveux roux de la Chevalière Angélique comme s’il n’y avait pas d’autre choix possible.

« Si tu n’étais pas une amie, on ne pourrait pas te taquiner comme ça, n’est-ce pas ? » déclara Manuela.

« La taquinerie... est-elle une partie essentielle de l’amitié ? » Tout en faisant un visage terriblement insatisfait, Chastille semblait quand même soulagée alors qu’elle demandait ça.

Et puis, après avoir quitté le restaurant, alors qu’elles étaient sur le point de se séparer...

« Lady Chastille ! »

Les demoiselles avaient entendu une voix grave venant de l’autre côté de la rue. Tandis qu’elles portaient leur attention vers la source, elles avaient vu trois hommes portant l’Armure Sacrée se précipiter vers elles. Se sentant comme si elle reconnaissait ces silhouettes dans ses souvenirs, Néphy avait plissé les yeux.

« Hee, t-tu es cette salope de la dernière fois ! » Sentant peut-être qu’il était fusillé par leurs regards, un homme s’était échappé du groupe.

Et puis, Néphy s’était souvenue de qui il était.

« C’est la personne... qui a blessé le Maître cette fois-là... ? » déclara Néphy.

« Eh, quoi ? Ces types ont-ils aussi blessé le maître de Néphy ? C’est pourquoi l’Église est si..., » commença Manuela.

« Comme je l’ai dit, pourquoi êtes-vous si hostile envers l’Église ? » Les Chevaliers Angéliques avaient chacun préparé leurs armes, et Chastille s’était placée entre eux comme pour servir de médiateur. Et à ce moment précis...

« Les petits qui s’entendent bien, c’est beau, hein ? » Néphy avait entendu cette voix flippante provenant de derrière elle.

Et immédiatement après cela, une flaque d’obscurité s’était étendue autour de ses pieds.

« Eh —, » Inconsciente de ce qui se passait, Néphy avait été entraînée dans l’obscurité, qui l’avait déjà engloutie jusqu’à la taille.

« Néphy — Khhh !? » Alors même que Chastille essayait de dégainer son Épée Sacrée, elle était saisie par l’obscurité boueuse. Avec les bras coincés, elle avait été traînée vers le bas sans jamais pouvoir dégainer son arme.

« Lady Chastille ! » Les Chevaliers Angéliques s’étaient précipités vers elle, mais il n’y avait aucune chance qu’ils arrivent à temps. Et même ainsi, Chastille était un Chevalier Angélique.

« Fuyez... fuyez... Manuela, » même si elle était entièrement avalée par la noirceur, elle avait quand même réussi à repousser Manuela loin de là.

Après quoi, la jeune fille-oiseau avait déployé ses ailes pour s’échapper dans le ciel. Cependant, un tentacule de noirceur s’était quand même lancé vers elle alors qu’elle s’était élevée vers le ciel dans la panique pour essayer de s’enfuir.

« Arg, protégez le citoyen ! » Et ayant finalement été rattrapés, les Chevaliers Angéliques avaient abattu les tentacules de noirceurs avec leurs épées.

« Tch, donc l’un d’eux s’est enfui, hein ? Eh bien, peu importe ! Écoutez bien, je m’appelle Zagan ! Si vous voulez sauver ces gens, venez me voir dans mon château ! » Le maître des ténèbres avait dit cela d’une voix qui ne convenait pas à Zagan, même si elle avait été faite pour lui ressembler.

Néphy avait instantanément reconnu la voix.

« Pourquoi... êtes-vous... ? » Et dans cette obscurité, un visage familier lui était venu à l’esprit.

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6 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.
    J’imagine que c’est Barbatos…

  2. C’est sûr que c’est Barbatos… C’est dommage n’empêche… Enfin bon. Merci pour les chaps ^^

  3. Merci pour le chapitre

  4. Merci j’en été sûr depuis le début je me méfier de Barbatos

  5. Merci pour le chapitre.

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